PAGES PROLETARIENNES

vendredi 21 novembre 2014

LES FARIBOLES SUR L'ENGAGEMENT DJIHADISTE DE QUELQUES VOLONTAIRES


ET SI ON COMPARAIT AVEC LES BRIGADES INTERNATIONALES DE 36 EN ESPAGNE...


"L'essence d'une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et aussi que tous aient oublié bien des choses".
Ernest Renan

Depuis plusieurs mois, voire même plus, la population mondiale est "informée" au quotidien sur des faits de guerre maquillés en simple exhibition d'égorgements où d'Ukraine en Syrie la barbarie serait à nos portes si nous hésitions à désigner le seul ennemi qu'on nous pointe du gros doigt médiatique (1). Par une simplification grossière l'attention est centrée sur les frasques de "l'Etat islamique", nouvelle connotation obligée du "terrorisme international", quand sont passées sous silence les horreurs militaires en Ukraine. Bruits de guerre mondiale managée au long court? Cela mérite une sérieuse comparaison avec la guerre d'Espagne.
Dans cette saga militariste, chaque épisode apporte de "nouvelles révélations" sur "la progression" de la barbarie de "l'islam radical". Les zooms télévisés vont emmène là où vous pensiez être épargné par les risques de contagion de la barbarie. Qui l'eût cru? Champigny sur Marne, une médiocre banlieue parisienne projetée en pleine vitrine mondiale où un obscur Mickaël Dos Santos (ex-portugais au prénom de vedette de feuilleton US comme tous les prénoms d'enfants portugais)
"... apparaît, barbe drue et en uniforme militaire, dans la vidéo diffusée dimanche par le groupe jihadiste, mettant en scène la décapitation de 18 soldats de l’armée syrienne faits prisonniers par EI et de l’otage américain Peter Kassig. «L’homme concerné est connu par son engagement terroriste en Syrie et son comportement violent revendiqué sur les réseaux sociaux», a déclaré mercredi, sans le nommer, le Premier ministre, Manuel Valls. En fin de journée, le parquet de Paris a confirmé son identité, sur la base d’«indices précis et concordants». Dos Santos affiche un profil similaire à celui du Normand Maxime Hauchard (lire Libération de mercredi), lui aussi filmé dans la même vidéo de propagande. Même âge, même conversion à l’islam à la fin de l’adolescence, même radicalisation express, via notamment des sites extrémistes. Né à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) de parents d’origine portugaise aujourd’hui séparés, Mickaël Dos Santos déménage ensuite dans la très résidentielle commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avant de revenir vivre avec sa mère à Champigny. Ils habitent dans un petit immeuble de quatre étages, au cœur d’un quartier pavillonnaire des bords de Marne. En 2009, il est naturalisé français. C’est à cette époque aussi qu’il devient musulman, avant de s’engager en quelques mois sur la voie d’un islam radical. «Avant, c’était un jeune normal, explique un habitant se présentant comme un "ami". Il jouait au foot, allait au lycée, draguait les filles".
Questionnements, supputations, on est perdu en conjectures et conjonctures. On fait appel aux spécialistes pour tenter de nous aider à comprendre cet engagement inattendu, poignant voire suicidaire de jeunes récemment barbus. Tiens prenons le plus bête, Filiu, dont j'ai eu l'occasion de me payer la tête (de con) à l'université populaire d'Arcueil devant 500 profs retraités. Filu piaffe d'impatience de faire un coup éditorial à la pouffe Trierweiler; depuis deux ans, ce franc-mac des Amis de la Syrie dont F.Hollande est aussi membre, peaufine un futur ouvrage possiblement intitulé "la fin du régime Assad", lequel ne se résout point à disjoncter. Peut-être est-ce en préparation du dernier chapitre qu'il a lancé la mode de la "sectarisation" chez les journaleux pour comprendre ces petits paumés bien de chez nous qui vont se sacrifier au profit des ennemis de la civilisation occidentale. Ces djeuns déclassés un jour, paumés un autre, seraient embrigadés dans des sectes avant de partir au front. Tout s'éclaire enfin, et surtout pas besoin de raisonner politique ni social. Le fanatisme, comme chacun sait conduit au meurtre, au meurtre là-bas et à la destruction de réputation ici. Heureusement notre télévision démocatique peut nous servir un repenti chargé d'aller catéchiser les banlieues glauques: "À 19 ans, Mourad Benchellali s'est laissé embarquer en Afghanistan dans un camp d'entraînement d'al-Qaida. C'était en 2001, et très rapidement, le gamin de Vénissieux est tombé aux mains de l'armée américaine, vendu par l'armée pakistanaise. Trente mois à Guantánamo, avec son lot de tortures et d'humiliations, puis dix-huit mois à Fleury-Mérogis... Benchellali, condamné, avec quatre autres Français de Guantánamo, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", est ressorti traumatisé de ces cinq ans de tunnel. Aujourd'hui, Mourad Benchellali a changé de combat. À 33 ans, père de famille et toujours vénissian, il a entrepris une bataille contre le djihad, à la rencontre des jeunes, dans les écoles, les clubs de sport, les associations, pour les dissuader de partir rejoindre les islamistes en Syrie". Le repenti devenu collabo vient rassurer polices et gouvernants: "Je comprends ce qui peut se passer dans leurs têtes" "Je leur raconte simplement mon parcours et les conséquences que ça a eues sur ma vie", résume Benchellali". Il ne comprend rien du tout et vient simplement servir lui aussi la soupe idéologique du camp militariste occidental.
