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jeudi 23 février 2017

L'ETAT ET L'INDIVIDU SOUS LE NATIONAL SOCIALISME par Herbert Marcuse (1942) (suite)


traduction : JLR

Dans la mesure même, cependant, où les forces économiques sont devenues des forces politiques directes, elles ont perdu leur caractère indépendant. Elles ne pouvaient se débarrasser de leurs limitations inhérentes et perturbations qu'en outrepassant leur liberté. La restauration de leur pleine efficacité a été conditionnée par une forte régulation du marché, une coordination de la production, le contrôle de l'investissement et de la consommation et, par-dessus tout, un refrènement et une indemnisation de tous ces groupes qui ont dû être sacrifiés aux nécessités de la rationalisation. Le principe d'efficacité a favorisé les grands monopoles et combinats, les usines avec l'équipement technique le plus puissant  a exigé l'exclusion du processus productif de ceux qui ne pouvaient pas suivre le rythme des géants. L'augmentation de capacité industrielle à l'échelle impérialiste a signifié l'exclusion de toutes les entreprises inefficaces du processus productif, la transformation des classes moyennes indépendantes restantes en vassales des monopoles et un asservissement de la classe ouvrière atomisée. Jamais auparavant les intérêts des groupes sociaux prédominants n'avaient été de façon si saisissante en désaccord avec les intérêts de la majorité de la population qui venait d'éprouver quatorze ans de liberté démocratique. L'échec épouvantable de la République de Weimar a conduit les masses dans le camp des nouveaux dirigeants, mais leur conscience sociale et politique était assez aiguisée pour leur faire reconnaître leurs vieux maîtres même sous cette nouvelle forme rationalisée et un accommodement. La société allemande ne pouvait pas être réorganisée et coordonnée directement par les forces impérialistes.
Ces dernières ont été divisées contre les autres groupes sociaux et aussi entre eux. Elles ne pouvaient maintenir et étendre leur territoire qu'en acceptant une nouvelle division du pouvoir. Le parti national-socialiste et son leader ont offert l'appareil terroriste indispensable qui a soudé ensemble le tout antagonique. Il cornaque l'enseignement et la formation de la jeunesse, monopolise la puissance du secret et de la police, corrige la loi quand cela lui apparaît opportun et crée et perpétue l'idéologie officielle. La tâche du parti, cependant, n'est en aucun cas épuisée par ses fonctions terroristes et idéologiques. Son énorme bureaucratie offre de nombreuses possibilités d'emplois nouveaux et crée une nouvelle élite qui monte dans les rangs les plus hauts de la classe dirigeante et se confond avec les vieux capitaines de l'industrie et de la finance.

À côté du domaine du parti et qui lui marche dessus, fréquemment, réside le domaine puissant de l'armée. Elle a réussi à conserver un degré considérable d'indépendance et le parti a consenti à ses pratiques, ne favorisant pas ainsi un conflit social ou politique réel, mais une division du travail qui a servi à renforcer l'efficacité de l'armée et sa liberté d'action. En sanctionnant l'indépendance de l'armée, le national-socialisme n'aurait pas contrecarré un adversaire également puissant, mais le protagoniste le plus essentiel et formidable de ses propres intérêts impérialistes. L'état national-socialiste apparaît ainsi comme la souveraineté triple de l'industrie, du parti et de l'armée qui se sont partagés entre eux l'ancien monopole de pouvoir coercitif. Tout le système n'est en aucun cas homogène. Les trois hiérarchies dominantes s'affrontent fréquemment l'une l'autre et sont divisées. La terreur peut expliquer suffisamment le silence des masses. Mais il n'existe pas de plan rationnel pour unifier et organiser en faveur d'un but commun les diverses ressources, instruments et intérêts. Malgré les intérêts et tendances divergentes, cependant, les conflits ne se manifestent pas grâce à l'harmonie pré-existante entre les intérêts de l'industrie, du parti et de l'armée.
L'harmonie est symbolisée par le leader. Idéologiquement il est l'incarnation de la race allemande, son savoir et sa volonté infaillible, et le siège de la suprême souveraineté. En réalité, cependant, il est l'agence par laquelle les intérêts divergeant des trois hiérarchies dirigeantes sont coordonnés et affirmés comme des intérêts nationaux. Il sert d'intermédiaire entre les forces en concurrence; il est le lieu du compromis final plutôt que de la souveraineté. Sa décision peut être autonome, particulièrement dans des matières mineures, mais elle n'est toujours pas libre, ni la sienne propre, mais celle des autres. Elle ne provient et doit nécessairement venir que de la philosophie et la politique des groupes impérialistes gouvernants au service desquels il s'est mis dès le début. S'ils l'acceptent comme leur maître commun et supportent toutes les restrictions que le régime met sur leur liberté, ils le font parce qu'ils savent qu'à son tour, il maîtrisera les gens et les restrictions seront en fin de compte à leur propre avantage. Cette harmonie prévaudra tant que le système continuera à s'accroître ; ils restent soudés ensemble seulement par le succès. En cas de l'échec, seule la peur pourra lier les unes aux autres les forces centrifuges. La crainte des masses et la crainte entre eux sont les éléments décisifs de cette harmonie. De plus, les groupes dirigeants se rendent compte clairement qu'ils ne peuvent survivre qu'en se montrant efficaces à l'extrême. Ils savent qu'ils ne peuvent garder leur efficacité que  par l'expansion agressive et qu'ils doivent continuer la guerre et gagner la guerre, indépendamment des coûts. Ils feront tout à cette fin et ils n'ont pas besoin d'un plan pour unir leurs efforts. L'investissement est risqué, mais c'est le seul investissement possible et le bénéfice final vaut le risque. Hitler leur a promis des continents comme marchés exclusifs et les populations entières de territoires conquis comme clients obligatoires et fournisseurs. L'armée de l'Allemagne est en marche pour tenir ces promesses. Les dirigeants actuels de l'Allemagne ne croient pas en une idéologie et en un pouvoir mystérieux de la race, mais ils suivront leur leader tant qu'il reste ce qu'il a été jusqu'ici, le symbole vivant de l'efficacité. Une efficacité affreuse, sans aucun doute, qui n'a plus rien du caractère progressif d'efficacité d'une avancée de la société libérale. Avec une telle efficacité, les forces productives peuvent se conformer au développement de la société, l'intellectuel aussi bien que le manuel peuvent être un levier pour étendre et enrichir la gamme de satisfaction humaine. L'efficacité nationale-socialiste est d'une marque différente. Elle est au service de l'expansion impérialiste. Et elle implique le contraire de ce que signifie l'efficacité, car elle ne peut opérer que par un appauvrissement et l'oppression à l'échelle internationale. Le Nouvel Ordre a tendance à transférer les antagonismes sociaux internes à un avion international. Le Reich allemand proprement dit, en tant que coeur de cet ordre, doit être entouré par les cercles concentriques d'Etats satellites, nourrissant et travaillant pour "la race supérieure". La structure de l'Etat national-socialiste n'est pas vraiment décrite, cependant, par la souveraineté triple de l'industrie, du parti et de l'armée, avec le Leader comme siège du compromis suprême. Les forces de concurrence exécutent leurs décisions par une bureaucratie qui est une des administrations les plus hautement rationalisées et efficaces de l'ère moderne. Il est, en même temps, le dernier nouvel élément du Troisième Reich, dans une large mesure identique à la bureaucratie investie de la République de Weimar, purgée de ses membres "incertains". La terreur qui maintient la société nationale-socialiste n'est pas que celle des camps de concentration, des prisons et des pogroms; elle est aussi la terreur face à l'absence de loi, mais aussi, ce qui n'est pas moins remarquable, la terreur légale de la bureaucratisation. Dans l'administration de l'Etat, le national-socialisme a développé et a employé un type particulier de rationalité comme un instrument de domination massive. Nous pouvons l'appeler rationalité technique parce qu'elle dérive du processus technologique et par conséquent est appliquée pour commander tous les rapports humains. Cette rationalité fonctionne selon les règles de l'efficacité et de la précision.
En même temps, cependant, il est coupé de tout ce qui relie aux besoins humains et aux volontés individuelles; il est entièrement adapté aux exigences d'un appareil universel de domination. Les sujets humains et leur travail bureaucratiquement organisé ne sont rien moins que les moyens d'une fin objective, qui n'est autre que le maintien de l'appareil à une échelle de plus en plus efficace. Le national-socialisme a transformé toutes les relations personnelles et sociales en des fonctions surveillées et contrôlées chaque minute par un tel appareil. Sous l'appareil du national-socialisme, les slogans irrationnels de la philosophie nationale-socialiste dissimulent une rationalité plus brutale où tout est subordonné aux valeurs de vitesse, de précision et d'efficacité. Hans Frank, Gouverneur général de Pologne et président de l'Académie juridique d'Allemagne, a révélé que la force du Troisième Reich dépend, en grande partie, d'une administration bureaucratique qui fonctionne avec la précision et la cohérence d'une machine. "La machine d'état, consistant en roues d'activités administratives qui sont connectées et prévues par la commande et l'obéissance" fournit les fondations au "fonctionnement précis, organisé simplement et sécurisé » pour la « volonté d'Etat » du national-socialisme1.

L'Etat – une machine : cette conception matérialiste reflète la réalité nationale-socialiste beaucoup mieux que ne le font les théories de la communauté raciale et du leader. Cette machine, qui embrasse la vie des hommes partout, est le plus terrifiante depuis qu'elle est, avec toute son efficacité et précision, totalement incalculable et imprévisible.
Personne, sauf peut-être quelques « initiés", ne sait quand et où il frappera. Il semble se déplacer par la vertu de sa propre nécessité et est toujours flexible et obéissant au changement le plus léger de la configuration des groupes dirigeants. Toutes les relations humaines sont absorbées par le rouage objectif de contrôle et son expansion. Le national-socialisme présente son Etat comme l'autorité personnelle de certaines figures puissantes; en réalité, cependant, les personnes succombent aux mécanismes de l'appareil. Ce qui frappe en réalité et les commandes ne sont pas Himmler, Göring, Ley mais la Gestapo, "le bras aérien," le front de travail. Les machines administratives diverses sont coordonnées dans un appareil bureaucratique qui intègre les intérêts d'industrie, de l'armée et du parti. Ici, encore une fois, le pouvoir suprême n'a pas été investi par les capitaines individuels de l'industrie, les généraux et les patrons, mais dans le grand combinat industriel, dans la machinerie militaire, dans la position politique.
L'Etat National-socialiste est le gouvernement de forces hypostasiées économiques, sociales et politiques. Ces éléments rivalisant convergent vers un but défini : l'expansion impérialiste à une échelle intercontinentale. Pour réaliser cela, le régime fait appel à un effort extrême de puissance de travail, à un réservoir énorme de puissance d'hommes et à une formation physique et intellectuelle pour l'exploitation de toutes les ressources naturelles et humaines conquises. Ici, là où le fonctionnement de l'appareil dépend essentiellement de facteurs subjectifs se trouvent aussi les limites de l'oppression terroriste. Un système social en expansion, basé sur une pleine efficacité technologique et industrielle, ne peut pas produire ces facultés humaines et impulsions qui rendent une telle efficacité possible. La source la plus valable d'énergie et de pouvoir est l'individu humain et, dans cette fonction, il devient l'enfant chéri du régime national-socialiste. Sa politique d'encouragement social vise à « développer toutes les facultés sommeillant dans l'homme, pour augmenter sa capacité, pour enrichir l'essence de sa personnalité"2. Les Nationaux-socialistes blâment l'économie capitaliste pour sa "dépersonnalisation" de l'homme.

