PAGES PROLETARIENNES

vendredi 16 février 2024

L'arme migratoire dans les rivalités impérialistes

 


Où le cas mahorais ridiculise les immigrationnistes moralistes

et un grand merci à Estelle Youssouffa

"Ils devront retirer tous les vestiges de leur costume d’étranger. Ils doivent devenir complètement des Américains. Ils ne peuvent attendre que les Américains viennent vers eux ; ce sont eux, la minorité et les immigrés, qui doivent aller vers les Américains qui constituent la vaste majorité de la population et sont nés là. Pour faire cela, ils doivent commencer par apprendre l’anglais. ENGELS

"Aujourd’hui, beaucoup de femmes viennent à Mayotte pour mettre au monde un enfant, qui sera français et qui permettra à sa famille de pouvoir bénéficier à terme de titres de séjour et de mesures de protection sociale". la ministre Marue Guévenoux

"La révolution ne viendra pas de l'immigration". Marc Chirik



J'ai déjà traité amplement du sujet dans ce blog par l'édition d(un livre puis un article pour démontrer en particulier l'idéalisme du journaliste du CCI Jerry Grevin, hélas décédé il y a une dizaine d'années et dont la contribution à l'histoire de l'immigration pourtant excellente est dépassée et erronée concernant plusieurs considérations notamment contre Engels pourtant très actuel (cf. L'immigré fataliste et sa religion policière)1. Je traite ici des suppositions superfétatoires antiracistes des gauchistes et d'un milieu qui se croit révolutionnaire, mais aussi ridicules que LFFI et le PCF résiduel. Il sera utile de développer ultérieurement plus loin que les révélations d'Estelle sur le chaos à Mayotte; depuis Kadhafi jusqu'à Erdogan, Poutine et tel ou tel "allié' occidental, le chantage migratoire est une réalité ignorée par les bien-pensants et toute cette petite bourgeoisie droitsdel'hommiste d'aventuriers gauchistes recyclés. L'arme migratoire fait depuis des années partie des armes de guerre subtiles pour déstabiliser les rivaux inter-impériaListes, sous couvert humanitaire.

Toutes les sectes gauchistes et les assocs caritatives plus ou moins rétribuées par les Etats bourgeois (comme à Mayotte) en conviennent le capitalisme pourtant décadent et coincé a toujours les moyens d'être le père Noël. Commençons par les girouettes les plus infantiles – les farceurs du NPA - qui s'émeuvent, et croient nous émouvoir, face à une « fascisation en marche », avec leur écriture wokiste, démontrée par le voyage de Darmanin à Mayotte  « ... pour annoncer vouloir y supprimer le droit du sol par une réforme constitutionnelle. Cette annonce intervient dans un contexte de paralysie de nombreux services de l'État (sic) et d'associations de droits humains par des collectifs de citoyenNEs locaux qui propagent ouvertement leur haine envers les exiléEs et leur interdisent l'accès aux besoins les plus élémentaires ».  

Plus grave pour ces petits rigolos : « ce gouvernement ne se cache plus d’être le marchepied de l’extrême droite, et reprend explicitement une partie de son programme. La fin du droit du sol sur l’île reprend la rhétorique identitaire de la droite depuis 30 ans et ouvre la voie à une République à deux vitesses entre celles et ceux qui pourront hériter de la nationalité française et d’autres qui ne pourront jamais y accéder. Naturellement cela permet à Ciotti et Bardella, dans une surenchère xénophobe, de proposer de revenir sur le droit du sol sur l’ensemble du territoire français, ce qui ajoute à un climat sécuritaire et réactionnaire, dans un consensus médiatique préoccupant. La fascisation est en marche ... Sous l’argumentaire nauséabond de protéger « l’attractivité » du territoire, on voit bien la réalité du régime colonial et raciste de la France à Mayotte, où les MahoraisEs n’ont pas les mêmes droits qu’en métropole, et où les étrangerEs sont stigmatiséEs sans fin. Pourtant rien n'est annoncé pour répondre aux besoins réels du département le plus pauvre de France, où 80 % de la population se trouve sous le seuil de pauvreté, et l’eau n’est disponible qu’un jour sur trois.(...) Le NPA sera de toutes les mobilisations pour combattre les politiques identitaires et racistes de ce gouvernement ».

En résumé on trouve ici le simplisme politique du trotskisme recruteur d'une jeunesse apolitique, le grand danger supposé est un fascisme inexistant ou supposé de la clique populiste à la mère Le Pen, et la honte d'être français et blanc. Enfin toute l'horreur du capitalisme ne s'expliquerait que par cette notion, plus psychologique que politique : le racisme (et le colonialisme éternel)

L'autre secte à la fois ouvriériste et populiste (mais un peu moins qu'il y a trente ans) va s'en prendre à une loi qui a finalement été retirée par le dictateur du Conseil constitutionnel au nez et à la barbe des députés qui ne servent à rien ni à représenter le peuple ni le prolétariat.

Pour LO, mieux que le NPA, les fascisme c'est fait : «  il y a longtemps que l’extrême droite imprime sa marque sur une bonne partie du monde politique, y compris à gauche, et que le gouvernement lui emboîte le pas sans complexe, ne dédaignant pas des déclarations abjectes et mensongères dignes d’un Zemmour ».

Retour sur 2022, il est pointé du doigt le Macron qui avait déclaré : « ... qu’à Paris plus de la moitié des faits de délinquance étaient le fait de « personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titres », nourrissant ainsi le fantasme de hordes de migrants voleurs, violeurs et tueurs. Cette déclaration crapuleuse, assortie de la promesse d’accélérer le rythme des expulsions, passait sous silence le fait que la grande majorité des « faits de délinquance » en question n’étaient pas des violences contre les personnes ».

Il ne faut pas tout mélanger pourtant sous forme de deux constats ambigus. La bourgeoisie n'est pas toujours en train de manipuler ni de mentir, elle est prise de court souvent ; même s'il serait plus intelligent de convenir dans l'intervalle que les faits dramatiques peuvent l'aider dans sa propagande. Je ne pense pas que le plus cynique des bourgeois ait pu être content ou souhaiter les massacres au Bataclan et à Nice, les noyades dans la Manche (ou pour le 7 octobre en Israël). Ensuite, les petits profs de LO n'ont jamais été visiter la prison de Fresnes où il y a bien plus de 50¨% de noirs et d'arabes. Quant à l'affirmation que les faits de délinquance contre les personnes seraient moins nombreux que vols et cambriolages (plus honorables?) c'est faux, LO ment aussi avec le même « circulez y a rien à voir » que toute la gauche bourgeoise. Toutes les dernières années confirment hélas que violences ou meurtres contre les personnes, surtout femmes et enfants, ont décuplé pas seulement parmi cette population issue d'une autre culture évidemment mais de façon prégnante et incontestable ; et je pourrais en lister toutes les causes, pas seulement dues à l'impéritie du capitalisme.

