PAGES PROLETARIENNES

mercredi 19 mars 2008

DISCUSSION AVEC MON CORDONNIER

Par les temps qui courent comment ne pas appliquer le précepte de Georges Brassens pour les 14 juillet : tenir les volets fermés et la télé éteinte ? Cela m’a été la meilleure manière d’oublier le charivari minable des municipales… Rions, la religion démocratoc a ses « dieux municipaux » (cf Fustel de Coulanges, « La Cité Antique »).

Passer rapidement le long des étals de librairie sur la commémo lamentable sur 68 ; au passage on ne peut manquer de ricaner en lisant que le sénateur Henri Weber se fait publier avec mention « ancien leader de mai 68 » ! A ce compte je suis ancien leader de la Libération de Paris !

Regardons les oiseaux annoncer tôt le printemps et prenons du champ. Et écoutons la discussion avec mon cordonnier :

- Je ne me suis pas intéressé aux Municipales, me dit l’homme au tablier de cuir. Tout cela est de la foutaise. L’homme est plutôt bon naturellement mais la société le corrompt…

- Non, cordonnier en savate, l’ homme est animal social…

- oui certes mais le pouvoir a besoin d’opposants

- cordonnier, le pouvoir a besoin de prisons….

- c’est vrai aussi, mais le pouvoir qui ne veut pas d’opposants est un pouvoir mort…

- ou qui n’illusionne pas longtemps, rectifie-je…

- L’opposant n’est pas toujours constructif et a besoin que le pouvoir échoue ou ne marche pas, vous comprenez ?

J’adore mon cordonnier, c’est Socrate dans ma rue.

Puis je parcours la presse bourgeoise inquiète de la « plus grande crise depuis les années 1930 ». Je me tiens les côtes en lisant que ce ne serait que facéties bancaires, magouilles de petits oiseaux comme Kerviel. La bourgeoisie ne va jamais reconnaître qu’elle est victime de son propre système d’enrichissement fabuleux et anarchique, donc de la BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT.

C’est la crise qui s’approfondit et touche pas mal les couches moyennes complices jusque là de la féérie capitaliste :

« Près de 14 millions des ménages, 52% de la population, ont souscrit un crédit en 2007. Une part en nette hausse puisqu' en un an, 450 000 ménages supplémentaires ont souscrit à des crédits. Le «taux de diffusion de l'endettement se redresse en 2007», avec 10 millions de crédits accordés aux ménages, indique la Fédération française bancaire (FFB). En parallèle, l'usage du découvert est pratiqué par 24.1% des ménages. Les moins de 30 ans restent les plus endettés. Ils sont 20.3% à avoir recouru à un crédit immobilier en 2007, contre 13.2% en 2001. A l'inverse, «l'usage des crédits à la consommation recule à nouveau : 36.8%»... Parmi les plus de 65 ans, 21.1% remboursent un crédit à la consommation. Une part qui s'élève à 36.8% chez les moins de 30 ans, afin de financer l'achat, pour 2 jeunes sur 3, d'une automobile ou d'une moto. En 2007, «7.22 millions de ménages ont eu recours à un ou plusieurs nouveaux crédits», dont 2.3 millions en crédits immobiliers et 8 millions en crédits à la consommation. »

Scénario noir anticipé début 2007….

« À l'automne dernier, la Direction générale du trésor et de la politique économique (DGTPE) évoquait brièvement, dans un document interne sur ses prévisions de croissance, un scénario explorant «la possibilité que les tensions observées cet été pèsent plus lourdement dans tous les pays sur l'offre de crédit aux ménages et aux entreprises». Dans ce , «l'investissement et la consommation seraient ralentis de part et d'autre de l'Atlantique, la croissance américaine serait ramenée à 1,6 % en 2008 et la croissance française pourrait s'établir dans une fourchette comprise entre 1,5 % et 2 %» ». Tant va la cruche qu’à la fin elle casse !

« …toutes les banques sont prises dans une spirale infernale. Comme toutes les crises bancaires, celle-ci intervient à l'issue d'une période de crédit facile, pendant laquelle les banques ont trop prêté, et pas assez cher. Le retour aux réalités, avec l'apparition des défaillances des emprunteurs, dévalorise les bilans bancaires. Au-delà des subprimes immobiliers, la valeur des crédits à la consommation et bientôt de ceux aux entreprises, désenfle aussi. Deux facteurs récents amplifient la crise. La sophistication formidable des techniques financières a diffusé les difficultés vers une multitude d'acteurs, ce qui généralise la défiance. »

Vous avez bien lu « les banques ont trop prêté et pas assez cher » ! Trop bonnes ces banques ! Quand on pense aux pauvres indemnités des pauvres hyper-milliardaires dont le Fig étale la photo (ainsi que celle de leurs épouses en guenilles). Donc, pauvres naïfs et petits bourgeois neuneus ne vous attendez pas à des « facilités » (nom du crédit dans les fifties), le capitalisme en s’écroulant ne va tout de même pas vous permettre de vivre décemment ni avec l’aisance antérieure de vos beaux 4 pièces en centre ville et ces jolis 4X4 prioritaires !

JLR (cut-up du Figaro)

PS : une bonne nouvelle, le Déclin de la petite bourgeoisie EST AVANCE: « En 2000, elle représentait encore plus de 62 % de la population allemande. En 2006, cette catégorie autrement dit les Allemands qui gagnent entre 70 % et 150 % du revenu médian était tombée à 54 %. Où sont partis ses anciens membres ? Ils ont malheureusement surtout glissé dans la catégorie des revenus inférieurs à 70 % du revenu médian, soit 16 200 euros par an. Pour les experts, le phénomène s'explique par les risques liés au marché du travail. Le chômage dure souvent plus longtemps qu'avant. Les allocations ont été réduites par diverses mesures, comme la loi Hartz-IV introduite par le gouvernement de Gerhard Schröder. Et la flexibilité accrue du travail entraîne plus de précarité. Selon l'étude, alors que 64 % des actifs exerçaient une activité à plein-temps en 2000, ils n'étaient plus que 55 % en 2006. »

1 commentaire:

  1. Camarade Jean-Louis, me voici de retour, pour vous informer d'une actualité politique absolument bouleversante :

    http://anarcho-monarchiste.over-blog.org/article-18110080.html

    Toujours le parti de l'à-plat-ventrisme face au capitalisme, me direz-vous... Mais, entre-nous, il y a quand-même un semblant de progrès, non ? ;-)

    Bien cordialement, :-)

    Hyarion, l'anarcho-monarchiste.

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