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mercredi 30 novembre 2016

La députaille offre ses chrysanthèmes aux communards massacrés et enterrés

Oui LES DEPUTES BOURGEOIS Osent offrir des CHRYSANTHEMES puants aux communards assassinés par l'Etat du nain féroce Thiers!

« La tradition c'est la démocratie des morts » Chesterton

De quoi je me mêle ? Les héritiers du gouvernement du massacreur Thiers n'ont pas honte ? Ces souteneurs d'un gouvernement bourgeois qui a porté une des pires attaques contre la classe ouvrière depuis la guerre, avec sa loi travail, s'arrogent de réhabiliter les communards ! Ni nous ni les morts de notre classe révolutionnaire ne leur avons rien demandé (note). On lit dans Le Point de ce mercredi la réhabilitation suivante de MM. Les députés de la gauche bourgeoise :
« L'Assemblée nationale a voté mardi soir, à l'initiative des socialistes et au grand dam de la droite, un texte proclamant la réhabilitation de toutes les victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871. La Commune de Paris, dernière révolution du 19e siècle et première tentative d'un gouvernement de la classe ouvrière, fut la réaction à la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870. L'insurrection des Parisiens contre le gouvernement provisoire dirigé par Adolphe Thiers, installé après la déchéance de Napoléon III, a duré 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Des exécutions lors de la Commune, notamment durant la Semaine sanglante, ont fait entre 10.000 et 20.000 morts, voire plus, selon les estimations. Et des milliers de condamnations à mort, à la déportation, aux travaux forcés ou à de la prison ont été prononcées postérieurement. En mars 1879, une amnistie partielle des communards avait été votée par l'Assemblée, puis, en juillet 1880, une loi d'amnistie générale concernant les condamnations prononcées après la défaite de la Commune. Evoquant un "acte solennel" par "devoir d'histoire" autant que "de justice", le président PS de la commission des Affaires culturelles et élu parisien Patrick Bloche a plaidé que "le temps est désormais venu pour la République" de rendre ainsi justice à tous les communards, "victimes d'une répression impitoyable". Secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et ancien député de Paris, Jean-Marie Le Guen a appuyé un texte qui "favorise la transmission de la mémoire" des communards, "patriotes"(sic! comme le bandit  Thorez en 1945) et "insurgés" aux valeurs ayant "inspiré la République". La proposition de résolution, signée notamment par le chef de file des députés socialistes et écologistes réformistes Bruno Le Roux et plusieurs élus parisiens, souhaite notamment que "la République rende honneur et dignité à ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la liberté au prix d'exécutions sommaires et de condamnations iniques". Le texte proclame "la réhabilitation des victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871".

