PAGES PROLETARIENNES

mardi 26 mars 2019

Un troisième Manifeste communiste... mais pour de rire ?


Ou les aventures de Bitexit

Un Manifeste communiste
pour le XXI ème siècle
par Claude Bitot (janvier 2019)

Il y aura eu trois Manifestes manifestement communistes. La terre entière connaît celui des Marx et Engels, rédigé vers 1847. Puis vers 1961, un second Manifeste rédigé par Munis et Benjamin Péret, d'une facture plus modeste. Claude Bitot nous en propose un troisième, au milieu de nombreux autres troisièmes ; j'ai sous les yeux le « Projet de programme de l'Internationale Communiste », quasiment rédigé par Boukharine dans les années 1920 et d'une toute autre envergure. Chaque secte politique maximaliste a plus ou moins produit un Manifeste à son époque, des trotskiens au CCI, même les bobos modernistes ont le leur (Le manifeste contre le travail). Il ne reste pas grand chose de tous ces pensums futuristes. Les prévisionnistes des années 1970 ont été plus près de la vérité que tous nos marxologues ou apparentés concepteurs de « projets universels » pour parer à l'inévitable et cyclique « catastrophe finale » :
« Alors commencera la redoutable période où l'excès de la production amènera l'excès de la consommation, l'excès de la consommation l'excès de chaleur, et l'excès de chaleur la combustion spontanée de la terre et de tous ses habitants. Il n'est pas difficile de prévoir la série de phénomènes qui conduiront le globe, de degrés en degrés, à cette catastrophe finale... »1.

L'ouvrage de Claude Bitot, Bitexit, ne semble pas avoir trouvé d'éditeur et c'est bien dommage car cet auteur a l'art de secouer le cocotier avec virulence et bien souvent avec pertinence en se refusant à réciter le catéchisme marxiste, mais en se servant paradoxalement des résidus du marxisme qu'il lui reste comme d'un nouveau catéchisme. A trop secouer le cocotier notre ami court le risque de se ramasser une grosse noix sur la tronche, ce qui lui est arrivé car il secoue drôlement la tête parfois2. Son projet était louable, en voulant revisiter de façon synthétique et moins barbante que nos vieux pensums " marxistes-léninistes" ou peu s'en faut, il lève un coin du voile bourgeois qui a quasiment réussi à éradiquer tout souci d'une autre société, vraiment communiste, dans la plupart des luttes sociales, et qui ne laisse pour alternative que les diverses mièvreries pour « plus de démocratie » autant chez les tenants de la gauche bourgeoise ringarde que chez nos anars « radicaux » (de la phrase) et ces malheureux gilets jaunes orphelins de leur propre incapacité à imaginer un autre avenir que celui autour d'un rituel référendum « populaire » où chacun est présumé décider de tout à tout moment ; aberration individualiste effectivement populiste et imbécile. Bitexit cependant ne veut plus jouer au restaurateur de la « doctrine » comme il l'a longtemps été mais enfourche cette autre doctrine du croque-mort qui prie le dieu-parti et plaint une hécatombe présumée de (l'ancienne) la classe ouvrière évanescente voire disparue à jamais dans les siècles des siècles3.

Parfois je me demande si certains d'entre nous n'ont pas trop lu les sociologues au point de se laisser berner par leurs analyses « sociétales » et une dénonciation soft de la société de « consummation », où il est de bon ton de pointer du doigt ces pauvres ouvriers qui s'empiffrent « la clope au bec » jusqu'à y voir un prolongement de cette « aristocratie ouvrière » que stigmatisait Boukharine dans le projet de programme de l'IC : « Cette « aristocratie » de la classe ouvrière, corrompue par l'impérialisme (pas encore par Darty et Auchan), qui constitue les cadres dirigeants des partis social-démocrates, intéressée au pillage impérialiste des colonies et dévouée à « sa » bourgeoisie et à « son » Etat ».
Rassurez-vous Bitexit n'a jamais confondu bureaucrates syndicaux et simples prolétaires, mais s'il constate que les ouvriers ne meurent plus de faim, c'est pour déplorer leur décrue numérique, ou ce qu'il croit être leur décroissance numérique et pour manifester son amour récent pour le rêve écologique si bien mis en scène par les dominants. Le capitalisme étant entré dans sa phase ultime (puisque nous les divers révolutionnaires on vous l'assure depuis deux fois cinquante années), le prolétariat a revêtu les habits du joueur de flûte de Hamelin4. Le prolétariat est au fond ingrat comme les habitants de Hamelin, c'est pourquoi il est destiné à périr dans le conte de Bitexit, comme toutes ces sectes de « milieu révolutionnaire décati » ; heureusement dans le postromantisme, pardon le postmarxisme le parti a été sauvé de la noyade et les bouées de ce parti qui surnage.. sont les gilets jaunes !

