PAGES PROLETARIENNES

dimanche 12 janvier 2014

AFFAIRE DIEUDONNE (2) : VERS UNE VICTOIRE A LA PYRRHUS DE LA CAMPAGNE D’ETAT




 CES DELINQUANTS POLITIQUES QU’ON NE SAURAIT VOIR

Toute cette campagne autour de Dieudonné a fini par mettre mal à l’aise tout le monde. Le gouvernement par ses mesures pachydermiques qui révèlent une nouvelle fois que l’appareil d’Etat peut se mettre tout entier au garde à vous, des augustes juges au plus petit journaliste, et fabriquer une contre-propagande imparable à la mitrailleuse lourde contre un minable petit commerçant de l’antisémitisme relooké africain[1] ; la technique gouvernementale est simple comparable à n’importe quelle dictature « antidémocratique » pour une campagne ultra rapide menée tambour battant en quatre journées par une bureaucratie en forme olympique: criminalisation à outrance,  trucage des images et sondages, moments de silence feutré et magie du suspense en infos distillées au compte-goutte, contre le principal représentant de la délinquance politique quoiqu’il n’en soit ni le concepteur ni la cause.
-          Suspense le premier jour (le 7) pour l’interdiction ou pas à Nantes, où le tribunal administratif a été chargé de faire rebondir la tension pour laisser croire à une indépendance des « corps constitués » face au sommet de l’Etat, où l’on savait que le conseil suprême confirmerait l’interdiction du spectacle nauséabond ; on est informé que Dieudonné « est soupçonné de blanchiment d’argent au Cameroun » et qu’il « fait payer ses dettes par ses fans »;
-          Ce même jour le ministre Valls fait savoir que Dieudonné est financé par l’Iran (ce qui n’est vrai que pour son film titré « L’antisémite ») ; Hollande pas encore rattrapé par son escapade en scooter avec casque Daft Punk, fait « informer » qu’il « s’engage » aux côtés de Valls ; l’interdiction est en voie de se généraliser à toutes les villes concernées commentent les commentateurs ; le feuilleton tient en haleine, Coupat et Hazan devaient se demander si l’insurrection n’allait pas venir dans les halls d’immeubles pour le « pote antisémite » ;
-          Le deuxième jour (le 8) la consigne est de laisser croire que le suspense va retomber, l’affaire Dieudonné n’est plus qu’en seconde place sur google news et dans la presse, mais certains expriment une émotion devant une « atteinte à la liberté d’expression » ; des humoristes professionnels s’inquiètent pour leur avenir artistique [2];
-          Le troisième jour (le 9) Libération informe que « les propriétaires du théâtre La main d’or » veulent virer Dieudonné (un coup de fil du commissariat voisin a suffi à les motiver même si le triste pitre semble en règle avec ses loyers) ; dans la journée Libération accentue le trait : « Dieudonné bientôt viré de La main d’or ; petite info : « En Bretagne les manifestants accueille Valls avec des quenelles » (c’est faux on ne voit qu’un type qui fait ce geste de bras d’honneur dieudonnesque) ; le suspense est maintenu : « Nantes et Orléans premiers tests devant la justice »
-          Le quatrième jour (le 10) les soldats du Nouvel Obs entrent dans la bataille gouvernementale avec une page  de couverture qui exhibe Satan, Belzébuth et Lucifer : Soral, Dieudonné, Zemmour titre : LA HAINE ; l’après-midi le site internet de Libé en remet une couche : « Dieudonné bientôt viré de son théâtre  à Paris»  (il faut toujours attaquer l’ennemi – en Vendée -  sur ses arrières) ; un autre titre s’interroge « Dieudonné aurait payé ses impôts ? » ; à l’annonce que le tribunal administratif de Nantes autorise le spectacle la presse claironne que Valls est bafoué, mais informe aussitôt que ce dernier saisit dans la minute le conseil d’Etat, lequel rend sa décision un peu avant le 20 heures, idéal effet d’annonce ; BFM se fait pour une fois carpette du gouvernement Hollande et ses commentateurs reprennent en long et en large l’accusation « d’atteinte à la dignité humaine » et l’argument obséquieux de la « crainte du désordre » ; BFM qui est la téloche la plus pourrie de France laisse voir en parallèle du costume de ses journalistes des gens qui grouillent près du Zénith provincial et ont l’air énervé, laissant croire qu’il y a du « désordre » quoique l’un mange le morceau en signalant que ce sont des images en différé et que « les spectateurs sont tous partis » du fait que Dieudonné leur a demandé de rentrer chez eux. Valls déclare que « la république a gagné ». Dans plusieurs journaux on jette le doute sur Noémie la compagne de Dieudonné : « qui est Noémie la femme de Dieudonné ? ». Décidément pense l’électeur moyen « ce Dieudonné est bien louche » ! La Une du lendemain de Libération est sans vergogne : « Rideau sur la haine ». Un internaute s’interroge : « trouble de l’ordre public ? Alors commencez par interdire le foot ! ». La majorité des commentaires au bas des articles ne cessent jamais de soutenir le pitre diabolique ni de conchier les élites bourgeoises, seul un article de professionnel semble s’en inquiéter[3] ;
