PAGES PROLETARIENNES

dimanche 12 août 2018

LE SECRET DU POUVOIR MONDIALISTE : la dépossession


« Raisonner avec les gouvernements tels qu'ils existent depuis des siècles, c'est raisonner avec des brutes » Tom Paine (Les droits de l'homme, texte fondateur du mouvement ouvrier anglais)

« Que nos adhérents soient en nombre illimités... » le même



La notion de dépossession intrinsèque au concept d'aliénation est quasiment ignorée du public et des minuscules sectes qui restent du grand rêve révolutionnaire prolétarien du siècle écroulé1. Il faudrait y consacrer un livre entier Le concept est pourtant fondamental chez le jeune Marx et fondateur de toute la réflexion marxiste. Cette notion de dépossession ne semble avoir intéressé que les sociologues, pas les militants, sans doute parce que les militants se croient uniques « possesseurs » d'un savoir politique, de même que les possédants possèdent leurs élites politiques avec leur langue de bois et leur mépris de tout interlocuteur de basse classe. Savoir signifiant pouvoir pour tous ces amateurs ou professionnels de la politique, aborder la problématique de la possession peut se retourner immédiatement contre eux. Donc il vaut mieux l'ignorer ou plutôt la laisser confondue avec la notion d'aliénation, devenue lieu commun utilisable et jetable pour toute clique ou tout bord. Un autre aspect de la dépossession n'est pas traité ici (par incompétence avouée) débat d'esthètes économistes, milieu gauche intello-trotskienne, assez vain pour touiller des possibilités de résurgence du capitalisme, mais dont les quelques extraits ci-joint révèlent les pépites du marxisme concernant la genèse du capitalisme2.
Comme l'avait pourtant noté un auteur, nuance : « Historiquement, la logique de l’aliénation renvoyait à l’expérience politique de la dépossession imposée par les conditions objectives de l’exploitation, expérience subie par un sujet qui, en en prenant collectivement conscience, au titre de classe, s’efforcera de s’organiser afin de transformer et ces conditions et la place qu’elles lui désignent dans l’édifice social, de s’en libérer, en imposant au monde social-historique une tout autre forme »3.

Avec la fragmentation de la classe ouvrière relativement réussie présentement par la dépossession de son projet historique révolutionnaire, comme je l'explique plus loin, sous les divers matraquages communautaristes et antiracistes, il n'y aurait plus que des micro-groupes (prolétariens et marxistes) « substituts » à une classe ouvrière quasiment disparue et aux grèves invisibles, face aux célébrations les plus indécentes du beau pluralisme de la démocratie bourgeoise et de ses leçons de morale antiraciste avec ses passeurs gauchistes. Sans voir la permanence du prolétariat comme mouvement en perpétuel changement mais ni de nature ni d'être « sans réserve »4, qui ne peut que rester attaché au projet de remplacement du capitalisme malgré ses paralysies ponctuelles lors de phases plus ou moins longues, un certain Anderson ne voit que l'aspect dit postmoderne des idéologies fabriquées et saucissonnées par la bourgeoisie moderne pour dissoudre le projet humain du prolétariat. Une classe n'obéit pas aux ressorts psychologiques d'un individu ni à un volontarisme organisé, et la lutte universelle du prolétariat depuis ses origines contenait toutes les émancipations, mais, en les fractionnant la dépossession bourgeoise les dévitalise en catégories séparées et opposées qui se retournent contre le prolétariat, que ce soit via l'officialisation de la lutte syndicale truquée, par le truchement des divers antiracismes ou avec la dernière gonflette, la bruyante lutte pour la sauvegarde de la planète au bord de l'asphyxie, non du capitalisme mais de VOS excès à vous consommateurs prolétaires inconscients ! Or comme le dit si bien Marx c'est l'ouvrier qui reste la principale marchandise !
Anderson voit bien le grand remplacement idéologique au profit de la bourgeoisie mais pas en tant que machiavélisme roublard :
« Avec la période postmoderne, de nouveaux pôles d’identification oppositionnelle ont émergé ; le genre, la race, l’écologie, l’orientation sexuelle, ou encore la diversité régionale ou continentale. Mais jusqu’à présent, ces derniers n’ont constitué qu’une série d’antagonismes relativement faibles »5.

