PAGES PROLETARIENNES

samedi 2 novembre 2013

NON LA CLASSE OUVRIERE N’EST PAS UNE CLASSE IMMIGREE




(du révisionnisme d’une ultra-gauche gériatrique)

« Il ne suffit pas d’accepter le marxisme pour être préservé des erreurs. Nous autres russes le savons fort bien, le marxisme ayant été chez nous une « mode ». » Lénine (27 avril 1920)
« La révolution ne viendra pas des immigrés » Marc Chiric (1978)





Sous le titre « Valls, Léonarda et les Roms : le capitalisme cultive la peur de l’autre », le général en chef du bataillon CCI, Pawel, prétend sur leur site faire la part des choses concernant la campagne idéologique qui a accompagné et promu l’expulsion de la petite Léonarda. Hors de toute realpolitik bien sûr. Il semble pourtant bien commencer son propos en pointant du doigt la frénésie de la gogoche sentimentale (qui rime avec gouvernementale) contre une sordide « nouvelle rafle ». Il ne se moque nullement de cette frénésie, et on va voir qu’il va se contenter de surenchérir en traitant Valls de « sale type » (il veut pourtant doubler le nombre de naturalisés cf. annexe) et en argumentant avec une « morale » que sa secte a attrapé lors des aigreurs d’estomac et du prurit manifestatoire de la bobologie mondiale, où paraît-il les rues des métropoles occidentales étaient pleines des « enfants des ouvriers ». Une hérésie en couvre une autre comme un train en cache un autre. Le propre de l’opportunisme est de s’adapter aux modes. Nous nous poserons la question de quel critère fonde cette nouvelle trouvaille cette nouvelle invention du philosophe en chef du CCI, ce capitalisme qui « cultive la peur de l’autre », à quelle branche de la sociologie cette réflexion peut être rattachée. Hélas.
Analysons d’abord le fond de la théorie révisionniste, introduite il y a une petite dizaine d’années dans cette organisation : le prolétariat conçu comme classe d’immigrés[1]. Le courant bordiguiste, le plus perméable aux modes gauchistes, a longtemps eu le monopole de la « préférence immigrée » ; les « peuples de couleur » allaient dans les sixties et au-delà réveiller un prolétariat européen endormi ; hélas, même le slogan « français-immigrés » clamé partout de l’extrême-gauche à l’ultra-gauche n’a jamais cassé des briques. La nouvelle théorisation du CCI n’a donc été qu’une autre simple surenchère face au rival bordiguiste : ils prétendent que les immigrés ouvrent la voie des luttes internationales et bé nous nous disons que c’est normal parce que la classe ouvrière est en soi une classe immigrée !
Les sectes étroites ont une propension naturelle à la simplification pour les besoins de la propagande. J’ai consacré au sujet de l’immigration un livre entier et argumenté sur le sujet sans que le milieu maximaliste excepté un aimable rédacteur d’Echanges, ne daigne entrer dans l’arène ni même manifester publiquement désaccords ou mépris[2], sauf celui du silence, de l’ignorance ou de la couardise[3].

1.      Une histoire non mythifiée de la constitution de la classe ouvrière et comment ne pas « tomber dans le prolétariat »:

