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mardi 23 février 2021

L'ISLAMOPHOBIE dévoilée par L'ISLAMO-GAUCHISME

(le drame de l'arroseur arrosé)

Le combat politique se déroule souvent, on l'oublie toujours, sur des questions de vocabulaire doublé de morale invasive. Il y a souvent utilisation abusive de l'amalgame pour tenter soit de ridiculiser l'adversaire soit de s'éviter une longue démonstration peu probante. L'amalgame est abusif mais parfois il a du bon. Le mot agglomérat conviendrait sans doute mieux à la collusion des barbouzes islamistes et des imberbes parlementaires « insoumis ».

Il y a la scène politique gouvernementale avec ses priorités idéologiques électorales et ses figurants en opposition. Il y a la confrontation sourde et sinueuse entre prétendus défenseurs des opprimés (diversifiés désormais par la grâce médiatique des opposants multiculturalistes gauchistes, Askolovitch, Cohen, Plenel, Blanchard et Pleurnichard) et la masse des prolétaires de toutes races considérés comme des chiffres à sondage. Ces défenseurs des opprimés migrants me font penser à ces esclavagistes qui ne supportaient pas qu'on médise en ville sur leurs colonisés ou ces pieds noirs qui ne supportaient pas qu'on dise pis que pendre de l'Algérie. C'est l'ordinaire du mépris. On défend l'esclave sous les sunlights mais par après, celui-ci n'est plus choyé, seul derrière son camion poubelle ou sous les vapeurs étouffantes de la blanchisserie. Après « travail, famille, patrie ; je vous hais » , j'en envie de dire à mon tour « antiracistes je vous hais ». C'est sous les auspices de la morale bourgeoise que la masse des bobos parvenus prétend gouverner son monde. Ils sont tous devenus ingénieurs, professeurs ou pisse-copie dans la presse, et lors de l'anniversaire du petit dernier, la maman, toujours aide-soignante, est seule dans un coin du séjour son verre à la main, on l'a saluée au passage, mais on ne tient conversation qu'entre gens cultivés.

Que Blanquer et une certaine Frédérique Vidal aient été commissionnés par Badinguet II pour dénoncer les ravages de l'islamo-gauchisme « à l'université » (pas à l'usine ni à l'école?) est assez singulier ; que nous importe à nous prolétaires que des sectes trotskistes et islamistes, minoritaires et excitées, fassent leur publicité dans une des principales antichambres du chômage ? La confraternité entre fachos-islamistes et stalinos-gauchistes n'a pas attendu la stigmatisation ministérielle pour nous gonfler. Encore les deux ministres eussent-ils dénoncé de façon préliminaire le capitalo-libétalisme, nous eussions eu envie de compatir à l'unisson, voire nous réjouir. Or Blanquer et Vidal n'ont jeté leur pavé ministériel dans la mare islamo-gauchiste que pour préparer d'avance la campagne électorale typiquement macroniste : un coup à gauche, un coup à droite, un coup en direction du prétendu électorat Le Pen (des chiffres), un coup en direction de la gauche bourgeoise (la reine des bobos parisiens dit craindre un dualisme final angoissant Macron/Le Pen) ; aussi le dandy superficiel Pascal Blanchard, patron du marketing anticolonialiste, a-t-il été promu à l'étude pour attribuer des noms de rue à des tirailleurs sénégalais morts pour la patrie1, quand Omar Sy vient vanter à la télévision « La peau de chagrin » de Balzac. Le multiculturalisme ricain colonisateur se veut désormais encultivé. Quoique je ne reprocherai jamais à Omar Sy de montrer aux gamins qu'on peut lire entièrement un livre.

La saillie ministérielle a été néanmoins un coup de maître, provoquant pour une durée indéterminée des enculages de mouches universitaires illimités. On assiste depuis lors dans le landerneau parisien à toutes les pleurnicheries et menaces picrocholines des habituels serviteurs de la médiacratie, Demorand, Plenel, Blanchard, JM Aplati et tutti quanti2. On nous refait le coup de la vieille opposition droite/gauche, et surtout le gouvernement est suspecté de se coucher devant la droite et surtout l'extrême droite : il leur fait de dangereuses concessions pour se faire réélire !

Sauf que le gouvernement gouverne, et que si les oppositions vertueuses étaient à sa place, elles procèderaient de manière inverse mais similaire. Gouverner c'est diaboliser. Mitterrand reste l'exemple phare : alors qu'il avait gouverné avec Pétain, n'a-t-il pas assis son règne sur la stigmatisation d'un personnage falot  et lâche qui s'en réclamait sans remords ?

