PAGES PROLETARIENNES

lundi 26 mai 2014

LE CHOC FN: la France pays de 60 MILLIONS DE FASCISTES





Le FN en tête d’une élection nationale pas du tout nationale ! Le paradoxe a échappé à la plupart des commentateurs et politiciens « attristés ». L’intéressant site Atlantico (hélas payant désormais) avait publié plusieurs jours avant l’imaginaire « vague bleu marine », propre à enfiévrer anarchistes apolitiques, staliniens mélenchonisés et lycéens manipulés - le titre suivant : « Tous aux abris ! Pourquoi le traitement médiatique d’un FN en tête des Européennes sera bien pire à supporter que les résultats eux-mêmes ». L’Elysée et les principaux journalistes savaient déjà à peu près l’ampleur du « choc » d’un présumé « 21 avril européen » et cela n’a pas tardé et n’est pas prêt de cesser le « scandale électoral » pouvant servir à détourner les regards des promesses et de la vacuité du gouvernement Hollande-Valls. 

Mais chassez le naturel, il revient au galop. Ces fiers politiciens ne supportent jamais de prendre une claque électorale même s’ils s’attendent aux effets pervers du régime de la démocratie représentative (cadenassée par le scrutin majoritaire). Le scrutin majoritaire est le nec plus ultra de la tricherie électorale démocratique bourgeoise, laquelle fonctionne grâce aux généreux dessous de table à coups de "big millions" du FN à l'UMP et au PS. Il apparaît franchement ridicule avec la disproportion de la représentation du FN à l’Europe bureaucratique comparée à la présence d’une seule députée nationale au Palais Bourbon. Ce ridicule fût tout de suite tutoyé par un des plus fins politiques, Vincent Placé, qui en appela à légitimer au plus vite la proportionnelle (promesse n°48 du catalogue électoral hollandais) qui, effectivement, permettrait aux dits extrêmes d’avoir leur représentation réelle en termes de masse d’électeurs.[1]. Placé n’est pas tant inquiet d’une présence du FN dans la rue, ni spécialement d’une meilleure représentation du lobby écologiste, que de la nécessité d’entretenir une présence du FN comme utile distraction face à l’ennui et au désintéressement (= perte totale d’intérêt de la part des prolétaires) que génère la vie politique de la société bourgeoise ! Les plus idiots, les figurants Szafran et Cie, le comédien J.Weber etc prônent une institution du vote obligatoire comme chez les nazis et les staliniens, pour mettre au pas cette masse d’abstentionnistes... complice du FN !
Restons au niveau primaire de la perversité électorale dite représentative. Il fallait voir les mines allongées lors de la soirée électorale plus distrayante que d’habitude par ce qu’elle véhiculait de fantasmes éculés ; on peut supposer tout de même que la consigne toujours de rigueur au niveau comportemental chez ces partis oligarchiques (comme le FN d’ailleurs) avait été : faites-tout pour apparaître comme victimes… des électeurs ingrats et stupides mais ne leur crachez pas dessus ! Le dépit des rigides incontrôlables comme Mélanchon ne pouvait être écarté, ce dernier, suffocant, au bord de la crise de nerfs contre ces abrutis d’électeurs quitta le plateau sans demander ses restes.
L’utilité de la « victoire » d’un FN en pôle position assez minable apparut naturellement comme le meilleur cache-sexe de l’abstention massive en Europe (plus de 60% !) ; elle permit de gloser sur la « crise du politique », de se lamenter sur le sempiternel constat des violences de Madame la crise et de son frère adultérin le chômage. Elle permit de déplorer les bisbilles dans les divers partis officiels dont tout le monde se fiche. Et tous les politiciens en chœur de nous assurer que la principale leçon de ce « séisme », de ce nouvel « avertissement » n’est autre que « leur responsabilité » (sic) de présenter « une nouvelle façon de faire de la politique », sans les virer eux les occupants parasites éternels des bons postes officiels, réservés et préservés évidemment[2]. Il est vrai qu’ils sont tous déjà « élus » à leur naissance.
La dramaturgie atteignait son comble lorsque les correspondants étrangers - servant d’ordinaire à couper la parole sur le plateau à quiconque tente de développer son point de vue – répercutèrent l’horreur : « nos voisins nous regardent avec effroi ! »… la France violée par la vague brune devenue honte de l’Europe et du monde. Imaginez le mal que cela pouvait faire dans le cerveau fragile des anars, des syndicalistes et des étudiants ! 

