PAGES PROLETARIENNES

vendredi 15 avril 2022

PARABOLE DES LECONS DES ELECTIONS BOURGEOISES

 


(programme de Mélenchon et absence de programme de Macron)

Définition de la PARABOLE : Court récit allégorique, symbolique, de caractère familier, sous lequel se cache un enseignement moral ou religieux, que l'on trouve en partie. dans les livres saints et qui fut utilisé par le Christ dans sa prédication. Le Seigneur a conduit son peuple par une voie obscure, afin que ses desseins s'accomplissent. Il a parlé à son peuple en paraboles (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p.17).[Le Messie] enseigne sur les places des cités et les marches du Temple (...). Il emprunte au sol la trame de ses paraboles et l'objet de ses images. C'est le figuier stérile dans la vigne; (...) c'est l'ivraie que l'on arrache et que l'on jette au feu, comme l'homme d'iniquité du champ céleste; c'est l'eau vive qui désaltère à jamais (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p.201):


Les élections ne font plus recette. A chaque tour de piste on nous sert les mêmes lamentations sur l'abstention « qui se confirme », en particulier chez les jeunes et les ouvriers. Plus intéressant et jouissif ce titre du Figaro : Les partis traditionnels menacés de disparition ! Mais pas tous les partis, hélas. Les partis populistes de l'hologramme Mélenchon et du nain Zemmour se voient plein d'avenir.

Examinons maintenant les « soucis » dominants qui ponctuent les leçons que la bourgeoisie tente de tirer de son carnaval électoral minable.

Certains voient dans le marasme et l'éclatement électoral, devenu cyclique, une partition de la société en deux : ceux d'en bas et les élites d'en haut. Presqu'une parabole de l'ancien clivage mystificateur gauche/droite. Tous d'ailleurs concourent à une recherche effrénée de la restauration de cette vieillerie : Mélenchon avec son aura né-stalinisme et woke qui offre à manger à toutes les nuances des idéologies petites bourgeoises : féminisme, écologisme, wokisme, anti-racisme de curés, promesses salariales mirifiques, etc. j'y reviens dans l'analyse de leur programme totalitaire et utopique). Zemmour le pauvre sous-dictateur qui voulait être le chantre d'une restauration de la bonne droite exploiteuse sans vergogne de la classe ouvrière, en se basant sur le seul ras-le-bol d'une invasion cultuelle en effet problématique, du reste encouragée par la gauche bourgeoise et saluée de manière racoleuse par le candidat au deuxième tour Macron qui allie voile et féminisme, deux idéologies assez complémentaires dans leurs paradoxes et leur débilité.

Malheureusement, une autre interprétation vient flouter la première. Après la disparition des « partis traditionnels », la société française serait désormais découpée en trois portions : l'élite libérale, un populisme de l'ivraie d'extrême droite (national-identitaire) et un populisme de gauche  (dit « gauche radicale »); soit l'ordre d'arrivée des trois principaux cyclistes des élections déjà déterminées et officialisées par les sondages « scientifiques américains » (qui en sont les inventeurs et que les nazis utilisèrent pour mesurer le moral de leur population). Je suis apparemment le seul à le souligner depuis des décennies - tout comme le scandale de la non destitution des arrivistes qui trahissent leur parti en cours de mandat - même nos mini-groupes révolutionnaires passent à côté : pourquoi organiser des élections dites démocratiques alors qu'elles sont déjà établies par les sondages, preuves « scientifiques » que le pouvoir bourgeois a les moyens de découper en tranches une population moutonnière, un peuple d'abrutis qui se laisse segmenter, et mieux encore est conduit, dressé, conditionné à oublier la lutte des classes pour une lutte des places authentiquement et exclusivement psychologique désormais, toujours au profit et du narcissisme des dominants ?

Le partage des tâches n'est pas abandonné pour autant. La segmentation de la population en trois composantes peut être vue ainsi : les riches, les bobos et les ouvriers réacs. Les riches continuant à jouer et à profiter de leurs places de riches. Les bobos continuant à agiter des animations parcellaires et apolitiques, les ouvriers étant présumés disséminés entre le vote contestataire version curé Mélenchon et le vote protestataire cuvée Le Pen. Si le clivage gauche/droite n'apparaît plus dans sa simplicité qui fût son ordinaire, il est convenu que chacun se situe de toutes manières de gauche ou de droite. Avec cette distinction, ou mention, que si un bourgeois vote Le Pen il est irresponsable et suicidaire et quand un ouvrier l'imite cela signifie qu'il n'est plus qu'un beauf raciste ; c'est à peur près l'idéologie diffusée comme de l'encens par Libération et l'OBS1.

Naguère un ouvrier qui se respectait ne pouvait jamais voter pour la droite (la bourgeoisie) mais pour la gauche (défenseur du peuple contre les nantis). Or, dixit la gauche au pouvoir et traité de Lisbonne, il est apparu définitivement que gauche et droite sont interchangeables au niveau de la gestion de l'Etat capitaliste. Etonnez-vous donc de la progression de l'abstentionnisme et même des votes protestataires et contestataires : ils manifestent que des parties hétéroclites de la population doutent du système en tant que tels, mais ces parties mécontentes sont bien entendu incapables d'imaginer des solutions que dans le système. Seule une classe ouvrière éveillée et réveillée pourrait ramener la vraie politique au premier plan et les seules perspectives d'avenir. Mais faut pas rêver, le chaos va encore se prolonger.

On va par après examiner le « programme », plutôt viatique des institutions bourgeoises (mourante donc même si elles se croient éternelles), des deux principaux rivaux qui pourraient prétendre retaper un minimum le subterfuge gauche/droite, pâle imitation du classique bourgeoisie/prolétariat.

Soit d'une part la bande du curé Mélenchon et celle du psychiatre Macron. Je laisse de côté la vieille toupie Le Pen qui sert au deux bandes, celle du curé qui montre du doigt un figuier stérile, facho et raciste, repoussoir idéal à électeurs bobos et crétins, celle du psychiatre qui a manœuvré pour être sûr de l'emporter face à une mémère nulle et pas charismatique. Notons que l'hystérie antifa ne fonctionnant plus comme lors de la plantade de Jospin, on fait appel à l'incompétence de la perruque oxygénée et au rôle international de la France qui serait laminé et ridiculisé. Ce qui n'est pas faux. Macron a obtenu en effet une image internationale, jeune président arrogant et culotté, atout non négligeable pour la bourgeoisie française en temps de guerre ; c'est pourquoi tous les caïds des partis politiques en extinction, toute la smala des écrivains et parasites artistes nous supplient de voter pour notre élégant psy. Les sondages ont déjà tranché même si on s'efforce de maintenir le suspense par la menace d'une victoire satanique de l'ivraie peroxydée.

