PAGES PROLETARIENNES

samedi 21 novembre 2020

Un vaccin enfin trouvé contre le capitalisme

 


"La dialectique
il faut la retourner pour découvrir le noyau rationnel sous l’enveloppe mystique » Marx (1873)

 « La révision de la « forme » du matérialisme d’Engels, la révision de ses principes de philosophie naturelle, n’a rien de « révisionniste » au sens consacré du mot ; le marxisme l’exige au contraire ». Lénine, Oeuvres, T.14 p. 261)

Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, Chapitre V. Œuvres, tome 14, p. 261-262.




Marx et Engels ont montré que l’histoire du monde humain n’est pas statique, ni même cyclique, mais est un mouvement en avant, qui peut être expliqué et, dans une certaine mesure, prédit (Manifeste communiste). Cette histoire ne peut être comprise sans tenir compte de la nécessité pour l’animal humain de se fournir les moyens de l’existence par le travail (la production) dans le contexte de relations sociales particulières. Marx a démêlé un problème non résolu de l’économie politique classique, à savoir l’origine de la richesse sous le capitalisme, en l’attachant à la différence (plus-value) entre le travail accompli par un ouvrier et le travail nécessaire pour fournir ses moyens d’existence. Engels peut être associé à cette percée. Ils n'ont pas inventé la lutte de classes qui existait malgré et eux et après eux, mais dans leurs nombreux échanges épistoliers ils ont fait dépendre la fin de l'histoire d'un parti politique, d'un engagement au service et au nom d'une classe. En cela ils sont inoubliables, indépendamment du fait que la bourgeoisie a enfanté une floppée de « dénonciateurs » du marxisme, et indépendamment du fait que la bourgeoisie elle-même, depuis sa fondation comme classe, sait qu'une classe sans parti et sans « parti-pris » est inexistante. L'histoire du marxisme comme arme du prolétariat n'est pas un fleuve tranquille, pas spécialement dans la confrontation politique externe mais surtout en interne. Examinons rapidement les débuts d'un vrai divorce.

« A mon étonnement, je vois aujourd'hui dans le Vorwaerts un extrait de mon introduction reproduit à mon insu, et arrangé de telle façon que j'y apparais comme un paisible adorateur de la légalité à tout prix. Aussi, désirerais-je d'autant plus que l'introduction paraisse sans coupure dans la Neue Zeit, afin que cette impression honteuse soit effacée. Je dirai très nettement à [Wilhelm] Liebknecht mon opinion à ce sujet, ainsi qu'à ceux, quels qu'ils soient, qui lui ont donné cette occasion de dénaturer mon opinion et qui plus est sans m’en avoir informé en aucune manière. ».

On comprend la colère de Friedrich Engels découvrant, un beau jour de 1895, quatre mois avant sa mort, que son introduction à une nouvelle édition de  Les luttes de classes en France, co-écrite certainement avec Marx en 1850, avait été publiée, caviardée, par ses présumés jeunes successeurs Bernstein et Kautsky d’une façon qui donnait l’impression que le vieux révolutionnaire était devenu un partisan d’une voie pacifique vers le socialisme.

Cette saine colère n'empêcha pas Bernstein de faire part à son confrère Kautsky, un an après la disparition de l'alter-ego de Marx, d'une réflexion sibylline qui n'est pas, à mon humble avis, à mettre simplement au compte d'une simple révision pacifiste et bourgeoise :

« Pratiquement, nous ne formons qu’un parti radical ; nous ne faisons que ce que font tous les partis bourgeois radicaux, si ce n’est que nous le dissimulons sous un langage entièrement disproportionné à nos actions et à nos moyens. »

Réflexion plus pertinente qu'elle n'en a l'air. Qu'est-ce qu'elle signifie ? Elle est d'abord bien sûr une marque de l'opportunisme qui érige l'impatience en principe, comme l'anarchiste traditionnel ou même le conseilliste maximaliste de nos jours ; la révolution barricadière se faisant attendre, ne suffisait-il plus d'affirmer franchement que le mouvement socialiste faisait partie intégrante et intégrée de la société bourgeoise ? Bernstein n'est même pas méchant, il est lucide. Cette réflexion est en même temps la prise de conscience que le parti social-démocrate, à la longue vie parlementaire, s'est encroûté ; il garde un langage révolutionnaire mais avec un électorat ouvrier très important, paisiblement syndiqué, mais sous l'apparence de « parti radical » (c'est à dire dans l'acception de l'époque, de secte) ce langage ne se traduit dans la réalité que par une pratique réformiste, un électoralisme à tous crins, etc. Ce n'est pas un hasard si Bernstein confie sa trouvaille à Kautsky, sponsorisé « pape du marxisme », alors que lui aussi a amorcé une révision perso qu'il ne révèlera qu'au moment de la tentative de révolution allemande en 19181.

Il en est ainsi parce qu'on aborde une autre phase de la vie du capitalisme qui va déboucher une dizaine d'années à peine plus tard sur l'alternative guerre ou révolution ? Il en est ainsi aussi parce que une longévité exceptionnelle : 5 ans, sans compter les 102 années qui nous séparent de sa trahison en 1918 jusqu'aux années 2000 où il s'effondre vraiment laissant la place à un nouveau petit « parti radical », Die Linke, radicalement gauchiste réac. Retour à l'envoyeur sans les qualités de l'original2.

Un seul homme va être capable de répondre à cette dégénérescence réformiste de la social-démocratie, et vous avez déjà aperçu son nom dans ma première note. On dira que le futur premier chef de l'Etat de la République soviétique avait du flair, mais pas que. On dira aussi qu'il plongeait à son tour dans un maximalisme anarchiste, voire qu'il allait finir lui aussi à la Kautsky comme un conservateur du système. Je pense qu'il a fini comme Lénine mais en homme malade et diminué contre une volonté et une intelligence politique extraordinaire.