On devrait conseiller aux vieux gribous qui se piquent d’être les guides du prolétariat moderne de relire une fois tous les cinq ans au moins le Manifeste communiste de 1848. Ce texte magnifique est une source d’inspiration à chaque relecture pour tout véritable révolutionnaire moderne. En à peine une cinquantaine de feuillets il en a fait plus que la Bible, le Talmud et le Coran réunis pour indiquer les véritables sources d’émancipation de l’humanité[4]. Le premier chapitre (Bourgeois et prolétaires) est un trésor d’analyse historique qui explique très clairement la formation des classes : « Le métier, entouré de privilèges féodaux, fut remplacé par la manufacture. La classe moyenne industrielle supplanta les maîtres de jurandes ; la division du travail entre les différentes corporations disparut devant la division du travail dans l’atelier même »[5]. Ou encore : « La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les professions jusqu’alors réputées vénérables, et vénérées. Du médecin du juriste, du prêtre, du poète du savant, elle a fait des salariés à ses gages. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent ».
Le Manifeste qui est loin d’être simpliste comme nos vieux propagandistes maximalistes (du verbe humaniste) – ni rétif à la critique - démontre en quoi la bourgeoisie était révolutionnaire et faisait déjà éclater le cadre national : « Par le rapide développement des instruments de production et des moyens de communication la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation toutes les nations, même les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et fait capituler les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort elle force toutes les nations à adopter le mode de production bourgeois ; elle les contraint à introduire chez elles ce qui s’appelle la civilisation c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle crée un monde à son image ».
Marx et Engels faisaient tomber cependant un peu trop de monde dans le prolétariat : petits industriels, marchands, petits rentiers artisans, paysans propriétaires… Une écriture un peu trop impulsive et enthousiaste leur a fait confondre prolétarisation et paupérisme car les couches évoquées ne tombent pas spécialement et ne sont toujours pas « tombées » dans le prolétariat. Dans ce que le CCI nomme comme moi d’ailleurs (et l’IC) la décadence capitaliste renforce chaque jour ces diverses catégories dans la lutte pour le pognon et l’exploitation de leurs semblables. Ces olibrius reforment sans cesse de nouvelles SARL ou se reconvertissent dans des activités illégales sans cacher leur appétence pour le vote d’extrême droite. La division du travail sordide c’est bon pour les immigrés, et c’est pourquoi la haute bourgeoisie est antiraciste leur fait les yeux doux –tout en expulsant les en trop – et légifère à tour de bras contre tout dérapage raciste outrancier. Jusque là rien ne nous sépare des frères ennemis CCI-PCI sauf à préciser que l’immense majorité des immigrés sont des prolétaires corvéables, auxquels se mêlent des petits bourgeois adeptes du « commerce de commission »[6].
« De sorte que le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population »… oui mais tendanciellement, ce n’est pas une généralité. Gageons que par contre, la plupart des enfants de boutiquiers parvenus sont certes plus amenés à « tomber » à leur tour dans le prolétariat, mais aussi pour une portion à recourir à des activités illicites pour éviter au besoin cette « chute » sociale et suivre l’exemple paternel !
Malgré cette imprécision, inévitable face au brassage continu des classes sociales, difficile à délimiter précisément, Marx et Engels s’attachent à définir les « différentes phases d’évolution » du prolétariat : lutte d’ouvriers isolés, destruction des machines, il est d’abord masse « incohérente » « disséminée sur tout le pays » (NB) et « désunie par la concurrence ». Puis l’industrie concentre les prolétaires en masses considérables : « Les intérêts, les conditions d’existence des prolétaires s’égalisent de plus en plus, à mesure que le machinisme efface toute différence dans le travail et presque partout réduit le salaire à un niveau également bas ». Là encore le document « manifeste » est manifestement daté. La bourgeoisie n’a pas seulement lu elle aussi le Manifeste, mais elle a été capable de moderniser le « diviser pour mieux régner » et, au 20ème siècle la hiérarchie des salaires a été démultipliée, des corporations entières bénéficient de privilèges refusés à d’autres, la nationalisation par exemple, credo de la gogoche intellectuelle et gauchiste a toujours refusé l’emploi des non-nationaux.
Les moyens de communication décuplés ont permis aux ouvriers ensuite de se rencontrer pour lutter  ensemble pout dépasser le local. Marx et Engels oublient au passage de préciser que c’est le libéralisme anglais qui a permis le développement du trade-unionisme si important pour discipliner les masses comme pour leur assurer des « acquis sociaux » contre la bourgeoisie vorace.
Premier accroc pour nos révisionnistes modernes d’un prolétariat automatiquement internationaliste et immigré, le renforcement de la lutte de classe se passe d’abord ensuite au niveau national : « …(les nombreuses luttes locales) qui partout revêtent le même caractère en une lutte nationale (sic), en une lutte de classe ».