LE « PROGRAMME » néo-stalinien, féministe et utopique de Mélenchon

C'est le programme type d'une secte non destinée à parvenir au pouvoir dans le cadre de l'ordre capitaliste, et c'est encore moins une plate-forme anticapitaliste, quoique parfois cela en est la couleur mais toujours malodorante.

En gros, comme je l'ai souligné depuis la création de ces faux insoumis mais petites bières de leur guru Mélenchon, on s'en prend aux grandes fortunes, Des bobos trotskiens à l'électorat mitoyen de Mélenchon, on s'en prend aux grandes fortunes qu'on veut piller afin de « nationaliser ». Les promesses jetées en l'air, comme les cauchemars immigratoires de Zemmour restent encadrées dans la nation. La politique est vue comme un match de football.

La secte de Mélenchon se flatte de représenter la Seine Saint Denis, car ce petit parti bourgeois sait à qui il doit ses suffrages et mise pour son avenir, en particulier en promettant mosquées sur place et encouragement à l'ouverture de boucheries halal au nom de la diversité... commerciale et religieuse2. Rester dans l'opposition d'une part parce que personne ne peut plus proposer monde et merveilles économiquement, sauf le minuscule PCF qui promettait une retraite à 60 ans avec « une bonne pension » et « des jours heureux ».... Roussel avait promis d'aller « jusqu'au bout » (de ses 3%) quand Mélenchon, lui, même sans le dérisoire appoint d'un parti gériatrique, assurait ne pas « plaisanter » car il « allait être élu » (déclaration à l'OBS).

Un acquis de la gauche bourgeoise :la culture stalinienne de l'oubli.

On a pu lire un édito sur RTL qui résume à peu près la honte qui avait saisi le curé Mélenchon :

«Le leader de La France Insoumise ne supporte pas le procès en islamo-gauchisme que lui intente le gouvernement. Un procès qui était plutôt lancé jusque-là par Marine Le Pen. Et c’est vrai aussi que l’accusation d’islamo-gauchisme est portée sans aucune nuance par les ministres Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer. La France Insoumise serait quasiment devenue co-responsable de l’attentat immonde de Conflans-Sainte-Honorine. Mais la réaction de Jean-Luc Mélenchon montre que ces membres du gouvernement ont touché un point sensible. Est-ce qu'il y aurait une ambiguïté de la France Insoumise avec l’islamisme ? Oui… Jean-Luc Mélenchon demande des preuves. Il y en a une. Même s'il s'en défend : sa participation à la manifestation du 10 novembre 2019. Une manifestation co-organisée par des infréquentables et notamment par le Collectif contre l’islamophobie, proche des Frères musulmans et cheval de Troie de l’islamisme politique.l y a aussi dans les rangs de la France Insoumise des communautaristes et autres indigénistes que Jean-Luc Mélenchon accepte sans problème ».

L'accusation d'islamo-gauchisme est très juste, et nous n'avons pas attendu que le gouvernement s'en servir mais seulement de façon opportuniste et provisoire puisque, se proposant de racoler les électeurs (arabes et musulmans) de Mélenchon, Macron vient de nous faire partager sa vision glamour du voile, pourtant qui n'a pas changé comme aliénation de la femme et drapeau d'une religion politique arriérée. La preuve unique du journaliste de RTL est pourtant superficielle, les preuves sont bien plus nombreuses et graves dans le programme mélenchonien.

Une première preuve, comme je l'avais écrit ici il y a longtemps est un héritage d'une méthode « communiste stalinienne » : «  On ne s’en souvient pas, mais pendant toute l’après-guerre, dans le bloc stalinien, il était exclu et interdit de parler des faits divers. Pourquoi ? Parce qu’il fallait laisser supposer que dans le « socialisme réel » les faits divers avaient disparu contrairement à la zone capitaliste de la planète. Pourquoi gommer les faits divers ? Parce que les faits divers sont des péchés qui reflètent à des degrés divers l’état réel de la société bourgeoise. Le vol, le meurtre, la violence envers les femmes, le nombre et l’état des prisons, les putasseries de la justice de classe bourgeoise, sont des « révélateurs » troublants, mais qui peuvent être interprétés différemment selon le bord auquel on appartient. La droite bourgeoise reste simpliste : faut plus de flics et plus de prisons, ce que propose Mélenchon dans son programme électoral de 2022. Un socialisme mélenchonien qui réclame beaucoup plus de flics c'est une cerise sur le gâteau du régime capitaliste maintenu mais amendé par des corrections bobos.

La deuxième preuve est la symbolique d'une radicalité anti-raciste et surtout complice de la noria islamo-gauchiste, avec cette groupie nommée Danièle Obono qui fait partie de la maigre troupe vociférante de 17 parlementaires « insoumis » : « Derrière son guru Mélenchon, Danièle Obono, est chargée de la partition « coucou aux enfant mal nés de la république antiraciste ». Elle n’a rien fait de mal en soi et ne risque nullement la persécution stalinienne et facho sur un Roger Salengro ou sur Léon Blum. Elle est restée la cheville ouvrière (pardon anti-ouvrière) de la filière islamo-gauchiste entre clientèle électorale et lumpen de banlieue où le rap côtoie efficacement le droit de vote. Elle a serré la main au pervers sexuel Tariq Ramadan, ne s’est pas départie de son amitié pour les indigestes de la République, et trouvait normal qu’un chauffeur de bus musulman ne se salisse pas les mains en touchant un volant tripoté peu avant par une femme. Voilà ce qu'on nous présente comme l'élite antiraciste et l'amie des immigrés et des « gens du peuple », c'est à dire pas du prolétariat. Le parti anti-traditionnel de Mélenchon a néanmoins peu de chances de faire le même carton que dimanche dernier aux législatives où l'encadrement des « partis traditionnels récupère son encadrement de la population.

La troisième preuve que j'avais distinguée avant la lecture de leur programme pour rire3 : une porosité du choix électoral, assez irrationnelle comme la politique internationale : un électeur « de gauche » peut voter désormais Le Pen ou Zemmour, même un électeur mélenchonien pour « faire barrage au salaud de Macron » quand une autre partie du « peuple de gauche » peut voter Macron « pour faire barrage à la facho ».