Un sous-titre indique « un arsenal contre les migrants ». Pas besoin de cette nouvelle loi déjà dissoute, rien ne change ni ne changera. L'immigration est un phénomène mondial devenu incontrôlable et surtout le patronat a besoin de cette immigration, même incontrôlée. Pas la majorité des travailleurs français de souche, y inclus blancs, noirs et gris avec qui j'ai eu l'occasion d'en parler ! Et qui n'ont nulle raison d'avoir honte de leur identité française, anglaise ou africaine. Le rappel qui est fait des politiques anti-immigrationnistes des partis de la gauche bourgeoise PCF et PS est hors sujet. A notre époque c'est non seulement incontrôlable mais inquiétant, avec surtout la progression de l'islam que veulent ignorer ces suppôts du capital Père Noël. Inch Allah !

Les papys de LO enfourchent aussi la rengaine anti-raciste - « une loi raciste qui affaiblit le camp des travailleurs » - quand il s'agit des tentatives bourgeoises de contrôler ce qu'elles ne peuvent plus vraiment réguler, pas avec un but raciste, mais en distillant toujours « la peur de l'étranger ». Pourtant plus très efficace car nous les pauvres cons savons que c'est un problème d'envahissement...mondial de la misère, de la faute aux guerres incessante. Le pointage anti-raciste, c'est du pipeau petit-bourgeois, vu que la population française est composée désormais de millions d'arabes et de noirs, lesquels vivent aussi comme le travailleur auvergnat dans un questionnement logique sur un envahissement fondé sur la vision de ces masses d'hommes en déshérence et face à une insécurité confirmée chaque jour; laquelle insécurité est plutôt favorable à l'ordre policier sachant que les dealers remplacent sans problème le manque d'effectifs policiers, avec le même risque de balles perdues2.

Les plus débiles des fossiles marxiens et hors de la réalité restent les bordiguiens entre connerie et utopie; répéter un mot d'ordre du lointain passé dans une tout autre situation, "décomposée" comme dirait le CCI, est  une trahison politique, une plongée dans le collaborationnisme d'Etat ...inhumain avec cette croyance que plus le chaos s'étendra plus il favorisera la chute des gouvernements bourgeois et donc une révolution automatique avec le parti "communiste" en tant que nouveau gouvernement:

"Non aux expulsions et aux refoulements! Egalité des droits de tous les travailleurs, français ou étrangers! Régularisation de tous les sans papiers! Non au contrôle de l'immigration!"

Dire qu'ils prétendent devenir un parti de masse destiné à prendre le pouvoir à la manière léniniste! on se doute du sort qui serait réservé à tant de bouches impossibles à nourrir et à faire travailler, de nouveaux goulags à l'échelle de l'inintelligence artificielle!

Aux origines la classe ouvrière est une classe d'immigrés adonc. Venant de sa campagne (comme mon père) le plouc s'industrialisait tout en s'urbanisant ! Le plouc ignorant pouvait rester raciste mais devenu ouvrier son regard s'ouvrait sur le monde et à travers la solidarité au milieu de tous ces étrangers, y inclus cet inconnu ouvrier devenu citadin avant lui et développait une identité de classe. Aujourd'hui une majorité de 'paysans' débarquent pour rester avant tout des musulmans et obliger leurs femmes à porter le voile, pour ne pas dire pire (j'ai travaillé toute ma vie en banlieue et recueilli plusieurs témoignages effarants de femmes arabes divorcées).

Avec la venue massive d'une population déjà encadrée par l'islam, plus besoin de la CGT (ce qui est tout de même dommage, celle-ci agissant sur le terrain de classe) mais officialisation des communautarismes d'entreprise ; salles de prière, acceptation des comportements anti-féminins des arables les plus arriérés par la religion.

Puis il y a la masse des inintégrables, donc en surnombre ou pas de chance que de dormir sur les bords du périphérique sans que cela n'émeuve la reine des bobos, la mère Hidalgo. Ni ne motive dans la continuité farceurs gauchistes et moines urbains des assocs, qui, une fois les lampions télévisuels éteins, retournent se relaxer dans leurs lotissements verdoyants. Heureusement pour les plus fortunés d'entre eux, lorsqu'ils sont sur leur terrain de foot, nous sommes heureux que de quelconques « sans papiers » viennent leur dérober quelques millions.

Sur la criminalité des « migrants », et pas des immigrés en général. Elle existe. On peut pas fermer les yeux (par antiracisme) comme les curés gauchistes. Le problème est quelles en sont les causes, et ce dont personne ne parle jamais. Je vais être brutal : le viol. Comme le vol, par besoin primaire cadenassé pas la vie capitaliste.

Puis il y a la situation sexuelle. Sujet tabou. Aucun de nos rigolos de la gauche caviar ni de la gauche bobo trotskienne ne l'évoque car c'est criminaliser la bite de l'immigré. On fait venir ou laisse venir des milliers d'hommes, jeunes pour la plupart et qui ont des pulsions sexuelles comme vous et moi, parce qu'on ne trouve plus de travailleur français pour faire des crêpes jusqu'à une heure du main, en supposant qu'ils sont tous eunuques ! D'où des viols inévitables, comme en conviennent avec moi mes amis « de couleur » ; et on emmerde Sardine Ruisseau. Ou le bordel pour la plupart, ou la masturbation, ce fin du fond des féministes.

QUELLE FAUTE ATTRIBUER AUX TRAVAILLEURS IMMIGRES ?

Aucune ! selon le gouvernement comme pour la majorité des travailleurs. Il faut cesser de prendre les gouvernants pour des idiots et la masse des travailleurs (blancs) pour des cons à éduquer à l'anti-racisme, et à voter « pour faire barrage à l'extrême droite ». Tout gouvernement occidental a peur d'un envahissement de populations chassées par des guerres croissantes et le réchauffement climatique, comme le confirment leurs journalistes déférents ; et ce n'est pas pour me mettre à leur place ni les plaindre ! C'est un des aspects de l'affaiblissement des Etats capitalistes « les plus démocratiques » à assurer leur ordre social dans la décadence, et dans la dissolution des rapports marchands classiques. Désorganisation et chaos qui ont pour conséquence surtout, non pas une focalisation sur l'immigré en soi, qui est un être humain, .mais pour nous inoculer ce sentiment d'étrangeté dans un monde en folie, propice à ce que la future guerre mondiale nous laisse tous désemparés dans un conflit où les drones, les armes nucléaires, ni l'IA (si bien dénoncée par les bordiguistes) n'ont peur ni du prolétariat ni de ses partis politiques fantômes.

Le gouvernement, manière électoraliste nunuche, semble prendre fait et causes pour les inquiétudes des « français », ce qualificatif synonyme du creux « classes moyennes » pour éviter de parler des classes, en éructant mener une sévère lutte « contre les passeurs » ; mais les passeurs, sauf à se rémunérer, ne sont coupables de rien sauf de répondre à des besoins urgents de fuir la guerre et la misère. Manière de cacher impuissance et duplicité des incapables gouvernementeurs..

