PAGES PROLETARIENNES

mercredi 23 septembre 2009

DES SERVICES PUBLICS

AUX SEVICES PUBLICS !

UNE GREVE INUTILE POUR LA CLASSE OUVRIERE

TRES « ELECTORALISTE » POUR LA GAUCHE MINIMALISTE

La défense des nationalisations a toujours été un des fleurons de la gauche bourgeoise, absolument étranger au programme maximaliste du mouvement ouvrier et révolutionnaire. Trotsky l’opportuniste s’en fit le chantre alors que Lénine avait toujours définit les nationalisations comme des mesures de capitalisme d’Etat nullement ouvrières ni subversives.

Que des prolétaires se laissent embringuer une nouvelle fois dans la défense d’une des formes de gestion de la bourgeoisie est bien triste, mais compréhensible. Si la gauche bourgeoise, incluant une extrême-gauche trotskiste bien extrême surtout dans la conservation des vieilles bureaucraties capitalistes, a un certain succès sur ce thème réactionnaire c’est bien sûr parce que la lutte « contre la privatisation » est couplée avec la défense des salaires, des garanties statutaires et de l’emploi ; sinon il n’y aurait pas ni 20% ni 40% de grévistes mais O% !

La poste cette vieille bureaucratie du XIXe siècle, avec sa hiérarchie, ses promotions canapés, ses lourdeurs croissantes qu’est-ce qu’on s’en moque. La gueule des guichetiers, leur lassitude masquée des files d’attente et le laisser-aller du facteur moyen n’ont d’équivalent public que dans le mépris de leur propre hiérarchie. Formellement la privatisation serait un bien si elle supprimait les lourdes suffisances, si elle supprimait surtout des tonnes de tâches débiles et infinitésimales dont doivent s’acquitter les pauvres postiers : souches de ronds de cuir balzaciens, colis remisés à trois kilomètres, exigences policières pour les récupérer, imprimantes des années 1970, présence de quatre chefs bras croisés pour surveiller deux guichetières, etc. Hélas, comme la privatisation d’EDF l’a démontré, la privatisation produit au contraire une hyper-bureaucratie et un cynisme de la hiérarchie de type nazi. La privatisation à la SNCF, à la poste ou à EDF signifie rationalisation sur le dos des prolétaires et enrichissement de quelques ordures.

Rien que tout cela suffirait pour tout prolétaire, j’en conviens, pour appuyer une lutte « unie » contre la « bordélisation » des services publics, mais il faudrait abstraire de l’équation les forces bourgeoises qui « organisent la défaite ». D’une part le gouvernement, avec sa ministre qui déclare (mensongèrement, comme ils le firent pour EDF) : « il n’est pas question de privatiser la poste », et de l’autre les syndicats, avec le clown Besancenot qui occupe la Bourse, qui prétendent « faire reculer le gouvernement », non pas battre mais faire reculer. Et ces cochons de « partenaires sociaux » s’en donnent les pleins moyens (Sarko dort à poings fermés) :

- lutte essentiellement corporatiste

- appel à la solidarité des « usagers » (bourgeois+ peines-à-jouir, etc.)

- un « vote citoyen » pour garder la poste au « public »…

- aucun suivi centralisé de la grève ni appel à des discussions pour tous les prolétaires…

Illustrations :

1) D’abord, avant la grève, l’hymen entre NPA glauque et PCF pourri :