"Là où tout le monde pense en termes de capital, de facteurs de production, d'intérêt et de rentabilité, l'être humain vivant est facilement dégradé comme facteur sans vie"3. Pas étonnant que les travailleurs se soient levés contre une telle économie. Au contraire, l'économie Nationale-socialiste veut rétablir l'homme et émanciper toute ses capacités individuelles. L'entreprise aussi bien que la nation doit dans l'ensemble être "une communauté dans laquelle son accomplissement seul donne à chaque individualité sa place, et une communauté, cependant, dans laquelle chaque contribution est assurée de sa pleine équivalence. Dans cette communauté, chaque individu doit avoir l'occasion de monter par ses propres capacités - indépendamment du statut ou la naissance"4 . Tout ceci ressemble à la philosophie individualiste de l'âge d'or de libéralisme. Et en effet, avec la focalisation de l'attention sur l'individu humain comme source primaire de travail, le national-socialisme utilise des tendances fondamentales de la société individualiste.

Le principe de cette société est qu'il est donné à tout le monde de réaliser sa performance dans la division sociale du travail et que la poursuite d'un intérêt personnel devrait être le motif d'orientation dans toutes les performances, mais tout le poids croissant résultant de ce processus a abouti à ce que le gouvernement systématise la libre compétition des forces économiques. Il doit être noté, cependant, que la répartition par groupes nationaux-socialistes de la vie sociale et économique diffère essentiellement de ce qui prévaut et est pratiqué dans des pays démocratiques. Tandis que la répartition par groupes gouvernementaux dans ces pays est censée atténuer les effets nuisibles de concentration de pouvoir économique, le contrôle national-socialiste a tendance à supprimer ou corriger les mécanismes qui pourraient gêner une telle concentration5 .

La répartition en groupes nationaux-socialistes est, en grande partie, une restriction de ces vestiges du libéralisme devant qui eux-mêmes avaient limité la force impitoyable de la puissance économique. Ils tournent autour de l'institution par laquelle, aveuglément et anarchiquement, toute la société s'était faite valoir contre des intérêts particuliers; ils tournent autour de l'institution du marché. Ils suppriment les aléas causés par la compétition non contrôlée et les usines peu performantes et des magasins non adaptés aux normes les plus strictes de la technologie. Ils subordonnent la rentabilité de l'entreprise individuelle complètement à l'utilisation de tout l'appareil industriel qui doit nécessairement rapporter des profits encore plus grands à ceux qui le contrôlent. Par suite de l'harmonie des intérêts qui convergent à travers l'expansion d'impérialiste, une telle subordination pourrait apparaître comme le triomphe du bien-être commun sur l'avantage privé, mais la communauté dont le bien-être est ainsi en jeu est celle qui est basée sur la pénurie perpétuelle et l'oppression.Elle peut être comparée à une association monopolistique gigantesque qui a réussi dans le sens de la compétition et dans la soumission des masses de travailleurs et qui a eu l'intention de conquérir le marché mondial. L'apparition du Troisième Reich est l'apparition du concurrent le plus efficace et impitoyable.
L'état national-socialiste n'est pas le renversement, mais la réalisation de la compétition individuelle. Le régime libère toutes ces forces d'intérêt personnel brutal que les pays démocratiques avaient essayé de restreindre et de combiner avec l'intérêt de la liberté. Comme une autre forme de la société individualiste, le national-socialisme opère sur la base de la propriété privée des moyens de production. En conséquence, il est composé par deux strates polaires, le petit nombre d'entre ceux qui contrôlent le processus productif et la plus grande partie de la population qui, directement ou indirectement, est dépendante de l'ancien. Sous le national-socialisme c'est le statut de l'individu dans cette dernière strate qui a le plus considérablement changé.
Ici, aussi, cependant, les changements restent dans la conservation plutôt qu'ils ne contredisent les tendances de la société individualiste. À la base de la pyramide sociale, le changement le plus remarquable est que l'individu a chuté au rang de numéro "de la foule". Le Troisième Reich est, en effet, "un Etat des masses" dans lequel toutes les forces et les intérêts individuels sont submergés dans une masse humaine émotionnelle, habilement manipulée par le régime6. Ces masses, cependant, ne sont pas unies par un intérêt commun ni "une conscience" commune. Elles sont plutôt composées d'individus chacun ne suivant que son intérêt personnel le plus primitif et leur unification est provoquée par le fait que cet intérêt personnel est réduit à l'instinct nu d'auto-préservation qui est identique chez tous. La coordination des individus en une foule a intensifié plutôt qu'aboli leur atomisation et isolement les uns des autres, et leur égalisation n'est que la continuation du modèle sur lequel leur individualité avait été précédemment modelée. Sous le capitalisme, la performance individuelle libre de la majorité de la population était devenue la dépense du pouvoir de travail. Le processus industriel avait produit tous les modes divers de travail qualitatif individuel commensurable; le travail était devenu une unité quantitative. La division du travail social et le processus technologique avaient égalisé des individus et leur libération avait semblé appeler à une union d'hommes agissant dans la solidarité d'un intérêt commun qui avait remplacé l'intérêt de conservation de soi individuel. Une telle union est contre-indiquée dans la masse national-socialiste. Depuis le début, la politique sociale du Troisième Reich a été dirigée de façon à empêcher toute cristallisation et expression d'un intérêt commun.
L'accent sur l'individu qui pénètre ses proclamations idéologiques trouve sa contrepartie dans l'organisation nationale-socialiste des masses, guidées par le principe d'atomisation et d'isolement. Dans l'organisation du travail, l'usine individuelle est isolée de toutes les autres usines et les séparations diverses dans l'usine sont isolées l'un de l'autre. Les salaires et les conditions de travail sont des secrets militaires; leur divulgation même à un collègue d'une autre usine est considéré comme une trahison. Les individus savent peu les uns des autres; ils sont soupçonneux et ont appris à être silencieux. Ils sont susceptibles d'être manipulés et unifiés par le haut parce qu'ils sont privés de tout qui pourrait dépasser leur intérêt personnel et établir une vraie communauté. Ils sont menés au divertissement, ils se reposent au jour férié et prennent des vacances en masses. La grande masse des participants à la Force Par la Joie intensifie leur isolement: le voisin inconnu pourrait être "incertain" ou un acolyte de la Gestapo. Réduit à cet instinct brutal et abstrait de conservation de soi qui est égal chez tous, ils sont facilement inclus en tant que masses qui, par leur simple poids, empêchent toute articulation d'un intérêt commun. Cette atomisation et cet isolement fournissent le coffre-fort verrouillé dans lequel les forces et les facultés de l'individu ne peuvent s'opposer au régime. Le Front du Travail "doit voir que dans la vie économique de la nation chaque individu tient sa position dans une condition mentale et physique qui lui permet l'efficacité la plus haute et garantit ainsi le plus grand avantage pour la communauté raciale »7.
Le même principe d'efficacité qui, dans l'organisation commerciale, a mené à la répartition par groupes d'industrie, profitant aux associations les plus puissantes, mène, dans l'organisation du travail, à la mobilisation totale de pouvoir du travail. Concernant le pouvoir du travail il est la seule performance libre laissée à l'homme à la base de la pyramide sociale. La possession des gens qui a le plus de valeur est leur « pouvoir de travail" et la grandeur et le pouvoir de la nation sont fondés dessus. Pour le maintenir et l'augmenter, c'est le devoir principal du mouvement national-socialiste et la tâche la plus urgente des entreprises allemandes, l'existence, et dont l'efficacité est déterminée par le quantum de pouvoir de travail et le degré de capacité de travail »8.

Le national-socialisme a élaboré et introduit un système d'éducation physique, moral et intellectuel qui a pour but d'augmenter l'efficacité du travail au moyen des méthodes scientifiques fortement raffinées et des techniques. Les salaires sont différenciés selon l'efficacité du travail de l'ouvrier individuel9. Des institutions psychologiques et technologiques sont installées pour étudier les méthodes appropriées pour l'individualisation de travail et neutraliser les effets nuisibles de la mécanisation. Les usines, les écoles, les camps d'entraînement, les arènes sportives, les institutions culturelles et l'organisation des loisirs sont les vrais laboratoires "de la gestion scientifique" de travail. La mobilisation intégrale du pouvoir de travail de l'individu démolit le dernier mur protecteur qui l'a protégé de la société et l'état : il supprime la vie privée dans son temps de loisir. Pendant l'ère libérale l'individu se distinguait de la société en vertu d'une distinction reconnue entre son travail et son loisir. Sous le national-socialisme cette distinction, comme celle entre société et Etat, est tout à la fois abolie.

