PAGES PROLETARIENNES

mercredi 7 novembre 2018

LE MOUVEMENT DU 17 NOVEMBRE : REVOLTE OU REVOLUTION ?


contre bibi menteur
« L’excellent René Coty baisait la main de la reine d’Angleterre ou accueillait dans son palais les forts des Halles et les catherinettes, il inaugurait les chrysanthèmes ».
Charles De Gaulle

"C’est indispensable pour le climat et pour lutter contre la pollution ».
Emmanuel Macron

« Cette mobilisation est problématique. D’abord parce qu’avant d’être l’expression d’un mécontentement populaire, cette mobilisation est surtout porteuse d’une vieille revendication du patronat routier, pour qui les profits se mesurent à l'aune des tonnes de carburant mises dans les cuves de ses camions qu'il répand en masse sur le réseau routier, en contradiction avec les mesures les plus élémentaires de préservation de l’environnement. De plus, à l’origine et en soutien à ces appels présentés comme « citoyens » et « apolitique », on retrouve la droite extrême et l’extrême droite à la manœuvre ... » NPA (31 octobre 2018)

Comme cela avait été annoncé dans le programme du candidat Emmanuel Macron, l’augmentation de la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TICPE) de 2,6 centimes par litre de gazole, chaque année pendant quatre ans, avait été votée un samedi de l'an 2017 par les députés godillots à l’Assemblée nationale.
Le président du groupe Nouvelle Gauche Olivier Faure s'était à peine fait remarquer en regrettant une forme d'"écologie punitive", parce qu'"il n'y a pas que des gens qui ont la chance de vivre dans des grandes métropoles". Mais rien n’y avait fait. Fin 2018, le prix du litre de gazole à la pompe a augmenté de 7,6 centimes d'euros par litre (+11,9%) et celui de l'essence sans plomb de 3,9 centimes d'euros (+4,9%) par litre. Il ne s'agissait pas principalement d'un matraquage de la catégorie généraliste des automobilistes mais d'une attaque contre cette immense majorité de prolétaires, surtout en province, obligés de se rendre au turbin en voiture. Dans doute rasséréné par la platitude des réactions contre l'appauvrissement des retraités et le long calvaire foireux de la grève percluse des
Discussions même avec les ouvriers de cette curieuse boite
cheminots, la clique gouvernementale et ses commensaux députés a cru que les frayeurs anciennes des politiciens successifs concernant la crucifixion du diesel n'étaient plus de mise. Pas de bol ! Les réactions sont saignantes et fort inquiétantes. Je n'ai aucun don de prévision mais depuis des semaines j'ai simplement discuté avec des dizaines d'ouvriers dans la rue, avec des personnels des supermarché à Paris et en province, et même on se marrait.

L'augmentation démesurée de la taxe sur les produits énergétiques et la double imposition que constitue la TVA annoncent un futur « maximum », le litre de carburant à plus de 2 euros avant la fin du mandat présidentiel. On peut nommer cela cordialement comme une précarisation énergétique des plus fragiles et temporaires travailleurs. Les étides de l'INSEE montrent que ce sont les ménages les moins aisés qui dépensent le plus en carburant. Selon ce même organisme, les transports représentent désormais le deuxième poste budgétaire des travailleurs, après le logement et avant l'alimentation ; ceux-ci dépensent en moyenne 1 740 € par an pour s'approvisionner en carburant. Les ménages et les travailleurs du secteur médico-social résidant en zone périurbaine et en zone rurale sont ceux qui utilisent le plus leur voiture individuelle (parce qu'ils ne disposent pas de moyen de transport alternatif efficace, merci à la suppression des petites gares !) et ont les dépenses énergétiques liées à la mobilité les plus élevées. Ces foyers sont aussi en moyenne ceux qui ont les revenus les plus bas, ce n'est pas un horrible marxiste échevelé qui le constate c'est cet honrable institut dont l'amateur donneur de leçon écologique Macron ignore les analyses.

