PAGES PROLETARIENNES

vendredi 29 juin 2018

SNCF ending : Fin de grève abstruse...

ou la grève en permanence des guignols gâchistes!

Comment les sectes gâchistes1 NPA et LO tirent un bilan victorieux d'une défaite étirée dans le temps2

« Après trois mois de lutte et malgré l’érosion des taux de grève dans les dernières semaines, en particulier en région parisienne, l’intersyndicale cheminote CGT-CFDT-UNSA peut se féliciter d’avoir mené jusqu’à sa dernière séquence des 27 et 28 juin sa grève « dure et longue », sur calendrier de deux jours sur cinq, commencée le 3 avril. 
« Quel bilan à cette étape et alors que gouvernement et direction de la SNCF se flattent d’avoir fait adopter leur « pacte ferroviaire » ? Tout serait-il ficelé et emballé ? Loin de là. Neuf cheminotEs sur dix ont participé à cette grève, à un moment ou à un autre. Les attaques de Macron et Pépy continuent à être vomies. D’où les médias, surtout pro-patronaux, de s’inquiéter des conséquences d’un conflit qui a encore creusé le fossé entre des dizaines de milliers de cheminotEs et leur hiérarchie. Climat dégradé, oui. Mais pas une raison de pleurer, pour les cheminotEs. Paradoxalement, à la suite de cette grève qui n’a pourtant pas fait céder le gouvernement et le patronat, le rapport de forces en faveur de leur communauté combative en sort renforcé ».
Première preuve de victoire, « la communauté cheminote en sort renforcée », donc premier mensonge ! Mais pourquoi n'y a-t-il pas eu de vraie grève, exceptée cette protestation « à la carte », intermittente et ligotée par les « élites parisiennes » (un cheminot du Nord) ? Le sous-fifre du CC du NPA va-t-il pour autant s'indigner ? Du tout, le souci d'une vraie grève est resté « lancinant », quoique incapable d'outrepasser les ordres syndicaux :
« Le gros des cheminotEs a largement suivi cette grève perlée, concoctée par l’intersyndicale pour s’aligner sur le calendrier de négociations et discussions parlementaires. Un rythme trop tranquille et routinier pour bousculer comme il l’aurait fallu. Des noyaux et équipes combatives ont essayé de déborder ce cadre convenu en appelant à une vraie grève qui à la fois leur aurait permis d’avoir des assemblées générales plus massives et démocratiques, aurait donné un signal bien plus fort pour le ralliement d’autres secteurs, parce qu’elle n’aurait pas été en pointillé ».
Ces noyaux imaginaires dont certains auraient été en grève reconductible tous les jours a pour seul mérite, non pas d'avoir oeuvré à une généralisation de la grève aux autres secteurs mais cette benoîte action en direction des observateurs attendris « les usagers », « stimulant la discussion » poil au menton !
Le « calendrier » syndicrate étant terminé, les gâchistes indémodables jusqu'auboutistes gnangnans de la CGT et de Sud rail ont décidé de ridiculiser un peu plus cette fausse grève en faisant chier tous les prolétaires qui partent en vacances les 6 et 7 juillet. Dans la théorie trotskienne, bien fait, z'avez qu'à nous soutenir ! Et on espère bien leur pourrir la vie jusqu'aux élections syndicalo-professionnelles au bout de l'année... aux non-syndiqués indifférents au rude corporatisme cheminot comme aux syndiqués des syndicats « jaunes » ! Et v'lan !
Nos gâchistes actent comme une victoire le passage au nouveau régime SNCF démantibulé, qu'à cela ne tienne : « les batailles nécessaires... vont se poursuivre ».
Avec l'été venu, on veut bien constater que la jonction avec d'autre secteurs n'a pas eu lieu, pas d'interpros avec les pros du syndicalisme corpo. Quoique, sans révéler que la CGT a entrepris une même couillonnade « perlée » à ex-EDF, le correspondant près le CC du NPA considère comme marque de l'absence d'un esprit corporatif qu'il y ait eu des discussions entre syndiqués CGT de ex-EDF et de... ex-Sncf !
La magnifique grève victorieuse des ex-cheminots verra une « rentrée de septembre » qui se fera : «  à l’aune des acquis de la grève : combativité et conscience d’être la lutte d’un même monde du travail, qui doit faire front aux sales coups du gouvernement, en particulier à la prochaine réforme des retraites. (…) Les cheminotEs n’ont certes pas été largement suivis dans leur grève de ce printemps, mais leur combat a été plébiscité, ce qui est malgré tout une victoire ». Ainsi que le voulait la théorie fumeuse du chef de guerre Trotsky, la grève perlée devient une « grève permanente », aussi invisible et stupide que la notion de révolution permanente. Les Poutou et Besancenot ont été d'un suivisme irréprochable derrière les « directions syndicales ». LO souligne très justement cet avachissement et remarque que les travailleurs ont été étrangers à ce scénario : «  la posture de la fédération Sud-Rail dont le seul fait d’armes a été de déposer un préavis de grève reconductible mais sans jamais y appeler par elle-même, ni d’ailleurs chercher à s’en donner les moyens. Elle s’appuyait sur la stratégie de l’intersyndicale dont elle tenait à faire partie d’un côté, tout en la critiquant localement en fonction des circonstances et des opportunités. Fondamentalement, Sud-Rail défendait tout autant que les autres ses intérêts d’appareil : être reconnu comme interlocuteur et négociateur par le gouvernement, tout en gardant un œil rivé sur les prochaines élections professionnelles ».
Le crétinisme du NPA et de ses che(ffes) qui tient plus de la malhonnêteté que de la palinodie, est signé du groupe féministe du NPA chargé de l'intervention dans la « classe » qui est désormais une femme et non pas un homme, comme ce machiste Prolétariat : « CorrespondantEs ».
Les bonzes staliniens nous avaient naguère habitué à célébrer des défaites comme des victoires, et des couleuvres pour des lanternes, avec les trotskien(nes) du NPA le relais est là.

