PAGES PROLETARIENNES

lundi 21 décembre 2020

LA PANDEMIE C'EST UNE GUERRE MONDIALE



(revue de presse des alertes à la révolution)
« La guerre (de 1914) la plus comique que j'aie jamais vécue ». Général Hoffmann
« Les mouvements des troupes dépendaient au plus haut point du ravitaillement. Les conditions de celui-ci étaient aussi défavorables que possible, par suite de l'état indescriptible des chemins et du mauvais temps. La grande route de Cracovie à Varsovie était, elle-même, défoncée jusqu'à hauteur du genou. Un pied de boue la recouvrait. Les travaux nécessaires à la réfection et à la mise en état des chemins étaient énormes, et les moyens en jeu considérables. Les troupes et les compagnies de travailleurs étaient infatigables et firent beaucoup. Lorsque nous nous repliâmes, dans la seconde quinzaine d'octobre, les routes avaient un tout autre aspect. Nous avions travaillé dans le sens du progrès de la civilisation. » Erich Ludendorff (Mémoires de guerre)

Le déroulement de la gestion capitaliste de la pandémie fait penser à celui de la guerre de 14 : atermoiements, absence de coordination, acharnement à trouver des solutions nationales. Comme durant la guerre on nous dénombre chaque jour le nombre des morts et des contaminés. La manne financière qui s'est abattue dans l'urgence un peu partout, mais pas partout, pour calmer les populations, fait manifestement penser aussi à l'approvisionnement dans l'affolement du front russe de 1914 à 1917. 1800 transports alliés avaient débarqué 5 475 000 tonnes de matériel destiné aux armées russes. La faim reste l'arme des révolutions. Cette soudaine générosité dans la pandémie guerrière n'allait cependant pas empêcher un début de révolution mondiale. Le désir de paix fût la cause immédiate de la révolution

Fraternisation russes et allemands

bolchevique que l'approvisionnement dans l'urgence n'avait pas pu étancher. Le désir de mettre fin à la pandémie apparaît plus complexe mais pas moins subversif. La covid 19 apparaît à bien des égards une nouvelle chance pour la révolution mondiale, pas nationale ni régionale, plus que comparable avec un début de guerre mondiale. Pourquoi ? Parce que plus cruciale est l'alternative. La guerre mondiale n'affectait pas directement la division en classes et ne sous-entendait pas la destruction de l'humanité. La pandémie si.

Bourgeois comme prolétaires, président ou peigne-zizi, on peut tous en crever. Et les prolétaires plus que les autres. Que les bourgeois feignent de ne pas s'en rendre compte nous importe peu. Par contre les classes intermédiaires, la petite bourgeoisie commerçante et entrepreneuriale, celle des bureaux, fonctionnaires intellos et flics comme racailles, elles s'en rendent compte : paupérisation, chute sociale, violence étatique, décisions erratiques et irrationnelles, etc. Cette prise de conscience est fondamentale pour venir renforcer le prolétariat encore considéré comme secondaire.

L'indifférence de la bourgeoisie et du prolétariat à l'explosion de la dette fait cependant penser à la période qui avait suivi la signature des traités de paix fin 1918 où il n'y avait plus d'unités combattantes. On s'observait. La dette inflationniste dormante c'est comme la paix de 18, du provisoire.

UNE DESAGREGATION DE L'INTERIEUR DU CAPITALISME (CCI)

Un rapport d'orga (hou l'horrible chose partidaire, direz-vous) du mois d'octobre dernier, explicite mieux encore ma notion d'implosion du capitalisme :

« … la pandémie actuelle ne cédera pas la place à une quelconque régénération des forces productives de l'humanité au sein de la société existante, mais nous oblige au contraire à entrevoir l’inéluctabilité de l'effondrement de la société humaine dans son ensemble si le capitalisme mondial n'est pas renversé dans sa totalité. Le recours aux méthodes médiévales de quarantaine en réponse à Covid, alors que le capitalisme a développé les moyens scientifiques, technologiques et sociaux pour comprendre, prévenir et contenir l'éruption des fléaux (mais est incapable de les déployer), témoigne de l'impasse dans laquelle se trouve une société qui "pourrit sur pied" et qui est de plus en plus incapable d'utiliser les forces productives qu'elle a mises en mouvement »1.

