PAGES PROLETARIENNES

jeudi 15 septembre 2016

LA LUTTE DE PLACES DANS LE PARTI

« Sur soi, quelque chose rassure quand on vacille : c'est d'avoir une fonction, un titre, même modestes. Se retrouver dans une case, être « logé » par les autres. Quand on peut se dire : je suis gendarme, je suis chef comptable, je suis médecin. On se sent inscrit quelque part ».
Françoise Giroud

(extraits du livre de Guido Morselli : Le communiste, ed Gallimard 1978).

Résumé : Walter Ferranini, quarante-cinq ans, ancien cheminot venu de la base et qui a fait la guerre d'Espagne, homme intègre et austère, dont la seule raison d'être est le militantisme, vient d'être élu député sur une liste communiste. Coupé du contact vivant avec sa province, mal à l'aise parmi les grands dirigeants et les hommes d'appareil rompus aux habitudes de la capitale, il en viendra à entrer en conflit doublement avec la direction de son parti. Sa vie sentimentale ne le passionne pas : il craint trop le plaisir sous toutes ses formes, qui pourrait le distraire de « lunique nécessaire ». Il n'est pas moins bouleversé lorsque son organisation intervient dans sa vie privée et tente, pour des raisons de bienséance, de le détourner de sa compagne. Il est sommé brutalement de se renier comme « révisionniste ». Guido Morselli s'est suicidé en 1973, âgé de soixante ans. La plupart de ses livres n'avaient pas été publiés de son vivant.

« …
  • Les cadres, au sommet et aussi çà et là, alentour, c'est ça ?, seraient coupables, toujours à ton avis, de menchevisme, de social-démocratie. Il faut comprendre les deux termes dans le sens de propension au réformisme. Exact ? Comme remède, tu suggères évidemment une conversion à gauche dans l'appareil et dans les programmes. Entre parenthèses, je ne dirais pas que tu tiens à te montrer comme très original. Conversion à gauche et retour à la ligne staliniste : « ton » maximalisme. Entre autres, tu suggères que l'hymne Bandiera rossa soit remis à l'honneur. Et c'est peutêtre là ton idée la plus concrète. J'invite le camarade Ferranini à se faire l'écho de cette proposition dans les lieux opportuns.
    Mazzola semblait maintenant plus calme.

  • Mon maximalisme, répliqua-t-il, est différent de ce que vous imaginez. Il n'est pas aventureux, il n'est pas imaginaire. C'est un rappel à l'union, dans la discipline. Pour construire le communisme, je dis qu'il faut des hommes disposés à se sacrifier, à devenir, vraiment, « masse ». Non pas des hommes qui voient dans le communisme un poyen de s'affirmer. Les bourgeois nous accusent de nier la personnalité, autrement dit ils nous accusent justement de ce qui devrait être notre caractéristique, notre mérite. Ils trouvent également leur compte à exciter en nous l'instinct tout puissant de la personnalité chez un individu. Car ainsi ils nous désagrègent. Les nations du bloc communiste doivent exalter leur nationalisme, et voilà la Yougoslavie qui se détache, la Hongrie qui se révolte ; les hommes qui forment la masse communiste doivent exalter leur individualisme : c'est ce que veulent les bourgeois parce qu'ils savent qu'ainsi leur ennemi est liquidé. Et les Montobbio sont la liquidation du communisme. Je dis « les » Montobbio parce que le phénomène de l'individualisme, ou si vous préférez du personnalisme, de l'arrivisme, et caetera, est parmi nous un phénomène répandu.
  • Il faut, poursuivit cependant Mazzola, se noyer dans la masse, se renier en tant qu'individus.
  • Je vois qu'il y a aussi en toi une composante mystique, fit remarquer le camarade Pisani avec un demi-sourire. N'oublions pas que la réalité, y compris celle de la fédération du PCI de Turin est praxis...
  • Et moi je suis dans la pratique ! Car je dis que même si nous comptons cinq millions d'individus, d'hommes qui se sentent avant tout des individus, nous ne formons pas un mouvement communiste : et toi, excuse-moi, pourrais-tu dire le contraire ? Maintenant il y a deux tendances qui favorisent l'individu et qui s'opposent à la cohésion et à la masse, et l'une est la course au bien-être ; chez les ouvriers, c'est le scooter, la voiture de tourisme, la T.V. ; pour les Montobbio, ça se comprend, c'est bien plus. L'autre tendance, c'est le hiérarchisme. Moi je ne veux pas dépendre des autres, je veux émerger, je veux commander aux autres. Notez-le bien, cette seconde tendance, ne signifie pas intérêt politique. Absolument pas. Elle signifie l'abandon de cet intérêt. Nous qui sommes avec la base, nous savons qu'aujourd'hui la base est trop souvent apolitique. Essentiellement apolitique.