NB: ce soir Claude Bitot m'a fait savoir qu'il n'avait pas voulu m'envoyer son texte, que celui-ci est encore en chantier, OK mais y a du boulot sur le chantier et on connaît déjà le plan anti-marxiste de l'architecte

RUSE DE L'HISTOIRE OU PRURIT D'AUTOMOBILISTES EN COLERE ?

Dans le conte à dormir debout de notre ami Bitexit, il n'y aura jamais plus de guerre mondiale car « le capitalisme n'a nullement l'intention de se suicider » ; que d'humains sentiments il prête à la machinerie capitaliste ! La recherche de la guerre même « finale » est une des meilleures preuves de l'aspect critique de l'état du capitalisme, sa logique même qui ne peut conduire qu'à la destruction comme tant d'autres sociétés disparues ne l'ont été que dans un cheminement vers l'anéantissement mais sans pouvoir détruire la terre entière.
Autant Mélenchon est séduit par le brave routier Drouet, autant Bitexit salive devant ces gilets jaunes annonciateurs du « parti », et du parti de monsieur tout le monde car « de moins en moins d'usines = plus de classe ouvrière » d'autant que « la classe ouvrière n'est plus qu'une minorité ». La classe ouvrière ou même le prolétariat dans son ensemble considéré comme « usiniste », Marx et Lénine doivent se retourner l'un dans sa tombe, l'autre dans son sarcophage en verre. Notre homme s'empare des pires théories malthusiennes, le capital « se retrouve avec une immense couche de salariés qui ne lui rapportent rien », les chômeurs « sont devenus des hommes en trop ». Mais de tout cela on s'en fout, on s'en fout de savoir si telle ou telle catégorie de prolétaires rapportent ou pas, sont de « vrais usiniers » ou pas, ce n'est pas ce qu'ils sont par rapport aux exploiteurs cyniques qui nous préoccupe, c'est qu'ils subissent, c'est qu'ils sont et exploités et exclus, et le fait que la capital ne leur propose qu'une misère plus grande est la condition de leur révolte généralisée. Bitexit a posé son cul sur le trottoir et raisonne comme un sociologue clochardisé. Et depuis ce bord du trottoir il nous décrit bien pourtant la misère des petits boulots de tout ordre, et il a raison dans nombre de ses descriptions qui ne sont que constats désolants : « on crée des emplois mais qui ne permettent pas d'accéder à la société de consommation » ; le revenu ridicule « universel » du pitre Hamon ne ralentira même pas la marche à la catastrophe ; peut-être le « capitalisme vert » y parviendra-t-il un court moment...

VERS UNE DECROISSANCE COMMUNISTE ?

J'avais déjà reproché à Claude, pour ses ouvrages antérieurs de nous promettre un communisme « frugal », je sais que j'avais touché un point sensible, mais pénétré à son tour par la grande cause universelle du « changement climatique », il récidive en faveur de ce que végans et écolo-bobos nomment la décroissance, et il en conclut que « la révolution devrait se donner les moyens de les (les forces productives) rabaisser afin que leur niveau de développement soit compatible avec les ressources encore disponibles de la planète ». On relève en passant une contradiction dans le discours anti-productiviste, on nous parle de la nécessité de « rabaisser » les forces productives alors qu'un peu avant il était établi que la classe « productive » ce n'était plus que 12% de la population... Bitexit inverse la problématique, qui était réelle, la mise en avant de la nécessité de développer les forces productives (hommes et machines) par nos prédécesseurs en théorie révolutionnaire correspondait à une réalité quand la plupart des pays concernés étaient « sous-développés » ; ce n'est donc pas qu'il faudrait rabaisser les forces productives mais redéfinir les vrais besoins dans une société ni basée sur le machinisme à tout prix ni sur un retour plouc à la terre.
On est dans le domaine de la spéculation, c'est pourquoi, sans transition (puisqu'il n'y aura pas une orchestration du rabaissement des forces productives) maître Bitexit donne ensuite un coup de baguette magique : « ...lorsque le capitalisme s'écroulera l'idée de révolution considérée comme néfaste et périmée, refera surface », « puis nous ferons le bilan de la révolution ». Simple et évident !
Et voilà c'est pas un miracle ça ? Et de nous en mettre plein la vue avec le mot paradigme5, mais avec le pire concept non scientifique d'un Bernstein : « la révolution se fera d'une façon relativement pacifique, il lui faudra prendre le pouvoir mais celui-ci n'aura plus besoin d'être terroriste ».