LO, très critique devant l'avachissement et la soumission du NPA au cinéma des bonzes parisiens, ne peut s'empêcher non plus de jouer de la lyre de la soit disant victoire, car il ne faut pas désespérer Clignancourt. L'argumentaire est kif-kif bourricot celui du NPA : « Le mouvement n’a pas eu la puissance de dépasser et déborder le cadre fourni par les organisations syndicales. C’est sa principale limite. Mais dans ce cadre, pendant trois mois, les travailleurs du rail ont fait de multiples expériences. Des dizaines de milliers d’entre eux ont participé à de assemblées, à des manifestations, des rassemblements. Ils ont établi des contacts avec des travailleurs d’autres secteurs, à la SNCF et aussi en dehors. Le caractère non corporatiste du mouvement s’est traduit par des diffusions de tracts, des rencontres auprès d’autres travailleurs. C’est ainsi que des cheminots sont venus prêter main forte à des travailleurs de Carrefour par exemple. Des cheminots se sont aussi rassemblés le 19 juin à la gare de l’Est à Paris, pour soutenir les travailleurs de Ford Blanquefort, qui allaient en Allemagne pour défendre leur emploi. Dans des dizaines d’endroits, des contacts ont été noués entre militants et travailleurs de différentes entreprises. Ces liens sont précieux pour l’avenir ».
C'est le même bla-bla creux. Des contacts avec qui ? Avec des passants ou des collègues des autres gangs syndicaux. Le caractère hyper corporatiste crevait les yeux et les prolétaires en général en étaient réduit au rôle de spectateurs ou de poseurs de questions. Qui peut faire confiance aux « liens » établis entre clients trotskistes des divers syndicalismes comme « liens précieux pour l'avenir » de la grève « en permanence » pour se foutre du monde ?
Une nuance cynique de la bande à Artaud et aux mystérieux du CC de la secte, la paralysie des transports montrerait l'utilité de la classe ouvrière : « Les cheminots, et bien d’autres travailleurs, ont pu constater, même si c’est parfois en déplorant l’absence de transports, que la classe ouvrière a un rôle irremplaçable dans la société et la cessation du travail, même limitée à une fraction d’entre elle, permet d’en prendre la mesure ».
C'est plus fort que le café, plus nul que zéro mais cela autorise la syndicratie du comité central caché de LO de conclure :
« La lutte continue et, quel qu’en soit le résultat, bien d’autres surgiront dans des circonstances forcément différentes et propulseront à nouveau sur la scène des travailleurs en grève. Mais ils y retrouveront les mêmes acteurs, tant du côté du gouvernement, du patronat que des bureaucraties ouvrières. Alors il est du devoir des travailleurs, des militants d’analyser les intérêts et l’attitude des uns et des autres, de tirer le bilan de chaque lutte afin de préparer la suivante et lui permettre cette fois d’aller au bout de ses possibilités ».
On appréciera que la lutte continue « quel qu'en soit le résultat », surtout qu'il se traduit par la démoralisation de la majorité des cheminots, le fait qu'une bonne partie en a gros sur le cœur d'avoir perdu autant d'argent pour une telle clownerie syndicale. La conclusion trotskienne est bien sempiternelle, comme je l'avais crié à la première réunion parisienne d'embrigadement du NPA pour cette grève foutoir, foutue d'avance : « vous les trotskistes vous appelez les yeux fermés à suivre les « directions » syndicales, vous attendez qu'elles trahissent, vous savez à chaque fois qu'elles vont trahir, mais vous ne dénoncez cette trahison qu'à la fin, une fois qu'elle a réussi ! ».
C'est un devoir trotskiste, gâchiste, de mentir et de mentir résolument à chaque fois pour entraîner les plus combatifs ou les moins réfléchis, à suivre les mêmes traîtres professionnels et à préparer à chaque fois les mêmes défaites, en chantant ce n'est que le début... à la fin minable.

Je remarque enfin, ce qui est probablement le plus honteux de la part de ces radicaux bourgeois en peau de lapin : il n'y a aucune critique franche et argumentée de la chiennerie des deux parlements bourgeois qui légifèrent pour la finance avec un total mépris des travailleurs.

NOTES

1J'ai déjà signalé que je nommerai désormais la gauchistes gâchistes, car ils ne sont bons qu'à gâcher la lutte de classe et à ramper derrière les forces syndicalistes de l'Etat.
2Et, puis-je ajouter, comment se fait-il que les sectes dispersées de l'ancienne ultra-gauche, CCI et consorts et le parti au cent mille adhérents (« Révolution ou guerre ») soient restées bouche bée depuis trois mois après avoir flairé au début la malfaçon de la grève « perlée », intermittente et inconsistante, sans plus rien dire durant un trimestre à faire chier les usagers prolétaires mais aucunement le gouvernement, laissant les camarades prolétaires syndiqués et non-syndiqués aux mains des menteurs trotskistes et syndicalistes. Chirik qui leur avait appris qu'il faut toujours donner l'avis de « l'organisation politique de classe », même à contre-courant, doit se retourner dans son corps donné à la science ! Je sais pourquoi ils sont tous restés muets (de stupeur et de gêne) c'est parce qu'ils croient encore que toute grève est léniniste, donc hydre voilée de la révolution. Une lubie permanente, presque trotskienne !