Là aussi, Ferranini ne pût s'empêcher de penser : Mais c'est qu'il a raison ! Il a raison !

  • Le hiérarchisme n'est pas le désir de responsabilité, c'est le désir de la « place » même à l'intérieur de l'organisation du parti. C'est pourquoi aux travailleurs, moi, contre le hiérarchisme, je prêche le grégarisme : défiez-vous des responsabilités ! On vous offre une charge à la commission intérieure, à la cellule, à la section ? Refusez-la donc ! Ne craignez rien, il y en aura toujours trop qui la désireront, cette charge, qui l'accepterons.

Debout dans l'embrasure de la fenêtre, le camarade Ferranini tambourinait avec sed doigts sur les carreaux, légèrement. Il se tourna en souriant :
  • Ton erreur est la vieille erreur anarchiste. Reconnais-le . Une erreur qui mène bien loin du socialisme. Toutefois, comme dans tes paroles il y a une implicite profession d'humilité, de subordination personnelle, de discipline, nous en prenons acte bien volontiers. Nous verrons dans quelle mesure tu te montrerars discipliné pour ce qui te concerne directement. Si et avec quel esprit tu te soumettras aux dispositions que le parti pourrait te donner.
  • Dispositions et peut-être mesures, dit Mazzola. J'ai déjà prévu cela, des charges j'en ai peu et elles sont modestes. Vous m'enlevez ça aussi ? Je serai content, je redeviendrai un partisan à cent pour cent. Je n'aurai certainement plus l'occasion de parler à une personne influente comme toi, camarade, et j'en profite pour exprimer une suggestion, quitte à sembler présomptueux. Faisons en sorte que, dans le parti, les gens désirent plus demeurer aux postes de travail qu'aux postes de commande.

L'autre ne jugea pas utile de répondre. Il donna un dernier regard par la fenêtre, à la branche majestueuse du magnolia qui continuait d'osciller dans le vent.

- Remets-toi, camarade Mazzola. Je te souhaite un bon réatblissement. Tu en as besoin.

dimanche 11 septembre 2016

BOBONNES ISLAMIQUES ET CCI EN PYJAMA

« Âgée de 19 ans, Inès M. semble tenir une place centrale au sein du venimeux trio. Fichée S depuis 2015 en raison de ses velléités de départ vers la Syrie, cette jeune femme établie dans un pavillon coquet de Tremblay-en-France a brutalement changé d'habitudes vestimentaires afin de porter le voile ». Le Figaro
«Le passage à l'acte de femmes téléguidées depuis la Syrie prouve que l'État islamique entend en faire des combattantes», souligne François Molins, qui précise qu'elles ne sont plus «confinées dans des tâches familiales et domestiques». Journaliste rapportant les propos de M. Molins