Deux lycéens sont virés de leur lycée pour avoir fait une quenelle (mais ils n’en étaient pas à leur coup d’essai ayant fait plusieurs fois aussi le salut nazi). Un sondage ad hoc tombe : 71% des français ont une mauvaise opinion de Dieudonné, le lendemain 83% des français désapprouveront Dieudonné… L’Express publie une photo sale tronche de Dieudonné ; Valls est décrit comme superman ayant dompté le diable: « il a prouvé ses capacités d’homme d’Etat ». Reportage à Nantes où « complotistes » et simples fans attendent Godot.
-           Le quatrième jour (le 11) quand Dieudonné a promis de tenir un autre spectacle dans sa caverne de la Main d’or, que le Préfet a interdit la tenue de ce nouveau spectacle prévu à 14H c’est le silence total tout l’après-midi (les journalistes espéraient peut-être une émeute des gogos à Dieudo et avaient consigne de ne rien dire de toute façon sachant que de nombreux « fans » auraient pu rappliquer ; de toute façon la momie Sharon ayant été débranchée (complot juif ?) le boucher des Palestiniens reprend la tête des Unes papier et internet tout compris. Alternent les titres suivants : « Dieudonné calme le jeu » et « L’affaire Dieudonné c’est terminé ». D’autres moyens guère évoqués sont utilisés : menaces de morts contre Dieudonné et ses enfants. Dieudonné a peur mais il ne va pas le montrer, et son armada d’avocats lui a dit de mettre le pied sur la pédale de frein tout en lui ayant laissé croire qu’il allait être sauvé administrativement par le tribunal administratif et que dans cinq ans un tribunal européen lui rendrait grâce.
Je me suis trompé sur un point dans mon premier article. Je disais que le scénario de la dénonciation de la haine était en pleine improvisation. Non tout était calibré d’avance, quand l’Etat veut atteindre un objectif, électoral ou militaire, il s’en donne les moyens et la machine marche au doigt et à l’œil ; gare au contrevenant magistrat, juge, journaliste, assoc  ou politique !
Les affaires de fesses du Président, qui, à un autre moment, eussent ébranlé sa stature, sont jugées secondaires et une intolérable atteinte à la vie privée par toute la classe politique « présentable » de Marine à la peine aux adultérins compétiteurs de la droite caviar[4]. Cette union nationale contre le « nouveau boche qui rit » met mal à l’aise non par envie de soutenir le bouffon antisémite, mais par la manière pachydermique visiblement électoraliste et typique de la morale des élites bourgeoises, éthique qui n’existe pas pour leurs frasques comme en témoigne une même solidarité pour protéger un des leurs, l’avionneur Dassault ; les édiles de proue de la gauche gouvernementale réussissent même le tour de force de « désapprouver » cette façon de faire mais sans en rien changer. La dite extrême gauche, elle, s’en tire par une pirouette ambiguë : pour le NPA Besancenot botte en touche en déclarant qu’ils feraient mieux d’interdire les licenciements, vieille antienne inoffensive du père noël trotskien et pour ne pas heurter les possibles électeurs-spectateurs black-blanc-beur; LO semble plus près de la vérité du fonctionnement de la campagne idéologique entre la provocation d’un simple instrument de l’extrême droite puante, mais en traitant Valls de xénophobe (ce qui n’est pas vrai), mais en révélant une même hypocrisie qui assure participer tous les jours au combat « contre le racisme » dont on ne nous dit pas en quoi il consiste ledit combat[5].
La méthode destructive de l’Etat n’est pas regrettable face aux méthodes répugnantes de l’histrion Dieudonné mais parce qu’elle a déjà été utilisée par le passé pour criminaliser les mouvements sociaux, sans oublier le traitement de faveur sans médias modernes contre la Commune de 1871, contre les ouvriers révolutionnaires allemands avec le gouvernement d’Hitler, et que cette capacité à mettre au garde à vous tout l’appareil de la bureaucratie d’Etat de ses hauts fonctionnaires jusqu’aux journalistes d’Etat peut être utilisée de la même façon demain face aux masses de prolétaires en révolution.