La quatrième preuve est que LFI est avant tout un parti de bobos (et de pauvres consommateurs frustrés du type « ultra-gauche » émeutière), avec bien moins d'ouvriers que chez le RN, quand bien même il semble avoir engrangé dernièrement des « voix ouvrières » vu « la vie chère ». On y trouve majoritairement des petits bourgeois, comme le sociologues nous aident à l'identifier : « ...avec un niveau de diplôme élevé (il obtient 28% des voix chez les personnes ayant un diplôme de niveau bac+3 et plus contre 16% chez celles ayant un diplôme inférieur au baccalauréat) et un niveau de revenu faible (il recueille 30% des suffrages des personnes vivant dans un foyer au revenu mensuel inférieur à 1 250€, contre 19% de celles qui vivent dans un foyer où le revenu est supérieur à 3 000€). Si on y ajoute un fort sur-vote chez les jeunes en sa faveur (35% des voix chez les moins de 35 ans), on constate que somme toute, on retombe sur la sociologie du vote de la plupart des partis de gauche radicale dynamiques (?) dans les démocraties occidentales : un électorat jeune, urbain et diplômé, mais (encore ?) mal inséré professionnellement et inquiet sur son avenir. L'alliance, donc, du libéralisme culturel et de l'antilibéralisme économique. L'électorat de Podemos en Espagne ou de Bernie Sanders aux États-Unis, y correspond parfaitement ».

Enfin cinquième preuve, le racolage de l'électorat musulman. Il faut faire d'emblée la remarque suivante pour expliquer comment des prolétaires d'origine immigrée récente, indépendamment de leur religion, se précipitent pour aller voter. En soi, si l'on s'en tient aux critères bourgeois, c'est le plus parfait modèle d'intégration, pas du tout un comportement communautariste. Respectable pour des gens dont les pères ont subi les horreurs de l'occupation coloniale et qui subissent encore des boulots de merde. De « récents » électeurs donc et plus naïf que les autochtones habitués aux mensonges électoralistes. La religion de chacun joue quand même un rôle en politique, mais on voit qu'elle est devenue aussi stratégie électorale :

« Une étude de l'Ifop pour La Croix montre que quatre électeurs catholiques sur dix ont voté Marine Le Pen ou Éric Zemmour, et 69% des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, 69% des Français musulmans ont voté Jean-Luc Mélenchon. Est-ce un vote d'adhésion, lié au projet économique du candidat notamment, ou un rejet d'Éric Zemmour et Marine Le Pen, qui ont en partie fait campagne sur la crainte de voir la France s'islamiser ?

Les travaux de Claude Dargent ou de Vincent Tiberj ont montré que les Français musulmans votent, de manière massive et quasi unanime pour la gauche. Cette orientation électorale s'inscrit dans la longue durée. (…) Claude Dargent a par ailleurs expliqué que ces Français ne votent pas en raison de leur foi, mais en raison de leur positionnement social et de leur environnement professionnel. L'expérience de la précarité et la mémoire ou l'expérience des migrations par exemple, nouent leur alliance avec les gauches plus que leur positionnement religieux ».

Il y avait beaucoup de choses justes dans cet article, mais ce spécialiste du vote religieux se trompe complètement sur les musulmans. On ne peut pas dire que les musulmans en général votent Mélenchon pour des raisons sociales et non religieuses religion, même si une grande partie d'entre eux, ouvriers se sentent obligés plutôt de s'exprimer d'abord en raison de leur conscience de classe que sur une base religieuse. Il y a là aussi un aspect irrationnel. Mélenchon n'est pas Allah, même si parfois on a l'impression qu'il « s'y croit » (cf. « ma personne est sacrée »). Mélenchon ne représente que du vent. La droite bourgeoise le tace de futur « Chavez » et d'ami discret de Poutine. Ce n'est pas faux mais superficiel. Mélenchon n'avait aucune chance de parvenir au pouvoir, il sert, comme les partis traditionnels de la gauche caviar, de fusible anti-social, de geulard radical contre les méchants .

UN PROGRAMME IMBUVABLE

Programme placé sous le régime de la continuité politique « républicaine » il nous est annoncé une « Sixième République », comme si cinq n'avaient pas suffi. Pas une révolution mais une République enfin bcbg garantie par Monsieur le curé. D'emblée sont appelés les fachos « gilets jaunes » (anti-mélenchonistes de la première heure), doublé d'un appel à faire voter les mômes de 16 ans, sans l'autorisation des parents, et, attention le vote sera obligatoire, comme à Moscou. Sans oublier un droit de vote, mais seulement local aux étrangers, supposés être tous des braves gens fleurant le « bon peuple » si cher dans son aspect hétéroclite aux populistes. Un droit de vote « monsieur propre » supposant inéligible « à vie » tout politicien condamné pour corruption ; belle idée qui si elle était appliquée, éliminerait l'ensemble des politiciens bourgeois, magouilleurs et menteurs, y inclus le curé Mélenchon.

Mesure complémentaire d'appel du pied aux amants des fake news : abroger la loi sur le passe vaccinal.

UN COMBAT UTOPIQUE STALINIEN CONTRE LE CHOMAGE ET SUR LE VOLET SOCIAL

Service citoyen obligatoire pour les moins de 25 ans et payé au SMIC.

Abrogation des lois Macron, rétribution des chômeurs avec leur dernier salaire (et si c'était un salaire de merde?)

Revenu minimum à 1063 euros (= le bonheur!)

Une sixième semaine de congés payés, sans doute pour baptiser la sixième République.

Suppression du travail le dimanche, pour aller à la messe ?

Retraite à 60 ans, super !

32 heures généralisées.

Suppression du burn out au travail. (en chantant l'Internationale?)

Remboursement à 100% de la sécurité sociale (super)

Création de 10.000 places en EPHAD (pour une fin de vie heureuse sur chaise roulante!)

Interdire les expulsions de logement (= loyer gratuit pour les seuls concernés + = Jospin (plus un chômeur dans la rue))

Minimum retraite à 1400 euros (le pied, surtout avec des Ephad à 3000 euros par mois)

Limitation des différences de salaires de 1 à 20 (presque le programme initial de Macron : REVOLUTION)

Instaurer le vote de défiance par les salariés en entreprise (vieille mesure imaginaire trotskienne)

Droit de veto suspensif sur les licenciements (encore de l'imaginaire trotskien)

Augmenter l'ensemble des salaires (chic ! Mais Macron vient de repiquer l'idée avec un coup de pouce électoral au SMIC avant l'été)

Commission de contrôle (moscoutaire) de vérification de l'égalité de traitement salarial hommes et femmes (clause à placer aussi dans l'électorat suivant)

Les promesses n'engagent que celui qui les formule...