Ce n'est pas chez les trotskiens, ces chiens de garde de l'idéologie bourgeoise antiraciste, islamophile et immigrationniste qu'il faut trouver la moindre compréhension de l'ampleur et des conséquences de l'attaque capitaliste de la bande à Macron, mais sur le site d'Initiative communiste, une vulgaire secte issue du PCF :

« Regardons les chiffres des prix de l’essence et du diesel que les médias que ce soit les télés et radios controlées directement par Macron ou les télés et journaux détenues par les milliardaires refusent de publier et de commenter. D’après les données publiées par le comité national routier, entre mai 2017 et aout 2018, le prix de l’essence a bondi de 13% passant de 1,37 € le litre de SP95 à 1,545 € le litre et celui du diesel de 20% passant de 1,209€ le litre de gasoil à 1,451 € le litre »1.
Je ne vais pas entrer dans le débat piégé sur l'alibi écologique ni sur la nuisance prêtée au seul gazole – qui permet de ne consommer que 5 litres aux 100 km alors que les versions essence frôlent les dix litres – car pour l'essentiel tout le monde a clairement vu le mensonge présidentiel pour abonder prioitairement le budget de l'Etat, financer les cadeaux aux plus riches et aux entreprises quand le budget de l'écologie est dégraissé. Les taxes ont donc été réévaluée au 1er janvier, ce qui représentait une augmentation de 8 centimes par litre de gazole. Le 1er décembre 2017, le coût total des taxes était de 76 centimes par litre contre 87 centimes aujourd'hui, ce qui représente 42% de la hausse dix mois plus tard, au 1er octobre. L'augmentation progressive au cours des mois écoulés semblait passer sans douleur, la bande à Macron croyant que lorsqu'on remplit un vase sans surveiller il peut fort bien déborder. C'est ce qui se produit à leur grand dam ! Même les boss du pétrole ont eu un haut le cœur2.

CHYSANTHEMES ET INTERPELLATIONS DESOBLIGEANTES

Ce vieil histrion de Macron croyait bien que ses exhibitions de rue (vu à la TV!) et l'inauguration des chrysanthèmes de 1918 glorifiant ces ordures de généraux et Pétain le bref - en ignorant que la révolution prolétarienne avait stoppé leur guerre mondiale et en panthéonisant un écrivain de second ordre - feraient passer la pilule (amère), mauvaise pioche ! Partout il est interpellé, partout il craint de s'exhiber à nouveau sur son mensonge écologique. Il en a même connu un épisode dépressif. Rien n'y a fait. On nous abreuva d'emblée de la leçon de morale sur le réchauffement climatique en oubliant toujours de nous signaler que la première et plus grave pollution du capitalisme est la guerre et son industrie. Le minable Joffrin avait été expédié vanter le covoiturage, le soutien du Rassemblement National avait été agité comme puant la récup autant par Emmanuel que par Olivier (Besancenot), Philippe renvoyait les « râleurs irresponsables » vers les voitures d'occase, puis le dépressif a évoqué à son tour le projet de privilégier les conducteurs racistes du Pas de Calais, ministricules et députicules ont dénoncé enfin la démagogie de « ceux qui veulent bloquer la France ». Toujours rien pour dégonfler la colère croissante et la haine, au point qu'un petit groupe envisageait de faire la peau au président trop « écologique » et que certains planifient de foutre le feu aux stations service qui abusent. Ce pauvre président itinérant sur les lieux honteux du premier grand massacre capitaliste avait répondu tel un petit minet de cabaret "c'est pas bibi". C'est pas moi, c'est l'autre! Infantile.