POURQUOI L’INTERDICTION DE L’ETAT N’EST PAS CHOQUANTE

Il est toujours difficile pour les divers ennemis politiques affichés du capitalisme, gauchistes, anarchistes et même maximalistes de reconnaître qu’un Etat peut avoir raison ponctuellement. L’Etat serait toujours mauvais. Même sa centralisation administrative en tout genre qui évite encore à la société d’éclater en morceaux comme en Centrafrique et partout où les grandes puissances ont semé désordre et mort ? Les quatre principaux vendeurs d’armes au monde sont : les Etats Unis, l’Allemagne, la France et l’Angleterre ! Au moment de l’Affaire Dreyfus, Guesde commit l’erreur ouvriériste de ne pas vouloir apporter de solidarité à un capitaine « bourgeois ». Lorsque l’avortement a été soumis aux électeurs en Suisse il y a une trentaine d’années, le CCI, roi du maximalisme anti-électoral rigide avait sermonné son concurrent bordiguiste d’avoir failli théoriquement en appelant les électeurs suisses à voter pour l’avortement. Or le PCI avait raison ponctuellement sinon la révolution internationale promise pour les années 1980 aurait encore laissé des milliers de femmes otages des tricoteuses à l’étranger.
Avec l’Affaire pitoyable de Dieudonné et parce qu’il y a assez de monde pour hurler avec les loups, la seule objection que je peux faire est pourquoi l’Etat n’a-t-il pas interdit les délires publics de Dieudonné avant ? En le frappant simplement  à la caisse comme pour tout margoulin ?

OU DIEUDONNE SE RIDICULISE TOUT SEUL

Certainement parce que le « succès » de l’histrion était devenu incontrôlable. Dieudonné clôt finalement la campagne de chasse à sa propagande insidieuse lui-même en se tirant une balle dans le pied avec ses grimaces de fier à bras. Plus on va le laisser parader sur internet plus il va s’enfoncer, mais avec des dégâts collatéraux pour les jeunes déshérités naïfs (que seuls les Alévêque et Plantu ont eu le courage de défendre). Si vous avez été vous balader sur ses nombreuses prestations sur You Tube vous n’avez pas pu ne pas être effaré par ces sketches où un des pires fachos Faurisson fait le clown en sa compagnie, où il le fait applaudir au Zénith, où il va serrer la main des pires dictateurs de la planète, etc[6]. Ce ne sont pas seulement les juifs en général qui sont bafoués mais nous tous qui haïssons ses manières pousse au crime, pousse à la « délinquance politique » mais plus encore à une marginalité impuissante et aigrie. Sa dernière prestation face à ses « fans » vient donner en définitive totalement raison à la répression gouvernementale. Il cache sa peur en faisant le mariole. Tout ce qu’il dit suinte l’idéologie la plus crasse, celle de l’extrême droite ringarde. Il se fout du monde, tour à tour suave, menaçant puis insultant. Il salive de mentir outrageusement sur tout. Il dit qu’il n’est pas antisémite, mais qu’il n’exclut pas de le devenir, poil au menhir, poil à l’ananas. Il utilise constamment le mythe de la « ruse arabe » pour dire une chose effarante et son contraire sarcastique. Les gestes – grossiers, esquisse de bras d’honneur et de rentre-dedans, ricanements  – sont du domaine du non-verbal qui échappe à l’initié. Il s’adresse aux banlieues « initiées » avec le même code gestuel des cailleras. Il invite Valls à venir se castagner avec lui dans la rue derrière et « il ne fera pas le poids avec ses oreilles décollées ». Ce langage agrée aux petites frappes et aux ados peu réfléchis qui voient en lui le vrai ennemi des « puissants », qui « en a ». Depuis des années il distille en effet une haine stérile basée sur l’interprétation du monde des pires racailles politiques de l’extrême droite, avec pour messie le martyre de la Palestine occupée.
Ce qui est plus frappant encore, c’est le silence en réalité des groupes d’extrême gauche avec leur théorie de la montée de fascisme en Europe, chanson entendue la dernière fois lors du meurtre accidentel du petit Méric. Ils auraient dû tous déployer banderoles et articles à rallonge pour y décrire une étape supplémentaire dans la « montée du fascisme » dont seuls Chirac et Hollande nous protègeraient. Eh non. Ils se taisent parce que les « délinquants » sont pour la plupart des enfants spoliés de la classe ouvrière qui n’avalent plus les discours officiels. Non là c’est plus compliqué que pour les clivages politiques simplistes traditionnels ou les fantômes du passé exhibés comme barils de lessive. Il ne s’agit plus comme au temps de l’affaire des chambres à gaz d’une poignée d’intellectuels paumés déçus par les suites évaporées de mai 68, mais de milliers de spectateurs, jeunes, souvent « banlieusards », employés, ouvriers, quelle que soit leur origine sociale ou raciale… Les guignols de l’info c’est ringard, cela ne dérange plus les dominants cela fait partie du cirque médiatique des « bouffons du pouvoir ». Ils ont pris goût à se moquer du « système médiatique » plus que du capitalisme.