Le prolétariat est-il en lambeaux ? 6

Défroqués gauchistes et autres croque-morts du prolétariat tiennent régulièrement le discours funèbre suivant : la lutte du prolétariat était censée porter à son point d’incandescence réelle et non plus idéale le projet d’émancipation et d’éducation de l’humanité propre aux Lumières ! En reniant un projet historique qu'ils n'avaient nullement compris au temps de leur période « marxisante », ces girouettes confirment qu'ils récusent finalement d'avance toute problématique révolutionnaire ou de transformation radicale de la société au profit de la question de l’égalisation graduelle des droits, de la redistribution graduelle des richesses et de l’intégration graduelle des couches les plus basses de la société. Ils se rallient donc à la soumission des premiers grands traîtres du prolétariat, les hussards instites et avocats franc-macs de la social-démocratie, aux arrangements permis par la société bourgeoise du 19ème au 21 ème siècle, ce « progressisme » inventé par le « possibilisme » (entendu que le communisme n'était qu'un impossibilisme »). Un réac post-moderne résume d'ailleurs assez bien le tour de manche en rendant hommage à cette social-démocratie bourgeoise (donc « intégratrice ») :

« Autrement dit, c’est peut-être seulement avec et dans cette pensée « social-démocrate » au sens large que le prolétariat en tant que tel pouvait se donner à voir et à penser, aux dépens de ce triple déni. être prolétaire « sans feu ni lieu », ce n’est peut-être pas d’abord un rêve de transformation radicale de la société, mais le rêve de retrouver enfin un feu et un lieu : le rêve de s’embourgeoiser, par l’éducation civique, par une plus grande aisance matérielle permettant justement la création de formes inédites de solidarité (il n’y a de solidarité inédite et expérimentable, donc non mécanique, qu’entre individus profondément individualisés) et par la représentation politique (donc la respectabilité sociale). Autrement dit, la pensée social-démocrate est peut-être la seule à avoir perçu cette très simple vérité : le prolétariat ne naît pas dans l’économique, mais à la racine du politique, dans le taraudant sentiment d’injustice sociale qui naît chez celui qui fait vivre le système sans jamais pouvoir en être, ni lui ni ses enfants »7.

Et de gloser sur « les limites pratiques du sujet collectif », « lieu de rencontre manquée » et un « réductionnisme économiste marxiste ». Piètre démarche d'aveugles et d'ignorants du marxisme réel dont Lukacs a été un éminent passeur qui insistait que la conscience de classe n'est jamais achevée et ne vise nullement à une institutionnalisation du prolétariat comme celle de la ridicule bourgeoise :
« On ne doit donc jamais ignorer la distance qui sépare le niveau de conscience même des ouvriers les plus révolutionnaires, de la vraie conscience de classe du prolétariat (…). Le prolétariat ne s’accomplit qu’en se supprimant, qu’en menant jusqu’au bout sa lutte de classe et en instaurant ainsi la société sans classes. La lutte pour cette société (…) n’est pas seulement une lutte contre l’ennemi extérieur, la bourgeoisie, mais en même temps une lutte du prolétariat contre lui-même : contre les effets dévastateurs et dégradants du système capitalise sur sa conscience de classe (…). Le prolétariat ne doit reculer devant aucune autocritique, car seule la vérité peut amener sa victoire, et l’autocritique doit donc être son élément vital »8.
Les cercles lilliputiens qui se réclament encore, quoique courageusement du rôle émancipateur global du prolétariat, restent bien frileux quant à cette nécessaire autocritique qu'ils doivent faire aux luttes truquées ou dévitalisées du prolétariat ; on l'a hélas bien vu lors du fiasco de la prétendue grève SNCF (j'y reviens ultérieurement). Leur absence d'autocritique d'un moment du prolétariat impuissant et inexistant comme classe antagoniste au vrai capital, qu'il soit nationalisé ou privé, était consternant, comme est consternante leur absence de dénonciation de l'antiracisme bourgeois et de la célébration du migrant comme autre substitut, après l'immigré, à un prolétariat évanescent. Paine avant Marx pronostiquait toujours la nécessité pas seulement d'une révolution politique mais d'une révolution de civilisation.

Revenons au concept de dépossession chez Marx dans le domaine « politique » et non pas simplement économique comme une lecture rapide pourrait le laisser accroire :