Au lieu de traiter du phénomène massif de l’abstention, on resta rivé sur les 25% du FN et sur la montée des fantasmes… nullement sur le repli national craintif que reflètent ces résultats européens[3].
En réalité 25% FN sur 40% d’électeurs cela ne fait que 10%, et donc 8% pour l’UMP et un peu plus de 5% pour le PS ! Pas de quoi pavoiser ni pour les « fédéraux » ni pour les « nationaux ». Le FN n’est ni le premier parti de France ni majoritaire dans les urnes, hier comme demain ; il obtient même moins de voix qu’à la présidentielle. En vérité, trop bien mis en selle par les médias (sur recommandation gouvernementale) le FN reste un parti marginal de la bourgeoisie. Faiblement implanté malgré quelques bastions municipaux fragiles (la bourgeoisie lui a laissé rogner les pires villes ingérables de la désindustrialisation) ; il  ne dispose pas du maillage serré des flics politiques départementaux et régionaux des PS et UMP et n’est toujours pas une force politique crédible. L’ex-représentante des patrons L. Parisot était là pour le réaffirmer. La gonflette des médias et de BFM (la télé de Sarko et Copé) sur le nouveau « premier parti de France » se casse en deux sur l’intentionnalité des électeurs eux-mêmes. Le vote FN reste un vote « protestataire ». Ils n’ont pas tant voté contre l’Europe, ni contre l’élite européenne obscure ni contre un chômage « européen » – la plupart savent bien comme madame Parisot qu’un ensemble européen peut être plus vaillant économiquement face au géant chinois et aux Etats Unis – que pour un problème d’identité.
Il faut d’abord dire un mot sur la supputation scandaleuse du Figaro concernant la composition imaginaire des électeurs du FN[4]. Comme à chaque fois ce torchon de la finance nous concocte un sondage maison qui assure que ce sont les jeunes et les chômeurs qui votent FN. Or l’électorat du FN est surtout composé de vieux de la région Provence Côte d’Azur (la plupart cachent leur vote comme une honte), d’électeurs «radicalisés » de l’UMP et de jeunes du 62, pas chômeurs, souvent ouvriers et aussi chauvins que bornés du ch’nord. Pas besoin de sondage, les dernières municipales ont réaffirmé cet « ancrage » qui n’est ni une garantie de longévité ni de force du FN[5]. Les télévisions n'arrêtent pas de marteler que les ouvriers en général ont voté Le Pen, en se basant sur du vent.
Le vote FN aux européennes, c’est bien connu, est inutile sauf aux médias. Les électeurs savent bien qu’il ne s’agit pas d’un vote utile, mais futile, pour faire chier les grands partis autistes. Même présents par dizaines au Parlement de Strasbourg, les clowns FN regarderont passer les plats et feront comme les Le Pen, père et fille, jamais présents. C’est bien de connerie pure dont je parlais concernant le type qui va voter pour ce parti oligarchique marginal car des dizaines d’autres parasites politiques vont être payés aux frais de la princesse à rien foutre, sauf à plastronner avec le mandat honorifique de député européen, avec la bonne mine d’employé de Préfecture du petit Florian Philippot.
Pour parfaire le trouble du spectateur antifa, à la suite du Nouvel Obs, chacun de voir dans la « victoire » du FN « la poussée des extrêmes en Europe ». L’amalgame bat son plein ensuite. Grosse frayeur pour la Perfide Albion où l’UKIP arriverait en tête avec 29% ! Il est pourtant simplement « eurosceptique » et considère le FN comme antisémite. Le FPÖ en Autriche avoisine les 20%, mais avec l’abstention cela masque sa dégringolade électorale récente. Le parti populiste du Danemark ferait 27% est-ce une majorité d’électeurs « racistes », « europhobes »[6] ou « eurosceptiques », on ne nous le dit pas. En Grèce « Aube Dorée » (ouvertement facho) fait 9% mais n’arrive pas à la cheville du parti d’extrême gauche dominant, tout en lui servant de faire valoir. Aux Pays-Bas (on ne dit plus Hollande), le parti anti-islam chute à 12%, probablement à cause de l’attentat antisémite à Bruxelles ; en Belgique 90% de votants mais vote obligatoire comme dans n’importe quelle « démocratie populaire » - truc belge - sinon les séparatistes feraient la différence. En Pologne l’extrême droite antisémite fait 7% mais c’est dans les gènes électoraux. Tout cela va servir à nourrir le cerveau faible de nos gauchistes de gouvernement et de nos modernes ploum-ploum anars sur une montée prévisible et résistible du fâchisme ! L’alerteur de Neuilly-Montparnasse Joffrin donne le la aux hebdos gauchistes en déplorant la « vague nationaliste »[7]. En réalité lorsque la crise de la misère est vraiment là – et c’est du grand classique en 1917 comme en 1936 – en Grèce par exemple, c’est l’extrême gauche du capital qui se retrouve en tête des élections – le Syrisa (modèle pieux du FdG et des trotskiens) – et n’en reste pas moins inutile et figurative, pas du tout insurrectionnaliste![8]

PROBLEME D’IDENTITE ET IMMIGRATION OU IMPORTATION DE BESOINS ?