COMMENT LES TROTSKISTES TENTENT DE REPRENDRE LE TRAIN EN MARCHE

Le NPA, ce conclave à syndicalistes et lycéens, réagit tout d'abord avec dédain contre une présumée « vague poujadiste »3, coïncés qu'ils sont par leur inféodation à la principale idéologie des classes moyennes, l'écologie bourgeoise. Les compères de LO, plus prudents, en tout cas plus à l'écoute de ce que disent « les prolos » qu'ils tractent, avait sobrement pris position avec une phrase en faveur de « la hausse des salaires », mais ont dû faire amende honorable par après comme on va le voir. Voyons d'abord le retournement de veste du NPA, auquel je pense avoir contribué comme j'imagine certains de leurs affidés plus critiques (les trotskiens ont des espions comme la police d'Etat qui ont pour fonction d'éplucher ce qui se dit à leur encontre). Voilà comment le NPA apporte son soutien, quelque peu toujours méprisant :
« Macron essaie de nous faire avaler que ce qui est bon pour les patrons aujourd’hui serait bon pour notre pouvoir d’achat de demain… L’augmentation de l’essence et du gazole pénalise avant tout celles et ceux qui sont contraints d’utiliser chaque jour leur voiture pour se rendre au boulot. Macron prétend que ces mesures viseraient à sauver la planète. Le gouvernement se moque carrément de nous en proposant des aides pour l’achat de véhicules prétendument écologiques... mais au coût exorbitant ! Les solutions à la fois écologique et économique pour les travailleurEs sont à chercher dans le développement des transports collectifs qu’il faut rendre gratuits et dont il faut développer la qualité et la régularité ».
Une mise en garde demeure, concernant cet ennemi supérieur au gouvernement bourgeois :
« Attention au détournement de colère. Face à ces attaques, la colère, légitime, prend de l’ampleur. Des appels à « manifester » le samedi 17 novembre, à « bloquer des routes ou des ronds-points » ou à « mettre un gilet jaune sur son tableau de bord » circulent. Ces appels se limitent à la question du prix de carburants, cible privilégiée du patronat du secteur routier, ce qui a conduit à un soutien de la part de divers courants ou personnalités d’extrême droite. Nous refusons de manifester avec l’extrême droite, les ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier, de tout progrès social. De plus, la défense de notre pouvoir d’achat ne saurait se limiter à la seule baisse des carburants ». 
Comme malheureusement le mouvement, pour l'instant, échappe complètement à l'encadrement de la gauche bourgeoise, comme pour le sabotage de toute riposte sérieuse des cheminots, le NPA pose pour être à nouveau à la remorque du foutoir syndical intercatégorie et parfaitement cloisonné :
« Le NPA propose qu’une grande mobilisation pour l’augmentation des salaires soit organisée par les syndicats, les associations, les partis du mouvement ouvrier. Nous le dirons également touTEs ensemble, dans la rue, par la grève, avec les enseignantEs le 12 novembre, avec les chômeurEs et les précaires le 1erdécembre et, chaque jour, au côté des salariéEs en lutte pour leur condition de vie et de travail ».
Si les parisiannistes du milieu bobo parisien du NPA se fichent de ce que pensent en premier lieu les véritables ouvriers, LO sait comme Lénine qu'il faut d'abord demander à un simple ouvrier du rang et non pas à un intellectuel futile de gauche son avis sur cette curieuse et dérangeante colère subite, si subite hélas, mais en se fiant à un reportage radio (les sympathisants prolétaires de la secte ne sont que béni-oui-oui) :