Depuis des années j'ai habitué mes lecteurs à considérer, et à identifier comme « maximalistes » les derniers résidus du mouvement révolutionnaire issu des sixties, abandonnant le qualificatif d'ultra-gauche, qui servait à nous délimiter (mais péjorativement) des gauchismes. Ce terme s'imposait, bien qu'il ait servi à qualifier un courant parlementaire et réformiste du parti socialiste italien en 1919, car notre grande Rosa Luxemburg avait lancé l'exergue à la « lutte finale » : « désormais il n'y a plus que le PROGRAMME MAXIMUM ». Je revendique toujours ce terme, mais en découvrant le débat entre « l'enfant terrible du parti » Boukharine3 sur la question de la disparition ou pas du PROGRAMME MINIMUM, je me dis qu'il faut éviter d'être rigide en toute question. Lénine sait bien que c'est le programme maximum qui est à l'ordre du jour, mais ses explications nuancées portant sur la période charnière ou dite transitoire après la révolution, qui plus est commençant dans un seul pays, sont des mises en garde sur l'impossibilité de réaliser immédiatement le dit MAXIMUM.

« Passons de la partie générale ou théorique du programme au programme minimum. Nous rencontrons tout de suite ici la proposition « très radicale » en apparence et dénuée de fondement des camarades N. Boukharine et V. Smirnov tendant à écarter complètement le programme minimum. La division en programme maximum et en programme minimum est, disent-ils, « périmée », à quoi peut-elle servir puisqu'il s'agit du passage au socialisme. Pas de programme minimum, tout de suite un programme de mesures préparant le passage au socialisme. Telle est la thèse de ces deux camarades, qui pourtant ne sont pas décidés, pour une raison ou pour une autre, à proposer un projet qui y correspondrait (bien que la mise à l'ordre du jour du prochain congrès de la révision du programme du parti les obligeât absolument à dresser un tel projet). Il est possible que les auteurs de cette proposition «radicale» en apparence soient eux-mêmes restés dans l'indécision... Quoi qu'il en soit, il faut examiner leur opinion »4.

« Ne chante pas victoire avant, mais après la bataille. »

Qu'il suffise ici de citer longuement Lénine pour comprendre une problématique qui est la nôtre aujourd'hui, et en pleine pandémie, et qui nous donne notre « voie » (plus avec le même programme, voir par après) à nous prolétaires non organisés ou faiblement organisés :

« Nous allons à la bataille, c'est-à-dire que nous luttons pour conquérir le pouvoir politique pour notre parti. Ce pouvoir serait la dictature du prolétariat et de la paysannerie pauvre. En prenant ce pouvoir, non seulement nous ne craignons pas de dépasser les limites du régime bourgeois, mais, au contraire, nous disons clairement, franchement, à haute et intelligible voix, que nous dépasserons ces limites, que nous marcherons sans crainte vers le socialisme et que notre chemin passe par la république des Soviets, par la nationalisation des banques et des cartels, par le contrôle ouvrier, par l'obligation générale du travail, par la nationalisation de la terre, par la confiscation du matériel des propriétaires fonciers, etc., etc. En ce sens nous avons établi un programme des mesures préparant le passage au socialisme.

Mais nous ne devons pas chanter victoire avant la bataille, nous ne devons pas rejeter le programme minimum, car ce serait pure fanfaronnade : nous ne voulons rien « exiger de la bourgeoisie », mais réaliser nous-mêmes, nous ne voulons pas nous occuper des détails dans le cadre du régime bourgeois. Ce serait pure fanfaronnade, car il faut d'abord conquérir le pouvoir, et nous ne l'avons pas encore conquis. Il faut d'abord réaliser en fait les mesures qui préparent le passage au socialisme, conduire notre révolution à la victoire de la révolution socialiste mondiale, après quoi, «après la bataille» nous pourrons et nous devrons rejeter le programme minimum, désormais superflu.

 Il est possible, il est probable, il est même incontestable qu'ici non plus nous ne pourrons pas éviter les « types mixtes » de transition ; par exemple, nous ne pourrons ni nationaliser d'un coup, ni même soumettre à un véritable contrôle ouvrier les petites exploitations qui emploient un ou deux ouvriers salariés. Leur rôle sera insignifiant ; elles se trouveront pieds et poings liés par la nationalisation des banques et des trusts, c'est vrai ; mais, tant qu'existeront, ne fût-ce que ces petites séquelles des rapports bourgeois, pourquoi rejeter le programme minimum ? En tant que marxistes marchant hardiment vers la plus grande révolution du monde et tenant lucidement compte des faits, nous n'avons pas le droit de rejeter le programme minimum.

Aller plus loin aujourd'hui, se mettre à préciser dans le détail les diverses mesures, ne m'apparaît pas opportun. Après les mesures essentielles d'un type nouveau, après la nationalisation des banques, après le passage au contrôle ouvrier, beaucoup de choses se verront mieux et l'expérience suggérera quantité d'idées nouvelles, car ce sera l'expérience de millions d'hommes, l'expérience de l'édification d'un nouveau régime économique, avec la participation consciente de millions d'hommes. Il va de soi qu'il faut dans des articles, dans des brochures, dans des discours, souligner les aspects nouveaux, dresser des plans, les apprécier, étudier l'expérience locale et partielle des différents Soviets ou comités de ravitaillement, etc., - tout cela est un travail très utile. Mais introduire dans le programme une abondance excessive de détails est prématuré et peut même nous nuire, en nous liant les mains sur des points secondaires. Et nous devons garder les mains libres pour faire du nouveau avec plus de force, quand nous entrerons tout à fait dans la voie nouvelle »5.