Ce qui est formidable c’est que toute la soirée télévisée s’est déroulée dans des raisonnements et vaticinations sur des résultats de sondage, les chiffres réels n’étant fournis qu’en fin de soirée et au cas par cas. Franchement il n’y avait pas besoin d’organiser de telles élections puisque l’ « on » savait déjà tout du découpage millimétré de la masse électorale !
A chaque soirée électorale, les sondeurs continuent de sonder en temps réel, on ne sait jamais qui, ni comment, ni avec quelle méthode – beaucoup partent à la poubelle sans voir la lucarne télévisée s’ils sont trop troublants. Alors que le justiciable Copé déclarait que le « peuple de France avait manifesté une grande colère », que la girouette Bayrou sermonnait sur la « décomposition de la politique », un sondage « chez les électeurs du FN » nous apprenait que la question principale de leur vote avait été l’immigration. Disparu le sondage le reste de la soirée sous l’avalanche des élucubrations sempiternelles sur la crise, les impôts de Hollande, le chômage et la difficulté des fins de mois (le Valls affligeant dans son costume trop large de matelot qui s’accroche au navire qui coule[9]).
La vérité est bien encore une fois le souci à propos de l’immigration, souci contrarié ou sanctionné comme préoccupation « raciste » ou « idée du FN » par tout l’appareil politique bourgeois des élites aux bénévoles gauchistes et anarchistes. Il est vrai que comme tel le concept d’immigration en général favorise un moralisme en général aussi des maîtres à obéir de la pensée unique antiraciste. On peut y mettre tout et n’importe quoi. Le racisme étant une hydre de Lerne dont on a beau coupé les têtes qui repoussent sans cesse, l’immigration serait sa nourriture et sa forfaiture. Beaucoup d’électeurs, et pas des plus brillants – quoique la situation d’électeur ne le soit guère – confondent tout : voyoucratie des « jeunes »…« suédois » et misère des clandestins, compétition sur le lieu de travail et surexploitation des sans-papiers, liberté de circulation et explosion des vols "roumains" à la campagne, exhibition arrogante du folklore musulman, assimilation de ce même folklore au terrorisme, etc.
Dans la confusion régnante une chose est certaine la bourgeoisie « éclairée » de France et d’Europe ne cache pas sa faim de la « préférence immigrée » ; ce n’est pas pour une meilleure application des droits de l’homme que les frontières européennes s’ouvrent grandes mais pour faire entrer un maximum de prolétaires soumis et exploitables sans merci pour sauver l’Europe de la crise. Cette bourgeoisie est foncièrement contre toute « préférence nationale » à l’embauche. Ce qui fait bien rire les Américains lesquels fonctionnent sur la base de la préférence nationale, et sont donc des alliés de la famille Le Pen !
Cependant s’appuyer sur cette histoire de préférence nationale n’est pas un cadeau américain car revient aussi à diviser la classe ouvrière d’une façon classique et à voiler la continuité du filtrage de l’immigration. Préférence nationale ou pas, les prolétaires continueront à subir le poids de la crise bourgeoise, et cette propagande de la part du FN en France est une saloperie de plus pour diviser – certes plus efficace électoralement que les radotages de la gauche caviar sur la fée croissance – mais tout aussi impuissante et fabulatrice en réalité face aux exigences du Capital partout pour exploiter toujours plus les millions de prolétaires de toutes races et nations. Il y avait de l’enflure à la Ségolène Royal et des vapeurs aristocratiques à la NKM lorsque la fille Le Pen, complètement auto-mystifiée patriote déclara en lisant le texte du BP oligarchique : « Les français veulent maîtriser leur destin ». Plus gnangnan tu accouches d’une souris verte.
Mais elle a glissé un élément qui échappa à ses moralistes officiels « que les français soient servis les premiers », et cela concerne une autre dimension de la « préférence nationale » que tous les politiciens professionnels et les bénévoles gauchistes font mine d’ignorer, et qui ne concerne plus simplement le lieu de travail. Là elle est perçue non seulement par ses vieux électeurs mais par un grand nombre d’abstentionnistes qui n’ont pas envie d’apporter crédit à cette engeance.
La France généreuse – qui plaît tant aux bobos irréalistes et loin des tâches ingrates – avatar de l’Europe glamour pratique largement le favoritisme immigré, de façon suffisamment perceptible par le citoyen de merde pour qu’il ne puisse ni s’en plaindre ni se faire écouter. Je vais prendre un des multiples exemples que mon questionnaire aux gens des services sociaux me fournit. Cela se passe dans un collège de Saint Quentin. L’an dernier était « l’année pakistanaise », cette année est « l’année syrienne », noms qu’attribuent les employés suivant la vague d’immigrés dominante. Donc cette année une dame parlant fort bien français mais avec un accent, se pointe au service d’inscription du lycée.
-          Je suis venue pour inscrire mes deux neveux.
-          Origine ?
-          Syrie.
-          Domicile ?
-          Ils sont encore dans l’avion.
-          Est-ce qu’ils parlent français ?
-          Pas du tout.
-          Madame nous ne pouvons pas prendre en compte cette inscription, elle n’est pas valide, il faut pouvoir répondre positivement à un certain nombre de tests…
La femme part alors dans une crise d’hystérie et promet de remuer ciel et terre car, dit-elle, je devais disposer dès demain d’une inscription conforme de mes neveux au collège et des allocations familiales qui vont avec ![10]

