PAGES PROLETARIENNES

mardi 29 septembre 2009

COMMENT PROTEGER LA BOURGEOISIE DES CONSEQUENCES POLITIQUES DE LA CRISE SYSTEMIQUE ?

Comme en 1929, la bourgeoisie mondiale n’est pas en crise politique. Si le prolétariat n’avait pas encore levé le petit doigt, elle pourrait même nous conduire à sa seule solution – la guerre mondiale – sans se gêner. Bien que le chœur des pleureuses des affres boursières se soit tu, bien que les gouvernements affichent une sérénité feinte et leurs économistes professionnels un cirage de pompe impeccable, rien ne va plus. Bien sûr la presse se régale des suicides des salariés « no future », bien sûr les grèves sont pipolisées derrière les interviews des « pros » d’une extrême-gauche collaboratrice, et restent une affaire anonyme et désincarnée pour les prolétaires qui entendent parler un jour de mobilisation pour une « grève illimitée » laquelle disparaît au rang des faits divers dès le lendemain. Certes la « votation citoyenne » impulsée en France par plus de 60 queues de la gauche caviar remise la grève contrôlée par les prolétaires eux-mêmes au rang de simple référendum citoyenniste ou le choix reste : « capitalisme ou capitalisme », « privatisation ou continuation de la bureaucratie ». Certes la « privatisation » reste incriminée comme seule responsable des suicides à France Télécom, quand bien même ceux qui se suicident, mettent fin à leurs jours de souffrance en fait pour la même raison que tout chômeur désespéré, au souvenir d’une évanescente « garantie à vie de l’emploi » - ou survie garantie avec emploi - des trente glorieuses: parce que le capital pousse dans le vide !

Comme on le voit ces jours-ci en France, quand la bourgeoisie cesse de se lamenter sur la désertification des urnes politicardes, elle vient déposer innocemment ses boites à mystification à même la rue pour que le citoyen lambda, la ménagère et l’écureuil anarcho-syndicaliste puissent venir exprimer un avis dont même le gouvernement se fout complètement puisqu’il assure, comme le juge stalinien qui sait que le coupable est innocent, qu’il n’est pas en train de privatiser la poste. La mise en valeur de la gauche de la gauche, ex-extrême gauche excitée, nous fait penser à la sponsorisation des écrits anti-staliniens de l’époque de la guerre froide.

La United States Information Agency a subventionné les traductions des ouvrages d’Orwell 1984 et Animal Farm en plus de trente langues ; Orwell comme Hemingway émargeaient auprès des services secrets. Koestler travaillait avec les centres d’espionnage français, britanniques, américains et canadiens. Silone, un des dirigeants oppositionnels du PC italien – dont l’ouvrage « Sortie de secours » a servi à gagner tant d’égarés à la social-démocratie capitaliste, travaillait pour les flics de son pays. Postulat occidental : l’individu (le zéro) consentait à s’effacer devant l’infini du parti, ultime contribution qu’il pouvait faire à la cause non du communisme mais de sa caricature le stalinisme. Pour Koestler il y avait un jeu au sein de la société stalinienne qui assimilait toute pensée oppositionnelle à un acte de sabotage, intelligent constat qu’il oubliait d’appliquer à la société maccarthyste de ses employeurs. Pour la bourgeoisie des deux blocs, il suffit d’avoir envisagé un acte pour en être responsable. Koestler (*) est le chef de file de la philosophie du désespoir écrit la revue de la Gauche communiste de France en 1947 de Marc Chirik, « Internationalisme » : « Pour ce qui est de la direction de la révolution par le parti, nous savons très bien quelle signification elle a chez ces camarades. Il s'agit d'une conception bureaucratique, monolithique du Parti-Dieu qui conduit d'un côté au stalinisme et de l'autre à une conception négative, individualiste comme celle exprimée récemment par A. Koestler ».