A L'ATTENTION DE L'ELECTORAT FEMINISTE ET BOBO

Changement d'Etat civil gratuit avec « liberté de genre »

Déconjugaliser l'allocation handicapé (?)

Abolition de la prostitution (mais pas de la misère sexuelle)

Légaliser le cannabis (surtout à Grenoble pour le dealer Piolle)

Manger 100% bio dans les cantines scolaires.

Garantir sans limite le doit d'asile (c'est beau comme un camion)

Mieux accueillir les étrangers (surtout ceux qui n'ont pas les moyens de vivre et se loger dans les quartiers à bobos)

Neutraliser les autoroutes (et aller en vélo partout en province)

Autoriser la PMA aux transgenres

Augmentation de 15% aux salaires des profs (plus réaliste que le doublement de la mère Hidalgo qui se prenait pour Chirac bis)

19 élèves minimum par classes (même dans les grands ensembles?)

Intégrer l'écologie (cette science du bobo moyen) avec la cause animaliste du pervers narcissique Aymeric Caron (pour donner le droit de vote aux poules)

Mettre fin à l'élevage intensif (et nourrir les populations avec l'eau de pluie)


A L'ATTENTION DE LA CLIENTELE MUSULMANE ET DE POUTINE

Pas de financement d'Etat aux édifices religieux (mais autorisations sans limite de constructions privées de mosquée et autres favoritismes communautaires)

Faire de la discussion avec Moscou une priorité (pour discuter avec le boucher Poutine?)

Un milliard d'euros pour toute violence faite aux jeunes ( ? et deux milliards pour violence faite aux vieux?)

CONSOLIDER L'ETAT BOURGEOIS

Rétablir une police de proximité.

Rénover les prisons (mais ne pas en construire d'autres)

Augmenter « considérablement » les effectifs de police (mesure forcément prolétarienne).



***********************

Ce programme mélenchonien comprend une foule d'autres mesures que je n'ai pas jugé nécessaire de lister pour mettre en relief les plus mémorables. La « formation ant-capitaliste », comme on le voit, cette plate-forme électorale s'adresse à trois catégories : les pauvres, les bobos et les musulmans. Promesse générale de raser gratis, ce qui est une hérésie non seulement pour les fractions bourgeoises régnantes mais pour nous aussi, communistes révolutionnaires, car certaines mesures frôlent des exigences possibles seulement dans une société débarrassée du capitalisme ; mais ainsi formulées dans un bréviaire « réponse à tout » plutôt totalitaire, elles ne peuvent qu'enchanter pour une courte période électorale une bonne partie des bobos qui n'y croient pas vraiment ! C'est ce que je nomme une utopie réactionnaire compil de mensonges intenables. La conclusion le vérifie, c'est quoi ce programme « populaire » qui demande une augmentation « considérable » des forces de police, ces amis du prolétariat sans doute ?

LA PARABOLE DU SYSTEME MACRON


Me prendra beaucoup moins de temps car ce type est un bourgeois menteur qu'on ne peut ni admirer ni respecter. Il a tous les pouvoirs, le soutien indéfectible des élites financières, intellectuelles, journalistiques, artistiques, et des deux ex-président. Jamais un candidat président, excepté peut-être Chirac, n'a obtenu un tel unanimisme de faux-culs. A nous faire adhérer à TSM, tous sauf Macron !

Heureusement qu'il nous reste l'abstention, et sans le régime obligatoire du curé-stalinien Mélenchon.

Macron n'a pas de programme, autre que la gestion aléatoire de l'Etat bourgeois. Il ment systématiquement dans la rue à toute personne en détresse, comme il avait menti à la femme d'Yvan Colonna. On ne peut que le décrédibiliser sur son comportement, qui se veut populacier, mais qui est arrogant et méprisant : chassez le naturel bourgeois et patronal, il revient au galop. Il cause à l'homme de la rue comme le patron cause à son ouvrier, avec condescendance et morgue pleine. Le dit citoyen ou électeur n'existe pas, il est transparent la plupart du temps quoiqu'on en fasse un héros des urnes durant quelques semaines ou quelques jours et après il sait qu'il doit retourner à la niche.

Voici cet homme qui, dans la rue, a sèchement tancé Emmanuel Macron ce mercredi en Alsace. Leur échange nous a tous mis mal à l'aise.

"La manière dont vous avez traité les gens depuis le début de votre mandat est un scandale" , "Vous êtes aussi arrogant, aussi méprisant, aussi cynique (...). Vous avez assassiné l'hôpital. J'ai jamais vu un président de la Ve République aussi nul que vous".

En peu de mots l'essentiel était dit.

En fait l'interlocuteur n'ayant donné qu'un exemple il faut le ridiculiser en disant qu'il « a plein d'arguments à mettre sur la table », puis par après lui indiquer que « tout se mélange dans sa tête », noble argument de psychiatre qui met la main sur votre personnalité !

"Eh bien, je vous remercie d'avoir plein d'arguments à mettre sur la table. Je suis prêt à débattre avec vous. Vous le voyez, je suis là, y'en a pas beaucoup, dans une démocratie, on peut débattre mais si vous avez des idées toutes faites et que vous n'êtes pas prêt à débattre, on peut pas y arriver. Sur l'hôpital, je vous donne des faits. J'ai mis 12 milliards par an."

Réponse :

"Mais oui... Débattre de quoi avec vous ? C'est pour ça que 5.700 lits ont été supprimés en 2021. Tous les vendredis soir, les médecins, les soignants font une minute de silence pour protester contre les moyens qu'ils ont pas, avant même que vous ne soyez élu", lui répond alors son interlocuteur.

Macron n'était pas l'agresseur (ce cochon d'électeur qui votera jamais pour lui) :

"Je vous remercie de dire que ça date d'avant, moi je vous respecte. Vous dites des choses très agressives mais je vous respecte", objecte Macron.

Macron tenait la main de son vis-à-vis geste paternaliste typique du petit patron (pour ne pas s'en prendre une dans la poire?) ce qui est aussi familier et irrespectueux que celui qui vous tend la main gauche.