De même que l'internationalisme a été dissous dans la mondialisation antiraciste, la plupart des mesures listées à la fin du Manifeste communiste du milieu du XIXème siècle sont caduques ou ont été soit récupérées par la gestion « sociale » des Etats modernes bismarkiens, soit ridiculisées par la gauche bourgeoisie au pouvoir6. C'est d'ailleurs encore un « programme minimum » car on n'y trouve pas « l'armement général du prolétariat », qui y est ajouté virtuellement après la Commune de Paris.

Deux mots en passant sur cette question de l'armement du prolétariat qui, sans prévenance, peut faire dresser les cheveux de tout électeur lambda terrifié logiquement à la pensée qu'on arme quiconque se dit contre l'Etat (et contre la France par internationalisme islamique...) et vu le nombre de tarés qui courent les rues à notre époque avec un couteau de boucher...

Je laisse délibérément de côté les élucubrations du Trotski de la fin des années 1930 avec ses « milices ouvrières », rien que le mot milice me fait gerber, ou ses « détachements ouvriers d'auto-défense anti-fasciste», vulgarités réinventées de nos jours par les diverses sectes islamo-gauchistes sous les termes de « détachements anti-racistes »7.

Cet armement fait partie de notre Programme historique, mais à ne pas mettre entre toutes les mains, dis-je. Et il faudra y réfléchir à deux fois, et cela ne pourra avoir lieu par telle insurrection impulsive avec des gilets rouges aussi cons que les gilets jaunes. Cette remarque me donne l'occasion de noter la légèreté pour ne pas dire la confusion de ceux parmi nous qui abordent cette question sans précaution et sans esprit critique. Sur le blog « Révolution ou Guerre » du sigle GCIC ou GIGC8 (incongru comme tout sigle commercial), est reproduite une série de thèses, sur lesquelles sur je suis à peu près d'accord, mais qui en comporte une, la numéro 7 que le responsable du site présente comme « débat interne » alors qu'à ma connaissance il n'y a ni débat ni rencontre entre ces individus dispersés, et qui ne se réclament pas vraiment du même tronc politique, et qu'il ne se permet pas de critiquer (par complaisance d'isolé?). Voici cette thèse (et j'ai horreur des thèses en général) :

«Du point de vue politique, la dictature du prolétariat instaurera comme premières mesures la destruction des armées permanentes et l’armement général du prolétariat (armée rouge). Les libertés traditionnelles des régimes démocratiques modernes seront abolies pour la bourgeoisie ; essentiellement la liberté de presse, le droit de vote, la liberté d’entreprise, etc. Le travail obligatoire sera de vigueur pour les oisifs, c’est-à-dire pour la bourgeoisie »9.

 L'ensemble mériterait une longue réponse de ma part tellement c'est ahurissant de bêtises néo-staliniennes et hors de la réalité sociale et historique. L'auteur en est Robin Goodfellow, mélange académique de bordiguisme mal digéré et d'économiste en chambre. C'est vraiment révisionniste et anti-marxiste au fond. L'armement général du prolétariat redevient cette farce d' « armée rouge », qui était l'armée non du prolétariat mais d'un Etat en guerre, et d'abord en « guerre civile » où celle-ci ne fût pas très glorieuse ! Signalons que Robin défend toujours la croyance que le parti c'est l'Etat ! Le pauvre !

Chose que Juan de « Révolution ou guerre » ne doit toujours pas partager, du moins je l'espère. Les « libertés traditionnelles » seront abolies « pour la bourgeoisie » ! C'est quoi cette vision simpliste et gaucho-stalinienne ? La bourgeoisie n'est qu'une infime minorité. La question serait de rendre les libertés démocratiques vraiment démocratiques, interdire ce qui régit la soi-disante démocratie, c'est à dire la corruption, le népotisme. L'affirmation sent la chasse aux individus, la répression goulaguienne. Ne parlons pas de l'obligation au travail quand les « oisifs » ne sont certainement pas les patrons modernes (qui bossent souvent plus que leurs propres ouvriers) mais les millions de sans-travail et qui n'ont pas envie d'y retourner surtout pour des travaux des champs avec restauration des vieilles moissonnesuses-batteuses staliniennes. On aura tant d'autres questions de détails à solutionner, par exemple comment supprimer les fonctions parasitaires : avocats, magistrats, flics, bandits, patrons ou celles qui sont vraiment pénibles : caissières, boueux, ouvriers d'usine...

Rien de dramatique avec ce vieil a priori rance de militarisme « de classe » pourtant que de deux ou trois pelés, personnellement attachants certes, mais qui ont besoin de se sentir exister avec un langage et un raisonnement déjà rangés au musée de la hache et du rouet.

LA VOIE DE PAPY MORIN ET LA VOIX DE MACRON

La pandémie a déjà ses précepteurs, ses historiens et ses doctes philosophes. Elle serait en voie de changer le monde. Tout un programme écolo et sanitaire. Elle ouvrirait une voie pour nous rendre meilleurs, bourgeois, prolétaires et racailles énamourés. Contrariant jusqu'au CCI, qui espérait que la pandémie révèlerait les vices bourgeois de l'Etat10, ne voilà-t-il pas celui-ci adoubé pour une telle préoccupation « sanitaire » et « sociale » (ne pas oublier qu'il a tout de suite lâché des milliards pour écarter toute insurrection des gens d'en bas). L'increvable Edgar Morin, roi des sociologues et vieux hippie sur le retour est venu nous éclairer sur la maladie et les raisons d'espérer.

« Cette crise nous pousse à nous interroger sur notre mode de vie, sur nos vrais besoins masqués dans les aliénations du quotidien ». Pour vendre son nouveau livre « Changeons de voie. Les leçons du coronavirus » le sociologue accessoirement philosophe, passé en un siècle du stalinisme à Paris-Match, estime : « que la course à la rentabilité comme les carences dans notre mode de pensée sont responsables d’innombrables désastres humains causés par la pandémie de Covid-19. Il analyse le raidissement des antagonismes entre deux France : l’une humaniste, l’autre identitaire».