La littérature n’est somme toute qu’un accessoire en politique comme on l’a vu avec le succès du « livre noir du communisme », cette Bible du libéralisme triomphant. En politique, il faut compter avec la masse immense de ceux qui ne lisent jamais, analphabétisme moderne très répandu et si bien entretenu par les merdes aux étalages des supermarchés. Je préfère acheter une pizza que le dernier opus à BHL ou à Daenincks, ou acheter « Révolution internationale » plutôt que « Libération ».

Nous allons donc ici nous intéresser à la politique de pipolisation dite pipolisation de la politique où l’extrême gauche française a trouvé les moyens de se ressourcer en grande partie grâce aux dinosaures Krivine et Laguiller depuis le milieu des années 1970 ; nous ne traiterons pas ici du POI, parti ouvrier indépendant, mafia lambertiste infiltrée et complice des rouages de l’Etat, qui n’est qu’une bande de gredins d’arrivistes de la petite bourgeoisie dont les Melanchon et Cambadélis sont les rares réussites bourgeoises connues. Besancenot est lui l’exemple le plus édifiant de la « fabrique » idéologique bourgeoise pour ridiculiser toute perspective de révolution. Avec l’aide d’un journaliste du « Parisien », cheville « ouvrière » des pires mensonges recevables au comptoir des bistrots. Et nous examinons ce parcours en lien avec les récents espoirs frauduleux suscités par le bon score électoral de la mouvance allemande Die Linke. Aux dernières élections allemandes du « village mondial », le parti socialiste bourgeois a pris une branlée méritée après quatre ans de soutien aux réformes anti-sociales avec Merkel. Le PS français ne se relève pas lui de quinze ans de mitterrandisme, ni de la collusion Jospin-Chirac, ni des ronds de jambes de la mère Royal et des tripatouillages de mère Aubry. Qu’à cela ne tienne, une coalition hétéroclite de la gauche déconfite affiche des « désirs d’avenir » aussi ridicules et dérisoires que le lamentable « front de gauche » (lobotomisé) de Mélenchon, mamie Buffet et le caméléonisme trotskien.

L’irrésistible ascension de l’enfant de la gauche extrême

C’est sous ce titre que les éditions néo-pétainistes du Rocher, ont publié fin 2008 un ouvrage biographique sur Besancenot par un journaliste du « Parisien » Eric Hacquemand. Les militants maximalistes n’ont jamais le temps de lire autre chose que leurs bulletins internes et méprisent les ouvrages pipoles. Ils ont en grande partie tort. Vous allez en convenir avec moi.

Le journaliste Haquemand rédige pipole à la façon de Bourseiller ce con. Il nous fournit une biographie qui se lit aussi bien qu’un roman policier et fait passer élégamment des lanternes pour des baudruches, au point qu’il est exposé dans toutes les librairies de la LCR-NPA comme nouvelle fabrique de crétins. Pourtant, pour un maximaliste averti, pas pour le lecteur ignare et le croyant en un sauveur suprême, Besancenot est déshabillé. Voici un enfant de la petite bourgeoisie, bien propre, bien éduqué, pas genre taré des familles mono-parentales quoiqu’il ne soit au demeurant qu’un bâtard de la gauche caviar, de ces pauvres gosses embrigadés dans la théorie vernaculaire anti-raciste. De l’enfance à l’adolescence « Olivier » mord à toutes les mystifications. Le voilà baigné, gosse naïf et ordonné, dans la saga louche de SOS racisme puis entraîné dans les frasques activistes des gros fonctionnaires CGT. Une école de pensée « révolutionnaire », assure Hacquemand! Il est instruit par sa participation à toutes les confréries du gauchisme sociétal, la très stalinienne officine DAL (droit au logement). Il s’aguerrit avec la très convivialement gauchiste AC (agir contre le chômage). L’extrême-gauche post-68 est une grande famille « unitaire » et « confondante » dans les luttes infra-politiques humanitaires. EH y décèle ce merveilleux futur engagement « altermondialiste », tout comme il admire sa prestation en manifestant simple à la première Gay Pride de 1999 à Paris. Après avoir glorieusement créé une section syndicale chez Shopi, notre étudiant raté va mentir lors de son entretien à Cachan pour entrer à la Poste car, comme tous les jeunes salariés réformistes, il veut légitimement une garantie d’emploi à vie. Dans son cursus de futur porte-parole révolutionnaire présentable, il voyage dans le milieu « subversif » du Chiapas à Gênes, des sans-papiers aux « syndicalistes en lutte ». Il fera partie des intimes à Marcos et Chavez. Après la fréquentation de tant de « subversifs », Besancenot se retrouve au milieu du patchwork « révolutionnaire » qui s’étale de l’abruti hurleur Joey Starr aux délégués « révolutionnaires » au parlement européen. Il n’est pas député certes, mais assistant parlementaire, un job qui lui apprend la concision dans les médias et ce contrôle de soi qui fera son succès sur les plateaux de télévision face aux petits énervés genre Sarko. Grammaticalement le trotskysme reste subversif nous assure EH : « C’est une caractéristique du trotskisme, plutôt à son honneur, d’être très scrupuleux sur les textes, la théorie, les écrits ». Mais la participation des trotskiens au parlement européen est une « vraie bévue », leur pantalonnade de « tribune révolutionnaire » passe inaperçue. Besancenot retourne à la Poste, déconfit.