La stigmatisation non pas de l'islam mais de l'islamisme est certes tardive - une partie du personnel macroniste vient de la gauche nunuche - mais peut servir de bouc-émissaire pour faire oublier par exemple, entre autres, que la « réforme » des retraites reste sous la table et atténuer l'incurie dans la gestion de la pandémie.

L'islamisme est réellement devenu un réel danger de fossilisation de la pensée rationnelle, de nocivité au milieu de la classe ouvrière, une démission politique, avec une différence de traitement habile et interclassiste de la part du gouvernement. Lui s'adresse à la population en général, terrain fluide où rien ne peut changer et où chacun peut croire à telle ou telle sornette religieuse ou politique (ou les deux). Par contre l'islamisme est vraiment un danger mais surtout pour le prolétariat, et sur ce plan le gouvernement n'y changera rien et s'en voudrait d'en modifier le confusionnisme. Le séparatisme au niveau national est une truie sans importance, par contre le séparatisme religieux dans le cadre du travail (prières autorisées et autres clowneries) comme l'expansion des habits obscurantistes dans les quartiers prolétaires nuisent au mode de vie et d'échange dans les classes « d'en bas »3.

Or, rien n'est jamais perdu en politique, surtout en termes de vocabulaire. Les termes si choquant, décrits comme non scientifiques par le marais islamo-gauchiste qui sont eux en effet scienfico-islamistes - sont venus mettre à bas, d'un coup d'un seul (un peu grâce à l'officialisation gouvernementale) une variante de la théorie fille de l'antifascisme, l'antiracisme. Car là est le fondement (d'ailleurs totalement interclassiste d'une théorie d'apparence humanitaire...bourgeoise) et commun aux sectes gauchistes, aux journalistes gauchistes parvenus dans les médias dominants et aux sectes islamistes. C'est l'antiracisme oecuménique des divers bobos militants qui avait créé le concept sinueux et collant d'islamophobie. Mais voilà que, contre toute attente, la collusion des faux contraires – gauchistes et islamistes (certes « ennemis du système » comme dirait Bourseiller) qui ne sont que des cartels de sectaires avides de pouvoir – a fini par être mise à poil au grand jour et son invention du terme islamophobie détruite par une autre invention plus efficace encore : l'islamo-gauchisme.

Tout allait bien lorsque le système laissait dire que les « radicaux islamistes » allaient de pair avec « nos fachos », mais cela va mal quand en vérité il s'avère qu'ils sont des amis pour l'extrême gauche. Le NPA avait déjà commencé à se tirer une balle dans le pied en présentant une candidate voilée. Je n'ai pas oublié non plus qu'à Paris au début des années 2000 les gauchistes défilaient avec des cortèges de barbus et voilées qui hurlaient « mort aux juifs », quelle honte je ressentais ! Rien n'a changé, il y a une pérennité de l'idéologie souteneuse du gauchisme. Hier ils soutenaient les pires futures dictateurs des libérations nationales, comme aujourd'hui ils compatissent au nationalisme musulman, et se font les chantres de l'anti-colonialisme disparu alors que le colonialisme a pris une autre forme (qu'ils se gardent de dénoncer, voir Macron l'africain...). Mais comme ils sont aussi les rois de l'antifascisme alors que le fascisme a disparu depuis belle lurette et que des formes autoritaires de ce type ne sont pas prêtes de se reproduire sans guerre mondiale à l'horizon, leur islamophilie a fini par paraître suspecte comme leur faux internationalisme qui ne sert que l'immigration massive bordélique (en faveur d'une nouvelle classe révolutionnaire quoique musulmane), et fait passer l'éventuelle résurrection communiste pour un complot altermondialiste ou une fable d'utopistes irresponsables hors de la réalité d'un système qui fait eau de toutes parts4.

La force de l'antiracisme reposait sur le fait qu'il se veut morale. Or la morale en politique ne peut être qu'hypocrisie. Elle n'a pas sa place dans le rapport de forces entre les classes. Elle est en général l'assise spirituelle des forces dominantes. Or, les gauchistes surtout trotskistes, il suffit de voir la réussite en termes de carrière des « parvenus socialistes », méprisent la classe ouvrière « blanche et raciste », qui « n'existe plus », et qui, comme le disent de pertinents commentateurs de la droite, ou simplement observateurs lucides, comme Goldanel (lire son très bon billet)5, la classe révoltée c'est désormais les musulmans (avec la croyance qu'ils vont voter pour les diverses sectes de la gauche émiétée rose, rouge, ou verte). Malheureusement le combat électoral islamophilique de ces sectes ne rabat pas plus les prolétaires musulmans vers les élections bourgeoises qu'ils n'ont gardé l'ancienne masse franco-française qui naguère votait encore pour les mystificateurs de la gauche du capital.