Il a cette géniale révélation ou révélation géniale : « c'est l'incertitude qui nous guide » : « L’arrivée de ce virus doit nous rappeler que l’incertitude reste un élément inexpugnable de la condition humaine. Toutes les assurances sociales auxquelles vous pouvez souscrire ne seront jamais capables de vous garantir que vous ne tomberez pas malade ou que vous serez heureux en ménage ! Nous essayons de nous entourer d’un maximum de certitudes, mais vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille… ».

On peut se servir de cette crise pour « améliorer les conditions de travail »  grâce au programme écolo-bobo: « Notre système fondé sur la compétitivité et la rentabilité a souvent de graves conséquences sur les conditions de travail. La pratique massive du télétravail qu’entraîne le confinement peut contribuer à changer le fonctionnement des entreprises encore trop hiérarchiques ou autoritaires. La crise actuelle peut accélérer aussi le retour à la production locale et l’abandon de toute cette industrie du jetable, en redonnant du même coup du travail aux artisans et au commerce de proximité. Dans cette période où les syndicats sont très affaiblis, ce sont toutes ces actions collectives qui peuvent peser pour améliorer les conditions de travail ».

Disparition de l'individualisme, réveil de la solidarité humaine : « Alors qu’aujourd'hui, du Nigeria à Nouvelle-Zélande, nous nous retrouvons tous confinés, nous devrions prendre conscience que nos destins sont liés, que nous le voulions ou non. Ce serait le moment de rafraîchir notre humanisme, car tant que nous ne verrons pas l’humanité comme une communauté de destin, nous ne pourrons pas pousser les gouvernements à agir dans un sens novateur ».

La solution est simple comme un bonjour, vive le souverainisme qui sent notre bon « terroir » : « La pratique de la délocalisation a eu le vice gravissime de nous assujettir à des économies étrangères et de nous laisser dénués de produits et de producteurs lors de l'invasion du virus. […] Il est regrettable que ce problème de l'autonomie nationale soit si mal posé et soit toujours réduit à une opposition entre souverainisme et mondialisme11. Il s'agit de restaurer une autonomie nationale vitale et en même temps de réformer la mondialisation techno-économique […]La mondialisation doit comporter son antagoniste, la démondialisation, pour sauver les terroirs, territoires ou nations menacés dans leur espace vital."

Avec la décroissance, la fin de l'économie du frivole, réduire le transport routier, bannir la voiture des villes : « La période du confinement a donné un bon aperçu de ces possibilités (…) « Notre société souffre de croissantes inégalités. Celles-ci peuvent être réduites par la taxation des spéculations boursières, la fiscalité augmentée des hauts revenus (si l'évasion fiscale est lourdement pénalisée), le recours à l'impôt sur la fortune ou sur le patrimoine, ainsi que la baisse de l'impôt sur les bas revenus. Les inégalités peuvent également être réduites par la revalorisation des métiers méprisés qui ont montré leur caractère essentiel pendant le confinement : éboueurs, manutentionnaires, infirmiers, caissiers, standardistes. »

Outre que Morin ne sait toujours pas que presque la moitié des couches les plus pauvres ne paient pas d'impôts, et qu'on sent un restant de son raisonnement de jeunesse stalinienne, cette compassion pour les métiers « sales », il est résolument bobo moderniste en affichant sa joie pour la nouveauté coronavirienne : le futur incandescent du télé-travail ! Ce royaume de l'individualisme confiné (et con tout court) et de la disparition de toute solidarité grégaire par l'invasion du travail aliénant dans la sphère privée !

Tout en se la jouant papy in, Morin qui se croit encore dans les sixties, est out, il n'est au fond qu'un énième restaurateur des fadaises de la gauche gouvernementale (faire payer les riches et promettre des poubelles en or aux boueux). Morin se base lui aussi sur les vieux raisonnements caduques du XX ème siècle, avec les recettes de la reconstruction alors qu'on vit une époque de destructions : nationalisations, retour à l'artisanat, sécurité sociale, impôts pour les riches, etc. Une somme hétéroclite de vieux bricolages de la gauche social-démocrate et stalinienne que Joffrin et le commerçant du miel Montebourg veulent ressortir de leur tombeau sans le pitoyable islamo-gauchiste Mélenchon.

Un président interloqué par le retour du religieux mais qui croit encore à la religion du profit

Macron pourrait être le petit-fils de Morin. Peut-on dire qu'il y a transmission dans l'héritage du bazar idéologique bourgeois ? Oui pratiquement sauf que Macron est aux manettes. Lui aussi enfonce de vieilles portes ouvertes, il voit un retour du religieux qui, du reste, a toujours imbibé les politiciens d'Outre Manche et d'Outre Atlantique ; pas un discours de Thatcher, de Reagan ou Trump, ou Obama sans le mot dieu, sans en tirer de conclusion :

« La ruse de l’histoire, d’ailleurs, arrivant sans doute au moment des printemps arabes, où ce qui est vu avec cette même grille de lecture comme un élément de libération est un élément de retour de l’esprit de certains peuples et du religieux dans le politique. C’est une accélération extraordinaire d’un retour du fait religieux dans plusieurs de ces pays sur la scène politique ».

Comme le CCI, Macron ne veut pas parler de l'utilisation de l'islam à double tranchant (si je peux dire) par tous les pouvoirs occidentaux : diviser la classe ouvrière, et terroriser la population.