Le journaliste du Parisien, qui n’a pas de mots assez durs sur le gâchis sociologique du « tournant vers le prolétariat industriel » de 1982 de la ligue krivinesque – où tant d’étudiants se sont « établis » pour rien (**)– doit reconnaître que le « retour aux sources » de Besancenot vise à renforcer un lieutenant de la bourgeoisie en milieu ouvrier, car la plupart des « candidats » ou hommes politiques officiels n’ont plus rien à voir avec le monde du travail. Besancenot ne peut pas se griller trop tôt. Paf ! Retour à la production, mais à Neuilly, fief d’un nommé Sarkozy ! (« De tous les candidats en lice, il est le seul à disposer encore d’un pied dans le monde du travail » cf. p.135). Le story board est lancé.

A l’époque un mystérieux financement occulte de 4 millions de francs – négligé par le gentil journaliste - contribue à l’intronisation de la liste commune de LO-LCR, avant que les prébendes de l’Etat reconnaissant n’arrosent « légalement » les deux chapelles trotskiennes (cf. p. 96 de mon ouvrage). N’étant ni un parti aux multiples oreilles ni un bon Nostradamus, je néglige à l’époque la montée du petit facteur, car comme la plupart des affidés de la LCR et des observateurs, je ne crois pas que sainte Arlette puisse être doublée sur son extrême gauche figurative. Or – Arlette sent la naphtaline - en régime oligarchique démocratique capitaliste, les relations et l’argent forment un tout pour la domination idéologique bourgeoise. La barre pour les présidentielles vise haut, pour éliminer une foule de rigolos, mais aussi tout nouveau Coluche anarchiste bien senti : faut 500 signatures !

La LCR, subversive et anticapitaliste comme on sait, va donc frapper à la porte du parti bourgeois indépassable le PS mais « de gauche ». Cambadélis et Hollande se disputent pour s’attribuer le mérite d’un tel blanc seing. Par après, tout roule pour Besancenot. Les Fogiel, Laborde et Chabot se bousculent pour inviter le nouveau chouchou des médias. Entre-temps, comme Marchais outre-tombe, Besancenot va parader devant les usines en grève car son emploi du temps de facteur le lui permet et qu’il est autorisé à prendre les congés sans solde qui sont nécessaires à son exercice de figuration radicale. Le staff de la LCR fonctionne à plein régime comme une agence de publicité, les slogans publicitaires tombent comme des galettes : « Nos vies valent plus que leurs profits », « interdiction des licenciements », etc.

Nous suivons avec angoisse les aléas de la carrière d’un petit facteur salarié à la veille d’entrer dans les studios de télé. Nous comprenons ses nuits blanches face aux critiques de ses camarades « rigides » un tantinet hostiles à la « personnalisation ».

