PAGES PROLETARIENNES

lundi 12 avril 2021

MISERE DE L'ULTRA-GAUCHE PORTUGAISE

 


ou le remake pieux et piteux de l'économisme


« Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique ».

GeorgesNavel


Contre toutes les variétés de cette variante cultivée de l'anarchisme que représente désormais le « Conseillisme » porté par foison d'intellectuels déclassés ou mal classés, je dois dire que la relecture du « Que faire ? » (sans oublier « Douze années » comme introduction) de Lénine dont on a dit pis que pendre, voire dénigré historiquement plus longtemps que ne le sera l'AstraZeneca, me fait du bien, et Lénine demeure pour moi un des génies de la perspective socialiste et communiste.

Lénine a convenu finalement, sous le feu de la « chicanerie » de Plékhanov, pinaillage qui n'était pas infondé, que le parti n'apporte pas la conscience de l'extérieur (« ma formulation n'était pas très adroite ou pas très précise » - comme il le rectifie dix ans après dans le recueil « Douze années »). Mais il faut bien convenir que, de l'intérieur, et plus largement à l'extérieur, le parti contribue bien à « développer la conscience ». La plupart des réflexions approfondies en faveur des classes exploitées ne sont plus apportées par les philosophes au XIXème siècle puis au début du XX ème, mais par des organisations ou partis « de classe ».

Je connais une bande de modernistes et autres communisateurs qui se sont formés sans risque à la lecture et prise de connaissance des textes les plus frappants du parti bordiguiste, de RI puis du CCI, tout en feignant y être arrivés « par eux-mêmes », mais, pour ensuite par après les dénigrer, gage de leur « indépendance d'esprit » et cache-sexe de leur nouvelle soumission à l'ordre dominant et diminuant.

Pourquoi faudrait-il dénier le rôle de la propagande, la nécessite de diffuser l'idée révolutionnaire ? Dans le cloître ou la mosquée l'idée révolutionnaire, tombant du ciel ou de la lecture de quelque saint livre, viendrait guider ou dévoyer le croyant vers le péché communiste ? Oui l'idée révolutionnaire a bel et bien été diffusée par les cercles, même anarchistes et les partis socialistes. Tous les petits rigolos qu'on classait post 68 dans la catégorie ultra-gauche, en tant que spécialistes de l'anti-léninisme venant d'un vieux courant historique de type gauchiste mais très confus, ne voudront jamais reconnaître un quelconque tribut aux partis révolutionnaires (« organisés », houlala!) du début du XX e siècle, ni


reconnaître que, toujours hors de cette nommée ultra-gauche, ils doivent à peu près tout du restant de leur radicalité aux deux courants principaux de cette époque, le bordiguisme et le CCI. Deux courants qui ne sont pas morts par contre l'idéologie anarcho-ouvriériste du dit Conseillisme est bien kaput. Déjà un peu après les débuts du mai 68, je fus interloqué par l'apparition du slogan « tout le pouvoir aux Conseils ouvriers ». Quésaco ? par la suite j'ai su d'où il provenait et je l'ai fredonné moi aussi un temps de militance. Les ouvriers étaient déjà minoritaires dans la classe ouvrière ! Quelques mois plus tard j'allais être embauché dans une entreprise nationalisée qui avait déjà la forme d'une pyramide à l'envers : deux tiers de ronds de cuir pour un tiers seulement d'ouvriers en bleu !