Le Front du Travail Allemand, qui dirige ce processus, mène une guerre violente contre le dualisme du travail et du loisir, qu'il considère comme une marque du vieil ordre capitaliste libéral. Au contraire, il se base sur le principe que la séparation entre le travail et le loisir doit être abolie et l'organisation du loisir être assimilée à l'organisation de travail10. Le régime national-socialiste s'est rendu compte que bien que le loisir sous le vieux système signifia principalement une reconstitution d'énergie dépensée dans le travail, cette manière traditionnelle de récréation menaçait d'épuiser la source de toute l'énergie rentable, à savoir, l'homme comme porteur de puissance de travail. Des tests physiologiques et psychologiques ont montré que la performance de l'individu pourrait être rendue plus efficace si son temps de loisir était prolongé et rendu attractif11. Et puisque le national-socialisme subordonne toute la rentabilité purement économique à l'expansion politique, il n'a épargné aucune dépense pour accomplir ce but. L'extension du loisir (qui a, bien sûr, été supprimé par la guerre) est une exigence de santé, servant à compléter le national-socialiste, élevant la politique et aidant à créer un réservoir énorme en faveur de la puissance d'homme sur le territoire de la race supérieure allemande. En conséquence, une des caractéristique de la Force par la Joie est le plaisir obligatoire en plein air. Nous n'avons pas besoin d'en référer aux nombreuses activités de la Force par les organisations de Joie (au travail, ndlr) ils étaient fréquemment décrits. Nous devons discuter, cependant, un aspect de l'organisation du loisir qui élucide les antagonismes fondamentaux du national-socialisme, à savoir, son traitement des tabous traditionnels de la vie privée. En mobilisant le loisir, le national-socialisme a rencontré un des derniers remparts derrière lesquels les éléments progressifs d'individualisme étaient toujours vivants. Le simple fait que pendant l'ère pré fasciste l'individu
pouvait être "avec lui" (dans son temps de loisir) et s'abstenir ainsi de toutes les performances compétitives, lui avait laissé au moins la possibilité d'échapper au cadre répressif de sa vie professionnelle. C'était bon, ici et là, pour se "séparer" de la société en général, particulièrement quand la société ne s'est pas souciée beaucoup de ces désirs et capacités qui ne sont pas incorporables dans le plan d'efficacité. Pour la même raison que la vie privée de l'homme pourrait être une chose en dehors de sa vie sociale, il pourrait toujours en retirer une vraie satisfaction. Cette vie privée et les tabous imposés à celle-ci ont eu tendance, cependant, à aggraver l'antagonisme entre la satisfaction individuelle et la frustration sociale; l'ancienne satisfaction a été gardée en dehors de la société et, de fait, ces éléments conservés d'une liberté et d'un bonheur qui était aliéné à la réalité sociale. Une des entreprises les plus audacieuses du national-socialisme a été la lutte contre ces tabous sur la vie privée. La mobilisation intégrale du pouvoir du travail ne pouvait pas être exécutée sans indemniser l'individu pour la perte de son indépendance. Le national-socialisme a offert deux compensations : une nouvelle sécurité économique et une nouvelle licence. Le fait que l'économie impérialiste du Troisième Reich ait créé le plein emploi et ainsi assuré qu'une sécurité économique de base pour ses citoyens est de la plus haute importance.

La liberté dont jouissait l'individu dans l'ère pré fasciste était, pour la majorité de la population allemande, l'équivalent d'une insécurité perpétuelle. Les efforts militants de 1923 pour établir une société vraiment démocratique avaient cessé et étaient remplacés par l'alcool, la résignation et le désespoir. Pas étonnant, alors, que la liberté ne fût pas alors un prix élevé en échange d'un système offrant la pleine sécurité à chaque membre de chaque famille allemande. Le national-socialisme a transformé la liberté en sujet économique sûr; il a obscurci l'idéal dangereux de liberté avec la réalité protectrice de sécurité. Cette sécurité, cependant, lie l'individu au plus oppressant appareil jamais vu dans la société moderne. La terreur ouverte, sans aucun doute, frappe seulement contre "les ennemis", les aliénés et tous ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas coopérer.

Mais la terreur cachée, la terreur derrière la surveillance totale et la répartition par groupes, la guerre et la pénurie, atteint tout le monde. Le régime ne peut pas améliorer la sécurité économique au point qu'elle devienne base de la liberté; c'est-à-dire il ne peut pas augmenter le niveau de vie pour que l'individu ait la possibilité de trouver des utilisations appropriées pour ses capacités et satisfaction pour ses désirs. Une telle libération serait incompatible avec la domination sociale basée sur l'économie impérialiste. L'accent national-socialiste sur le devoir de sacrifice a plus qu'une signification idéologique; c'est non seulement une propagande, mais aussi un principe économique. La sécurité nationale-socialiste est essentiellement basée sur la pénurie et l'oppression. La sécurité économique, si elle doit être une compensation du tout, devrait être complétée par une certaine forme de liberté mais le national-socialisme a accordé cette liberté en supprimant certains tabous sociaux fondamentaux. L'abolition de tabous fortement sanctionnés est une des entreprises les plus audacieuses du national-socialisme dans le domaine de la domination massive. Pour aussi paradoxal que cela soit, la liberté ou la licence impliquée dans cette abolition servent pour intensifier le "Gleichschaltung" d'individus dans le système national-socialiste. Les faits sont bien connus12 et doivent être seulement mentionnés. Le Troisième Reich a supprimé la discrimination contre des mères illégitimes et des enfants, il a encouragé des relations en dehors du mariage entre les sexes, il a présenté un nouveau culte de nudité dans l'art et le divertissement et a dissous les fonctions protectrices et éducatives.

Ces changements ont été fréquemment interprétés comme tendance à la destruction des bases socio-psychologiques de la civilisation Occidentale. Il est vrai que cette civilisation a été basée, dans une large mesure, sur les tabous de chasteté chrétienne, la monogamie et la sainteté de la famille. L'abolition de ces tabous désigne un tournant dans l'histoire de civilisation, mais la question est de savoir si c'est un tournant vers une liberté individuelle plus grande ou vers une répression plus grande de la liberté. Autrement dit, la question est de savoir si la façon avec laquelle les énergies et les désirs de l'individu sont maintenant exprimés et s'approfondissent ou pas, plutôt que ne diminue l'allégeance à un système basé sur une restriction de ses potentialités réelles.

Trois facteurs neutralisent efficacement la liberté accordée par l'abolition nationale-socialiste de tabous :

1 L'émancipation de la vie sexuelle est certainement connectée avec la politique de la population du Troisième Reich13. Les rapports sexuels sont pervertis dans des performances récompensées : accouplement contrôlé et reproduction. Ils sont des moyens pour réaliser une fin politique, posée en principe et propagée par le gouvernement. Les énergies et l'impulsion ainsi extraites sont attachées à une fin externe et muselée, ainsi privées de leur force dangereuse. Leur menace sur la société provient du fait qu'ils ont offert une satisfaction et un bonheur dans lequel les agences sociales et les normes pouvaient le moins s'immiscer et qu'ils ont ainsi constitué un royaume de liberté individuelle isolée étrangère au royaume de conformité sociale. Et cette satisfaction et liberté ont été conditionnées par le fait que ces relations essentiellement « privées » n'avaient pas pour but un « besoin social », mais étaient une fin en elles-mêmes.
Les tabous traditionnels ont servi pour leur substituer une autre fin en connectant la satisfaction sexuelle à l'amour (matrimonial). Le régime national-socialiste, dans la dissolution de cette connexion, le remplace d'un lien peut-être plus fort à une fin politique14.

2 Les relations entre les sexes ont appartenu à ce royaume de vie privée protégée qui a accordé un degré de liberté considérable à l'individu d'une société et d'un Etat incapable d'accomplir ses potentialités les plus secrètes et ses désirs. Cette vie privée est naturellement devenue un refuge pour la protestation, l'opposition et l'image du bonheur possible. Le régime national-socialiste a eu l'intention de conquérir ce refuge pour l'Etat. En investissant à la fois toute la sphère d'éducation physique et intellectuelle, en commençant non seulement par le nouveau-né mais aussi par "la jeune mère", la vie sexuelle est devenue matière à intérêt politique et à manipulation. Par conséquent, même les relations pré-sociales les plus indépendantes parmi les hommes ont été transformées en services publics compétitifs.
La récompense est spirituelle aussi bien que matérielle, variant de l'honneur au prestige accordé aux mères illégitimes par des avantages financiers comme des prêts de mariage et des primes pour le comportement de l'enfant. L'encouragement officiel est exprimé dans l'élevage délibéré de garçons et de filles dans et près des camps de travaux forcés et dans la netteté stimulante avec laquelle les artistes Nationaux-socialistes exposent les zones érogènes du corps humain. Hitler a établi la combinaison "de l'opportunité et la beauté" comme le principe le plus haut d'art et l'a complété avec la demande "de la justesse absolue dans la présentation du corps féminin et masculin."15. Ce nouveau réalisme National-socialiste accomplit sa fonction politique comme un instrument pour l'éducation sexuelle et l'incitation. L'utilisation politique du sexe l'a transformé d'une sphère de vie privée protectrice dans laquelle une liberté récalcitrante pouvait durer en une sphère de licence prête à céder. Les individus dont la plupart du plaisir intime est urgent et sanctionnés par l'Etat sont aptes à en devenir ses adeptes obéissants.

3 Le facteur qui a le plus contribué au détournement de la nouvelle licence dans des canaux désirés par le régime est le rapport avec des énergies et des impulsions dirigées contre les ennemis choisis du Troisième Reich. Les nouvelles libertés individuelles sont par leur nature même des libertés exclusives, le privilège de membres sains et approuvés de la race allemande. On accorde la satisfaction aux masses manipulées qui sont distinguées de certains groupes remarquables d'étrangers et des étrangers : Juifs, étrangers, au corps faible et imbéciles, "traîtres" ou fou. Le membre "de la race supérieure" est imprégné d'un sentiment de supériorité qui fait de l'étranger l'objet naturel de mépris et d'oppression - conformément à la commande d'Hitler selon qui "toute son éducation et son développement doivent être consacrés à lui donner la conviction qu'il est absolument supérieur aux autres"16. C'est plus que de la mégalomanie; ce sont des moyens astucieusement manipulés pour la domination massive. En fait, l'abolition nationale-socialiste de tabous est conditionnée par la création simultanée de nouveaux objets d'humiliation et d'asservissement. Les individus ne peuvent être libérés que dans la mesure où ils sont en même temps élevés au-dessus des groupes sociaux qui sont infiniment plus enchaînés, impuissants et malheureux qu'eux. Leurs libérateurs font appel à des impulsions qui ont lié les individus libérés à la frustration sociale et au fait d'être docile: ils font appel au ressentiment, à l'envie, à la cruauté, à la haine pour le semblable plus faible. Ces impulsions prospèrent seulement dans un système social antagonique et en les favorisant le régime perpétue le système dominant dans la structure de caractère des individus et tourne leurs réclamations et protestations de bourreaux vers des victimes.

Le travail de ces mécanismes socio-psychologiques ne peut pas être vérifié par des documents officiels ou semi-officiels; il doit être élucidé par une interprétation prudente du comportement et des énonciations des groupes nationaux-socialistes dans certaines situations caractéristiques. Nous pouvons ici seulement nous aventurer dans deux contributions mineures pour une telle interprétation.

Des témoins oculaires neutres fiables ont été abasourdis par le plaisir évident devant la souffrance et le sacrifice parmi la jeunesse nationale-socialiste. Il y a une vérité cachée dans les déclarations fières de ces filles qui aiment porter des enfants parce qu'ils peuvent souffrir de cette manière, ou de ces garçons qui aimaient être battus et tués pour le Leader17. C'est comme si cette jeunesse avait aisément répondu au dicton d'Hitler que "souffrances et adversités on doit les porter en silence"18 . Le fait est que les souffrances exigées et les sacrifices sont sensiblement irrationnels et inutiles; ils ont un caractère provocateur. L'attitude naturelle de la jeunesse face à une telle souffrance et au sacrifice serait la protestation et la rébellion. L'enseignement national-socialiste a cassé cette protestation et rébellion en jouant sur les mécanismes d'identification. Par l'élévation de la "race supérieure allemande" au-dessus des étrangers persécutés et de tous les étrangers, la jeunesse nationale-socialiste a été identifiée avec ceux qui infligent la souffrance et des sacrifices. Les camps de concentration expliquent la joie de la souffrance qui anime la jeunesse forte et saine du Troisième Reich. Le régime national-socialiste a donné à ses adeptes la bonne conscience de leur frustration. Ils ont été maltraités, restreints et déformés dans leurs désirs et facultés, mais maintenant ils sont les maîtres et peuvent faire ce que leurs vieux maîtres osaient rarement faire .