Tout est dans le bla-bla, la canonisation des « sans dents » de l'époque chaut moins à ces M'sieurs-dames que de savoir qu'ils vont la plupart ramasser leur veste l'an tout prochain. On se souviendra de l'apport incontestable de la gent socialiste à l'histoire de la misère sociale et à la prolongation du chômage de masse, comme d'une aptitude à accumuler les hommages funèbres : hommage aux pioupious de 14-18, hommages répétés aux centaines de victimes non protégées contre les attentats terroristes pour finir par cette galéjade de réhabilitation communarde qui ne peut que réjouir les vieux croûtons crypto-staliniens « Amis de la Commune de Paris » (que j'avais été ridiculiser dans leur séance en la mairie du 13ème, il y a un bail, en compagnie de Sabatier et Goupil) et les merdeux anars qui taguent pieusement « Vivement (un recommencement imaginaire et barricadier) la Commune », parce qu'ils ne connaissent rien de son histoire, rien des mythes qui ont été entretenus à son sujet. Non, pas plus que le gouvernement bolchevique, l'assemblée de la Commune ne fut « un gouvernement de la classe ouvrière » (expression de Marx qu'il a finalement reniée) ni le modèle avéré de la « dictature du prolétariat » (selon Engels)s dans le futur. Non les fonctionnaires n'ont pas été payés au même tarif que les ouvriers, etc. Je conseille vivement à ceux qui veulent se déciller sur les racontars les plus romanesques sur l'épopée de la Commune, d'abord d'abandonner toute religiosité, ensuite de lire les deux ouvrages suivant : Robert Tombs « Paris bivouac des révolutions » et Philippe Riviale « Sur la Commune ». La Commune reste une "expérience" pas un "modèle", ni un mausolée à "réhabiliter". quoiqu'on ait oublié (ou soit passé à côté) la principale leçon de la Commune, valable pour l'avenir: LA NECSSITE POUR LE PROLETARIAT DE PRENDRE LE POUVOIR FACE A L'IMPERITIE DE LA CLASSE BOURGEOISE! Ce fût à cette époque face à la débilité de la caste militaire, demain ce sera face à la débilité de la caste militaro-financière.
Vous trouvez reproduit ici l'article du journal de la GCF (Gauche Communiste de France) « L'étincelle » (=Iskra, nombre de minorités ont ainsi repris ce titre fétiche du journal de Lénine, l'étincelle « devant mettre le feu à la pleine »). Ce numéro 3 de mars 1945 reprend dans
ses grandes lignes les remarques pour la plupart valables de Lénine, et refuse de laisser les staliniens au pouvoir barbouiller de leur nationalisme stalinien le souvenir de La Commune ; nous souscrivons pleinement à leur dénonciation de ces autres réhabilitateurs-récupérateurs dissolvants d'époque. Mais que le glorieux souvenir de cette insurrection ne se laisse pas dévier de la nécessaire critique de nos erreurs dans notre propre mouvement historique.
Mais en 1945 comme en 2016 nous avons la prétention de laisser ces minables bourgeois enterrer les morts qu'ils veulent ou qu'il s'approprient honteusement, quand leurs ancêtres ont eux-mêmes commis les meurtres massifs, mais nous, nous rendons hommage à « nos morts » en continuant le combat mais avec le souci de ne pas recommencer leurs erreurs afin que de leur défaite nous puissions garantir le mouvement de la victoire, au bout du compte, et que nous ou nos successeurs leur devront de toute manière !

LA COMMUNE APPARTIENT AU PROLETARIAT

Depuis des années la classe ouvrière internationale célèbre chaque année l'anniversaire de la Commune de Paris. Jusqu'à aujourd'hui, la Révolution du 18 mars 1871 représentait pour nous, ouvriers de tous les pays, la révolte des exploités contre la bourgeoisie responsable de la guerre et de la misère, la première expérience d'un pouvoir des ouvriers se substituant à l'Etat capitaliste. Les révolutionnaires du monde entier regardaient la Commune, avec la révolution d'Octobre 1917 en Russie, comme des exemples et des guides sur le chemin de l'émancipation des travailleurs. Mais aujourd'hui il se trouve des gens pour la salir et la déformer, pour en changer 74 ans plus tard les buts et le caractère.
Ces nouveaux historiens falsificateurs, vous les connaissez, ce sont les ex-communistes, les super patriotes Thorez, Duclos et Cie. Que les ouvriers conscients qui se trouvent encore dans les rangs du P.C.F. Se rappellent ici que ces mêmes hommes leur disaient voici quelques années, qu'ils se souviennent des manifestations et des meetings où l'on exaltait la mémoire des héros de 1871. Et qu'ils comparent ce langage-là avec celui, pitoyable, d'aujourd'hui : « la Commune aurait été « la révolte du patriotisme blessé et humilié », « l'union des républicains contre les prussiens et les traîtres » ; les « communards » des champions héroïques et ardents de la cause nationale et républicaine , ainsi que l'écrit L'Humanité du 18-19 mars !

La Commune n'a rien été de tout cela.