L'orga ajoute un autre argument qui fait penser à la livraison de tonnes de matériel au front russe, l'amélioration épidémiologie promise n'est pas recherche humanitaire mais course au profit « médical », quoique sous couvert de gratuité (la bourgeoisie est prête à se ruiner pour sauver son système de mort) :

« Ce développement de l'incompétence sociale croissante de l'État bourgeois est lié à des décennies de réduction du "salaire social", en particulier des services de santé. Mais le mépris croissant pour la santé publique ne peut s'expliquer pleinement que dans le cadre de la phase de décomposition qui favorise les réactions irresponsables et à court terme d'une grande partie de la classe dirigeante ».

Pour l'orga et son rapport c'est une illustration de plus à, non plus, simple décomposition mais à l'agonie du capitalisme. Problème simplement gestionnaire ou le capitalisme prouverait son incompétence ? Je ne suis pas sûr qu'une société en route vers le communisme y parviendrait mieux en l'état actuel des connaissances2. Avant de traiter par après d'autres annotations de ce rapport, je vais surtout développer le constat suivant très pertinent :

« Le confinement de masse décrété par les États impérialistes s'accompagne certes aujourd'hui de la présence accrue de la militarisation (sic! bien vu) dans la vie quotidienne et de son utilisation pour lancer des exhortations guerrières. Mais l’immobilisation forcée de la population est motivée dans une large mesure par la crainte ressentie par l'État face à la menace de désordre social à une époque où la classe ouvrière, bien que tranquille, reste invaincue ».

Ce rapport va tout à fait dans le sens du résumé de wikipédia de l'état (catastrophique) des lieux avec les détails évidents3. Et, fait étonnant, l'alerte est aussi faire par la presse bourgeoise intelligente:

Le Monde : Coronavirus : le confinement provoque une crise sociale mondiale

« Quelque 22 millions de chômeurs supplémentaires aux Etats-Unis en un mois, des banques alimentaires débordées à travers le monde… Le coût humain du confinement est déjà important. Et cela devrait aussi se traduire par une hausse de la mortalité, même une fois la pandémie vaincue ».

Un Site libéral : « Le choc pandémique de la Covid-19 met en évidence les failles du système économique globalisé, il affaiblit encore les rouages déjà grinçants du consensus social. Sa violence jette un éclairage cru sur l’incapacité des marchés internationaux à s’autoréguler, la permanence des conflits interétatiques, la dégradation des services publics essentiels et les inégalités sociétales de revenu, de patrimoine et de pouvoir des citoyens »4

Le Figaro : Covid-19 : la crise sanitaire a «accentué les inégalités sociales»

« L'épidémie a surtout touché des populations vivant dans des logements exigus situés dans des

Distribution pertes humaines  14-18

villes denses, selon une enquête nationale de l'Inserm. La plupart de ces personnes, toujours selon l'enquête, habitent dans des villes denses en population, ce qui multiplie les risques d'être contaminé. À noter que plus d'une personne sur dix a vécu le confinement
 dans un petit espace. Parmi elles, 20% des professions dites «essentielles» durant cette période (personnel de nettoyage, caissières, aides à domicile, ouvriers du bâtiment...) ». (…) 10 millions de pauvres en France alertent le Secours Catholique. 

715 000 emplois perdus au premier semestre 2020 selon l’INSEE. La crise sociale est là avec la kyrielle d’annonces de plans sociaux qui concernent plus de 30 000 emplois. Ce ne sont que des prémices tant le système d’aides tous azimuts freine les défaillances d’entreprises qui devraient rythmer 2021. La question sociale va devoir prendre toute sa place dans l’économie et la finance ».

Un site bobo-écolo :« Il y a 5 ans, le changement climatique était un phénomène scientifique. Grâce à l’Accord de Paris, il est devenu un risque systémique pesant sur la stabilité financière mondiale et pris en compte comme tel par des investisseurs de plus en plus nombreux. C’est ce qu’on appelle la "matérialisation" d’un risque ESG, E pour Environnement, S pour Social, ou G pour Gouvernance. Elle dope la prise en compte d’autres facteurs que les seuls profits financiers. Mais si la finance verte est un champ en pleine expansion, l’émergence d’une finance sociale dont la vocation serait de considérer les risques de désagrégation sociale comme une menace systémique pour l’économie mondiale est encore loin. Et pourtant !