Enfin ajoutons une autre erreur de Jerry Grevin, qui n'a jamais vraiment mis les pieds dans la classe ouvrière, sa prétention à remettre en place Engels, pourtant toujours sur la même ligne que Marx et Jaurès (= nécessité de limiter l'immigration condition pour ne pas diviser la classe ouvrière, mais oui!). :

« ...une autre remarque d’Engels était aussi problématique: "Il me semble que le grand obstacle aux Etats-Unis réside dans la position exceptionnelle des ouvriers du pays… (La classe ouvrière du pays) a développé et s’est aussi, dans une grande mesure, organisée elle-même en syndicats. Mais elle garde toujours une attitude aristocratique et quand c’est possible, laisse les emplois ordinaires et mal payés aux immigrants dont seulement une petite partie adhère aux syndicats aristocratiques.". Même si elle décrivait de façon tout à fait juste la façon dont les ouvriers du pays et les immigrés étaient effectivement divisés entre eux, elle sous-entendait de façon erronée que c’étaient les ouvriers américains et pas la bourgeoisie qui étaient responsables du gouffre entre les différentes parties de la classe ouvrière. Alors que ces commentaires parlaient des divisions dans la classe ouvrière immigrée blanche, les nouveaux gauchistes les interprétèrent, au cours des années 1960, dans le sens de donner une base à la "théorie" du "privilège de la peau blanche".  De toutes façons, l’histoire même de la lutte de classe aux Etats-Unis a réfuté la vision d’Engels selon laquelle l’américanisation des immigrés constituait une pré-condition à la constitution d’un mouvement socialiste fort aux Etats-Unis ».

Pas du tout! l'analyse d'Engels est plus confirmée que jamais! L'organisation du journaliste  Jerry (co-auteur d'un livre avec Willy Brandt), le CCI a toujours été plus ou moins idéaliste, idéalisant le marxisme et sanctifiant la classe ouvrière comme un tout. Bien sûr qu'il y a toujours eu une partie de la classe ouvrière « aristocratique » ; et je m'étais engueulé avec Chirik son fondateur et sa vision lénifiante, voire léninifiante, qui voulait absolument donner tort aux bordiguistes sur ce constat L'aristocratie ouvrière moderne ce sont les sévices publics, grèves corporatives étroites d'EDF, de la RATP, SNCF, etc. qui se fichent de cette immense masse d'ouvriers des petites boites privées, qui se fichent du moment des vacances des autres prolétaires ; il y a un demi-siècle je m'indignais auprès des collègues qu'on ne titularise pas ces ouvriers arabes des chantiers qui bossaient pour la boite !

Cette aristocratie c'est avant tout le gent syndicale, peuplée désormais de petits chefs gauchistes qui donnent des leçons d'antiracisme et imaginent que la France peut accueillir toute la misère du monde. Cette petite secte nommée "parti communiste international", qui croit que le parti est la tête et le prolétariat les muscles (mais rien dans la tête). Ces bordiguiens cependant, sur cette question, sont pires que les gauchistes pourtant. Le contenu et le contenant de leur conception de l'aristocratie ouvrière...les ouvriers blanc américains et européens : « ...à la passivité générale...qui ont déserté depuis des décennies la lutte de classe abreuvés qu'ils le sont depuis des générations, d'illusions démocratiques et collaborationnistes » (Le prolétaire n°551). Jadis dans les années 1970 l'immigré était vanté comme le stade suprême de la révolution et les décolonisations un pas vers un nouvel Octobre 17 par les petits culs bordiguiens.

QUAND LA LUTTE DES TRAVAILLEURS LOCAUX SONNE L'ALERTE

En 2014 on pouvait lire ceci dans le journal Le Monde :

« Hier, une centaine de jeunes, dont certains n’ont que 12 ou 13 ans, se baladaient dans les rues armés de longs couteaux, de haches et de sacs remplis de pierres, témoigne Olivier Loyens, rédacteur en chef de Mayotte Hebdo, joint par Le Monde. Les habitants ont peur mais aussi un sentiment de révolte, et s’organisent pour se défendre eux-mêmes, car la police et la gendarmerie sont en sous-effectif. » La ministre de l’outre-mer, George Pau-Langevin, a tenu mercredi à faire la distinction entre « plusieurs éléments [qui] se superposent : un mouvement social de revendications », et « à côté, les comportements de certains jeunes, à la dérive, qui ne sont pas encadrés et n’ont pas de perspectives ».« La violence latente ne demande rien qu’un moindre mouvement social se manifeste pour exploser », a réagi par communiqué le grand cadi de Mayotte, juge musulman représentant l’ancien droit local, qui réclame des assises de la sécurité dans le département »3.

« Ce sont des adolescents. Si seulement ils m’écoutaient, je leur dirais d’arrêter. Que chacun prenne ses responsabilités. On peut vivre mieux, on peut vivre ensemble, on peut s’écouter, on peut s’entendre. » Cyril, journaliste métropolitain vivant à Mayotte, comprend pour sa part la violence de ces jeunes. « Lorsqu’il jette son caillou, il te rappelle qu’il existe, ce jeune. Il te rappelle qu il est là. Il te rappelle que tu pourras le taper, l’exclure jusqu’à demain, il sera toujours là. Il n’est pas qu’un élément du décor mahorais. » La semaine dernière, alors qu’il se rendait à une soirée avec son amie, Cyril s’est fait agresser violemment par une bande de jeunes, qui a caillassé sa voiture. « Je ne suis pas sûr que ce soit contre moi. Toutes les personnes qui sont passées cette nuit-là ont subi des violences. Ces jeunes tiraient à l’aveugle sur n’importe qui : femmes, hommes, jeunes, vieux, Blancs, Noirs. Ce sont des jeunes en situation ultra-marginalisée, qui sont invisibles », rappelle le journaliste.

En 2016, on lisait : « Depuis deux semaines, Mayotte, le 101e département français, connaît une situation explosive. Une grève contre la vie chère a entraîné l’installation de barrages sur les principaux axes des deux îles et la fermeture de la plupart.. Les agressions avérées étaient rares, elles avaient lieu sur des barrages ou lors de coupures de routes où l’on rackette tout le monde et pas seulement les Blancs. Le racket n’est cautionné ni par les Mahorais ni par les syndicalistes, il est le fait de jeunes délinquants.

Le racisme est présent des deux côtés : au “rentre chez toi sale Mzungu ” lancé par des ados en perdition répond régulièrement le “ sale Nègre ” lancé par des policiers en tenue un soir de contrôle...Les SMS visent à alimenter la peur, un climat de guerre civile, à séparer les Blancs des autres, pour éviter sans doute qu’en se mélangeant de trop avec les prolétaires Mahorais ils finissent par se connaître trop bien et s’associent pour lutter contre la corruption des élus locaux et la politique de la préfecture ». Face à ces violences, des internautes insistaient sur l’extrême pauvreté qui règne dans le département, l’immobilisme et l’indigence des services publics.

Le NOUVEL OBS témoignait : « De l’autre, les Mahorais protestent contre les prix fixés par les grandes enseignes et réclament le blocage des prix des produits de première nécessité et leur alignement sur ceux pratiqués à la Réunion. Le chômage touche 19 % de la population active et 61 % des 15-24 ans, et plus de 27,6 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Le correspondant du Monde à Mayotte notait que si « le salaire minimum a doublé en sept ans, pour atteindre  80% du smig net », « les prix ont augmenté de “seulement” 40% sur cette période ». Et c’est cela que la population ne veut plus souffrir. La grève doit se poursuivre jusque jeudi. Mais les négociations semblent bloquées. Les grévistes réclament d’urgence la construction d’écoles, ainsi que des mesures contre l’insécurité. Ils sont les premiers à dénoncer les dérapages violents qui se sont produits depuis lundi.