« L'ouvrier s'appauvrit d'autant plus qu'il produit plus de richesse, que sa production croît en puissance et en volume. L'ouvrier devient une marchandise. Plus le monde des choses augmente en valeur, plus le monde des hommes se dévalorise ; l'un est en raison directe de l'autre. Le travail ne produit pas seulement des marchandises ; il se produit lui-même et produit l'ouvrier comme une marchandise dans la mesure même où il produit des marchandises en général.
Cela revient à dire que le produit du travail vient s'opposer au travail comme un être étranger, comme une puissance indépendante du producteur. Le produit du travail est le travail qui s'est fixé, matérialisé dans un objet, il est la transformation du travail en objet, matérialisation du travail. La réalisation du travail est sa matérialisation. Dans les conditions de l'économie politique, cette réalisation du travail apparaît comme la déperdition de l'ouvrier, la matérialisation comme perte et servitude matérielles, l'appropriation comme aliénation, comme dépouillement. [...]
Toutes ces conséquences découlent d'un seul fait : l'ouvrier se trouve devant le produit de son travail dans le même rapport qu'avec un objet étranger. Cela posé, il est évident que plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde étranger, le monde des objets qu'il crée en face de lui devient puissant, et que plus il s'appauvrit lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre, moins il possède en propre. C'est exactement comme dans la religion. Plus l'homme place en Dieu, moins il conserve en lui-même. L'ouvrier met sa vie dans l'objet, et voilà qu'elle ne lui appartient plus, elle est à l'objet. Plus cette activité est grande, plus l'ouvrier est sans objet. Il n'est pas ce qu'est le produit de son travail. Plus son produit est important, moins il est lui-même. La dépossession de l'ouvrier au profit de son produit signifie non seulement que son travail devient un objet, une existence extérieure, mais que son travail existe en dehors de lui, indépendamment de lui, étranger à lui, et qu'il devient une puissance autonome face à lui. La vie qu'il a prêtée à l'objet s'oppose à lui, hostile et étrangère »9.
Mais Marx n'est ni usiniste ni ouvriériste, son combat reste avant tout politique ; comme Lénine il est resté méfiant vis à vis de l'unionisme, Trotsky également mais comme petit Staline bis et défenseur de l'Etat dans « Cours nouveau ». Si, dans le Capital il passe beaucoup de pages et de notes à décrire le processus productif dans l'usine, dans la plupart de ses écrits politiques il juge de la place du prolétariat dans la vie politique civile du capitalisme. Il ferraille sans cesse contre les divers bonimenteurs du prolétariat et ses falsificateurs, donc contre la dépossession politique constante à laquelle s'ingénie la classe bourgeoise et ses valets anciens comme modernes. Dépossession obsédante de nos jours où le prolétariat n'est pas en lambeaux mais en état filandreux.

LA DEPOSSESSION POLITIQUE MODERNE

A la suite de Bourdieu, un Gérard Mauger - hors pourtant du dit « milieu révolutionnaire » peau de chagrin - qui s'attacha à souligner une dépossession politique croissante des classes dominées, mais pour souligner en même temps une révolte passive du prolétariat ; mai 68 est resté avant tout, on a tout fait pour nous le faire oublier, une mise en cause du discours politique des spécialistes tant trotskistes que gaullistes.

« En dépit des droits formellement reconnus à tous et contre la complaisance populiste qui accorde au peuple une connaissance infuse de la politique, les taux d’abstention massifs des plus démunis mettent en évidence une coupure entre « agents politiquement actifs » et « agents politiquement passifs ». De façon générale, l’analyse des conditions sociales de l’acquisition de la compétence sociale et technique que suppose la participation active à « la politique » révèle une logique censitaire de fait. Il y a une relation très étroite entre le capital scolaire et la propension à répondre aux questions proprement politiques. Les chances d’avoir une opinion dépendent à la fois d’une compétence technique, c’est-à-dire de la capacité de comprendre le discours politique (culture politique), mais aussi d’une compétence sociale, c’est-à-dire du sentiment d’être statutairement fondé à s’occuper de politique (droit statutaire sur la politique) : la propension à prendre la parole est proportionnelle au sentiment d’avoir droit à la parole (…)  « La probabilité d’accéder à l’opinion personnelle.... Ainsi, plus l’interrogation porte sur des problèmes qui touchent à l’existence quotidienne ou à la vie privée (qui sont donc du ressort de la morale domestique), comme tout ce qui concerne le logement, l’alimentation, l’éducation des enfants, la sexualité, etc., plus l’écart qui sépare les hommes des femmes et les moins instruits des plus instruits s’atténue. C’est aussi pourquoi l’abdication des droits formellement reconnus, le renoncement à « l’opinion personnelle » et la propension à déléguer à d’autres, reconnus pour leur compétence technique, la responsabilité des affaires politiques, varient (...) ».
Remarque fort intéressante pour « les problèmes qui touchent à l'existence quotidienne », où (traduisons) « l'opinion prolétarienne » reprend le dessus sur les élites autoproclamées ; et c'est ce qui fonde justement le marxisme car la conscience de classe ne se base pas sur la politique en soi mais sur une politique « pour soi » des millions de méprisés. La politique sur ce plan est la vraie politique, c'est à dire la vie, le combat pour la vie et pour l'espèce. Cela on ne l'enlèvera jamais au prolétariat et personne ne peut s'y substituer. Il n'y a nulle place pour une quelconque compétence invasive de diplômés ou d'instruits des classes supérieures.

DISPARITION DU VOTE DE CLASSE ?