DU BURKINI AUX BONBONNES DE GAZ ET AUX BOBONNES ISLAMIQUES

Le feuilleton daechien se poursuit mieux qu'une série télé. Les arrêtés anti- burkinis peuvent être suspendus tout le monde s'en fout, l'automne est là. Les burkinettes anarchistes pourront toujours troquer le tissu collant contre une combinaison de plongée, aucun maire ne se risquera à interdire celle-ci. Retour aux habits d'hiver, paranoïa en plus, car, comme vous l'indique la première citation ci-dessus – une des fofolles islamingantes est...habillée pour l'hiver – on « change brutalement d'habitudes vestimentaires pour porter le voile » dans certaines banlieues... avec cette particularité qu'on se promène avec un couteau de boucher dessous... (l'une des fofolles, terme sexiste certes, a ainsi percé violemment l'épaule d'un policier). Pour ceux que cela défrise d'apercevoir une nonne bâchée il y aura désormais la crainte du coup de couteau de cuisine en pleine rue. Pour le gauchiste qui tolère une « religion des pauvres » c'est à nouveau de la sale propagande de gouvernement - qui, comme le démontre l'interprétation de ce procureur manipuleur - provoque sciemment le féminisme émancipé de la cuisine et de la boucherie. Avec la découverte des bonbonnes dans le coffre d'une voiture sans plaques minéralogiques et warning allumé, les bobonnes sont devenues terroristes1. Le scénario ne dévie pas de la cuisine médiatique. En quelque sorte se vérifierait une « évolution » islamiste du cas de la femme, enfin bombe humaine à l'égal de l'homme terroriste moyen ; au paradis l'attendent 72 Chippendales aux corps bodybuildés pour un gangbang céleste.

Victor Hugo n'eût pas imaginé des bonbonnes de gaz placées non loin de Notre Dame par bobonnes interposées2. Misérables ! Eût-il protesté ! Dénoncé l'amalgame raciste entre Notre Dame et une bobonne islamisante ?

Rebondissement machiavélique incroyable, à faire pâlir tous les anarchistes athées mécréants de l'ordinaire complotisme d'extrême droite, il serait avéré « d'inquiétantes connexions des femmes djihadistes de l'Essonne » ; une des bobonnes était promise au tueur du curé, ou à l'égorgeur du couple de gendarmes, semble-t-il. On se rapproche de la houri sur terre. Daech se démocratise, se féminise, mais (faudrait-il s'en plaindre?) plonge dans l'amateurisme le plus stupide comme ceux d'en face: avant de pouvoir faire exploser de quelconques mécréants de passage, deux bobonnes se sont enfuies en prenant un garçon de café pour un policier (toujours le prestige impressionnant de l'uniforme), et la maison poulaga a mis trois heures avant de venir constater si le véhicule n'avait pas explosé ; la peur de l'uniforme des bobonnes islamiques sans doute ; quoique à notre humble avis elles n'étaient point discriminées par leur habit de carnaval islamique au jour du jour de l'attentat foiré.

APRES L'ETE INDIEN DU BURKINI LE FOURNEAU GAUCHISTE DU CCI

Que les personnes qui tombent par hasard sur ce blog sans savoir distinguer Bordiga de Staline, passent leur chemin, que mes anciennes amantes qui veulent prendre de mes nouvelles et que les pétasses de Meetic qui n'ont pas donné suite ne se formalisent pas sur le sigle CCI, cela n'a aucune espèce d'importance, ce pourrait être aussi bien une mosquée avec mentalité d'assiégé ou un quelconque groupuscule gauchiste, vous mettez le terme secte à la place et vous comprendrez. Moi j'ajoute : secte malheureuse.