A la place du gars j'aurais répondu : vous n'avez que des arguments psychologiques preuves que vous ne me respectez pas, et l'agresseur c'est vous dès qu'on manifeste et c'est vous qui avez fait crever les yeux des gilets jaunes...

Le gars ne se démonte toujours pas :

"Moi aussi, je vous respecte mais je voterai jamais pour vous"Avec toutes les casseroles que vous traînez derrière, que ce soit l'affaire Benalla, et Kohler (Alexis Kohler, le secrétaire général adjoint de l'Élysée NDLR), votre petit copain".

Pour esquiver en effet ses nombreuses casseroles Macron porte encore un jugement psychologique et totalement méprisant :

"Vous, ça se mélange quand même beaucoup dans la tête. Vos arguments, ça va quand même dans tous les sens".

J'aurais plutôt rétorqué : ça se mélange pas du tout, c'est la somme de vos mensonges et c'est vous qui tentez de draguer les électeurs dans tous les sens et de tout bord, en ne tenant aucune promesse !

Mais finalement le gars s'est bien moqué de Macron,

"Bah oui, je vais aller me faire soigner".

L'autre lui fait une réponse débile niveau pervers narcissique, qui dit tout et son contraire sur le ton de la morale curé, en faisant passer son interlocuteur pour un con...fus, avec tout le respect qui lui est dû.

"Dites pas ça, y'a des gens qui sont vraiment malades. Mais en tout cas, vous confondez beaucoup de choses, je vous le dis avec beaucoup de respect", a cru conclure Macron.

Tu confonds tout âne bâté mais je te le dis avec respect !

En effet un tel échange révèle et justifie la détestation en politique non seulement du petit Macron mais de toute une classe sociale élitaire et méprisante pour laquelle les prolétaires n'existent pas et dont ils se moquent du vote... anonyme et impuissant.

 

NOTES

1Libération, par excellence porte-voix des bobos, avait misé sur une place au second tour de sa vedette Mélenchon, surnommé meilleur orateur de France.

2Le plus caricatural de la bande de la « gauche radicale » (comme mes radis) est le bourgeois cadre-dirigeant Eric Piolle, maire « colo-bobo de Grenoble, concepteur de toutes les nouvelles inventions marginales dans une ville qui allie la poudre blanche des racailles et l'or blanc des skieurs des « couches moyennes ».

3Le programme le plus comique et délirant de bêtises reste celui de Anasse Kazib, comme quoi le trotskisme mène à n'importe quoi: https://www.marianne.net/politique/gauche/presidentielle-2022-anasse-kazib-candidat-marxiste-et-adoube-par-les-decoloniaux . En comparaison Poutou nous est apparu presque comestible.


dimanche 10 avril 2022

CRISE DE LA GUERRE TRADITIONNELLE (épisode 13)

 


COURSE DE VITESSE POUR FINIR UNE GUERRE ANORMALE ?

La vraie menace atomique c'est le prolétariat

Le prolétariat est évidemment absent sur le devant de la scène face à cette guerre qui n'est pas mondiale (heureusement) mais « mondialisée », c'est à dire, paradoxalement par rapport au conflit sur le terrain, parce que tous les pays ne sont pas en guerre comme en 14 et 39. On peut déplorer que la guerre soit devenue un simple feuilleton nous transformant en voyeurs (à distance confortable sur le fauteuil du séjour) d'une série télévisée vraiment sanglante et haletante. Les principales chaînes de bobardements, BFM et Cnews ont d'ailleurs intercalé entre les pages publicitaires une annonce, aussi publicitaire, un panneau indiquant LA GUERRE EN UKRAINE REPORTAGE ET DOCUMENTS, suit une pub sur les yaourts ou les Mercédès Haut de gamme, puis les « spécialistes » reprennent le même ronron, les mêmes questions hypothétiques sur toutes les chaînes et radios au point qu'on se croirait devant la télé russe ; chacun arguant être évidemment représentatif de la « libre expression occidentale »1.

Quoiqu'en disent les faiseurs d'opinion, qui prouvent avec leurs sondages que les élections sont déjà faites sans avoir besoin d'organiser leur scrutin électoral, la préoccupation de cette guerre a supplanté le coût de la vie, l'invasion migratoire et... le cinéma électoral lui-même puisque l'abstention est restée élevée, malgré les efforts de tous les politiciens dont le protestataire confus Mélenchon. Cette focalisation n'est pas dûe au fait que le petit roi de l'Elysée l'a instrumentalisée, brièvement, mais signifie l'éveil d'une conscience, pas encore prolétarienne ni révolutionnaire, que quelque chose s'est déréglé dans le capitalisme. Non pas que comme cette poignée de militants maximalistes qui va répétant que depuis 1914 le capitalisme est décadent, mais plus prosaïquement que la population mondiale ne pourra plus vivre comme avant ; entendez vacances, voyages, crédits, sécurité des enfants, joies sportives, croyance en une humanité bonne et juste dans l'aliénation de la consommation. Angoissant mais pas encore vraiment effrayant puisque tout l'Occident pur, honnête et défenseur des violées et des massacrés, promet de paralyser le méchant Poutine, ce criminel de guerre qui n'hésite pas à faire tuer les populations civiles.

LES FACTEURS QUI EXPLIQUENT LA CRISE DE LA GUERRE TRADITIONNELLE

Enfin, avec ce treizième épisode vous allez comprendre pourquoi je parle crise de la guerre... traditionnelle. Il est évident qu'il y a d'abord continuité dans le déroulement de la guerre comme le décrit l'article éditorial du CCI2 :

« En quelques semaines, cette guerre d’une ampleur et d’une brutalité inouïe aura dévasté des villes entières, jeté par millions femmes, enfants et vieillards sur les routes gelées de l’hiver, sacrifié d’innombrables vies humaines sur l’autel de la Patrie ». 

Mais, et je commencerai par là, l'autel de la patrie ne peut plus être le même dans cette nouvelle forme de guerre « mondialisée » et pas mondiale. Nos révolutionnaires maximalistes à l'état de peau de chagrin coincés sont fort marri que le prolétariat apparaisse endormi, pas de grèves massives malgré l'habituelle noria de grèves corporatives inoffensives dans le monde entier. Ils ne semblent pas avoir à l'esprit que, même si la petite bourgeoisie limitée intellectuellement ou débile wokiste se fiche du prolétariat, les hautes sphères de la bourgeoisie ne sont pas débiles aussi bien chez Poutine que chez les secouristes humanitaires des impérialismes occidentaux. C'est en particulier parce le prolétariat reste le sujet d'inquiétude centrale que la bourgeoisie en est réduite à cette curieuse « guerre mondialisée ». C'est ce que je vais démontrer.