Avec la fabrique électorale bourgeoise et autiste depuis un siècle, la politique officielle se fiche de la consultation des masses, elle est affaire de spécialistes cultivés :

« « … le niveau de compétence politique variant, à niveau d'instruction égal, avec le sexe, l'âge et, plus faiblement, le milieu social, l'efficacité de l'action scolaire dépend encore d'une disposition à s'intéresser aux événements politiques liés à la position occupée dans la division sociale du travail. L'acquisition d'une compétence politique est donc indissociable de l'obligation où se trouvent certains agents sociaux de faire preuve de leur maîtrise pour tout ce qui concerne les affaires politiques. La compétence politique est à la fois attribution et capacité, droit de connaître et connaissance, compétence cognitive et compétence sociale. C'est parce que certains agents sociaux sont investis d'une autorité politique, c'est à dire d'une aptitude socialement reconnue (et prescrite) à connaître d'un domaine de la réalité, comme d'autres sont compétents pour connaître d'un procès, qu'ils sont socialement disposés à accumuler les savoirs politiques qui contribuent, en retour, à légitimer leur droit statutaire de se prononcer sur les problèmes politiques.
L'autorité politique des éléments masculins des générations adultes des classes supérieures devient alors un cas particulier de l'exercice des activités légitimes qui consacre leur domination sociale. Devant faire preuve d'une compétence minima en matière politique, ils sont davantage sollicités que les femmes, les autres générations et/ou les membres des autres groupes sociaux de transférer les techniques et les savoirs scolaires pour l'acquérir, la possibilité pour tous les agents sociaux d'y parvenir étant toutefois fonction de la durée de leur scolarisation. Les effets de l'âge, du sexe et du milieu social sont donc d'autant plus faibles que le niveau culturel des agents sociaux est plus élevés et renforcent encore l'action des mécanismes proprement culturels qui favorisent la politisation des classes cultivées ».

Cet autre sociologue découvre ce qu'on savait depuis un siècle, la politique en général était devenue un fief professionnel du social-démocrate bon teint au léniniste chevronné :

« De ce fait également, la professionnalisation croissante du métier politique – maîtrise d’un corpus de savoirs spécialisés et d’un langage et d’une rhétorique spécifiques, compréhension pratique de la logique immanente du champ politique et adhésion au jeu politique (intériorisation de l’illusio propre au champ) – implique une dépossession politique croissante des classes dominées ».
La « dépossession » est bien plus ancienne que ne l'imagine cet immédiatiste des analyses électoralistes contemporaines10. Dès les années 1920 tant la fraction abstentionniste de Bordiga que les gauches germano-hollandaises avaient dénoncé comme fallacieux et creux un prétendu vote de classe. Suivons pourtant son raisonnement d'ignorantin qui ne peut que se calquer sur l'histoire récente des partis félons PCF et consorts social-démocrates, partis de chefaillons qui ridiculisent la véritable notion et fonction de parti prolétarien, rétif à la comédie de la consultation électorale pour (de quel droit?) justifier un accommodement programmatique aux besoins supposés (et orientés) de la population en général. Comme toujours ce type doit être un gauchiste rangé des voitures cramées pour nous servir cette vision, très crypto-léniniste, d'une classe mitonnée et mise en boîte foutraque (« la rencontre de l'ethos avec un logos » Hi Hi!) par des permanents et un chef élaborant le programme :
« Le « vote de classe » suppose l’existence d’une classe mobilisée, donc d’un travail politique de représentation, d’unification, de mobilisation et de politisation de sorte que « le vote de classe » apparaisse comme « allant de soi » pour quiconque « appartient » à la classe. Construits « sur le papier » par les théoriciens ou les statisticiens, les groupes sociaux n’existent pas nécessairement, comme groupes sociaux « réels ». Pour rendre compte du passage d’un « groupe probable » à un « groupe mobilisé », de la « classe en soi » à la « classe pour soi » dans la terminologie de Lukàcs, il faut analyser le travail politique qui parvient à produire, sinon la classe mobilisée, du moins la croyance en l’existence de la classe, qui fonde l’autorité de ses porte-parole. Dans ce travail politique, il s’agit d’abord d’expliciter une expérience partagée du monde social, plus proche d’un « inconscient de classe » que de la « conscience de classe » au sens marxiste et de faire le groupe en faisant le sens commun, le consensus explicite du groupe. La mobilisation passe ainsi par l’explicitation dans un discours public de ce qui existait à l’état pratique dans les dispositions : elle permet la rencontre de l’ethos avec un logos capable de le révéler à lui-même. Il faut ensuite analyser le processus de délégation dans lequel le représentant reçoit du groupe le pouvoir de faire le groupe. Le porte-parole, doté du pouvoir de parler et d’agir au nom du groupe et d’abord sur le groupe, personnifie le groupe : l’unité du représentant fait l’unité des représentés et assure la continuité du groupe (en dépit de la discontinuité dans le temps du groupe mobilisé). De ce point de vue, le parti, institution permanente de représentation et de mobilisation est la condition d’existence de la classe, dont la permanence est assurée par les permanents. S’il est vrai que c’est le groupe qui fait le porte-parole, il est non moins vrai que le porte-parole fait le groupe, en élaborant un « programme »... »11.
Il s'agit là encore d'une vision complètement coupée de la réalité sociale et de la vie de la classe ouvrière, bien trop souvent réduite, sous prétexte d'autonomie, aux seules grèves et manifestations syndicales, alors qu'il existe toujours une vie politique souterraine, amoindrie, ponctuelle mais toujours prêt à ressurgir dans les lieux publics quand, en surface, élections et sondages ne restent que des instruments d'occultation des rapports sociaux, plus fabriques d'opinion par en haut que reflet de « l'opinion » réelle du prolétariat comme classe peu soumise aux naïvetés idéologiques de la gauche disparue. Néanmoins, les sociologues sont moins hypocrites que les militants en général en traitant sans vergogne des disparités culturelles qui cimentent les hiérarchies organisationnelles du parti bourgeois à capitaux à la plus petite secte à capiteux. Il faudra que l'on m'explique pourquoi aussi toutes les multiples sectes à vocation révolutionnaire depuis un siècle n'ont jamais été composées que de profs, d'étudiants et de déclassés. Sélection culturelle, cultuelle ou désespérante ?12