Les prestations sociales. Les allocations familiales, logement ou retraite ne sont pas calculées de la même façon qu’en France métropolitaine et ont des montants bien inférieurs, même si elles sont revalorisées progressivement. Ainsi, le RSA socle que reçoivent les Mahorais ne représente que 50 % du montant versé dans l’Hexagone (268,08 euros par mois contre 524,68 euros dans l’Hexagone), et il n’était que de 25 % en 2012.

Depuis plusieurs années ce sont donc des grèves à répétition qui, en quelque sorte, avertissaient l'Etat, toujours laxiste et insouciant pour des populations éloignées de Paris ; et quand la lutte de classe n'est plus prise en compte, voilà ce qui advient !

UN CAPITALISME débordé... mais encore localement

Il y a quelques jours, après un long silence sur ce qui était en train de se passer, les médias étaient obligés de lâcher le morceau :

Depuis une dizaine de jours maintenant, l'île de Mayotte - département français situé dans l'Océan indien - est à feu et à sang. L'expression n'a rien d'excessif, tant les violences s'y multiplient, et atteignent une intensité aberrante. Rixes entre bandes rivales, attaques de véhicules et de moyens de transport, dégradation du mobilier urbain, affrontement avec les forces de l'ordre, déploiement du Raid sur place: le territoire vit au rythme des exactions et des tensions, les élus appelant à une réponse forte de l'Etat.

Mayotte est confrontée à une très forte immigration clandestine. Les migrants arrivent des autres îles des Comores dans des barques de pêcheur appelés des « kwassas-kwassas », au prix de naufrages fréquents. De nombreux mineurs et femmes enceintes tentent la traversée. Ces dernières espèrent accoucher à Mayotte pour que leur enfant soit français. La maternité de Mamoudzou, avec douze mille naissances par an, détient le record d’Europe : 70 % de ces naissances sont le fait de femmes en situation irrégulière. Le.s comoriens envoient leurs enfants mineurs qui, une fois à Mayotte sont déclarés français automatiquement et il n'y a pas à s'étonner que ce soient eux qui soient les plus nombreux dans les émeutes

En 2014, près de vingt mille migrants auraient été reconduits à la frontière. Le nombre de clandestins est par définition impossible à estimer, mais il se compte en dizaines de milliers. « A cause de l’immigration clandestine, Mayotte compte environ six mille mineurs isolés, non scolarisés, qui doivent se débrouiller tout seuls, explique Olivier Loyens. On peut penser qu’ils font partie des jeunes qui ont provoqué les émeutes ». De plus, avec 83 médecins pour 100 000 habitants en 2013, la région, qui depuis plusieurs années fait face à une immigration massive provenant des Comores, voit ses services de santé totalement débordés. On assiste à un « exode sanitaire » depuis les Comores.

A cela s’ajoute un boom dans le nombre de naissances, alors que Mayotte, qui est le département français où le taux de fécondité est le plus élevé, est déjà et depuis plusieurs années la première maternité de France. « 70 % des naissances sont le fait de femmes sans-papiers », souligne le médecin. Elles cherchent à faire bénéficier à leurs enfants de la nationalité française, un phénomène qui pose la question de la soutenabilité financière de l’établissement, puisque à l’échelle de l’hôpital, 40 % des soins sont prodigués à des non-assurés sociaux. Peuplé de près de 350 000 à 400 000 habitants, l’archipel a vu sa population quadrupler entre 1985 et 2017, selon l’Insee, sous l’effet conjugué d’une forte natalité et des phénomènes migratoires. Mayotte compte désormais 50 % d’étrangers, majoritairement en provenance des Comores voisines, mais un tiers d’entre eux sont supposés nés sur l’île.

INDEPENDANCE ! La solution miracle des gauchistes et des bordiguiens

Pour comprendre les tensions migratoires à Mayotte, il faut rappeler que Mayotte appartient historiquement à un archipel composé de trois autres îles : Anjouan (située à moins de 70 kilomètres), Mohéli à 130 kilomètres et Grande Comore à 190 kilomètres. La fragmentation progressive de cet espace situé à l’est de l’Afrique explique en grande partie les difficultés actuelles.

Après le référendum sur l’indépendance, les relations et flux de populations entre les îles, à commencer par Mayotte et Anjouan, se complexifient. Mayotte gagne en attractivité, tandis que l’instabilité politique abîme le reste des Comores. Entre 1975 et 1997, la population de Mayotte passe, d’après l’Insee, de 45 000 à 131 000 personnes.

« Si l’on schématise, plus les cousins comoriens arrivent, plus les Mahorais demandent des protections institutionnelles aux autorités françaises », résume le démographe Claude-Valentin Marie. Dans ce contexte, en 1995, le gouvernement français met en place une procédure de visa, inexistante jusque-là, pour les Comoriens souhaitant se rendre sur l’île de Mayotte. L’obtention de ce « visa Balladur » étant ardue, les traversées, qui étaient jusqu’alors habituelles, commencent à se faire de manière clandestine.

Les conséquences sont doubles. Sur l’île, les flux migratoires en provenance des îles proches se poursuivent, et le ressentiment des Mahorais à l’égard de leurs voisins comoriens s’accentue. En parallèle, les départs de Mayotte augmentent. Comme le soulignent les recherchent d’Antoine Math, économiste à l’Institut de recherches économiques et sociales, l’île devient une terre d’émigration. Ce sont avant tout les jeunes qui quittent l’île, en premier lieu vers La Réunion et, dans une moindre mesure, vers la métropole.

Au fil des ans, la réponse politique prend la forme d’un durcissement de l’accès à la nationalité française sur le sol mahorais. Si les dispositions s’accumulent progressivement, 2018 représente un changement de cap majeur : le code de la nationalité française est revu dans le cadre de la « loi pour une immigration maîtrisée », et le droit du sol y est spécifiquement restreint pour les enfants nés à Mayotte de parents étrangers. Pour qu’ils bénéficient du droit du sol et qu’ils accèdent à la nationalité française dans les mêmes conditions que sur le reste du territoire français, les parents doivent désormais prouver un séjour régulier de trois mois avant la naissance de l’enfant.

TEMOIGNAGE DE L'ETONNANTE ET COURAGEUSE DEPUTEE ESTELLE YOUSSOUFFA

« L’actualité ne résume pas ce qu’il se passe à Mayotte. Nous sommes face à une explosion de violence qui est quotidienne et qui va croissante depuis plusieurs années. Je considère pour ma part qu’il s’agit d’une violence organisée pour déstabiliser le territoire et que le principal outil de cette violence est l’arme migratoire qui est utilisée par notre voisin, les Comores, qui revendiquent Mayotte. On observe depuis plusieurs années une augmentation de cette violence qui vise en particulier nos enfants dans les établissements scolaires, nos agriculteurs pour l’accaparement des terres et nos entrepreneurs dans les zones industrielles et commerciales. On est passé d’une violence de petits larcins pour la survie à une violence gratuite, barbare, avec des actes de torture, dans des zones spécifiques pour terroriser et chasser la population mahoraise.