« Je fais ça pour mon porte-monnaie », a expliqué à la radio une ouvrière de l’agroalimentaire, à l’initiative d’une page Facebook de mobilisation contre la hausse des carburants. « Aller travailler devient un luxe, il faut se révolter ! », ajoutait, dans ce reportage, une factrice du même département d’Ille-et-Vilaine. Partout, la colère que suscite la hausse des carburants continue de s’exprimer, parmi les « professionnels de la route », patrons du transport ou du BTP, mais aussi parmi les travailleurs qui n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture. Et il y a de quoi être en colère ! Les vingt à trente euros qu’il faut rajouter pour le carburant, lorsqu’on a encore les moyens d’avoir une voiture, s’ajoutent au reste pour rendre les fins de mois impossibles. Fioul domestique, gaz, loyers, fruits et légumes : oui, tout augmente, sauf les salaires. Sauf les pensions de retraite, qui ont même baissé avec l’ajout de la CSG. Sauf les indemnités journalières des chômeurs, auxquels on explique pourtant qu’ils doivent être prêts à faire des dizaines de kilomètres pour retrouver du travail ! ».
La secte peut ensuite passer au mode marxiste-léniniste explicatif professoralement en expliquant à ces pauvres « portemonnaies » que le problème est plus large que celui concernant leur bagnole (vous pouvez sauter la citation en italique si longuette et navrante de platitudes) :
« Face au mécontentement, Édouard Philippe a assuré que le gouvernement ne reculerait pas, affirmant que « c’est difficile, mais il n’y a pas le choix ». Les milliards supplémentaires prélevés iront soi-disant à la lutte contre la pollution. À l’heure des coupes claires dans les budgets de la Fonction publique, des économies dans tous les secteurs publics nécessaires à la vie de la population, le gouvernement veut nous faire croire qu’il prélève des milliards supplémentaires dans les poches du monde du travail pour le bien collectif ! Il faudrait non seulement supporter le racket, mais aussi les mensonges qui l’accompagnent ! Dans cette période de crise, les seules poches qui ne se vident pas sont celles du grand patronat, arrosé de subventions et de cadeaux fiscaux. Cette grande bourgeoisie, servie par le gouvernement, règne sur l’économie et c’est vers elle que convergent les milliards. C’est elle qui tire les salaires vers le bas pour continuer à assurer ses profits malgré la crise de son économie. Et c’est elle aussi qui continue à fabriquer des chômeurs. Ford, Ascoval, Happy Chic : la menace du chômage pèse sur des milliers de travailleurs. Le trust General Electric, qui a racheté la branche énergie d’Alstom en 2015 en s’engageant à créer 1000 emplois, qui a distribué plus de huit milliards de dollars de dividendes à ses actionnaires en 2017, prétexte aujourd’hui des pertes pour justifier une prochaine saignée des emplois »
La seule solution c'est de demander la hausse des salaires, pas de faire reculer Macron sur les taxes votées par la putation nationale. Il faut ressortir l'échelle mobile (rouillée) des salaires des seventies (ça c'est du trotskisme pur jus). Il faut « faire payer les riches » et paralyser l'économie par la grève. C'est à dire par un moyen complètement contrôlé ces dernières années par les traîtres professionnels syndicaux et leurs aides de camp trotskiste.


Le 17 novembre se nourrit des désillusions précédentes

Les mafieux du gouvernement Macron ont oublié aussi la déconvenue de la mère Ségolène Royal concernant le projet de portique « ecotaxe » en Bretagne. Une bluette à côté de ce qui s'annonce. Ce coup-ci ce ne sont pas seulement des petits patrons routiers qui sont concernés mais toute la classe ouvrière (exceptée sa partie boboïsée des grandes villes), et même les flics qui font de larges distances pour rejoindre leur poste4. Cette attaque est massive comparée même à l'absence de lutte viable sur les retraites (prisonnières des corporatismes syndicaux) et de la malheureuse grève perlée SNCF (ridiculisée par la programmation syndicale et le rabattage trotskiste). Cette série d'échecs a certes permis l'arrogance verbale de Macron, mais paradoxalement cumulé une profonde indignation qui est de plus en plus catalysée dans la préparation de la riposte qui commence seulement le 17 novembre, prévue pour durer trois jours mais fort probbalement plus longue vu la rigidité des commis étatiques. Le personnel politique concurrent se félicite évidemment déjà de la claque que Jupiter est en train de se prendre, alors que la plupart possèdent dans leurs programmes la même philosophie écologique hypocrite, alors que le RN féodal et népotiste de la fille Le Pen ne peut faire que de la figuration, alors que Mélanchon et les trotskistes se sont déjà tous ridiculisés par leur volte-face.