  1. La patrie n'est plus ce qu'elle était :

La défense de la patrie est présentée plus subtilement à l'Ouest par cet euphémisme « défense de la démocratie et des valeurs occidentales », car si vous interrogez la plupart des ouvriers, ce que je fais régulièrement malgré ma situation d'inactif, aucun n'a oublié surtout 1914 et chacun de répondre : « mourir pour la patrie, moi jamais ! ». En Russie le stalinisme a formaté pendant des décennies surtout les vieux au souvenir de la « grande guerre patriotique », or d'une part l'idée de patrie est restée en réalité secondaire en Russie depuis 1917, non pas dans une continuité internationaliste, mais comme appréciation du continent « soviétique » composé de plusieurs pays et espérant généraliser le « communisme » (stalinien) au monde entier. Même les plus staliniens défendaient un stalinisme qui étendrait … la patrie soviétique au monde entier. Certainement que l'effondrement de l''URSS a été considéré comme un effondrement de la patrie pour certains, mais une minorité plus lucide a compris qu'il n'en était rien et que le système s'était effondré de lui-même par la débilité de son économie et des charges militaires dispendieuses. Les médias occidentaux et leurs généraux en service audiovisuel espèrent une réédition de cet effondrement, pourquoi pas total, imaginant que la population se lève contre «le tyran Poutine » - rêve de tout activiste révolutionnaire – oubliant que les russes se sentent obligés de soutenir leur tyran chef d'une guerre pour récupérer les « terres soviétiques » du vieux patriotisme stalinien.

Par contre, si on se marre des déclarations les plus débiles du tyran et de ses mensonges gros comme ses joues bouffies, Poutine est plus fin et sûr de lui3 qu'il n'y paraît face au peuple russe (et à son prolétariat invisible), sans se focaliser sur la notion de patrie, en évoquant la « guerre patriotique » de 1945, il fait passer une vérité essentielle qui reste cachée en Occident : la guerre en Ukraine est une guerre par procuration entre la Russie et l'Europe, dont les américains sont les spectateurs et fournisseurs d'armes4. Idem pour sa menace de guerre « atomique », elle sert surtout à l'Occident pour tenter d'utiliser cette peur pour légitimer le scénario du seul méchant Poutine, lequel sur la même longueur d'onde que l'Occident, en l'occurrence, sait bien que la principale bombe atomique pour le système est le prolétariat s'il se réveille de sa léthargie et de son absence de conscience dues aux décennies de gentil consumérisme et diverses « sécurités sociales ».

Donc comme on peut le constater la référence à la patrie sert d'habillage à tout autre chose : défense « des valeurs occidentales » (surtout consommatrices et commerciales) d'un côté, et de l'autre « défense contre une agression de type nazie ».

  1. Plus de front militaire délimité et on ne peut pas entraîner les populations d'Europe dans une nouvelle guerre mondiale parce que la mémoire n'est pas morte ni défigurée comme en Russie.

    Mais si finalement nos révolutionnaires coincés dans leur salon, qui croient que la lutte de classe c'est seulement les grèves et la lutte contre la cherté de la vie, semblent bien quand même prendre en compte cette inquiétude bourgeoise, sur le seul territoire européen ?

«  La bourgeoisie occidentale s’est d’ailleurs bien gardée d’intervenir directement en Ukraine parce qu’elle sait que la classe ouvrière n’acceptera pas le sacrifice quotidien de milliers de soldats enrôlés dans des affrontements guerriers »5.

Autre facteur qui n'est pas pris en compte par nos anti-patriotes forcenés : l'occupation. Dans cette guerre mondialisée il n'y a plus de fronts militaires délimités. L'armada russe fonça délibérément sans être freinée par une quelconque frontière ni laissant aux assaillis la possibilité d'en solidifier une. Nos révolutionnaires de salon sont d'abord saisis d'effroi à la vue des « ces visages poupins d'adolescents russes transformés en tueurs » - ils les plaindraient presque tous ces soudards russes et surtout tchétchènes assoiffés de violer la femme blanche et blonde aux yeux bleus ! Puis sans aucun sens de la proportion ils s'indignent : « quand Zelensky, le « serviteur du peuple », prend sans vergogne en otage toute une population en décrétant la « mobilisation générale » de tous les hommes de 18 à 60 ans, désormais interdits de quitter le pays ? ». Le CCI tente de se faire pardonner son incompréhension des pièges tordus et multiples où a été enfermée la population ukrainienne en dénonçant quand même le boucher Poutine, mais cela tout le monde peut le faire6.

J'ai déjà constaté que Zelensky était le sergent recruteur de l'Occident bourgeois, mais le vrai problème c'est pourquoi ça marche ? Je leur ai déjà dit dans leur réunion publique sans qu'ils ne semblent voir la réalité : « je voudrais vous y voir à leur place ! Des soudards bombardent vos maisons puis viennent piller, violer, tuer. On fait ensuite fuir des millions de gens ! Ils ne perdent pas seulement leur objets de consommation chers payés, voitures, meubles, vêtements, mais leur lieu de vie, de naissance, quand ce n'est pas simplement leur vie après de multiples tortures !

Un vieux sympathisant méprisant petit prof retraité me répondit : « on s'en fout de la bagnole et des meubles », parce que ce n'étaient pas les siens !

Que faire lorsqu'on est ainsi traité, en Ukraine ou ailleurs comme ce fut le cas en ex-Yougoslavie, en Syrie, en Tchétchénie ? se contenter de s'enfuir, ce que recommande au fond le CCI ? Faire grève alors que les usines ont été détruites ? En appeler solennellement à « la lutte de classe contre le capitalisme » ! Plus abstrait tu meurs ! Refuser d'obéir aux ordres de Zelinsky ? Mais je comprends que, même indépendamment de tout nationalisme, plein d'hommes veuillent résister même en combattant avec les fachos du clan Azov, frères d'armes du clan Wagner.

