PAGES PROLETARIENNES

jeudi 23 septembre 2021

Pourquoi Macron a baissé culotte sans être villipendé ?

 


Il me faut tout d'abord avouer que l'échec de la vente d'importants engins de guerre n'est pas quelque chose de douloureux pour un révolutionnaire prolétarien. Deuxième chose, la bourgeoisie française, indéniablement, s'est fait ridiculiser aux yeux du monde entier avec cet épisode de vente torpillée (sic) de sous-marins de technologie française.

Malgré des demandes de commissions d'enquête, parlementaires s'il vous plaît, par l'aile droite de la bourgeoisie, des rodomontades de Le Drian, un voyage aller-retour des ambassadeurs, l'ensemble du personnel politique et journalistique est resté le doigt sur la couture du pantalon. Comprnez : il y allait de l'union nationale, une sorte de solidarité mutique face au camouflet du grand frère américain. La France étant redevenue un simple vassal depuis le retour dans l'orbite de l'OTAN à 'époque du règne de Sarkozy. Même si le gouvernement macronien voulait péter plus haut qu'il a le cul, il a dû aller à Canossa. L'humiliation fût celle, sous couvert de « calmer les esprits », du commerçant qui vient de rouler son client quand celui-ci convient qu'il faut « maintenir la confiance ». Joe Biden et Emmanuel Macron ont annoncé des "engagements" pour rétablir une confiance durement éprouvée depuis une semaine entre les États-Unis et la France. Le président américain a dit espérer un "retour à la normale" après cet échange, alors que la France vient de perdre au profit des Américains et des Britanniques un contrat de plus de 50 milliards d'euros pour la fourniture de douze sous-marins à l'Australie. 

Il fallait sauver la mise par un double discours fier à bras, en particulier face à la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui avait défendu le « très loyal » ​président américain Joe Biden, indiquant ne pas comprendre du tout ​les critiques françaises et européennes.

Le roi Macron avait donc envoyé au front son féal Bruno Le Maire, pour « ouvrir les yeux » afin de vanter le mirage européen (dont se branle le prolétariat) et la fable de l'indépendance nationale :

« La première leçon qu’il faut tirer de cet épisode, c’est que l’Union européenne doit construire son indépendance stratégique. L’épisode afghan, l’épisode des sous-marins, montrent que nous ne pouvons plus compter sur les États-Unis d’Amérique pour garantir notre protection stratégique​, a-t-il déclaré sur Franceinfo.Les États-Unis n’ont plus qu’une seule préoccupation stratégique, la Chine, et contenir la montée en puissance de la Chine​. Autant l’ancien président Donald Trump que l’actuel Joe Biden estiment que leurs alliés […] doivent être dociles. Nous, nous estimons que nous devons être indépendants ».

Toutes les chaînes d'infaux ont fait passer le sujet en quatrième ou cinquième position dans le cortège

il s'est retrouvé à poil

des infaux, et, à part la mère Le Pen, Mélenchon et Zemmour, et un afficheur d'Eminence personne n'a moufté ni éclaté de rire1. La pantalonnade de Macron est du niveau de Montoire2, ou encore les accords de Munich...

Toute l'Europe a rigolé, et l'Allemagne, principal pion américain depuis 1946, a rajouté une couche à l'humiliation. Le général Eberhard Zorn, accompagné de l'amiral David L. Johnston, vice-chef des Forces de défense australiennes, le militaire s'est félicité de la signature d'une lettre d'intention pour un «Military Space Partnership» entre les deux pays. «L'Australie et l'Allemagne veulent approfondir le dialogue sur la sécurité et la situation spatiale».


La déculottée de Macron passa au second plan grâce au débat de ses deux principaux dénonciateurs

Le débat entre les deux marionnettes populistes Mélenchon et Zemmour a été suivi par énormément de personnes et surtout, en toute discrétion par les thuriféraires du pouvoir et la gauche en miettes antifascistes.

L'attraction moment, Zemmour, sert d'appât pour la prochaine présidentielle. Pourtant il ne s'est pas foulé avec son nouveau livre qui n'est qu'une compil de ses articles successifs dans le Figaro, où, outre son obsession migratoire (en partie fondée) il passe son temps à nous décrire ses mondanités, ses rencontres successives avec ces gens de l'élite, écrivains et divers paperassiers, qu'il conchie régulièrement alors qu'il appartient à ce même milieu. Pour cet égocentrique arriviste tout est bon pour faire parler de lui, surtout en faisant scandale, comme son soutien hideux aux violeurs DSK et Ramadan, fondé sur un mépris des femmes (fondé sur son complexe de  taille minuscule, 1M52, qui fait qu'il ne pose jamais aux côtés de Marion Maréchal debout, elle toisant le 1M73).

On doit noter qu'il peut se permettre des outrecuidances verbales parce qu'on sait qu'il est d'origine juive ; s'il était auvergnat il aurait été interdit d'antenne comme les vulgaires Soral et Dieudonné. Il n'est pas encore menacé de mort, mais Paris-Match a été chargé déjà de le décrédibiliser. Son idylle de 27 ans, qui pourrait être sa petite fille, placardée en première page du magazine comme en train de lui tailler une pipe en bord de mer, laquelle amante n'est autre qu'une jeune énarque bourgeoise qui est sa directrice de campagne, ont pour but d'exhiber un mode de vie loin de celui des « petits blancs racistes » qu'il est sensé représenter. Mais vu les capacités du petit homme cela ne sera probablement pas suffisant. On se rappelle qu'un autre empêcheur de tourner en rond, Coluche, avait reçu des menaces de mort et que certains pensent toujours que sa mort en moto ne fût pas accidentelle. Michel Noir fût éliminé de la course par un simple scandale, sorti au moment adéquat. La mort de Boulin n'a jamais été éclaircie. Certains pensent aussi que DSK a été piégé. Le comique grossier Bigard a décampé en vitesse...