LES REVOLUTIONS SONT TOUJOURS PARTIES DES PROVINCES

Cette mobilisation de fond, sincèrement honnête dans l'indignation, et indignée honnêtement, en dépit des nunucheries de la lanceuse de pétition Pricilla machin prend une ampleur inattendue, s'avance lentement et n'est pas sans rappeler mai 68, au vrai début. Toutes les grandes révoltes ou révolutions ont toujours débuté en province. En 1789, on a brûlé des châteaux avant Paris. En 1905 (Ivanovo-Ovnessenk)et en 1917, les premiers conseils ouvriers apparaissent dans de petites villes de province. En Allemagne, en 1918, c'est à Kiel et pas à cause des grèves que commencent les premières grandes manifestations qui mèneront aux premières tentatives d'insurrection armée, mais pour se solidariser avec deux matelots arrêtés et exécutés.
Mais pour être modeste dans nos prévisions, évoquons seulement mai 68 et ce qu'en dit Ludivine Bantigny, interviewée pourtant par les pires « contrôleurs » et saboteurs de révolution possible, des sbires du NPA :
« Quand on revoit la chronologie, on voit déjà que 68 n’a pas commencé au mois de mai ni au
mois de mars, donc ni au Quartier latin ni à Nanterre. On pourrait dire que 68 a commencé à Caen, dans les luttes ouvrières de la Saviem en janvier, qui ont été un grand moment de lutte contre le patronat, avec déjà des liens avec des étudiantEs venus prêter main forte aux travailleurEs. Si on regarde les années précédentes, 1966 et 1967, il y a beaucoup de mobilisations, très diverses, qui ont montré des solidarités entre différents univers sociaux, différentes classes sociales, et en particulier des solidarités entre ouvrierEs, paysanEs et étudiantEs. Voilà qui permet de relativiser, sans toutefois la nier, l’étincelle étudiante parisienne de 68 »5

UNE CRISE DE DESILLUSION

Nous ne sommes pas ne train de vivre une simple désillusion pour un programme électoral d'un énième président mais une immense désillusion politique et sociale où catastrophes écologiques et génocides de daech et des cartels de la drogue en Amérique du sud sont mis au même plan que la paupérisation massive de centaines de millions, une véritable crise de civilisation. Comparaison n'est pas raison mais on ne peut nier les connotations historiques. Macron est aussi ridicule que ses gauchistes en comparant avec les années 1930 dans le but d'agiter l'ombre du fascisme disparu et d'exiger de se serrer la ceinture pour «sauver la planète », mais nous pouvons aussi comparer comme l'historien suivant, mais pour d'autres raisons, avec les années 1930 :


« Dans un tel schéma, si 1848 correspond bien à 1968, la chute de l’URSS est une situation différente, assimilable à un moment historique tel que l’effondrement de l’Empire allemand en 1918, et notre situation actuelle correspond plutôt à celle des années 1930, c’est-à-dire non pas une crise d’émancipation, mais plutôt une crise de désillusion : 20 ans après la fin de la précédente guerre, qui était perçue comme une guerre terminale, l’on se rend compte que rien n’a changé et que toutes les plus grandes difficultés dont on se croyait débarrassés reviennent : en 1763 les Britanniques pensaient leur victoire acquise, leur empire colonial assuré et l’équilibre instauré en Europe continentale, avant de perdre leurs colonies américaines et de voir la France sombrer dans la fièvre révolutionnaire ;  en 1918 l’on pensait que s’achevait la « der des der », et qu’il n’y aurait plus de guerre en Europe - les années 1930 étaient à la fois un temps de crise économique et de repli nationaliste. En 1991 l’on a cru à la « fin de l’Histoire », et à l’harmonisation prochaine et définitive du monde dans la paix, la démocratie et la liberté : depuis plusieurs années, et notamment depuis  la crise de 2007-2008, la méfiance a fait un retour en force dans les relations internationales, des grands pays symboliques que l’on croyait engagés sur la voie de l’ouverture à ce nouvel ordre démocratique libéral : la Russie, la Chine, la Turquie, rebasculent brutalement dans l’autoritarisme militariste de Poutine, Xi et Erdogan ».

à suivre le 17 novembre...

on n'a pas le choix !


NOTES

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gazole-racket-en-bande-organisee-208968 et Marianne: https://www.marianne.net/societe/mobilisation-du-17-novembre-des-organisateurs-sans-etiquette-en-lutte-contre-la-recuperation


2"La taxation pourrait être supportable dans un contexte de baisse ou de stagnation des cours, mais dans ce contexte de hausse, cette fiscalité est difficile à cacher", considère l'Union professionnelle des industries pétrolières.