Un vieil article du CCI - Le combat du marxisme contre la religion - est basique mais décalé 15 ans après car son contenu peut être accepté par n'importe quel parti islamo-gauchiste car il n'intègre pas la nouveauté depuis le début du XXI ème sicle : le fait que l'Etat occidental comme oriental se sert de l'islam et que l'islam est désormais indispensable à toute gouvernance, bien qu'étant la religion politique « diversitaire » la plus invasive et criminelle ; idéologie moyenâgeuse qui parvient à imprimer dans les cervelles adolescentes que le meurtre ou l'égorgement subit sont la seule indignation possible. Le CCI fait preuve de la même candeur religiophile lors du meurtre de Samuel Paty12.

Impensable ? Non rien n'est impensable dans la cervelle de crétins désocialisés dans le monde de l'absence de pensée. Oui « le capitalisme produit des bombes humaines  et des machines à tuer ». Mais ce n'est pas nouveau ! Pendant les guerres mondiales et coloniales combien d'égorgements, de viols, de crimes impunis et pratiqués non au cours d'un simple fait divers ? Et le mari jaloux qui brûle sa femme, l'ouvrier licencié qui bute son patron, etc. Tout cela ne peut être expliqué par les termes de « auto-entrepreneurs du terrorisme ». Certes : « Derrière leur radicalisation et leur passage à l’acte terroriste, il y a une attitude nihiliste suicidaire caricaturale mais entretenue par un idéal mystique que véhicule toute conception religieuse du monde ». Mais l'explication ne suffit pas pour ce qu'on nous disait impensable quelques lignes au-dessus ; il y a beaucoup plus de musulmans et de femmes massacrés dans le monde par les tarés islamiques dont le modèle reste l'Etat tortionnaire d'Arabie Saoudite, avec lequel Macron reste confraternel. Quand en plus on vient nous dire qu'il n'y a pas de solution dans l'immédiat : « C’est donc très clairement qu’il faut s’attendre à la recrudescence de tels actes, nourris par la spirale infernale de la décomposition de l’ensemble de la société capitaliste, nourris par les réponses répressives, politiques et sociales des États bourgeois qui ne pourront que jeter de l’huile sur le feu ». Si donc les Etats (bourgeois) répriment les tueurs islamistes ou les libèrent par manque de places en prison, c'est leur faute, dit le CCI simpliste : « ils nourrissent les terroristes » !

Ils s'en servent pour jouer les pères protecteurs mais de là à les nourrir, je laisse cela à Zemmour. Le CCI sait se faire aussi sociologue superficiel : « Le fait que des adolescents n’aient d’autre ambition que de mourir en héros est le reflet du système capitaliste, un système pourri qui n’a aucun avenir à offrir aux jeunes générations. C’est à cause de cette absence de perspective, de l’atmosphère ambiante du no future, qu’une partie de ces jeunes, souvent laissés pour compte, cherchent un refuge et un exutoire à leur désespoir dans le fanatisme religieux ».

Tout ce bla-bla on peut le lire dans Libération, médiapart, etc. Oui il y a une montée d'une irrationalité religieuse criminelle, suicidaire? La décomposition n'explique pas tout, le CCI devrait se méfier de son utilisation « réponse à tout » car curés et trotskiens s'en servent largement aussi pour désigner leur marotte ; exemple de formulation de l'une de ces sectes, et qu'on peut trouver aussi dans les pages du CCI : « Sur le terreau de la décomposition de la société, l’extrême droite et les idées réactionnaires, voire fascisantes, prospèrent ». D'abord l'extrême droite fait partie de la palette « faire-valoir » politicard, et ensuite à dédouaner la gauche bourgeoise et ses suivistes gauchocrates devenus enseignants et magistrats.

La faute à qui ? Pas en soi à la fabrique capitaliste mais au fait qu'il a démonétisé systématiquement depuis des décennies toute alternative possible, et pas utopique, à son système. LA DISPARITION D'UN ESPOIR DE CHANGER LE MONDE ENTIER, l'espoir de trouver un vrai vaccin curatif pour guérir l'humanité du capitalisme ! Les mômes tarés qui ne savent ni lire le coran ni écrire un mot sensé n'ont même pas le niveau de conscience anticapitaliste d'un paysan russe illettré en 1917 et enthousiasmé par ce qui se passait à Petrograd.

Et vous verrez plus loin que sur ce point on se recoupe avec Macron, lequel évoque en filigrane la faute à la chute de l'URSS qui, malgré toute la pourriture du stalinisme, laissait perdurer (mais vraiment en minuscule) l'espoir d'une autre société possible (ou nous servait à nous les professionnels d'un avenir « véritablement communiste », débarrassé à terme de tout le bazar religieux et stalinien).

Après cet aparté, revenons à l'ami Macron, puisqu'il nomme tout interlocuteur comme « mon ami ». Comme le CCI, comme Morin, l'ami Macron (qui n'est pas notre ami) est choqué par le... capitalisme financier :

« Parce que c’est un capitalisme qui s’est financiarisé, qui s’est surconcentré et qui ne permet plus de gérer les inégalités dans nos sociétés et au niveau international. Et on ne peut y répondre qu’en le refondant. D’abord, on n’y répond pas dans un seul pays, j’ai fait une politique d'ailleurs qui ne va pas du tout dans ce sens et je l’assume parfaitement. Aussi vrai que le socialisme n’a pas marché dans un seul pays, la lutte contre ce fonctionnement du capitalisme est inefficace dans un pays. On n’y répond pas par la fiscalité, on y répond en construisant différemment les parcours de vie : par l’éducation et la santé quand on est un pays, mais ensuite par un fonctionnement différent des mouvements financiers et économiques, c’est-à-dire en intégrant l’objectif climatique, l’objectif d'inclusion et les éléments de stabilité du système dans le coeur de la matrice. Voilà comment je vois les choses ».