E.R.Pope cite un passage éclairant du programme officiel de la célèbre « Nuit orgiaque des Amazones »: "on a offert ce qui a été autrefois gardé soigneusement et une sélection derrière de hauts murs, se remet aujourd'hui pour nous tous - dans la magie nocturne de Nymphenburg Park…dans les vêtements maigres des Muses, dans la liberté déshabillée de belles figures … Ceux qui crient
triomphalement, remplis de l'enthousiasme joyeux d'action et voyant, sont la jeunesse allemande de 1939 …"19.  Ceci est le divertissement des hommes à qui l'on permet de se délecter de leur prison, de sortir dans le parc de leurs anciens rois, agir et "regarder" des désirs antérieurs interdits. La fascination, la beauté et la licence des reconstitutions historiques nationales-socialistes conservent les caractéristiques du fait d'être dociles à la domination. Les belles filles nues et les paysages colorés dans les peintures d'artistes nationaux-socialistes vont parfaitement avec les halls d'assemblées classiques et les usines ornées de machines et d'uniformes. Ils transforment des stimulus pour la protestation et la rébellion en des stimulus pour la coordination. Ils mêlent dans l'image d'un ordre qui a succédé dans la coordination, même les zones dangereuses les plus cachées de la société individualiste et ils incitent l'individu à faire pareil et perpétuent un monde qui l'utilise seulement comme un moyen pour l'oppression.

NOTES:


1« Technik des Stattes », in Zeitschrift der Akademie für Deutsches Recht, 1941.
2Neue Internationale, Rundschau der Arbeit.
3Soziale Praxis, 1939, n°10.
4Deutsche Sozialpolitik. Bericht der Deutschen Arbeitfront, Zentrabureau, Sozialamt, Berlin 1937.
5Voir Gurland : « Technological Trends under National Socialism, p.247. New York, 1940.
6E.Lederer, State of Masses, New York, 1940.
7Edict of October 24, 1934, in Deutsche Soszialpolitik, p.4.
8R.Ley, « Anorrdnung über den Leistungskampf der deutschen Betriebe », Deutsche Sozialpolitik, p.14.
9Ibid, p.21.
10H.Dressler-Andress, « Die Kulturelle Mission der Freizetgestaltung », in Weltcongress für Freizeit und Erholung, 1937, p.69.
11Deutsche Sozialpolitik, p. 208.
12 Cf. C.Kirkpatrick, Nazi Germany: Its Women and Family Life. New York 1938, and G.Ziemer, Education for Death, New York 1941
13 D.V.Glass, Population. Oxford 1940, p. 282, where most of the material has been collected and discussed
14Hitler, Mein Kampf, p.615.
15 Speech of September 5, 1934, in Der Kongress zu Nürnberg vom 5. bis 10. September 1934, München 1934, p. 99. 24 Hitler, Mein Kampf, p. 618.
16Hitler, Mein Kampf, p.618.
17Georg Ziemer’s book, quoted above, is full of such reports. 26 Hitler, Mein Kampf, p. 623. 27 Munich Playground, New York 1941, p. 40
18Hitler, Mein Kampf, p.623.
19Munich Playground, New York, 1941

LIRE AUSSI: https://philitt.fr/2016/06/27/le-sexe-sous-le-nazisme-une-liberation-avant-lheure/
La "libération sexuelle" nazie est très sélective car les bordels existent pour la soldatesque et les prisonniers: http://www.racontemoilhistoire.com/2016/02/04/bordels-nazis/


SUPPLEMENT†


The extension of leisure (which has, of course, been abolished by the war) is a health-requirement, serving to supplement the National Socialist breedingpolicy and helping to create a vast and fitting reservoir of man power for the dominion of the German master race. Accordingly, one of the features of Strength through Joy is compulsory enjoyment of open-air. We need not dwell upon the numerous activities of the Strength through Joy Organizations: they have frequently been described. We must discuss, however, one aspect of the organization of leisure which elucidates the fundamental antagonisms of National Socialism, namely, its treatment of intellectual culture. In mobilizing leisure, National Socialism encountered one of the last bulwarks behind which the progressive elements of individualism were still alive. We have sketched the development which adapted the free time to the working time and standardized the individuals at leisure. Nevertheless, the mere fact that, in the pre-fascist era, the individual could, in his leisure time, stay “with himself” and refrain from all competitive performances left him at least the possibility to go beyond the repressive framework of his professional life. It might be good, here and then, to “draw apart” from society at large, when this society did not care very much about those desires and capacities of man which did not fit into the scheme of efficiency. In the solitude of peaceful enjoyment, the individual may come to think, his impulses, feelings and thoughts may be driven into regions which are foreign and inimical to the prevailing order. We mention here only two stimuli of this tendency: sex and art.
† The concluding pages of Marcuse’s lecture “State and Individual Under National Socialism” (#118.01) contain some comments on sex and art under National Socialism left out of the article prepared for publication which we include above.
90 State and Individual Under National Socialism
Individualist society, while guarding and restricting these spheres by strong taboos, had made them a domain of private satisfaction and realization. This very privacy and the taboos imposed on it rather aggravated the antagonism between individual satisfaction and social frustration; the former was kept apart from society and, by this very fact, retained elements of a freedom and happiness which was alien to the social reality. One of the most daring enterprises of National Socialism is the struggle against these taboos on privacy. With regard to sexual taboos, we need only point to the deliberate herding of boys and girls in the training camps, to the license granted to the racial elite, to the facilitation of marriage and divorce, to the sanctioning of illegitimate children, to the anti-semitic pornography. All this is, of course, in line with the population policy of the Reich, which calls for an ever greater supply of man power. But the policy has still another aspect, which is far more hidden and touches the roots of National Socialist society. The abolition of sexual taboos tends to make this realm of satisfaction an official political domain. Just as National Socialism denies the distinction between state and society, so it denies the distinction between society and the individual. The individual is “socialized” in the distorted sense that society itself takes over his oppressed and deteriorated instincts and interests and asserts them on an international scale. National Socialism makes them the interests of the nation and pursues them through conquest and war. The abolition of cultural taboos is the last stone in this edifice. The individual recognizes his private satisfaction as a patriotic service to the regime, and he receives his reward for performing it. By this very fact individual satisfaction loses the character which made it such. In “nationalizing” the sacred privacy of individual satisfaction National Socialism conquered the last position which man still held against a repressive public order, the last domain in which he could live up to his ...




mercredi 22 février 2017

LA CHASSE ANTISEMITE AU TROTSKI (suite)

fan de tsar! soif de prières anti-communistes!
(Les contorsions grotesques de Loupiat II et ses iconneries)

"Le père Coughlin qui, apparemment, essaie de démontrer qu'une morale idéaliste n'empêche pas l'homme d'être le plus grand des coquins, a déclaré à la radio que, par le passé, j'ai reçu de la bourgeoisie juive des Etats-Unis d'énormes sommes d'argent destinées à la révolution. J'ai déjà démenti dans la presse. Je n'ai pas reçu cet argent, non pas bien sûr parce que j'aurais refusé un soutien financier à la révolution, mais parce que la bourgeoisie juive n'a pas offert ce soutien. la bourgeoisie juive reste fidèle au principe de ne rien donner quand bien même sa vie est concernée comme à présent". TROTSKI (Appel aux juifs américains menacés par le fascisme et l'antisémitisme, 22 décembre 1938).

 Le révisionnisme réac n'a peur de rien en histoire, laquelle n'étant pas une science permet à tout représentant d'une classe, d'un clan ou d'une secte, de l'arranger ou la modifier à sa façon. Il faut reconnaître un certain culot au vieux pope Loupiat II de s'attaquer à la réputation universellement perdue du tyran Staline. Après avoir pour les deux tiers de son pensum de basse police espéré décrédibiliser le ministre Trotski en le décrivant poches et talons bourrés de dollars et au service de la finance juive américaine, il faut parvenir à démontrer comment un russe pur jus Staline n'aurait pas été mille fois pire que le massacreur de Kronstadt. C'est ce que nous propose le dernier tiers du pensum impérial pour éclairer un « mystère » de « portes historiques verrouillées » : L'ascension de Staline et les origines du stalinisme.

Le ton est donné dès les premières phrases, malgré le coup de piolet, Trotski n'a-t-il pas été qu'un « révolutionnaire mondain » ? Alors que Staline, qui n'est pas vraiment à l'origine des premières volontés de déchoir le tsar, « a toujours joui de la confiance de Lénine », Lénine sachant que « Staline est un bolchevik solide, et d'une fidélité à toute épreuve », j'ajouterai, même dans les attaques de banques du tsar. Alors que Trotski « a fuit la Russie » pendant dix bonnes années, Staline lui est resté sur le sol natal. La preuve, Trotski ne rentre qu'en mai 17, soit : « trois mois après la chute de la monarchie, alors que Staline est un des rares membres du Comité central du Parti à être resté en Russie »1. D'ailleurs, ajoute notre loupiat béni-oui-oui des mannes tsarcomiques, il eût suffi que la venue de l'ignoble agent de l'étranger eût été retardée pour que Staline joue le premier rôle. Suffisait de l'imaginer ! Loupiat II émet son émotion à l'égard de Staline « qui vit mal cette ascension fulgurante de Trotski... nommé aussitôt numéro deux » ! L'espion bourgeois Trotski se pavane orgueilleusement :
« Confortablement installé à Petrograd, Trotski se jette à corps perdu dans la tourmente révolutionnaire. Il tient tous les jours d'interminables meetings enflammés à des meetings de masse, discours pas toujours cohérents sur le plan conceptuel, voire sur celui de la logique
, mais qui plaisent aux « masses révolutionnaires ». Staline remarque rapidement cet enthousiasme et ce défaut de cohérence et saura en jouer plus tard ». Le jugement de valeur du Loupiat II ne cite évidemment aucun discours de Trotski, non parce qu'il n'était pas né ni témoin, mais parce que les discours de Trotski ont certainement un défaut en général, celui d'être très cohérent dans la défense du communisme internationaliste.
Trotski, en s'alignant aux côtés de Lénine , et non pas en se soumettant (car il a été plus lucide sur la période avant Lénine), devient pour Loupiat II et son pote Staline une girouette qui révèle un simple arriviste opportuniste.
Question cohérence, Loupiat II est imbattable, comme le fil conducteur de sa pensée est la haine du juif apatride, il n'analyse rien, il ignore le massacre mondial auquel se mêle son père spiritual Nicolas Poulidor, et la misère et le meurtre des milliers de prolétaires et de paysans sont le cadet de ses soucis. Pour dénier toute légitimité au soulèvement des masses (qu'il ne conçoit qu'entre guillemets) il trouve pour parade, non pas le soutien des milliers de socialistes et prolétaires conscients du monde entier, mais un célèbre inconnu, décrit historien et journaliste juif (membre de la direction du Congrès juif russe...hé hé)2 qui « affirme qu'aucun leader des bolcheviks n'est un agent de l'état-major allemand, comme on le dit à l'époque » ; déjà « on le dit à l'époque », « on » sait pas mais « on » le dit, voici une nouvelle preuve pour Loupiat II.
Staline, le brave bolchevique du terroir, sait lui : « Il sait que l'argent peut venir tant des industriels russes sympathisants3 que des banques étrangères ou des attaques de trains postaux »4.

