Ou la révolution en 2025 ? Ou Aller se faire tuer pour le chômage et la misère patriotique ?
« L’heure est au réarmement des esprits » JN Barrot (un des ministres macroniens de la guerre)
« Vu la
composition de la population “Française” 30 ans plus tard, je ne pense pas que
le brassage du service militaire avec un fusil dans les mains soit une bonne
idée… »(anonyme)
.
Mercredi soir,
le chef de l’État Micron a déclaré que «notre génération ne touchera plus
les dividendes de la paix». Une formule forgée par Laurent Fabius à la fin
de la guerre froide, alors que Francis Fukuyama prédisait «la fin de l’histoire
» dans son fameux essai. Un allocution dans laquelle il souhaitait répondre
aux «inquiétudes» des
Français face au contexte géopolitique instable.[1] Une
anecdote amusante, Philippe de Villiers connu et souvent dénoncé comme
patriote, qui se vante d’avoir souvent déjeuné avec Macron, confie que c’est la
première fois depuis des années qu’il entend le mot parie dans sa bouche, alors
qu’il se moquait toujours de lui à ce propos.
Cette même
formule , « dividendes de la paix » avait marqué les esprits en 1990
lorsque Laurent Fabius, alors président de l’Assemblée
nationale, l’avait prononcée pour décrire l’immense soulagement ressenti après
l’effondrement de l’Union soviétique. Cette expression heureuse marquait le
début d’une nouvelle ère caractérisée par la diminution des dépenses liées à
l’armement, est devenue dividendes de la
guerre.
Pourquoi
Chirac supprime-t-il ou plutôt « suspend » le service militaire (et
non sa suppression) en 1997 ? Parce que celui-ci ne remplissait plus ses
missions de brassage social[2].
Non seulement il ne concernait que les garçons (pas encore le triomphe
féministe patriotique), mais une part croissante d'entre eux y échappent. Seule
une moitié d'une classe d'âge environ réalisait un service militaire. Les
autres étaient exemptés ou préféraient un service civil. «La répartition des
exemptés par catégories socioprofessionnelles semble montrer que le taux
d'exemption des catégories privilégiées (cadres et professions libérales)
serait, avec 30,1 %, nettement supérieur à la moyenne», écrivait en 1995 un
sénateur UMP. Plus frappant, trois quarts des étudiants de 1980 plaidaient pour
la suppression du service militaire obligatoire. Alors l’engagement militaire
éventuel n’était plus du tout populaire, avec ce type d’armée nationale
sélective au détriment des damnés de la terre ; ces exemptions des bobos
de l’époque restent mémorablement rédhibitoires pour la volonté de réarmement
actuelle, comme on va le voir ci-après à plusieurs niveaux, notamment avec la
fermeture et la vente des casernes.[3],
et surtout à Metz[4]
L'armée aujourd’hui n'a plus ni les effectifs
ni les terrains pour accueillir et encadrer des milliers de jeunes. Elle n'a
pas vocation non plus à former la jeunesse, (pu plutôt surtout ne le peut plus),
(cf. réponse des généraux lors des débats sur le service national universel
(SNU) voulu par Micron). «Les armées n'ont pas à faire de l'encadrement de la
jeunesse», expliquait en juin dernier l'ancien
chef d'état-major des armées, le général Lecointre, tout en reconnaissant la
pertinence d'une sensibilisation de la jeunesse aux enjeux de défense .
L'objectif de 50.000 jeunes fixé pour 2022 pour
un budget de 110 millions d'euros était une hérésie, vu la spirale
d'endettement de l'Etat. Le coût d'un nouveau service militaire, qui devrait
donc concerner quelque 600.000 jeunes pendant 6 mois, est difficile à évaluer
puisqu'il doit intégrer les infrastructures, les encadrants et la rémunération
des nouveaux appelés. Avec quelque 200.000 militaires dans leurs rangs, les
armées n'ont pas de marge de manœuvre en termes de ressource humaine. Un budget
colossal donc que l’Etat peine à imaginer et programmer.
Quand Emmanuel Macron dit qu’on doit passer les dépenses à 5% du PIB, c’est absolument colossal. Trois points de PIB, c’est une centaine de milliards d’euros, c’est un quart des dépenses de retraites, un tiers des dépenses maladie, ou encore l’intégralité des dépenses pour la famille et contre la pauvreté.