Voici pourtant le squelette d'un ancien groupuscule révolutionnaire qui se croyait promis à un grand avenir, rien moins qu'une cinquième ou sixième internationale, mais est tombé en désuétude pour ne pas dire décrépitude. Oui décrépitude conviendrait mieux, comme un vieux machin qui se traîne avec un déambulatoire et une nounou africaine à ses côtés qui se fait passer pour marxiste.
Veilleur de nuit le CCI ignore ce qui se passe le jour. Le « vieux » CCI avait donné vie à plusieurs bâtards dont on pouvait espérer qu'ils puissent faire oublier leur naissance trouble, de type parasitaire3. Une branche classique moins nombreuse que les doigts de ma main continue à radoter un anti-terrorisme couard et les billevesées sur « nos frères de classe immigrés », comme mes potes à la récré, et un paquet de « puces intellectuelles » bruxelloises sert de voiture-balai à la secte on Tour. Tous sont des repoussoirs à toute forme d'organisation crédible, les uns parce qu'ils n'ont jamais appris et radotent les mêmes sermons et les autres tirent dans tous les sens avec un œcuménisme sanctificateur nietzschéen dont sainte Rosa Luxemburg est la grande prêtresse qui pardonne tout. Même décrépi le CCI fait des efforts théoriques qu'on ne retrouve pas chez ses puces négatrices de toute organisation, et proches du mysticisme daechien : tout viendra du ciel. Ainsi, Bourrinet, dont j'ai salué le bon travail d'historien sur le maximalisme transalpin, a bénéficié pour un vieil article de 2011 d'une tribune à relents de revanche chez les puces bruxelloises : « Pathologie sectaire dans la gauche communiste », de la forteresse assiégée à l’écroulement de la Baliverna. S'appuyant sur le grand penseur Raoul Victor, ce roi des flûtistes sémantiques qui a toujours enrichi le marxisme avec les définitions du dictionnaire – auteur d'un article complètement décalé et hors sol sur les attentats de janvier 2015 – où les termes intransigeance et sectarisme valsent comme un couple d'éclopés, nous apprenait que les organisations maximalistes ne peuvent être peuplées que de mouchards (pas de la police, mais se mouchardant entre eux face au CC, commandement central si vous voulez. Et pour ne pas paraître nihiliste, comme daech lorsqu'ils font des conneries est couvert par le coran, invoque à tour de citations la sainte Rosa, démocratique et parfumée. Mais là où le bréviaire des tueurs islamiques ne masque plus les bandes manipulées par l'impérialisme, Rosa peut servir de cache-sexe aux balivernes luxembourgo-anarchistes de nos nihilistes bobos ultra-gauches (c'est le cas de le dire). Et Rosa avait, hélas, malgré son héroïsme incontestable un côté utopique et très sentimental4.

LE CCI EN TENUE DE PLAGE HUMANITAIRE

Salman Ruschdie a parfaitement résumé le scandale du burkini : une tenue ridicule mais qui ne méritait pas que les flics viennent sur les plages demander à la bobonne islamique de se désaper au milieu des baigneurs conformes et laids. Mais examinons l'angle d'attaque du CCI. Comme tout groupe sérieusement anticapitaliste il ne va pas s'en prendre aux pauvres ni aux victimes du flolklore musulmaniaque. Il dénoncera au passage ces « véritables camisoles de force contre les femmes, souvent victimes consentantes de leur propre prison vestimentaire et surtout idéologique » (le NPA va hurler et les traiter de fachos avérés!). Il ajoutera ces sublimes phrases marxistes qui éclairent si bien d'un coup de projecteur éclairé la noirceur obscurantiste  partie prenante de: « ...l'aliénation généralisée et totalitaire que fait subir la société capitaliste à l'humanité, une intériorisation des rapports sociaux de domination ».