On passe encore et toujours du coq à l'âne avec Loupiat qui s'énerve de la complicité des trois marioles de l'internationalisme dans une filiation très juive, un truc très capitaliste mondialiste au fond : « Tout comme Karl Marx, Lénine et Trotski sont des mondialistes, des globalistes ». Trotski veut carrément faire péter la sainte Russie. Staline ferme sa gueule à la veille de l'insurrection, donc ne se rend pas complice des Lénine et Trotski. C'est Trotski qui fait tout le sale boulot. Pour atténuer son obsession anti-juive, Loupiat fait un rond de jambe assez incroyable, il saute une explication qui ficherait encore par terre son discours antisémite incohérent, il ne dit pas pourquoi Trotski refuse le poste de premier personnage de l'Etat prolétarien, mais il glisse une banane pour ses lecteurs fachos plus instruits : « Ce beau geste est apprécié de tous et en premier lieu de Lénine, qui sait au fond de lui-même que Trotski a raison »5. Puis on note sans analyser que le ministre des affaires étrangères (sic) Trotski « ne signe qu'avec l'Allemagne, parce que les pays de l'Entente souhaitent que la Russie reste dans la guerre ». Loupiat II est du côté des gauchistes aventuristes apôtres de la fable de la guerre révolutionnaire lors de cette « obscène » paix de Brest-Litovsk, même si Staline s'est fait tout petit lors de cet épisode, il y avait au moins un vrai russe non juif pour la poursuite de la guerre.
Aucune analyse, il faut égrener toujours d'incessants jugements de valeur, et faire porter tous les crimes à Trotski, sautons maintenant, sans transition, dans la séquence guerre civile : « Pendant la guerre civile, Trotski fusille, gaze (?), marche sur les cadavres (?), au propre comme au figuré. Rien ne l'arrête ». En tout cas rien n'arrête notre loupiat menteur concernant les exactions du général révolutionnaire Staline à Tsaristsyne, où Lénine se solidarise avec Trotski contre les exactions du moustachu au bras court et fait rappeler le tortionnaire Staline6 et ses séides.
L'épisode suivant touche à la réorganisation du parti. Exit le juif Jacob Sverdlov, celui qui, depuis son cabinet secret « nommait les bolcheviks méritants à ses yeux aux postes-clefs de l'Etat », et qui possédait « un carnet mythique »... Pendant que ce gros bête de Trotski se distrait à la chasse, et qu'une série de nuls a été incapable d'assurer la succession de Jacob S. un brave russe naturel, méprisé de cette cohorte d'intellos occidentalistes, va être à la hauteur de l'ingrat et rude labeur de commis d'Etat : «  Beaucoup de dirigeants bolcheviks, surtout ceux qui ont connu l'exil dans les capitales d'Europe ou à New York, gardent des réflexes gauchistes, bohèmes, hédonistes. Le travail quotidien, administratif, leur paraît fastidieux, ennuyeux, et ils l'évitent. Alors que Joseph Staline est tout différent. Issu d'une famille pauvre des frontières lointaines de l'empire, il est parfois snobé par ses « camarades » aux origines bourgeoises7, voire aristocratiques8, ayant fait de bonnes études et sachant jouer au piano Les Nocturnes de Chopin ».
Comment ne pas vanter, à l'instar du célèbre (?) historien poutinien Oleg Nazarov, cet admirable « travail de fourmi » de ce fils de pauvre. Staline n'a peut-être pas le bagage scolaire des juifs du CC, mais il est plus malin. L'histoire ne va pas tarder à rendre hommage à cette fourmi russe garantie : « Un mois après la nomination de Staline au poste de secrétaire général, Lénine subit son premier AVC ». Manque de pot pour « l'orgueilleux Trotski », toujours à se distraire à la chasse, « plongé dans une vie de repos et de loisirs », Staline présumé bureaucrate sans envergure va manipuler deux autres juifs du CC pour empêcher ce jouisseur de Trotski d'accéder au poste où il vaut mieux ne pas avoir d'AVC. Rebond ! Lénine qui se remet de son premier AVC et « voit la nature bureaucratique du pouvoir grandissant de Staline sur le parti ». Loupiat II ne se relit pas, il démolit complètement la fable qu'il nous avait contée une cinquantaine de pages auparavant, selon laquelle le testament de Lénine était un faux, or il valide là le fond dudit testament !
Incapable intellectuellement d'analyser la prégnance croissante de l'Etat-parti sur la révolution décroissante – et qui ne se résume pas à la méchanceté de Staline ou à la juiverie de Trotski – Loupiat nous fait passer désormais le tyran plouc chauvin pour plus intelligents que ces idiots d'intellectuels juifs, qui font du bla-bla face aux foules et pis c'est tout. Or, seuls des prolétaires conscients et des combattants marxistes de nos jours peuvent analyser ce renforcement de l'Etat anti-ouvrier contre une révolution prolétarienne qui s'amenuise, et cela on ne peut l'expliquer en observant (superficiellement) des itinéraires individuels. La réalité n'est pas en soi l'incapacité de Trotski à magouiller pour continuer à diriger un Etat – qui échappait déjà à Lénine et au parti – mais de féliciter Trotski pour rester avec les masses contre un Etat qui ne pouvait pas rester prolétarien, et où le parti avait commis l'erreur fatale de s'identifier à lui.
Loupiat, ce fan des tyrans russophiles, félicite Staline malgré son « système inédit » car les « plans quinquennaux » ont fait de la Russie « un pays industriel ». Les gens du tsar n'ont-ils pas triomphé finalement grâce au pope Staline ?
« Les idées cosmopolites, internationalistes, globalistes de Trotski sont totalement étrangères (sic) à ces gens qui ne rêvent ni de révolution mondiale, ni de révolution permanente, ni de guerre totale à livrer au capitalisme, mais qui veulent « vivre normalement, ici et maintenant ». Bé ouais quoi !

Creusons un peu plus avec notre cher nationaliste Loupiat II. Ou résumons plutôt. Heureusement dès le début de la révolution, il y avait deux sortes de bolcheviques : les mondialistes « issus de l'immigration politique » et les autres, passés du front tsariste à l'Armée rouge ! C'est à dire des étrangers profiteurs et ceux qui avaient risqué leur peau. Suivez le regard alcoolisé de Loupiat. La preuve ? Cette trouvaille provient de l'« l'historien Serguei Kara-Mourza », un impartial bonze de l'académie des sciences de la Russie éternelle, les seconds c'est cette base « qui a fait Staline » ; donc d'authentiques russes qui, eux, avaient risqué leur peau pour leur beau pays.Le « chef naturel » Staline avait mieux compris que Lénine les intérêts de la Russie éternelle. D'ailleurs un autre historien indiscutablement russe, un certain Oleg Nazarov, bien connu des émissions d'Hanouna et de C'est à Lire, résume la situation « en disant que Staline est, tout simplement, beaucoup plus organisé et intelligent que Trotski ». Et il faut le dire, finalement c'est Trotski qui a inventé Staline avec ce culot et cet orgueil (typiquement juif?) : « Jamais il ne reconnaîtra sa responsabilité historique dans l'invention et la mise en œuvre du stalinisme »9.

Loupiat II, trouvant n'en avoir pas fait assez, va nous en rajouter une louche : Réalité et métaphysique de la terreur. L'idée de terreur est inséparable, comme chacun sait, de l'idée de 'communisme'. Il y eût bien sûr la « terreur blanche », mais il ne faut pas la confondre avec la « terreur rouge », laquelle : « ...violence bolchevique n'était pas dirigée contre une résistance concrète, ciblée, mais contre des couches de la population dont la seule faute était d'exister. Des couches proclamées d'emblée hors la loi : les aristocrates, les propriétaires terriens, les officiers, les prêtres, les koulaks, les industriels et même les savants »10. En effet c'est sans doute la raison pour laquelle, comme nous l'avait expliqué Loupiat II tant de patrons avaient financé le parti de la terreur bolchevique !
La jeunesse des historiens poutiniens est une garantie de recul historique et de colossales découvertes : Pour ces historiens dont bon nombre sont jeunes et n'ont pas d'expérience personnelle adulte de la réalité soviétique, les bolcheviks adeptes de la terreur suivent les développements théoriques de Karl Marx qui disait que « seule la terreur révolutionnaire peut abréger les souffrances sanglantes du peuple ». En toute objectivité l'histrion de radio Notre-Dame commence ses révélations : « Les gardes rouges n'hésitent pas à exécuter des personnes âgées, des femmes et même des enfants. En province, dans les villages un peu reculés... ». « Nul ne le nie aujourd'hui », nouvelle version du « on dit que » !
Nuançons : « Quels que soient les chiffres exacts, tous les historiens sont d'accord (sic) pour dire que la barbarie et l'étendue de la terreur généralisée menée sur fond de guerre civile de tous contre tous, ont rendu folle la société russe ». Tiens tiens ! La terreur était donc tombée du ciel ? Pourquoi « tous les historiens » (y inclus les poutiniens) ne réfléchissent-ils pas plutôt au fait que la boucherie mondiale qui a rendu folle toute la société11, guerre qui n'était pas terminée, quand pendant qu'elle durait – sans compter que la paix ne fut jamais signée pour mieux recommencer en 1939 - un million d'arméniens étaient massacrés par les turcs, des millions tués sur le champ de bataille principal en France, et que l'isolement de la Russie - plus les attentats anarchistes (adoubés par les puissances impériales et capitalistes) – impliquait de laisser les russes mijoter dans leur sang ? C'est la politique d'étranglement impérialiste de l'Entente (impérialiste) qui pourrit la situation en Russie, pas même la théorie défensiste violente et légitime du parti bolchevique, au début.
Loupiat II ne pouvant pas justifier la pérennité de la tchéka et son héritière le FSB, où il a tant de potes, se contente encore du plus plat jugement de valeur, toujours pas démontré, qui dit tout mais ne dit rien : « Personne ne peut s'imaginer aujourd'hui ce qu'a représenté pour la Russie l'horreur de la révolution et ses conséquences ». C'est pas vrai, nous on réalise l'étendue des mensonges et falsifications de notre brave loupiat si orthodoxe dans les clichés religieux et conservateurs du capitalisme pieu.
Après un dernier coup de pied au derrière à Staline (il ne faut pas croire que Staline aurait soutenu les blancs croyants orthodoxes), et pour ne pas passer pour antisémite en fin de compte, Loupiat II s'appuie sur la « juive » (cf. c'est précisé en note) Angelica Balabanoff qui dénonça le sadique Félix Dzerjinski, hélas pas juif, mais peut-être pire, polonais !