Le Manifeste ne développe pas ce hiatus et saute à l’organisation du prolétariat en classe « et par suite en parti politique », laquelle organisation « est sans cesse détruite de nouveau par la concurrence que se font les ouvriers entre eux ». Prolétariat Sisyphe ? Non car elle (l’organisation) renaît toujours ; et toujours plus forte plus ferme, plus formidable ». Pas vraiment au cours du siècle écoulé ou en tout cas en dents de scie, et avec des étonnantes pertes de mémoire du prolétariat. On ne peut plus dire non plus que « l’organisation du prolétariat » en classe « profite des divisions intestines de la bourgeoisie », quand c’est plutôt le contraire, hélas !
Modernistes et révisionnistes peuvent signer des deux mains la formulation dithyrambique et irréaliste qui suit : « … par le progrès de l’industrie des fractions entières de la classe dominante sont précipitées dans le prolétariat (…) Elles aussi apportent au prolétariat de nombreux éléments de progrès ». Cette affirmation pourtant ne peut que prêter à sourire de nos jours face à la résistance à la « chute dans le prolétariat » par les fameuses « couches moyennes », confirmant non seulement l’analyse moderniste de Bernstein mais la capacité du capitalisme moderne à empêcher des couches entières de « tomber dans le prolétariat » par une meilleure répartition du gâteau à toute une série d’intermédiaires dans l’industrie, l’éducation nationale, la police, l’armée, le commerce, l’artisanat etc. sans oublier la corruption des grands appareils bureaucratiques syndicaux. Toutes choses méconnues à l’époque des jeunes Marx et Engels[7].
Toujours au temps du « progrès de l’industrie » : « … des fractions entières de la classe dominante sont précipitées dans le prolétariat ou sont menacées, tout au moins, dans leurs conditions d’existence. Elles apportent au prolétariat de nombreux éléments de progrès ».
Or de nos jours, l’industrie n’étant plus en progrès que pour d’énormes bénéfices à une minorité et sous condition d’une surexploitation inimaginable jusque là, ces « fractions entières de la classe dominante » ne sont pas prêtes à « tomber dans le prolétariat ». Cette réflexion bien optimiste de nos deux intellectuels prolétariens appelle deux remarques. La première a été sa traduction confuse par Lénine qui en a tiré l’idée, controversée dans les rangs socialistes à son époque, des intellectuels qui apporteraient la conscience (prolétarienne évoluée) de l’extérieur. On ne refera pas le débat ici. Il n’y a plus de problème intellectuel/manuel à l’époque contemporaine où il y a autant de prolétaires diplômés de haut niveau réduits à des tâches manuelles que de prolétaires sans diplôme capables de faire fonctionner leur jugeote. Donc nous n’avons plus rien à attendre de « fractions entières de la classe dominante ». Deuxième remarque Marx et Engels avaient encore tendance à penser selon les critères de la révolution bourgeoise, deux plus un contre le féodalisme : c’est à dire bourgeoisie et prolétariat au coude à coude contre l’ancienne domination sociale. Le raisonnement est mathématiquement jacobin mais ne tient pas debout même imaginé pour une révolution imminente en 2015 par exemple[8]. Quelle fraction de la bourgeoisie voudrait saboter ses privilèges notariaux et consuméristes pour s’allier (ou cornaquer) les masses de prolétaires exclus de toute décision et de toute consultation ? Le document est plutôt rance à cet endroit puisqu’il a été utilisé et est encore utilisé par la gogoche et l’extrême gogoche pour nous ficeler encore dans des alliances électorales de partis oligarchiques (du progrès…) contre le danger… fasciste (féodal…).
Contrairement au pape du CCI le Manifeste se fout de la morale[9] , le travail industriel « … a dépouillé le prolétaire de tout caractère national. Les lois, la morale, la religion sont pou lui autant de préjugés bourgeois derrière lesquels se cachent autant d’intérêts bourgeois ».
Beaucoup n’a pas été réfléchi ni discuté dans ce texte dense de 1847 en réalité. Le prolétariat, la dernière couche de la société actuelle ( ?) ne peut se soulever, se redresser sans faire sauter toutes les couches superposées qui constituent la société officielle ». De nos jours les dernières couches n’en finissent pas de s’allonger : immigration massive partout, immenses camps de réfugiés en Afrique et en Asie, masses de plus en plus paupérisées. Et quelques paragraphes avant des pans entiers de la bourgeoisie allaient tomber dans le prolétariat quand les auteurs nous indiquent qu’il faut faire sauter toutes les couches au-dessus ! Oui mais lesquelles et comment ? Pas de réponse. Et enfin, contre toutes les fabulations maximalistes imaginaires sur ce « prolétariat immigré » entendez internationaliste de naissance, le Manifeste est tout à coup plus modeste : « La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie bien qu’elle ne soit pas dans sa substance une lutte nationale en revêt cependant, tout d’abord la forme. Naturellement, le prolétariat de chaque pays doit en finir avant tout avec sa propre bourgeoisie ».
Cette remarque m’apparait fondamentale et lucide, même si Marx et Engels n’ont pas pu l’étayer plus avant[10].
Pour entrer dans le vif du sujet disons le ainsi : la classe immigrée va-t-elle ou a-t-elle les moyens d’en finir avec sa « propre bourgeoisie » celle des autres, ou mieux sous l’avalanche des campagnes philanthropiques des activistes de la gogoche antiraciste et antifa (qui ne font jamais la queue dans les préfectures pour la régularisation des papiers) va-t-elle permettre enfin la révolution mondiale toutes catégories confondues.