Pour justifier un tel reniement du fait de base qu'une révolution est de toute façon violente parce qu'il ne peut pas être autrement, ou alors en supposant que le pouvoir bourgeois est un ami (...qui ne veut pas se suicider) et prêt à se laisser dépouiller avec élégance de ses attributs qu'il défend même au prix des pires massacres et des pires mensonges, on va nous expliquer la « décroissance » de la théorie marxiste. Revisitons le jeune Marx par la grâce du professeur Bitexit.
« La révolution du prolétariat était donc vue par lui comme étant celle d'une classe tellement nombreuse qu'elle aurait cessé d'être celle d'une classe particulière » ; mais on va voir que tovaritch Bitexit ne comprend vraiment rien à la phrase du Manifeste de 1847 : « Le mouvement du prolétariat est le mouvement autonome de l'immense majorité au profit de l'immense majorité ».
Notre nouveau Raymond Aron du XXI ème siècle se choque qu'ensuite, deux ans à peine par après en 1850, Marx en vient avec d'autres révolutionnaires de son acabit à vouloir créer un parti nommé « la société universelle des communistes révolutionnaires » - ce qui confirme l'excellent nom de mon blog qui fût pourtant moqué en ses lointains débuts. Horreur ! Marx affirme vouloir « la déchéance de toutes les classes privilégiées » et se fait copiste de la révolution française, prônant dictature et terreur ; et de nous ressortir la citation encourageant la vengeance alors que Marx a fait son mea culpa sur cette conception.
Comme exemple d'une terreur dûe à un prolétariat minoritaire (très minoritaire) où par une gymnastique peu convaincante notre observateur finit par donner raison à l'Etat du parti bolchevique : « il fallait se faire barbare pour en finir avec la barbarie » et de nous citer la gentille Rosa Luxemburg qui déplorait les crimes inutiles plus qu'elle n'imaginait une révolution pacifique ; et Bitexit l'accuse de ne pas avoir soutenue la terreur « légitime »... du parti ! (on comprend pourquoi les Cahiers Spartacus ont refusé le manuscrit). Non mais.

Même carence et failles béantes dans les connaissances de Monsieur encyclopédie bâclée... « la Commune apparaît presque sans tâche »... et il ne connaît pas les sévères critique sde Marx et de Reclus par après. La cause de la terreur ? Surtout pas le parti mais... « à partir du moment où la révolution est le fait d'une classe particulière pas moyen de faire autrement » ! En effet « il aurait fallu que la révolution soit le « mouvement de l'immense majorité ». Ouf avec un prolétariat réduit comme peau de chagrin et une population massivement gilet jaune on évitera ainsi tout recours à la violence et pire à la terreur !
Marx est une impossibilité de nos jours, d'ailleurs ce n'était que.. : « Marx était alors ce jeune bourgeois gauchiste qui voyait dans ces révoltes du prolétariat un nouveau messie en marche à qui il avait confié une grande « mission » dans l'Histoire ». Tout indique qu'il s'est gouré : plus de barricades pendant des années mais des ouvriers anglais qui se battent benoîtement pour un « salaire équitable ». Pfft les pauvres réformistes ! En plus ils se découvrent une patrie et une « instruction publique et obligatoire par l'Etat ». Qu'une jeune anar ou un blak bloc écrive des bêtises pareille, on serait magnanime mais un vieux routier du mouvement révolutionnaire de 80 piges !?

Tout rôle moteur est nié à la classe ouvrière, elle n'est jamais étudiée dans sa constitution comme classe et dans la marche commune un temps avec la classe progressiste bourgeoise, elle est nulle pendant la Commune de 1871 car cette révolution était « plus populaire que prolétarienne », mais ne pourrait-on pas dire qu'il en est de même en Russie et en Allemagne en 17-18 où ce sont les soldats majoritairement qui font basculer le régime mais, objecte notre refaiseur d'histoire, à Petrograd « existait un prolétariat industriel », dont on a vu qu'il se fiche pourtant lui attribuant la cause de la terreur (comme n'importe quel Marcellin ou Castaner) , et sans pouvoir nous expliquer pourquoi tous les membres du parti bolchevique n'étaient pas fraiseurs-tourneurs. Même trafic pour la fausse révolution espagnole, la FAI « faisant office de parti » !
Tout est de la faute de ces anciennes classes ouvrières dans l'échec de la vague révolutionnaire des années 1920 : « Il existait un décalage entre ces prolétariats qui n'étaient pas placés dans la même situation (…) la grande majorité ne se sentait pas concernée par une telle lutte (…) depuis la crise de 1929... cela n'avait donné lieu à aucun éveil révolutionnaire ». En gros la classe ouvrière se laissait intégrer et « capitulait sans combat »... plus c'est gros plus ça passe quand notre balayeur du métro prolétariat envoie sous le tapis les milliers de grèves, insurrections, arrestations massives qui ont frappé au cours de ces années le prolétariat en Europe et en Amérique du nord.
« La classe ouvrière s'était dérobée », voilà le résumé du combat sanglant contre le terrorisme bourgeois que notre professeur (non certifié) nous dégueule, « il n'y avait plus rien à en attendre », « requiem donc pour la révolution prolétarienne internationale ». Idem en 68 « où il suffit que les pompes à essence soient de nouveaux ouvertes pour que les grévistes se précipitent dans leurs bagnoles » (il faudrait que Bitexit nous explique l'opération inverse en 2018 où les conducteurs ont été bloquer les stations service...).