Là, il va
falloir embaucher des soldats, réindustrialiser, développer de nouveaux
équipements, c’est structurel. Cela impose de repenser un modèle pacifiste obsolète.
Réarmement massif, redressement des comptes et désendettement ne peuvent être
menés en même temps Il sera très difficile, de soutenir en même temps une
société de longévité, marquée par les coûts du vieillissement, et une société
de conflits de haute intensité (grèves, émeutes, haine de la police et des uniformes,
complaisance avec l’Algérie, ses racailles et l’immigration massive) potentiels
ou déclenchés. Entre le social (ajoutons la décomposition pour plaire au CCI) et
l’engagement militaire, le contexte est explosif rendant impossible les
désidératas du maréchal Micron et du sous-officier Glucksmann, patriote
pro-israélien.
C’est toujours l’aspect financier qui est le
premier souci en vue de la préparation d’une guerre, pas une quelconque
irrationalité, même si tous les gangsters chefs d’Etat ne savent même pas où
ils vont). Avant d’examiner et de lister les questions sociales et politiques
qui rendent impossible la guerre voulue par les Micron et Glucksmann, et les
financiers derrière eux, on va voir en détail une propagande inouïe et
invraisemblable. A commencer par les sondages truqués du Figaro ébouriffants et
totalement mensongers. L’indépendance de la presse de droite vis-à-vis d’un
gouvernement considéré comme moitié de gauche, a soudain aussi disparue, l’heure
est grave pour toute la bourgeoisie française, heureusement: « À la manœuvre (sic !) sur le dossier ukrainien,
Emmanuel Macron peut compter sur le soutien de l’opinion ».
Et de nous abreuver de sondages ad hoc, car « Macron parvient toutefois à refranchir le mur du son. (Du con ?) Il faut dire que la guerre en Ukraine inquiète dramatise le trust Figaro :
…sérieusement
les Français, qui y voient un risque pour l’Europe (81 %) et pour
l’Hexagone (75 %) mais aussi pour leurs propres destinées (59 %).
Dans ce contexte d’incertitude, une écrasante majorité d’entre eux (81 %)
pensent que les Vingt-Sept doivent désormais apprendre à se protéger seuls,
sans le renfort des États-Unis. La première puissance mondiale n’est d’ailleurs
plus considérée comme une alliée par les deux tiers des Français (66 %).
Résultat,
les dernières annonces et propositions d’Emmanuel Macron trouvent un écho
favorable dans l’opinion publique : l’augmentation du budget de la défense
(67 %), le renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine (58 %), le
« plan européen d’endettement commun pour la défense » (62 %),
une riposte européenne sur la hausse des droits de douane décidés par Donald
Trump (77 %) et même l’extension, pourtant polémique, du parapluie nucléaire
français à d’autres pays voisins (64 %) …
En voulez-vous une autre gorgée ?
« Malgré la réticence de l’exécutif
( ???) les Français (62 %) veulent aller plus loin en confisquant les
210 milliards d’« avoirs russes » gelés pour financer l’armement
de Kiev. Une manière d’amortir ces nouveaux efforts, sans faire peser le
coût de la guerre sur les ménages tricolores comme européens. La moitié des
Français (51 %) refusent d’ailleurs de s’endetter davantage pour aider
l’Ukraine, alors que le déficit public culmine déjà à 6 % du PIB.
Trois ans plus tôt, au début du conflit, une large majorité d’entre eux
(61 %) se disaient pourtant prêts à assumer les conséquences négatives sur
l’économie.
Il
faudra que les gens travaillent davantage, afin de produire plus de richesse et
de cotiser davantage. La dette devrait financer la défense
plutôt que les « loisirs » des « faux vieux » retraités, a dit le
directeur de la BPI Nicolas
Dufourcq . A-t-il raison ? Un pays vieillissant peut-il se permettre
d’être guerrier ?
La planification écologique,
qui était érigée en priorité de l’action publique, pourrait souffrir des
réorientations budgétaires. Personne, a priori, ne plaidera, au nom de
la nature, pour des écomunitions ou pour la limitation des heures de vol des
avions de chasse. L’écologie aussi pâtira forcément d’un virage vers le
militaire. En réalité, chaque département ministériel va pleurnicher. »
Les Français
sont-ils prêts, selon vous, à accepter ces efforts ?
