PAGES PROLETARIENNES

vendredi 3 avril 2020

Face à l'apocalypse du capitalisme : il faut un parti providentiel

le pope Gapone

« Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main ».
Apocalypse de Jean

« Il n'y a plus de Dieu ! Il n'y a plus de tsar ! »
Gapone (le dimanche rouge, 1905)

« Nous vivons en même temps le moyen âge au milieu des gratte-ciels »
Trotski (1938)

« Aux Etats-Unis, on a inventé la Google Car qui se conduit toute seule, mais on n’a pas de masques non plus et le Center of Disease Control (CDC) a conseillé d’utiliser… des bandanas ».
L'OBS1

« La pensée de Mao-Tse-Toung est le microscope du révolutionnaire. Elle lui permet de voir toutes vermines et microbes bacillaires ».
Aphorisme de l'A.P.L. Armée Populaire de Libération ( in « L'Ange » de Guy Lardreau et Christian Jambet, ed Grasset 1976).

« L'écharpe c'est bien ».
Trump

« La moitié de l’humanité est à l’arrêt entraînant de lourdes conséquences sur les plans économiques et sociaux.Le monde a franchi le cap du million de personnes testées positives au coronavirus. Plus de 52 000 décès ont aussi été enregistrés depuis le début de la pandémie. Les économies sont ravagées par ce fléau, comme le montre un autre chiffre dramatique : en une semaine, 6,6 millions d’Américains ont perdu leur emploi. La moitié de l’humanité est à l’arrêt, soumise à des mesures de confinement parfois extrêmement strictes ». 
SUD OUEST


Seriez-vous un ratiocineur dans le genre de l’abbé Riphinte ?2

Personne ne le niera, le chiliasme fait son retour en force avec la catastrophe planétaire du coronavirus, mais comme compensation de la terreur exercée par l'Etat, où confinement signifie de plus en plus « emprisonnement » pour près de quatre milliards d'humains. Des mesures aussi draconiennes inaugurent un contrôle absolu de la société millénariste comme Hitler n'y est jamais parvenu, qui se met en place sans fard au nom de la « santé de l'humanité » dont das Kapital n'a que fiche, coercition et contrôle absolu de la société comme l'auteur de « Big brother » (grand frère, sic) l'avait imaginé3. Certains ont le culot de botter en touche en accusant Orban d'avoir créé la première « coronadictature », et ils feraient bien de se regarder dans la glace4. Retour de l'Etat « fort », remise sur pied de « l'économie de guerre » ? Que ne va-t-on pas chercher ou inventer pour sauver les meubles du capitalisme affolé ?

Dans mon film culte « Metropolis » (1929) Fritz Lang a immortalisé un monde dans l'enfer du dieu Moloch où une foule immense d'ouvriers est sacrifiée à cette idole païenne5. Le film a été considéré comme réactionnaire du fait qu'il se termine par la réconciliation du capital et du travail, ou
qu'il annonce le triomphe du nazisme. Il met en images de toute façon, ce qui hantait la tête des millions d'ouvriers du monde depuis l'enfer mécanique de 1914, l'apocalypse moderne dont la figuration décadente et sanguinaire est la grande prostituée figurée en être-machine, qui a l'apparence de Maria, l'égérie des masses révoltées, qui a été lobotomisée par Freder le savant fou aux ordres du grand patron de la cité industrielle. Maria, c'est Marie donc la mère de dieu dans l'Evangile qui devient la grande prostituée du capital qui détruit la cité en envoyant à la mort aussi les enfants des ouvriers. C'est le fils du patron qui ramènera à la raison Maria et pour enfin sauver les ouvriers du carnage, mais en ralliant du même coup son père, effaré du risque de disparition de son propre fils dans l'apocalypse qu'il avait lui-même provoqué. Un acteur, grande brute, est le chef syndical de la meute en révolte (en vrai il finira membre du parti de Hitler) et il vient, au final, au pied de Notre Dame, serrer la main du patron, par l'insistance du fils de ce dernier. Je rappelle que le mot apocalypse signifie en grec « dévoilement » et «révélation » pour les fans de Jésus Christ.

Le terme providentiel ne signifie pas automatiquement effet du hasard mais « opportun », c'est à dire bienvenu et pas opportuniste. Il est extrêmement rare qu'une femme soit « providentielle » dans l'histoire de l'humanité, mais aussi au cinéma. On a ce cas rare avec Jeanne d'Arc que la petite bourgeoise Greta Thunberg n'a aucune chance d'égaler. La Maria de Fritz Lang recèle l'ambiguïté de ce qui est providentiel ; au début elle est une flamboyante Louise Michel, admirée par la foule des ouvriers, puis, retournée en laboratoire, telle un robot, elle devient la putain du capital, comme un vulgaire syndicaliste CGT recruteur en 14. Les année 20 sont encore des années révolutionnaires. Fritz Lang a fui l'Allemagne mais il a tellement été impressionné par l'urbanisme géant de New York qu'il en a créé sa vision de fin du monde. Et c'est bien finalement une fin du monde qui s'annonce avec la montée au pouvoir du nazisme qui signifie avant tout marche à la guerre mondiale. Maria ne peut donc être aucunement « providentielle ». On ne peut oublier la longue liste des hommes providentiels : Jésus, Mahomet, Luther, Calvin, Napoléon, Hitler, Staline, Mao, Gandhi, De Gaulle... personnages qui ont tous éclos sur une méprise, tel Jésus suivi au pied de la croix où la révolte des masses tourne en illusion.