De profundis : « trotskystes, bordiguistes, luxemburgistes, conseillistes, toute la petite panoplie... ne sont plus que des révolutionnaires conservateurs » comme les parlotes de « nuit debout » : « jusqu'à ce que survienne le mouvement des « gilets jaunes » (montrant) le retour de la question sociale » !6
Menace affichée sur Cnews tte la journée
La question sociale n'a jamais disparue et n'a pourtant pas attendue le soit disant « miracle » des gilets jaunes. Dans la durée ce mouvement s'est avéré décevant, absolument pas porteur d'avenir. La durée du mécontentement « citoyen et fiscal » n'est ni une preuve de force ni de subversivité ; ,les divers clans GJ peuvent toujours se constituer en nouveaux syndicats ou en assocs de personnes solitaires ils ne dérangent plus le pouvoir. Il n'a a que le tovaritch Bitexit pour croire que ce mouvement va rebondir « et se manifester avec plus d'ampleur » ; il n'a même pas vu que le NPA avait organisé la dernière manif avec le FDG ; mouvement très original dans sa forme décomposée finale : ficelé par les gauchistes il conserve les revendications les plus creuses des « fachos ».


CONTRE LE « MARXISME DE BAZAR » accroché au dieu « prolétariat »

« Mais de quel prolétariat au juste est-il question ? »

Pfuit... les vendeurs de pizzas, les gratte-papiers des banques, les planqués fonctionnaires des municipalités, les laveurs de carreaux, les vigiles de Prisunic, « un tertiaire qui pullule », des gens pas productifs du tout ! Quoique se sentant obligé de rappeler que dans le célèbre premier Manifeste Marx donne une définition étonnamment moderne du prolétariat : « est prolétaire celui qui pour vivre est contraint de vendre sa force de travail ». Heureusement pour Bitexit, dans le capital il relève une précision de taille qui contredit la définition de 1848 « est prolétaire le salarié qui produit pour le capital et le fait fructifier » ; notre arsouille triomphe par conséquent : « ce n'est pas ce qui se passe avec le salariat du tertiaire, lui improductif pour le capital »7.

Marx en écrivant le Capital n'écrit pas un Manifeste politique. C'est un très grand ouvrage de sociologie dans le bon sens du terme, pas au service du pouvoir bourgeois, où il peut se permettre des nuances qui ne sont pas des sentences politiques. Il faut plutôt comprendre sa formulation sur l'ouvrier productif comme une différenciation avec les patrons des fabriques et non pas comme un grade d'honneur d'ouvrier « plus qualifié pour une conscience collective », ce qui n'a jamais été le propre de tous les ouvriers en usine, parfois plus étroitement corporatifs que ceux des petites unités de travail. Pauvre Bitexit avec sa fixation sur l'ouvrier productif il ne peut expliquer comment il se fait que les livreurs de pizzas et autres camionneurs individuels étaient si nombreux lors des premières grandes manifs des gilets jaunes ! Une mobilisation « non productive » qui vient contredire son propre emballement pour « les gens » en colère comparés à une classe ouvrière productive « envolée ». Marx n'a jamais fait d'une partie industrielle de la classe ouvrière l'unique caractéristique et définition d'une classe aux milliers de fonctions, voire de fonctions "inclassables" comme nos nouveaux entrepreneurs individuels (cf. lire l'excellente contribution analytique et marxiste de Robin Goodfellow); ni de la place occupée dans la production d'une partie comme gage de conscience de classe; en réalité Bitexit ne fait que reprendre la conception antédiluvienne de l'artisan anar: je produis donc je suis ceci ou cela.

Quant aux « nouvelles classes moyennes », Bitexit explique « elles ne sont aucunement des classes », mais « un groupe social créé artificiellement par le capitalisme » ; car Bitexit pense que les classes ont disparu, qu'il n'y a plus que des « groupes sociaux » comme le sermonnent tous les sociologues de plateaux TV ! Ne comprenant rien au « mouvement ouvrier » il ne peut rien comprendre aux fluctuations des couches intermédiaires. Heureusement qu'il a renié ce « jeune gauchiste de Marx » !
De ce magma de « jobs bidons », le cuisinier Bitexit trouve le moyen de nous mitonner la marmelade de l'avenir, une mixture confiture indigeste de ces pseudos classes moyennes et populaires : « (avec) l'écroulement (spontané ! JLR) du capitalisme… la structure sociale de celui-ci se décomposera tout à fait et alors il se formera une immense majorité qui ne pourra plus se reconnaître dans une classe et un quelconque groupe social : une non-classe ».