Une étude montrait, en 2023, qu’une majorité de jeunes Français seraient prêts à se battre pour leur pays. Mais la population, dans son ensemble, est-elle prête à renoncer au confort de son modèle ? Il faut avoir une parole de vérité face à l’impasse qui se profile. Si on considère que nous entrons dans des temps d’instabilité géopolitique structurelle, où il faudra se réarmer, alors les garanties et couvertures sociales devraient, en partie, se relâcher. Il faudra, en tout cas, travailler davantage. Il faudra faire entrer les jeunes plus tôt dans la vie active au lieu de les faire traîner dans des études inutiles et interminables. Il faudra des départs à la retraite plus tardifs, et travailler globalement plus. C’est le prix de la soutenabilité du modèle et de la sécurité du pays.
Six Français sur
dix (60%) jugent probable l'invasion d'autres pays européens par la Russie dans
les années à venir, contre 68% en Grande-Bretagne et en Pologne et 53% en
Allemagne. Près de huit Français sur dix (76%) se déclarent inquiets ou très
inquiets «d'une extension du conflit en Europe dans les prochaines
années».
Polonais et Britanniques sont par ailleurs 66% à vouloir continuer de soutenir l'Ukraine, même sans le soutien des Etats-Unis, contre 57% en France et 54% en Allemagne Et la possibilité de l'envoi d'une mission de maintien de la paix ne fait pas l'unanimité Elle recueille 57% d'opinions «plutôt ou tout à fait» favorables en Grande-Bretagne, 44% en France, 41% en Allemagne et 27% seulement en Pologne[5].
« Contrairement à ce qui est souvent mis en avant
dans les discours dominants, les jeunes n'ont pas renoncé à s'investir dans la
chose publique. Ils ne sont pas repliés sur un individualisme frileux »,
explique le rapport. S'éloignant de « l'antimilitarisme » prégnant de la jeunesse des
années 1970, la nouvelle génération penche davantage vers un « regain de patriotisme »,
selon Anne Muxel. Une petite majorité (57%) dit être prête à s'engager dans
l'armée en cas de guerre. La proportion varie selon le bord politique et le
genre, mais globalement les Français restent concernés. En cas de guerre, une
femme sur deux et trois quart des hommes sont prêts à s’enrôler. Ils sont 47%
de gauche et 72% de droite. Contrairement à ce qui est souvent mis en avant dans
les discours dominants, les jeunes n'ont pas renoncé à s'investir dans la chose
publique. Ils ne sont pas repliés sur un individualisme frileux »,
explique le rapport. S'éloignant de « l'antimilitarisme » prégnant de la
jeunesse des années 1970, la nouvelle génération penche davantage vers un
« regain de patriotisme », selon Anne Muxel. Une petite majorité
(57%) dit être prête à s'engager dans l'armée en cas de guerre. La proportion
varie selon le bord politique et le genre, mais globalement les Français
restent concernés. En cas de guerre, une femme sur deux et trois quart des
hommes sont prêts à s’enrôler. Ils sont 47% de gauche et 72% de droite.
Limites des résultats
(sic)
« La chercheuse invite toutefois à recevoir ces résultats
avec une certaine distance. « L'étude nous permet de saisir un potentiel.
Mais il y a une différence entre les représentations et les dispositions et les
pratiques réelles », explique-t-elle. En résumé, ce n'est pas parce que les
jeunes disent être prêts à s'engager qu'ils le font, ou le feront. En outre,
certains paraissent avoir une vision sublimée de la guerre, façonnée par la
fiction et le numérique. En tête de file, les films comme Top Gun et
les jeux vidéo comme Call Of Duty, où les joueurs ont un nombre de vies
infini, participent à la «socialisation militaire» des jeunes, et surtout à
leur idéalisation de cette institution ».
Or tous ces
sondages, comme tout sondage en général, sont du pipeau manipulatoire, comme l’a
si bien formulé le général Bayrou, expert en machiavélisme, lors d’un moment de
colère face à une journaliste qui l’irritait : LA REPONSE EST DANS LA QUESTION
!!!