Fin de l'homme providentiel mais urgence du parti providentiel

Vingt cinq ans avant le film de l'Apocalypse en version muette, un prêtre va être, lui, l'homme providentiel sur le plan réel, social et révolutionnaire, le pope Gapone. On oublie toujours que souvent des prêtres défroqués se sont portés jadis au-devant des révolutions, généreusement et à leurs risques et périls6. A toutes les époques les peuples opprimés ont trouvé ou se sont fabriqués des hommes providentiels. Ces hommes providentiels, chefs de révolte sans avenir ou charlatans vite décrédibilisés ont été souvent sans le savoir annonciateurs de révolution. Beaucoup a été dit, et souvent de manière erronée, sur le pope Gapone7, l'inspirateur de la pétition des travailleurs de Saint-Pétersbourg du 9 janvier 1905 et le meneur de la manifestation lors de la journée du Dimanche rouge qui constitue le début de la première révolution russe de 1905-1907, parce que le tsar fit tirer sur la foule pacifique, composée des ouvriers en procession avec leurs femmes et leurs enfants. Il n'a pas été un instrument de la police contrairement à l'aventurier Zoubatov. On ne va pas étaler la biographie de ce pope, mais il faut reconnaître qu'il fut un personnage extraordinaire. Il faisait preuve d'un talent remarquable de prédicateur, et de plus en plus de gens venaient assister à ses sermons. Il se démarquait des potentats de la hiérarchie religieuse qu'il traitait de pharisiens et de menteurs. Il passe ses journées dans les basses classes de la société russe. Il s'oppose à l'organisation économique des ouvriers de Zoubatov, lui téléguidé par la police pour contrôler la classe ouvrière qui inquiète de plus en plus le tsar. Gapone veut créer des syndicats ouvriers indépendants comme ceux qui existent en Grande Bretagne. Un témoin de l'ascension populaire de Gapone écrit: « Sans doute que jamais et nulle part on n'a vu une telle recrudescence révolutionnaire des masses populaires, avec des gens prêts à mourir pour la liberté et un changement de condition de vie, jamais non plus on n'a vu une atmosphère aussi solennelle et une telle ferveur religieuse et populaire» pour celui qu'on va jusqu'à imaginer prophère envoyé par dieu pour libérer le peuple des travailleurs. Des femmes lui amènent leurs enfants pour qu'il les bénisse. Plus inquiétant, mais personne ne s'en rend compte à l'époque, Gapone a été invité à rencontrer Lénine, fébrile, qui est séduit par le bonhomme comme en témoignera sa femme Nadejda Kroupskaïa: " Gapone était une partie vivante de la révolution en germe en Russie, un homme étroitement lié aux masses laborieuses, en qui il croyait de tout cœur, et Ilitch était inquiet à propos de cette rencontre ». La rencontre a lieu en terrain neutre, dans un café, et se déroule bien. Lénine soutient ardemment l'idée d'une organisation d'unification des ouvriers et promet d'en parler lors du prochain congrès au parti social démocrate. Après la réunion Lénine écrit un article intitulé Sur l'accord militaire pour un soulèvement, dans lequel il reprend le texte de la lettre de Gapone et lui exprime son soutien8. S'exprimant lors du III congrès du POSDR, Lénine décrit Gapone comme un «homme inconditionnel de révolution, intelligent et prenant des initiatives, mais malheureusement sans vision du monde révolutionnaire soutenue». Gapone disparaîtra de la scène politique et sociale. Il sera cruellement assassiné par des membres du parti terroriste russe, le jugeant traître à la cause. Comme vous vous en doutez je ne considère nullement le docteur Raoult de Marseille comme un nouveau Gapone, et je n'ai d'ailleurs pas demandé à le rencontrer. J'ai passé plus de temps sur les réseaux sociaux à m'emporter contre cette noria de naïfs, et de naïves d'inspiration très musulmane, qui étalaient leur « amour » pour « notre sauveur », « notre héros », « le représentant
Ceci n'est pas Raoult mais Jésus par Michel-Ange
du peuple ». Une certaine Yasmina en profite pour expliquer que Pasteur était un charlatan comparé au Dr Raoult, et cela est très bien expliqué dans « le livre ». Faut pas pousser ! Quoique je comprenne parfaitement l'angoisse générale face à la terrible période dans laquelle nous sommes enfermés, comme je comprends la haine qui se déverse contre les mandarins médicaux qui plastronnent sur les plateaux de télévision en bavassant « méthode », « prendre son temps  pour établir des protocoles et éditer dans des revues scientifiques», « ce n'est pas au peuple de parler de science et de médecine », « Raoult est un charlatan ». Raoult a, avec son allure de gourou christique et ses bagues à tête de mort, est sans doute une variété de charlatan arriviste, soudain devenu starlette des médias, mais il a secoué la fourmilière des doctes escargots d'une médecine vendue, byzantine et arrogante, et, même si ce n'est qu'une partie de la solution, il donné de l'espoir. Même un mince espoir dans la terrible catastrophe déjà en marche accélérée, c'est déjà formidable. Est-ce un hasard si les généralistes ont vu leur clientèle fondre par les temps qui courent ? Une overdose de doctes docteurs moralistes et flics sur les plateaux de bourrage de crâne ?
Cela signifie d'abord que l'indignation est de mise, comme après les premiers milliers de morts en 1915, deuxièmement qu'il faudra se battre contre cette idéologie secouriste dominante où on envoie au sacrifice des milliers de soignants et également au sacrifice les millions de travailleurs au service du public. Cela veut dire que la crise est en train de devenir politique, et que, sur ce plan, il n'y a aucun homme providentiel, surtout pas l'exhibitionniste de Marseille, mais probablement à terme des organisations et un parti.

En Russie, après la disparition de la scène de Gapone, c'est un parti qui va devenir alors providentiel pour la décennie à venir, celui-là même qui se fera nommer parti bolchevique en 1917. J'ai toujours été fier que ma mère soit née en 1917, et personne ne s'en est aperçu comme personne ne s'apercevra tout de suite de l'importance historique de ce parti encore « socialiste » mi-bolchevique et mi-menchevique ; il passera même au second plan avec l'apparition spontanée d'une nouvelle forme d'organisation révolutionnaires, les soviets et conseils ouvriers. La gravité du bouleversement du monde entier va reposer la nécessité d'un parti mondial pour la révolution, j'y viens un peu plus loin sans peur de vous choquer avec une de mes fameuses comparaisons, pas forcément tirées par les cheveux ni inutiles.

L'ETAT BOURGEOIS SE RESSAISIT-IL DANS LA PANDEMIE ?

