PAGES PROLETARIENNES

vendredi 6 juillet 2018

LA SOLITUDE DU FLIC DE BASE


Il vaut mieux être policier sous un régime autoritaire ou carrément fasciste que sous la dictature bourgeoise perverse dite démocratique. Je plains tout jeune qui réussit à se faire embaucher dans cette autre grande muette, ce corps mercenaire de l'Etat bourgeois. On leur fait croire qu'ils peuvent être parfois adulé par les populations mais en réalité les maîtres des médias  n'aiment jamais tant qu'en faire des héros (mortibus) au moment des attentats. C'est la corporation où l'on compte probablement le plus de suicides inutiles1, et d'ivrognes2. Je n'ai jamais eu de sympathie pour la fonction policière, en raison de cette tradition du mouvement ouvrier qui insupporte le policier comme premier oppresseur lors des grèves et manifestations, et parce que nous nous sommes toujours battus pour une société sans police, précision : sans nécessité de surveillance policière, libérée de toute coercition. Comme quoi fol est celui qui croit que la société actuelle telle que pourrait se passer de police...

Lors de ma garde à vue, il y a quelques années, j'ai été sur le cul lorsque le jeune inspecteur qui me questionnait me répliqua « mais nous aussi nous sommes des prolétaires ». Estomaqué mais sans ramener ma fraise je gardai profil bas. Prolétaires non, ils ne se considèrent pas ainsi. C'est une race à part, qui est systématiquement coupée de la population comme les gendarmes. J'en ai connu certains pourtant très honorables dotés d'une grande conscience morale et jouant un rôle social respectable, quand tant d'autres sont des chiens du pouvoir. Chaque fois que j'ai eu affaire à des policiers je n'ai jamais pu compter sur une quelconque mansuétude. Ils m'ont surveillé de 1971 à 1985 dans mes activités militantes, mes voyages à l'étranger, les congrès où j'ai participé. Ils sont suivi toute la carrière de ma défunte femme qui ne fut ni de près ni de loin militante, et aussi le parcours scolaire de mes enfants3. De ma première participation à la conférence à Clichy de la plupart des groupes gauchistes avec leurs représentants « ouvriers » (moi pour la Gauche Marxiste), jusqu'à mes interventions à Longwy, à chaque fois était noté l'immatriculation de ma bagnole. Comme je changeais de tacot tous les six mois, on m'appelait « l'homme aux multiples bagnoles » au commissariat de Fontenay aux Roses ; très contrariant en effet, car, à l'époque, la surveillance bureaucratique consistait à relever la plaque d'immatriculation ; l'informatique pépère n'existait pas encore pour que les ventres à bière puissent effectuer à distance googelesque le suivi du militant lambda. Je persiste à croire que sous l'uniforme il y a tout de même un humain, pas pire que les autres.

L'INDIFFERENTISME DE LA POLICE TROTSKISTE DE L'EXTREME GAUCHE face à l'assassinat de policiers(ières)

Militant signifie militaire. Le raisonnement trotskiste est lui aussi tout à faite policier, comme son antécédent stalinien. Au pouvoir les trotskistes créeraient immédiatement une nouvelle Guépéou, et feraient tuer autant de gens que le général Trotsky et sa guerre « révolutionnaire de défense de la patrie russe » ! mal placés les pauvres pour dénoncer les bavures (limitées et sanctionnées) de la police officielle actuelle ! A Nantes le jeune Abubakar a été vraisemblablement victime d'un grosse bavure policière, cela est arrivé d'autres fois, c'est déplorable mais voyons comment le NPA joue de la corde sentimentale vis à vis des banlieues ghettos (où ne survivent que de braves gens et aucun truand trafiquant de drogue ni mac antiféministe voilé) et du milieu lycéen gogol qui boit ses délires :