- Sur le site du NPA on peut lire début sept : « Le NPA quant à lui a réaffirmé sa volonté politique de travailler à un front uni dans les luttes et pour les régionales, la nécessité de constituer des listes indépendantes du PS, portant un projet de rupture avec le système pour les régions, en refusant de gérer ces dernières avec les tenants du social-libéralisme. A sa proposition de se retrouver rapidement, d'ores et déjà les Alternatifs, la Fédération, le PG et le PCF ont répondu positivement ». (fête de l’huma débats et clarifications) Le 6 juillet offrait une déclaration commune du PCF et du NPA : « Le PCF et le NPA constatent les ravages provoqués par la crise globale du système capitaliste, à la fois économique, sociale, écologique et démocratique, dans laquelle les politiques libérales ont plongées la France, l'Europe et le Monde. Ils dénoncent la vague de licenciements qui frappe de plein fouet le monde du travail et constatent la nouvelle offensive de Nicolas Sarkozy, de la droite et du Medef contre les salariés, annoncée lors du Congrès de Versailles. (…) Le NPA propose au PCF de constituer des listes unitaires indépendantes composée du PCF, du NPA, du PG, de LO, des courants composants la Fédération, de militant-e-s associatifs et des quartiers. Tirant un bilan critique des politiques défendues actuellement dans les régions, il propose que ces listes avancent un plan d'urgence social et démocratique régional (refus des subventions aux entreprises, développement des services publics…). Elles seront pour cela clairement indépendantes du PS et des listes de type Europe Ecologie. Au second tour, ces listes unitaires auront la volonté de battre la droite et pour cela pourront être amenées à faire des « fusions techniques » des listes de gauches sauf en cas de présence du Modem. Pour le NPA, l'indépendance vis-à-vis de la gestion sociale libérale doit être assumé jusqu'au bout, et donc l'ensemble des élus issus de chaque formation partie prenante des listes unitaires refuseront de contracter des accords de gestion avec les dirigeants du PS et d'Europe Ecologie. Le PCF et le NPA décident de poursuivre leurs contacts avec la volonté d'aboutir aux accords les plus utiles à leurs concitoyens et aux changements politiques dans notre pays. La discussion se poursuivra notamment dans un groupe de travail sur les contenus dont le cadre sera définit ultérieurement ».

2) Ensuite une « lutte » très ficelée entre désidératas des obscurs chefaillons CGT+NPA dont les médias nous convient à assister au « spectacle » : le 22 septembre, au 2e jour de la grève si vous cherchez un lieu de débat inter-entreprises quelconque ou un cr des AG sur les sites du NPA, de LO et du POI (parti ouvrier indépendant, trotsko-fasciste), vous ne trouvez que… la reproduction des articles de la presse bourgeoise, un laconique communiqué de soutien de la LCR-NPA aux « usagers et aux personnels » (sans doute les nouveaux termes in pour qualifier la classe électorale), la pantalonnade de Besancenot, une interview de Nathalie Artaud, un encart « a bas la privatisation » chez les cinglés lambertistes, et, sur le site NPA des vidéos très locales de postiers embrigadés avec les banderoles ad hoc. Donc une lutte ficelée, totalement artificielle, kafkaienne comme la CGT savait si bien les concocter jadis.

3) La secte Lutte Ouvrière élimine et les vraies questions de classe et toute extension en réduisant cette virtualité à coller derrière la défense d’une gestion bourgeoise plus étatique. Arlette Laguiller est solidaire de cette mobilisation et appelle à y participer : « Arrêter la privatisation nécessite le même changement de rapport de force que pour arrêter les licenciements, la précarisation et la baisse du pouvoir d’achat. Les luttes éparpillées problème par problème, secteur par secteur, n’y suffisent pas. Seul un mouvement déterminé de l’ensemble des travailleurs peut arrêter l’offensive du patronat et du gouvernement. Cela ne se décrète pas mais cela se prépare et, en tout cas, c’est la seule voie pour empêcher les capitalistes de faire payer la crise de leur économie aux exploités ! » (édito sur le beau et interactif site de LO)

CONCLUSION : Prolétaires ! Les forces coalisées de la bourgeoisie dans vos rangs se fichent que vous perdiez des sous. Elles préparent votre défaite corporative. Elles se fichent de votre avis aussi concernant la gestion de l’exploitation au quotidien alors pourquoi faire durer le sacrifice en croyant contrer une privatisation « déjà décidée », comme le traité de Lisbonne… Ces salauds de gauchistes et de staliniens le savent et ne font que militer pour engranger des voix aux prochaines élections « politico-bourgeoises », qui vous sont étrangères. Pour l’instant, la meilleure riposte que vous méritez de leur faire : leur fausser compagnie !

PS : Et le camp maximaliste, CCI, PCI, fraction interne ? Ils dorment avec leurs sites moches, lourdingues et inertes.

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