Un handicap : la professionnalisation de l'armée(qui ne veut plus des amateurs conscrits)

Cette dernière alternative est certainement la pire, mais confirme aussi la régression de la mobilisation guerrière, la guerre est privatisée et individualisée ! Pour être efficace les généraux « nationalisés » sont obligés de faire appel à des milices privées, preuve que les conscrits peuvent devenir dangereux et contre la poursuite de la guerre (on a eu confirmation de désertions et désobéissance dans l'armée russe et probablement aussi dans l'armée ukrainienne)7. Il faut en convenir cette professionnalisation de l'armée dans les pays « développés », et sans doute de plus en plus dans le tiers-monde – la peur des conscrits au souvenir de la révolte contre la guerre du Vietnam – explique plus que tout autre argument ce minable recours de la classe dominante incapable de restaurer l'esprit de sacrifice patriotique et donc à embrigader une jeunesse, en Russie comme en Occident, assez libertaire, fondamentalement cosmopolite et séduite par les mêmes modes musicales et vestimentaires.

C'est malheureux à constater mais ce n'est pas sur le lieu des massacres, pas en Russie, ni en Ukraine que les enseignements de cette barbarie sans nom (certes produit du capitalisme affolé) peuvent être tirés. Encore faut-il pouvoir réfléchir, ici et maintenant, contre le bourrage de crâne de la « mystification démocratique ». Et c'est pas gagné.

  1. Un faux internationalisme revendiqué par les deux camps.

J'ai déjà établi dès mes premiers articles que l'embargo économique soufflait la possibilité d'une action économique internationale du prolétariat car la bourgeoisie n'a pas oublié que naguère avaient eu lieu des grèves «économiques » contre la guerre et surtout à l'arrière de certains pays eux-mêmes en guerre (c'est en bloquant l'économie que le prolétariat est le plus fort pas par les armes comme le croient nos vieux anars ringards).

La course à la première guerre mondiale, en 1905 et 1911 concernant le Maroc, avait été ponctuée d'alertes pacifistes et militaristes, dues à la tension internationale. La IIe Internationale socialiste s'était prononcée dans ses congrès à Stuttgart (1907), à Copenhague (1910) et à Bâle (1912) contre la guerre. En 1911, il y avait eu à Berlin une manifestation de cent mille travailleurs, et des dizaines de milliers de personnes s'étaient réunies à l'Aéro-Park, à Paris, à l'appel du P.S.U. et de la C.G.T.

Puis l'Internationale s'était dégonflée, tous ses partis avec sauf le parti socialiste russe avec Lénine, et les minorités maximalistes en Allemagne avec Rosa Luxemburg. En 1912, le conflit des Balkans, qui oppose la Serbie, la Bulgarie et la Grèce à la Turquie, menace d'entraîner une conflagration entre la Triple Alliance (Allemagne - Autriche - Italie) et la Triple Entente (France-Angleterre - Russie). Le 17 novembre 1912, le Bureau socialiste international organise des manifestations simultanées dans tous les pays d'Europe. La C.G.T., bien que préconisant depuis 1908 la grève générale révolutionnaire en cas de mobilisation, suivant en cela les congrès socialistes, n'a pas lancé de mot d'ordre, Les débats bouillonnent dans le syndicat contre cette inaction. Une concession est faite. Le 16 décembre 1912, six cent mille travailleurs se mettent en grève, à l'appel de la C.G.T., pour " faire la guerre à la guerre ". Mais ce mouvement, malgré son ampleur, sera sans lendemain. La CGT comme plus tard en 40 et en 45 se conduira en collabo des gouvernements bourgeois.

En mai et juin 1941, la grève des Gueules noires du Nord et du Pas-de-Calais est certes unique et durement réprimée mais elle montre la capacité de la classe ouvrière à s'insurger contre la guerre, ne généralisant pas sa lutte à cause de l'occupation du pays. Il faudrait aussi parler des nombreuses grèves qui eurent lieu en Russie, en Allemagne mais aussi aux Etats-Unis. Aucune de ces grèves n'ont mis fin aux guerres. De même que ce n'est pas le prolétariat russe et allemand qui a mis fin à la guerre en 1918 contrairement à ce qu'avance la propagande simpliste du CCI8 ; c'est la bourgeoisie qui a interrompu, provisoirement la boucherie, pour en préparer une autre, et PARCE QUE LA CONTINUATION DE LA GUERRE ALLAIT GENERALISER LA REVOLUTION MONDIALE.

'occident a réinventé enfin un internationalisme « démocratique capitaliste », on croule d'internationalisme (souvenir d'Espagne 36?) :

« Une collecte internationale de fonds a permis de réunir 10,1 milliards d'euros destinés à soutenir l'Ukraine envahie par l'armée russe, a annoncé samedi à Varsovie la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La campagne Stand Up for Ukraine a été lancée par l'organisation internationale Global Citizen avec le soutien de l'Union européenne et le premier ministre canadien Justin Trudeau ».

Il n'y a pas que les débilités du wokisme et les insanités du féminisme qui entrent dans l'entreprise avec l'entrain de la gauche bobo et trotsko, ce lieu qui serait devenu plus citoyen que « prolétarien », et faut arrêter de pleurer la guerre va bientôt finir, enfin selon la belle Ursula :

« «La solidarité des pays, des entreprises et des personnes du monde entier offre un peu de lumière en cette heure sombre», a estimé Ursula von der Leyen, lors de la cérémonie de conclusion de la campagne Stand Up for Ukraine. «Et une fois que les bombes auront cessé de tomber, nous aiderons le peuple ukrainien à reconstruire son pays. Nous continuerons à défendre l'Ukraine», a-t-elle déclaré »9.

  1. Stratégiquement la guerre ne peut plus se mener sur le seul plan militaire mais devient principalement économique. Et c'est le meilleur signe de son embourbement !

Curieuse réorientation au niveau médiatique les généraux ne sont plus cantonnés dans leurs casernes, ils paradent sur les plateaux de télévision en nous expliquant doctement la guerre et son déroulement. Les propos pacifistes des galonnés en cravate ne peuvent faire oublier une nouveauté d'importance. Il faut constater que les grandes puissances ne gagnent plus les guerres locales (cf. la fuite américaine d'Afghanistan, idem pour les russes avant, etc.). La guerre capitaliste a toujours été une question économique : mobilisation de l'économie nationale (ce qui n'est plus le cas, elle est désormais multinationale dans la cas de l'Europe, etc.). Dans la durée toute guerre coûte très cher à l'économie d'un pays, voire mène à son effondrement (Russie 1917). Cette importance de l'économie et de la fragilisation de l'économie nationale avait été perçu lors des guerres de « libération nationale » ; pas libérés du tout du capitalisme ces fausses révolutions soutenues par l'extrême gauche du capital, étaient restées les parents pauvres des grandes puissances, encore plus pillées de leurs matières premières.