La victoire lui est volée cependant un triste soir de 2002 où le vilain Le Pen fait jeu égal avec « gangster Chirac ». Autant en 1982 le tournant « vers le prolétariat industriel » dans la croyance que l’établissement du monarque Mitterrand allait entraîner un nouveau front popu, avait fait chou blanc, autant en 2002 les trotskiens exultent : « Jospin est mort, le PC n’existe plus, la gauche traditionnelle n’a plus d’avenir. A nous de jouer maintenant ! » (p.127). Besancenot prépare aussitôt la victoire brejnévienne de Chirac : « Il est temps d’organiser la résistance populaire contre le fascisme ».

Besancenot a la dent dure contre la gauche qui l’a nourri au berceau, croit conclure le journaliste pipole : « Le candidat de la LCR a effectivement cogné dur sur le bilan de la gauche plurielle ». Les ponts ne sont pas rompus entre les « infantiles de la LCR » et l’état-major éléphantesque du PS : « Il y a eu des coups de fil pour que la LCR respecte les accords et les engagements pris en échange des signatures » (p.132). Hé Hé… Besancenot ne serait-il pas un brin maximaliste dans sa dénonciation des autres hâbleurs professionnels ?: « Qui peut prendre au sérieux les prétentions des Verts à sauver l’humanité et la planète, tout occupés qu’ils sont à négocier dans des antichambres des circonscriptions électorales « gagnables » ? » (p.132). Non puisque les antichambres il en fait partie désormais. Fabuleux Besancenot pourtant, seul à disposer d’un pied dans le monde du travail : « Au moment même où la crise de la représentation politique, captée par une petite élite de professionnels, s’aggrave ». Sa longue formation de petit bourgeois aux milieux de l’agitation gauche caviar du « mouvement social » l’a mené à maturité : « A la lisière des différentes plaques (altermondialiste, syndicale, associative) du mouvement social, le candidat facteur n’est donc pas simplement en 2002 qu’une réponse d’appareil (sic) : « Il incarne une vérité sociale à laquelle des millions de salariés et de jeunes peuvent s’identifier », observe Sabado », ce vieux bureaucrate sponsor de la LCR, plus moderniste que ce crétin de Piquet.

La gloire se démultiplie. Besancenot est accueilli en libérateur aux fêtes successives de l’Huma, retrouvailles des enfants prodigues trotskiens au milieu des veuves staliniennes. Ses livres sur mesure se succèdent de « Tout est à nous », à « Révolution ! 100 mots pour changer le monde ». Rédigés avec les nègres du comité central de la LCR, ces ouvrages sont « pédagogiques » autant que « démagogiques ». Les fleurs de rhétorique trotskienne éclectique se savourent à longueur de page. Besancenot participe désormais aux « Grosses têtes » de RTL, émission bêtifiante du nain milliardaire Bouvard.

Pour maintenir la fiction du messie proche du peuple salarié et sans papiers, Besancenot confie son individualisme de bon aloi à la presse pipole, il continue « à voir ses potes » et à « mener une vie de famille ». Tout le contraire des apparatchiks trotskiens et staliniens. Un bon point électoral et sondagier ! Il est présent aussi sur le « terrain de l’identité » aux côtés des bouffons rappeurs de banlieue, les vedettes de canal + pour encapuchonnés des banlieues, Chabat, Kassovitz, Debbouze et ces footeux blacks qui se vengent de la colonisation.

Besancenot fait désormais partie de l’imaginaire national Sarkozy-Le Pen, comme naguère De Gaulle-B.B.-Hallyday et Giscard-Marchais-Krivine. Mais, malgré ses visites publicitaires aux différentes occupations d’usine et le fiasco de l’envolée du NPA, il ne reste qu’une figurine dans la vitrine des médias. Il finit par ne plus être qu’une des marionnettes du paysage odieuvisiuel. Le discours reste creux avec des slogans de surenchère débile que seul le dernier quarteron du PCI bordiguiste enfle jusqu’au ridicule (***). Le seul destin de Besancenot est hélas, croyons-nous pouvoir pronostiquer, celui du misérable Marceau Pivert se jetant dans les bras de De Gaulle.