Un autre journaleux, fervent fan de l'impérialisme US, et également franc-mac dans les hautes sphères vient gaffer dans le point avec son arrogance coutumière du mec qui sait tout, dans l'hebdo pro-US Le Point:
"Alexandre Adler : C'est-à-dire... il faut se mettre à leur place, toujours. Les islamistes font la distinction entre les convertis qui restent des espions des États-Unis - le travailleur humanitaire (Peter Kassig), qui était converti à l'islam, était en fait quelqu'un qui essayait d'infiltrer de l'intérieur l'islam - et, par contre, les bons, les vrais convertis qui, eux, n'hésitent pas à donner de leur personne et à combattre dans les rangs de Daesh (Maxime Hauchard). Et, c'est le symbole qu'ils ont peut-être voulu, ici, mettre en scène. En réalité, il s'agit d'une démonstration propagandiste - une de plus - pour dire "Voyez notre combat est le bon, un certain nombre d'Européens, parmi les plus conscients, nous rejoignent, et ce sera inexorable !" .

Adler comme Filiu nous assurent qu'en fait c'est parce que le djihadisme est affaibli et qu'il n'en a plus plus longtemps, exactement comme on a expliqué à nos millions d'ancêtres sacrifiés pour le capital il y a un siècle que c'était "la der des der".
L'hémorragie nationaliste islamiste est à tempérer néanmoins plaide un autre intoxicateur public, Libération:
"Fin 2012, trente Français étaient « concernés » par les filières irako-syriennes. Sous cette désignation, les autorités regroupent ceux qui sont sur place, ceux qui sont revenus, ceux qui sont en transit, ceux qui préparent activement leur départ mais aussi les recruteurs ou ceux qui font des faux-papiers. Ils étaient 500 début 2014, ils sont 1136 aujourd’hui. C'est une centaine de plus qu'il y a trois mois : un nouveau cas tous les jours en moyenne. Ce chiffre est encore supérieur lorsqu'on inclut ceux qui pourraient vouloir partir ou qui inquiètent en tout cas suffisamment leurs familles pour qu'elles appellent le numéro de signalement mis en place par le ministère de l'Intérieur. Cette plateforme est informée de 3 à 4 nouveaux cas par jour. Mais signalement n’est pas pour autant synonyme de départ systématique. Sur les 650 signalements reçus depuis sa création il y a six mois, le numéro Vert a recensé 110 départs. Ce nombre souligne que le phénomène est toujours bien réel. « Le mouvement de départs vers la Syrie ne se tarit pas » assure le préfet Pierre N’Gahane, responsable du volet prévention dans le plan gouvernemental de lutte contre la radicalisation et les filières jihadistes dans un entretien au Figaro, ce mardi. Marque-t-il néanmoins une inflexion ? Selon les chiffres du procureur de Paris, ce sont actuellement 376 Français qui ont rejoint les groupes extrémistes de Syrie et d'Irak : une dizaine de plus qu'il y a un mois. Ce nombre est à mettre en parallèle avec un autre : l’été dernier, les services de renseignement disaient perdre alors trois personnes surveillées par jour. Des chiffres sur un mois ne permettent pas de dégager une tendance et, faute de recul, difficile d’en analyser les raisons. Mais du côté des autorités françaises, la réponse à ce phénomène commence à s’organiser. Il faut du temps pour adapter le Code pénal, faire voter une loi. Le juge antiterroriste Marc Trévidic le reconnaissait sur RFI : le combat entre des groupes armés et une démocratie est inégal. Le gouvernement a d’abord renforcé ses contrôles dans les aéroports : les jeunes partants seuls ou en petit groupe vers la Turquie sont plus régulièrement interrogés sur le motif de leur voyage. Sans avoir à légiférer, le ministère de l’Intérieur a aussi pu mettre en place, le 1er mai dernier, son numéro Vert de signalement. Il permet aux familles inquiètes de se manifester, d'obtenir des conseils et éventuellement de faire surveiller leur proche qu'elles soupçonnent de vouloir partir.