Le retour du refoulé (bordiguien) vers le GOUVERNEMENT DES « CHOSES » (= les masses)

Bitexit se jette dans les bras des vieux coucous modernistes avec leurs « multitudes » pour rêver à cette révolution « des gens » qui font table rase des classes sociales avant la révolution spontanée du capital ! Plus merveilleux encore, plus renversant, la révolution sera « une sortie « civilisée du capitalisme ». Après une longue digression spéculative et confuse sur l'histoire des partis au XIXe siècle et chez Lénine, notre prospecteur du prolétariat disparu nous rappelle cette vision eschatologique qui lui est apparue lors de la première nuit jaune : « c'est parce qu'à certains moments la domination du capitalisme devient tout à fait intolérable qu'il y a apparition du communisme », mais parce que le capitalisme décadent est en même temps « révolution permanente » (même la pensée du Trotsky dégénéré est appelés à la rescousse). L'autre vision qui lui est apparue, certainement quand Drouet a tweeté depuis la cabine de son camion que son but final était d'occuper l'Elysée, c'est l'exemple suprême du parti bolchevique. La transsubstantiation du parti procède de l'eau bénite : « le parti communiste (…) forme d'organisation spécifique que revêt la révolution lorsque celle-ci se fait communiste ». Et il va droit au but pour définir ce parti miraculeux : « Allons droit au but : le parti communiste n'est pas le parti d'une classe qui serait la classe ouvrière, il n'est pas son avant avant-garde secrétée par elle, ni non plus une création d'intellectuels révolutionnaires particulièrement inspirés, il voit le jour en raison des catastrophes qu'engendre de temps à autre le capitalisme qui ont pour effet de plonger dans une misère extrême... ». Un parti spontané de la misère ou une misère spontanée de parti ?
Surgit le petit conclave des compagnons de Jésus : « le parti est une minorité d'élite (…) elle est détentrice d'une conscience que tout le monde n'a pas : celle communiste ». Ce parti en définitives des millions de grouillots « hors-classes » est un joyau communiste : « une minorité qui préfigure la société communiste sans classes ». On n'a jamais si bien défini une secte lambda. Vous imaginez les réunions de l'élite bolchevique pendant que Lénine discourait, Radek et Boukharine qui passaient leur temps à croquer les profils de leurs voisins, Staline qui roupillait, Trotsky qui se grattait le nez, une préfiguration de la société communiste ?
« Le parti est le lieu où s'incarne l'idée communiste »... ce que croyaient d'ailleurs tous les utopistes anarchistes en parlotes sans fin et en picolant jusqu'à plus soif. Le parti miraculeux ne pourra d'ailleurs plus compter sur personne (comme le parti étatique bolchevique quand il faisait tirer sur la foule des grévistes ? 8

Après avoir tant fait des courbettes en faveur de « l'exemple », le parti bolchevique, il faut quand même que Oulianov Bitexit nous en montre les limites : « il ne fut jamais un parti compact ». Jadis le parti fut « déficient », ce qu'il ne sera plus à l'avenir : « la révolution se produisant dans un contexte historico-social nouveau, n'étant plus le fait d'une classe mais d'une immense majorité (…) la violence ne sera plus si nécessaire, la dictature perdra en bonne partie sa raison d'être et le pouvoir qui se mettra en place sera plus une administration des choses qu'un gouvernement des hommes (…) Désormais, les classes s'étant dissoutes et avec elles leurs antagonismes virulents, la révolution cessera de ressembler à une impitoyable guerre sociale ». Le plus neuneu des anars utopistes peut vous raconter de telles sornettes mais dans le cas de notre heureux retraité consummériste je crois plutôt à une réincarnation de Bernstein. Car, je vous le jure, il va jusqu'à nous faire croire que la classe bourgeoise éclatera en mille morceaux sous le choc de l'éternuement de l'immense « majorité aclassiste » : « bref, il ne sera plus nécessaire d'instaurer la fameuse dictature du prolétariat bonne à ranger dans un musée ».
Il se moque plus loin de l'assembléisme permanent sans se rendre compte que la permanence de l'agitation gilet jaune génère la même lassitude que la politique bourgeois mais aussi prolétarienne9. Mais il nous a mis la charrue avant les bœufs. La bourgeoisie n'est même pas dissoute mondialement qu'il nous balade dans un immédiat « gouvernement des choses », quoiqu'on comprenne que les « choses » sont les masses hors du parti !