Le bon sens populaire selon les généraux
Depuis
3 ans nombre de généraux ont mué en journalistes, affichés à l’écran sans leurs
médailles pour nous expliquer la guerre en Ukraine et la plupart du temps se
planter dans leurs prévisions. Voyons leur mutation patriotique et leurs appels
au « bon sens populaire ». Certains avec lucidité :
-
la vocation d'un service militaire n'est
pas de faire de la cohésion sociale, recruter
au nom de la guerre est contre indiqué, il faut parler de défense
opérationnelle du territoire, et intégrer d’abord sous couvert des corps non armés (100000) tels
que les Pompiers, les Eaux et Forêts, gardes côtes et gardes de Parcs naturels ;
-
Il reste à imaginer comment utiliser cette
force humaine que constituerait un contingent de près de 400.000 jeunes de 18 à
25 ans, dont la composante militaire ne serait qu'une branche. Ma suggestion
est de commencer par une sélection précise et approfondie sur tous les plans,
physique, scolaire, sécuritaire (sic), social, afin de déterminer les aptitudes
et restrictions, notamment au service des armes :
-
À l’issue de son service, le contingent
serait automatiquement affecté dans la Garde nationale pour
une durée active de 5 ans, afin de servir comme réserviste rappelable 2
semaines par an quel que soit son emploi. Ainsi, outre la mission
opérationnelle immédiate remplie par le service national obligatoire, celui-ci
nourrira la réserve opérationnelle nécessaire à la mobilisation de la nation en
cas d'attaque et fournira ainsi le réservoir indispensable pour tenir dans la
durée en cas de conflit et d'assurer la continuité des services de l'État.
-
Le danger plus important est encre pour
longtemps intérieur, un quadrillage de l'ensemble du territoire sera la force
préventive qui débusquera l'adversaire quel qu'il soit, trafics, réseaux, grévistes, zones refuge, qui pourront être
traités par les forces de l'ordre dont cela reste la mission ou des forces
d'intervention d'active en cas d'agression caractérisée. Cela permettra, en cas
de déclenchement d'un conflit sur notre sol, de maintenir la résilience de la
nation et des services déconcentrés de l'État.
MAIS SURTOUT LA PEUR D’UNE INSURRECTION :
-
Nous sommes aujourd'hui contraints de les combattre sur le
continent européen comme sur notre sol, (Sentinelle, Ukraine).
Demain, devrons-nous combattre y compris dans nos villes ? Face à un
ennemi
diffus qui se manifeste à travers des attaques terroristes et des émeutes, les
forces de l'ordre seraient-elles suffisantes ?
- - et renouveler de fond en comble la défense opérationnelle du territoire, pour préparer l'armée à combattre un ennemi sur notre territoire, aux côtés des forces de l'ordre.
« Pour cela, une grande politique de réarmement moral, militaire et civique doit être entreprise. Nos anciens ont su le faire pour relever notre pays au lendemain de la Seconde guerre mondiale, nous pouvons le faire, c'est une question de choix politique. C'est surtout une urgence ! ». Or ce pauvre général fait la plus mauvaise comparaison qui soit ! En 1945 il ne s’agit plus de réarmer mais de reconstruire et certainement pas avec des fusils. Mais avant tout, il fait mine d’oublier comme tous les trous du cul journalistes, notre situation inédite : JAMAIS NI EN 14 NI EN 39 ON N'AVAIT DEMANDE A LA POPULATION DE TRAVAILLER PLUS ET DE COTISER POUR UNE BOOUCHERIE MILITAIRE! CES DEUX MESURES AVANCEES TIMIDEMNT SONT UN APPEL A L'INSURRECTION DU PROLETARIAT !
Initialement
le projet militariste de Micron dès son premier mandat était d’embrigader la
jeunesse (surtout des banlieues comme une réponse au chaos de la société, or,
peau de balle, tous les jeunes travailleurs, heureusement multiraciaux, ne sont
pas des benêts prêts à sacrifier leur vie pour les racailles Micron et Zelensky.
Pas seulement à cause du bordel en banlieue mais parce que leur conscience de classe
ne peut que rebondir à l’idée d’un sacrifice pour la bourgeoisie sournoise.