Puis, la loi défendue par Bernard Cazeneuve est entrée en vigueur vendredi dernier. Elle prévoit notamment une interdiction administrative de sortie du territoire mais elle crée aussi un délit d'entreprise individuelle terroriste : deux mesures très attendues par les magistrats anti-terroristes qui se sentent désormais mieux armés pour combattre le phénomène. L’arsenal répressif s’est donc étoffé et c’est désormais sur la question de la « déradicalisation » que les efforts se portent. Cet aspect-là de la lutte anti-terroriste n'en est qu'à ses débuts. Le gouvernement a entamé, l'été dernier, une formation des hauts fonctionnaires : préfets et recteurs d'académie en tête".
DES PERSONNES EN RUPTURE AVEC LA SOCIETE?
"Il faut ensuite former les échelons du dessous - services sociaux, enseignants, conseillers d'éducation... - pour pouvoir détecter ces personnes en rupture avec la société et répondre à leur malaise. Et pouvoir contrer aussi le discours radical alors que les recruteurs expliquent à leurs recrues que les efforts faits pour les retenir sont des épreuves d'Allah sur le chemin de la vérité. Se pose enfin la question de ceux qui parviennent totalement à dissimuler leur évolution religieuse et qui ne sont donc pas détectés. Pour les toucher et contrer le discours extrémiste, l'une des pistes étudiées est le recours à l'arme des groupes jihadistes : les réseaux sociaux".
Ouf Big brother est à l'oeuvre pour nous protéger. Le gaz sarin apparaît comme un conte pour enfant face à ce conditionnement planétaire et plantaire qui semble se choquer de l'embrigadement militaire plus que religieux de nos bambins "extrémistes", quand, de façon pachydermique c'est un embrigadement massif préparatoire à un engagement tout aussi barbare que les populations prolétaires (majoritaires) sont conviées subliminalement et minablement.
Décryptons d'abord par le petit bout de la lorgnette au niveau de Trifouillis-les-Oies ce que nous comprenons face à l'hystérique propagande militariste bourgeoise, pétrolifère et financière.
 
DES PRENEURS D'OTAGES PRIS EN OTAGES
Permettez entre parenthèses que je fasse allusion à mon blog annihilé par les instances secrètes et étatiques de Google. Big Gogolito agit comme toujours agissent les polices secrètes des Etats depuis e Préfet Lépine et l'Okhrana (police du tsar). Ils ne s'intéressent pas prioritairement aux groupuscules maximalistes ou anarchistes qui pratiquent la langue de bois ou la même dénonciation sempiternelle de la guerre impérialiste avec la même langue de bois que les bolcheviks ou Kropotkine. Lisez les ouvrages qui racontent les histoires des barbouzes, ils expliquent que la police n'est pas idiote et flique surtout ceux qui pensent et écrivent hors des sentiers battus, même isolés ou sans influence notable, mais qui approfondissent ou mettent le doigt où ça fait mal à l'idéologie dominante. Quelqu'un parmi eux a certainement attiré l'attention sur ma petite personne, car ce que j'écris est étudié ou consulté régulièrement par des gens de l'extrême gauche à l'extrême droite, sans évidemment en référer jamais à votre serviteur. Je pourrais retrouver telle déclaration de Besancenot conforme à une de mes remarques; s'il y est parvenu tout seul avec son CC tant mieux. Lorsque j'ai rédigé un billet sur la prise de position va-t-en guerre de l'OCL aux côtés de l'armada US, j'ai pu constater l'écho, en particulier chez les bordiguistes qui ont ensuite rédigé un article très profond et qui tape juste contre l'avachissement historique répétitif du courant anarchiste. Le CCI qui professait il y a peu la nécessité d'un banquet en voie de nouvelles tentatives d'épousailles avec l'anarchisme s'est tenu quoi et se contente de radoter que le capitalisme est en décomposition ou à la veille de sa mort. Mais tant mieux si certains trouvent matière en me lisant, même à d'autres fins. Je pense que deux de mes articles ont dérangé la convivialité impérialiste dominante:
 "Une propagande de guerre qui vous prend à la gorge, derrière la mise en scène des égorgements islamistes la trouille de l'impérialisme américain" et "Dans la peau d'un égorgeur islamiste (et le chapitre: le facteur clé de l'anonymat).