Des voix se sont élevées pour souligner que la répression ne suffisait pas ou était contre productive pour tant de « délinquants » pourtant déjà embastillés au collège et à l’usine et prisonniers d’une vie de merde. Certes. Or, comme d’autres observateurs, et sans doute Zemmour l’iconoclaste qui ne dit pas que des bêtises, ont répliqué que c’est le système politique actuel qui fabrique les « délinquants politiques ». En réalité, loin de toute éthique vertueuse pour éradiquer l’antisémitisme (disparition impossible sous le règne mondial de la bourgeoisie qui peut être un jour « universaliste » et le lendemain tout autant « antisémite »), le gouvernement de la gauche bourgeoise a eu peur lui aussi, comme hier la facétie électorale de Coluche avait inquiété « en haut lieu » et qu’on n’avait pas tardé à le menacer. Inquiété pour quoi ? Pas pour une improbable resucée du nazisme, ni pour une mauvaise éducation distillée aux jeunes gens de second ordre, mais pour une banale campagne électorale, et, comme Sarkozy en son temps de s’inventer un label
moral pour feindre ne pas être seulement en charge de l’exploitation des masses paupérisées, garant de la « propreté du discours public », quand chaque jour le double langage des gens du pouvoir démasque leur hypocrisie, révèle leur vénalité et corruption plus encore que celle de Dieudonné. Le délitement de la croyance au discours public des partis bourgeois est tel que même le FN n’est pas épargné et qu’ils ont tous peur de l’abstention massive. Certes les pitreries nauséabondes de Dieudonné desservent Marine Le Pen et ses colistiers, mais les urnes ne vont pas être remplies pour autant pour le parti de l’exploitation « socialiste » au pouvoir, dont le motocycliste adultérin vient d’annoncer la « croissance » pour les chefs d’entreprise.
Une fois le rideau tiré concernant ce petit histrion minable tout continuera comme avant « en bas » pour les spectateurs rentrés chez eux, pour ceux qui supportent les humiliations à Pôle emploi, pour ceux qui crèvent de solitude, pour ceux qui se noient en mer, pour la pérennité de l’antisémitisme, pour la morgue des puissants. Sauf le geste de la quenelle, il est rentré « dans les mœurs » de tout colérique, de tout lycéen bafoué, de tout routier exaspéré par la police. Grâce au gouvernement qui n’a pas la prétention de supprimer inégalités et injustices sociales ni aux diverses « atteintes à la dignité humaine » dans le cadre du travail ou de l’exclusion. Et qui ne dispose pas assez de flics pour empêcher tous les doigts d’honneur des oubliés du profit et de l’opulence.
C’est parce que la bourgeoisie étouffe tout véritable débat politique, méprise la classe ouvrière. C’est parce qu’il n’y a plus de parti politique comestible ni syndicat buvable que la délinquance politique s’est installée et va perdurer. Un parti politique doit avoir du pognon pour pouvoir prétendre être entendu, au point qu’un doux parti électoral comme le NPA, qui est à sec, n’aura plus bientôt pour choix lui aussi que la « délinquance politique ». Parce que les bourgeois au pouvoir sont aveugles à leur capacité de nuisance quand chaque jour les faits mettent à nu leur pourriture. Pourquoi enfin cacher que le capitalisme va… dans le mur.