Enfin, tout est révélé au final, comme on le subodorait tout le long, le féodal Loupiat II ne pouvait qu'être en même temps admirateur du tsar Staline : « La plupart des problèmes auxquels a dû faire face la Russie... ne viennent pas du stalinisme...mais de la révolution en elle-même ». La révolution et la guerre civile ont divisé les peuples ; il est précisé en note qu'il n'existait pas de classes ni de bourgeoisie ni de prolétariat : « La Russie a toujours été un pays multiethnique et multiculturel ». Le pope brandit le crucifix soudain : « la foi des révolutionnaires russes était un peu la foi des démons » ! Gare ! Gare aux blasphémateurs ! Méfiez-vous !: « d'autres révolutions sont en cours ou à venir. Comme la révolution russe, elles ont et auront le soutien du grand capital, des banques, du capitalisme mondialisé ». La modernité de la révolution russe est djihadiste, qu'on se le dise : « Comme les djihadistes modernes, les révolutionnaires russes aimaient la mort... Mourir pour la révolution est le suprême et le plus sublime des sacrifices. Tuer pour la révolution c'est la plus magnifique des transgressions ».

Le pope Loupiat II reposa alors le saint crucifix, front en sueur et bave aux lèvres, pendant que les bigotes orthodoxes, voilées en couleur contrairement à leurs soeurettes en religion mahométane, se penchaient frénétiquement d'avant en arrière, en murmurant « Victor on t'aime, tu nous fais trop jouir à la fin de chacun de tes sermons, Dieu bande grand mais pas communiste ».


NOTES PEU ORTHODOXES:

1Ce qui signifie que la plupart des autres (tous juifs) réfugiés hors de Russie poue échapper aux geôles de son altesse urbi et orbi Nicolas II, étaient devenus des … agents de l'étranger !
2Et évite de rappeler que les principaux chefs du Bund, ou les mencheviks comme Martov se sont opposés à la prise du pouvoir bolchevique et sont partis à l'étranger.
3Le lecteur ne doute pas un seul instant que ces patrons humanistes et sincèrement bolcheviques devaient être nombreux !
4Loupiat nous fait passer Staline pour un second couteau, effaçant le fait qu'il était à la tête des attaques de banques, avec l'aval de Lénine, et que, tiens donc, les juifs Rosa Luxemburg et Trotski, parmi d'autres socialistes, dénoncèrent ces méthodes fort peu socialistes, et que le théoricien Lénine dût renoncer à soutenir ces pratiques à la suite d'une résolution d'un congrès socialiste international.
5Or, tout lecteur qui a lu au moins deux ou trois histoires de la Révolution russe, sait que Trotski a refusé ce poste pour ne pas favoriser l'antisémitisme encore très présent dans ce pays arriéré, encore sous l'influence des popes fachos.
6Je dévoile cet épisode dans mon livre « La guerre révolutionnaire de Robespierre à Lénine ».
7Comprenez : juives...
8Venant d'un suce-boule du tsar cela vaut le parfum d'un samovar ou son poids d'iconneries.
9Comprenez : stalinisme n'étant pas équivalent au « chef naturel » Staline ! Mais encore un sale coup des juifs !
10Et pour ceux qui n'auraient pas compris que le camp de terreur que le petit télégraphiste du tsar aurait choisi , il l'indique clairement p.186 : « Jamais les services des Blancs n'atteindront le niveau de cruauté, ni le professionnalisme de la Tcheka ».
11D'ailleurs même Loupiat a pu concevoir cette idée puisqu'il l'évoque sans discernement dans sa conclusion : « le mépris pour la vie humaine hérité de la Première Guerre mondiale » (p.174).

mardi 21 février 2017

VICTOR LOUPAN UN DROLE DE LOUPIAT QUI TENTE DE SALIR LA REVOLUTION RUSSE... MAIS QUI LOUPE SON FORFAIT !



« Présentation du patron des éditions du trust Rocher-Gallimard » :

« L'épopée du communisme a marqué la vie politique et intellectuelle du XXe siècle. Tout a pourtant commencé par la prise du pouvoir en Russie par un petit groupe d'hommes, les bolcheviks. Appuyé sur des documents d'archives inédits, ce livre nous introduit dans l'intimité inavouable des acteurs principaux de la Révolution russe. Rejetant l'épique et le monumental au profit de l'intime et de l'humain, ce récit rigoureux prend parfois des allures d'enquête policière, voire de roman d'espionnage alors que tout est pourtant vrai, argumenté, référencé. C'est la grande originalité du livre de Victor Loupan qui nous fait passer des caves de la Tchéka aux salons feutrés de Wall Street, des geôles sibériennes aux cafés à la mode des capitales européennes. En se penchant sur la part invisible de la Révolution russe, il ouvre des portes restées fermées jusqu'ici. Voyant le nom de Léon Trotski dans les journaux, le maître d'hôtel du célèbre Café central de Vienne s'exclame : « C'est ce gars-là qui a pris le pouvoir en Russie ? Mais il me doit encore de l'argent pour des consommations ! » Au fil des mois passés dans l'intimité souvent choquante de Lénine, de Trotski et d'autres acteurs de la Révolution, nous comprenons vraiment ce qui s'est passé ».

On aurait tort de penser que la bourgeoisie russe n'est championne que dans la cyberguerre, depuis l'opposant Soljenitsyne. Dans le domaine de la cyber-littérature, elle a produit nombre de missi dominici de l'anti-communisme primaire et victimaire, depuis qu'elle a conservé la tradition des historiens ...du KGB avec le FSB, avec une nuance de taille comparée à l'anti-communisme primaire occidental – qui n'était qu'une bouillabaisse anti-stalinienne mélange de stalinisme et de communisme historique - l'anti-communisme russo-poutinien est plus vicelard, il conserve un vague souvenir pieu d'un Lénine embaumé (comme la consoeur française le fait avec Napoléon en conchiant Robespierre), mais charge à mort les « seconds couteaux », la plupart définis par leur origine juive comme des aventuriers « mondialistes », « anti-patriotes » qui ont voulu attenter à la Russie éternelle. Outre une réhabilitation permanente du bon père du peuple national Djougachvili Staline, la cible honnie, le principal bandit reste le juif Trotski, avec l'argumentaire classique de l'extrême droite qui personnalise sans cesse les questions politiques et fait de l'attaque ad hominem le fil directeur de toute réflexion pour détruire l'autre, mêlée à de basses flatteries et à des allusions sexuelles. C'est un « petit groupe d'hommes » (comprenez : surtout des juifs) qui prend le pouvoir en Russie, comme le dit le patron collabo des ed du Rocher monégasque, la classe ouvrière en Russie n'existe pas dans le schéma mental de l'idéologue primaire d'extrême droite...orthodoxe ! Trotski seul voulait la guerre mondiale, éclatait de rire face au nombre de cadavres, voulait la révolution mondiale..1. Pauvres mecs ! Ils sont si minables ces russophiles larbins de la curaille et de la dictature poutinienne : nous étions des millions en 1917 à la vouloir cette révolution mondiale ; et nous le serons à nouveau bientôt encore plus... En attaquant Trotski, c'est aussi une attaque grossière contre toute l'opposition de gauche internationale, et les multiples groupes à l'étranger de la gauche communiste du mouvement ouvrier combattant contre la dégénérescence que le loupiat de Poutine veut effacer avec la même vieille gomme stalinienne et des racontars de basse police.

Présenté par ses employeurs comme grand spécialiste de la Russie et mégaphone de radio Notre-Dame, Victor Loupan a franchement l'allure d'un pope réactionnaire touche à tout, qui survole les événements en Russie décrits comme une série de faits divers alléchants par les détails sanguinolents repêchés dans une littérature de caniveau, mais qui n'a même pas les précautions des historiens honnêtes ; ce n'est de toute façon pas un travail d'historien, malgré la camelote éditoriale, mais une compilation haineuse et sournoise ; observons qu'il se fait traiter de vieille ordure sur le web et de taupe du GRU (service de renseignement des forces armées russes) dans des querelles obscures entre russifiants. Que des éditions monégasques fondées en 1943 sous Pétain, depuis un « Rocher » qui comme la plupart des principautés et royautés vit du blanchiment de l'argent des armes et de la drogue, distribuent une compilation aussi torve pour ridiculiser le 100ème anniversaire de la révolution de 1917, ne saurait nous étonner. Depuis le bulldozer éditorial réactionnaire, oecuménique et servile du « livre noir du communisme », qui éleva l'amalgame au rang de bénédiction universelle et la génuflexion servile au règne de la bourgeoisie au niveau du caniveau historiographique, qui ôta toute responsabilité au capitalisme dans la guerre mondiale et fît porter la cause des massacres massifs sur le dos des révolutionnaires prolétariens sans tenir compte des conditions d'étranglement et d'isolement du début de révolution mondiale - il fallait renouveler la haine « objective » et « impartiale » contre tout projet de renversement de la société bourgeoise. C'est cette espèce de curé orthodoxe antisémite qui en a été chargé par les éditions collabos Gallimard-Rocher.

Si j'ai eu entre mes mains cet ouvrage minable c'est tout à fait circonstanciellement parce qu'on me l'a offert, car le titre racoleur « histoire secrète de la révolution » a une connotation peigne-zizi niveau Paris-Match propre à me faire gerber. Et les occasions de gerber sont nombreuses tant notre curé orthodoxe pervers use de ritournelles simplistes et de clichés usés pour tenter d'égaler l'abjection nazie contre la « menace des rouges ». Malgré la prétention à l'impartialité dont ses patrons d'édition font la réclame il s'agit d'un brouet franchement haineux et vindicatif contre tout ce qu'a représenté et signifié la révolution en Russie. Loupan trahit une servilité à l'idéologie staliniste tout le long, il épargne Lénine (à la façon des larbins de Etat stalinisé qui en firent une icône) qui finalement n'aurait été qu'un brave mec2 manipulé par le juif Trotski, ami de longue date des financiers new-yorkais.