Devant des centaines de guichets en Préfecture, au siège de la CAF, aux commissariats, etc., se reproduisent de telles scènes. Voilà pourquoi le FN est « compris » même des abstentionnistes et pourquoi votre fille est muette. En fait ce n’est pas simplement un problème d’identité ce favoritisme des allocs à la demande, c’est une indignation face à une provocation journalière à toute existence – non en soi nationale – mais à tout individu qui est obligé de se conformer aux obligations patronales et de régler impôts et taxes avant d’exiger… sécurité sociale et minimum vital alors que d’autres (étrangers certes)… sans histoire locale ancienne, sans justificatifs autres que paperassiers… peuvent l’obtenir ! Le quidam n’en veut donc pas à l’étranger mais à l’Etat qui permet cette inégalité de traitement, au nom de … l’antiracisme et des droits de l’homme. Ce n’est même plus de concurrence entre ouvriers qu’il est question, mais de bafouer les uns contre les autres.
De plus, le gouvernement PS a donné des verges pour se faire battre à la veille des élections. L’affaire Merah, qui symbolise le terrorisme criminel et accompagne les infos distillées sur les ados « qui partent pour le djihad », n’allait pas contribuer à diminuer le « laxisme » de gauche sur l’islam et les fantasmes qui vont avec. Comme l’a remarqué le brave Juppé, à la veillée électorale, ressortir la proposition de droit de vote aux étrangers avait tout pour plaire au FN.

IMMIGRATION UN PROBLEME ANCIEN 

L’immigration était un problème aussi au XIXème siècle, mais plus liée au phénomène des « jaunes », et secondaire au niveau de l’intégration sociale ; il est vrai que les colonisés n’imposaient pas leurs mosquées[11]. Voici ce que la Seconde Internationale disait avec précaution. Le congrès de la IIème Internationale à Stuttgart en 1907 déclarait : «Le congrès reconnaît les difficultés qui dans de nombreux cas tombent sur le prolétariat dans un pays qui est à un stade supérieur de développement capitaliste, à la suite de l'immigration massive de travailleurs non organisés habitués à un niveau de vie plus bas et des pays avec une prédominance de culture agraire et agricole, ainsi que les dangers qui découlent pour elle en raison d'une forme spécifique de l'immigration. Cependant, le congrès ne croit pas qu’il faudrait empêcher des nations ou des races particulières de l'immigration - ce qui est également condamnable du point de vue de la solidarité prolétarienne et que cela serait un moyen approprié de lutte contre ces problèmes ».

Quelle était cette « forme spécifique de l’immigration » qui posait problème à la IIème Internationale ? Max y répondait dans une interview du 12 août 1871 :
« RL : Et quelle est la nature de l’aide ?
Karl Marx : pour donner un exemple, l'une des formes les plus courantes du mouvement pour l'émancipation, ce sont les grèves. Autrefois quand une grève avait eu lieu dans un pays, elle pouvait être défaite par l'importation d'ouvriers d'un autre. L' internationale a presque fait cesser de tout cela. Elle reçoit les informations sur la grève prévue, les propage auprès de ses membres , qui voient tout de suite que pour eux le siège de la lutte doit être interdit localement. Les maîtres sont donc laissés seuls avec leurs hommes de main. Dans la plupart des cas, les hommes ont besoin d'une autre aide que cela. Leurs propres adhésion ou ceux des sociétés auxquelles ils sont affiliés plus immédiatement leur fournissent des fonds , mais doivent aussi lever la pression sur eux devenue trop lourde et la grève être une de celles que l'association approuve , leurs besoins sont satisfaits par la bourse commune . Par ces moyens, une grève des fabricants de cigares à Barcelone a été victorieuse l'autre jour . Ils ne pouvaient pas gagner d’un simple point de vue pécuniaire,  ils pouvaient facilement perdre . Laissez -nous résumer cela en un mot . Les classes ouvrières restent pauvres au milieu de l'augmentation de la richesse, misérables au milieu de l'augmentation du luxe. » (« Interview with Karl Marx On the Importation of Labour »).
Le problème de l’immigration dix-neuviémiste restait donc circonscrit au lieu de travail. A notre époque – si la religion d’immigré a aussi atteint l’intérieur du lieu de travail – la problématique s’est répandue à l’extérieur. Et personne – même prétendus héritiers de Marx – ne se hasardent à fournir une réflexion sur les « nouveaux problèmes spécifiques » de l’immigration ou plutôt de certaines formes d’immigration. Grace à cette carence et lâcheté, le FN pourra continuer à prospérer, le gouvernement à gouverner, les gauchistes à s’agiter, les abstentionnistes à s’abstenir, les sans-papiers à crever dans leur coin, et les chômeurs les plus bêtes à cultiver une haine recuite et fantasmatique.

LES ELECTEURS DU FN EXPRIMENT-T-IL UN DEGOUT DE CLASSE DU MEPRIS POLITIQUE DES LAQUAIS POLITIQUES ?