Les ravages de l'islamo-gauchisme ou les ratages des complicités électorales

L'amalgame a parfois du bon ai-je dit d'entrée, mais il ne faut pas en abuser. C'était le marxisme

Blanchard croit avoir trouvé 
comment moquer l'amalgame
destructeur.

bêbête du stalinisme, c'est encore celui de la gauche bourgeoise et de ses petits porteurs de valises gauchistes, à la moindre désobéissance à la leçon de morale antifa et antiraciste, vous serez automatiquement amalgamé « facho », sans que votre inquisiteur n'ait à s'abaisser à raisonner. On ne peut se satisfaire éternellement du quolibet comme argumentaire, dixit le « judéo-bolchevisme », le « social-fascisme », etc. Il s'en invente à chaque époque. Cela participe de la fabrique politique et cela est pris souvent au second degré comme une forme de combat humoristique, ce qui est d'ailleurs le cas de l'islamo-gauchisme et ce pourquoi il a vaincu l'islamophobie.

C'est Libération, en 2016, qui avait très bien vu que l'amalgame


islamophobie n'allait pas courir longtemps des jours heureux6 :

« Aux accusations d'islamophobie répond ainsi le procès en islamo-gauchisme – les deux termes vont souvent de pair dans les débats ».

Mais aujourd'hui ils ne vont plus de pair. L'islamo-gauchisme est venu ramener à plus de modestie les fabricants du terme à vocation totalitaire ; Edwy Plenel, qui est un grand scientifique avait déjà conseillé à l'époque qu'il fallait se contenter d'assurer que le terme « n'a pas en tout cas (sic) d'assise scientifique ». Manque de pot cette « injure policée » a maintenant en tout cas (resic) une assise gouvernementale ! Je considère avec intérêt en général les travaux de Taguieff mais il n'est pas mon bréviaire de table de nuit. Qu'il s'arroge en être l'inventeur je m'en tape. J'utilise les termes depuis plusieurs années car j'ai pour habitude de confectionner moi-même mes « injures policées », et mes lecteurs apprécient. Cet article d'il y a cinq ans confirme à mon sens « en tout cas » que l'islamo-gauchisme n'est ni un lubie d'anti-gauchiste primaire ni une invention des fachos mais un ressourcement de l'idéologie tiersmondiste misérabiliste et si méprisante de leurs grands-pères guérilleros des champs ou du boul'Mich:

« L’argument historique d’un parti trotskiste britannique. Pour justifier l'emploi du terme, une référence historique revient régulièrement : un article rédigé en 1994 par Chris Harman, leader du Socialist Workers Party (SWP), le parti trotskiste britannique, intitulé «Le Prophète et le prolétariat» . Cette longue réflexion sur la nature de l'islamisme et l'état des luttes sociales de l'époque conclut que la gauche a commis deux erreurs : la première est d'avoir considéré les islamistes comme «fascistes», la seconde de les avoir imaginés «progressistes». Il faudrait par conséquent que la gauche s'adresse aux convaincus de l'islamisme pour les ramener dans son giron, conclut-il. La position est plus nuancée qu'un simple appel à s'allier aux islamistes – c'est pourtant cette idée qui demeurera. Autre exemple convoqué : le lancement, au début des années 2000 en Grande-Bretagne, du Parti du respect, fondé par l'ancien travailliste George Galloway avec, notamment, l'universitaire Salma Yaqoob. Mais aussi, plus ancien, le pablisme, un mouvement trotskiste allié au FLN lors de la guerre d'Algérie – une ligne politique plus communément appelée «tiers-mondisme». Autrement dit, si l'islamo-gauchisme n'est pas un courant politique auto-défini, certains estiment qu'il existe et peut être désigné ainsi ».

Les principaux concernés par le méchant amalgame se sont soudain rapetissés. Les mandarins ont lamentablement pétitionné pour non pas dialoguer – on porte atteinte à leur mandarinat ! – mais pour faire éjecter la ministre, manière de débattre très stalinienne ! Ils ne peuvent renier les origines de « leur morale » !


Le NPA lui se fait encore plus petit et adopte le type de raisonnement typique de l'amalgame, plus c'est bref mieux ça passe auprès des jeunes bobos qu'ils font danser dans la rue, parler d'islamogauchisme c'est du fascisme ! Cachez ce sein que je ne saurais voir!

« À un moment où l'extrême droite et l'État brandissent de concert l'«islamogauchisme» en faisant de toute personne affirmant une position antiraciste une alliée de l'islamisme, où le gouvernement criminalise une partie de sa population par l'adoption de la loi sur le séparatisme, ce même gouvernement confirme, par le pouvoir de sa préfecture, son positionnement politique favorable à l'extrême droite en l'autorisant à défiler ».