Le « récit rigoureux », « au profit de l'intime et de l'humain », qui nous emmène « dans l'intimité inavouable » des acteurs de la révolution russe, se base en réalité sur le vieil adage antisémite nazi : les juifs gouvernent le monde par l'argent. Il s'ensuit une ribambelle de « on dit que », c'est à dire une citationnite référentielle à une floppée de pseudo-historiens poutiniens chargés de prolonger la destruction stalinienne du glorieux passé bolchévique. A un point répétitif et bêtifiant qu'on en vient en penser que Loupan loupe toute transparence et apparaît comme simple suce-boule des mensonges éculés néo-nazis pour ses amis du renseignement militaire russe actuel. Les affirmations de corruption financière des « juifs révolutionnaires »3 sont accompagnés non d'une justification réelle, mais de la calomnie primaire contre les combattants communistes socialistes puis dits bolchéviques ; par exemple ceci dans la formulation révèle la mauvaise foi facho de ce loupiat : « Pendant la guerre russo-japonaise (1904-1905), alors que les soldats russes tombent en masse, les futurs chefs de la révolution sont en contact tant avec les autorités nipponnes qu'avec les milieux financiers engagés dans la lutte contre la Russie » (page 30). De démonstration point ! Et outre le mensonge grossier, on ne peut s'empêcher de remarquer le jeu de bonneteau du loupiat servile, typique du facho lambda, on prête aux révolutionnaires (plutôt en prison ou pourchassés) l'attitude de planqués de l'ordre impérialiste et colonial dominant.... et du tsar chéri de Loupan cette vieille barbe orthodoxe réac4.
Le récit d'espionnage est pitoyable, on ne nous parlera plus des nippons mais du salaud de Trotski, financé par ses amis juifs new-yorkais, qui avec des milliers de dollars en poche aura tout fait pour détruire la sainte Russie et faire échouer la vaillante armée nationale russe.
Les « on dit que », phrase allusive très stalinienne dans la phraséologie de l'accusateur et inquisiteur poutinien, vont se succéder dans le « roman d'espionnage », disons dans le « complot juif planétaire » version Loupan, avec des détails renversants sur l'intimité « inavouable » de ce voleur de Trotski : « Selon certains (sic), Trotski avait, caché dans les talons de ses chaussures (car les pantalons ont aussi des talons, ndlr), des pièces en or qui lui ont permis de corrompre les gardiens, se procurer de nouveaux papiers et fuir en première classe » (sic sic) (p.46). Et à chaque fois jamais n'est critiquée la guerre du sanglant et saint tsar dont le régime était d'une douceur printanière. Le lâche c'est Trotski pas le tsar : « ...cette fuite ne plaide pas en faveur de l'idée bien ancrée du caractère « terrible » du régime tsariste, en réalité incapable de garder sous les verrous des ennemis aussi jurés et aussi terribles ». Au passage la famille de Trotski est dénoncée comme bourgeoisie juive riche, vivant scandaleusement dans l'opulence, et qui cache l'origine juive de deux des filles en les faisant baptiser parpaillotes.
Habituel dans le raisonnement du petit facho de base ou du poutinien de salon, l'amalgame et la confusion font florès pour mettre Trotski au rang des chanceliers allemands va-t-en-guerre : « Trotski est très rapidement admis dans les cercles restreints de ces gens qui, à la chute de l'empire austro-hongrois, en 1918, deviendront, à l'instar de Victor Adler, ministres, députés, patrons de journaux, journalistes influents et même chanceliers allemands » ; Loupan ne le dit pas ouvertement, mais ses lecteurs fachos sans masques le déduisent : tous ces « cercles restreints » sont composés de juifs !

Voilà Trotski décrit comme un manoeuvrier de la presse socialiste mais toujours corrompu : « (il) reçoit des services impériaux une subvention mensuelle de 3000 couronnes, ce qui est une somme importante pour l'époque, surtout au regard du salaire d'un ouvrier autrichien, qui tourne en moyenne autour de 200 couronnes par mois » ; où l'on retrouve le même raisonnement crypto-facho qui consiste à attribuer à Trotski des revenus qui étaient ceux voire plus des obligés des services impériaux, quand aucune note ni explication ne prouve ce type de rémunération en faveur de Trotski. Suis juste après une maïeutique toute stalinienne qui accuse le juif Trotski d'être une taupe tout en disant qu'il n'en est pas une « au sens classique » : « Cela prouve les liens de Léon Trotski avec les services secrets de l'Empire, mais je m'empresse d'insister, n'en fait pas un agent au sens classique du terme ». Non en effet, conclut son lecteur facho de base : c'est un espion typiquement juif !

Les juifs ont d'ailleurs couramment des problèmes psychiatriques, la preuve Ioffé, proche ami (juif) de Trotsky se fait soigner par Freud quand Trotski devient à son tour « un adepte du freudisme ». Louche tout çà, n'est-ce pas ? Le chrétien tsariste qui sommeille sous la couette sale de Loupan n'a pas de démonstration infondée assez répétitive pour confirmer – par « on dit que » - que Trotski « fait un travail d'officier du renseignement »(p.53) parce qu'il est ouvertement « anti-slave » ! N'est-ce pas typique du juif, déduit à nouveau le lecteur frontiste ?

Les juifs sont responsables de la guerre mondiale, avait dit Hitler, c'est ce que répète notre loupiat : «Parvus et Trotski qui ont non seulement appelé cette guerre de leurs vœux, mais qui l'ont prédite... Leur joie est immense (à la déclaration de guerre). Curieusement Trotski n'est pas arrêté alors que « selon les lois de la guerre en vigueur, citoyens d'un pays ennemi, ils auraient dû être arrêtés ». Encore une preuve pour le lecteur facho, qui se sent tout à coup intelligent, qu'on se doute que Trotski est une taupe, d'ailleurs le « Quotidien russe de Paris... est très probablement (oui très probablement mais sans plus de « on dit que »!) financé par les services allemands, car Léon Trotski n'a pas les moyens de payer les frais d'une telle entreprise » ; or, loupiat nous dit guère plus loin que le juif Trotski se balade pourtant avec des milliers de dollars dans les poches ! En plus Trotski masque en grande partie la qualité d' « oncle Abraham »,le frère de sa mère. Consternant n'est-ce pas, voici la vérité livrée par loupiat Victor, figurez-vous... : « Il s'agit d'Abraham Jivotovski, oncle maternel de Léon Trotski, gros banquier, actionnaire important et membre influent du conseil d'administration de la banque russo-asiatique de Saint Pétersbourg ». Vous comprenez enfin pourquoi Trotski fait, outre atlantique, de somptueux voyages tous frais payés par « la Société d'aide aux juifs et de soutien aux immigrés » et roule à New York en limousine avec chauffeur !
Au petit bonheur la chance suivent des affirmation « intimes » non fondées : Kollontaï n'a jamais été l'amante de Lénine, mais passons au milieu des immondices...
Le canevas de ce montage genre mauvais roman policier est ce juif de Trotski dépeint comme le démiurge de tous les événements, avec ce scoop épatant : « les Etats-Unis entrent en guerre en 1917 ….peu de temps après une note de Trotski » (…) qui avait prévu leur entrée en guerre !

Loupiat n'aime jamais tant que romancer la théorie du complot juivo-américain – qui fait un tabac dans les librairies poutiniennes - sur la base de cette autre analogie avec « on dit que » : « Beaucoup d'historiens américains de gauche considèrent que le colonel House... est un agent d'influence de Wall-Street. Ce même colonel House qui aurait poussé le président Woodrow Wilson à entrer en guerre, est le même homme qui régularise les papiers de Trotski pour qu'il aille confortablement en Russie semer la pagaille (en plus avec 10.000 dollars en poche dont « on dit que » elle lui a été « remise par des socialiste allemands »). Hé hé... C'est bien d'un complot juif qu'il s'agit donc « qui fait de Nicolas II le bouc émissaire idéal » ! Tu vois, toi lecteur naïf, l'histoire de la révolution n'est un complot mondial maquillant l'ordre des choses : le bouc émissaire c'est pas le juif mais « notre » brave et impérial Nicolas le deuxième ! Pogroms et autres assassinats rituels des arriérés ploucs et Cent noirs n'ont jamais existé en Russie profonde et pieuse !

Le juif Trotski se balade à travers l'Allemagne, « en compagnie de quelques acolytes » (juifs comme le lecteur s'en doute) dans un wagon plombé dont tout le monde sait qu'il était apprêté par les allemands, et sur laquelle histoire loupiat Victor ne juge pas utile d'insister car elle n'est qu'un preuve accablante de plus de la compromission, non des bolchéviques honnêtes comme Staline ou du pur rat de bibliothèques inoffensif Lénine5, mais du juif démoniaque Trotski, ami des banquiers de Wall-Street, et dont les liens avec les services secrets britanniques sont soigneusement occultés. L'affirmation suivante vaut lieu de preuve : un agent britannique nommé Wiseman manipule à son tour Trotski, le poussant à se rapprocher de Lénine ; Wiseman considère que Trotski n'est au fond que son homme de main... Trotski est en outre protégé par Kerenski ; quoi ? Tu ne le savais pas ignorant lecteur?

Après les « on dit que » de pseudo-historiens américains, c'est au tour des suivants : « Beaucoup d'historiens russes considèrent aujourd'hui que Trotski était à ce moment-là encore en service commandé. Qu'il a été nommé à ce poste pour détruire ce bastion de la puissance russe sur le plan international ». Le président Wilson s'est réjoui devant le congrès de cette publication due à Léon Trotski (la publication des documents secrets). On peut apprécier le « due à Léon Trotski » comme si celui-ci avait travaillé main dans la main avec le chef de la bourgeoisie américaine, alors que c'est du contraire qu'il s'agit, la parade démocratique hypocrite du wilsonnisme – comme aujourd'hui la tolérance de Wiki leaks – qui est obligée d'invoquer la paix du fait qu'elle ne peut continuer la guerre du fait de la révolution en Russie, et peut s'arroger une soudaine aversion contre la « diplomatie secrète ».
Mais mieux encore, ce ne sont pas seulement les américains qui ont préparé la révolution russe : « les allemands ont aussi beaucoup fait pour l'avènement de la révolution en Russie. En aidant beaucoup Lénine et ses hommes ». Ne cherche pas, lecteur, une démonstration, laquelle n'a même pas été envisagée par loupiat. On est en plein dans la romance du complot mondial plus encore juif que marxiste, plus fort que toutes les volontés de conservation nationale et religieuse !6

Pour ne pas apparaître trop philo-léniniste poutinien, Loupan n'en rate pas une, et déclare que Lénine est tout de même immoral comme Trotski (pas comme le noble Staline) car, si Lénine est lié à l'Allemagne qui l'a beaucoup aidé : « il n'ignore pas les liens de Trotski avec la finance américaine » !