Mais franchement cela ne veut plus rien dire comme le slogan du PSU de jadis « Pouvoir ouvrier », comme les formes bâtardes de soi-disant gestion ouvrière, la fable de l'autogestion ou la corporative nationalisation. Le mouvement des Conseils apparus au moment de la révolution de 1917 était conçu comme succédant aux syndicats, mais il en gardait la caractéristique tout en croyant que ce nouveau syndicalisme amélioré aurait vocation à diriger la société tout entière au niveau du « pouvoir » c'est à dire d'un nouvel Etat, que le stalinisme a représenté finalement. Toute forme sociale de la lutte à telle ou telle époque n'a qu'un caractère provisoire, c'est ce que Lénine avait compris. Néanmoins on lui a reproché (anars et conseillistes) d'avoir flingué cette aspiration au pouvoir des « ouvriers organisés en tant qu'ouvriers », c'est à dire surtout une minorité de la population et des ouvriers surtout des centres industriels. Ce n'est donc pas tant le parti qui « a pris le pouvoir » que les Conseils ouvriers ou Soviets qui ont été incapables de l'assumer ou même de le prendre réellement. Car le pouvoir fut-il nouveau, ne peut fonctionner comme un comité de grève ou une fédération syndicale. Contrairement à ce que le CCI a pu prétendre, les Conseils ouvriers ne sont pas « la forme enfin trouvée » de la dictature du prolétariat ; on n'en sait rien, tout est à recommencer en tenant compte des changements dans une classe ouvrière plus diversifiée, plus cols blancs, plus éparpillée, et le fait qu'elle ne peut gouverner seule avec d'immenses masses de la population ni bourgeoises ni prolétariennes...

Ces dernières années en France et dans le monde, on a assisté et on assiste régulièrement à toute une série de révoltes sans tête, clairsemées, sectionnées, sans réel projet d'ensemble, sans vision autre que corporative, syndicaliste, racialistes, islamo-gauchistes et j'en passe. En grande partie par IGNORANCE et absence de conscience matérialiste. On a parfois dit depuis 30 ans que le mouvement ouvrier était retombé au niveau où il était à la fin du XIX ème siècle. On ne croyait pas si bien dire ! Avec cette nuance à l'époque, les partis prolétariens combattaient d'abord l'ignorance !

« Malgré la scission de 1903 à 1907, c'est notre parti qui a fourni au public le plus de renseignements sur sa situation intérieure (cf.liste des congrès). Malgré la scission, c'est notre Parti qui a, le premier, avant tous les autres, utilisé l'éphémère éclaircie de liberté pour introduire dans ses rangs la structure démocratique idéale d'une organisation ouverte dotée d'un système électif et d'un système de représentation aux congrès proportionnel à l'effectif des membres du parti (…) Bien entendu ce succès provient essentiellement du fait que la classe ouvrière, dont l'élite a créé la social-démocratie, se distingue de toutes les autres classes de la société capitaliste, en vertu de causes économiques objectives, par son aptitude supérieure à l'organisation » (Préface au recueil : 12 années de travail).

Il y a le positif donc dans la création des embryons de parti, mais il y a aussi les douleurs de l'enfantement :

« Il est indubitable enfin que les militants actuels du mouvement ouvrier russe actuel doivent rompre avec de nombreuses traditions de cercles, doivent oublier et rejeter mille mesquineries inhérentes à la vie et à la cuisine des cercles, afin de consacrer leurs forces à l'accomplissement des tâches actuelles de la social-démocratie. Seule l'affluence d'éléments prolétariens dans le Parti peut, en liaison avec une activité de masse ouverte, déraciner complètement toutes les traces de la mentalité des cercles, héritées du passé et étrangères aux tâches du moment (…) Les cercles, c'est à dire de tout petits groupes étroits, fermés, fondés presque toujours sur des liens d'amitié personnelle, étaient une étape nécessaire du développement du socialisme et du mouvement ouvrier en Russie ». (…) Beaucoup n'étaient que du vent et sont aujourd'hui tombés dans l'oubli, mais ils voulaient alors se battre pour démontrer leur droit à l'existence » (cf. « Douze années »).

Dans ce recueil apparaît un souci qui n'a pas été vraiment analysé par les historiens ni les militants chevronnés du léninisme : Lénine se prononce pour la « neutralité » des syndicats, qui doivent cependant rester proches des partis socialistes ; c'est à dire, à mon sens qu'il ne conçoit pas déjà la possibilité d'une prise du pouvoir ou de la gestion de la société par des syndicats « améliorés », ce que furent au fond les fameux Conseils ouvriers, contrairement au bluff conseilliste que le CCI a tendu à propager lui aussi1.