Peut-être peut-on me prendre pour un égocentrique, ce que je ne serai jamais, mais en tout cas, il est plausible que des djihadistes me lisent aussi, ou en tout cas les formateurs au djihad de la CIA. Peu importe, j'ai souri au vu du renversement de tendance – où ils ont pris la mesure de leur ridicule avec ces cagoules de tueurs lâches. Il est convenu à présent d'exhiber les tueurs dévoilés, bédouins de souche ou français naturalisé, avertissement et prise d'otage pour les impétrants tenté ultérieurement de retourner sauver leur peau en Europe.
Voici, dans ce dernier article l'explication que je fournissais:
"Comprendre la psychologie du tueur anonyme ne peut se situer au niveau du simple examen du type frustré par une société cynique et inégalitaire. Il faut saisir à quel moment et comment le futur tueur ou égorgeur peut passer à l'acte débarrassé de tout sentiment humain.
Le premier moment d'insensibilisation est le port de l'uniforme. Doté d'une tunique commune à une foule d'autres individus, l'impétrant ne s'appartient plus. Il ne peut plus obéir à une conscience de classe ou même à une simple conscience individuelle cartésienne. Il est dé-sindividualisé. C'est cette dés-individualisation qui le rend violent sans remords. Il agit pour tous et au nom de tous en raison de l'honneur qui lui est confié d'exécuter la besogne (sale de préférence). Son sentiment des responsabilité individuelle est quasiment dissous. Est altérée la conscience normale de tout individu en temps de paix civile. Ses comportements sont conditionnés par les circonstances de la situation immédiate, qui est souvent très simple: sauver sa peau. Car si vous n'obéissez pas dans la foule en uniforme vous êtes cuit, aux ordres d'un Durruti comme aux ordres d'un quelconque djihadiste barbu. C'est ce bon Gustave Le Bon qui avait parfaitement identifié le mécanisme: "dans la foule, tout sentiment, tout acte est contagieux", "La qualité mentale des individus dont se compose la foule ne contredit pas ce principe. Cette qualité est sans importance. Du moment qu'ils sont en foule, l'ignorant et le savant deviennent également incapables d'observation". A cet égard il n'est pas étonnant que des adolescents, qui ont vécu en Europe riche au milieu de bandes, régies par le même principe de contagion suiviste, filent s'enrôler dans les zones de combat (impérialiste masqué), vues comme moments révolutionnaires. On retrouve le même phénomène dans les émeutes primaires qui culminent dans des lynchages. Le spontané est vite au second plan de l'explosion. Les individus les plus actifs, les plus cruels (donc les plus "radicaux") sont en situation de précarité économique et sociale. Les brutes épaisses et les dictateurs sont en général des déclassés ou des arrivistes bafoués. Sous le régime de Vichy en France, comme en Allemagne sous Hitler, les pires tortionnaires pervers se retrouvèrent promus aux postes de commandement des organismes policiers et militaires. Le développement du phénomène terroriste n'est donc pas le propre de la seule religion d'Allah (traditionnellement belliqueuse) mais intrinsèque à la guerre moderne dès lors qu'on ne peut plus trouver de justification crédible pour les millions de prolétaires internationalistes. Les individus paumés, sans identité collective, en trouve une lorsqu'ils sont embrigadés. Il y a leur groupe, leur camp, leur troupe militaire et le reste du monde. L'esprit de corps est une source puissante de désinhibition comportementale, porte ouverte à l'acte de tuer, comme affirmation de la force du groupe. 
On remarquera enfin que l'uniforme est le même chez les super flics dits ninja comme chez les tueurs de l'Etat islamique. Et au passage la gradation en terme d'Etat pour des cartels hétéroclite de pillards, qui confirme "l'état" du monde à feu et à sang, officialisant des bandes armées telle une entité nationale officielle. Les "combattants" de l'Etat démocratique comme ceux de l'Etat islamique sont masqués. On ne sait plus qui est le chef dans les bandes d'assassins armés comme on ne sait plus qui sont les financiers qui ordonnent des manoeuvres économiques criminelles. Pour un peu on dirait qu'il le faut pour ne plus avoir à se regarder devant la glace. Au fond, cet anonymat est pourtant bien symbolique de la guerre moderne capitaliste: elle doit masquer des combattants sans vergogne et sans autre but que la jouissance de violer et tuer l'autre".