Personne n'est dupe, même les médias serviles qui sont obligés de se rendre compte que « l'opinion » ne marche pas au rythme de la chanson union nationale. Certes on nous joue de la lyre du rapatriement de l'industrie française bradée à l'étranger, à la Chine et aux Etats-Unis. On est victime des diktats de l'Allemagne, etc. Le gouvernement Macron ne reste pas simplement plombé au retard à l'allumage (expression journalistique qui atténue exagérément l'incurie gestionnaire de l'Etat) mais il continue dans l'incompétence et l'impéritie à solutionner son propre confinement. Pourtant sa valse hésitation sur les échéances et étapes du déconfinement, révèle l'impatience des industriels et des petits patrons qu'on remette enfin les prolétaires au turbin dans leur grande majorité. En faisant comme si. En faisant comme si on allait bientôt s'extirper de la crise et reprendre le collier comme en 2019 sans avoir peur au ventre et risques de contamination à tous les étages. Partout infirmiers et toubibs se plaignent de ne pas être livrés en masques et de la carence de matériel médical et de médicaments. Ne parlons même pas de la population civile qui peut toujours attendre... quoique l'on voit de plus en plus de gens masqués dans les rues. Où les trouvent-ils ?
Et avec la même mauvaise fois que Salomon (le salaud) qui a menti pendant des semaines sur les masques, la ministre de la transition écologique (sic) Elisabeth Bornée a sans honte déclaré qu'il n'est pas nécessaire de fournir les éboueurs en protections spécifiques face au Covid-19 au-delà des gestes de prudence en vigueur, d'autant que Madame jette moins d'ordures qu'avant. Et puis ces intouchables peuvent bosser pareil qu'avant : «Il n'y a pas besoin d'avoir des équipements de protection particuliers» (ni de diplômes ministériels) en matière de collecte des ordures ménagères, a-t-elle déclaré lors d'une audition dématérialisée au Sénat. L'audition était si dématérialisée que je lui souhaite d'avoir sous peu la même menace de grève générale des boueux (qui ramassent sa merde) que le chantage qui fut exercé par les postiers contre le même genre de hiérarchie cynique et qui expose les travailleurs à la mort pour que le capital reste propre9. Le ministre de la paysannerie a lancé lui un appel d'offre pour aider les cultivateurs sans travailleurs saisonniers confinés dans leur pays. On eût droit au bobardement massif : trois cent mille se portaient volontaires... pour venir travailler selon les caprices des petits propriétaires terriens et payés au lance-pierre ! Mensonge de plus, peu après le ministre quémandait l'aide des sans-papiers, prêts les pauvres à se soumettre au sous-salariat et sans protection car, comme n'importe quel ministre macronien assis sur un fauteuil de velours peut l'assurer, la cueillette de fraises ou d'endives peut être effectuée sans protection, car à quatre pattes, le masque glisserait probablement révélant le nez du sans-papier.
En réalité, sur le terrain « big brother » Macron veut généraliser le management par la peur, non pas du coronavirus mais du licenciement10.
Les pitres ministériels accumulent les preuves de leur irresponsabilité et de leur servilité pour le profit. N'aurait-il pas suffi de dire la vérité ? On le sait, le masque est devenu un produit rare pour la plupart des professions non nobles (comme celle des soignants et des députés) et concernant ces gens de peu, assez illettrés, que sont les éboueurs, ils n'ont pas à être prioritaires pour la dotation, par contre les PDG, les ministres et les flics, oui.

Si la guerre de classe ne débute pas simplement par des émeutes de la faim comme en Italie, par le pillage des magasins, ou par un encombrement de cadavres sur les trottoirs, le gouvernement de Macron aura des comptes à rendre pour ses irresponsables réactions tardives, et ce sera probablement très violent :

- pourquoi n'avoir déclenché la cellule de crise qu'à la mi-mars ?
- pourquoi avoir nié l'indispensabilité des masques pour toute la population ?
- idem pour les tests qui s'avèrent indispensables pour une sortie de crise ?
- pourquoi ne pas avoir pris des mesures de précaution immédiate pour les EPHAD ?
- pourquoi avoir bridé l'esprit de recherche sous la prétendue autorité de doctes scientifiques philistins11 escargots ?
- pourquoi il ne pense toujours pas à la francophonie, à l'Afrique en particulier où la bourgeoisie française continue à en piller les richesses sous prétexte de lutte contre Daesch, et à intégrer au volume de production (dans l'urgence absolue) de matériel de protection sanitaire ses anciennes colonies au risque de laisser crever des millions d'êtres humains ?12
- pourquoi il ment quand il dit qu'à la sortie de crise on redonnera des moyens au système hospitalier ? Et veut obstinément veut croire naïvement à une « guérison » du capitalisme.


UTOPIE, DYSTOPIE OU FAMINE ?


Sur le site "reporterre" un certain Michel Lepesant se fend le 27 mars d'un article - Le monde qui vient n’a rien d’une utopie, c’est un cauchemar - où il nous prévient qu'il faut aller vers une société douce et écolo où l'individu pourra continuer à être roi, pas vers une confrontation de classe:

"... tout au contraire, ce qui vient n’est ni l’insurrection ni la grève générale, c’est une dystopie13.
C’est la dystopie économique qui vient : trop tard pour réviser une politique antérieure qui aujourd’hui – par faute de moyens – détermine une stratégie d’improvisation. C’est même l’occasion, sinon l’aubaine, pour accélérer les processus de dématérialisation des activités : télétravail, téléconsultation, la culture en 1 clic, la web-écoleQue penser d’une société qui maintient le « travail » tout en interdisant de partir en vacances ? (…) Que penser surtout d’une société qui ne semble capable de penser le confinement que sur le modèle de l'emprisonnement (il va sans dire que c’est évidemment dans les lieux d’enfermement que les situations sont les plus inhumaines : prisons, Ehpad…) ? ».

C'est bien la nunucherie anarchiste du bobo, qui a des aigreurs d'estomac dès qu'on parle de discipline sanitaire ou de centralisation des besoins, qui continue à se voiler la face contre « les scénarios d'effondrement ou de décroissance choisie », à imaginer la pérennité sociale dans un monde réformable, amendable où tout pourra s'arranger en causant gentiment sous une serre écolocompatible et en imposant les grandes fortunes. On ne va plus pouvoir entrer dans les gentilles considérations des gentils partis écologiques, c'est pas les arbres ou les fleurs qu'il s'agit de sauver mais l'espèce humaine. Les politiciens écologistes discutent entre bourgeois sans remettre en cause le système financier capitaliste et sans se rendre compte qu'il ne peut être que violemment destitué.

La planète risque fort d'être confrontée à un risque de "pénurie alimentaire", non pas à cause de la pollution mais à cause des perturbations liées au coronavirus dans le commerce international et les chaînes d'approvisionnement alimentaire... ont averti deux agences de l'ONU et de l'OMC, mais pas d'avertissement sur une fort probable explosion sociale généralisée de la part de ces deux nullités escargots qui restèrent muettes jusqu'au début du mois de mars !