LE RETOUR A UN COMMUNISME REAC

On n'as pas fini de rigoler avec notre auteur de ce troisième Manifeste loufoque, gare à ne pas vous laisser surprendre parce que je vais vous en rapporter. Bitot, Bitexit disciple d'Asselineau, il faut le lire pour le croire.
« Aussi que le pouvoir s'exercera à l'échelle nationale ne sera déjà pas si mal (…) Un négationnisme brutal des nations ne serait qu'un gauchisme irresponsable et voué à l'échec, comme le montre bien le capitalisme qui après s'y être essayé avec son projet d'Europe supranationale est en train de se casser les dents, les masses face à ce mondialisme capitaliste et dans sa foulée l'immigration sans limites, continuant d'être attachées à l'idée de nation ».
Les masses, ces « hors-classes », peut-être mais pas le prolétariat des dernières usines, les livreurs de pizzas et les chômeurs qui s'en battent le coquillard mon cher !10

VERS LE COMMUNISME PLOUC
« Le communisme sera donc essentiellement agraire ».CB

Très perméable à la sociologie du pouvoir, tovaritch Bitexit reste un partisan du communisme frugal, d'ailleurs il n'a pas tout à fait tort, me direz-vous, vu que le capitalisme fait mourir des millions d'obèses prématurément. Il embouche donc tous les arguments de la mode écologique universelle, cette grande messe qui abolit les classes et les injustices entre les hommes. « Il faudra avoir recours au travail manuel mais qualifié et riche ». Rubel avait raison de voir en Marx « un théoricien de l'anarchisme » ; « le communisme de Marx était un communisme bourgeois, un gauchisme de la bourgeoisie » ; « s'inventer un communisme où existerait une parfaite harmonie entre l'individu et le collectif est une blague (…) le communisme en faisant valoir le pôle collectif » (ce que pensait en effet Brejnev)11.

« Mais alors de quel communisme s'agira-t-il ? Le faux communisme stalinien est mort et ne reviendra plus. De même le communisme prolétarien de Marx de 1848 et du Lénine de 1917 ». « Donc les jours de la super-société industrielle high tech sont comptés (…) Du côté des marxistes patentés ce dont on ne veut guère entendre parler c'est du caractère non durable de la société industrielle avancée du capitalisme en raison de l'épuisement des ressources naturelles et du réchauffement climatique. Pourquoi ça ? Parce que ces phénomènes rendent caduque la vision marxiste du communisme, elle, fondée à partir de la société industrielle « avancée » du capitalisme, c'est à dire le fameux capitalo-communisme de Marx. Celui-ci est tellement ancré dans les têtes marxistes que même ceux se disant « rouges » et « verts », partisans d'un « éco-socialisme », n'arrivent pas à concevoir que le communisme selon Marx c'est fini ». « Le sens qu'elle a pris (l'Histoire) avec le capitalisme n'était pas celui progressiste que Marx lui attribuait ».

Connaissant ma vieille objection, le prophète Bitexit s'interroge alors : « Faudra-t-il alors avec le communisme retourner à la bougie et à la marine à voile ? ». Quoique je pense que la marine à voile et les bougies sont encore très utiles, je ne crois pas nécessaire de supprimer toutes les machines ni de se passer de la high tech, mais voyons comment le parti de Bitexit au pouvoir va nous organiser le communisme : « lorsqu'il s'agira de prendre la succession du capitalisme, c'est un plan de sous-production qu'il faudra mettre en œuvre préconisait Bordiga » (ah revoilà le maître!). Il faudra administrer « une cure d'amaigrissement » au capitalisme (Bitexit sera certainement promu commissaire aux instituts de beauté! Voire commissaire aux pompiers :« Il s'agira d'un communisme d'extrême urgence »). Suivent diverses propositions dont la suppression de la bagnole, stop à l'immobilier anarchique, et cette vieillerie néo-marxiste ridicule des « bons de travail non accumulables ». Désurbaniser ? Comment, en restaurant la vie étroite et ennuyeuse au village ? En disant stop au chaos migratoire ou surtout en prenant au sérieux la limitation des naissances... Ponctuellement les remarques finales ne sont pas dénuées d'intérêt, mais est-ce les principales questions qu'une société en révolution aura à solutionner en premier ? Oui la question migratoire, mais aussi la place de l'islam, posent des problèmes aujourd'hui ; oui l'agriculture biologique des écolos bobos ne sera pas à même de nourrir la population mondiale. Oui il faudra une nouvelle planification des besoins réels de la population humaine. C'est un parti « élitaire » d'une révolution miraculeuse qui pourrait s'en charger ? Oui dans le monde de la poupée Barbie.

Sur les grandes questions de la transition à une autre société que le capitalisme, Bitot finit mal son exploration débridée du futur, en libertaire lambda, prétendant sans honte « compléter Marx » qu'il n'a cessé pourtant de conchier avec son concept idiot de « classe finissante » en même temps que le capitalisme (sic). Contestant la géniale formule (tronquée) de Marx « à chacun selon ses besoins », il nous sort celle nunuche de tout anar irréaliste : « à chacun sa part égale à celle de l'autre ». Marx avait fort bien compris que les besoins sont forcément différents, qu'il ne faut pas confondre égalité politique et besoins de se vêtir, de manger, se distraire, etc. La formule de Bitot c'est celle des camps de travail et des goulags. Celle d'un parti abstrait, imaginaire et calotin.