Et pire, je ridiculisais cette engeance terroriste qui veut se faire passer pour révolutionnaire; notez bien qu'à une autre dimension du champ de la guerre mondiale larvée le spot de recrutement des "brigades internationales" pro-Poutine d'Ukraine défile ses numéros de téléphone avec la tronche de Guévara en toile de fond. Je rappelais simplement l'idée fondamentale de Marx "la lutte de classe ne peut se dérouler qu'à la lumière du jour":
"LE PROLETARIAT LUTTE LUI A VISAGE DECOUVERT
Tout autre est le comportement de la "foule prolétarienne". Si elle est capable de discipline, elle s'oppose férocement aux actes délictueux, quoique dans son enfance le mouvement ouvrier n'ait pas toujours su discerner des actes de violence normaux contre les institutions d'actes déplorables contre des personnes. On peut regretter des exécutions sommaires pendant la Commune de Paris et en Russie en 1917, mais on ne fut pas capable d'égaler à ces époques la cruauté qui régit les guerres inter-capitalistes actuelles. Mieux les exactions regrettables furent sanctionnées par la défaite des révoltes et révolutions de la foule prolétarienne, et obligèrent à tirer des leçons fondamentales sur les limites de la violence, alors que la bourgeoisie de nos jours, non seulement démultiplie des actions de ses bandes armées, mais opère de mille façons pour continuer à les "masquer", ou à en faire porter la responsabilité aux mercenaires d'en face.  (3 septembre 2014)
Le système d'embrigadement dans les guerres de la bourgeoisie n'a pas varié depuis un siècle, il n'est en rien original chez les djihadistes, faussement humanitaires chez les grandes puissances, et toujours binaire avec un ennemi diabolique désigné où tous les pharisiens de la bourgeoisie font mine de se choquer du choix d'un camp belliciste par tel ou tel individu isolé. C'est justement parce que la plupart des individus, prolétaires surtout, sont isolés, atomisés qu'il est compréhensible qu'ils puissent être la proie d'un camp de la résistance, de la "revanche", de la "libération de l'oppression".
Les vieux partis staliniens sont exemplaires pour celer la supercherie. Ainsi l'actuel dit parti communiste espagnol s'est positionné publiquement pour la défense armée du Dombass face aux "fascistes ukrainiens". Javier Parra (le bien nommé) secrétaire général de la fédération de Valence de ce parti défend la lutte armée des pro-russes de l'Est ukrainien. Est-il financé comme au temps de l'or de Moscou par les "réseaux européens" de Poutine? . Le PCE, ex-européiste, y va fort:
"Là où le fascisme attaque, le peuple doit se défendre comme il sait le faire. En Ukraine, les nazis se sentent forts, ils sont arrivés à la tête du gouvernement, ils ont interdit le Parti communiste et massacrent avec leurs armes les habitants de l’est. Évidemment,les habitants de l’est doivent défendre la paix les armes à la main, c’est la seule voie possible, comme cela s’est passé en Espagne en 1936. Ce qui se passe en Syrie et au Venezuela sont également des exemples, chaque pays avec ses propres spécificités., mais le fascisme s’étend de plus en plus dans plusieurs pays. Plus que jamais, il est indispensable de créer une grande alliance antifasciste mondiale".
Les PC tiennent à confirmer que la bourgeoisie mondiale peut compter sur eux pour le futur embrigadement généralisé! Surtout le PCE qui a tant à se faire pardonner sur la fausse révolution espagnole, tout en gommant littéralement l'histoire; il n'existe aucun livre sérieux en Espagne, exeptés les brûlots des Amis de Munis et une ou deux brochures des Cahiers Spartacus, pour approcher un tant soit peu la vérité de cette terrible guerre civile, mythifiée et mystifiée un peu partout dans le monde. Le dernier Goncourt attribué à Lydie Salvayre perpétue la mystification en jouant à aligner le camp "fâchiste" sur "l'innocence anti-fâchiste" où le père Bernanos sert de passerelle.
 Cette terrible guerre où furent harponnés tant d'ouvriers ne supporte cependant pas la comparaison avec les bandes armées terroristes djihadistes,lesquelles pratiquent plutôt les sinistres méthodes de l'ombre des résistances nationalistes. Un jour les véritables historiens reconnaitront l'apport fondamental et le courage de la revue de la Gauche communiste maximaliste, BILAN.