Inutile ici d'épiloguer face aux irresponsables rebelles anarchistes du tout ou rien et de la croyance au passage à une société sans Etat sans transition, comme si on décidait de détruire l'Etat de Macron en croyant ainsi résoudre plus vite la pandémie.

Un autre constat, que j'ai fait avec mon éditeur dernièrement, il y a eu après 68, et aussi un peu partout dans le monde, une intronisation de la contestation, sorte de sarabande politique où tout est désiré sauf le pouvoir où il est bien plus bandant d'entretenir une confortable sinécure de la surenchère ; ce qui est finalement la nature et la fonction de la gauche bourgeoise : aujourd'hui même en plaidant être victime de la décomposition sociale, voire des ouvriers racistes.

On ne compte plus les groupes gauchistes ou ultra-gauchistes qui ont disparu et ce n'est pas grave du tout. Idem pour les sites animés par un ou deux individus et qui se font passer pour des groupes2.


Je ne vais pas revenir ici aujourd'hui sur les diverses interprétations ou confusions concernant le terme ultra-gauche, qui manifestent au mieux une ignorance caractérisée, au pire une volonté de nuire au véritable courant historique anti-parlementaire, avec sa « gauche » néo-bolchevique et sa droite conseilliste...3. Je ne vais pas non plus me pencher sur les nombreux individus qui font profession de Conseillismes (au pluriel) et vivotent dans la haine de tout parti.

LES CONSEILLISTES DE SONT PAS LES PAYEURS

Mélange hideux d'individualisme bobo et de flagornerie, Radio Vosstanie4, noyée au milieu de tant de ces « radios libres » pour fans de salles de rap étroites, était au départ une expérience intéressante de la part de quelqu'un de sincèrement révolté, revenu des mensonges anarchistes et soucieux de diffuser à la fois une respectable connaissance livresque du véritable mouvement révolutionnaire, avec une prétention à organiser, ce que les médias totalitaires étouffent, des débats entre gens d'en bas et cercles désireux de trouver les moyens de réellement combattre cette société

Rebelles à la mode

pourrie. L'idée d'émettre par radio ne risquait-elle pas d'ouvrir une audience plus large aux vrais révolutionnaires, non pas cette noria de gauchistes miteux, petits soldats des idéologie dominantes, que cette presse et cette diffusion par tracts qui font ringards à l'heure du portable et de l'inculture politique générale ? Cette idée de "radio radicale" comme si la radio était un instrument nouveau fait penser à ces radicaux du 19ème qui pensait que jeter une bombe faciliterait la révolution.

En général à l'origine de la haine anti-parti il y a les rois, les dictateurs, les patrons et les syndicats, toute cette engeance qui ne supporte pas de voir remise en cause les autorités « personnelles ». C'est classique et historique. Pour tout dire, cette haine est la voie royale au gourou. Celui-ci n'a besoin de personne pour décider, c'est lui qui décide, c'est lui qui décide aussi s'il est une organisation ou pas. On glose beaucoup sur l'expansion délétère de l'individualisme au XX ème siècle (même les pires individualistes), mais il n'aime jamais tant se cacher que derrière une présumée organisation. Exemple. Prenons tout de suite la présentation de cette web-radio il y a quelques années :

« Vosstanie est une web-radio, animée par un groupe politique révolutionnaire classiste se réclamant de la Gauche communiste (libertaire / anti-autoritaire), ainsi que des conseils ouvriers.

Son but est la lutte pour l’abolition du capitalisme sous toutes ses formes (régulée ou nationale, à visage humain ou participatif etc.), la loi de la valeur, le salariat ou tout autre système d’exploitation, soumission du travail au capital ou de l’homme/femme par l’homme/femme.

Elle combat toutes les formes de hiérarchies humaines basées sur la science, le sexe, la couleur de la peau, le diplôme ou le mandat « révélé » ou politique bourgeois. Mais aussi les conséquences de l’informalité organisationnelle qui débouche sur le tribalisme politique et ses hiérarchies cachées fussent-elle « libertaire ». Elle revendique l’unicité de l’espèce humaine et lutte pour l’abolition des nations, frontières, drapeaux, classes ».