« Ce crime d’État vient allonger la longue liste des victimes des violences policières commises dans les quartiers populaires. Zied et Bouna, Adama, Théo… on ne compte plus les violences infligées aux habitantEs des quartiers, qui sont les plus touchés par la précarité, le chômage, les politiques anti-sociales conjuguées aux politiques sécuritaires. Des quartiers où les populations racisées subissent une politique de répression spécifique, qui va des contrôles abusifs, provocations, insultes et humiliations aux tirs à balles réelles.
Dans ce contexte, l'élargissement de la légitime défense a conduit à un véritable permis de tuer, encouragé depuis plus de 20 ans par des politiques sécuritaires renforçant l'armement de la police. Il faut exiger la justice et la vérité pour Bubakar et toutes les victimes de violences policières restées impunies.Mais au delà, il faut mettre fin au quadrillage systématique des quartiers populaires, véritable contrôle social et imposer le désarmement de la police, la dissolution de tous les corps spéciaux intervenant et réprimant brutalement dans les quartiers populaires à savoir la BAC ou les Brigades spécialisées de terrain (BST) ».

C'est la langue de bois des gâchistes professionnels, après la notion de « racisme d'Etat » voici un « crime d'Etat » et des « populations racisées » où tout est mêlé, des zigotos qui se sont viandés eux-mêmes dans un poste EDF, de vraies bavures et des exagérations (le viol de Théo). Cette secte de trotskiens quart-mondistes, après avoir été tiers-mondistes fait du bruit mais que du bruit verbal, comme avec l'appel à la réception de toute la misère du monde in France. Cette variété de féminisme décomposé fait partie du spectacle. Elle ne dérange personne. Il faut toujours un syndicat de la racaille, un défenseur de opprimés arriérés pour assister l'Etat dans la rétention des émeutes et laisser croire à de jeunes gogos lycéens que c'est une démarche révolutionnaire. Le réformisme radical revendique le désarmement de la police. Normal ils n'ont pas eu un membre de leur famille massacré au Bataclan ou à Nice. Laissons-les ces braves neuneus anars hors de la réalité. Personne ne peut prendre au sérieux une secte qui se prétend l'avocate des « quartiers populaires » et des femmes, mais, heureusement pas de la classe ouvrière. L'égorgement du couple de policiers de Magnanville par un sous-developpé islamique n'a pas eu droit à une seule mention car cela aurait frôlé le « contrôle abusif » d'un immigré. La bavure de Nantes, qui reste à analyser (une voiture qui fonce sur des policiers n'est-ce pas une tentative de meurtre par destination?), est étalée en long et en large mais ignoré le tabassage d'un autre couple de policier devant leur enfant tout comme le drame de ce policier en provence qui a dû être amputé d'une jambe parce qu'un taré lui a roulé dessus. Rien sur le site simplet, féministe et sectaire concernant les deux policières belges lâchement poignardées, ni pour protester contre le coup de poing en pleine figure de la policière en civil (si c'était arrivé à Rosetta la vachette en chef, scandalou mondialou!). On ne leur fera pas plaisir à les décrire comme des amis neuneus de daesch, non ils servent de faire-valoir à la voyoucratie qui, si on recopie le diction turc4 : quand les cailleras virent arriver les lamentations gauchistes ils se dirent : « le NPA est avec nous ». Rosa Luxemburg aurait gerbé sur ces cuistres5.

LA DISSOLUTION DE LA POLICE C'EST POUR QUAND ? ET LES POLICIERS PEUVENT-ILS ETRE « AVEC NOUS » ?