PAS DE NOUVELLES SECTES EN VUE, MAIS URGENCE DU PARTI PROVIDENTIEL

« La question proprement s'impose : comment a-t-on pu passer de cette obscure secte palestinienne que rien ne prédestinait à une telle gloire à une religion qui a façonné deux mille ans de culture ? (…) le destin du christianisme commence bien avant qu'on accepte qu'il y ait crise ! Sauf à prendre pour une discours d'histoire le discours moral de doléance des écrivains latins, qui ont commencé à parler de décadence alors même que l'Empire n'avait pas atteint son zénith. ET, en un sens, ils n'avaient pas tort. (…) Si le christianisme a bien été cette expression de la résistance palestinienne, on comprend alors qu'il ait pu aisément s'accorder à une mission plus large : devenir au premier chef le cri des masses de province croulant sous le faix des tributs, des extorsions de toute sorte, et, plus généralement, de toutes les couches sociales en lutte contre l'Ordre romain. D'où sa rapide expansion dans les provinces d'Orient. (…) La littérature païenne nous confirme la coïncidence de l'expansion occidentale du christianisme avec la crise : car les premiers témoignages, les quelques lignes bien connues de Tacite, de Suétone, la lettre de Pline, ne démontrent encore que l'ignorance où ils sont du christianisme. Ainsi le christianisme va devenir l'expression la plus adéquate d'une crise, dont dans une très large mesure, la cause sans doute est à chercher dans la turbulence des masses de province, dans la révolte des nationalités et des ethnies, où lui-même précisément trouvait sa source. Comme on voit, on n'avait pas tort de dire en un sens que dès qu'il y eût Empire, la mort était là. C'est elle que les mages suivirent jusque vers Bethléem, où elle leur indiquait un berceau »14.

Les deux auteurs défroqués du maoïsme qui ont écrit, de façon inconsciente cet intéressant commentaire -séduisant tant il use des mots du moment qui nous torture - n'avaient fait que recopier Marx et Engels qui avaient bien vu l'aspect révolutionnaire du christianisme tout en refusant son aspect eschatologique. Leur livre fût un succès à l'époque mais basé sur un contre sens, il signifiait une apologie de la cohérence et pérennité du marxisme, mais sous la forme simpliste, manichéenne et anarchiste de la dualité du maître et du rebelle. En réalité ils n'étaient pas guéris du délire maoïste, puisqu'ils se complaisaient en analogies entre la dite (et effroyable) révolution culturelle chinoise et la révolution culturelle chrétienne, comme opérant un changement dans les têtes par le miracle... du saint esprit, très prude et conforme à l'ascèse chrétienne, très hygiénique enfin comme le confirme le règne de Xi Jinping à l'ère diabolique du coronavirus. L'angélisme devenait pour ces deux « nouveaux philosophes » la seule attitude révolutionnaire : « le désir renvoie à la loi » ! D'où la rechute des intellos germanopratins dans la nunucherie psychanalytique ! Leur pensum révèle bien qu'au fond, chez les enfants de bourgeois du quartier latin, le maoïsme, comme son père le stalinisme, était fondé sur un esprit religieux bien plus bref, limité, pathétique et inutile que le christianisme.
Et on attend toujours le parti providentiel vu l'incurie du parti présidentiel !

CONTRER LES FUTURES EMEUTES DE LA FAIM …VOIRE LA REVOLUTION

En Italie, des pillages de magasin ont commencé... L'Italie alerte toujours la première le monde.. déjà en 1943 les grèves de Turin avaient fait tomber Mussolini...15 . Ces révoltes de la faim servent d'alerte aux Etats bourgeois du monde entier, pour qu'ils lâchent du pèze et leurs assocs de charité, car les ouvriers américains ont déjà compris qu'il fallait acheter prioritairement des armes. Les émeutes de la faim sont toujours les vecteurs directs des révolutions; pendant toute la guerre mondiale Hitler veille à ce que soldats et ouvriers allemands n'aient pas faim. Si le système actuel dérape vers des pénuries d'approvisionnement cela va devenir très vite très violent, et la gentille protestation des gilets jaunes fera figure de bagarre de cour d'école.
Mobilisation”, “renfort”... la forme et le fond, en pleine “guerre” contre l’épidemie de Covid-19, ont provoqué railleries et interrogations sur les réseaux sociaux. « Et tout à coup les réfugiés intéressent les décideurs! ».
Mobilise les réfugiés... Ça veut dire quoi au juste? Combien vont-ils être payés? Auront-ils une couverture sociale?” . Canular ou info ? Si si un préfet de province appela à “mobiliser les réfugiés” (confinés en masse dans des hangars?). Pour ce faire, les suppôts départementaux de la dictature macronienne ont donc demandé “aux gestionnaires des hébergements d’urgence des demandeurs d’asile de faciliter la mise en relation entre les réfugiés et les professionnels agricoles”.
Un dispositif de chèques-services de 15 millions d’euros et promis pour 60.000 SDF qui ont des difficultés à avoir accès aux ressources de première nécessité depuis le début de l’épidémie de coronavirus, a annoncé mardi 31 mars le ministre du Logement, mais il n'a pas fait de commentaire sur comment les soigner en cas de contagion. Ces chèques “permettront d’acheter de la nourriture ou des produits de première nécessité, de santé ou d’hygiène, dans plus de 220.000 points de vente”, a expliqué le jeunot Julien Denormandie. Mais pour combien de temps ? Et pour les ouvriers confinés et dont le compte en banque est vide ?

Un autre grand danger, quasi insoluble pend au nez de la dictature macronienne, le sort des banlieues. La propagande de chaque Etat ne perd jamais ses droits pour stigmatiser l'impéritie et la gabegie des autres. On aurait tord de croire qu'il suffit de fustiger les Trump et autres Bolsonaro. La propagande multiculturaliste allemande ne se prive pas de faire valoir sa supériorité en allant interviewer un de nos islamo-gauchistes bien pensant bien qu'il dise certaines vérités concernant l'exiguïté des logements prolétaires en banlieue mais en négligeant le comportement criminel de la racaille soutenue par les maires de la gauche bourgeoise16.

ENGELS REVIENT !

Article de die zeit, propaganda allemande dans Courrier international.