Tout semble concourir avec la pachydermique propagande de tous les partis officiels coalisés dans un mensonge universel pour plaquer le déroulement de la guerre non civile d'Espagne de 36 à 39. Tout comme en Espagne meurtrie par Franco, on invoque partout l'engagement "international" de jeunes volontaires. Des grecs et des français combattent dans les rangs de la "République populaire d'Ukraine". Sur facebook, la référence pour une majorité de jeunes de tous les pays, on apprend avec spots à l'appui que: "L'unité de partisans anarchistes Batko Makhno est parvenue à intercepter un groupe du bataillon Donbass (Pro-Kiev) en route pour Novoazovsk"! Les anarchistes ont toujours à l'avant-garde des troupes bourgeoises au dernier moment, même pour la figuration, comme ceux, anarchistes espagnols, qui ont libéré Paris en 1944, assis sur les premiers chars des bataillons Leclerc.

LA PANTALONNADE DE LA "GUERRE REVOLUTIONNAIRE" EN ESPAGNE
Comme toujours, après la tragédie, la farce. Ce revival de "brigades internationales" révèle des similitudes confondantes avec 1936, mais des similitudes seulement, car c'est en connaissant bien la supercherie des engagements impulsifs de cette année-là et l'aboutissement du sacrifice de tant de naïfs qu'on pourra réellement dénoncer ce que trament les élites mondiales du capitalisme depuis n bon moment et les généraux avant tous.
L'Etat islamique n'est pas le gouvernement républicain de 1936. La démocratie occidentale n'est pas le nazisme au pouvoir. La démocratie impérialiste actuelle n'est pas une victime d'un nouveau stalinisme. L'Etat islamique n'est pas un gouvernement révolutionnaire de la classe ouvrière. Les engagements sont picrocholins comparés à 1936.
En 1936, les partis staliniens du monde entier recrutent: "La passivité des pays démocratiques indigne les antifascistes du monde entier". La première opération de recrutement du premier noyau de "brigades internationale" débute le 1er octobre 1936. Ils seront plus de trente mille à accourir d'Europe et d'Amérique pour "sauver la révolution espagnole".
Rémi Skoutelsky écrit:
"Les études récentes menées sur les contingents nationaux des Brigades convergent sur un point: c'est une majorité écrasante d'ouvriers qui s'engagent en Espagne, dans une proporion bien plus importante que dans le mouvement ouvrier politiquement organisé. Pas particulièrement jeunes (29 ou 30 ans de moyenne d'âge), ils militent pour la plupart dans les organisations communistes, mais des milliers d'entre eux ne sont pas dans ce cas. Solidarité ouvrière et antifascisme, auxquels peuvent être mêlés des aspirations révolutionnaires, résument les motivations de ces hommes. Enfin, dernier élément totalement effacé de la mémoire collective: en raison des problèmes de recrutement (sic), de plus en plus d'espagnols intégrèrent les brigades internationales. A el point, qu'à partir de l'automne 1937, et à la suite des pertes énormes subies par les étrangers, on doit parler d'unités espagnoles à encadrement international. Là aussi une image faussée a été véhiculée: la guerre d'Espagne ne fut pas l'épopée romantique de "L'Espoir" ou de "Pour qui sonne le glas?" C'est, toutes proportions gardées, dans l'enfer de Verdun que les volontaires se trouvèrent plongés".
Cet historien extraordinaire avait-il lu BILAN? En tout cas son mémoire est extrêmement éclairant (cf. L'Espagne après l'Espagne, la mémoire des Brigades internationales, sur le site Persée). Il décrypte magnifiquement l'instrumentalisation de l'histoire, en référant aussi aux Brigades de Tito en 1949 (soutenues par les trotskiens de l'époque), et aux appels (vains) à en fomenter de nouvelles en Bosnie il n'y a pas si longtemps à la veille du génocide de Sarajevo. Il rappelle aussi que c'est une forte immigration politique qui s'est chargée d'organiser l'enrôlement et l'acheminement de dizaines de milliers d'hommes. Plus récemment aussi, il rappelle l'utilisation cinématographique du mythe espagnol par des artistes anarchistes et trotskiens comme Ken Loach avec le navet "Land and Freedom"; j'avais rédigé un article dénonçant ce film à sa sortie, mais qui avait été refusé par la rédaction de R.I.
"En définitive, pendant des décennies, les brigades internationales, dans les ouvrages historiques, étaient fréquemment instrumentalisées. Elles constituaient, selon la couleur politique des auteurs, un aspect de la trahison de la République (qui voulait vendre l'Espagne aux "rouges") et de celle de l'URSS (qui avait détourné les aspirations sincèrement révolutionnaires des volontaires pour les mettre au service de la contre-révolution stalinienne). Chez les communistes, elles servaient à accuser les démocraties occidentales, et selon les périodes, les sociaux-démocrates, au sujet de la politique de non-intervention".