Puisqu'il n'y a plus de bataille décisive au plan militaire même dans la durée – quoique l'armement reste un moyen d'enrichissement industriel pour les barons de la finance, et toujours plus improductif - le principal du chantage et des négociations s'est déplacé sur le terrain des rétorsions économiques. L'arme économique peut pénaliser celui qui s'en sert. Arme à double tranchant comme l'illustre l'embargo occidental, sons commandement américain, qui est bloqué à son tour par le pétrole et le blé russe. Soit dit en passant, cette circulation des matières premières nous éclaire sur la futilité de toute autosuffisance nationale. Les produits de tous les pays sont nécessaires au monde entier. Peu de gens savaient que leur pain dépendait de l'Ukraine et de la Russie, ne parlons pas de toutes les autres matières premières... Transactions et échanges coûtent très cher sous la domination de l'esprit capitaliste ; du reste il n'existe aucune mise en commun, comme on a pu le déplorer pour les vaccins contre le covid 19 ; seul notre communisme maximaliste....

La guerre proprement (plutôt salement) militaire devient non seulement absurde mais inopérante. Sa complémentarité par le chantage économique ne vaut pas mieux plus çà dure et il ne peut pas vraiment départager les adversaires parce que, au bout du compte, ils sont ensemble menacés par les insurrections du prolétariat au nord et les émeutes de la faim au sud ! (déjà en Amérique latine, au Pérou).

EN FORME DE CONCLUSION aléatoire...

Preuve supplémentaire de l'ambiguïté, de la politique énigmatique et inquiétante du bloc américain (en reconstruction?) la guerre actuelle n'a plus rien à voir avec les prétendus désarmements de naguère, c'est, malgré le déroulement de la guerre mondialisée sur la base du chantage économique, un renforcement de la course aux armements, et le responsable tout trouvé (merci à lui!) c'est « tsa du Kremlin » :

« Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé samedi que l'Alliance préparait des plans pour une force militaire permanente à ses frontières pour prévenir toute nouvelle agression de la Russie.

«Ce que nous voyons maintenant est une nouvelle réalité, une nouvelle normalité pour la sécurité européenne. Pour cette raison, nous avons demandé à nos commandants militaires de fournir des options pour ce que nous appelons une réinitialisation, une adaptation à long terme de l'Otan», a-t-il affirmé dans une interview publiée samedi par le quotidien britannique Daily Telegraph.

Cette nouvelle force sera, a-t-il ajouté, une «conséquence à long terme» de l'invasion de l'Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine.

L'impérialisme américain vient confirmer, sous-entendu accroissement partout de la production d'engins de mort, qu'il va continuer à gérer les frontières de la cacophonique Europe, ce mythe anti-nationaliste. Très rassurant.

 

NOTES

1C'est le journal garage à bobos Libération qui fait fort le café : « Plus que toute autre période, celle des guerres est sujette à la désinformation, qu’elle émane de sources inconnues ou d’autorités officielles. Dans le cadre de la crise en Ukraine, le service CheckNews de Libération reste pleinement mobilisé pour répondre à vos questions et tenter de démêler le vrai du faux, qu’il s’agisse de déclarations, d’images ou de vidéos. Une information vous fait douter ? N’hésitez pas à nous solliciter via notre formulaire, en cliquant sur le bandeau présent en tête de chaque article ».

2https://fr.internationalism.org/

3Dans son pays « totalitaire » existe un institut de sondage, pas plaisantin, mais usant des méthodes sondagières américaines aussi fiables que les nôtres, et qui indique si ça va ou pas. En Allemagne nazie, la Gestapo faisait régulièrement des enquêtes d’opinion discrètes et fiables pour connaître la véritable popularité du régime : elle resta haute avec les victoires contre la Pologne, la France, l’avancée en URSS... jusqu'à Stalingrad. En janvier 1943, avec le désastre de Stalingrad, la population perdit confiance dans le régime, malgré toute sa propagande. Ce qui pend au nez de Poutine et la manif patriotique du 9 avril ne pourra combler ma misère de la population si ça continue avec les embargos successifs.

4Le CCI est d'ailleurs l'un des rares à l'avoir compris en profondeur : » Surtout, en multipliant les provocations, la bourgeoisie américaine a fait tout son possible pour pousser Moscou dans une guerre perdue d’avance. Pour les États-Unis, l’essentiel est de saigner la Russie à blanc et d’avoir les mains libres pour briser les prétentions hégémoniques de la Chine, principale cible de la puissance américaine. Cette guerre permet aussi aux États-Unis d’endiguer et contrecarrer le grand projet impérialiste chinois des « routes de la soie ». Pour arriver à ses fins, la « grande démocratie » américaine n’a pas hésité à encourager une aventure militaire totalement irrationnelle et barbare, accroissant la déstabilisation mondiale et le chaos à proximité de l’Europe occidentale ».

6 « La bourgeoisie russe peut bien se présenter en « victime » de l’OTAN, Poutine n’a jamais hésité, face à l’échec de son offensive, à mener une épouvantable campagne de terre brûlée et de massacres, exterminant tout sur son passage, y compris les populations russophones qu’il était venu prétendument protéger ! ».

7The Time titre en première page : Hundreds of Russian nationals are now fighting alongside Ukrainians against Putin's regime . Mais je ne peux pas lire l'article payant.

8« C’est, d’ailleurs, ce que l’histoire nous a montré lorsque le prolétariat s’est soulevé, en 1917, en Russie puis en Allemagne, l’année suivante, mettant un terme à la guerre par un immense élan révolutionnaire ! ».

9Et le sergent recruteur Zelensky d'ajouter : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi pris la parole, via un message vidéo. «Le courage ukrainien a déjà uni l'ensemble du monde démocratique», a-t-il déclaré appelant l'Occident à imposer davantage de sanctions aux banques russes et à cesser d'acheter du pétrole russe. Comme me l'a soufflé un anonyme : L argent ira dans les poches des politiques corrompus. Zelenski est un très bon vendeur, il n a que faire de la paix. Il sait qu il sera avec Biden un des grands bénéficiaires de la guerre qu ils entretiennent et les européens les grands perdants.