«  … Habitant dans une cité de la Plaine Saint-Denis [en Seine-Saint-Denis], il observe l’activité de la rue, en bas. C’est un fait : ils sont manifestement nombreux à ne pas respecter les mesures de confinement général imposées par le gouvernement.Il y a moins de monde que d’habitude, mais ça reste encore très fréquenté, constate Esmili. Le confinement est un concept de bourgeois, explique ce sociologue enseignant dans une université parisienne. Cela implique de posséder une maison bourgeoise dans laquelle se retirer. Ça ne correspond pas du tout à la réalité ici.”

Aujourd’hui, quiconque quitte son domicile sans attestation ni raison valable s’expose à une amende de 135 euros [et plus encore, en cas de récidive] (Oh làlà!). C’est pourquoi bon nombre de citadins fortunés ont fui les grandes villes et ont pris leurs quartiers dans leur maison de vacances ou de campagne où l’assignation à résidence est moins pesante. Une option qui ne s'offre à personne ici
Plus d’un demi-million de gens vivent entassés dans cette banlieue du nord de Paris. Les cités qui se dressent jusqu’à l’horizon derrière le stade de France sont les coulisses de ce que de nombreux Allemands n’aperçoivent que dans des vidéos de rappeurs et des films chocs : une mosaïque d’ethnies et de nationalités entourée de béton17. Ces quartiers sont des milieux complexes, mais dans les médias ils sont surtout associés à deux choses : la pauvreté et la délinquance

C’est aussi probablement à cause de cela que les mesures contre l’épidémie semblent si mal comprises ici (sic). Sur les réseaux sociaux, de nombreux habitants se plaignent du fait que les espaces publics soient encore bondés. Vendredi 20 mars, on apprenait que 10 % de toutes les infractions aux mesures de confinement [recensées la veille] avaient été commises en Seine-Saint-Denis.
Hamza Esmili habite dans un bel appartement agréable à vivre, dit-il. Mais l’immeuble est extrêmement sale et délabré. Bon nombre de ses voisins travaillent comme journaliers sur des chantiers et vivent dans des appartements où il n’est pas possible de rester confiné. Il n’est pas rare que les gens partagent des lits. Pendant que les uns travaillent le jour et dorment la nuit, les autres font l’inverse :Les gens ne dorment pas nécessairement dans leur logement.” Ils sont par ailleurs nombreux à ne pas posséder de logement. Alors comment pourraient-ils respecter les consignes du gouvernement et rester chez eux ? (en effet, jlr)

Le sociologue exprime également sa colère face au racisme à travers lequel l’opinion publique tend à analyser ces problèmes (sic ! C'est qui l'opinion publique?). Les habitants des banlieues – dont la plupart ont des parents d’origine immigrée – sont présentés comme des gens indisciplinés. Comme s’ils ne comprenaient pas qu’il fallait faire un effort au niveau national pour lutter contre le virus. Les médias en parlent déjà comme de loubards et autres fortes têtes squattant les entrées d’immeuble en dépit des règles, fumant des joints et insultant les policiers. En même temps, reconnaît le sociologue qui étudie les dynamiques des banlieues parisiennes depuis plusieurs années, il est vrai que les gens ont un rapport différent à l’État. Il n’est pas étonnant qu’ils n’acceptent pas les consignes”.(hé hé voilà qui demanderait à être explicité et qui n'a rien à voir avec la vétusté et promiscuité dans les logements des pauvres...)
Les mesures de confinement sont particulièrement dures pour les jeunes des banlieues, explique Esmili : « Les aires de jeu, les terrains de basket, les skateparks et les équipements sportifs sont plus que des accessoires de loisir. Ce sont des sources d’équilibre pour des jeunes qui mènent souvent une vie peu structurée. Ce sont des échappatoires qui permettent de sortir des logements où vivent souvent trop de gens, dans trop peu d’espace ».

Donc les mesures de confinement ne sont pas dures pour la classe ouvrière en général ? On a bien là une apologie du moderne lumpen prolétariat qui a tous les droits, même celui de prôner l'obscurantisme. Ce n'est assurément pas à partir de cette misère idéologique que pourrait se lever une véritable révolte contre le pouvoir capitaliste dans la mesure où la plupart des paumés n'ont pas conscience que dans le capitalisme il y a encore des mesures de salubrité public, et de respect des autres êtres humains, qui sont un minimum vital. En Algérie ce genre de paumés est très vite confinés en prison. En Inde c'est la bastonnade. Ces mesures dictatoriales contre la partie irresponsable de la population seraient strictement appliquées sous notre « dictature du prolétariat » sans se laisser endormir par de simples explications sociologiques. Face aux attentats anarchistes en Russie,Lénine a bien fait de serrer la vis. Les mesures dictatoriales décidées par le parti bolchevique au pouvoir se retrouvent ainsi comprises par tout ce que l'intelligentsia « libérale » et « conservatrice » avait laissé débiter par ses historiens en chambre. Examinons les vertus d'un Etat maoïste.


PHILIPPE SERA-T-IL LE NOUVEAU LIN BIAO DE MACRON ?18

On pense à la saga du christianisme si on parcourt l'histoire du PCC. Les fondateurs du régime maoïste « les 28 bolcheviks" étaient un groupe d’étudiants chinois qui étudièrent à l’université Sun Yat-sen de Moscou entre la fin des années 1920 et le début 1930. L’université avait été fondée en 1925 comme sous-produit de la politique d’alliance entre l’Union soviétique et le fondateur du Kuomintang, Sun Yat-sen. Bien que cette université n’ait duré que cinq ans, elle a eu une influence importante sur l’histoire moderne chinoise, car ce fut là que furent formés beaucoup de personnalités politiques, et parmi eux les plus célèbres avaient formé ce groupe des « vingt-huit bolcheviks » dont Lin Biao fit partie. De 28 ils finissent, un siècle plus tard, en plus grand parti du monde, plus de 90 millions en fin 2018 ! Aucun parti d'obédience marxiste n'a duré autant, sauf peut-être le SPGB britannique mais toujours avec dix membres et le CCI avec 11.

Le général Lin Biao était né à Wuhan la microbienne. C'est pendant très longtemps un héros et un successeur présumé de Mao mais, sans doute trop libéral, il voulait faire « évoluer » vers l'armée de métier, c'est à dire atténuer l'embrigadement de la population chinoise. Mal lui en a pris. Il est cependant réhabilité en 2007, pour légitimer encore le pouvoir et son armée au nom d'une transparence qui s'appuie surtout sur un encadrement carcéral pour rappeler que la Chine a désormais vocation à être la principale puissance impérialiste du monde. Il était loué par l'appareil de propagande du parti comme un officier brillant ayant joué un rôle-clé contre les envahisseurs japonais et lors de la guerre civile contre les troupes de Tchang Kaï-chek. En temps d'économie de guerre, les Etats ressortent des archives poussiéreuses leurs gloires militaires. En Europe on salue à nouveaux les généraux criminels de 14-18, ou on laisse des crétins comme Zemmour saluer De Gaulle, Bugeaud et Pétain.