Ou la continuité dans la refondation. Il est vrai que le capitalisme est plus costaud qu'on ne le croit en milieu maximaliste où à chaque génération on aura attendu le grand soir pour mercredi. Il est capable de trouver un vaccin et de calmer la crise pandémique, cela au moins le CCI l'a anticipé, contrairement à moi. Le « camarade » Macron aborde ensuite furtivement d'autres sujets plus inquiétants, vite éclipsés mais qui pourraient choquer hors des salons huppés : la démographie galopante, la restauration des Lumières contre l'obscurantisme, lespasseurs et les centaines de milliers de visas13. Macron n'avait rien à dire, aussi conclut-il à la manière de papy Morin, complètement creuse :

« Et face à ce que vous dites en effet beaucoup de gens disent : dissolvons la souveraineté nationale, que les grandes entreprises décident du cours du monde ; d’autres vous disent : la souveraineté populaire librement exprimée est moins efficace qu’un dictateur éclairé ou que la loi de Dieu. Et vous assistez aujourd’hui au retour des théocraties, au retour des systèmes autoritaires. Faites la photographie du monde d’aujourd’hui par rapport à il y a quinze ans : elle est très différente. La souveraineté populaire démocratique est un trésor à garder précieusement14 ».

Ce qui ressort de la plupart des interviews de Macron, qui veut fonder sa longévité politique, c'est évident, est encore un pillage du marxisme comme la mondialisation qui se moque de l'internationalisme et l'anti-racisme qui surplombe les classes . C'est le discours eschatologique, repiqué d'ailleurs aux fractions bourgeoises écolos, dont la plupart des cuistres s'étaient illustrés dans leur jeunesse par une eschatologie marxiste : la fin du monde guette parce que tu jettes ton mégot par terre et que tu refuses la taxe carbone comme ces péquenots en vestes jaunes. L'avenir ne sera pas en tout cas communiste mais écologique ! Avec la misère toujours et les inégalités pour ceux qui ne se sentent pas concernés par la sauvegarde de la terre... et de la bourgeoisie.

Mon article « récapitulons » synthétise assez bien une sorte de « journal de bord de la pandémie » où on voit sans fard que l'avenir, l'Etat actuel s'en fiche et gouverne à courte vue. Il n'a songé à confiner qu'à la mi-mars et en dénonçant l'usage des masques qu'il avait fait détruire par millions. J'ai montré sa dérive sécuritaire mêlée à une câlinothérapie macronienne et accouplée brièvement à une solidarité nationale nunuche. La lutte « finale » contre le virus n'en a pas fini d'être reportée, et personne pour contester valablement cet Etat de gabegie et d'impuissance, les divers partis parlementaires n'étant composés que de petits clowns « yaqua », limités à la pleurnicherie écologique.

DEUX INCONNUS : PETITE BOURGEOISIE ET LUMPENPROLETARIAT

Au cœur du moment catastrophique actuel il y a un facteur qui est très négligé et qui devrait nous interroger tous : la crise de la petite bourgeoisie et les dérives criminelles du lumpen. Ce moment va poser des délimitations de classes, cruciales. Sur nombre de questions, la pandémie rend service à la bourgeoisie, c'est ce que disent à leur façon les Dupond Morin et « Dupons » Macron. La fin du petit commerce, De Gaulle l'avait déjà inventée. Le marxisme la prévoit depuis le XIX ème siècle, avec l'espoir que les épiciers tombent dans le prolétariat. C'est pas demain la veille pourtant, dixit les gilets jaunes et leurs revendications démocratiques farfelues et... bourgeoises. La bourgeoisie écologique n'a pas pour rien interdit les voitures au centre des villes, où pourront rester quelques échoppes bio. Même le supermarché qui était si utile aux prolétaires qui n'ont pas le temps de gambader en faisant les courses vitales, pourra disparaître avec Amazone comme buffet volant.

Le capitalisme veut continuer à faire rêver les couches moyennes, minoritaires mais garantes et suivistes des modes bourgeoises antiracistes et indigénistes, mais cela ne concerne qu'une partie, celle qui dispose d'emplois sûrs, enseignants, ingénieurs, employés de l'Etat et des services publics, les mêmes qui pleurnichent régulièrement pour leur retraite ou leurs avantages réservés.

J'ai connu assez de ces petits bourgeois boutiquiers au long de ma vie pour savoir qu'il n'est pas question pour eux de « tomber ou retomber dans le prolétariat », ils ont trop de mépris pour la fonction subalterne. Eux sont leurs propres chefs. Et l'argent est leur seule passion. Normalement c'est de la chair à fascisme. Mais, outre que je n'aperçois nul fascisme à l'horizon et que je n'imagine pas cette couche de la population propre ou apte à enfiler un uniforme militaire, j'ose espérer que lorsque la lutte se lèvera, ils seront de notre côté, d'une part parce qu'ils ne pourront pas faire autrement dans la misère généralisée ou telle autre nouvelle catastrophe mondiale, et d'autre part parce qu'ils n'auront pas vraiment d'autre choix !Pour ce qui concerne le lumpenprolétariat, il y a là un constat à faire qui n'est pas sociologique et qui a été conditionné par le pape de tous nos divers islamo-gauchistes et défenseurs de l'immigration tout azimut, Michel Foucault. En gros le lumpen serait une invention de Marx, contradictoire sur ces gueux, populace traitée de bandit aussi bien que de « prolétariat en haillons ».