Mélenchon lui est tombé dans les sondages de 17 à 7%, à cause de son soutien aux islamistes (participation à la manif contre l'islamophobie) et des positions jugées peu sérieuses au niveau de la gestion de l'Etat ; il n'a au demeurant pas d'électeurs ouvriers, ses électeurs sont profs et bobos. Il avait donc tout intérêt à obtenir un débat avec le diable Zemmour, nouvel Hitler pour toute la planète lénifiante de l'islamo-gauchisme et de la gauche BCBG, dont l'islamo-gauchiste de service du plateau décrète qu'il diffuse la haine, oubliant celle des tueurs islamistes et effaçant systématiquement toute problématique de l'immigration massive.

Dans l'ensemble la confrontation ne fût pas ennuyeuse. Mélenchon, mais à part ses envolées lyriques, fût à la peine, malgré ses interruptions et insultes, ponctuées d'anathèmes avec un Mélenchon parfois en difficulté et dont les tirades romantiques ne masquaient pas le vide. Il prenait péniblement des notes alors que Zemmour gardait la table lisse pour ses mains, et n'avait aucun trouble de mémoire. Mélenchon est nul en économie, que Zemmour maîtrise très bien. Zemmour a l'art des grimaces de collégien chaque fois qu'il ne peut répondre à son adversaire directement, sachant que le visuel est plus efficace pour l'impression sur l'ensemble du débat: il est celui "à qui on ne la fait pas", se moque du Lyssenko Hervé Le Bras comme des surveillants du débat, et il a raison sur ce point contre cette tour de contrôle étatique.

Quand Mélenchon s'est mise à ressortir le vieux discours gaucho-stalinien sur les inégalités en pays riche avec de rares grosses fortunes, Zemmour lui démontré chiffres à l'appui qu'en réalité le pays est industriellement et économiquement en chute libre, avec « un modèle social obèse », en particulier à cause de ce grand nombre de familles d'assistés, surtout immigrés, pour nous ressortir sa solution (nationale) : réduire la charge sociale et virer de France les délinquants.

Lorsque Mélenchon lui opposa que banditisme et trafic de drogue sont dûs à la misère (arguments à la Taubira) Zemmour lui répondit que c'était là mépriser les pauvres et ces milliers de musulmans qui sont honnêtes.

Tous les deux furent d'accord pour dénoncer la courbette de Macron à Biden et assurer que s'ils étaient au pouvoir ils feraient sortir immédiatement la France de cette prison US, l'OTAN.

Mélenchon se livra à de grandes envolées écologiennes, après avoir chanté les vertus de l'islam sur lequel Zemmour fût intraitable en faisant mouche à chaque fois contre le vieux politicien passé du trotskisme au stalinisme puis au service de Mitterrand.

Sur la question sociale Zemmour est franchement lamentable, même s'il a atténué son discours libéral (si proche des patrons), et ridicule lorsqu'il affirma que c'est la droite qui la première avait inventé le souci écologique, imaginant une réinventer « une écologie de droite ».

Questionnés sur le futur en 2050, l'un Mélénchon se lança dans une grande tirage utopico-écolo, irréaliste et imbécile contre le nucléaire quand Zemmour imagine une France « libanisée », débarrassée des juges omnipotents sauf si on se met à fonctionner sous la forme de référendums afin de laisser aux oubliettes le scandaleux traité de Lisbonne.

Mélenchon appela enfin à destituer le roi-président, et avec des arguments conseillistes, exigea des représentants élus et … révocables au cas où ils trahissent leurs mandants.

Au total, nos deux zigotos n'ont que des solutions nationales à apporter à la crise capitaliste, au démembrement de la classe ouvrière (disparue selon Méluche, remplacée par l'immigration selon Zemmour) ; quoiqu'ils aient reconnus tous deux que la classe ouvrière est actuellement la principale classe abstentionniste. Ce sont enfin des prophètes chevrotant d'un messianisme misérablement réformiste, où pour l'un la réinstauration des frontières sauverait la France quand pour l'autre les migrants symbolisent l'internationalisme « mondialisé » et cette invention décoloniale, la créolisation. Au total, sous le refus de "débattre avec l'extrême droite", la doxa dominante agite comme danger numéro un seulement l'alerte climatique, fait mine d'oublier la guerre et l'aliénation islamique.

Pas de quoi fouetter un sous-marin même de marque française.



NOTES


2La veille de cette capitulation, le 23 octobre 1940, à Hendayeprès de la frontière hispano-française, Hitler avait eu une entrevue avec le général Franco dans le but d’entraîner l'Espagne dans la guerre. Les courts échanges se déroulèrent dans la voiture personnelle du Führer, après une poignée de main échangée sur un quai de la gare de Montoire entre lui et Pétain. Aucun compte rendu officiel de ces débats ne fut publié, mais on sait que seul le principe de la collaboration fut établi sans qu'aucun engagement fût pris d'aucune part.