La politique du pouvoir est toujours ambivalente. Elle navigue entre laxisme et rigidité. Ce peut être valable pour nous les éternels maximalistes d'un monde sans frontière et sans argent et sans exploitation de l'homme par la femme. Etrange renversement des valeurs pour le règne d'une mondialisation heureuse sodomisée par les caprices du marché, revoici des vertus honnies par Raymond Aron, Churchill et Sarkozy : un Etat fort maintenu par un parti de fer !
Tous nos éditorialistes à la noix de saluer la Chine qui s'en est sortie (en partie) après avoir contaminé le monde entier. La rigidité stalinienne serait-elle plus efficace pour lutter contre les pandémies que le laxisme et cynisme libéral ? Pas seulement, on nous assure que le masque est traditionnel en Chine. Question de culture. Mais et si ces chinois, qui ont tout de même gardé la peau de banane de l'expérience bolchevique, ne servaient pas, paradoxalement et obscènement, à appeler qu'il est indispensable de disposer d'un parti et d'un Etat pour s'éviter l'éclatement de la société ? Il est crucial une centralisation non plus nationale, comme le croient les benêts souverainistes mais MONDIALE! Le secret du nombre de morts énorme en Espagne et aux Etats Unis est dû au chacun pour soi du fédéralisme régionaliste, où ces deux Etats sont incapables d'organiser des échanges inter-régionaux, chaque Etat régional basque ou californien étant équivalent à une seigneurie du moyen âge! Voilà bien un vaste sujet de réflexion auquel j'invite, s'ils m'entendent, tous mes amis ou anciens amis et camarades de combat maximaliste à réfléchir. Sans tomber dans la bêtise des trotskiens dégénérés du NPA qui nous expliquent que les mesures d'économie de guerre, nationalisations et réquisitions sont des mesures anticapitalistes!

Je ne vous laisserai aucune illusion cependant sur la nature bourgeoise du parti « communiste » chinois, même paré d'une robuste centralisation quand même marquée par imprévision, improvisation et mensonges au début de la pandémie.
Les enfants de communistes ont une place assurée dans le Parti. Mais les intellectuels et les jeunes diplômés, hier traités de « petits-bourgeois », sont aujourd'hui courtisés pour qu'ils rejoignent le Parti. Il s’agit de construire le « parti de l’excellence ». Ainsi le recrutement dans les universités chinoises ou étrangères est privilégié, État et Parti étant indissociables, il est nécessaire d'y placer l'élite du pays. Dès que les membres du Parti doivent occuper des fonctions importantes, à l’échelon central ou en province, ils doivent suivre les formations de l'école centrale du Parti communiste chinois.

En 2013, selon un rapport de l'Institut Hurun, l'Assemblée nationale populaire compterait dans ses rangs 83 délégués milliardaires, dont Zong Qinghou, l'homme d'affaires le plus riche de Chine39. Le sinologue Jean-Luc Domenach indique « aucun homme politique chinois qui n’ait pas beaucoup d’argent. ». Selon le Consortium international pour le journalisme d'investigation, 20 000 Chinois seraient impliqués dans des compagnies offshore basées dans les paradis fiscaux. En particulier des membres des familles du secrétaire général Xi Jinping, de l'ancien Premier ministre Wen Jiabao, de Deng Xiaoping, de l'ancien Premier ministre Li Peng, de l'ancien secrétaire général Hu Jintao, de Peng Zhen (un des huit immortels du Parti communiste chinois) mais aussi de grands responsables économiques comme Ma Huateng, Yang Huiyan, Huang Guangyu, Wei Jianghong (en), Zhang Xin.
Huit autres partis politiques sont officiellement reconnus, mais seul le Parti communiste a vocation à diriger le pays. Ces groupements politiques dits « partis démocratiques » ont pour vocation à participer à l'administration des affaires chinoises, il s'agit d'une « coopération multipartite et de la consultation politique », le Parti communiste chinois en assurant la direction4
En 2014, un « examen idéologique » est instauré par le Parti communiste afin de « contrôler » l'ensemble des journalistes. Ces derniers doivent connaître des règles essentielles, par exemple « il est absolument interdit à des articles publiés de faire état de commentaires contredisant la ligne du Parti communiste chinois. » Ou encore « la relation entre le parti et les médias est celle du dirigeant et du dirigé ».
En septembre 2019, le Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois présente une réflexion sur l’éducation patriotique en Chine. Celle-ci doit permettre aux Chinois de comprendre la « nature du rêve chinois, d'inspirer son amour du Parti, du pays et du socialisme, et de réunir le grand élan du renouveau national ». La jeunesse chinoise est particulièrement concernée par cette éducation.
Dans son ouvrage La Chine m'inquiète de 2008, le sinologue Jean-Luc Domenach indique que la Chine est dirigée par une « aristocratie dangereuse ». Cette aristocratie est issue des plus hauts rangs du Parti communiste chinois de l'après-Mao. Elle fonctionne par clan familial. Dans de nombreux cas, ce sont « les épouses, les maîtresses ou les parents qui négocient et récoltent les sommes demandées ». Avec la position politique de leur chef, des grandes familles « disposent d'un accès privilégié aux gros postes et à la richesse ». 8 371 membres et cadres du Parti communiste chinois selon une source de Hong Kong et 4 000 fonctionnaires selon une source japonaise ont quitté le pays en emportant 50 milliards de dollars.

Les cadres du Parti communiste chinois, condamnés essentiellement pour corruption, sont emprisonnés dans des prisons de luxe comprenant terrains de basket-ball, bars, pistes d'athlétisme, cellules de 20 m2… Le Parti justifie ces aménagements par le besoin de rééduquer les cadres condamnés.

LONGUE VIE AU COMMUNISME CHINOIS !