Pour la secte néo-stalinienne Lutte ouvrière l’ “islamo-gauchisme” est une invention, mais comme toujours LO laisse la porte ouverte à toute interprétation :

« L’objectif de cette déclaration et de la campagne autour est de faire taire les oppositions. Critiquer les mesures sécuritaires, la loi sur le séparatisme ou bien encore la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, dénoncer la campagne antimusulmans serait, selon le gouvernement, faire le jeu des islamistes. Et les mêmes politiciens qui hurlent à l’islamo-gauchisme n’hésitent pas à faire de la récupération politique odieuse en spéculant sur l’émotion créée par l’assassinat de Samuel Paty ».

Le principal critique officiel du marais trotsko-gauchiste le CCI n'a jamais utilisé jusqu'ici l'expression, de peur de paraître concéder aux fachos ? Pourtant l'idée est bien effleurée, mais sous-estimée en juin 2012 :

« De la même façon, l’idéologie djihadiste n’est que la fille de l’idéologie officielle des Etats arabes qui sont depuis longtemps anti-sionistes et en perpétuel état de guerre avec Israël, une façon de tenter de détourner la colère des masses de leurs propre pratiques dictatoriales et corrompues. “L’Islam radical” a aussi ses apologistes “révolutionnaires” : Galloway , le SWP  et d’autres fractions gauchistes, dont la réponse à la dernière atrocité du Djihad est aussi : “je ne suis pas d’accord avec leurs méthodes, mais….” parce qu’ils partagent la même conception que les Etats-Unis et le sionisme sont l’ennemi impérialiste numéro 1 et voient le Hezbollah, le Hamas et les djihadistes irakiens ou afghans comme des expressions de “l’anti-impérialisme”. 7»



Le CCI serait-il un groupe très vieux, presque 55 ans, prenant seulement de la valeur iconographique ?





Vu sur Rakuten. A l'origine, au bas du Boul'Mich chez Maspéro vous pouviez acquérir la revue pour 4 ou 5 balles. Comme quoi des revues marginales, au contenu toujours percutant, peuvent prendre au moins une valeur pour collectionneur. Comme je possède la collection complète, je sens que je vais m'enrichir. Mais ce n'est pas mon genre, probablement que je remettrai l'ensemble de mes gains en soutien à Juan, le pape de "Révolution ou guerre", qui fut probablement le meilleur militant ouvrier de terrain du CCI. Ne sera-ce pas la preuve que je suis devenu un "social-traïtre"?



NOTES

1Les ouvrages de Pascal Blanchard ont fait l'objet de nombreuses critiques, certains historiens lui reprochant de donner une image réductrice, voire militante du passé colonial, d'autres dénoncent un double profil d'historien et de co-directeur d'agence qui relèverait d'une « conception publicitaire de l'histoire ».Fin 2020, il est chargé par Nadia Hai, ministre déléguée à la Ville de conduire un comité scientifique paritaire comprenant 18 personnes au total, des historiens dont Pascal Ory, des responsables associatifs (Aïssata Seck, de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage), mais aussi les écrivains Leïla Slimani et David Diop, l'actrice Rachel Khan ou la journaliste Isabelle Giordano. Ce comité doit établir un recueil de noms de 400 à 500 fiches biographiques concernant des personnalités «qui ont contribué à notre Histoire mais n'ont pas encore trouvé leur place dans notre mémoire collective», mis à dispositions des collectivités territoriales en vue de renouveler les noms de rues ou d'établissements publics. Il devait être rendu public en janvier 2021...

2Deux des papes de l'islamophilie règnent depuis une dizaine d'années sur les deux principaux sanctuaires de la gauche bcbg – L'Obs et Le Monde – les complices haineux Gresh et Aslolovitch : Claude Askolovitch, les musulmans et l'islamophobie, par Alain Gresh (Les blogs du Diplo, 7 octobre 2013) (mondediplo.net)

3Me promenant un dimanche à Suresnes avec une compagne vêtue d'une longue robe avec un beau décoletté, nous fûmes interloqués de voir une mémère arabe stopper devant nous et la dévisager avec un air courroucé de la tête aux pieds (sexagénaire comme elle mais pas sexy). Quitte à paraître identitaires, on s'est dit : « tiens on n'est plus France » !

5Goldnadel: «l’islamogauchisme existe et je le rencontre tous les jours» (lefigaro.fr) ; quand bien même il se fait l'avocat de génération identitaire, il est excellent dans le déshabillage de la flagornerie gauchiste et ne les lâche jamais.

ouah même le journal plutôt mastoc et répétitif!