UNE IMPOSSIBLE ASSIMILATION MILITAIRE
Ce vieux projet de militarisation de la jeunesse comme un moyen de combattre « l'ensauvagement » est resté un vœu pieux. L'idée est de confier à l'armée un rôle d'éducation et de socialisation que ni la famille ni l'école n'ont correctement assumé, est aussi idiot que de croire que le salut au drapeau et le port d’uniforme dans les cours d’école pourrait restaure le lien sial patriotique interclassiste des années de la contre révolution, les années 1930.
C’est
Maxime Tandonnet qui fout en l’air cette ineptie de formation et
reformation classique de l’esprit militariste :
« Six
ans après, le service
national universel demeure embryonnaire et sans rapport
avec la promesse électorale de 2017. Sur une base volontaire pour l'instant
(contraire à l'ambition initiale), il concerne environ 30 000 jeunes gens et
filles en 2022, soit 20 fois moins qu'annoncé, le plus souvent issus de
familles dont un parent porte l'uniforme et ne touchant que marginalement les
milieux populaires des quartiers «politique de la ville» (5%).
Toutefois,
l'échec du SNU, au regard de la promesse de 2017 a des causes multiples.
L'armée, nonobstant le mythe qui imprègne si profondément les mentalités, n'a
pas vocation à se substituer aux familles ni à l'école dans l'œuvre
d'éducation. La mission qu'elle revendique est la défense et la conduite de la
guerre. Le service
national a été suspendu en 1995 pour des raisons
stratégiques : créer une armée de métier, professionnalisée et formée aux
technologies de la guerre moderne. Le service militaire avait un sens :
préparer la levée en masse de la Nation pour combattre une agression. La disparition
d'une menace imminente sur les frontières et d'un risque d'invasion prive
aujourd'hui le service national de sa vocation initial. (ce n’est plus tout à fait vrai aujourd’hui,
JLR)
À
cela s'ajoute le coût de la mise en place d'une telle institution – qui serait
rendue obligatoire – évalué à au moins 2 milliards d'euros pour encadrer une
mobilisation de 600 à 800 000 jeunes pour trois mois. Pire, l'idée de réaliser cette mobilisation
pendant la scolarité aboutirait à priver des lycéens d'un temps précieux
d'apprentissage et de formation. À l'heure où la France est frappée par
l'effondrement de son niveau scolaire, selon toutes les enquêtes internationales
(PISA, TIMSS en mathématiques), l'instauration d'une contrainte détournant les
jeunes des bancs scolaires ne saurait avoir qu'un effet désastreux. Nul doute
aussi que les dirigeants politiques ont enfin à l'esprit la difficulté
matérielle pour enrégimenter – par la force – une partie même marginale de la
jeunesse désocialisée.
Le
SNU obligatoire a tout de la promesse illusoire. Le service militaire avait un
sens patriotique : celui de la défense des frontières face à une menace
d'invasion. Dès
lors que ce sens a disparu (ou s'est considérablement amoindri), il est
irréaliste de vouloir en instaurer un ersatz par un biais artificiel. Cette
promesse relevait, comme tant d'autres, de la fausse piste démagogique. L'idée
d'une forme d'encasernement obligatoire comme réponse aux difficultés de la
jeunesse et aux dérives d'une minorité de celle-ci, n'est pas un signe de
confiance en cette jeunesse ni en l'avenir. Elle donne l'image d'une tentation
autoritariste qui
va à l'encontre des principes d'une société de liberté.
Le
renforcement de la cohésion de la société française passe par de tout autres
voies : le redressement du niveau scolaire en réhabilitant les
fondamentaux de l'intelligence et du mérite, la lutte contre le chômage des
jeunes notamment par le renforcement de l'apprentissage, la promotion de la
culture et de la curiosité intellectuelle, la prévention et la répression
efficaces de la délinquance, la maîtrise d'une immigration accompagnée des
politiques d'intégration nécessaires. Tout cela est évidemment bien plus
difficile que l'affichage d'un slogan de campagne ».
Il y a quelques semaines, à son tour, Valérie Pécresse a affirmé qu’elle mobiliserait les
armées pour faire face, notamment, aux trafiquants de drogue. Quelques jours
plus tard, il ne s’agissait plus que de sécuriser les périmètres d’action des
forces de sécurité intérieure. Le scénario se répète donc : un candidat, pourtant réputé
raisonnable, fait une déclaration fracassante. Puis il la modère, sans la
remettre en cause. Le coup est parti et il a polarisé quelques jours le
traitement médiatique, dévorant au passage le peu de temps consacré aux questions
de défense, qui engagent pourtant l’avenir des trois armées.