2.      LA PEUR DE L’AUTRE OU LA COMPETITION ENTRE PROLETAIRES ?

Que vient faire chez notre ancien ami du CCI cette notion de « peur de l’autre », succédant à la « peur de l’étranger » ? Est-ce une réminiscence de la théorie de Carl Schmit théoricien nazi du clivage ami/ennemi ou un questionnement repris sur Doctissimo (troubles liés à la perte de l’estime de soi)? L’autre, en philosophie recouvre une pluralité de sens et n’est pas strictement réductible à autrui. C’est le contraire du connu du normal du prévisible, ce qui fait éclater les repères. Or l’immigration non seulement n’est pas réductible au voisin de travail ou au black qui bosse sur le chantier voisin, mais elle est bien connue par tous les prolétaires. N’est-ce pas plutôt une peur de la concurrence, liée à la perte de statut social, de chômage où chacun est isolé et sans défense ?
Les campagnes idéologiques sans queue ni tête de l’Etat, sans base de référence ni utilisation des statistiques réelles, induisent des boucs émissaires, je ne le conteste pas. Le sacrifice ou l’exhibition du bouc émissaire est censée ramener la normalité confirmer  qu'il était, au fond, étranger à cette société, un être marginal, une excroissance anormale, un parasite. Scmidt comme les autres idéologues nazis et démocrates n’était pas idiot. La désignation de l'ennemi est toujours expressément lié à un cas d'extrême nécessité.
La collectivité nationale s’identifie comme telle par opposition à ce qui est contraire. Une société se définit en opposition aux autres. Aujourd’hui l’État est la forme la plus complète du politique parce qu’il a seul le pouvoir d’identifier et de nommer l’ennemi intérieur et extérieur.
Pawel du CCI ne se place pas du point de vue du prolétariat en son entier mais se joint au chœur des gauchistes avec l’exclamation généraliste : « Les gouvernements changent, la chasse aux immigrés demeure », et de citer les déclarations de Valls sur le mode de vie des Roms. Or Valls est plus fort que ses stigmatiseurs. Par-dessus ces larmoyants il s’adresse à ces parties de la population qui excèdent ou détonnent dans leur cadre de vie, et qui peuvent vivre en effet une peur non de « l’autre » comme entité philosophique simiesque, mais de l’agression, du cambriolage. Le ministre comme ses prédécesseurs de la droite bourgeoise en « chasse » pas spécialement. Il officie, au service de la bourgeoisie économique et industrielle, au « tri » des possibles travailleurs. Comme toutes les autres bourgeoisies européennes, il gère le besoin effréné de main d’œuvre corvéable pour le Capital en Europe en particulier. Ce n’est pas une politique « anti-immigrés » (vocabulaire de la gogoche contestataire). La focalisation sur la situation aléatoires des immigrés permet de faire passer au second plan les destructions d’emploi, alors que sous la première expérience Mitterrand (années 1980) les grèves ouvrières, sans focalisation première sur les immigrés, avaient été bien plus inquiétantes, et la répression de celles-ci très coûteuse électoralement et historiquement à la gauche bourgeoise. Pourtant l’auteur marque un tant d’arrêt pour une remarque lucide sur le tournant factuel de la mise en première ligne de l’immigration : « A la fin des années 1960, le retour de la crise économique a signifié la fin du plein emploi et la hausse du chômage. N’étant que de la chair à usine, ne trouvant plus à être exploités, les immigrés sont devenus de plus en plus encombrants ». Cela méritait réflexion et non pas cette cassure où il revient sur le « durcissement