Nous avons vu il y a peu des affrontements entre Kaweni et Koungou ou à Majicavo Dubaï ainsi qu’à Majicavo Lamir, notamment avec des incendies ou plus récemment l’intrusion d’une vingtaine d’individus cagoulés dans un lycée de Sada. Quelles sont les origines de ces violences entre bandes, est-ce que ce sont seulement des Comoriens, et quelles sont leurs revendications ?   

La violence a de nombreuses sources, mais la principale ce sont les mineurs isolés, des jeunes qui sont complètement abandonnés sans supervision d’adultes et qui se sont constitués en bandes.

Mais ces bandes sont maintenant manipulées par des systèmes quasi mafieux avec une dimension politique importante. Ces bandes coordonnent le trafic humain en organisant par exemple des émeutes d’un côté de l’île pour laisser passer les kwassa-kwassas (bateaux utilisés pour transporter les migrants) de l’autre côté du territoire. Les forces de l’ordre sont déployées pour ramener le calme dans une zone pendant qu’ailleurs les passeurs ont le champ libre. Ces bateaux arrivent chargés de migrants à Mayotte et repartent avec tout ce qui a été pillé et volé sur notre île : cela va du véhicule, du scooter volé à des particuliers au matériel informatique pillé dans les administrations, au matériel médical qui est pillé à l’hôpital comme les masques pendant l’épidémie de Covid…

Il faut comprendre cette violence comme un outil de chantage politique, puisque certains adultes ont intégré qu’en organisant des violences, ils obtenaient la création d’emplois sociaux pour des associations pour « acheter » la paix civile. Certains politiciens locaux ont ainsi créé des emplois et chaque fois que ces emplois aidés sont menacés, les violences repartent. Ce que l’on constate de manière objective c’est un accroissement de cette violence, une « montée en gamme » dans la barbarie, une certitude d’impunité pour les bandes qui opèrent et un sentiment d’abandon pour la population. (si elle avait dit çà à Chatenay Malabry où elle est née, le NPA et LO l'auraient traité de facho!) ou de fachette !

Je pense que cette violence est politique et j’en veux pour preuve les mises en scène des bandes violentes sur les réseaux sociaux avec des discours anti-mahorais clairs, des propos à visage découvert qui contestent la présence de la France et que Mayotte soit française etc. Ce sont des discours qui rejettent l’autorité, ce sont des revendications claires pour renverser l’ordre établi. Et de fait, ces bandes créent des zones de non-droit, c’est pour cela que nous, élus, réclamons le retour de la République.

Mayotte est un désert médical. Il faut savoir que 80% des personnes qui sont soignées à l’hôpital sont des étrangers en situation irrégulière. Nous sommes dans une situation où le système de santé, qui était déjà faible, est absolument saturé et monopolisé par la santé périnatale. En effet, Mayotte compte 12 000 naissances par an et notre seul hôpital est la plus grosse maternité d’Europe… ce qui fait que tous les autres soins ne sont pas développés. Donc il faut imaginer un hôpital qui a la plus grosse maternité d’Europe, où 80% des patients sont des étrangers en situation irrégulière et 88% des évacuations sanitaires concernent un étranger en situation irrégulière. C’est intenable parce que cela discrimine les assurés sociaux que nous sommes : nous Mahorais sommes exclus de notre propre système de santé.

Le petit « secret » administratif de cette injustice, c’est que l’Aide Médicale d’État (AME) n’existe pas à Mayotte. Et ce, par exception, par décret ministériel. Le CHM est le seul hôpital de France à fonctionner avec une enveloppe unique et sans AME, ce qui fait que l’on masque la dépense pour la santé des étrangers. De fait, à Mayotte, sur 1 euro dédié à la santé, 80 centimes vont à la santé des étrangers. Le ministre Braun est venu à Mayotte en novembre et il a réussi l’exploit de ne pas évoquer le sujet…

Deuxièmement, cette politique tournée vers le social et la prévention est inopérante et nous sommes très nombreux à questionner cette politique publique : des millions d’euros ont été versés à des associations qui ont promis de gérer ces mineurs étrangers, d’effectuer un travail de prévention et force est de constater leur échec puisque nous en sommes là aujourd’hui. Quand nous sommes face à des actes de barbarie, nous ne sommes plus dans la prévention. Notre discours est simple : il faut cesser de minorer le problème. Il y a un fossé extrêmement important entre la réalité de la situation et la réponse qui est donnée. Et je voudrais même aller plus loin concernant les discours de certains élus à Mayotte, comme celui de représentant de l’État à Mayotte, le préfet, et des autorités. D’une part ils minorent les violences à Mayotte en parlant de délinquance alors qu’il s’agit de criminalité, et d’autre part par ce discours qui dit que c’est de la responsabilité de tous, leur permet de fuir leurs responsabilités – celles de l’État – et de faire porter aux victimes la responsabilité de la situation. Il ne faut pas se tromper, les bourreaux ne sont pas des victimes. Le discours qui laisse entendre que ces enfants qui sont dangereux, qui commettent des actes graves, sont d’abord des victimes est scandaleux.

Nous demandons une réponse de l’État, avec le déploiement de forces d’élite, non pas de manière temporaire, mais de manière permanente. Car les évènements s’accélèrent, et l’île étant minuscule, dès que le RAID ou GIGN repartent, les violences reprennent. La présence de ces forces de manière pérenne est indispensable. De la même manière, il faut regagner les territoires perdus que sont ces zones de non-droit, c’est-à-dire que nous devons détruire les bidonvilles et les centaines d’hectares de terres occupées illégalement. Pour cela, nous demandons la mobilisation des forces de l’Armée parce que l’ampleur de la tâche dépasse largement les capacités de la Police et de la Gendarmerie à Mayotte.

Je rappelle que cela fait des années que nous appelons à l’aide, et qu’en 2018 il y avait déjà eu une grève générale sur notre île à cause de la violence. Le président était venu en 2019 pour dire que « la France c’est la sécurité », nous sommes en 2022 et l’insécurité a explosé. Nous avons eu la concertation, nous avons eu la prévention, nous avons eu le « c’est l’affaire de tous » et ça ne fonctionne pas. Il faut maintenant employer la manière forte et que la peur change de camp. Sans quoi nous basculerons dans la guerre civile.

Cette violence et l’afflux migratoire sur notre territoire sont des outils dans la politique étrangère comorienne pour le président Azali, comme le président turc ou le président biélorusse. Il a un levier de déstabilisation. Et ceci est très important pour comprendre ce qu’il se passe à Mayotte. Il faut absolument sortir de la naïveté et d’une lecture de la situation comme de faits divers ou d’une violence qui serait endogène alors que les statistiques montrent bien qu’il n’y avait pas un acte de violence sur des personnes il y a 10 ans, pas un vol.

C’est une violence qui est politique avec une arme migratoire : l’afflux de population comorienne a été orchestré et savamment alimenté. L’objet est de changer, à terme, l’issue d’une énième consultation de Mayotte sur son souhait de rester au sein de la République française. Historiquement, Mayotte vote encore et encore pour rester française, mais le doute persiste à Paris alors ce n’est pas un sujet qui habite la population mahoraise. Le fait de poser la question systématiquement ne vient pas du fruit de notre imagination. Ce discours d’une Mayotte illégitimement française a été construit par les Comores et il est relayé par certains de nos diplomates, par certains politiciens français et par une partie de l’écosystème à Paris (nota : et les gauchistes ces « traîtres léninistes »). Ce n’est pas le discours de Mayotte et ça ne l’a jamais été. En changeant la population, en espérant à terme un énième référendum sur le statut de Mayotte, les Comores espèrent gagner avec l’arme démographique ce qu’elles n’ont pas réussi à gagner sur la scène internationale à l’ONU ni par le vote ».