LA RESISTIBLE ASCENSION DES PARTIS CROUPIONS

Die Linke en Allemagne forte d’un succès relatif à 12% ne remplacera jamais le gros parti bourgeois socialiste allemand. L’addition des Mélanchon, mère Buffet et Besancenot, même avec quelques brins de verdure ne remplacera jamais non plus une structure d’Etat comme le PS français oligarchique et élitaire. Face à une classe ouvrière encore désorientée, ils peuvent défouler la colère (individualisée ou atomisée) temporairement mais ces partis de gauche hétéroclite, composés de meneurs minables, ne peuvent représenter une alternative au gouvernement des élites. Ils restent une carte strapontin, comme l’a si justement historiquement défini la gauche maximaliste de Pannekoek à Bordiga, que dans les cas d’insurrections sociales, et pour mettre leur langage radical au service de la conservation du système. Je n’ai pas une ligne à changer à ce paragraphe de mon ouvrage (le plus mal vendu et ignoré) « The end », publié début 2009 :

« …Avec tous ces vieux meubles mal retapés comment pourriez-vous obtenir le beurre et l’argent du beurre ? Et le cul de la crémière, cette assistante parlementaire qui fait les belles heures des députés européens et de Cohn Bendit, boostés par le viagra gratuit. « LA RIPOSTE » est un site franchement débile « pour renforcer le PCF et renouer avec le marxisme ». Il est la quintessence de ce désir de retrouvailles des fraudeurs anti-révolutionnaires : Pour la mise en place d’espaces communs d’actions et de débats sur les contenus d’une alternative au système capitaliste, productiviste et patriarcal où se retrouveraient les diverses composantes du non de gauche au TCE. C’est le sens de notre participation à la réunion nationale de l’appel initié par Politis le 11 octobre. Ces espaces communs doivent être largement ouverts à toutes les sensibilités. Toutes les forces et courants qui avaient participé à la victoire du NON de gauche y ont, de notre point de vue, leur place. - Pour la construction d’une organisation alternative, altermondialiste, écologiste, anti-raciste, féministe et autogestionnaire. Cette démarche nous souhaitons l’engager avec les militant-e-s des multiples combats sociaux et écologistes, le courant communiste unitaire, les courants écologistes de gauche et les collectifs unitaires ... (alternatifs) ». Un parti d’Outre-Rhin, de gauche « intermédiaire » entre ceux qui, même s’ils voulaient du pouvoir ne l’obtiendraient pas et ceux qui veulent bien le partager si on leur laisse un ou deux strapontins est figuré par Die Linke comme modèle pour une gauche française éclatée en morceaux d’idéologies éculées. Die Linke, cette alliance de l’ancienne élite communiste de l’ex-RDA et des déçus de la social-démocratie, est souvent citée en France comme un modèle par ceux qui croient pouvoir construire une alternative à gauche du PS. Die Linke fait rêver le PCF, Besancenot et son futur Nouveau Parti anticapitaliste et Mélenchon. En Allemagne ce groupe forme un mélange improbable présent sur le plan électoral, ménage crédité de plus de 10 % des intentions de vote, La Gauche mange des voix au SPD. Die Linke est représentée aux parlements régionaux de dix des seize Länder, ainsi qu’au Bundestag, le Parlement fédéral, avec 54 députés. Il codirige, avec le SPD, la ville de Berlin et compte de nombreux maires en ex-RDA. Jusqu’ici, partout où il se présente, il passe le cap des 5 %, en dessous duquel un parti n’a pas d’élu. Die Linke, comme Die Gauche française ne peut espérer accéder au pouvoir. Aux yeux des électeurs des couches moyennes repues de l’Ouest, restés fidèles au SPD, le parti traîne derrière lui, comme un boulet, beaucoup de «chaussettes rouges», comme on les appelle avec ironie à l’Ouest, qui ont soutenu la dictature communiste, voire collaboré avec sa police politique, la Stasi. Sur 73 000 inscrits de Die Linke, plus des deux tiers sont issus de l’ex-RDA. C’est un parti de vieux néo-staliniens qui, lorsqu’il occupe des places dans les parlements régionaux, cautionne la politique libérale du SPD bourgeois. Die Linke entretient le culte de Rosa Luxemburg comme Besancenot entretien celui de Guevara. A chacun ses idoles paravents de leur absence de programme révolutionnaire. Le culte de Rosa Luxemburg arrange ce parti attrape-tout, les anciens staliniens de RDA comme les vieux gauchistes de RFA. Ce culte entretenu jadis par la RDA permettait au Parti communiste est-allemand de se revendiquer de la révolution des années 1920 sous le drapeau de Staline. Comme en France, une partie des trotskiens de ce parti passoire choisit un camp nationaliste ; ils abaissent leur capuche noire pour se masquer le visage avant d’aller défiler aux cris de «la Palestine aux Palestiniens» dans les manifestations faussement pacifistes et cornaquées par les amis intégristes européens du Hamas. Die Linke n’a pas plus de crédibilité pour la classe ouvrière que les mélancho-staliniens et les trotskiens béotiens ».