Alors que dans un récent article, plus réfléchi, sur les délires de l'immigrationnisme à la Merkel, il semblait y avoir une ouverture du regard sur le mensonge déconcertant de tous les bons apôtres du capitalisme libéral et multiracial, on retombe dans l'ornière gauchiste, fondée sur cette culpabilité très christiano-bourgeoise à la Plenel, de prendre la défense des plus pauvres fussent-ils les plus crétins. Pensant bien sûr aux « frères de classe immigrés » et pas à la population prolétaire indistincte ou même à la population en général qui peut être la cible des criminels islamistes, la presse internétisée du CCI nous ressort le concept de pogrom, déjà fort rodé en interne contre les opposants et les « puces intellectuelles » externalisées. Le terme de progom fait peur, on ne peut pas oublier le juif bouc-émissaire, mais il s'agit là d'un anachronisme antifa, prisé par les discoureurs gauchistes. La population de croyance musulmane n'est nullement visée par une préparation de quelconques pogroms revanchards, quoique ce soit surtout une lubie des bobonnes gouvernementales à chaque fois qu'a lieu un pogrom de spectateurs ou de promeneurs. Laissons de côté ce terme connoté et inopérant de pogrom, même s'il se déroule quelques faits divers de vengeance ridicule.
Il y a bien une montée de l'obscurantisme dans la population civile, que reconnaît le CCI, mais sur lequel il ne développe pas (de peur de critiquer « les plus pauvres ») et qu'il recouvre du pudique sac à merde du Cac 40. Le Burkini fait partie d'une stratégie commerciale perverse, comme toute stratégie commerciale certes réplique tout un chacun. Mais des faits sont tout de même plus grave que l'interdiction, vite levée du burkini, ces agressions violentes de couples dont la femme était en short, de jeunes filles jugées trop dénudées par des bobonnes musulmanes en vadrouille ou des paumés déracinés qui traînent en bandes de désoeuvrés. Nous sommes certainement majoritaires en France à donner raison aux corses qui ont été mettre une râclée à ces gens qui prétendent imposer un mode de vie obscurantiste, qui est même étranger à l'islam classique puisqu'il n'est qu'un comportement calqué sur l'individualisme crasse dominant, si bien incarné par le portable et moâ, les « je fais ce que je veux », « c'est moi qui te donne des leçons de morale », « j'ai la priorité parce que je suis immigré ou fils d'immigré colonisé ». On ne peut pas combattre de façon rationnelle le délire islamiste, mais non plus le discours gouvernemental pervers, parti de Washington. Les Etats occidentaux condamnent le terrorisme islamique tout en le facilitant en externe et en interne, par la prolifération des guerres comme par une batterie de lois dites antiracistes qui éliminent toute opposition de classe. S'il ne s'agissait que de cogner à notre tour les bandes de donneurs de leçon d'islam, il existe les musclés nécessaires côté français et pas forcément des musclés recommandables. Le problème est politico-social. La classe ouvrière n'a rien à déléguer à la police qui fonctionne aux ordres de l'Etat bourgeois. Aucun citoyen n'a le droit de contester l'habillement de son voisin même s'il lui déplaît. C'est sur ce qu'on appelait autrefois le terrain de classe, cet euphémisme bizarre pour le lieu de travail, qui sera peut-être le dernier îlots pour empêcher la balkanisation islamique... bien que la gauche caviar ait tout fait pour répandre les salles de prière en usine. La gauche bourgeoise est tellement con qu'elle est prête à distribuer des bananes halal si cela permet la réélection de ses apparatchiks.

Pour les robustes tenant d'un marxisme inoxydable, il ne suffit plus d'en référer à la religion (en général) comme opium du peuple de ce bon Karl Marx d'une autre époque pour contrer les campagnes idéologiques bourgeoises et départager le bon grain de l'ivraie dans la mélasse médiatique5. La décomposition du capitalisme explique tout, et serait presque rassurante pour les esprits cartésiens même s'ils n'en voient pas le bout :