J'ai eu l'occasion de les inviter chez moi une paire de fois, mais ils n'ont pas la reconnaissance du ventre. Outre le fait qu'il leur est impossible d'être même un embryon d'organisation – c'est une librairie à auteurs surtout portugais, « petite structure théorique ultra-spécialisée autour de textes » (pour le parodier) – et un parloir à bla-bla taillé sur mesure, la mentalité est la même que celle de l'aventurier Bakounine :

« Là où les organisations prolétariennes fonctionnent à travers des organes centraux élus, rendant des comptes, la hiérarchie compliquée de Bakounine n'était redevable devant per­sonne d'autre que lui-même. Là où les organisations prolétariennes, même lorsqu'elles doivent agir dans la clan­destinité, sont fondamentalement ouver­tes à leurs camarades, Bakounine traite les membres de niveau « moyen » de son organisation comme de simples fan­tassins qu'on manipule à volonté, et qui sont inconscients des buts qu'ils servent réellement »5.

Ne connaissant véritablement que dalle au fonctionnement minima d'une véritable organisation, notre journaliste anarchiste considère toute tentative d'organiser l'activité révolutionnaire de façon centralisée comme suspecte : le seul centralisme qu'il ima­gine est la hiérarchie bureaucratique des organisations gauchistes et la dérive du CCI, qui n'a jamais vraiment compris ni dénoncé la haine de la hiérarchie en milieu ouvrier. La remise en cause de la hiérarchie comme souci premier des révoltés de la classe d'en bas est relativement négligée6 et apporte de l'eau au moulin des flibustiers des radios « radicales », pourtant les marins russes flinguent leurs officiers au tout début comme les communards ont fusillé des généraux.

Mais sur le fond, la question de la transition, c'est le CCI qui est à l'avant-garde de l'approche la plus approfondie et la plus cohérente comme programme d'avenir, même si les organismes de type conseils ouvriers porteront un nom moins... corporatif !

« - L'Etat de la période de transition, ou semi-Etat, qui surgit inévitablement après le renversement de la bourgeoisie, a une fonction essentiellement conservatrice de garant de la cohésion de la société, au sein de laquelle il existe encore des antagonismes de classes . Ainsi il n’est pas l’émanation du prolétariat et, de ce fait, ne peut constituer l'instrument de la marche en avant vers le communisme, ce rôle continuant de revenir en exclusivité à la classe ouvrière organisée en conseils ouvriers et à son parti d'avant-garde. De plus, dans les périodes de reflux de la lutte de classe, cet Etat tend à exprimer pleinement sa nature réactionnaire intrinsèque contre les intérêts de la révolution ;

- C'est la raison pour laquelle, l'identification des conseils ouvriers avec l'Etat ne peut que conduire à la perte de l'autonomie de classe du prolétariat ;

- De même, l'identification du parti avec l'Etat ne peut que le conduire à la corruption de sa fonction d’avant garde politique du prolétariat en devenant le gestionnaire de cet Etat. C'est une telle situation concernant le parti bolchevique qui l'a conduit à prendre l'initiative de la répression de Kronstadt, une tragédie pour le prolétariat, et à progressivement incarner la contre-révolution montante7.

De l'anarchisme à l'anarchisme...

Dans la description de son parcours notre journaliste vossstanique, il nous étale ses lectures, d'auteurs aussi peu intéressants que ledit Barrot ou l'insipide Rubel, lesquels individus ont bénéficié, le premier des lumières « bordiguistes » lorsqu'il était morveux en politique et Rubel avec son Marx anarchiste reniait ce que lui avait appris la GCF lorsqu'il était jeune militant pas encore devenu un employé nounours de Gallimard. La prise de conscience de classe par la lecture je n'y crois pas un instant, la fabrique d'un itinéraire bcbg par un bobo déclassé, sans doute. Des anars léninistes non plus, même les plus organisés sont formatés pour la contestation éternelle et creuse. Ensuite il n'a pas été pris au sérieux ni par le CCI (où il passé voir une ou deux RP comme un voleur) ni n'a été pris au sérieux par les anciens militants dont moi. Il ne fonctionne de toute façon que par l'insulte, le CCI : « orga complètement léniniste, paranoïaque et quasi complotiste ». Plus infamant croit le gus : « y a pas d'ouvriers au sens sociologique chez eux et c'est même pas une critique ouvriériste que je fais mais y a que des profs et des cadres de la fonction publique comme dans toutes les scissions genre Perspective Internationaliste ».