«On voit des gamins de 8 ans qui crient ''Allah Akbar'' machette en main»: les habitants de Mayotte dans l'enfer de l'ultraviolence (lefigaro.fr)



NOTES

1https://fr.internationalism.org/rint140/l_immigration_et_le_mouvement_ouvrier.html

Dans cet article profond Jerry Grevin anticipait justement l'importance de cette question, vue comme secondaire et de la seule faute de la fraction bourgeoise dirigeante, par sa composante utopico-contestataire, l'extrême gauche du capital« ... l’immigration est devenue une question politique brûlante dans toutes les métropoles capitalistes, et même dans le Tiers-Monde, comme les récentes émeutes anti-immigrés en Afrique du Sud l'ont montré. Bien qu’il existe des variations selon les pays et leurs spécificités, l’attitude de la bourgeoisie face à cette immigration massive suit en général le même schéma en trois volets : 1) encourager l’immigration pour des raisons économiques et politiques 2) simultanément la restreindre et tenter de la contrôler et 3) orchestrer des campagnes idéologiques pour attiser le racisme et la xénophobie contre les immigrés afin de diviser la classe ouvrière. (…) L’aggravation des conditions dans les pays sous-développés dans les années à venir, qui comprend non seulement les effets de la décomposition et de la guerre mais, aussi, du changement climatique, signifie que la question de l’immigration prendra probablement encore plus d'importance dans le futur ». 

2 La remarque de Jerry Grevin est complémentaire à mon propos, néanmoins ce n'est pas plus mais en même temps et autant désormais que la population autochtone désormais : « Il y a bien plus de probabilités que les immigrés soient victimes de criminels qu'ils ne soient des criminels eux-mêmes. De façon générale, les immigrés sont honnêtes, des ouvriers qui travaillent dur, surexploités au-delà de toute limite, pour gagner de quoi vivre et envoyer de l’argent à leur famille restée "au pays". Ils sont souvent floués par des patrons peu scrupuleux qui les paient moins que le salaire minimum et refusent de payer leurs heures supplémentaires, par des propriétaires tout aussi peu scrupuleux qui leur font payer des loyers exorbitants pour de vrais taudis, et par toutes sortes de voleurs et d’agresseurs ».

lundi 12 février 2024

LE CYNISME EST-IL REVOLUTIONNAIRE ? ESPAGNE 1936-1938


 « L'histoire de la guerre civile fût celle de l'organisation de l'enthousiasme au service de l'efficacité militaire ». Raymond Carr

« au sein de l'unité nationale parmi lesquelles le travail qui est un des devoirs les plus nécessaires représentera seul la volonté populaire ». Franco

Voici des extraits de la conclusion de mon livre ;ESPAGNE 1937 :une guerre qui ne voulait pas dire son nom (2016  ). Désolé pour la présentation en escalier, j'ai fait ce que j'ai pu pour passer du pdf à word. Quelle suite dans les idées, mon article précédent ne titrait-il pas "éloge de la trahison révolutionnaire", qui va comme un gant au drame espagnol. La réflexion sur cette époque douloureuse est impérative puisque les médias bourgeois jacassent sur des comparaisons avec 1938 où maintenant Poutine = Daladier! Où le fou Trump propose de livrer les Etats européens endettés ( = ne participant pas assez à l'effort de guerre) à Poutine. En même temps, l'utilisation de la montée d'un populisme considéré comme néo-fasciste pour tenter de retaper l'idéologie laxiste et misérable de la gauche bourgeoise wokiste (écolo-islamiste) ne confirme qu'une chose: pour gouverner le prolétariat il faut l'empêcher de penser en le culpabilisant.

 

No pasaran ? Le fascisme est passé, mais l'antifascisme vaincu a gagné en mythologie politique une durée idéologique bien supérieure au stalinisme qui fut pourtant un de ses principaux géniteurs pervers. La « révolution espagnole » a été ensuite rangée au magasin des révolutions faillies du mouvement ouvrier sans que soient éclaircies les conditions de son avortement. Le niveau des violences faramineuses au cours de ce tumulte sanglant ne peut pas être compris sans le relier plutôt à cette guerre inédite qui ne pouvait pas être révolutionnaire non seulement parce que le prolétariat faisait partie des principales victimes mais parce qu'elle était fondée sur l'exaltation de la mort, de l'éradication de l'autre, et en cela complètement anticipation de la boucherie mondiale qui allait suivre.

 La revue Bilan est atypique dans l'hystérie guerrière qui domine une sale époque, dite contre-révolutionnaire. Le groupe dans sa composante majoritaire, sans tomber dans l'illusion activiste de sa minorité qui s'est rendue en Espagne, mais pour se faire militariser à son tour dans un étroit cadre national, dénonça l'atteinte aux personnes alors que c'était les institutions de l'Etat qu'il fallait détruire : « La destruction du capitalisme n'est pas la destruction physique et même violente des personnes qui incarnent le régime lui-même ».

Les autres infimes minorités révolutionnaires s'illusionnèrent sur un possible renversement de tendance de la guerre vers la révolution et dont les milliers se retrouvent derrière les barreaux « républicains » juste avant la victoire franquiste. On n'avait jamais vu autant d'hommes enfermés et humiliés pour avoir défendu une cause qu'ils croyaient la bonne,pratiquement désarmés et voués à la vindicte comme le principal ennemi de la veille. La guerre d'Espagne n'aura-t- elle été que l'étalage du cynisme en politique ? Non simplement le règne de Big Brother mais celui des faux frères ?

 Il avait toujours été de tradition dans le mouvement ouvrier d'assurer  coûte  que  coûte  la  défense  des  prisonniers « sociaux ». En Espagne, le pénal se mêle au final au politique, et c'est en général une vieille ficelle de tous les Etats bourgeois de criminaliser les révoltés et les révolutionnaires. En Espagne, tout fût encore plus compliqué avec cette guerre inédite. On se rappelle qu'au début du chaos à la suite du pronunciamiento du cacique Franco, la société avait été la proie de violences loin d'être toutes révolutionnaires, qu'on avait ouvert n'importe comment les prisons, libérant délinquants cyniques, profiteurs et voleurs immoraux.