EXEMPLES DE LA DEPOSSESSION POLITIQUE MISE EN PLACE PAR L'ORDRE BOURGEOIS

Chaque chose se retourne en son contraire, disait Marx. Mystification antifasciste prolongée, trucage électoral permanent, Europe sans frontières, obscurités du terrorisme et de l'anti-terrorisme, etc., les abus de la dépossession bourgeoise ne sont pas indestructibles, pris un par un, mais mille propagandes sur tous les sujets peuvent donner une apparence d'invincibilité, pourtant ponctuellement mise à mal parce qui est appelé "scandale": la morale lénifiante  et puritaine se double toujours de l'appui du cogneur de service.  Esquissons quelques illustrations de la dépossession à la base des grandes campagnes idéologiques qui nous serinent en fond sonore permanent que rien n'est plus beau que le capitalisme libéral, libéré d'un prolétariat évanescent et raciste et vacciné contre toute dictature "communiste".

LA GREVE REDUITE AU NEANT : jadis longtemps pierre d'achoppement pour l'ordre bourgeois, la grève a été peu à peu domestiquée en même temps que les patrons privés avant de figurer dans la Constitution comme simple figure de style étrangère à sa fonction initiale. Elle est devenue figurative, objet placé au rang de fait divers par les médias gouvernementaux, compartimenté et régie par la syndicratie officielle. L'idée de lancer une grève indépendante des officiels bureaucrates et sous contrôle direct d'une AG est devenue proprement indécente. Meilleure illustration de cette décadence de la grève, la grève perlante et perclue à la SNCF, sans queue ni fin, où personne n'a osé dénoncer de front la mystification des syndicaux13. La plupart des dit groupes d'extrême gauche se sont comportés en suivistes honteux, Poutou en tête, ce faux ouvrier déclassé. Un résidu de LO, Matière et Révolution s'est répandu en conseils de redresseurs aux tordus définitifs, le « milieu maximaliste » (dont le CCI) n'a pratiquement rien dit ni critiqué sévèrement les cheminots pour s'être laissé embarquer dans une telle incurie syndicale14. Paradoxalement seul LO au milieu de son suivisme habituel du syndicalisme officiel a fait quelque part la remarque que la classe ouvrière n'était pas en mesure de revendiquer son autonomie et donc son contrôle réel d'une … fausse lutte. La seule position véritablement révolutionnaire aurait été de dénoncer cette fabrique de grève perlée à vocation démoralisatrice et même le refus de faire grève dans ces conditions. Cette honteuse dépossession a été adoubée sans un remord par les médias aux ordres.
LA POLITIQUE COMME JEU A SOMME NULLE (contre le prolétariat) est suffisamment illustrée ici comme principale dépossession par l'ordre bourgeois sans que je sois obligé de l'étayer à nouveau dans cet article.
L'HISTOIRE COMME FALSIFICATION ET FAKE STATE PERMANENT il n'est même plus utile de le démontrer du point de vue marxiste. Chaque ponte des médias peut donner libre cours à ses multiples interprétations. Citons simplement en particulier le petit Enzo Traverso, spécialiste de la victimologie juive depuis une vingtaine d'années (le juif comme martyr substitut au prolétariat ; face à la compétition des victimisations des communautarismes, il faut rappeler que Marx ne dit pas que le prolétariat est la classe la plus opprimée mais qu'il est la classe principalement opprimée et que la révolution a cette prétention d'abolir toutes les oppressions). Membre du NPA, cet individu négationniste du marxisme a publié récemment un brouet imbitable – Mélancolie de gauche – qui mélange toutes les révoltes à la manière de feu la 4e Internationale et veut nous faire passer Benjamin, Fanon, Mandel et Ben Saïd comme les principaux penseurs du XX e siècle et la fin du «socialisme réel » comme la fin du communisme historique. A la suite des si nombreux falsificateurs d'Octobre 17 et de deux cent ans de lutte de classe, Traverso vient égaler ce minable d'Onfray.
LA POLLUTION comme cause neutre et vitale qui nous concernerait tous est une des pires mystifications pour faire payer la crise économique et la destruction de la nature par le capitalisme émergent et détergent. Ce sont bien souvent ceux qui génèrent le moins de pollution (industrielle et militaire) , à savoir les moins privilégiés, qui en souffrent le plus. Le réchauffement climatique est en grande partie de la foutaise et une fournaise idéologique pour faire croire à des intérêts communs de toutes les classes sociales, une Titanic idéologie où, encore une fois sur le plan général, la bourgeoisie prétend déposséder le prolétariat de son souci de sauver l'humanité avant le désastre. Cet été, en France en particulier, mélangés aux incendies de Californie, de Grèce et du Portugal, aura vu les capacités de contrôle étatique et flicarde de la circulation automobile totalement validées et inféodées à la vente express de véhicules neufs dans les grandes villes sauf en province où la majorité des prolétaires ont besoin d'un véhicule à pétrole pour se rendre au travail15. L'écologie politique depuis 40 ans est une idéologie de classes moyennes sponsorisée par le Capital dont les sectes activistes servent tel ou tel impérialisme avec souvent le même personnel que les passeurs gauchistes de migrants16.