Ces
annonces régulières, finalement suivies d’effets, sont révélatrices d’une
tendance qui n’est pas sans danger :
Alors que les Français se défient du monde politique, ils accordent une large confiance aux militaires. Mais pour des QUESTIONS INTERIEURES. Des enquêtes sociologiques sérieuses attestent d’une demande de plus en plus forte d’autorité face à un Etat qui vide les prisons de racailles étrangers sans pouvoir les expulser et une magistrature qui condamne les victimes plus que les agresseurs. M’enfin faire confiance à l’armée c’est comme faire confiance aux flics, dire merci lorsqu’ion prend une balle en pleine tête.
Si les armées
venaient en outre à être régulièrement requises dans la lutte contre la
délinquance sur le sol national, il faudrait assumer de placer des militaires
armés face à leurs concitoyens avec les conséquences tragiques que cela
pourrait entraîner. Le précédent de l’opération
Sentinelle est souvent invoqué: sa pérennisation alimente un risque de
confusion et d’oubli de sa finalité première motivée par les attentats de 2015.
Et déplacer le curseur viendrait enfoncer plus dangereusement encore un coin
dans les équilibres vieux de cent ans qui distinguent la sécurité intérieure
des missions de défense nationale. Ledéséquilibre subséquent pourrait s’appeler :
REVOLUTION.
Drogues, violences intrafamiliales, ou
simplement parfois difficultés d'orientation, si le service militaire
volontaire est ouvert à tous, les jeunes en difficulté sont la priorité,
recrutés via Pôle Emploi, via les missions locales, ou tout simplement par le
bouche-à-oreille et la candidature spontanée. Cette nouvelle armée exponentielle
part sur les plus mauvaises base (d’intégration au chauvinisme) : Surtout
créer des trouffions de base obéissants . La plupart n’iront pas dans l’élite
militaire, l’infanterie de marine. La seule reconnaissance de ces jeunes
volontaires, en attente d’être rappelés pour la vraie guerre, sera d’intégrer éventuellement
le marché du travail avec permis de conduire en main.
Micron et sa volonté de dramatiser foireuse
Miron a promis
des « investissements supplémentaires » en matière militaire. Le
budget de la défense s’établit à 50,5 milliards d’euros en 2025, soit
un peu plus de 2 % du PIB. Selon le ministre des Armées
Sébastien Lecornu, le « poids de forme » de l’armée
française serait d'« un peu moins de 100 milliards d’euros »,
soit près de 3,5 % du PIB. L’exécutif doit alors trouver entre 30 et
40 milliards d’euros supplémentaires. Quitte à provoquer une insurrection plus
grave que celle des gilets jaunes ? Probable car JAMAS dans l’histoire une
guerre n’a été annoncée par une menace contre le monde du travail, financière
et terrorisante.
Si Micron a convaincu une partie des Européens avec son projet de
militarisation à outrance, il reste affaibli sur la scène nationale. « Il
y a une volonté de dramatiser sur l’urgence et l’union nationale, mais tout le
monde comprend qu’il essaye de faire oublier qu’il a perdu deux élections
(européennes et législatives), qu’il n’a pas de majorité, et qu’il n’est plus
vraiment légitime ». a dit pour une fois justement un autre patriote, de
LFI.
En résumé, même si on est obligé de rester attentif à une
situation perpétuellement instable, où Trump n’est pas le roi du monde (et
payera rapidement son culot), ou la paix sera encore un jeu de dupes, je
réaffirme que ni le prolétariat français ni le prolétariat européen n’ont envie
d’être embrigadés pour la patrie, et que si on les y pousse, ils commenceront une révolution, contagieuse si possible.