Après l'épisode des journées de mai 1937, la confusion entre vrais délinquants et « prisonniers sociaux » sera un bon moyen pour les tribunaux staliniens de régler leurs comptes politiques avec l'éléphant CNT, qu'ils avaient toujours rêvé supplanter. Les prisonniers poumistes, trotskystes ou de la base radicale de la CNT, furent traités comme des prisonniers de droits communs. Chaque parti soupçonnant même de vrais délinquants de se faire passer pour militants de la CNT avec une carte trafiquée. Les condamnations à de lourdes années de prison ou même à des peines de mort avaient quelque chose de dérisoire car, au vu des défaites militaires répétées, le pouvoir juridique serait amené à court terme à fuir en France avec les condamnés... C'est au cours de ces procès que furent relaté les réelles brutalités et exactions commises en 1936 dans les villages, à l'encontre de paysans réfractaires à la collectivisation comme à l'encontre des collectivistes. Toutes les accusations des juges ne reposaient pas que sur du vent ou la persécution des agents stalinistes. De nombreux militants étaient accusés formellement de crimes crapuleux lors d'actes commis au moment des « faits révolutionnaires » alors qu'ils occupaient des positions de pouvoir300. On se souvient que lors de la militarisation des colonnes le gouvernement Caballero avait fermé les yeux sur les actes crapuleux. L'historien François Godicheau explique longuement la situation pénible et confusionniste des prisonniers politiques républicains du camp républicain et comment la CNT laissa tomber ceux qui avaient fini par la gêner en se dénommant « prisonniers antifascistes » pour se garantir  des  infamantes  accusations  de  « fascistes »,  « Poumistes » ou « trotzkistes ».

 Les violences désordonnées, cruelles et inutiles de cette   guerre espagnole posent plein de graves questions qui ne sont pas prêtes d'être résolues, mais qui peuvent délimiter sur de nombreux plans ce que ne doit pas être une révolution, ce qu'une révolution doit bannir pour réussir.

Nous n'allons pas en dresser une liste exhaustive ni proposer un nouveau programme. Il faut d'abord définir un état d'esprit et une approche de la question de la violence, puisque cela est établi : une révolution contre l'ordre existant est nécessairement violente. Essayons de suivre un certain Patrick Marcolini qui a réfléchi au témoignage de Simone Weil, tout en soulignant ses graves confusions idéalistes. Ne pas se choquer de son langage huppé au début :« La violence utilisée au cours du processus révolutionnaire devient but en soi, sans qu’on puisse l’expliquer autrement

que par une sorte de mystérieuse contamination, celle de l’entraînement et de l’ivresse. Ce que Simone Weil met ainsi en évidence, c’est ce que l’historien George Mosse a appelé le « processus de brutalisation », avec tous ses effets politico- anthropologiques. En effet, le concept de brutalisation rend compte de la transformation de la Weltanschauung des individus soumis à la guerre industrielle : l’ampleur et le caractère systématique des massacres dont ils sont à la fois les acteurs, les spectateurs et les victimes potentielles les persuadent de la caducité des codes de comportement et des valeurs morales jusqu’alors en vigueur. Ils contribuent à un endurcissement et à une virilisation, au façonnement d’une mentalité qui n’éprouve plus que mépris et indifférence pour la souffrance et la mort, rendant ainsi possible un comportement psychologiquement favorable à l’exercice de la violence sous toutes ses formes. Autrement dit, la violence que l’on subit soi-même provoque et entraîne l’exercice de la violence sur les autres. Le pathos se change en praxis.

L’intérêt de la réflexion de Simone Weil réside donc dans le fait d’attirer l’attention sur les caractéristiques intrinsèques de la conduite de la guerre, qu’elle soit révolutionnaire ou non, dans les conditions actuelles : par la complexité technique de l’armement et de l’organisation qu’elle met en jeu, mais aussi par l’effet de brutalisation qu’elle exerce sur les individus qui sont pris dans son mécanisme, la guerre ouvre nécessairement la voie à la reconstitution de mécanismes d’oppression radicale, et à une ivresse de destruction conduisant au massacre pur et simple des populations, non seulement du fait de la puissance déchaînée par la technique moderne, mais par les effets de barbarisation qu’elle entraîne dans les comportements des hommes les mieux intentionnés ».

Le commentaire est riche et intéressant, mais le suivant l'est encore plus :

« Simone Weil est elle-même cloisonnée dans une mystique religieuse, idéaliste, elle se trompe totalement en confondant révolution et guerre... mais c'est le même type de pensée que celle du Trotsky qui ne sépare pas non plus brutalisation de guerre et brutalisation de révolution. Face à ces soubresauts de la vie sociale, ce désaveu conduit à se poser la question suivante : est-il épistémologiquement légitime et moralement responsable de toujours comprendre la révolution comme une guerre, les mouvements sociaux comme des conflits, l’auto- affirmation des opprimés comme une lutte, les formes de résistance au pouvoir comme des tactiques et le projet de transformation sociale comme une stratégie ? ».

Cet auteur crédite Simone Weil d'une capacité à rompre avec le paradigme de la guerre dans la théorie politique depuis Marx, qui permettrait de : « relire le mouvement ouvrier non plus seulement sous l’angle de ses luttes de classes, de ses insurrections et de ses révolutions, ce qui n’est finalement que l’accablante histoire de ses échecs, de ses répressions et de ses massacres, « l’histoire des vaincus » ; mais sous l’angle de sa capacité constructive à ériger ses institutions propres en marge de la société capitaliste, en dégageant des espaces de justice et d’autonomie, sa capacité à faire essaimer ses réalisations directes : bourses du travail, syndicats, coopératives, clubs ouvriers, cafés, chorales, orchestres de jazz, bals populaires, banquets, conférences... ». Finalement cet auteur est aussi accablant de pacifisme et d'irénisme creux que la pauvre Simone Weil retombée en bigoterie chrétienne.

Ce n'est pas parce qu'on ne peut identifier la révolution à la guerre, qu'il n'y a plus confrontation violente des classes, mais c'est certainement parce que la lutte de prolétariat a plus à se méfier de la violence qu'à l'exalter, et que celle-ci doit être maîtrisée.

La congrès libertaire de Saragosse en mai 1936 n'était plus qu'un pâle souvenir de l'utopie anarchiste apolitique lorsque la stratégie circonstancialiste, pour ne pas dire empirique collaborationniste des derniers anarchistes organisés dans le monde au niveau d'un syndicat de masse, se conforme aux exigences posées par une société archaïque en lieu et place d'une bourgeoise encore incapable de moderniser un mode de coercition féodal.

 Les anarchistes avaient-ils le choix de ne pas collaborer à l'Etat bourgeois ? Pas vraiment, car ils se trouvaient ficelés dans une situation de guerre où ne pas engager la soumission implicite de leurs troupes aurait entraîné la répression plus rapide des troupes de Franco. En ce sens, les anarchistes gouvernementaux ont certes freiné l'armée fasciste mais prorogé l'illusoire romantisme insurrectionnel, mais renchéri les conditions d'une guerre terrible, nullement révolutionnaire et vouée à une défaite sanglante. La formule de leur congrès de Saragosse définissant les deux piliers de l'anarchisme espagnol – l'individu et le syndicat – convenait parfaitement à la définition du soldat espagnol embrigadé mais nullement au concept de prolétaire communiste. En 1931, le futur ministre Garcia Oliver avait parfaitement résumé le creux et désespérant atterrissage de l'anarchisme dans la réalité :

« Après la révolution, les travailleurs devront faire la même chose qu'avant la révolution ». C'était bien la peine de faire passer une guerre pour la révolution ! 