LA RELIGION est à nouveau sponsorisée comme principale dépossession de toute activité téléologique cartésienne et prolétarienne, ou d'un éventuel programme communiste restauré. Il y a plusieurs décennies que l'ouvrage de Gilles Kepel (Les banlieues de l'islam) a montré comment les patrons des principales usines automobiles avaient compris l'intérêt d'ouvrir des salles de prière sur les lieux de travail. La lutte des foyers Sonacotra à la fin des années 1970, porta, au nez et à la barbe des bordiguistes, comme principale revendication « ouvrière » l'obtention de salles de prière. Puis, comme pour l'ensemble des résidus du gauchisme, les migrants sont devenus les nouveaux substituts désincarnés d'une classe ouvrière qui serait honteusement devenue « populiste ». L'invasion migratoire est devenue une réalité qu'il faudrait considérer comme inévitable et éternelle, quand bien même il n'y a pas de place pour le monde entier dans l'espace des pays dits riches mais affublés de millions de pauvres.
Il faudrait ajouter tant d'autres sujets manifestant la dépossession par la classe dominante de toute « alternative d'en bas », comme par exemple l'indifférence à la misère sexuelle avec des masses réduites en troupeaux familiaux ou en solitaires désespérés face à la luxure des possédants et leur justice de robe sans culotte, le féminisme bourgeois qui n'émancipe pas d'un iota la condition des femmes grosses, moches et prolétariennes, la disqualification de tous les mecs seuls otages des prélèvements automatiques des « sites de rencontre », la persécution hiérarchique au travail et suicides, le retour des pires formes d'exploitation des enfants, la prostitution d'adolescentes, la surexploitation des femmes isolées, la suppression formelle du mot race dans la Constitution, la soit disant impuissance de la police contre les trafics de drogue17.

Dans tous les domaines où elle agit, la dépossession n'est pas décomposition mais continuation et réaffirmation d'un système pervers et criminel né dans la boue et le sang, lequel devra être détruit violemment non pas pour posséder à nouveau (pour quelques privilégiés succédant aux anciens) mais pour la suppression de toute possession de l'autre, des autres, pour la liberté réelle avec la suppression de la propriété privée, ce vol originel qui a généré toutes les infamies et injustices. Face au retour des pires arriérations religieuses, tenant compte de leur longue perpétuation dans les zones arriérées - la religion est dépossession de toute conscience humaine - et à la permanence des tristes radotages de la psychologie bourgeoise scientiste, avec Paine et avec Marx nous exigeons une révolution de civilisation.






NOTES:

1Le seul CCI mentionne à plusieurs reprises ce concept dans quelques articles avec deux de ses interprétations mais sans jamais l'approfondir. Le terme semble absent des analyses académiques du cercle Robin Goodfellow mais ils n'ont pas un poteur de recherche très performant... Dans les milieux gauchistes et mélenchoniens la notion est utilisée de façon primaire ou superficielle soit de la part d'un pitre géographe anglais et très tiers-mondiste : https://materialismes.wordpress.com/2014/10/31/n26-accumulation-par-depossession-le-30-octobre-2014/, ou aussi en ce moment par le canadien avertisseur d'alerte de la droite bcbg spécialiste de l'envahissement migrant
Cf. aussi les délires anti-marxistes des vieux gauchistes aigris du CNRS sur « l'homme dépossédé » : https://books.openedition.org/editionscnrs/8019?lang=fr
La formule la plus célèbre sur la dépossession (et si frappante de justesse), a été écrite curieusement par un suppôt de la droite conservatrice (qui n'est pas toujours idiote) mais dont certains se gardent bien de rappeler la paternité : « La Révolution est l'histoire de la dépossession d'une classe par une autre. Beaucoup de choses ont péri, au cours de ce transfert de pouvoir, les unes détestables, les autres excellentes ». Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1914, p. 251.