TROTSKI AGENT MILITAIRE DES ENVAHISSEURS DE LA RUSSIE

Voici Trotski grillé. Ce type qui n'a même pas fait son service militaire a le culot d'être nommé ministre de la guerre, comme on disait naguère. Hé hé, lis bien ce qui suis lecteur naïf et pas encore électeur de Marine : « Autre point historique essentiel : la nomination de Léon Trotski à la tête de l'armée et de la flotte se passe alors que les forces armées étrangères débarquent en Russie sous des prétextes divers ». Et ce n'était pas pour aider les Blancs (la réaction tsariste) car le débarquement des forces britanniques à Mourmansk a lieu avec « l'accord explicite »... du ministre Trotski ! La démonstration de loupiat se fait cinglante : « Ce qui correspond, nous le savons déjà, aux projets américano-britanniques de dépeçage du pays. Les bolcheviques, il ne faut jamais l'oublier, n'ont aucun sentiment patriotique ». Autre preuve (concomitante...) le général Trotski confie aux représentants des pays de l'Entente la mission de... réorganiser l'Armée rouge ! Les archives militaires de Vincennes confirme que le général Foch (adonc juif lui aussi) a répondu favorablement à Trotski, affirmant sa disposition à l'aider, rendant les boches furieux !
Entre-temps, au printemps 1918 arrive un autre loupiat, Sidney Reilly, qui n'est autre que l'agent commercial de l'oncle de Léon Trotski, Abraham Jivotovski... rapidement introduit au sommet de la hiérarchie bolchevique... puis le roman se poursuit par une fable de réhabilitation du corps expéditionnaire tchécoslovaque et un listage de millions de morts de la guerre civile, surtout pas comparé avec la dizaine de millions de morts de la guerre mondiale des impérialismes anglo-américains et germano-tsaristes, ni n'établissant que ces nombreux morts en Russie libérée du tsarisme sont aussi et surtout des conséquences de la guerre mondiale voulue par ces impérialismes divers et l'ami du peuple  pieu et de loupiat Loupan, ce brave père de famille Nicolas II.

Les popes ont toujours aimé le peuple ignorant, pieu et soumis, notre pope de radio Notre-Dame ne déroge pas à la règle. Les diables bolcheviques juifs voulurent s'en prendre à l'âme russe bornée et baptisée : « Pour les bolcheviques, la guerre civile est une thérapie politique destinée à amener la paysannerie à une alliance avec la classe ouvrière ». Ce qui prouve que les diables rouges avaient voulu intensément la guerre civile... Mais loupiat Victor va nous prouver ensuite son impartialité : « Contrairement aux Rouges, prêts à tout sacrifier à l'idéal révolutionnaire, les Blancs revendiquent une Russie unique, ce qui dresse automatiquement contre eux tous les séparatistes, qu'ils soient ukrainiens, caucasiens ou d'Asie centrale ». Quelle actualité, quelle finesse d'analyse poutinienne ! On apprend par après que « les jeunes historiens russes qui travaillent beaucoup sur l'époque de la révolution et de la guerre civile trouvent l'attitude de Trotski étonnamment lente et placide ».... évidemment puisque selon ces jeunes poutiniens, Trotski n'était qu'un rampant de l'ennemi anglo-américains, dont un conseiller du juif ministre n'est autre que George Hill, agent britannique, « un ami proche ».
Heureusement beaucoup, même parmi les Rouges commencent à se lever contre le sanglant et excité Trotski pourtant parfois bien placide lequel a de plus en plus des points communs avec Bonaparte : « jouissance visible dans l'exercice du pouvoir, caractère théâtral donné à cet exercice, passion pour les fusillades (il arrive ainsi à Léon Trotski de tuer personnellement et en public d'une balle dans la tête, le tout en présence d'une suite d'exécutants fidèles) et un certain goût pour le luxe : le wagon-appartement dans lequel voyage Trotski est une voiture ayant fait partie du train de Nicolas II ».

Concernant le conflit entre l'Etat « prolétarien «  et la corporation des cheminots notre faussaire s'en donne à cœur joie pour prendre la défense d'une corporation réactionnaire et centrale pour la marche de l'économie (les transports) avec d'autres affabulations, le tout affublé de cette preuve « incontestable » :
«  Les liens extravagants et contre-nature entre le grand capital américain et la Russie bolchevique ne font aujourd'hui aucun doute. Et le personnage pivot de cette scandaleuse affaire qui se fait sur le dos du peuple russe n'est autre que Léon Trotski ». D'ailleurs, autre preuve infaillible de la tournure d'esprit mondialiste de l'espion Trotski, juif devenu ministre national, est qu'il a bradé les œuvres d'art russe, les laissant filer pour une poignée de lentilles chez ses riches potes milliardaires américains ; Göring ne fût qu'un voleur de cacahuètes comparé au « pillard Trotski ».

LA DESCENTE AUX ENFERS DU JUIF APATRIDE TROTSKI

Heureusement l'entourage de Lénine commence, de plus en plus, à ne plus supporter l'extravagance de l'exhibitionniste Trotski. L'orgueilleux « n'a plus le soutien des masses, et, sans Lénine, il n'a pas non plus celui du parti. Pourtant une salope a tenté de soutenir Trotski, il s'agit de la propre femme de Lénine, Nadedja Kroupskaïa qui est « très probablement », d'après ce qu'on dit... « l'auteur du faux le plus connu de l'époque : « Je parle évidemment du « testament de Lénine » dans lequel Léon Trotski est désigné nommément et caractérisé comme « celui qui est le plus doué de tous ». Quand médecins et infirmiers (contrôlés par Staline) affirment que Lénine était désormais complètement gaga : « Devant le doute général que soulève ce document sorti de nulle part (sic), Kroupskaïa prétend qu'il lui a été dicté par Lénine Une flèche est décochée au passage contre le trio (juif anti-peuple russe frustre) qui prétend s'opposer à Staline contre ces millions d'ouvriers et de révolutionnaires persécutés qui ont cru à ce faux testament : « Ils sont, en réalité, bien plus proches des gauchistes parisiens ou berlinois bohèmes, que du bolchevique ascétique et sans grande culture ». Une apologie freudienne de Staline ?
Trotski absent lors de l'enterrement de lénine ! Comment l'expliquer ? L'historiographie, gauchiste évidemment, l'explique parce qu'il avait pris froid et qu'il avait une bonne dose de naïveté, voici la vérité des « jeunes historiens russes libérés des poncifs de l'historiographie soviétique »... elle est « très probablement » « d'ordre psychologique » : « Trotski attendait d'être appelé pour monter sur le trône ». Sous le stalinien Loupan sommeillait le visionnaire facho, Trotski rêvait d'être comme l' idole de notre loupiat, une sorte de Nicolas-Léon III.

Voici une autre vérité que vous, occidentaux ignorant du « très probable » apport des jeunes historiens poutiniens, n'imaginez point : c'est Trotsky qui a créé Staline !
« Sur le plan politique, Staline, dont le pragmatisme n'est jamais assez souligne (sic), s'emparera des idées de Trotski et les réalisera avec la brutalité qu'on connaît. Il « frappera les koulaks » et « accélèrera l'industrialisation » à la place de son ennemi juré Léon Trotski, désormais neutralisé ». Il faut bien qu'en passant Loupan ne loupe pas un clin d'oeil pour la clientèle plouc de son lectorat et de l'électorat FN, mais en faisant croire que l'écrasement de la paysannerie riche fût inventée par le seul Trotski, quoique certes exercée avec « brutalité » par Staline, brave russe sous influence juive. Mais ne voulant pas risquer les foudres de son principal patron Poutine et du trust Gallimard-Rocher, Loupan n'en loupe pas une pour revaloriser le petit père de la nation Staline par cette autre invention loufoque et complètement imaginaire au plan économique même capitaliste : « Aujourd'hui, beaucoup d'historiens (sic) pensent que le premier quinquennat soviétique a sauvé l'Amérique d'une crise encore plus profonde, grâce aux tonnes de lingots d'or qui se mettent à arriver de Russie, en paiement du matériel et de l'expertise, achetés aux Etats-Unis ». Loupiat ne sait pas non plus ce qu'est un prêt-bail...
Une autre fois, je vous expliquerai comment Loupan, petit-fils de Monseigneur Dupanloup (?) termine à la ramasse son brouet en expliquant la montée du stalinisme grâce à la « girouette mondialiste » Trotski. Mais cela suffit pour aujourd'hui, cette littérature de caniveau fasciste, cette "enquête policière" pue comme toute enquête policière trafiquée et poutienne, et excède ma patience, j'espère simplement vous éviter la dépense de 17 euros pour un vieux salaud.


NOTES:

1Le démiurge Trotski veut mettre fin aux frontières nationales, éclater les vieux pays européens : « Mais Trotski a alors en commun avec Jacob Schiff et l'élite pensante de Wall-Street l'idée d'une utopique « république mondiale » (p.86).
2« Contrairement à Lénine qui, bien qu'à l'abri du besoin, vit modestement et passe sont temps à lire et à écrire, Trotski fidèle à lui-même, mène grand train » (p.58) ; de démonstration point non plus !
3 A chaque bas de page, en note, est précisé systématiquement le vrai nom juif des principaux militants socialistes bolchéviques, à la manière obsessionnelle du facho bigot moyen.
4C'est particulièrement aussi grossier que minable dans l'interprétation féodalo-nazie du dimanche sanglant : « Sachant tout cela (que l'Etat russe et son tsar vont tirer dans le tas des grévistes), ces leaders du mouvement ouvrier devenus comploteurs (sic), n'hésitent pas à entraîner les ouvriers totalement inconscients (resic) de la nature véritable de leur entreprise, dans une marche sacrificielle qui se terminera en massacre » (p.38) ; c'est du même ordre de cynisme bâtard que les Versaillais disant que les communards s'étaient jetés au-devant de leurs balles !
5Loupan est en réalité un ignorant qui s'ignore et qui ignore que plusieurs théoriciens socialistes étaient fliqués en permanence, ce fût le cas de Lénine, mais le fait d'être fliqué en permanence, selon le loupiat faussaire, signifie que ces juifs antinationaux étaient forcément des collaborateurs de la police de l'ombre. Payés grassement par conséquent et disposant en taule de cellules confortables.
6Il n'existe pas de « mouvement communiste » ni de classe sociale révolutionnaire avec des éléments plus dynamiques et clairvoyants mais un salaud de dictateur pire que Staline, le nommé Trotski : « Pour Léon Trotski, tous les Etats européens engagés dans la Première Guerre mondiale sont des Etats criminels, dirigés par des monstres sanguinaires, et qui doivent disparaître » (note de la page 84). « Or, Trotski est, ne l'oublions pas, un ennemi farouche de la Russie impériale dans toutes ses composantes : politique, diplomatique, culturelle, civilisationnelle » (p85). Même cette affirmation de facho nationaliste est fausse. En réalité il n'y avait pas plus attaché à la Russie que Trotsky, ce qui d'ailleurs explique, selon moi, aussi sa faillite politique, son incapacité à remettre en cause jusqu'à son assassinat (qui fait jouir loupiat) le pays de son enfance par un « soutien critique » indéfectible à... l'impérialisme russe à la veille de la second WW.