NOTES


1L'an 2000 par André-Clément Decoufflé (collection archives 1975). Michel Ragon, que j'ai eu l'occasion de rencontrer avait anticipé surpopulations et hyper concentration des villes dans ses ouvrages sur l'architecture moderne (cf. Les cités de l'avenir, 1961) quoique avec beaucoup d'illusions sur les capacités des fadas comme Le Corbusier ; le préfaçant, Jean Fourastier sommait pourtant les architectes de respecter la personnalité des villes comme la culture des humains, pari perdu sous le règne écrasant des « buildings » dingues.

2Claude Bitot est un personnage important en France tout au long de l'histoire de la réapparition du maximalisme révolutionnaire depuis les années 1950. Si l'on suit l'historique des regroupements et des démarches de prises de contact, établi par Michel Olivier, on voit que Claude a été au coeur de se souci du regroupement des révolutionnaires avec une personnalité propre, jamais suiviste. Michel le présente comme un de ceux qui ont contribué à la formation du petit groupe Révolution internationale aux côtés de Marc Chirik (j'aimerais bien savoir ce que se sont dits ces deux personnages notamment dans le train pour le fameux voyage en Italie pour rencontrer l'alter ego de Bordiga, Onorato Damen, qui les reçut fort aimablement en cette année 1968 : « qu'est-ce que vous venez foutre ici? ».
Laissons Michel raconter la suite, même de façon un peu romancée, Marc Chirik se désignait tout seul en général comme locomotive et les wagons avaient parfois du mal à suivre :

« Ce dernier (CB) avait déjà quitté l'organisation bordiguiste depuis quelques mois (témoignage de décembre 2015). Il est connu pour avoir notamment écrit chez Spartacus : Repenser la révolution. Quelle voie pour dépasser le capitalisme en 2013 et Le Communisme n’a pas encore commencé en1995. (…) Installé ensuite à Paris chez Maximilien Rubel pendant 3 mois, "Marco" poursuit son travail de contact au nom d’Internacionalismo. Il réussit à organiser une "réunion secrète" en décembre 1967 sur la demande de 6-7 membres de Programme communiste dont Claude Bitot [8], Philippe Leclercq, Serge Demianiw [9]. A cette cette réunion il y a des membres des Cahiers du socialisme de conseil [10] animés par Rubel, G. Munis, Pouvoir ouvrier (PO) [11] et des individus de la librairie La Vieille Taupe [12]. Le camarade "Valois" (qui venait de rompre avec LO avant de sombrer dans une dépression profonde) qui participera auparavant à la création de Révolution Internationale, est aussi présent à cette réunion. Des camarades dans la mouvance [13] du groupe Informations et Correspondance Ouvrières (ICO) refusent de participer à cette rencontre car il y a des "groupes politiques" comme PO et son chef de file "Véga". Mais, à l’orientation conseilliste d’ICO, il faudrait, peut être, ajouter de vieilles inimitiés qui pouvaient remonter à l’époque de leur militance commune à ou autour de Socialisme ou Barbarie [14].

Le travail international, encore une fois, n’est pas négligé, en juillet 68, MC et Claude Bitot (ancien "secrétaire" de la section de Paris du PCI, qui venait de le quitter un an auparavant) se rendent en Italie pour inciter Battaglia Comunista à prendre l’initiative d’une conférence des groupes de la Gauche communiste. Ce fut un dialogue de sourds puisque pour Battaglia comme pour les autres "Partis" bordiguistes, Mai 68 n’a aucune ou peu de signification. Le quatrième trimestre 1970 est très important pour RI, il voit le rapprochement de 2 ex-bordiguistes, Claude Bitot et Philippe Leclercq ce qui permet le développement d’un groupe de RI à Paris comprenant ces 2 camarades (ils n’ont pas la perception d’être formellement membres), Ces derniers vont créer le Groupe Communiste Mondial avec la revue Parti de classe n°1, 1972 (qui donnera ensuite Programme de la société Communiste (1975-1986) quand Claude Bitot rompra d’avec Philippe qui, lui-même, donnera naissance à Programme de la Révolution communiste en 1989. Ces deux revues existaient toujours dans les années 80).