Bien sûr que les flics, CRS, gendarmes de base sont méprisés par leur hiérarchie. Menotté sur le banc du commissariat toute une journée je me suis amusé à voir défiler les diverses catégories de flics, depuis le simple uniforme jusqu'au cowboy de la Bac en civil avec pétard à la ceinture, se déhanchant tel Clint Eastwood, mais pour la parade intra-muros (à l'extérieur  c'est sous la veste); je n'ai pas pu m'empêcher de dire aux bases en uniformes "vous, vous êtes exposés contrairement à ces gandins!". Après la succession des attentats terroristes on leur a donné le droit de rentrer chez eux avec l'arme de service... mais il leur est interdit de s'en servir ! Le flic qui a tenté de se défendre, agressé dans son jardin privatif par des « individus » (pardon il faut dire « jeunes hommes ») en tirant dans les jambes d'un des voyous (pardon des « habitants du quartier ») qui le frappaient va connaître les pires ennuis par l'auguste magistrature policière haut de gamme. Le policier est l'être le plus méprisé par ses employeurs bourgeois, presque autant que le prolétaire lambda...
En principe, après une révolution victorieuse la police est vouée à disparaître, étant entendu que les hommes et les femmes, ou l'inverse, seront bons et désintéressés après une période de transition où ils se seront débarrassés de la crasse de la société marchande et de la salissure de la monnaie, de l'envie, de la jalousie, de la paresse, de la luxure éventuellement, etc.

Abordons immédiatement ce qui fait problème : la criminalité de la police selon la gauche bobo et ses suivistes trotskiens, et l'antienne du NPA : « désarmons la police », pour rire. Sans oublier que les meurtres successifs ou agressions violentes de policiers dans leur vie privée sont le cadet des soucis de la gauche bourgeoise, en particulier des ministres hautains Peillon et Hamon6 et autres couillons d'Etat qui étaient ravis de pavaner entourés d'escouades policières lors de leur période de fonctionnaires d'Etat. Seule la droite bourgeoise protesta lors des successifs meurtres de policiers et nul récipiendaire de la gauche caviar ni des trotskistes suivistes ne crut bon de dénoncer les actions racailles des électeurs multiraciaux de nos banlieues ghettos contre tel policier ou couple rentrant chez eux. Raisonnons dans l'absolu, les policiers, ces larbins de l'Etat bourgeois pour l'application des lois bourgeoises pourraient-ils déserter ?7 C'est peu probable quoique les expériences révolutionnaire du passé révéleraient à nos idiots trotskistes que c'était plus compliqué et que tout est possible dès qu'on a affaire à des humains. Ce que j'en sais je ne le livrerai point aujourd'hui.

CRS = SS !!!!????

C'est probablement le slogan « antifa » le plus stupide de mai 68. Personne ne l'a relevé lors des commémorations festives superficielles, mais l'antifascisme de salon était encore une référence incontournable en 68 parmi la jeunesse bourgeoise et politiquement juvénile. Certes la violence des CRS du libérateur De Gaulle contre de simples badauds parisiens et de juvéniles étudiants a été le meilleur déclencheur des « événements » sociaux, mais, bien que les gaz lacrymogènes aient pu apparaître comme de petites émulsions de chambres à gaz de feu Lanzmann (concepteur du terme shoah), les CRS n'ont massacré ni des juifs par milliers ni des manifestants anarchistes par centaines. Même en 1947 et à Charonne on ne pouvait pas dire que les CRS s'étaient livrés à un massacre de masse comparable au régime hitlérien.

De là à dire que, dans l'inconscient collectif de générations de fils de bourges radicalisés cacahuètes trotskistes, persiste cette vision d'un CRS nazi, il y a un pas franchissable. Mais malhonnête, comme leur chrétien soutien aux migrants tout azimuts. Ils sont dans le déni (j'y reviendrai) comme au temps du soutien de leur mentors à Cuba et à Mao.

LES CRS UNE CREATION ANTI-EMEUTE DE LA GAUCHE COGESTIONNAIRE DU POUVOIR A LA LIBERATION

Un peu d'histoire. Si la gauche bourgeoise Hamonesque, ce qu'il en reste et avec comme acolyte le trouduc Caron de la secte vegan , depuis l'Huma résiduelle et la clique Poutou/Besancenot méprisent autant la police des manifs, c'est en oubliant qu'elle a été créée par leurs pères à la Libération, et que, lorsque « la gauche unie antifasciste » est au pouvoir avec l'appui des suffrages gauchistes et féministes, elle n'est pas dissoute8. Et envoyée contre les grèves.