2 Extraits :« Ceci étant, l’accumulation par dépossession est-elle indispensable à la poursuite de l’accumulation à l’échelle mondiale, comme le postulait Rosa Luxemburg, et si oui pourquoi ? Son importance varie-t-elle selon les périodes, dans quelle mesure et pour quelles raisons ? Ses modalités évoluent-elles au fil du temps, et si oui, comment ? Peut-on parler d’une évolution cyclique de la dialectique entre accumulation élargie du capital et accumulation par dépossession dans l’histoire du capitalisme ? Et si oui, celle-ci peut-elle trouver une explication, au moins partielle, dans la théorie marxiste des ondes longues, défendue notamment par Mandel (2014) ?
(…) L’autre volet du concept d’accumulation primitive, certainement le plus décisif, concerne la dépossession des petits producteurs, à l’autre pôle de la société, du bien commun (terres communales, forêts, cours d’eau, gibier, poisson, etc.) comme des moyens de production privés (terres cultivables, outils, etc.), soit la formation du prolétariat. Selon les termes de Marx : « L’accumulation primitive consiste donc simplement en ce que les moyens de production devenus étrangers à l’ouvrier, figurent vis-à-vis du travail comme puissances indépendantes » (1905-10, VII, 146). Ce phénomène est pourtant le plus mal cerné par le terme accumulation, raison pour laquelle son articulation intime avec l’autre aspect de l’accumulation primitive n’est souvent pas correctement appréhendée. (...)
    Envisagée historiquement, la seconde phase de l’accumulation primitive met aussi en évidence le rôle essentiel d’un agent de liaison essentiel entre accumulation et dépossession : le facteur politico-institutionnel (fonctions de l’Etat, du droit, de la force armée, de la fiscalité, des protections douanières). Il est intéressant de noter que celui-ci va jouer à nouveau un rôle croissant, plus tard, au 19e siècle, comme condition de la diffusion du capitalisme industriel en Europe continentale – notamment en France, en Allemagne, en Russie –, mais aussi aux Etats-Unis, et surtout au Japon, sans parler des expériences plus tardives de la Corée du Sud, de Taïwan ou de la Chine. En l’absence de telles conditions, la dépossession des petits producteurs pourrait ne pas déboucher sur la formation d’un véritable prolétariat industriel, scénario que Marx avait envisagé pour la Russie, dès le dernier quart du 19e siècle.
    En réalité, Marx ne nie pas la poursuite de l’expropriation des petits producteurs au sein des formations sociales dominées par le mode de production capitaliste, mais il tend à combiner ce phénomène avec les autres formes de dépossession liées à l’accumulation capitaliste. Ainsi, au chapitre 25 du Livre I du Capital, il note : « Accumulation du capital est donc en même temps accroissement du prolétariat » (Marx 1872-75, chap. 25, sect. 1). Il y revient un peu plus loin en rangeant les petits indépendants paupérisés parmi la part « stagnante » de l’armée de réserve industrielle, qui « se recrute sans cesse parmi les ‘surnuméraires’ de la grande industrie et de l’agriculture, et surtout dans les sphères de production où le métier succombe devant la manufacture » (1872-75, chap. 25, sect. 4 ). Dans le Livre III, il rapproche explicitement les mécanismes de dépossession mis en œuvre par l’accumulation primitive et l’accumulation élargie du capital : ils tendent tous les deux à « l’expropriation la plus vaste, non seulement des producteurs immédiats, mais des petits et moyens capitalistes » ; à cela, il ajoute que l’expropriation « est le point de départ pour le mode de production capitaliste ; son accomplissement est le but de cette production. En dernière instance, il vise à l’expropriation des moyens de production de tous les individus » (1894, chap. 27, sect. 4).
Voilà sans doute l’aspect principal de l’accumulation par dépossession de la période du capitalisme de libre-échange, puisqu’elle permet un important transfert de valeur au détriment du secteur précapitaliste (accumulation), et le pousse progressivement à la faillite (dépossession), par le biais essentiellement « non violent » de l’échange inégal, en tablant sur un cadre juridique qui abolit progressivement toute forme de monopole ou de protection. En même temps, la privatisation du bien commun se poursuit, transformant notamment les usagers de la forêt en voleurs de bois (Bensaïd 2007), les chasseurs en braconniers, etc. En même temps, le service de la dette publique continue à ponctionner les contribuables, dont la majorité est encore formée de petits producteurs indépendants, en faveur du capital, et ceci au sein d’un nombre toujours croissant d’Etats et de collectivités publiques.
C’est pourquoi, les bourgeoisies compradores défendent bien souvent l’accumulation par dépossession que suscite l’afflux des produits industriels britanniques à bas prix, et ne préconisent pas la promotion d’une industrie locale. Pour cette raison aussi, elles souscrivent sans sourciller à la théorie des avantages comparatifs et acceptent une position subordonnée au sein de la division internationale du travail. (...)
L’ouverture du canal de Suez (1867), qui raccourcit de près de la moitié le trajet entre l’Europe et l’Asie orientale, l’essor de la navigation à vapeur, le développement du chemin de fer et du télégraphe, vont certes permettre une nouvelle phase d’accumulation par dépossession sur une échelle sans précédent aux dépens des grandes masses paysannes de l’Inde, de la Chine et du continent africain. Elle coïncide aussi avec l’accélération brutale de la colonisation, notamment en Asie et en Afrique... ».https://www.cairn.info/revue-mouvements-2008-2-page-41.htm Accessoirement lire « Accumulation par dépossession en lien avec les analyses de Rosa Luxemburg : https://f-origin.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/744/files/2012/03/Harvey.pdf
Rosa Luxemburg et la colonisation : https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1974_num_33_1_1549 Sur l'accumulation primitive lire Marx dans le texte https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-26.htm