C'est en effet une idéologie ouvriériste, mais pire dirais-je, populiste portugaise ! Malgré tout le respect que j'ai pour le peuple portugais, fier et arrogant parfois, il n'a jamais produit de grandes lumières marxistes tout en étant la contrée de travailleurs très internationaux, mais plus fidèles que les autres en Europe à la patrie d'origine. L'anarchiste n'est jamais loin du stalinien. Qu'est-ce que sa fiche que dans les cercles des débuts il y ait peu d'ouvriers ? Qu'est-ce que vient foutre la profession de mon compagnon de lutte politique sur le terrain ? J'ai milité et combattu avec des camarades cadres, ingénieurs et professeurs pour qui j'ai gardé estime et admiration. Bien sûr hors de l'organisation, chacun retrouve naturellement son clan de classe. Seule notre politique de parti faisait rompre toute différence et éliminait ce mépris entre classes d'origines différentes et stratifiées.

Suit ensuite un raisonnement de kleptomane :

« Pour le programme, les positions n'appartiennent à personne ! On pourrait penser qu'on a nettoyé ce programme de son « scientisme », son « catastrophisme », son « léninisme » mais ce sont simplement les positions de la gauche Germano-hollandaise systématisée et re-contextualisée. Dont le CCI a été l'héritier un moment au début de sa structuration, avant de basculer dans le lénino-débilisme. Nous pensons que le léninisme est une idéologie de la bourgeoisie c'est à dire élitiste, autoritaire qui ne change rien aux rapports de domination au sens large ».

Si si les positions appartiennent à des courants précis. Notre homme de radio portugais est l'exemple du pillard professionnel qui s'empare du trésor et de la synthèse d'un courant qui ne se réclame pas d'un seul courant mais justement de la diversité d'expériences du mouvement révolutionnaire prolétarien, et dont il est totalement incapable de saisir la méthode marxiste. Et je lui interdis d'insulter la mémoire de Lénine comme de Robespierre.

Le bourgeois c'est lui avec ses prétentions livresques, sa lâcheté (distribuer des tracts c'est trop dangereux), son copinage avec quelques érudits portugais, les Charles Reeve et autres Joao Bernardo (ex petit chef arrogant de Combate), bonnes plumes certes mais bobos intellectuels imbus d'eux-mêmes et qui imaginent la classe ouvrière comme une cohorte de saints en voie de rédemption.

Journaliste bénévole, il est le petit gourou qui trône mais ne sera jamais Léon Zitrone. La vision paranoïaque de tout processus organisationnel, il avoue qu'elle l'habite avec ce « nous » prétentieux qui laisse penser qu'il est le chef de quelque chose, au moins de sa femme et d'un paumé qui passait par là :

« Nous sommes très critiques d'un type de militantisme, déjà nous souhaitons pas créer une orga, tu comprends, une de plus ! Qui veut grossir. Tu sais « L'orga » qui se nourrie (sic, et c'est bourré de fautes) de militants pour les dévorer »8.

Un peu plus loin, il avoue le contraire :

« S'il y a bien quelque chose qu'il faut reprendre c'est une critique globale, totale unitaire du monde... et en finir avec ce bouffe énergies que sont les luttes parcellaires. C'est donc une organisation unitaire de combat de classe qu'il faut arriver à émailler ».

Apparemment il utilise un mot contre-indiqué dont il ne connait pas le sens. Emailler = parer une surface de couleurs vives et variées ! Comme le coq portugais réchappé du feu, c'est bon pour les touristes. Lui, petit coq paysan passe son temps à pinailler contre tout regroupement de la classe ouvrière et même des couches intermédiaires de plus en plus opprimées.