Fin 2019, la colère grondait dans de nombreux pays, dont la France aux prises avec les gilets jaunes et les grèves sur la réforme des retraites. La pandémie et ses mesures de confinements ont paralysé un temps ces mouvements sociaux plus ou moins violents. Mais les manifestations qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes en plein confinement contre la loi Sécurité Globale... »5. Suivi d'un beau titre :

TEMPÊTE COVID : DE LA CRISE SANITAIRE À LA CRISE SOCIALE MONDIALE

« Des pertes d'emplois massives, des banques alimentaires débordées, des citoyens ultra-précaires... Le Covid-19 a des conséquences sociales désastreuses. Au niveau mondial, l'ONU craint une rechute de 71 millions de personnes dans l'extrême pauvreté cette année, la première augmentation depuis 1998. La crise sanitaire pourrait amplifier des révoltes partout dans le monde »6

ANTONIO-GUTERRES NOUVEAU LENINE ?

"Même si le nouveau Coronavirus affecte chaque personne et communauté, il ne le fait pas de façon très égale". C'est le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui l'affirme. D'un point de vue sanitaire d'abord, les plus pauvres sont touchés de plein fouet par le Covid-19. La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) estime que les individus appartenant au cinquième de la population ayant les revenus les plus faibles ont une fois et demie plus de risques de développer un cas grave de Covid-19. L’exposition à la contamination est aussi plus élevée pour ceux qui vivent dans des conditions précaires, dans des logements surpeuplés notamment.

Et les conséquences indirectes de la crise sanitaire pourraient être encore plus douloureuses. Avec la crise économique liée au Covid, le Secours populaire a enregistré une hausse de 45 % de la fréquentation. Étudiants privés de petits boulots, familles monoparentales, intérimaires ou autoentrepreneurs sont les "nouveaux visages de la pauvreté", note une enquête du Parisien. Au niveau mondial, l’ONU s’attend à une rechute de 71 millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020, soit la première augmentation dans le monde depuis 1998.

Un risque de révoltes

Face à cette dramatique situation, les risques d’émeutes explosent. Au Liban, l'accident chimique qui s'est produit sur le port le 4 août dernier associé à la crise sanitaire, a amplifié la contestation sociale. L'État, en faillite, qualifié de corrompu par de nombreux habitants, jugé responsable de l'explosion est également pointé du doigt pour sa mauvaise gestion du Covid-19. Et la contestation monte dans d'autres pays. En Italie par exemple, pendant le confinement, le ministre de la Cohésion sociale, Giuseppe Provenzano craignait alors que "les préoccupations minant de nombreuses couches de la population, concernant leur santé, leurs revenus ou l’avenir, ne se transforment en colère et en haine si la crise se prolonge". 

D’autant qu’avant même le Covid-19, le monde entier connaissait une recrudescence des contestations sociales. "Il est probable que l’impact économique du Covid-19 amplifie les tensions en faisant grimper le chômage, en creusant les inégalités et en détériorant les conditions de travail. Cela se traduira par une aliénation des systèmes politiques et une augmentation de l’agitation sociale. Nous nous trouvons à un moment critique", prévient dans Euractiv Steve Killelea, fondateur de l’institut pour l’économie et la paix »7

De la pandémie à un autre monde ?

L'expertise universitaire y va aussi de sa plume angoissée : « Jour d’après », « Monde d’après », « Penser demain » : la plupart des médias, y compris celui-ci, ont exprimé les idées de lecteurs, intellectuels et citoyens qui, en temps de confinement, ont témoigné leur envie de rompre avec certains modèles économiques et sociaux. Cette tendance rejoint ici les nombreux mouvements sociaux qui interpellent régulièrement les acteurs dominants. Contrairement à celles et ceux qui, comme Margaret Thatcher, imposent l’idée qu’« il n’y a pas d’alternative », ils affirment qu’« un autre monde est possible », pour reprendre le slogan du Forum social mondial.

Les citoyens descendus dans les rues au cours de la dernière décennie rejoignant des mouvements comme Occupy ou Nuit debout, réclament des gouvernements plus compétents et moins corrompus, moins de pouvoir aux élites, plus de démocratie, de justice sociale et de dignité. Des revendications plus pertinentes encore au cœur de cette crise.

Pour nombre d’intellectuels engagés et d’économistes hétérodoxes, comme Thomas Piketty ou Dominique Méda, la pandémie a montré les limites d’un système économique qui produit un tel niveau d’inégalités. Les syndicats du secteur comme les associations pointent les dommages causés par les politiques d’austérité dans le secteur de la santé et du soin aux personnes âgées.