des lois anti-immigrés » qui est à souligner non pour sa « méchanceté » mais pour ce qu’il révèle des contradictions de la bourgeoisie « nationale ». Et nous voilà parti dans la « peur de l’autre » sous-entendu tous ces prolétaires ou ces « gens » qui ont peur de la concurrence, la perte de leur emploi, qui râlent sur la distribution souvent curieuse des « allocs » à des familles nombreuses envahissantes et bruyantes, surtout « visibles »… qui sont donc « peureux » mais certes pas « méchants » ni forcément électeurs du FN. Gens aveuglés par la propagande « bouc-émissaire » quand se développe un « esprit pogromiste » (encore ce besoin d’amplification du fantasme étatique comme les gauchistes…). C’est bien sûr « la faute au capitalisme », on s’en serait douté !
Il semble revenir à des notions plus marxistes soudain : « Cette mise en concurrence fait d’autant plus de ravages que chaque individu (quel individu ? de quelle classe ?ndt) est sous le capitalisme, menacé par la précarité, incertain pour son avenir, insécurisé et surtout impuissant face aux lois économiques ». A part la nature de l’individu imprécis cela irait mais il retombe aussitôt où « l’activité productive »… peut « de façon inattendue plonger l’individu, la classe ou l’ensemble de l’humanité dans des cataclysmes apparemment inexplicables » !!!? Puis : « La peur pour soi engendre la peur de l’autre, puisqu’il est un concurrent ; quand cet autre est une menace pour sa propre existence, la crainte peur se transformer en haine. Autrement dit le capitalisme est à la racine de la peur sociale et des tendances au pogromisme ».
Reconnaissons à Pawel de faire un effort pour ne pas s’allier au chœur gauchiste qui stigmatise « l’ouvrier blanc ex-colonisateur », le « salaud électeur du FN », etc. Mais c’est quand même une psychologie à deux balles digne de Doctissimo. Certes, pour accroître la concurrence (non la peur en soi) la bourgeoisie distille le poison « de la division et de la méfiance », en ne cachant pas traitements de faveur de certains[11], en laissant étaler des faits divers qui ne mettent pas toujours en scène  pourtant « l’étranger » (arabe de préférence).
Le multicultiralisme, comme l’égalitarisme jacobin stupide, produit des effets très pervers qui aboutissent au total contraire du discours affiché nommé « vivre ensemble ». Pawel peut citer Engels à longueur de colonnes, ce ne sont que vieilles incantations de la belle époque de la IIème Internationale où le socialisme municipal laissait croire à l’éternité familiale et conviviale des quartiers ouvriers allemands.
Ce n’est pas en prêchant comme les curés que les ouvriers doivent s’affirmer comme « êtres humains » que la seule loi de la nécessité va abolir la concurrence entre eux, que, de toutes façons le prolétariat « est la seule classe aux intérêts internationaux » (c’est pas vrai que c’est la seule classe) que le prolétariat « intègre constamment des gens de différentes nationalités », et qu’il va lutter (un jour…) « de façon désintéressée pour la libération de toute l’humanité ».
Tout cela ce sont des grandes phrases grandiloquentes que l’on ne peut reprocher à Engels d’avoir prononcé en son temps, valident le programme d’émancipation communiste souhaité par des générations de lutteurs pour l’avenir. A force d’être généraliste un discoureur ou le représentant de telle ou telle organisation, aussi généreuse et désintéressée soit-elle, n’est qu’une onction de plus en faveur d’une libération révolutionnaire dont les portes sont pour l’instant cadenassées.