Bientôt, j’analyserai comment les intellectuels déçus du prolétariat, anciens chefs gauchistes et anciens ramiers ultra-gauches, ces désenchantés d’un prolétariat mythique évanescent grâce à l’occupation idéologique totale du monde par des pros intellectuels dominant, travaillent à la constitution d’une nouvelle idéologie élitaire conforme à l’embrigadement idéologique de type fasciste dans la guerre qui vient, un nouveau national-bolchevisme.

(*) Rarement pris en défaut de perte de mémoire, Marc Chirik, dans les années 1980 lorsque je l’interrogeai sur Koestler, ne se souvenait pourtant plus de ce zigoto ni que son groupe l’avait fustigé à l’époque, mais pas à la façon unilatérale et pro-Moscou de Kanapa (cf. Jean Kanapa : Le traître et le Prolétaire ou l’entreprise Koestler and Co, ed soc 1950, ainsi que le curé stal Garaudy : Une littérature de fossoyeurs 1947). Les Milan Kundera et Ismaël Kadaré ont continué à surfer sur cet antistalinisme primaire (si bien rétribué) qui encombre encore les étals des librairies chics, comme les éditions Hazan et les demeurés P’tits couns de Tarnac ont des rayonnages entiers qui leur sont dédiés chez Gibert Jeune et à la Fnac, pour bien bourrer le crâne aux jeunes générations aux joies d’un libéralisme moins pire des systèmes d’exploitation.

(**) Cf. mon histoire du trotskisme français, « Les trotskiens 1968-2002 », p.94-95, Le coup de barre vers le prolétariat industriel.

(***) Je vous avais promis de vous en parler - du dernier numéro 493 du Prolétaire - mais c’est une pantalonnade d’un courant défunt pour le prolétariat, dérisoire et pitoyable comme un discours mao-utopiste : « Diminution drastique de la journée de travail, augmentation importante du salaire, salaire égal pour tous, non aux licenciements, embauche des précaires, régularisation de tous les sans-papiers, non au contrôle de l’immigration, etc. ». Ces asticots de la glorieuse « gauche communiste » italienne prennent le capitalisme pour une vache à lait comme Besancenot prend la bourgeoisie pour une mère ingrate !

2 commentaires:

  1. Belle escroquerie, en effet, que celle incarnée par les Besancenot, Krivine, Laguiller, NPA et autres LO... aussi bien pour ceux qui aspirent à continuer à jouer le jeux des élections, que pour ceux qui aspirent à une véritable révolution d'inspiration marxiste...

    Cordialement,

    Hyarion.

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  2. Bonjour,

    Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.

    Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.

    No-28: L'HOMME VÉRITABLE:DES DÉS ET HOMMES.


    Cordialement

    Clovis Simard

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