Oui il faut dissoudre tous les corps mercenaires armés de la bourgeoisie pour réussir une révolution mais pas tant que la bourgeoisie tient le manche, et pas par un massacre de tous les policiers, et pas à la manière mielleuse et impuissante de la secte NPA. Sans oublier que comme il y a des ouvriers honnêtes et d'autres malhonnêtes, il y a aussi des policiers honnêtes et d'autres véreux...
Un peu d'histoire donc avec Pierre Souyri9, qui a tant collaboré à la revue Les Annales, où il a fait l'objet d'un grand hommage par Marc Ferro après son suicide. Voici sa recension de l'histoire des CRS :

« L'ouvrage de M.Aguhlon et de F. Barrat éclaire d'un jour nouveau la vie politique de l'agglomération marseillaise et le rôle que jouèrent dans la région les force sde police influencées par le Parti communiste.
Après le départ des occupants et l'effondrement de l'administration de Vichy, la situation est préoccupante pour les nouvelles autorités, Comité de Libération et Commissaire de la République, qui ne peuvent s'appuyer sur aucune force publique. S'il apparaît, aujourd'hui en effet, que la présence d'une « cinquième colonne » laissée en place par les Allemands pour se livrer à des actes de diversion n'était guère qu'un mythe, la corruption, le vol et le marché noir étaient très largement répandus et risquaient de provoquer les réactions des couches pauvres d'une population cruellement démunie. C'est dans ces conditions que sont créées, au mois d'août 1944, les Forces Républicaines de Sécurité, recrutées à la suite d'un triage effectué parmi les FFI et les gardes des Milices patriotiques. Aucune discrimination politique n'a été faite ni en faveur ni au détriment des communistes mais l'influence du PCF sur cette nouvelle formation de police est forte, soit que les hommes et les cadres appartiennent effectivement au parti, soit que, issus de la Résistance, ils partagent le point de vue des communistes sur la nécessité de construire une administration rajeunie puisant dans les forces nouvelles qui se sont révélées dans la lutte contre l'occupant. Mais les F.R.S. N'apparaissent pas pour autant comme les éléments d'un dispositif de coups d'Etat : la conquête insurrectionnelle du pouvoir n'entre en aucune manière dans les projets du PCF qui se comporte bien davantage comme un groupe de pression que comme un parti révolutionnaire. « Policiers au service du peuple », les gardes des F.R.S. Prennent fort au sérieux leur tâche et l'accomplissement avec un zèle apprécié des autorités préfectorales notamment en ce qui concerne la lutte contre le marché noir. L'existence des F.R.S. Pourtant, sera de courte durée. A mesure que le pouvoir central se reconstitue et se renforce, les pressions se multiplient pour que les organismes issus de la Résistance soient dissouts. En janvier 1945 les F.R.S. De Provence doivent accepter d'être amalgamés avec d'anciens G.M.R. Du gouvernement de Vichy qui ont été au préalable épurés. C'est de cet amalgame que naissent les premières Compagnies Républicaines de Sécurité. Les communistes cependant y restent nombreux. Certains officiers affiliés au parti ont été maintenus en place et parmi les anciens G.M.R. Mais, et ce point mériterait d'être souligné, il ne s'agit pas là d'un effort systématique de recrutement organisé par la direction du Parti en vue de noyauter les compagnies. Les officiers communistes ne sont pas étroitement subordonné sà l'appareil régional du parti et n'en reçoivent aucune instruction particulière. Il y a tout au plus des contacts épisodiques et discrets. Il ne faut pas, notent M. Agulhon et F.Barrat, surestimer le côté « manoeuvrant et calculant d'un Parti uni et sûr de lui-même ». Des ministres aux simples militants détenteurs d'une parcelle de pouvoir, l'esprit gouvernemental a largement pénétré le Parti qui est prêt à bien des concessions pour pouvoir s'intégrer à l'appareil d'Etat. Les CRS communistes en tout cas ne paraissent pas conscients d'être dans une situation ambiguë et ils adhèrent pleinement à l'accomplissement de leurs tâches policières. On les voit même s'indigner des complicités que les trafiquants trouvent parmi les douaniers et les gardes civils du port.