[1]
Du RN à LFI le patriotisme a aussi
resurgi derrière Micron. Après l'allocution d'Emmanuel Macron, Olivier Faure
s'était dit en accord avec le chef de l'État sur l'augmentation de l'aide à
l'Ukraine, mais en appelant sur son compte X pour un "patriotisme
fiscal" et à "faire contribuer les ultra riches" sur cette
question. Il a encore demandé un "civisme fiscal des plus riches" ce
dimanche dans La Tribune Dimanche et appelé à "mettre au pas les paradis
fiscaux au cœur de l'Europe" pour "réarmer les pays européens"
face à la Russie. « Cette contre-offensive ne peut se réaliser au détriment de
ce que nous défendons : un modèle social, démocratique et écologique",
a-t-il dit, évoquant le financement des hôpitaux, des retraites ou de la
transition écologique. Dans les premières minutes de l’échange, Manon Aubry a
tenu à clarifier la position de son parti, accusé de consilience avec la Russie
de Vladimir Poutine : « Nous n’étions pas favorables à l’entrée
de l’Ukraine dans l’Union Européenne car cela créerait du dumping social,
environnemental. En Ukraine, on produit du poulet quatre fois moins cher qu’en
Europe. Pour nos agriculteurs, ça serait terrible. Cela n’empêche pas de
soutenir l’Ukraine comme nous le faisons ».
[2]
Et encore moins en 2025.
[3] L’arrivée
au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de la Russie et la signature de plusieurs
traités ont conforté les Européens, dont la France, dans cette position de
désarmement. Parmi ces textes, on retrouve le traité sur les forces armées
conventionnelles en Europe (FCE) conclu en 1990 entre les membres de l’OTAN et
les signataires du pacte de Varsovie. Concrètement, il limitait l’armement et
le nombre d’équipements conventionnels tels que les véhicules blindés, les
chars, l’artillerie de gros calibre ou les avions de combat... Quelques années
plus tard avait été signé le Document de Vienne (1994) qui permettait aux pays
signataires de vérifier l’état des forces armées des uns et des autres. « Tout
cela laissait donc penser que les pays de l’ex-Union soviétique allaient
arrêter l’entretien de ces arsenaux», précise Jean de Gliniasty.
C’était à cette époque que le penseur de «la fin de l’histoire »,
Francis Fukuyama, prédisait la victoire définitive de la démocratie libérale
qui s’imposerait comme «la forme finale de tout gouvernement humain». La suite
des événements lui a donné tort, mais c’est dans ce contexte que Laurent Fabius
avait parlé des « dividendes
de la paix », acquis après
des années de travail acharné et dépenses dans l’armement de la France.
L’argent autrefois alloué au secteur militaire « a été dépensé pour d’autres causes, et notamment des mesures
sociales comme la retraite à 60 ans ou la création d’un salaire minimum»,
détaille le directeur de l’IRIS.
[4] De
plus, Il faut être
clair : toutes les infrastructures, organisations, personnels qui
accueillaient, logeaient, nourrissaient, instruisaient les contingents annuels
d’appelés soit environ 200.000 hommes ont été vendues, dissoutes et les stocks
d’équipements et de vêtements réformés. On ne pourrait même plus nourrir ni
loger les appelés, les ordinaires et les casernements n’étant en bonne partie
plus aux normes. Et encore moins leur faire passer une visite médicale !
Et la question fondamentale est et demeure : quelles seraient leurs
missions ? Il faut 4 mois pour une formation élémentaire toutes armes et
deux mois de spécialisation (minimum). Si c’est pour envoyer les enfants en
centre aéré ou bien leur faire faire des actions de protection civile, pas
besoin de militaires.
[5]
Sondage en ligne effectué en France
sur la base de 1503 personnes selon la méthode des quotas (sexe, âge,
profession, niveau de diplôme et région), ainsi que 1093 au Royaume-Uni, 1513
en Allemagne, et 1000 en Pologne.
Les 18-25, selon une
étude menée auprès de 2300 interviewés, tendent à démontrer que la jeune génération est
déterminée à répondre aux menaces. Sur les questions militaires, lucidité,
inquiétude et patriotisme sont les sentiments dominants dans la jeunesse
française, comme le révèle l'étude réalisée par la sociologue Anne Muxel,
directrice déléguée du centre de recherche en sciences politiques de Sciences
Po (CEVIPOF). Commandé par le ministère des armées, ce sondage, réalisé par
l’IPSOS entre juin et juillet 2023, a interrogé 2300 Français et Françaises,
âgés de 18 à 25 ans, sur leur rapport à « l'univers militaire ». Selon cette étude, un
sur deux est attentif au « fait
guerrier».