3.      POUSSER LE CAPITALISME DANS SES CONTRADICTIONS OU RENFORCER LE PROLETARIAT DANS SA CONFIANCE EN SOI ?

La question de l’immigration est très complexe et ne se résoudra jamais à coups de slogans (cf. immigration légale, clandestine, « choisie » ou pas réfugiés politiques etc.) .Je me suis souvent posé la question du pourquoi gauchistes et même maintenant vieux ultra-gauchistes rentiers se contentaient de dénonciations simplistes, d’une surenchère pitoyable et de faire la morale aux méchants dirigeants capitalistes (qui s’en foutent royalement). Pourquoi derrière la « solidarité totale avec les immigrés »  contre les salauds de ministres « pogromistes » on ne trouve pas l’once d’une analyse sur les réels problèmes de la société moderne. Comment tel pays avec un chômage  croissant peut-il accueillir comme dans les années 1960 des travailleurs immigrés sans compter ? N’y a-t-il pas une contradiction qui concerne autant les gouvernants que les gouvernés ? N’y a-t-il pas un programme alternatif à opposer à ces polémiques et mystifications incessantes, pour d’abord poser les problèmes d’une nécessaire réorganisation de la société qui montre que le Capital est à bout de souffle et ne peut que paupériser la plus grande partie du prolétariat, en tirant vers le bas, en se servant des plus paupérisés et sans logis ni patrie quelconque[12] comme « danger malthusien » flirtant avec le déni de la réalité des statistiques réelles tenues hors du public ? Ignorent-ils la transformation exotique des grandes zones urbaines Ces intellectuels de gogoche alarmiste prennent-ils le métro aux heures où il n’y a plus un français dans les rames ? Habitent-ils dans le 93 ?
Il y a une outrecuidance et un aveuglement chez Pawel qui est lamentable : « le prolétariat a toujours eu à accueillir dans ses rangs les victimes ruinées et malheureuses du capitalisme ». Où a-t-il vu cela ? C’est le territoire national avec ses institutions d’embauche et caritative qui accueille ou n’accueille pas les différents types d’immigrants, car il y existe différentes sortes hors le simplisme paquet sur l’immigration en général. Je joins en annexe divers cas de figure qui révèlent une politique très précise des Etats bourgeois, hors des délires officiels, qui sont soigneusement classés, contrôlés et soumis aux besoins de l’industrie mais hélas pour les destructeurs imaginaires du capitalisme, ils ne constituent pas une force révolutionnaire qui viendrait suppléer ou dynamiser le prolétariat du cru. La plupart des « naturalisés » s’en font une gloire, et tout en ne reniant pas leur double ou triple appartenance (cf. l’immigré Depardieu) se flattent de leur nouvelle nationalité et deviennent hostiles à leur tour aux compétiteurs entrant !
La confiance en soi du prolétariat a besoin d’un projet politique global pas de dénonciations philanthropiques ! De projet de nouveau Manifeste communiste il n’y a point !