PS: trois leçons déjà de cette magnifique crise "anti-capitaliste". La première,  la solidarité inter-nationale n'est que foutaise, l'aide de la Chine et de la Russie à l'Italie, envoi de quatre ou cinq camions pour désinfecter et d'une cargaison de matériel de protection, c'est de la daube pour ridiculiser l'Europe barricadée dans ses nations composantes; même l'autre salaud Erdogan a envoyé un avion de médicaments. La charité sanitaire c'est la continuation de la guerre par d'autres moyens. La deuxième, une bonne leçon à la petite bourgeoisie individualiste crasse, égoïste et qui ne pense qu'à sa jouissance, à se réfugier en résidence secondaire, comme le bobo Cousin dans sa villa de l'île d'Oléron… Rien que pour ça, il faut souhaiter que le confinement dure, cela leur apprendra à vivre ces bâtards du libéralisme criminel. La troisième, la plus grave dans l'immédiat, la pauvreté colossale exacerbée par les mesures de confinement pourrait tuer davantage que le Covid-19 aux Etats-Unis, au Brésil et en Afrique, dans ces pays, pas de sécurité sociale, pas d'indemnités de chômage, pas d'aides (cf. les travailleurs informels in Libé du 2 avril). Les prolétaires et les pauvres sont livrés à eux-mêmes et n'ont souvent aucune épargne. Emeutes de la faim et insurrections en perspective.




NOTES


1https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200326.OBS26599/ou-sont-les-masques-le-scandale-d-une-penurie.html. L'éditorial de Lutte ouvrière est très bien, contre l'hypocrisie patronale, mais cette secte que peut-elle proposer à part lutter derrière les pourritures syndicales.
2La saillie est de Raymond Queneau : « Monsieur Cidrolin que je connais encore peu, seriez-vous un ratiocineur dans le genre de l’abbé Riphinte ? (Les fleurs bleues, Gallimard, 1965).
3Nous vivons aussi à l'heure des comiques troupiers. Par exemple, Cousin et son site fantaisiste totalement étranger au mouvement maximaliste, dit sans honte « guerre de classe » ; cet individu à face de mongolien se livre à une loghorrée journalière néo-debordienne mâtinée de marxisme mal digéré et n'arrive même pas à parodier l'homme providentiel qu'il eût rêvé être. Le coronavirus est un « spectacle capitaliste », ce pauvre bobo de Debord a au moins un héritier bâtard. L'écriture et le discours sont imbitables. Il bénéficie d'une publicité sur le site de Soral qui précise que ne seront tolérés ni propos racistes ni propos anti-sémites et exclus les textes bourrés de fautes de français. En réalité, vu la « kultur » de leurs lecteurs, on lit des contributions de lecteurs parfaitement antisémites et bourrés de fautes d'orthographe comme seul Drouet savait les étaler. Cousin se fait passer pour psychanalyste dans la vie privée, et, pour un entretien psycho-politique vous fait payer 90 euros (témoignage d'un sympathisant du CCI qui en a été victime).
4https://www.huffingtonpost.fr/entry/orban-a-cree-la-premiere-coronadictature-du-monde-selon-ce-specialiste-de-lue_fr_5e85fa56c5b60bbd73509448?utm_hp_ref=fr-homepage. Les gangs brésiliens sont aux côtés de l'Etat et plus conscients que l'idiot Bolsonaro. Plus surprenant, les gangs qui sévissent dans les favelas imposent une confinement strict aux habitants, comme le rapporte le Financial Time. Dans l’un des quartiers de Rio de Janeiro, ce message a été envoyé à la population : “quiconque est attrapé dans la rue apprendra à respecter les mesures. Nous voulons le meilleur pour la population. Si le gouvernement n’est pas capable de gérer, le crime organisé l’est”. Certains ont même imposé un couvre-feu ! ». On n'a pas connaissance d'une aussi sage décision par nos gangs de Seine Saint Denis qui crachent sur la police.
5Le Moloch capitaliste actuel sacrifie d'ailleurs, comme son exemple antique, les enfants dans le paradis « communiste » chinois si exemplaire pour Zemmour et autres attardés.
6Ou des personnages de moindre importance mais qui sont représentatifs. Dany Cohn-Bendit, indépendamment de son avenir politique de pourri bourgeois fut plus représentatif et influent en mai 68 que tous les groupes gauchistes réunis. Eric Drouet, pour les gilets jaunes ne fut pas un bon Gapone parce qu'il est illettré et ne sait pas parler en public, mais il fut lui aussi assez providentiel, mais sans lendemain parce qu'un personnage symbolique d'une révolte doit avoir un minimum de capacités intellectuelles, et même un maximum !
7Lénine prit toujours sa défense contre les calomnies.

8Le 7 (20) février 1905, Gapone avait publié une Lettre ouverte aux partis socialistes de Russie, dans laquelle il les appelait à s'unir en vue d'un soulèvement armé. Dans cette lettre il écrivait : «Je suis avant tout un révolutionnaire et un homme d'action, j'appelle tous les partis socialistes de Russie à conclure immédiatement un accord entre eux et de se lancer dans un soulèvement armé contre le tsar… Maintenant tout retard et toute agitation sont un crime contre le peuple dont vous défendez les intérêts». L'appel de Gapone est accueilli par la plupart des partis socialistes avec grande sympathie. Lénine y répond par un article intitulé Sur un accord militaire pour le soulèvement, dans lequel il soutient cette initiative.

9La censure opère intégralement, rien sur les mouvements de colère interne à la Poste. Personne ne nous explique pourquoi la poste de Gentilly est fermée depuis plusieurs jours. Rungis, Gennevilliers, Clichy, Asnières, Colombes ou encore Levallois-Perret sont à l'arrêt.
10https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/03/chez-leclerc-la-crise-sanitaire-revelatrice-d-un-management-par-la-peur_6035378_3234.html
11Au sens péjoratif.
12C'est tout à l'honneur de Mélanchon d'avoir formulé cette demande dimanche dernier. Mais il ne perd jamais une occasion de se ridiculiser, il propose maintenant des manifestations « en ligne ».
13Société imaginaire régie par un système totalitaire.
14L'Ange de Lardreau et Jambet (1976, p.158 et suiv.).
15Des voitures de police déployées devant les supermarchés de Palerme. Des enquêteurs chargés de surveiller les réseaux sociaux pour repérer les groupes de discussion où pourraient s’organiser des opérations de pillage. Trois semaines après le début du confinement, les autorités italiennes commencent à redouter l’explosion d’une bombe sociale.
Les craintes se concentrent sur le Mezzogiorno, le sud du pays, où nombre de personnes vivent de petits boulots, souvent au noir, et n’ont donc formellement pas accès aux mesures sociales mises en place par le gouvernement pour amortir le choc de l’épidémie. Près de 3,7 millions d’Italiens pourraient être concernés. «Il faut faire vite, plus que vite», s’inquiète le maire de Palerme, Leoluca Orlando, qui ajoute : «Si les aides des gouvernements national et régional n’arrivent que d’ici quinze jours et qu’il faut quinze autres jours pour les distribuer, nous risquons très gros. L’annonce risque d’être un boomerang. Le mécontentement pourrait se transformer en violence.» Concrètement, les villes recevront des subventions en fonction de leur population et de leur niveau de richesse. A elles ensuite d’organiser avec les organisations caritatives la distribution de l’aide alimentaire auprès des plus nécessiteux. De nombreuses collectivités locales se sont déjà mobilisées depuis plusieurs jours. Avec le soutien de la région du Latium, la mairie de Rome a par exemple prévu de distribuer des bons repas de 5 euros, valables aussi pour l’achat de médicaments.