Après des années d’austérité dans les services publics, les États semblent dépenser sans compter pour pallier les effets de la pandémie et limiter la crise économique et sociale. Plusieurs gouvernements plaident pour une relocalisation de la production des « biens essentiels ».

Les champions des coupes budgétaires dans les hôpitaux publics participent désormais aux applaudissements quotidiens pour soutenir les infirmières et les médecins. Angela Merkel, Emmanuel Macron et Boris Johnson ont tous déclaré qu’ils considéraient l’État-providence et les hôpitaux publics comme des éléments essentiels de l’identité nationale de leur pays »8.

En réalité toutes les fractions politiques petites bourgeoises dénoncent avec justesse la faillite, pas encore l'agonie, du système capitaliste, aussi bien voire mieux que toute minorité maximaliste (vraiment communiste), n'ont que des programmes vides, Picketty n'est qu'une variante d'un retour au programme de reconstruction des chapelles staliniennes, et la mafia écolo est du pareil au même, une seule solution mais nationale ! La secte PCF se joint au choeur des lamentations en critiquant l'ancienne mère patrie du « socialisme réel » : « Contagion. La pandémie accélère la crise sociale en Russie » (Huma du 8 Avril 2020). Et d'invoquer les mannes gaullo-staliniennes de feu Thorez : « 

Le virage libéral a touché le secteur de la santé. Ni confinement généralisé, ni totale liberté, la Russie se trouve dans un entre-deux. D’ailleurs, c’est aux autorités locales de fixer les termes du confinement et les mesures les plus adaptées dans leur région ».

Or tout retour en arrière, façon reconstruction post-45, c'est du pipeau. Le capitalisme n'est plus simplement malade il est en effet agonisant quand le PCF et affiliés veulent ressortir Staline de son tombeau. Bande rigolos et variétés de populistes impuissants. La pandémie c'est comme la guerre, on en appelle à la « solidarité nationale » mais l'égalité face à la maladie n'existe pas. La gratuité du vaccin gomme le fait que tous ne sont pas exposés pareillement « au front » même si le général en chef s'est pris une balle perdue.

Revenons au rapport de l'orga. Il note que le capitalisme est frappé de plein fouet à deux de ses plus importants centres : USA et GB : « ...ces deux pays étaient des symboles de la stabilité relative et de la force du capitalisme mondial ; aujourd'hui, la triste performance de leurs bourgeoisies montre qu'ils sont plutôt devenus des phares de l'irrationalité et du désordre ». Tout cela est juste, mais très généralisé même la Chine flageole désormais et on ne sait pas tout sur la catastrophe industrielle ni ses aboutissants inévitables. L'orga a la même vision erronée du populisme que les gauchistes, il n'est vu que comme simple manipulation de la bourgeoisie et produit de ses élites :

« Alors que le populisme fait appel aux illusions xénophobes et petites-bourgeoises d'une population mécontente qui est temporairement désorientée par l'absence de résurgence prolétarienne, il ressort clairement de la crise sanitaire actuelle que le programme - ou l'anti-programme - du populisme s'est développé au sein de la bourgeoisie et de l'État lui-même, et n'est pas le résultat du prétendu dérèglement psychologique des populations en général ».

Le populisme, qui a produit les Trump et Johnson comme les gilets jaunes, est l'expression de la réaction petite bourgeoise à la crise générale du capitalisme, qui ne se résout pas à supporter l'odeur du cadavre. C'est une réaction plutôt positive, ni annonce du fascisme renaissant ni solution crédible au plan national. La « population mécontente » n'est pas désorientée « par l'absence de résurgence prolétarienne », car d'une part le prolétariat n'existe pas pour ces gens-là, et d'autre part ils sont tétanisés et révoltés justement par l'incurie de l'Etat capitaliste, mais sans la solution prolétarienne puisque celle-ci n'apparaît nulle part comme concurrente ou alternative au capitalisme moribond.

Quant aux « illusions xénophobes » de la population mécontente c'est évacuer à la manière du bourgeois gauchiste donneur de leçon d'antiracisme. Le problème des migrants comme phénomène inflationniste qui ne requiert plus l'innocente solidarité internationaliste comme naguère (sans nier le drame de cette situation et son insolvabilité dans le monde actuel) l'orga le reconnaît paradoxalement pourtant comme un réel problème plus dû à la décomposition capitaliste qu'au racisme :

« … dans la période de décomposition, la tendance tend à se renverser ou à revenir au cœur du capitalisme, vers ses centres vitaux - comme la propagation du terrorisme, l'afflux massif de réfugiés et de migrants, le chômage de masse, la destruction de l'environnement et maintenant les épidémies mortelles en Europe et en Amérique. La situation actuelle, où le pays capitaliste le plus fort du monde a le plus souffert de la pandémie, confirme cette tendance ».