« Dans un contexte de tendance à la dislocation croissante du corps social, dans lequel la classe ouvrière ne parvient pour le moment pas à défendre une perspective révolutionnaire, le communautarisme, et toutes les tendances irrationnelles au repli sur soi se renforcent. Cette dynamique alimente les peurs, les incompréhensions, les préjugés xénophobes et raciaux, voire la haine aveugle et obsessionnelle d’une partie des “autochtones” envers les “étrangers”, et inversement ».
Et de montrer un doigt colérique aux corses :
« Ceci illustre la réalité du danger d’installation et de banalisation de la mentalité de pogrom au cœur même du capitalisme. Les difficultés actuelles de la classe ouvrière, même si elle n’a pas entièrement perdu sa capacité de résistance, sa capacité à renouer avec sa propre alternative révolutionnaire, tendent en effet à miner l’espérance en un monde meilleur dans l’esprit de nombreux prolétaires. Faute, pour le moment, de comprendre la nature réelle des rapports sociaux capitalistes et ce qu’ils contiennent de contradictions inextricables, faute de réelle perspective, le danger est de vouloir trouver des boucs émissaires aux “malheurs du monde”. Cette démarche réactionnaire, préconisant le retour chimérique à un “ordre ancien” où les rapports sociaux étaient prétendument plus “harmonieux” et “équitables”, perçoit les immigrés et les éléments les plus fragilisés par la crise comme les principaux responsables de cette illusion perdue et comme des fauteurs de troubles ».
Et de s'embarquer sur l'horrible xénophobie et de taxer le danger de populisme comme n'importe quel blog gauchiste : « jeu dangereux avec le populisme... (où) la classe ouvrière n'a rien à gagner en prenant partie sur ce terrain pourri et piégé de bout en bout par le nationalisme ».
Voilà, la même position rigide que Jules Guesde lors de l'Affaire Dreyfus, simple querelle entre bourgeois pour un militaire en plus ! La classe ouvrière doit rester indifférente6 aux sujets politiques (« piégés de bout en bout par la bourgeoisie », mais pas par les bonbonnes). La classe ouvrière n'a rien à dire sur le mode de vie, si elle réprouve le mode de vie obscurantiste qui se répand dans les ghettos de banlieue et dans le métro (= « confusion dans la tête des ouvriers »), c'est qu'elle n'est bonne qu'à voter pour la smala Le Pen.
Pourtant l'article, s'il passe à côté de l'essentiel en se focalisant sur la notion décalée et inappropriée de pogrom, remarque justement qu'il y a une « montée en puissance de l'obscurantisme religieux ». Si on voulait concevoir la notion de pogrom (très liée à celle d'antifascisme de salon) comme recevable, pardon alors qui sont les « pogromés » ? Mais les centaines de victimes françaises ou étrangères toutes religions confondues depuis janvier 2015, décimées à la mitrailleuse au Bataclan, écrasés comme des steaks hachés à Nice, égorgés comme le couple de gendarmes. Ces faits ignobles ne sont pas manipulation d'Etat ni une juste vengeance pour les enfantas massacrés en Syrie (version gauchos islamistes honteux). Ces crimes n'ont pas été commis par des suédois, quoiqu'on connaisse un norvégien capable de ce genre de saloperies. Ce n'est pas parce qu'on est pauvre ou mal payé quel l'on se « radicalise » (= égorgeur professionnel). Le passage au meurtre terroriste concerne généralement des noms à consonance arabe (que big brother démocratique a muté en initiales par antiracisme orwellien). L'expansion de l'univers du bazar et des femmes habillées en sacs de patate développe une clientèle musulmane, ciblée su je puid dire qui se coupe d'elle-même de plus en plus des « français racistes ». Le supermarché, devenu principale aire de loisirs, est devenu le carrefour des exotismes antipathiques, où l'indifférence traditionnelle des moutons consommateurs a cédé la place à une hostilité rentrée. Ce n'est ni le coran ni les simples petits désidératas des bobonnes anarchistes du fond de la cuisine qui sont responsables de cette atteinte au mode de vie laïque européen traditionnel7.
La faute à qui ? Au peuple ou aux gouvernants ? Cette traditionnelle billevesée était ressortie, lors d'une émission C' dans l'air, du placard par une journaliste qui fût très belle et assidue au plumard des politiciens du haut du panier : les masses allemandes ayant manifesté en faveur des bras ouverts à l'imigration massive, Mme Merkel avait été obligée de s'y conformer ! C'est formidable comme l'idéologie démocratique bourgeoise arrive à faire prendre ses désidératas pour vos désirs intimes ! Les besoins du capital allemand + le merdier immigrationniste provoqué par l'intervention homéopathique du capital américain contre daech et son ombre, sont bien au-dessus des émotions d'une partie de la population moyenne allemande ; émotions aléatoires comme l'on sait vu la contradiction sexuelle immanente de tant d'arrivées d'hommes seuls, non gérables par les sains bordels allemands.
Le tapis rouge pour se servir à fond de l'islam, puisque le stalinisme n'existe plus que dans les limites du stade de la Courneuve, est bien une volonté déterminée de l'Etat bourgeois (dois-je le répéter?) pour unifier les communautarismes ou faire croire à un faisceau d'intérêts communs : quel rapport entre un fils d'immigré de première ou deuxième génération et un migrant afghan ? Entre un migrant syrien catholique et un abruti salafiste bien français de souche ?
La bourgeoisie dominante, comme le capital marchant, s'est mondialisée. L'idée de nation ne lui importe plus, elle laisse cette lubie à ses opposants pratiquement ringardisés, mais qui serve au moins à faire croire qu'une école « républicaine », restaurant les valeurs nationales (préciser svp lesquelles?), qu'un retour au service militaire obligatoire restaurerait la morale...républicaine. Au niveau culturel c'est encore pire. Même Bordiga ne nous servirait plus à rien lui qui était acharné à dénoncer la laïcité bourgeoise et ceux qui voulaient s'en faire les complices. La laïcité est devenue presque un racisme. Loi hypocrite déjà en 1905, elle sert à tenter d'officialiser à son tour l'islam comme religion d'Etat. Pendant que les gauchistes barrent la route à la porte à un fascisme qui se faut attendre, l'islam entre par la fenêtre. Il ne constitue pas une troisième société, entre capitalisme et communisme, mais un des derniers balais qui tient la serpillière du capitalisme puant. Le CCI n'est pas obligé de fournir sa lessive.
Dans la définition du national-socialisme (lequel était quand même plus industriel et moderne que la bouillie islamique) par Trotsky en 1933, il suffit de remplacer ce terme par islamisme : « L'islamisme a amené à la politique les bas-fonds de la société. Non seulement dans les maisons paysannes, mais aussi dans les gratte-ciel des villes vivent encore aujourd'hui, à côté du XX° siècle, le Xe et le XIIe siècles. Des centaines de millions de gens utilisent le courant électrique, sans cesser de croire à la force magique des gestes et des incantations. Le pape à Rome prêche à la radio sur le miracle de la transmutation de l'eau en vin. Les étoiles de cinéma se font dire la bonne aventure. Les aviateurs qui dirigent de merveilleuses mécaniques, créées par le génie de l'homme, portent des amulettes sous leur combinaison. Quelles réserves inépuisables d'obscurantisme, d'ignorance et de barbarie ! Le désespoir les a fait se dresser, l'islamisme leur a donné un drapeau. Tout ce qu'un développement sans obstacle de la société aurait dû rejeter de l'organisme national, sous la forme d'excréments de la culture, est maintenant vomi : la civilisation capitaliste vomit une barbarie non digérée. Telle est la physiologie de l'islamisme ».