« Au début, ce mouvement fut extrêmement confus et indéterminé. Il rallia des patriotes qui espéraient que la Commune recommencerait la guerre contre les allemands et la mènerait jusqu'à la victoire ; il groupa des petits boutiquiers que menaçait la ruine s'il n'était pas sursis aux échéances de traites et au paiement du terme (ce sursis que refusait le gouvernement, fut accordé par la Commune), enfin, dans les premiers temps il obtint même certaines sympathies du côté des républicains bourgeois qui craignaient que l'Assemblée nationale réactionnaire (composée de «campagnards », de farouches propriétaires) ne rétablisse la monarchie.
Mais le rôle principal fut joué par les ouvriers (surtout par les artisans de Paris), chez lesquels, dans les dernières années du Second Empire la propagande socialiste avait été très active et dont un grand nombre appartenaient même à l'Internationale ». (Lénine, « A la mémoire de la Commune », Rabotchaïa Gazeta, 28 avril 1911).
Mais, par la suite les camps se délimiteront nettement : bourgeois républicains, ou non, d'un côté, prolétaires de l'autre :
« Seuls les ouvriers restèrent fidèles à la Commune jusqu'au bout. Les républicains bourgeois et petits bourgeois l'avaient abandonnée depuis longtemps, les uns effrayés par le caractère révolutionnaire socialiste prolétarien du mouvement, les autres dès qu'ils virent que ce mouvement était condamné à une irrémédiable défaite. Seuls les prolétaires français soutinrent sans crainte et sans lassitude leur gouvernement ; seuls ils combattirent et moururent pour lui, c'est à dire pour la cause de l'émancipation de la classe ouvrière ». (idem)
« Toute la bourgeoisie de la France (…) tous les exploiteurs s'unirent contre elle » (Lénine idem).
« Cette coalition bourgeoise (…) réussit à soulever les paysans ignorants et la petite bourgeoisie provinciale contre le prolétariat parisien » (Lénine, idem).
« Dans plusieurs grandes villes de France (Marseille, Lyon, Saint Etienne, Dijon, etc.) le souvriers tentèrent également de s'emparer du pouvoir, de proclamer la Commune et d'aller au secours de Paris, mais ces tentatives se terminèrent vite par des échecs » (Lénine, idem).

La Commune ne fut pas patriote.

« Le 12 avril, la Commune ordonna, comme étant le symbole du chauvinisme et de la haine des peuples, le renversement de la colonne que Napoléon avait fait élever place Vendôme » (Marx, La Guerre civile en France »)

La Commune ne fut pas nationaliste.

« Le même jour (30 mars) les étrangers élus dans la Commune furent maintenus dans leurs fonctions, « Le drapeau de la Commune étant celui de la République Universelle » (Lénine, idem).

La Commune ne fut pas anti-boche.

« La bourgeoisie avait trouvé le temps de déployer son patriotisme en organisant la chasse policière aux allemands qui habitaient en France, la Commune, elle, fit d'un ouvrier allemand (Léo Frankel) son ministre du travail » (Lénine, idem).

Si, dans le domaine social, les mesures qu'elle prit, nous apparaissent aujourd'hui insuffisantes, leur faiblesse relative s'explique par deux facteurs :

  1. Le capitalisme français était encore dans sa phase de développement et le prolétariat n'était pas très nombreux, concentré ni organisé ; il n'y avait pas de parti ouvrier ;
  2. Le temps fît défaut à la Commune ; elle dût, dès le début de son existence – qui fut brève – se défendre par les armes.

Pourtant, même dans ces conditions si défavorables, elle entreprit une œuvre à caractère nettement prolétarien. Le 30 mars, elle supprima la conscription et l'armée permanente en y susbtituant l'armement général du peuple.
Le 1er avril, elle décida que le traitement de ses fonctionnaires ne dépasserait pas celui des ouvriers.
La Commune supprima le système des amendes et des retenues sur les salaires, interdit le travail de nuit dans les boulangeries, confisqua toutes les usines et fabriques abandonnées par leurs propriétaires ou qui avaient simplement arrêté le travail, pour les remettre entre les mains des associations ouvrières.

Malgré ses imperfections, son inexpérience, sa jeunesse : « Elle était par-dessus tout un gouvernement de la classe ouvrière ; le résultat de la lutte entre la classe qui produit et celle qui s'approprie le produit de celle-ci ; la forme politique enfin trouvée, sous laquelle il était possible de réaliser l'émancipation du travail ». (…) « La Commune se proposait d'abolir cette propriété de classe qui crée avec le travail du plus grand nombre la richesse du plus petit. Elle visait à exproprier les expropriateurs ». Ainsi la définissait Marx qui en suivit de près l'évolution. Ce sont ces passages-là qu'il faut citer, messieurs les falsificateurs qui osez encore vous réclamer de lui !