Les illusions que, pendant près de trois ans, ces hommes ont entretenues sur la possibilité d'être à la fois policiers et communistes vont cependant prendre fin avec la crise qui à l'automne 1947 secoue Marseille. Ici, la montée de l'agitation précède de quelques jours, le déclenchement des grèves qui vont bientôt s'étendre à tout le pays.
Dans les premiers jours de novembre une augmentation des tarifs des tramways décidée par la nouvelle municipalité RPF provoque de violentes manifestations de rues. Le 10, de jeunes ouvriers qui se sont heurtés aux forces de police sont arrêtés et inculpés de rébellion. Ils sont jugés le 12, et déjà condamnés à des peines de prison ferme, lorsque la foule envahit le Palais de Justice et impose aux magistrats contraints de se déjuger un deuxième verdict de clémence. A ce moment-là, les manifestants apprennent qu'à l'Hôtel de ville, les conseillers municipaux communistes sont agressés par des militants du RPF. La foule se porte alors au secours et pénètre en force dans la mairie où les conseillers gaullistes reçoivent à leur tour pas mal de coups. Dans la soirée, des groupes de jeunes ouvriers saccagent les boites de nuit du quartier de l'Opéra qui passent pour être les repaires des trafiquants et des hommes de main des partis de droite. Un coup de feu parti d'un des établissements menacés tue un jeune ouvrier. Aussi bien au Palais de Justice qu'à l'Hôtel de ville une partie du service d'ordre qui a été débordé par les manifestants étaient constitué par des CRS de Provence. Deux jours plus tard, le ministre de l'Intérieur, E. Depreux, prendra la décision de faire dissoudre et désarmer ces compagnies, accusées d'avoir fait défection devant l'émeute à l'instigation du Parti communiste.
C'est d'abord cette version assez couramment admise des événements qui este remise en question par le livre de M. Agullhon et de F. Barrat, qui ont minutieusement examiné les documents disponibles. Les CRS n'ont pas volontairement plié devant les manifestants et il est encore moins exact qu'ils leur aient prêté main-forte. Il semble au contraire que les autorités décidées à se débarrasser de ces policiers les aient volontairement postés en nombre insuffisant et sans leur donner d'instructions précises de telle manière qu'ils ne puissent pas contenir les manifestants et qu'il soit possible de les accuser de complicité au moins passive. Deux faits paraissent corroborer cette hypothèse. Le journal de Vincent Auriol révèle que dès le 22 octobre 1947, donc plus de trois semaines avant les manifestations du 12 novembre, le Conseil des ministres avait projeté de prendre des sanctions contre les CRS de Provence. Les événements du 12 n'auraient donc fourni qu'un prétexte. Par ailleurs les CRS suspectés de complicité avec les communistes n'étaient pas les seules forces de police placées devant le Palais de Justice et l'hôtel de ville. Il y avait également des gardes mobiles et des agents de la police urbaine de Marseille. Ils ne parvinrent pas davantage que les CRS à contenir les manifestants mais ils ne furent jamais inquiétés.
Villipendés par les partis et la presse anti-communistes, le CRS de Provence seront au contraire honorés par le PCF comme des républicains intransigeants, qui, victimes de leur droiture politique, auraient été sanctionnés pour ne pas avoir voulu « taper sur le peuple ». Le livre de M. Agulhon et de F. Barrat fait apparaître qu'il s'agit là d'une transfiguration qui ne correspond pas exactement à la vérité. Les témoignages des intéressés montrent au contraire que ces hommes n'ont pas conscience d'avoir désobéi . Plus de vingt ans après, ils considèrent toujours qu'ils ont été les victimes innocentes d'une manœuvre politique, tant il est vrai qu'en trois ans ils avaient assimilé leur métier et que, comme dit à peu près l'un d'eux, ils étaient quand même devenus des « flics ».

