PAGES PROLETARIENNES

samedi 1 novembre 2008

INCOMPATIBILITE ENTRE L'ECONOMIE BOURGEOISE ET LES RECLAMATIONS DU PROLETARIAT


« Vint la Révolution continentale de 1848-49. Elle réagit sur l'Angleterre; les hommes qui avaient encore des prétentions scientifiques et désiraient être plus que de simples sophistes et sycophantes des classes supérieures, cherchèrent alors à concilier l'économie politique du capital avec les réclamations du prolétariat qui entraient désormais en ligne de compte. De là un éclectisme édulcoré, dont John Stuart Mill est le meilleur interprète. C'était tout bonnement, comme l'a si bien montré le grand savant et critique russe N. Tchernischevsky, la déclaration de faillite de l'économie bourgeoise. Ainsi, au moment où en Allemagne la production capitaliste atteignit sa maturité, des luttes de classe avaient déjà, en Angleterre et en France, bruyamment manifesté son caractère antagonique; de plus, le prolétariat allemand était déjà plus ou moins imprégné de socialisme. A peine une science bourgeoise de l'économie politique semblait-elle donc devenir possible chez nous, que déjà elle était redevenue impossible. Ses coryphées se divisèrent alors en deux groupes : les gens avisés, ambitieux, pratiques, accoururent en foule sous le drapeau de Bastiat, le représentant le plus plat, partant le plus réussi, de l'économie apologétique; les autres, tout pénétrés de la dignité professorale de leur science, suivirent John Stuart Mill dans sa tentative de conciliation des inconciliables. Comme à l'époque classique de l'économie bourgeoise, les Allemands restèrent, au temps de sa décadence, de purs écoliers, répétant la leçon, marchant dans les souliers des maîtres, de pauvres colporteurs au service de grandes maisons étrangères. La marche propre à la société allemande excluait donc tout progrès original de l'économie bourgeoise, mais non de sa critique. En tant qu'une telle critique représente une classe, elle ne peut représenter que celle dont la mission historique est de révolutionner le mode de production capitaliste, et finalement d'abolir les classes - le prolétariat. »

Karl Marx (Postface de la deuxième édition du Capital (1872)

NOUVELLES FRAICHES: Où est la canne du pilote?
Veulement et nuitamment une bande de coquins députés (des putes) a voté la suppression de la retraite. Repoussée à 70 ans, elle signifie pour la très grande majorité des prolétaires une veillée funèbre courte, pour les gosses des écoles et les passagers des avions un immense éclat de rire: on imagine des profs rhumatisants montant sur l'estrade et l'angoisse des passagers avec papy aux commandes! On se représente sans fard par contre le nombre faramineux de chômeurs âgés que ce système de connards bourgeois va entraîner; les bourgeois frileux derrière le blaireau en chef préfèrent plus de chômeurs et moins de retraités. Ils ne perdent rien pour attendre, et la misère leur explosera tôt ou tard à la gueule!
Derrière les rideaux, gouvernement et syndicats complices ont préparé la voie pour supprimer la retraite à moyen terme en s'en prenant à un secteur considéré comme "privilégié", le transport aérien (AF). S'ils avaient ciblé par exemple la chimie ou les usines automobiles, imaginez les réactions... Or, au vu des réactions outrées des bloggers bobos, c'est pas la suppression de la retraite et le mépris des vieux travailleurs (sans prise en compte de la pénibilité) mais le tracas de ne pouvoir prendre l'avion pendant un moment douloureux... de grève totale!
Les bonzes syndicaux ont préparé leur traditionnel travail de sabotage de toute riposte de classe en appelant séparément et à des jours différents les employés d'Air France. Rien de choquant tant que les prolétaires s'avèrent incapables de les pendre par les couilles. Mais aujourd'hui virage raide, on apprend que les syndicats "reportent" la grève en décembre, pourquoi?
- pour répondre aux lobbies des voyageurs riches qui veulent boucler les affaires importantes avant Noël?
- parce que les travailleurs d'Air France ont hurlé intra-muros contre la division concoctée par les appareils des flics sociaux?
- parce qu'une majorité aurait démarré contre l'avis des autres diviseurs décembristes, Sud-merde et compagnie, et - à chaud face au vote ses larbins du parle-ment - risqué d'amener une grande partie de la "population" dans la rue?
Cette dernière hypothèse me paraît la plus sensée au vu du tollé qui s'exprime sur le web contre l'instauration implicite de la retraite à 70 ans et du chômage éternel pour les vieux travailleurs...

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