C'est cela qu'il fallait expliquer aux ouvriers à la place de vos ridicules mensonges sur le « patriotisme humilié » !
Il fallait encore leur dire comment la Révolution d'Octobre 1917 en Russie a repris, développé, enrichi l'expérience de la Commune – leur montrer comment aujourd'hui, en pleine faillite du système capitaliste, le prolétariat – mille fois plus nombreux et plus fort qu'en 1871 – peut et doit suivre les traces de la Commune et la dépasser vers le socialisme. Mais pour tenir ce langage, il faut être révolutionnaire, communiste : nos Thorez et Duclos l'ont oublié, n'étant plus que des valets.

Frédéric Engels disait de la Commune en 1891 :

« Le bourgeois allemand entre toujours dans une sainte terreur au mot « dictature du prolétariat ». Voulez-vous savoir ce que veut dire cette dictature ? Regardez la Commune de Paris. VOILA LA DICTATURE DU PROLETARIAT ! ».
C'est parce que la Commune fut le début de cette dictature que le vieux monde jure de l'abattre.

Et ce furent la 3ème République et les républicains – M. Thiers en tête – qui l'écrasèrent par le sang et par le feu, massacrant 100.000 travailleurs dont 30.000 fusillés sur le champ et des milliers d'autres déportés ou mis à mort par la suite.
Où est donc cette cause nationale et républicaine ? Cette « union de tous les bons français » ?
Où est cette Commune à la sauce patriotarde que MM. Thorez et Duclos ont voulu nous faire avaler de force le 17 mars à la salle Japy ?

Elle n'existe pas.
Elle n'est qu'une duperie de plus.
Comme « la République VRAIMENT démocratique ».
Comme « la France libre, forte et heureuse ».
Comme le « Parti Communiste (?) Français ».
Comme tout ce qui vient de la bourgeoisie.

Il n'y a qu'une Commune, comme il n'y a qu'une Révolution d'Octobre 1917.

Cette Commune est celle dont Marx parle ainsi :

« Lorsque la Commune de Paris prenait en ses propres mains la direction de la Révolution ; lorsque de simples ouvriers osaient pour la première fois empiéter sur la privilège gouvernemental de leurs « supérieurs naturels » ; lorsque dans les circonstances les plus difficiles, ils accomplissaient leur œuvre modestement, consciencieusement et efficacement, le vieux monde se tordait de rage à la vue du drapeau rouge, symbole de la République du Travail, flottant sur l'Hôtel de ville ».

(note) C'est le même genre de supercherie dont fut capable l'alcoolique Boris Eltsine parvenu au pouvoir après la chute de la vieille maison stalinienne. Une de ses premières mesures pour épater la galerie ne fut pas, par exemple de jeter le cercueil de Staline à la décharge publique, mais de "réhabiliter" les marins de Kronstadt! Vous m'avez compris. 


RECTIFICATION HISTORIQUE


 Même les meilleurs connaisseurs de la Commune restent focalisés sur l'insurrection du 18 mars 1871, connue pour être une levée en masse pour préserver les munitions entreposées à Montmartre, aspect réducteur et récupérable par les blanquistes "patriotes". Or la révolution a commencé bien avant, avec l'Affiche rouge du 25 septembre 1870 imprimée et collée à Lyon, dont le contenu est soit oublié soit méconnu. Il y apparaît clairement que le prolétariat ne se soucie pas que de la guerre mais, surtout, remet en cause l'impéritie de la bourgeoisie et réclame l'abolition de l'Etat pour la première fois de l'Histoire aussi clairement:

"La situation désastreuse dans laquelle se trouve le pays; l'impuissance des pouvoirs officiels et l'indifférence des classes privilégiées ont mis la nation française au bord de l'abîme.
Si le peuple organisé révolutionnairement ne se hâte pas d'agir , la révolution est perdue, tout est perdu (...) les délégués des comités fédérés du Salut de la France, réunis au Comité central , proposent d'adopter immédiatement les résolutions suivantes:
ARTICLE PREMIER: La machine administrative et gouvernementale de l'Etat étant devenue impuissante, est abolie;
ARTICLE 2: Tous les tribunaux criminels et civils sont suspendus et remplacés par la justice du peuple.
etc.

De plus la réimpression des deux journaux de la Commune (du matin et du soir) est une falsification des Versaillais, sur laquelle les braves historiens staliniens ont travaillé en la prenant pour argent comptant... : http://archivesautonomies.org/spip.php?article1674