Après, on ne peut hypothéquer l'avenir, rien n'empêche dans les moments graves la plupart des policiers et gendarmes honnêtes de démissionner et de se joindre au combat des « prolétaires », comme pendant la Commune de Paris. J'en profite enfin pour rendre hommage à mon père qui, chargés par ses chefs du maquis d'Auvergne d'aller abattre les quatre gendarmes de Rochefort Montagne et de récupérer leurs uniformes, leur a proposé de le rejoindre dans le maquis. Ce qu'ils ont fait avec joie, avec armes et uniformes.



NOTES


1Suicide inutile à mon sens où le quidam retourne simplement l'arme contre lui au lieu de flinguer son hiérarque persécuteur ou ces voyous qui lui pourrisse sa vie privée. Depuis la vogue des attentats terroristes, le flic de base est autorisé à conserver sur lui son arme de service mais gare s'il est amené à s'en servir, il ne sera pas protégé par sa hiérarchie et livré à la vindicte publique.
2Un des troubles frères Fassin, apologistes gâchistes de l'immigration à tout vent (et de la criminalisation automatique de toute bavure policière) a produit un livre édifiant sur l'alcoolisme prégnant dans la corporation en uniforme (que j'avais déjà constaté naguère sur le terrain dans mon métier de service public).
3Le régime libéral « démocratique » moderne en France est bien plus perfectionné que le le fût le régime stalinien, plus fouille-merde. J'ai pu consulter mon dossier grâce à l'intermède incroyable où la CNIL avait obtenu l'accès au public du suivi policier. Il est vrai qu'en 1985, le suivi des gauchistes et des ultra-gauches étaient devenu dérisoire vu notre peu de dangerosité face à la première vague d'attentats terroristes et islamistes.
4« Quand les arbres virent arriver la hache, ils se dirent : le manche est des nôtres ».
5Lorsque même la classe ouvrière n'est rien, que le chauvinisme dégueule de partout, Rosa trouve de la dignité au flic du coin de la rue, c'est dire : « « (...)finie la cohue tumultueuse dans les cafés où l'on était assourdi de musique et de chants patriotiques par vagues entières ; la population de toute une ville changée en populace, prête à dénoncer n'importe qui, à molester les femmes, à crier : hourra ! et à atteindre au paroxysme du délire en lançant elle-même des rumeurs folles ; un climat de crime rituel, une atmosphère de pogrome, où le seul représentant de la dignité humaine était l'agent de police au coin de la rue ». (Rosa 1915)
6Le minuscule parti Hamon est allié à la secte vegan du stalinoïde Aymeric Caron ex pitre procureur télévisuel des clichés de la gauche caviar et immigrtaionniste, le REV, rassemblement des écologistes pour le vivant.
7Par mon expérience, n'en déplaise aux abrutis d'extrême gauche, je sais que dans certains commissariats les femmes battues ont plus de chance d'avoir une oreille compatissante que chez les cyniques avocats et magistrats. Et qu'elles peuvent toujours attendre, comme les migrants massés dans la misère en Seine Saint Denis une action concrète et solidaire des gauchos mégalos, secte NPA incluse.
8A la même époque sont créées les nationalisations, cette farce de service public devenu sévice public depuis la réinvention des grèves intermittantes (perlantes) à la SNCF puis en ce moment (toujours invisibles et ridicules) à EDF ; grèves qui ne servent à rien et qui font honte à la classe ouvrière, voir mon texte « Le chef de gare est cocu ».
9Bien que jeune, il fût un des hauts responsables du maquis dans la région de Toulouse. Membre de SouB, brillant mémorialiste, premier à avoir dénoncé le ridicule maoïsme, avant Simon Leys. Il se figurait destiné à un brillant avenir de dirigeant d'Etat prolétarien, dans un bolchevisme amélioré qui restait sa référence. Je l'ai connu au moment de mon engagement à la Gauche Marxiste, où je militais avec son fils devenu responsable de la maison française au Japon et auteur spécialiste du Japon chez Gallimard. Un marxiste intègre, impressionnant par sa stature et son bagage théorique. Il m'avait déconseillé d'adhérer à RI : « je me méfie des sectes », m'avait-il dit au téléphone.