LA FEMME N'EST PAS L'AVENIR DE L'ISLAM


On se rappelle le poète Chénier exécuté sous la folie robespierriste (les islamistes et leurs amis délirants comme Dieudonné se gaussent d'ailleurs des égorgements jacobins) : « Du nom de liberté, le meurtre est revêtu ». Même les pires chauvines du féminisme reconnaissent une aptitude historique de la femme à la soumission (besoin du père, d'une protection, etc.). George Sand, comme le mouvement ouvrier au XIXe siècle considérait que les femmes non intégrées au travail et à la société civile n'étaient pas mûres pour le droite de vote. Elle estimait qu'avant d'avoir des droits politiques, il fallait que les femmes aient des droits civils. Elles devaient être des individus autonomes avant de pouvoir devenir des citoyens. C'est encore à peu près la situation de bobonne musulmane (et les gauchistes voudraient lui donner le droit de vote halal lorsqu'elle n'est pas française). Un nombre important de femmes musulmanes ne travaillent pas, on l'oublie, et donc sont complètement dépendantes de leur mari comme la femme de l'ouvrier au XIXe siècle. Dans ce cadre le voile devient un moyen d'affirmation d'une identité « protestataire », anarchiste de la cuisine, à défaut d'une quelconque identité qui n'est pas reconnue par la société - « bobonne au foyer » c'est encore plus négatif que chômeur8.

La femme n'est pas destinée à rester la bobonne de l'homme, ni la bobonne de l'islam modéré ou hard. Nous ne pouvons pas voiler que seule une révolution communiste mondiale peut faire sauter le capitalisme et sa version sociétale islamisée. Il paraît qu'il faudra être patient et tolérant.