3F. Jameson, Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif, op. cit., p. 441, 443
4«  Le prolétariat passe par différentes phases de développement. Sa lutte contre la bourgeoisie commence avec son existence même. » Manifeste communiste de 1848.
5P. Anderson, Les Origines de la postmodernité, op. cit., p. 145.
6« Le prolétariat hors la lutte » de Pierre Zaoui, cf. https://www.cairn.info/revue-cites-2008-3-page-55.htm

7 Le prolétariat hors la lutte de Pierre Zaoui.
8 Lukacs, Histoire et conscience de classe.
9Marx, Manuscrits de 1844. Magnifique ! Couchés les milliers de sociologues dénonciateurs modernistes du méprisable ouvrier-consommateur ! Lire aussi ailleurs comment être aliéné signifie être dépossédé de soi-même(https://www.philolog.fr/lalienation-du-travail/
même si Marx n'avait pu profiter des apports incontestables de Freud et de la psychologie scientifique moderne. Que l'on peut considérer contenus implicitement dans les raisonnements de Marx, personnage en effet génial parce que produit de l'époque de l'apparition du prolétariat. Marx n'est pas un militant, comme le décrit sans peur du ridicule un article récent du CCI (à la manière des sectes ils veulent faire croire à leurs ouailles qu'ils seraient tous des mini-Marx, alors que militant vient du terme militaire). Marx est et reste un penseur génial, produit du prolétariat à son époque d'incandescence.
12Claude Lefort avait lui renoncé à croire utile la forme parti et les mettait tous dans le même sac: cf. « La méthode des intellectuels dits « progressistes » : échantillons » (dans ma collection complète de S ou B, in le n°23,janvier 1958)
« Ces partis, partis de la vérité, en tant qu'ils participent du mouvement communiste total, sont simultanément en tant qu'on les envisage dans leur singularité, dans le concept de leur action, les partis de la stupidité. Point de salut pour l'intellectuel communiste : s'il pense, il trahit, s'il ne pense point le voici stupide. Point de statut même, son existence est « impossible », une hésitation entre la stupidité et la trahison, un néant (pauvre Lefebvre!). C'est du dehors qu'on peut énoncer la vérité du Parti : son objectivité. Et sa stupidité : sa subjectivité ». Il a raison sur un point : il n'y a pas plus subjectif qu'un parti.
13Sauf moi et dans ma lettre ouverte aux cheminots je dénonce la dépossession opérée par ces chiens de garde, obscurs bureaucrates comme agités du bonnet trotskiens.
14Le CCI s'est contenté d'un articulet : http://fr.internationalism.org/content/9724/mouvements-sociaux-france-quelles-lecons-tirer-des-dernieres-luttes qui ne retrace pas la farce de la honteuse grève perlée ni ne quémande la moindre autocritique des ouvriers et employés passifs.
15Il y a 50 ans que le Capital sait que le diesel est nocif. En Grèce jusqu'en 1968, toute voiture équipée d'un moteur diesel était interdite dans la région d'Athènes. De plus toutes les grandes marques ont triché et continuent à tricher pour continuer à vendre des véhicules diesel « améliorés », mais pas vraiment.
17En Algérie, sous couvert de démocratie parlementaire, policiers et militaires s'entretuent pour le contrôle du trafic de drogue, ou plutôt les flics, à la suite de Daesch, sont devenus trafiquants de drogue et menacent les militaires de vouloir freiner ou empêcher cette activité lucrative pourtant illégale (aucun média n'en parle en Occident). En France, épisodiquement des flics se font pincer au moment de revendre une partie des stocks saisis. La tentation est grande quand les puissants montrent l'exemple, et que la plupart du show business sont consommateurs... intouchables.