A lire ici : http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique489maximalismarx.over-blog.com/2017/02/comment-et-quand-former-une-fraction-communiste.html

Sur mes archives maximalistes, on peut lire aussi mon long entretien avec Claude en 1991 où il était déjà obsédé par le nombre de non ouvriers (cette Russie avec ses 80 millions de paysans et une défaite de la révolution qui aurait été dûe au faible nombre d'ouvriers), Staline n'aurait été que la « sanction du volontarisme de Lénine » ; Claude était déjà très rêveur et utopiste :
 maximalismarx.over-blog.com/2017/05/le-communisme-une-utopie-entretien-avec-claude-bitot-1991.html

3J'ai répondu dans l'article précédent sur ce blog à ces nouvelles élucubrations bitotiennes, sans avoir lu le Manifeste du bonhomme ; pour toute réponse j'ai bien reçu le fichier de ce texte de 140 pages mais avec la mention « pour en finir avec toi ». Je reconnais bien là le doctrinaire impavide qui sous des airs de nettoyeur du métro « mouvement ouvrier », jette tout ce qui le gêne sur son passage. Pourquoi vouloir me tuer alors que j'ai le droit de vivre encore un petit peu, non ?
4Vieille légende allemande reprise par les frères Grimm : Alors que la ville de Hamelin était envahie par les rats et que les habitants mouraient de faim, un joueur de flûte vint et se présenta comme un dératiseur. Le maire de Hamelin promit au joueur de flûte une prime de mille écus pour les débarrasser des rats qui infestaient la ville. L'homme prit sa flûte et, par sa musique, attira les rats qui le suivirent jusqu'à la Weser, la rivière qui arrose la ville, où ils se noyèrent. Bien que la ville fût ainsi libérée des rongeurs, les habitants revinrent sur leur promesse et refusèrent de payer le joueur de flûte en le chassant à coup de pierres. Il quitta le pays, mais revint quelques semaines plus tard. Lors d'une nuit paisible, il joua de nouveau de sa flûte, attirant cette fois les enfants de Hamelin. Cent trente garçons et filles le suivirent hors de la ville jusqu'à une grotte qui se referma derrière eux. Selon certaines versions, le joueur de flûte aurait aussi emmené les enfants de Hamelin à la rivière ou au sommet d'une montagne. Les parents, eux, ne les revirent plus jamais.

5Modèle théorique qui sous-tend la recherche scientifique.
6Il y a énormément de fautes que je corrige en le citant, mais une m'amuse particulièrement, Bitot écrit à plusieurs reprises « machisme » à défaut de machinisme. Acte manqué d'un vrai machiste vintage.
7Avec la même élucubration Bitot nous explique que Marx imaginait que c'était le prolétariat « productif » qui serait à même de faire fonctionner les machines (peut-être aussi l'Etat) une fois dans le communisme ; quant aux improductifs qui ne sont jamais entrés dans une usine (comme Bitot) : « qui ne connaît rien à la production et serait bien en peine de la prendre en main si d'aventure on lui demandait de remplir une telle tâche ». Là je me suis franchement marré. Je n'ai pas plus envie de discuter du prolétariat comme « mouvement » avec un copieur étroit des sociologues bourgeois comme avec ces trotskiens ignares qui se querellent sur la théorie confuse et opportuniste fourre-tout de révolution permanente chez Trotsky. On est là dans des mondes étrangers au marxisme et à la logique historique. Notons encore cette vision trad-unioniste gugusse de la conscience de classe : « Ce qui fait une classe ce n'est pas le niveau du salaire, c'est qu'elle joue un rôle dans la production ». Tiens mais il me semble que les GJ jouaient un rôle dans la production (puisque le transport participe pour Marx de la production-transformation de la marchandise) et qu'en plus ils la bloquaient au rond-point ! Une action plutôt du genre classique du prolétariat, non ? N'a-t-on pas eu raison de parler parfois de grèves des rond-points ?
8Il serait trop lassant de citer toutes les élucubrations ahurissantes du prophète Bitot, condensé de conception dictatoriale et très stalinienne : « Le parti communiste est le lieu où la révolution se pense, s'élabore en son programme, se définit sa tactique ». C'est exactement la pensée du révolutionnaire Macron pendant ses conseils des ministres ! On a aussi cette définition fasciste : « la dictature du parti communiste comme son nom l'indique seul celui-ci est communiste, pas les masses ». Car le communisme se fera sans et... contre les masses ! « Le parti n'aura à compter sur aucune classe probvidentielle ».
9Dans son excellent petit témoignage – Mode de vie – Trotsky révèle que les ouvriers finissaient par en avoir marre de la politique même pendant la révolution.
10Le raisonnement national devient très mécanique chez notre faux novateur niveleur : « un pouvoir mondialisé s'imposera rapidement. Mais, transitoirement, c'est une vaste fédération de pouvoirs nationaux qui devraont se mettre en place ». Hum hum, cela ne vous rappelle-t-il pas « la fédération des républiques soviétiques » ?
11Page 94 on peut lire, je ne blague pas, une apologie du courageux Staline, « militant émérite ». Il trouve aussi Khrouchtchev un peu « léniniste » : « Sans faire de Marx un adepte de la société de consommation on peut en effet s'interroger sir la perspective d'abondance matérielle de Khrouchtchev inspirée par le modèle américain n'avait pas aussi quelques fondements marxistes ». Mais c'est bien sûr car les fondements marxistes ont toujours été capitalistes ! CQFD !