Le combat de classe restera donc encore longtemps dans un « cadre national », comme le disait le Manifeste de 1848, même si la classe ouvrière mondiale n’a plus rien de national au point même qu’elle n’est plus souvent perçue que comme une foule terrienne atomisée, ballotée au jour le jour, « multitude »[13] comme disaient les communisateurs féodaux sans port d’attache, sans valeurs, sans véritable espoir que dans le retour au folklore religieux. Le prolétariat ne peut se battre que par rapport à ce qui existe : un monde de frontières non pas tant physiques qu’idéologiques, honteuses et informatiques.
Les confrontations de classe (grèves, manifestations, protestations politiques) ont désormais souvent lieu au niveau régional, dans des campagnes syndicales artificielles au niveau européen mais restent pratiquement inconnues au niveau de la simultanéité touchant plusieurs pays à la fois. Et dans le cadre national, jadis, il y avait des coutumes et un mode de vie commun qui est bouleversé aujourd’hui, qui dépayse et même « défrise » beaucoup. Faut-il leur cracher à la gueule en les traitant de fachos arriérés qui ne comprennent rien à la politique des architectes « multiculturalistes » d’Etat et à l’accommodement des municipalités conviviales avec les diverses communautés?
La question de « mode de vie » a été posée par un certain Trotsky en 1917. C’est une question politique à part entière qui conditionne aussi les classes. Les politiques et leurs bouffons aboyeurs feraient bien d’y réfléchir, mais on souhaite qu’ils s’y prennent trop tard et qu’un chambardement autre que « pogromiste » ne leur succède de fait.
Dans toute l’histoire du mouvement ouvrier s’est posée la question : où la révolution pourra-t-elle commencer dans les pays riches, dans les pays arriérés, les deux ayant échoué on a tablé sur la simultanéité. On attend toujours.
Rien n’est perdu mais à condition de ne pas découper la classe ouvrière en tranche,  de placer en priorité telle ou telle spécificité, de ne pas séparer les intérêts des uns et des autres, de considérer que la guerre de classes est un champ de bataille où les place-fortes restent les Etats nationaux et qu’il ne sert à rien de débiter des discours généralistes illogiques et utopiques. Au lieu de défendre à tout crin les immigrés en général et de prétendre qu’on peut (qui ? l’Etat national ? Le prolétariat caritatif ?) « accueillir (toutes) les victimes ruinées et malheureuses du capitalisme », nos défenseurs de la prétendue « classe immigrée » feraient mieux de répondre à la question : que feraient-ils à la place de l’Etat national et si le prolétariat était au pouvoir dans une seule contrée ?
L’abolition des frontières promise par la révolution communiste moderne (et certifiée anti-stalinienne) va-t-elle laisser transiter tous les habitants des zones paupérisées là où il y aura encore du travail en trop ? (s’il en reste)
Voici ma réponse en tout cas aux dénonciateurs et professionnels (emplois garantis, logés et bien nourris) de la surenchère :
Il y a la pose du tribun mué en accusateur public juge impavide des malheurs du monde. De tout temps les hérétiques donnèrent de la voix recrutant quelques poignées d’adeptes hypnotisés mais toujours confis dans leur misère économique et spirituelle. Or, si l’on examine d’un coup d’œil les fantasmes trotskiens, gauchistes, marxistes radicaux ou marxistes moins radicaux, une conviction les taraude qui mènera à la victoire : de toutes les manières il faut pousser le monstre Capital dans ses contradictions « pour l’aider à s’effondrer ». Cette tâche qui avait toujours été dévolue pourtant à la « dernière classe » présumée de l’histoire - le prolétariat - incomberait doctement à une myriade de groupuscules et assocs politiques dans le monde : démultiplication des revendications de toute sorte, de sexe, de régions, de remboursement historique, de moratoires affairistes, de races, de nations. Submergé par ces contradictions la bête capitaliste
finirait par en succomber. Alors qu’AU CONTRAIRE ELLE EN VIT ! Et en survit très bien. Ignorer cela mène tout droit, certes au refus de toute realpolitik bourgeoise mais à l’utopie contestataire.

Annexe/ QUELQUES ELEMENTS STATISTIQUES QUI REVELENT QUE L’ETAT EFFECTUE UN TRI ET PAS UNE REPRESSION SANS FARD (on a affaire à une politique d’ajustement aléatoire, parfois juste, souvent injuste, fonction de nombreux paramètres) mais aussi on peut faire le simple constat l’immigration est toujours plus une nécessité pour le capital, non parce qu’il s’en servirait pour « faire peur » aux ouvriers du pays mais parce que l’économie capitaliste en a besoin (y compris les retraites des classes prolétaires).

• Chute des naturalisations
En 2011, le nombre d'étrangers naturalisés s'est effondré de 30 %. Près de trois quarts des demandes étaient autrefois acceptées. Elles sont aujourd'hui majoritairement refusées. Claude Guéant a averti à l’époque: «On ne peut devenir français par hasard. On ne peut le devenir que si l'on parle le français et qu'on adhère aux principes de la République.»
• Baisse du taux de reconnaissance du droit d'asile
Alors que la présidente du FN dénonçait une hausse des reconnaissances du statut de réfugié, l'hôte de Beauvau déclare, au contraire, que, même si le nombre de demande a pu croître (57.000 en 2011), la proportion de dossiers acceptés a baissé en un an, de 1 %. Le délai de traitement des dossiers, de seize mois en moyenne, reste, selon lui, trop long. Il assurait pouvoir réduire ce délai à un an, pour un traitement «plus humain».
• Le cas des étudiants étrangers
Après la polémique sur une première circulaire, le ministre annonce la publication aujourd'hui d'une nouvelle circulaire spécifique sur les étudiants étrangers. S'ils décrochent un master en France, ils ont, rappelle-t-il, un droit à y travailler. S'ils échouent aux examens, ils restent dans le «droit commun». Au PS, mardi, le sénateur François Rebsamen critiquait ce bilan en rappelant la formule de Michel Rocard pour expliquer la position de la gauche sur l'immigration: «La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part.»
Il est étonnant que le figaro ait comparé 2011 avec 2002 qui correspond à un intervalle de 9 ans. Exemple, si on compare 2000 avec 2010 : 160 000 titres accordés en 2000 et 208 000 en 2010 soit 30% de plus, ce qui fait de Sarko le champion toute catégorie de l'immigration.
Le chiffre 2011 des expulsions a été largement gonflé, et c'est la Cimade qui le dit, alors qu'elle a tout à y gagner à crier "au racisme d'état" en acceptant des chiffre élevés, c'est pour dire. De plus, 28 000 clandestins ont été régularisés en 2011, soit 77 par jour.