En somme, notre portugais de service radio exprime bien l'aliénation anarchiste générée par la culture, multiculturaliste dominante et le droit « citoyen » de dire n'importe quoi et surtout de favoriser l'isolement et la dépression « personnelle », mais « démocratique », autrement dit le minable nihilisme anarchiste.



           Bordiga nous a fait la déclaration suivante...



NOTES:

1 « Le pré-État des Conseils.Le système des conseils qui, dans la situation post-insurrectionnelle, devra assumer la transition structurelle (mise en place de nouveaux rapports de production, élimination de toute hiérarchie dans la production, refus de toute forme mercantile, etc.) et superstructurelle (élimination de toute hiérarchie héritée de l'État bourgeois, de toute la bureaucratie, refus de toute idéologie héritée de la formation sociale antérieure, etc.) est le même système des Conseils que celui qui, avant la révolution, était l'organisation révolutionnaire qui a renversé la bourgeoisie et son État ». Cf.L'État dans la période de transition au communisme (I) (débat dans le milieu révolutionnaire) | Courant Communiste International (internationalism.org) . D'abord cela ne pourra plus s'appeler « système des conseils », pas plus que « comité de citoyens » (cf. 89), mais portera forcément une autre qualification, deuxio ce ne sont pas les Conseils russes qui ont renversé l'Etat, mais le comité révolutionnaire de Trotsky, mais ce n'est pas un reproche de ma part. Tertio les Conseils n'ont pratiquement jamais eu le pouvoir et tendaient à végéter dans les conceptions fédéralistes.

2Fragments de la gauche radicale en fournit une liste impressionnante abondée des divers gauchismes et anarchismes, des crottes de mouche pour le prolétariat. Je regrette toutefois la fin de la Bataille socialiste, qui a produit un dernier article génial contre l'islamo-gauchisme, terme inusité par tous les péteux, dont le CCI, de peur sans doute de passer pour un allié de la mère Le Pen. Il reste tout de même un grand nombre de références aux groupes du passé puisque son concepteur continue de cotiser à la plateforme. Fragments d'Histoire sur la gauche radicale | Archives et sources sur la gauche extraparlementaire (wordpress.com)

3Cf. ce tissu d'insanités avec un historique déglingué de l'ultra-gauche : De l'ultra-gauche à la communisation - Chroniques critiques (zones-subversives.com) *

4...VOSSTANIE... qui veut dire en russe « insurrection », super radical comme un jet de pavé !

6 Dans une polémique avec un groupe russe (GPRC), le CCI se montre incapable de vraiment répondre aux remarques pertinentes et plus dans le présent du groupe russe. « Et justement, le poids de la hiérarchie sur le cerveau des vivants ne peut être combattu en dehors de la lutte pour l’abolition des classes et ne pourra disparaître totalement qu’avec l’instauration d’une société communiste. En effet, la division du travail n’est pas une caractéristique en propre des sociétés de classe. Elle a existé dans les sociétés de communisme primitif et elle existera dans la société communiste évoluée. Ce n’est pas la division du travail qui engendre la hiérarchie, par contre la société de classe imprime à la division du travail son caractère hiérarchisé, en tant que moyen de division des exploités et de domination sur la société. Le problème de la contribution du GPRC c'est justement que, polarisée sur les questions de hiérarchie prises en soi, en dehors de toute considération d’antagonisme entre les classes, elle se situe tout à fait en dehors du champ du combat politique ». (Cf. L'intervention du CCI dans le milieu internationaliste en Russie : réponse à la contribution du GPRC (août 2005). Bien sûr que si c'est la division du travail qui engendre la hiérarchie !

7Article d'octobre 2004.

8OU par ailleurs, une remarque digne de son père putatif révisionniste Barrot, pervers et hâbleur : « En ce qui nous concerne nous refusons le parti et l'avant-gardisme. Mais si l'ultra-gauche idéologique et morte à culpabilisé son intervention dans les années 70-90, c'est qu'elle se sentait extérieure à la classe en lutte, elle a produit un discours légitimant son extériorité, pour les plus honnête paradoxalement ils sont revenus à l 'idéologie de leur classe, le léninisme, idéologie de la petite bourgeoisie autoritaire (Voir le CCI) ».