Pour l’opposition de droite, la mesure gouvernementale n’est pas suffisante. «Trop peu et trop tard» , dénonce notamment Matteo Salvini. Du côté des maires proches de la majorité, on explique que les 400 millions d’euros débloqués permettront tout de même «de donner un bon de 200 euros par famille pour arriver jusqu’à Pâques». Mais le gouvernement envisage d’autres mesures pour tous ceux qui, en raison de leur travail irrégulier, précaire ou au noir ne peuvent bénéficier des aides sociales prévues au titre de la perte de revenus due au coronavirus (les indépendants par exemple recevront 600 euros et sans doute des allègements fiscaux). Le Mouvement Cinq Etoiles plaide notamment pour une extension du revenu de citoyenneté, introduit sous son impulsion il y a quelques mois, et qui correspond en fait à un revenu minimum d’insertion de 780 euros octroyé à un peu plus de 900 000 familles. Le gouvernement réfléchit en tout cas à un «revenu d’urgence» étendu à tous les non-salariés (qui, eux, peuvent bénéficier du chômage partiel) d’un montant de 600 euros, voire plus, de manière à intégrer les personnes hors système qui n’ont pas pu bénéficier des premières mesures. Le décret pourrait être adopté dans les prochains jours. Le temps presse, insistent les autorités locales. D’autant que nombre de soupes populaires ont fermé en raison du confinement des volontaires, notamment des personnes âgées.
Si le gouvernement ne leur apporte pas plus de soutien, “la révolution va éclater”, prévient celui-là. “Je n’en peux plus. Je suis au bout du rouleau. Ils nous affament”, confie un commerçant de la ville de Bari, dans le sud de l’Italie. Une autre vidéo montre un groupe de gens interpellant des policiers stationnés devant une banque fermée. On n’a plus de nourriture, ni d’argent. Ma boutique est fermée depuis maintenant 20 jours. De quoi suis-je censé vivre?” demande un homme. 
Venez chez moi, s’il vous plaît. Vous verrez qu’il ne me reste plus rien. J’ai besoin de nourriture”, implore une femme. La solidarité initiale des Italiens face à la crise du coronavirus s’est manifestement estompée, notamment dans les régions pauvres du sud du pays, et les habitants supportent mal les restrictions qui affectent leur vie quotidienne. Les scènes d’Italiens chantant au balcon ont cédé la place à des images de frustration et de colère. La semaine dernière, à Naples, un homme a déclenché une altercation entre les clients et le personnel d’une supérette, où il essayait de se procurer des biens de première nécessité (pâtes, tomates, pain, huile) qu’il ne pouvait pas payer. Un client ayant assisté à la scène a tenté de le défendre auprès du personnel: “Ce type n’a pas d’argent. Il n’achète pas du champagne ni du vin, juste l’essentiel!”. La semaine dernière, à Palerme, la police est intervenue dans un supermarché Lidl, où un groupe d’environ 20 familles ayant rempli leur chariot de nourriture ont tenté de partir sans payer. 
Il y a deux semaines, le gouvernement a annoncé qu’il débloquerait une enveloppe de 25 milliards d’euros, incluant des dispositifs de soutien aux salariés temporairement mis à pied. Des aides jugées insuffisantes par les citoyens et certains responsables politiques, car elles ne concernent pas les nombreux Italiens qui travaillent dans l’économie informelle. Mais la situation italienne indique l’apparition d’un nouveau front dans la lutte contre le coronavirus: l’importance vitale de maintenir le moral de la population et l’ordre social. Au Japon, une hausse soudaine du nombre de cas laisse penser que la population ne prend plus au sérieux les instructions officielles. “Il faut que tout le monde éprouve un sentiment d’urgence”, explique Satoshi Hori, professeur à l’université de Juntendo et spécialiste de la lutte contre les maladies infectieuses. “Mais les gens se lassent des restrictions liées à l’activité physique”, constate-t-il dans les colonnes du Financial Times. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a promis la distribution de deux masques lavables par ménage, mercredi. Une mesure qui a pour effet d’exaspérer la population japonaise, de plus en plus inquiète face à la montée des cas de contaminations dans les grandes villes de l’archipel.

Faire respecter les restrictions sans s’attirer l’hostilité de la population relève souvent d’un équilibre délicat. Au Royaume-Uni, la police a été critiquée pour son usage de drones et autres tactiques pour faire appliquer les mesures de confinement. Le week-end dernier, un ex-juge de la cour suprême a déclaré à la BBC que les réactions excessives dans certaines régions risquaient de faire du Royaume-Uni un “État policier”. Mardi 31 mars, le Guardian a rapporté que la police britannique avait reçu l’ordre de ne pas “faire de zèle”. Selon le quotidien britannique, les chefs des services de police veillent à “ne pas se mettre à dos la population”. “Nous n’allons pas résoudre ce problème par la force”, affirme ainsi un officier de police à la BBC.

On notera que la censure, ou filtrage, fonctionne bien, on ne sait pas bien ce qui se passe dans les autres pays.


16https://www.courrierinternational.com/article/vu-dallemagne-les-banlieues-francaises-grandes-oubliees-du-confinement


17Les allemands n'aperçoivent donc que la version islamo-gauchiste de cette merde de film « les misérables ».
18Lin Biao fut un haut hiérarque du parti chinois éliminé en 1971 – on fait exploser l'avion où il fuit vers la Russie avec toute sa famille - parce que pro-russe et faisant de l'ombre à Mao.