[1] Un internaute croit bon de rappeler le début où c’est pourtant Dieudonné qui a « servi la soupe » : « Qui a commencé ? Vous oubliez de dire que tout à commencé sur France 5 (C à Vous) lorsque Patrick Cohen de (France Inter) a reproché à Taddei (de Ce Soir ou jamais) d'accepter que certaines personnes, notamment M'Bala M'Bala aient droit de parole dans son émission sur le Service Public. S'en est suivie l'invective nauséeuse de Dieudo, filmée en caméra cachée, dans son Théâtre, par une équipe de France 2 ». Qu’on considère cela comme un complot ou pas, le résultat est que ces petits arrangements médiatiques ont permis à la machine d’Etat de se mettre en ordre de bataille face à « l’opinion » des si nombreux et si passifs électeurs.


[2] On débat sur légitimité ou pas de l’attaque de Valls, floraison d’articles mais questionnement sur la nature du « second degré ». Au-delà de ces embarras, même les « voix musulmanes les plus critiques » s'interrogent sur la pertinence de l'offensive du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, contre ses spectacles. Certains fans pourraient y voir la preuve de « la supposée mainmise de la "communauté organisée" », craint M. Seniguer. Tous dénoncent en effet le « deux poids deux mesures » dont feraient preuve les pouvoirs publics en matière de liberté d'expression et dans leur combat contre l'antisémitisme et contre l'islamophobie. « C'est vrai qu'avec l'affaire des caricatures , politiques et intellectuels ont posé le principe que l'on pouvait rire de tout. Du coup, beaucoup se disent, si on peut rire du Prophète, on peut rire de la Shoah », résume M. Kimouche. A sa manière, M. Boubakeur ne dit pas autre chose : « Quand nous sommes attaqués, nous aussi attendons des réactions. »Bonjour les dégâts des pitres communautaristes qui disposent de strapontins dans l’Etat vertueux ! Les curés musulmans ne vont pas lâcher les « délinquants politiques » qu’ils espèrent embrigader à leur tour. Sans rire.

[3] « …c'est sûr qu'avec le blanc seing que nos sénateurs viennent de donner à Dassault, nos jeunes musulmans ne risquent pas d'être séduits par nos "élites" ! si la jeunesse (et pas seulement) se réfugient dans des postures extrêmes et radicales, c'est aussi à cause de notre classe politique qui est en-dessous de tout ! qu'ils moralisent leur marigot, qu'ils vident leurs écuries d'augias et après, les tristes sires comme dieudonné n'intéresseront personne ! mais dans le contexte actuel, sa voix porte ».

[4] Peccadille fort bien résumée par un internaute : « En attendant le Président fait appel à l'Amour, ce qui nous change de Dieudonné, qui lui fait appel à la haine ». Un autre internaute de Bordeaux suggère à François Hollande « de porter plainte directement devant le Conseil d’État. En se dépêchant un peu, il peut avoir une condamnation de Closer en appel dès ce soir ! ».


[5] « Le bouffon antisémite et les hypocrites qui lui servent la soupe (…). Derrière l’image anti-système qu’il veut se donner, Dieudonné prospère, au propre et au figuré, sur l’antisémitisme. Il cherche ses amitiés et ses références du côté des pires ennemis des travailleurs : Jean-Marie Le Pen, parrain de sa fille, ou Alain Soral, un des idéologues connus de l’extrême droite. Mais en interdisant ses spectacles, Valls, qui n’a pas hésité à tenir lui-même des propos xénophobes sur les Roms et qui a expulsé plus de 35 000 étrangers en 2013, sert la même soupe, et en plus lui fournit l’occasion de jouer les victimes. Le combat contre l’antisémitisme, et plus généralement contre le racisme, ce n’est pas sur un terrain juridique qu’on peut le gagner, mais c’est un combat de chaque jour, sur le terrain ». (portail de Lutte Ouvrière)


[6] Certains s’émeuvent qu’on puisse supprimer tôt ou tard ses prestations débiles sur le web ainsi que celles de son compère Soral et se rassurent en les faisant glisser sur le site russe RUTUBE. Et chacun d’invoquer Voltaire avec sa fameuse sentence mais Voltaire ne s’est pas fait tuer pour JJ Rousseau et fut un sordide agioteur enrichi. Il n’est pas vrai que le droit d’expression soit le droit de dire n’importe quoi, ni un droit à la tolérance de l’intolérance en particulier celle qui consiste à se gausser des millions de morts juifs ou pas de la seconde boucherie mondiale capitaliste. Quoique l’origine de cette intolérance « délinquante » prennent ses racines dans l’hypocrite tolérance bourgeoise parfaitement intolérance quand ses assises sont en cause plus sérieusement que l’hydre antisémite.