 Sur ce congrès, présenté un peu trop comme prémonitoire, Bartolomé Bennassar relativise à la suite de Raymond Carr : « il s'agit bien plus à gauche d'un climat révolutionnaire que d'une révolution programmée et le « complot rouge » est moins une réalité qu'une arme de la propagande droitière ». Il ajoute : « La militante anarchiste Federica Montseny a lucidement confessé : « La révolte des généraux a hâté une révolution que nous désirions tous mais que personne n'attendait

Le camp républicain ne pouvait ni vaincre par la violence militaire ni gagner par ses improvisations économico- paysannes, pour rattraper le temps perdu par une bourgeoisie espagnole arriérée. Les principaux théoriciens anarchistes ont raisonné encore comme au temps des vieilles charrues, tel Abad de Santillan qui considérait l'industrialisme moderne de Ford comme un pur fascisme, sans être capable d'en proposer une alternative.

Encore très agricole et artisanale, la société espagnole ne pouvait pas franchir les étapes d'une nécessaire industrialisation et d'une pacification des rapports sociaux. Pour les anarchistes au pouvoir local d'un demi-Etat en guerre il ne fut plus question d'abolir le salariat (sinon cela aurait encouragé les fainéants) ni l'argent (sauf pour l'expédier à Moscou).

Le revirement collaborationniste des anarchistes, et du Poum, est rationnellement lié à l'état arriéré de la société espagnole, d'une grande pauvreté et dominée par une violence fruste, mais pas cette violence intrinsèque ou immanente selon les dérives idéalistes à la Simone Weil. La pauvreté idéologique et la violence non résorbée dans des limites acceptables véritablement révolutionnaires, montrent qu'une société dépend du niveau de développement de ses forces productives pour approcher au mieux d'une conscience révolutionnaire à l'échelle humaine et non pas dérivée sur la passion du meurtre et de la vengance « instinctive ». La guerre d'Espagne a démontré que finalement, comme l'a remarqué Borkenau, l'anarchisme n'était qu'un autre mouvement religieux, qui ne croit pas plus à l'apparition d'un monde nouveau qu'au besoin l'amélioration matérielle des classes les plus mal loties. Qui se nourrit par conséquent à la fois des pires mensonges sur la fausse révolution espagnole et de sermons idéalistes jusqu'à la Saint Glinglin.

Tout le cinéma romantique entretenu sur les expériences présumées novatrices, expropriations des terres et nationalisation d'usines (pas toutes) ne rima à rien. Sans renversement de l'Etat bourgeois dans une dynamique de révolution internationale, et en pleine guerre capitaliste de deux demi-Etats, toute réforme économique ou présumée collectivisation ne pouvait être que prématurée et donc faussée et illusoire. La plupart des micro-expériences de communes libertaires ou d'autogestion populaire furent misérables, du même type que les sovkhozes russes, et cornaquées par de petits despotes syndicaux. Les collectivités espagnoles, piliers de cette fausse révolution, ne furent pas une socialisation des richesses mais de la pauvreté. Le parti politique armé stalinien qui, après avoir tant tué rivaux politiques et sincères révolutionnaires en zone urbaine, fit cesser la « révolution paysanne » ne visait qu'à remplacer une nouvelle misère par l'ancienne.

 Quand les troupes de Franco procédèrent à leur tour aux arrestations massives, le « chantier » qu'elles trouvèrent n'était pas à l'honneur de la « résistance antifasciste ». Elles ouvrirent six camps de prisonniers en Catalogne où étaient passés près de 20 000 personnes depuis 1936, maltraitées et où avaient eu lieu des abus sanglants. Les franquistes furent souvent accueillis à bras ouverts par des populations qui témoignèrent des menaces, réquisitions, contrôles abusifs, violences et vols dont elles avaient été victimes. Multiples témoignages des exactions des carabiniers du gouvernement républicain qui s'appropriaient les maisons en chassant les occupants, qu'ils soient ou non antifascistes. Franco ne gagna pas la guerre seulement militairement.

 L'historien Godicheau explique que ce gâchis de la défaite républicaine est l'aboutissement d'une véritable dépolitisation de la société en guerre. Dans la misère terrible de la fin de la guerre, « l'identité antifasciste » était redevenue ce qu'elle avait toujours été, abstraite : « … les inégalités sociales devant les difficultés de la vie ne semblaient pas avoir été ni devoir être un jour bouleversées, et quand surtout les outils habituels de la protestation, les syndicats, se trouvaient intégrés à une organisation hiérarchique du « camp antifasciste » et parlaient le même langage que le gouvernement. Aucune des conditions nécessaires à une véritable résistance de Barcelone n'était réunie : elle n'était plus la ville des barricades et de la révolution, mais celle de la faim, de l'angoisse et de l'épuisement »302. Ce que ces constats multiples d'historiens avec le recul, tout comme les analyses les plus lucides de Bilan, démontrent enfin est cette incroyable exagération des possibilités révolutionnaires de cette guerre sans nom par la plupart des minorités militantes de l'époque, anarchistes, gauchistes, maximalistes, léninistes, trotskystes. La plupart des groupes d'extrême-gauche et même de ce qu'on appela la Gauche communiste continuèrent à raisonner avec une pauvreté idéologique conceptuelle ressassant des leçons éculées de la Commune de Paris et d'Octobre 1917. Ils auraient été sur la planète mars qu'ils n'auraient pas modifié leurs discours.

 Inutile de rappeler enfin que la guerre d'Espagne a préparé à tous points de vue la guerre mondiale qui allait suivre immédiatement après. Inutile de rappeler qu'elle a mis fin à la distinction entre civils et militaires dans les massacres bellicistes modernes (cf. vérification en Ukraine et à Gaza) Il faut en noter cinq conclusions:

  – en cas de difficultés politiques graves, l'Etat bourgeois peut compter sur l'extrême gauche,

– un dictateur cynique a acquis une immense popularité pour quatre décennies contre la « terreur rouge »,

– la CNT ce grand parti syndical s'est effondrée et ne s'en releva jamais,

– Une révolution prolétarienne moderne ne pourra jamais vaincre par les armes, même si elle doit s'emparer des armes. Les termes de « grève générale » si galvaudés depuis un siècle, pourraient bien retrouver leur vrai sens historique porté depuis les débuts du mouvement ouvrier comme espoir d'en finir avec le système d'exploitation. Avec l'idée centrale de paralyser les rouages économiques de l'Etat au lieu de rêver à une nouvelle prise du Palais d'Hiver, paralysie à l'échelle internationale, plus dérangeante et efficace qu'un certain 19 juillet 1936.

– malgré les singeries antifascistes des jeunesses petites bourgeoises successives, le fascisme n'existant plus comme courant historique daté, il ne risque pas de se reproduire dans ses vieux oripeaux de...capitalisme en guerre ; les jeunes soldats civils de la gauche bourgeoise ne nous protègent par contre nullement d'une future guerre mondiale. Bien au contraire...

Les vraies révolutions n'ont jamais été très sanglantes au début, si la mort triomphe en masse c'est à cause de leurs échecs, du fait de la classe bourgeoise impitoyable si on lui laisse relever la tête. Mais la défaite des révolutions n'est pas inscrite  dans  l'éternité.  Pourquoi  devrions-nous  toujours échouer?

Pour ce qui nous concerne, nous avons pris le parti de la vérité historique, que la révolution reste possible ou impossible.