Certes le PS gouvernementeur tombe en dessous des 14%, pire que Rocard en 1994, mais ce n’est pas grave, personne ne va lui ravir le pouvoir pour les trois ans qui lui reste, vu l’état lamentable du seul challenger UMP. La continuation de la diabolisation du FN est justement l’intérêt de cette « victoire » pour les prochaines élections hexagonales, la rivalité PS/UMP étant de peu d’intérêt désormais. Il ne s’agit pas non plus de tripartisme mais de la floraison aléatoire de combinaisons multipartis qui permettront de continuer à fractionner l’opinion mieux que l’ancienne rivalité PS/UMP. Le laquais Joffrin tire la sonnette du prince, il faut parler aux gens pas aux « marchés » et insuffler une dosette de patriotisme :  « Le choc est terrible. Sera-t-il salutaire ? La responsabilité, comme il est normal, incombe aux responsables. L’Europe doit réagir en menant une politique qui parle aux peuples plus qu’aux marchés ; le gouvernement doit s’attacher sans relâche aux réformes qu’il a promises, tout en épargnant autant qu’il le peut la peine des classes populaires ; le président doit incarner cette voie difficile et donner, par le verbe et l’action, un sens aux efforts qu’il demande. La classe dirigeante française, finalement, doit retrouver un minimum de sens civique pour relancer une économie engluée dans la stagnation et retrouver un semblant de patriotisme. On dira que c’est beaucoup demander. Certes. Mais sans ces changements radicaux, le score du FN ne peut qu’augmenter… ». Basta ! Alors que le prolétariat ne peut s’exprimer en tant que tel qu’au moment des révolutions, les électeurs du FN exprimeraient-ils en cautionnant cette baudruche oligarchique une désespérance, même médiatisée et tordue, de la domination actuelle ? Christophe Boullaud d’Atlantico, répond là aussi superbement :
« Assimiler le FN au parti de la désespérance parait plutôt rapide et simpliste. En effet, les gens vraiment désespérés ou marginalisés au sens strict du terme ne vont sans doute pas beaucoup voter, ils font plutôt partie des abstentionnistes permanents qui ne participent pas à la vie électorale du pays, parce qu'ils sont trop en marge de la société française ou du monde du travail pour le faire. Pour voter, il faut disposer d'un minimum de ressources sociales. Au contraire, comme tous les partis d'ailleurs, le FN mobilise des électeurs qui ont encore envie d'aller voter, donc qui croient que cela sert à quelque chose, qui ne sont pas désespérés ou marginalisés au sens strict du terme, qui ont encore quelque chose à défendre, qui veulent que leur voix compte. Pour les européennes, ce constat me parait encore plus flagrant dans la mesure où cette élection n’attire pas justement pas beaucoup les électeurs de manière générale: il faut avoir beaucoup d’espoir(s) dans la tête pour aller voter, y compris FN ».

Il aurait pu ajouter : et autant d’illusions que les électeurs de gauche pour leurs propres chevaux de bataille politicienne. Non le FN ne représente ni ne clarifie le malaise du prolétariat face à la situation qui lui est imposée. Il représente le repli national craintif d’une couche d’électeurs coincés du bonnet, sans classe d’appartenance définie, mélange de vieux poujadistes et de poignées de jeunes écervelés, plus déstructurés que laissés pour compte. Leur focalisation sur l’immigration est plus pathologique que raisonnée, mais cela ne signifie pas que ce sentiment ne provienne pas d’une partie de la réalité, comme celle que perçoit l’immense majorité des prolétaires muets, pour l’instant, face aux guichets, à l’approche des mosquées qui génèrent tout un tas de trafic dont les grosses camionnettes sans vitrage garées le long ne sont pas faites pour rassurer le passant quant à la tolérance religieuse qui sait, elle parler à tous les « marchés ». 