"La mémoire de l'Espagne est restée vivace chez beaucoup d'anciens brigadistes. Parce qu'ils étaient jeunes, parce que c'était leur premier combat, parce qu'aussi – et cela n'est pas négligeable – ils se déroulaient au grand jour. Autant de différences avec les combats de la résistance, où l'on se retrouvait souvent isolé, caché".
Les historiens Broué et Témine explique un mode de recrutement qui demeure individuel (typiquement d'actualité!) et nuances les propos de Rémi Skoutelsky qui n'y voit que des ouvriers indifférenciés: "les engagements sont reçus dans les permanences installées aux sièges des organisations syndicales ou des partis de gauche -, c'est le parti communiste qui contrôle l'ensemble de l'opération. (...) Au lendemain d'une crise économique qui a bouleversé l'Europe et dont les séquelles subsistent en dépit d'une repris économique que stimulent les fabrications de guerre, il existe encore en France un lumpen-prolétariat qui s'engagera en Espagne pour des motifs pas toujours désintéressés". Malraux témoigne des conflits entre "volontaires" majoritaires dans cette armée mexicaine face aux "mercenaires".
Les émigrés allemands, italiens sont en grande partie des "cadres" des partis staliniens, voire officiers de carrière. Le centre de recrutement d'Albacete est sous le contrôle des chefs staliniens français en lien avec les militaires espagnols. Le massacre des volontaires internationaux sera énorme.
Même avec des explications différentes, la plupart des historiens contemporains, bien après les courageuses prises de position de la Gauche communiste (Bilan et la fraction italienne et française) ont reconnu que la guerre d'Espagne fût une répétition de la toute prochaine guerre mondiale. La délimitation en deux camps belligérants dans tous les pays, divisant donc même le prolétariat exclu de l'équation, se manifeste par l'existence d'autres brigades internationales, ainsi que l'a bien souligné Sylvain Roussillon. Les légions étrangères venues secourir Franco comptèrent presque autant de membres que les Brigades mythifiées: russes blancs, troupes allemandes, italiennes, marocaines, irlandais (avec le célèbre Eoin 0'Duffy, héros de la lutte nationaliste irlandaise),anglo-saxons, roumains,portugais, juifs immigrés et français, la "Bandera Jeanne d'Arc" avec le fils de Bernanos, ainsi qu'en témoigne Sygmunt Stein. S.Roussillon explique dans une interview que les nombreux combattants arabes n'étaient pas spécialement des mercenaires mais obéissaient à un engagement politiquement très conscient; ils avaient quitté à leurs risques et périls les zones sous contrôle français (Maroc, Algérie, Tunisie); la Bandera phalangiste comptait près de 4000 hommes.
200 nationaux-syndicalistes portugais s'étaient également enrôles dans les milices phalangistes.
Roussillon ajoute: "Pour les russes, comme pour les italiens et les allemands, l'Espagne a été un cjamp d'expérience. L'épreuve, ici, a été surtout matérielle. Ils ont pu obtenir de précieux renseignements sur la valeur de leurs armes par rapport à celles des puissances fascistes, des Ratos russes par rapport aux Messerschmitt par exemple. Ils ont tiré de sérieuses leçons de l'expérience de la guerre: utilisation massive de l'artillerie, nécessité de manoeuvres en profondeur adaptées aux nouvelles techniques du combat, utilisation des partisans contre une armée organisée. Bon nombre de cadres militaires russes ont fait en Espagne un stage plein d'enseignements".
Les historiens Pierre Broué et Témine dans leur excellent ouvrage ajoutent: "L'Espagne n'est pas seulement le terrain d'expérimentation des armes neuves, elle fournit aussi le moyen de liquider à bon prix le vieux matériel qui encombre les parcs militaires. Il ne faut pas oublier que ce trafic a un aspect commercial. Pas plus que l'Allemagne à Franco, l'URSS ne donne ses armes à la République; dès les premières négociations, il a été prévu que l'or de la Banque d'Espagne financerait les fournitures".