De façon classique et historique dans les conceptions « archéomarxistes »9 du courant la révolution commencera dans les pays centraux. Faux, comme en 14-18, elle a déjà commencé dans les « maillons faibles » et pas pour plus de « démocratie écolo » ou une justice ou « sécurité globale ». Prenons simplement le Chili, après le Liban :

« Face à l'accélération de la contagion et à la difficulté de faire respecter les restrictions, le gouvernement s'est résolu mercredi à décréter des mesures de confinement obligatoire pour l'ensemble de la ville, ainsi que pour le port de San Antonio et sa voisine Viña del Mar, station balnéaire réputée. «Le Covid nous a donné raison, une santé de qualité pour tous!», proclame une des nombreuses banderoles qui témoignent, à l'image des édifices publics vandalisés, de la profonde crise sociale qui a secoué le Chili depuis octobre. A côté de Santiago, le grand port du centre du pays a été au coeur de la mobilisation, souvent violente, pour dénoncer les inégalités économiques et la déconnexion de l'élite politique de la réalité quotidienne de nombreux Chiliens. «La fronde sociale nous a donné un coup d'arrêt en freinant la venue des touristes. Et maintenant, on est dans une situation désespérée», constate Daniela Olivares, une habitante de la colline Alegre.

Dans le centre, les places Victoria ou Sotomayor ainsi que les principales artères commerciales sont restées actives malgré l'arrivée du virus avec de nombreux vendeurs ambulants, tout comme les


marchés où se vendent les traditionnelles fritures de poisson. «Pour la grande majorité de la
population, ne pas sortir, c'est ne pas manger», reconnaissait mardi Jorge Sharp, le maire de la ville. Le gouvernement du président Sebastian Piñera a annoncé des aides et des paniers alimentaires pour les plus pauvres. Mais pour beaucoup, l'initiative est tardive et insuffisante. Aux premiers jours du confinement rendu obligatoire mi-mai pour les sept millions d'habitants de Santiago, des émeutes de la faim avaient secoué les quartiers les plus pauvres »10.

Aux lâches, aux cuistres pleutres, aux traîtres, aux inconscients qui croient que les confinements successifs vont effrayer au risque de la propagation du virus et paralyser le prolétariat, je réponds par le cri des Canuts du 22 novembre 1831 :

« Vivre libres en travaillant ou mourir en combattant ! »



NOTES

1Rapport sur la pandémie Covid-19 et la période de décomposition capitaliste | Courant Communiste International (internationalism.org)

2« c'est la gestion - ou plutôt la mauvaise gestion croissante - des effets de cette crise qui a changé et qui est un élément clé des catastrophes présentes et futures qui caractérisent la période spécifique de décomposition ». (cf. leur rapport). Pour autant comme je l'ai déjà remarqué, le capitalisme est coincé dans une gestion nationale de la pandémie, c'est à dire qu'il ne peut pas faire autrement (et n'est pas critiquable même du point de vue internationaliste), car il n'existe pas d'Etat unique mondial ni de mise en commun des ressAources et remèdes comme seule une société mondiale communiste pourrait nous gérer nous, l'humanité !

5Laquelle, menée par la gauche bourgeoise, a fait pourtnat pchit ! LA CRISE SOCIALE OUVERTE PAR LA PANDÉMIE DÉMONTRE LA "MATÉRIALITÉ" DES RISQUES SOCIAUX, [Édito] La crise sociale ouverte par la pandémie démontre la "matérialité" des risques sociaux (novethic.fr)

9Dite aussi fossilisation par la noria moderniste et bobo « orthodoxe », l'archéologie marxiste ressurgit de son embaumement avec d'étranges joues roses, et j'en profite pour vous renvoyer au seul dernier courant trotskiste estimable à la veille de la « libération capitaliste », qui vous explique l'indifférence des archéiomarxistes grecs à la question nationale , cf Les trotskystes grecs pendant la seconde guerre Mondiale Les trotskystes grecs pendant la seconde guerre Mondiale (openedition.org)