UN SEISME PAS MAUVAIS POUR CERTAINS

La diabolisation du barnum oligarchique de la lignée Le Pen continuera comme un bulldozer sans réponse aucune aux problèmes réels du quotidien, avec le mépris du gauchisme au pouvoir, le mépris des maximalistes jamais au pouvoir, etc.
Cette élection a fait des heureux. Merckel d’abord, que Sarko prétendait traiter d’égal à égal dans son courrier pré-électoral, elle n’a ni besoin du petit Hollande ni du petit Sarkozy pour diriger l’Europe. Poutine est hyper content, il pourra continuer à diviser les européistes. Quant à Washington, on se tape de la tempête dans un verre d’eau français, même plein de vinasse, cela ne devrait pas trop gêner le TTIP, traité de libre échange où les USA imposent leur « préférence impérialiste » et savent se faire pardonner le viol de la vie privée européenne par le NSA.
Concluons du point de vue de l’émancipation qui semble bien éloignée aujourd’hui.
Marx voyait le maintien provisoire des nations dans un cadre plus large, progressiste, pas leur dissolution en lamentations et mascarades religieuses, patchwork de tolérances arriérées. La marche de l’histoire procédait pour Marx et Engels d’une unification du globe vers une existence planétaire de l’espèce humaine : « vers une histoire universelle qui prend le pas sur l’existence et l’histoire locales » sans détruire les spécificités culturelles ni imposer une langue universelle. Le Manifeste communiste précisait : « Lorsque l’antagonisme des classes, à l’intérieur des nations, aura disparu, l’hostilité de nation à nation disparaîtra ». Les gauchistes vous traduiront ce couplet par « lorsque l’antagonisme avec l’immigration disparaîtra » Valls « lorsque le sursaut républicain nous unira à vos côtés », Besancenot « Lorsque tous les immigrés du monde se tiendront par la main », le parti bordiguiste « lorsque tous les ouvriers ne seront plus racistes », etc. Les nations ne sont vouées à disparaître que chez Staline et Hitler et nos démagogues gauchistes et ultra-gauchistes modernes (et leur droit des nations à s’exploser d’elles-mêmes). En effet par contre le Manifeste de 1848 trace encore la voie, c’est après l’affrontement entre les classes au profit de la victoire du prolétariat que tout pourra être réenvisagé, réfléchi, proposé par les êtres humains libérés du carcan capitaliste. Il n’y aura pas vraiment « table rase » comme le dit une chanson un peu ringarde, comme cette volonté des anars fachos à la Sorbonne en 68 de vouloir détruire tous les tableaux de maître « pour en finir avec le passé »  (et que je combattis même si on me traita de bourgeois). L’ouverture totale des frontières ne veut pas dire la suppression de cultures ancestrales ni un nivellement vestimentaire maoïste !
Comme je l’ai écrit dans mon avant-dernier article, l’œcuménisme immigrationniste dominant ne marche pas et reste sous la table à chaque élection faut pas parler de la corde dans la maison d’un pendu. Du coup jamais on n’a autant utilisé les histoires de « souveraineté nationale » que depuis la chute de la maison stalinienne, parce que dans la crise mondiale la bourgeoisie ne peut illusionner sur des solutions locales, régionales archaïques, mais a encore besoin de « l’esprit national » pour dissoudre et embourber toute réelle conscience de classe du prolétariat rétif à toutes les arriérations régionalistes et communautaristes dont on lui fait subir tous les accoutrements et prérogatives juridiques. Cette paradoxale addition d’un patriotisme économique rêvé et du fourre-tout immigrationniste, si elle sert à paralyser toute unité du prolétariat, ne se résoudra qu’au cours d’un prochain clash social simultané. Les prolétaires ne vont pas palabrer entre eux de mosquées, de femmes voilées ou du nombre de joueurs noirs dans l’équipe nationale de foot. On va rester longtemps au niveau des pâquerettes à brouter ce qu’on nous donne à voir et à pester contre le voisin d’à côté. Pauvre France.

Pour la fine bouche décernons la médaille d’imbécilité à deux zigotos :
-          L’ex premier commis Ayrault : « l’Europe doit changer », qui nous rappelle un célèbre dramaturge allemand : si le peuple ne vote pas comme il faut, il faut changer de peuple !
-          Le dissident H.Gaino, ex premier cire-pompe sarkozien a refusé de dire pour qui il avait voté c’est comme moi lorsque je vais aux toilettes je ne vous dis jamais la couleur du pq dont j’ai fait usage.



ANNEXE : LE TEXTE DE 1907

1907 Stuttgart Conference 2nd International

The congress declares:

The immigration and emigration of workers are phenomena that are just as inseparable from the essence of capitalism as unemployment, overproduction and workers’ underconsumption. They are often a way of reducing the workers’ participation in the production process and on occasion assume abnormal proportions as a result of political, religious and national persecution.
The congress does not seek a remedy to the potentially impending consequences for the workers from immigration and emigration in any economic or political exclusionary rules, because these are fruitless and reactionary by nature. This is particularly true of a restriction on the movement and the exclusion of foreign nationalities or races.
Instead, the congress declares it to be the duty of organised labour to resist the depression of its living standards that often occurs in the wake of the mass import of unorganised labour. In addition the congress declares it to be the duty of organised labour to prevent the import and export of strike-breakers. The congress recognises the difficulties which in many cases fall upon the proletariat in a country that is at a higher stage of capitalist development, as a result of the mass immigration of unorganised workers accustomed to lower living standards and from countries with a predominantly agrarian and agricultural culture, as well as the dangers that arise for it as a result of a specific form of immigration. However, congress does not believe that preventing particular nations or races from immigrating - something that is also reprehensible from the point of view of proletarian solidarity - is a suitable means of fighting these problems. It therefore recommends the following measures:

I. For the country of immigration

1. A ban on the export and import of those workers who have agreed on a contract that deprives them of the free disposal over their labour-power and wages.
2. Statutory protection of workers by shortening the working day, introducing a minimum wage rate, abolishing the sweat system and regulating home working
3. Abolition of all restrictions which prevent certain nationalities or races from staying in a country or which exclude them from the social, political and economic rights of the natives or impede them in exercising those rights. Extensive measures to facilitate naturalisation.
4. In so doing, the following principles should generally apply in the trade unions of all countries:
(a) unrestricted access of immigrant workers to the trade unions of all countries
(b) facilitating access by setting reasonable admission fees
(c) the ability to change from the trade union of one country to another for free, upon the fulfilment of all liabilities in the previous union
(d) striving to establish an international trade union cartel, which will make it possible to implement these principles and needs internationally.
5. Support for trade union organisations in those countries from which immigration primarily stems.