Franchement ce qui est présenté comme un sujet migratoire alors que la plupart des actes délictueux sont commis par des jeunes nés en France et « stockés » dans les anciennes gloires des sixties, les hideux HLM, relève bien plutôt de ce lumpen dont parlaient nos maîtres, avec toute la complexité et variabilité du phénomène. Engels disait que ce phénomène apparaît dans les moments de décomposition. Il considérait alors que le lumpenprolétariat était issu de « la décomposition du féodalisme » qui suivait le déclin des protections professionnelles traditionnelles, grossissant la masse des vagabonds, des mendiants et des journaliers citadins travaillant misérablement dans les interstices laissés par les corporations. Dans une préface de 1874, il mettait en garde :

« Le lumpenprolétariat, cette lie d’individus dévoyés de toutes les classes, qui établit son quartier général dans les grandes villes, est de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est absolument vénale et importune. Tout chef ouvrier qui emploie ces vagabonds comme gardes du corps, ou qui s’appuie sur eux, prouve déjà par là qu’il n’est qu’un traître au mouvement ».

Il faut bien relire ce paragraphe qui contient toute la complexité de la notion. Il est bien dit « de toutes les classes ». Ses membres sont sans foi ni loi, ce n'est pas une leçon de morale, c'est un constat. Enfin le « chef ouvrier » fait allusion aux politiques qui prenaient certains de ces individus comme gardes du corps (des Benalla en pagaille). Commentaires confusionnistes de Actuel Marx :

« Il n’est pas surprenant qu’Engels approuve les groupes d’ouvriers insurgés en février et en juin 1848, qui avaient écrit sur les portes des maisons : « Mort aux voleurs ! » Il commente : « Ce n’était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien parce qu’ils savaient très justement qu’il fallait avant tout se débarrasser de cette bande » du lumpenprolétariat . Peine perdue, les anti-socialistes expliquent que si les voleurs d’aujourd’hui sont de la racaille, demain les prolétaires n’hésiteront pas à fusiller les exploiteurs assimilés à des voleurs  Le lumpenprolétariat n’est pas qu’une hypothèque qui pèse sur les ouvriers organisés, il joue un rôle néfaste dans la révolution qu’il faut démasquer, et pas seulement pour se soustraire au piège de la bourgeoisie ».

Actuel Marx, officine d'intellectuels staliniens recyclés est une des rivières qui alimente l'islamo-gauchisme et baigne dans les analyses « foucadiennes » qui relèvent plus de la sociologie que d'une analyse des couches périphériques ou cas sociaux entre bourgeoisie et prolétariat. Ces professeurs retraités sont vraiment hors de la réalité en considérant que les prolétaires des services seraient des lumpenprolétaires15 :

« En effet, si on examine le détail de sa composition, le lumpenprolétariat n’est ni « l’antithèse de l’unification politique » du prolétariat, ni sa « condition de possibilité », parce que l’unification politique du prolétariat trouve sa condition de possibilité dans ses luttes et que le lumpenprolétariat est avant tout un élément étranger aux conditions capitalistes de production et d’échange, concentré dans des activités de service. Qu’il s’agisse de la persistance de phénomènes anciens mais réanimés par le chômage (les vagabonds) ou de cette part irréductible d’illégalisme (prostitution, tenanciers de bordel) ou de « petits métiers » improductifs, le lumpenprolétariat est un résidu de la société où la misère précipite des individus dans des situations où la vie nue les contraint à n’importe quelle activité »16.

De nos jours ce n'est plus de « n'importe quelle activité qu'il s'agit » mais de pas d'activité du tout, d'un partage (violent) du marché de la drogue par des jeunes qui n'ont jamais travaillé et qui ne travailleront probablement jamais, sauf si on met en place des camps de travail « communiste » ! L'échec scolaire ce n'est pas simplement une orthographe désastreuse mais une inaptitude à dialoguer avec des phrases construites, et une nullité culturelle qui ouvre la voie à n'importe quelle violente impulsive avec pour explication « tu m'as mal parlé » ou « Allah Akbar ». C'est l'explication de fond du déni des sectes politiques américanophiles et islamo-gauchistes : cachez cette misère islamiste que je ne saurais voir, misère culturelle que les élites se précipitent, épaulées par les profs universitaires pour la mettre sur le dos de la France et pas du capitalisme, sur le dos de la pornographie française face à la pudibonderie musulmane. Les gauchistes et les résidus du PCF, en récusant la notion de lumpenprolétariat protègent leur arrivisme électoral dans les banlieues où la croyance musulmane est jumelée avec un chômage de masse dans les quartiers, et ces ergoteurs politiciens demandent plus de police une fois élus.

Il y a une différence notable pourtant avec le lumpen du temps de Marx et Engels. D'une part on ne peut pas enrôler ces paumés dans des armées contre-révolutionnaires puisqu'il n'y a pas encore eu de révolution, et d'autre part, leur haine des flics, même disproportionnée n'en fait pas des alliés futurs des gouvernements bourgeois, au contraire si une alternative révolutionnaire prolétarienne de libération véritable se pointait, la plupart des « vagabonds » modernes sauraient choisir le camp des exploités, pas tous ni les plus tarés (l'expérience en Russie a prouvé qu'il faudra maintenir des prisons pendant un certain temps dans la phase transitoire au communisme).

Dans la société capitaliste actuelle il est vain de croire pouvoir récupérer les paumés, il faut les laisser à leur propre sort et éviter de les croiser. On ne réintègre pas du jour au lendemain. Un coup de baguette magique ne peut pas amener untel à retrouver identité et dignité. Tout ce qu'on peut dire c'est que c'est foutu dans cette société et ne souhaiter à personne d'être là au mauvais moment.


NOTES


1 Karl Kautsky, que Lénine avait déjà contesté au sein de l'Internationale ouvrière, publie en 1918 La Dictature du prolétariat, ouvrage dans lequel il critique l'usage de la violence prônée par les bolcheviques comme une nécessité, estimant que la dictature du prolétariat dont se réclame Lénine n'a que peu de rapport avec celle évoquée par Marx. Lénine réagit en publiant la brochure  La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, dans laquelle il invective Kautsky en le ridiculisant pour sa révision du marxisme.