NOTES:
1Bonbonne est déjà un mot étrange dont il est difficile de trouver une traduction sensée sur internet. Elle s'apparente à un vocabulaire argotique pourtant : Emballage contenant une substance illicite, généralement de la drogue, destiné à être transporté dans l’appareil digestif.

  • Au fait t’as fait quoi de la troisième bonbonne. — (Engrenages, Saison 1, Épisode 3, 2005)



2Le terme bobonne sera d'ailleurs bientôt sanctionné juridiquement dans le cadre des six mois de lutte gouvernementale et féministe contre le sexisme. C'est une bonne nouvelle pour l'émancipation de la femme quand l'on subit encore les deux définitions suivantes : Bobonne : Sens 1 Péjoratif
  • Sens 2 (non péjoratif)


3En réalité selon la secte malheureuse – ils ont tous triste mine – les progénitures ne sont pas de sang noble militant, mais du type des puces ou des poux, qualificatifs au demeurant très « marxistes », Marx et Engels n'aimaient jamais tant taxer leurs adversaires de « puces intellectuelles ». LO, plus « marxiste » encore nous qualifiait naguère de « morpions ». On verra plus loin que les puces peuvent être qualifiées de « pogromistes ». Les staliniens ont ensuite enrichi le vocabulaire « marxiste » : vipère lubrique, ver solitaire...

4Il est très à la mode de conspuer Lénine l'abominable centralisateur (qui inspire pourtant d'une certaine façon les partis bourgeois au pouvoir), en négligeant qu'il a dit des choses essentielles et toujours valables pour ceux qui restent sur le « terrain politique » du renversement de l'Etat bourgeois. Autre chose, quand Bourrinet veut différencier tradition stalinienne et un Orwell simplement « littéraire », il montre qu'il n'a rien compris ni au stalinisme ni à Orwell. Orwell, à partir du drame espagnol, a compris la nature pas spécialement bourgeoise du stalinisme – ce n'était pas son souci et il a fini collabo de l'Etat anglais en guerre – mais des systèmes d'oppression moderne, dont le stalinisme était partie intégrante : individuation aliénante, dépersonnalisation, culpabilisation, théorie du moi collectif, esprit sacrificiel des subordonnés, lavage de cerveau, etc. D'ailleurs le trotskysme dégénéré d'après guerre a fusionné avec le même travers orwellien. La plupart de ceux qui sont tombés dedans restent, je le constate et le regrette pour eux, marqués indélébilement. Bourrinet le sait, ancien de LO, passif qu'il vit comme un péché de jeunesse.

5Voici la citation de leur texte in extenso : « « L’apparition du burkini sur les plages est un phénomène encore très limité, mais il est aussi un signe tangible, comme l’essor spectaculaire des produits halal et du port du voile ces dernières années, de la montée en puissance de l’obscurantisme religieux qui, loin de “donner du sens à la vie”, est “tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple”.


6Les bordiguistes avaient fait très mal au CCI dans les années 1970 en dénonçant son « indifférentisme », qui était typique en effet du milieu ultra-gauche hautain, et que Marc Chirik avait négligé, rançon d'un recrutement essentiellement universitaire. Le CCI paye encore aujoud'hui les avanies de son indifférentisme... historique, et même « pogromiste hystérique ».

7Les Finkielkraut et Zemmour parlent d'Art de vivre à la française, ce qui n'est pas faux mais exagéré, comme tout ce que disent ces deux fayots d'un chauvinisme ringard. Ils font souvent pourtant ponctuellement des constats très justes, immédiatement conspués par le pouvoir et ses affidés (on l'oublie mais le pouvoir est gauchiste désormais). Zemmour court après les bons mots comme toutes les divas de l'écran, il n'est que notre Guitry moderne. Son dernier ouvrage compile sans gêne ses radotages à la radio, il est lassant mais dit une chose juste sur le cinéma musulmaniaque, il sert à diviser la classe ouvrière.


8Lire sur un des sites du Front de gauche, un recensement à réfléchir des écrits sur la soumission : http://www.gauchemip.org/spip.php?article5832