II. For the country of origin

1. The liveliest trade union agitation.
2. Education of the workers and the public on the true state of the working conditions in the country of origin.
3. An active agreement of the trade unions with the unions in the country of immigration for the purpose of a common approach towards the matter of immigration and emigration.
4. Since the emigration of labour is often artificially stimulated by railway and steamship companies, by land speculators and other bogus outfits, and by issuing false and scurrilous promises to the workers, the congress demands:
l The monitoring of the shipping agencies, the emigration bureaus, and potentially legal or administrative measures against them to prevent emigration being abused in the interests of such capitalist enterprises.
III
Reorganisation of the transport sector, especially ships; the appointment of inspectors with disciplinary powers, recruited from the ranks of unionised workers in the country of origin and the country of immigration, to oversee regulations; welfare for newly arrived immigrants, so that they do not fall prey to exploitation by the parasites of capital from the outset.
Since the transport of migrants can only be statutorily regulated on an international level, the congress commissions the International Socialist Bureato develop proposals to reorganise these matters, in which the furnishin  gs and the equipment of ships must be standardised, as well as the minimum amount of airspace for every migrant. Particular emphasis should be placed on individual migrants arranging their passage directly with the company, without the intervention of any intermediate contractor.
These proposals shall be passed on to the party leaderships for the purposes of legislative application and for propaganda” l



[1] En réalité, si la proportionnelle s’appliquait à l’Assemblée nationale actuelle, on se retrouverait avec 56 députés EELV + FdG et 85 du FN ! Encore plus d’abrutis politiques inutiles à supporter !
[2] Deux personnages intelligents seulement au cours de la soirée bidonnée. Hubert Védrine, solide huile de la bourgeoisie internationale, souligna que le plus grave reste le taux faramineux d’abstention, que le fédéralisme ne marche pas ; nullement étonné du résultat il ajouta « il faut sortir du mépris ». Luc Ferry, pro-Europe, livra une réflexion intéressante, jamais approfondie nulle part : « on n’a jamais réussi à reconnaître que le lieu d’exercice de la démocratie restait la nation » et « en termes de solidarité (sécurité sociale et éducation nationale) la facture reste nationale » Plus tard un autre observateur intelligent dit : « que peuvent faire mutuellement un ouvrier italien, un employé allemand et un électeur français dans cette Europe cloisonnée »…Je réponds : tant que domine la bourgeoisie « représentative » : rien !
[3] Pauvre justification pour les caciques éplorés du PS gouvernementeur, l’Ukraine : « où la démocratie s’est exprimée ». En réalité si le roi du cacao, l’oligarque corrompu Porochenko a été élu parce que… déjà corrompu en réalité l’enthousiasme populaire pour cette élection partielle, après le coup d’Etat US, a été nul ; Timochenko est allée se rhabiller après avoir abandonné sa fausse tresse de paysanne slave.
[4] Exemple de sondage truqué, exagérations et fabrications incluses: « « L'analyse d'Eric Bonnet, directeur d’études politiques à BVA. "La victoire du FN engendre la défaite de l’UMP".Sans surprise, c'est chez les jeunes et les catégories populaires que le Front national fait ses meilleurs scores. De ce point de vue, les élections européennes de dimanche confirment les tendances observées au fil des scrutins des dernières années. Chez les moins de 35 ans, le parti de Marine Le Pen obtient 30 % des voix, soit 5 points de plus que son score moyen à l'échelle nationale, selon Ipsos-Steria. Il peut d'autant plus se prévaloir d'être un parti « jeune » qu'il obtient chez les plus âgés un résultat inférieur à son résultat global : 21% des plus de 60 ans ont voté dimanche pour le FN. A l'inverse, l'UMP apparaît plus que jamais comme le parti des seniors : il obtient 25 % des suffrages chez les plus de 60 ans, soit 5 points de plus que son score national. Seulement 15% des moins de 30 ans ont apporté leurs voix au PS ce 25 mai. Pour François Hollande, qui avait promis en 2012 de faire de la jeunesse la « priorité » de son quinquennat, c'est un sérieux camouflet. Au sein de l'électorat populaire, le parti d'extrême droite fait un tabac (sic !). Dimanche, 38 % des employés et 43 % des ouvriers lui ont apporté leurs suffrages (sans blagues, pas les artisans ni les maîtres d’hôtel ?). La gauche, sur ce qui constitue historiquement son cœur de cible, est laminée : seulement 8% des ouvriers et 16% des employés ont voté PS aux européennes. Contrairement à ses espérances, le Front de gauche ne bénéficie pas de la déception suscitée au sein de cet électorat par la gauche de gouvernement : seuls 5% des employés et 8% des ouvriers ont voté, dimanche, pour le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ». Or, facile à décrédibiliser le sondage fabriqué, qu’en pensent le secteur majoritaire des plus de 60% d’abstentionnistes ? Un sondage pourrait-il nous le dire ?