2Evidemment certaines mauvaises langues feront la comparaison avec le CCI, plus vieux que le premier SPD (50 ans!), qui laisse un héritage de nombreux articles de valeur, mais n'est même plus un parti radical, mais une boite à lettres de vieux retraités en nombre si limité qu'ils peuvent juste être paranoïaques.

3Dans un souci constant de la recherche théorique et de l'approfondissement du marxisme, Boukharine fût certainement le bolchevique le moins sectaire et le plus brillant, toujours devançant Lénine avec hardiesse sur les questions de fond et obligeant celui-ci à nuancer et parfois à lui donner raison. Boukharine sut aussi tomber dans les pires travers anarchistes, par exemple au moment de la signature du traité de Brest-Litovsk, qui était le bréviaire de l'anarcho-marxiste Sabatier, heureux de croire trouver un bolchevique présentable.

4Lénine (Pour une révision du programme du parti) octobre 1917. Je reste toujours subjugué par cette fraternité des débats dans le parti social-démocrate, qui ne se somme bolchevique que deux ou trois mois plus tard, malgré des polémiques très dures mais qui ne menacent jamais l'intégrité des participants contrairement à la plupart des partis, pas seulement les barnums bourgeois, mais le parti stalinien, nazi, islamique et les diverses sectes islamo-gauchistes.

5 Sur Boukharine et nos conseillistes défroqués du CCI, une excellente réponse du CCI reprise sur ce site : https://www.millebabords.org/IMG/pdf/texte_du_cci.pdf

6Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat.

  1. Impôt fortement progressif.

  2. Abolition de l'héritage.

  3. Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles.

  4. Centralisation du crédit entre les mains de l'Etat, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'Etat et qui jouira d'un monopole exclusif.

  5. Centralisation entre les mains de l'Etat de tous les moyens de transport.

  6. Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production; défrichement des terrains incultes et amélioration des terres cultivées, d'après un plan d'ensemble.

  7. Travail obligatoire pour tous; organisation d'armées industrielles, particulièrement pour l'agriculture.

  8. Combinaison du travail agricole et du travail industriel; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne.

  9. Education publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Combinaison de l'éducation avec la production matérielle, etc.

Les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, alors le pouvoir public perd son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l'ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l'antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe.

A la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous.


8A moins que cela veuille dire Ci-gît la Gauche Communiste ?

9 http://igcl.org/Debat-interne-su-la-periode-de. Un aspect de leurs pratiques sectaires néo-staliniennes, qui découle du fait narcissique ( car ils sont parti moi-je, c'est « un » type en général qui écrit les textes) est leur ignorance olympienne de ce que je dis d'eux depuis des années (quoiqu'en me lisant craintivement). Je n'existe donc pas parce que je n'ai pas le label « parti » ou « orga », mais contrairement à eux j'ai des orgasmes ! Ce qui ne veut pas dire, dans l'absolu (de leur délire) que, si un jour ils sont au pouvoir, je ne serai pas en prison.

10 « Ce déclin irréversible (la bourgeoisie) la pousse donc à se montrer telle qu’elle est, totalement insensible à la valeur de la vie humaine. Prête à tout pour préserver sa domination y compris laisser mourir des dizaines de milliers de personnes, à commencer par les retraités, jugés “inutiles” aux yeux du capital ». Ce n'est pas faux pourtant en réalité, mais le pourtant grand nombre de morts dans les EPHAD ne devrait pas alléger le poids des retraites dans la gestion de la crise économique « catastrophique », mais où le gouvernement nest menacé par nul rival pour gérer au mieux ou au pire !

11« Ni le protectionnisme, ni les guerres douanières ne «brisent» l'échange ; ils ne font que le modifier ou l'interrompre en un point, pour le poursuivre ailleurs. L'échange n 'est pas brisé par une guerre, il n'est qu'entravé en certains points, déplacé vers d'autre, il demeure un lien mondial ». Lénine (Pour une révision du programme du parti, octobre 1917.

12« « De plus, le mode opérationnel du meurtrier ne peut que nous glacer d’effroi : la décapitation au couteau, selon les méthodes sanguinaires enseignées par Daesh. Avec de surcroît, la circulation sur les réseaux sociaux de photos prises par le meurtrier de sa victime décapitée. Une telle abomination, digne d’un film d’horreur, dépasse l’impensable ! »

14Bon gros mensonge vu que la tricherie électorale est basée sur le pognon comme on ne le dit pas pour les Etats(Unis où Trump a disposé d'un budget inférieur ou le cas Macron qui est allé chercher le fric à Londres pour être élu. De toutes les manières, Rousseau cloue au pilori tous ces menteurs : «La souveraineté ne peut être représentée » {Du contrat social, liv. III, chap. XV). «Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle ; ce n’est point une loi. »  JJ Rousseau. Une proposition du marais gilet jaune a eu mon assentiment, tout élu ne doit être élu qu'une fois.

15On va vers une invisibilité du prolétariat avec « les ouvriers du clic » si on ne se dépêche pas de foutre en l'air ce système qui ressemble de plus en plus au Meilleur des mondes de Aldous Huxley qu'au 1984 de Orwell  : https://www.nationalgeographic.fr/sciences/2020/10/les-ouvriers-du-clic-le-proletariat-20

16Ces gens de Actuel Marx ont l'art de tout confondre et sont finalement anti-marxistes parce que trop marxistes conservateurs et aveugles devant la décomposition actuelle : « La notion de lumpenprolétariat, au-delà de ses étranges confusions et de ses pesantes circonlocutions rhétoriques, est une assez bonne voie pour mettre en évidence, négativement, ce qu’est une subjectivité communiste révolutionnaire, et positivement, les coulisses du théâtre politique en période révolutionnaire ».De quelle subjectivité communiste parlent-ils ? De la leur ?