Déniaisement de l'aide "communiste" aussi, ajoutent ces auteurs: "On doit également tenir compte de l'action de la propagande franquiste qui a systématiquement "gonflé" l'aide soviétique. Même si on néglige certaines énormités, il n'est pas rare d'entendre parler, du côté nationaliste, de milliers d'hommes envoyés en Espagne. Ce qui est au contraire remarquable, c'est la faiblesse des troupes russes en Espagne. Dès 1939, Brasillach et Bardèche estiment qu'ils n'ont jamais été plus de cinq cents. D'autres, comme Krivitsky ou Catell, admettent des chiffres un peu supérieurs; les russes en tout cas, n'ont jamais été plus de mille, essentiellement des spécialistes,tankistes et aviateurs, conservant, comme les allemands du côté nationaliste, leur commandement et leurs installations propres, tenus à l'écart de la population".
La tragique guerre d'Espagne témoigne aujourd'hui encore finalement de la supercherie de toute ces "guerres révolutionnaires" qu'on nous ressert tous les 30 ou 50 ans. Il n'y a pas plus de guerre révolutionnaire en Ukraine que de djihad révolutionnaire en Syrie, mais un massacre sans fin pour ceux et celles qui auront été harponnés pour une libération frelatée qui n'a rien à voir avec l'insurrection prolétarienne et l'armement du prolétariat. Il nous intéresse plus de savoir les nombreux réfractaires à tout embrigadement des deux côtés en Ukraine, comme de saluer les nombreuses désertions partout où sévit la guerre en Afrique et au Moyen Orient, mais pour réaffirmer que la solution, l'interdiction des guerres, suppose une révolution internationale qui ne peut commencer sur les lieux des massacres ni dans les immenses camps de réfugiés, ni dans les barques fragiles des boat-people.
La responsabilité du prolétariat des grandes puissances est clairement posée, avant qu'on ne le soumette lui aussi à un embrigadement pervers.

(1) Sur un blog du Le Monde, le docteur Pierre Barthélémy nous apprend que la mort par égorgement ne prend que 7 secondes, ouf!  (article: que ressent une personne exécutée?):
"On ne sera pas surpris de constater que les procédés les plus archaïques sont aussi ceux qui font le plus souffrir les personnes exécutées. Ainsi, la lapidation entraîne-t-elle la mort la plus lente, d'autant qu'elle manifeste clairement une intention de torture. Harold Hillman cite dans son étude un article des lois pénales islamiques en vigueur en Iran en 1980, consacré à la taille des projectiles utilisés :  "Les pierres ne doivent pas être trop grosses, pour empêcher que la personne meure après avoir été atteinte par une ou deux d'entre elles." L'idée est donc que le supplice dure. La mort est obtenue par une hémorragie massive extra et intra-crânienne puisque, dans une lapidation en règle, le ou la condamné(e) est enterré(e) jusqu'au cou et que seule sa tête dépasse du sol.
Je ne vais pas entrer dans les détails de chaque modus operandi mais ce travail d'Harold Hillman a le mérite de mettre sur la table ce qu'est, essentiellement, une peine capitale : un moyen de stopper le fonctionnement du cerveau en coupant son approvisionnement en oxygène. Passer devant un peloton d'exécution (qui vise en général à la poitrine) détruira votre cœur ou les gros vaisseaux qui lui sont connectés ; la version chinoise (une balle dans la nuque) a pour but de détruire le bulbe rachidien où sont régulés la respiration et le rythme cardiaque ; la pendaison se terminera par une asphyxie, que l'on vous rompe les vertèbres cervicales ou pas ; la chaise électrique, mise au point à la fin du XIXe siècle pour trouver un mode d'exécution plus "humain" que la pendaison, n'a pas forcément fait beaucoup "mieux", car elle tue plus en portant le cerveau à très haute température et en y détruisant le centre de la respiration qu'en arrêtant le cœur.(...) Si le chercheur britannique Harold Hillman fait une exception pour l'injection létale, qui est désormais le mode d'exécution principal aux Etats-Unis, c'est parce qu'elle est censée anesthésier le condamné avant de le tuer. Toutefois, la mise en pratique de ce protocole laisse parfois à désirer, ce qui peut transformer l'exécution en séance de torture, comme l'a montré en avril le cas de Clayton Lockett dans l'Oklahoma : la sédation ayant été ratée, l'homme a agonisé pendant 43 minutes avant que son cœur ne s'arrête. En juillet, l'exécution, dans l'Arizona, de Joseph Wood a elle aussi tourné à l'horreur, le condamné ne succombant à l'injection qu'au bout de deux heures, après avoir grogné et haleté durant 90 minutes". Le docteur Patrick Pelloux nous révèle que Jésus en croix, pendu à bout de bras a mis une heure pour clamser (On ne meurt qu'une fois et c'est pour toujours).