[5] Les deux couches qui participent le plus aux élections sont au niveau national : les vieux et les diplômés bobos. Le Front de Gauche, avec son chauvinisme de clocher antiraciste, avec la même idéologie de base que le PS et les gauchistes (tendance angélique et mystique) ne ramasse comme les écolos, que la couche en rétrécissement des bobos diplômés. Les ouvriers français se sentent étrangers à ce langage dépassé et irréel et aussi les immigrés qui, lorsqu’ils ont le droit de vote, préfèrent voter massivement Ennahda.
[6] Variété d’islamophobes !
[7] « La France, homme malade de l’Europe… Jusqu’ici, on employait cette expression pour caractériser – de manière polémique – la situation économique du pays. Depuis le résultat de ce dimanche, elle désigne aussi sa situation politique. La vague nationaliste qui frappe le continent trouve dans notre pays, avec le Front national, son expression la plus agressive.  C’est un parti anti-européen, anti-immigration, décidé à rétablir la peine de mort, qui veut déchirer les traités sur le droit d’asile, rejeter les accords de Schengen sur la libre circulation et fermer les frontières qui vient d’arriver en tête d’un scrutin national. Cet événement considérable macule d’une tache brune la réputation de la France dans le monde ; il jette une lumière crue sur la santé de notre société ». Et sur l’indigence politique  du futur licencié de l’OBS, membre des cercles francs-macs les plus puants.

[8] Inutile parce qu’il ne peut pas trouver d’alliés pour gouverner laissant ainsi l’électeur gauchiste bredouille comme d’ordinaire. Lire l’excellent texte de Christophe Boullaud sur Atlantico sur le mythe du revival facho : « Les diagnostics qu'on peut voir ici ou là selon lesquels les bons résultats du FN aux municipales et maintenant aux européennes témoigneraient d'un retour du fascisme que ce parti incarnerait sont erronés. Si l'on ne peut nier que ce parti se situe à l'extrême droite de l'échiquier politique français, l'utilisation du terme de fascisme à propos du FN ne correspond pas à grand-chose. La victoire mutilée dont se plaignaient les fascistes italiens de 1919-1922, les aspirations à la grandeur impériale de l'Italie dans les années 1930, l'antisémitisme d'Etat de l'Italie d'après 1938, les rancœurs des combattants de la cause perdue de la République de Salo (1943-45), qu'est-ce que cela a à voir avec le FN français des années 2010 ? Pas grand-chose, sinon la flamme du symbole du FN qui s'inspire de celle des néo-fascistes du "Mouvement social italien" (MSI) des années 1946-1995. Plus généralement, les conditions historiques qui ont produit le phénomène fasciste au sens large en Europe entre 1890 et 1940 et qui n'a pas épargné la France n'ont rien à voir avec la situation de l'Europe d'aujourd'hui, en particulier parce que le fascisme historique se conçoit entre autres comme une contre-attaque contre un mouvement ouvrier alors sur la pente ascendante, mouvement organisé par les syndicats de la classe ouvrière, les socialistes et les communistes. Aujourd'hui, le FN prétend venir au secours des classes populaires, des ouvriers, des petits, des sans-grades, comme aurait dit Jean-Marie Le Pen, alors même que ces derniers voient leur poids politique diminuer d'année en année dans la société française et européenne en voie de désindustrialisation. L'ambiance est pour le moins un peu différente. Hénin-Beaumont en 1936 n'est pas Hénin-Beaumont en 2014. Pour ne pas parler de l'idéalisme nationaliste d'alors, dont les échos d'aujourd'hui font plutôt pâle figure »

[9] Il nous ressortit  avec les radotages hollandiens sur la croissance (excroissance du discours socialo impuissant au pouvoir) les mêmes banalités misérables que le CCI :  « le rejet de l’autre n’est pas la solution », prenant lui aussi comme les bobos ultra-gauches, les prolétaires pour des cons à moraliser… philosophiquement.
[10] Si elle avait été d’une bonne famille libanaise, il lui eût suffi de téléphoner au clan Chirac pour obtenir dès le lendemain les allocations familiales dûes automatiquement à tout étranger « en famille » (ah la bonne grosse Leonarda , chérie des lycéens gauchistes, qui promet de revenir avec le pater sous un faux nom !)  arrivant en France , quoique cette source  de revenu soit interdite pour tout français ou immigré paupérisé ou endetté et seul !
[11] L’immigration concerne alors les mutations sur le lieu de travail, voici ce qu’en dit Marx dans Das Kapital :
« Des circonstances particulières favorisent l'accumulation tantôt dans telle branche d'industrie, tantôt dans telle autre. Dès que les profits y dépassent le taux moyen, des capitaux additionnels sont fortement attirés, la demande de travail s'en ressent, devient plus vive et fait monter les salaires. Leur hausse attire une plus grande partie de la classe salariée à la branche privilégiée, jusqu'à ce que celle-ci soit saturée de force ouvrière, mais, comme l'affluence des candidats continue, le salaire retombe bientôt à son niveau ordinaire ou descend plus bas encore. Alors l'immigration des ouvriers va non seulement cesser, mais faire place à leur émigration en d'autres branches d'industrie. Là l'économiste se flatte d'avoir surpris le mouvement social sur le fait. Il voit de ses propres yeux que l'accumulation du capital produit une hausse des salaires, cette hausse une augmentation des ouvriers, cette augmentation une baisse des salaires, et celle-ci enfin une diminution des ouvriers. » (Marx Le Capital livre premier)