3 communiqué NPA du 30 octobre que j'avais reproduit dans la colonne de gauche de ce blog: "On ne s’y trompera donc pas. Tout comme les syndicats CGT et Solidaires, samedi 17 novembre, nous ne mêlerons pas nos colères aux manœuvres des patrons et aux récupérations de l’extrême droite qui n'est pas une alliée de circonstance mais reste notre ennemie mortelle. Oui, tout augmente sauf les salaires, et les classes populaires ont bien raison d’avoir ras-le-bol de l'augmentation du carburant et des prix en général, conséquence du décrochage de plus en plus important entre les salaires (ou les pensions) et l'inflation. Oui, Il faut prendre sur les profits des capitalistes pour augmenter nos salaires. Oui, nous avons besoin de transports en commun gratuits. Et oui, une nouvelle organisation sociale est nécessaire, où nous n'aurions pas à nous serrer la ceinture pour mettre 10 litres de plus dans le réservoir de notre véhicule pour aller bosser pour des salaires de misère… Tout cela, il faudrait pouvoir le dire, touTEs ensemble, dans la rue, par la grève, en bloquant le pays. Mais nous ne pourrons pas le dire le samedi 17 novembre dans des actions ou des rassemblements prétendument « citoyens »aux allures de foire poujadiste, dans lesquels nous nous retrouverions au côté des ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier"
4Nombre de fake news ont commencé à circuler depuis le début, mais cette info semble bien réelle, des gilets jaunes ont été mis en évidence sur la lunette arrière de certains véhicules de policiers. Bon signe que la population en général voit d'un bon œil une protestation qui va aller grandissant et autrement plus paralysante que toute la série de grèves ultra-corporatives qu'on nous a exhibé depuis des années, pour nous convaincre que la grève en général ne sert qu'à épuiser les prolétaires et à les faire tourner en bourrique.

5Il y a quelques mois la revue MARIANNE s'avançait beaucoup en partant d'une première vérité : « Une réécriture mensongère de Mai 68 se répand en ce moment dans les médias mainstream. Au fil des couvertures, débats et interviews, on nous dépeint Mai 68 comme une « révolution des mœurs », individualiste, consumériste, limitée à la libération sexuelle et à du gauchisme de salon. C’est un mensonge. En réalité, le vrai Mai 68 fut une grève générale, lors de laquelle plus de 10 millions de salariés du privé et du public bloquèrent l’économie du pays, avec le soutien d’étudiants qui voulaient, à leurs côtés, se révolter contre le système en place. Mis à genoux par ce grand blocage économique, le gouvernement du général De Gaulle capitula. Il concéda donc une avalanche de conquêtes sociales : augmentation du salaire minimum de plus d'un tiers (!), augmentation générale des salaires de 10%, baisse réelle du temps de travail à 40 heures hebdomadaires, obtention de nouvelles libertés syndicales en entreprise, et ainsi de suite.
Cinquante ans après, l’accumulation de mouvements sociaux simultanés est aujourd’hui spectaculaire. Il y a les grèves des cheminots contre la transformation du service public ferroviaire en grand marché. Il y a les grèves d’Air France pour augmenter décemment les salaires. Il y a les grèves du ramassage d’ordures pour obtenir la création d'un service public national des déchets. Il y a les grèves chez Carrefour contre la suppression de milliers d’emplois. Il y a les grèves dans le secteur de l’électricité et du gaz, pour arrêter sa transformation en grand marché et rétablir un grand service public. Il y a les occupations de facs par des étudiants, notamment à Tolbiac, Nanterre, Montpellier, Brest, Grenoble ou encore Strasbourg. Il y a les mobilisations dans les EHPAD et les hôpitaux contre la destruction de la santé publique par l’austérité. Et ainsi de suite. Cette accumulation suffit à démontrer qu’objectivement, les conditions d’un « Mai 2018 » sont réunies ». Je peux dire que c'était rêver, mais pas entièrement faux car l'accumulation d'échecs vient nourrir ce qui va se passer maintenant, ici et maintenant, car l'Etat bourgeois est bien contraint d'attaquer de plus en plus durement pendant les années qui viennent, et sera obligé comme ses prédécesseurs de manier la carotte et le bâton. Ce mouvement, quel que soit son devenir, sera à mon avis le seul bon clin d'oeil à mai 6I cette année ! Plus sérieux que les « nuits debout ». Le petit Ruffin, qui reste tout de même un bon provincial a pris position de façon merdeuse en essayant de maintenir l'alibi écologique du Kapital, tout en reconnaissant une colère légitime.


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