2010
2011
2012

(en %)
Lecture : sur les 96 088 acquisitions de nationalité en 2012, 24 058 étaient des acquisitions par déclaration anticipée.
Champ : France.
Source : ministère de la Justice (SDSE).
Acquisitions par décret
94 573
66 273
46 003
47,9
  par naturalisation
88 509
62 382
43 067
44,8
  par réintégration
6 064
3 891
2 936
3,1
Acquisitions par déclaration anticipée
23 086
23 342
24 058
25,0
Acquisitions par mariage
21 923
21 664
22 382
23,3
Autres déclarations d'acquisition et de réintégration
1 238
1 183
1 417
1,5
Acquisitions sans formalités
2 455
2 122
2 228
2,3
Total des acquisitions
143 275
114 584
96 088
100,0

L'année dernière, les naturalisations sont revenues à leur niveau 2007

Début 2012, Claude Guéant annonçait 66.000 naturalisations pour 2011. En 2010, selon l'Insee et le secrétariat général à l'immigration et à l'intégration, il y avait eu 94.573 acquisitions de la nationalité par décision de l'autorité publique. Soit une baisse de 28.573 naturalisations, c'est-à-dire de 30%. Manuel Valls exagère donc ce chiffre de 10 points.
Surtout, l'actuel ministre de l'Intérieur oublie de parler des situations précédentes. De 2008 à 2010, le nombre de naturalisations est resté relativement stable (seulement 2% d'augmentation sur les trois années). De 2007 à 2008, la situation n'était pas vraiment à la baisse : passant de 70.095 à 91.918, le nombre de naturalisations avait alors explosé de 31%. Il faut dire que les années précédentes avaient connu le phénomène inverse. Entre 2006 et 2007, les naturalisations se sont effondrées de 20% et entre 2005 et 2006, de plus de 13%. En résumé, les naturalisations ont fortement chuté entre 2005 et 2007, avant d'augmenter cette année-là. L'année dernière, les naturalisations n'ont fait que revenir au niveau où elles étaient en 2007. Un niveau insuffisant pour Manuel Valls.
NATURALISATIONS EN ALLEMAGNE
L'Allemagne est désormais l'un des pays d'immigration les plus importants. Au début des années 1950, les étrangers constituaient à l'Ouest environ 1 % de la population mais plus de 10 % en 1995, à l'Est, moins de 1 % en 1991, à peine 2 % en 1995. La proportion des étrangers qui souhaitent rester de façon prolongée a augmenté chez les Yougoslaves et les Italiens mais surtout presque doublé chez les Grecs et les Turcs entre 1985 et 1995.
Double nationalité
En 1985, à la question "S'il vous était possible d'obtenir la nationalité allemande en plus de votre nationalité actuelle, utiliseriez-vous cette possibilité ?", plus de la moitié des Turcs et des deux tiers des ressortissants de l'ex-Yougoslavie répondaient "certainement" ou" probablement".
En 1994, 21 % des Turcs et 37 % des originaires de l'ex-Yougoslavie se disaient "tout à fait sûrs" ou "probable" de demander leur naturalisation dans les deux années à venir. Parmi les ressortissants de l'Union européenne (Grecs, Italiens et Espagnols), ce pourcentage était inférieur à 10 %. En 1996, moins de 1 % des Allemands possédaient une double nationalité, essentiellement des originaires de pays de l'Est.
Les Allemands de l'Ouest étaient hostiles à la double nationalité à 49 % (40 % favorables) et 59 % pour ceux de l'Est (contre 28 %). Le principe de double nationalité est plus accepté par les jeunes, les personnes dont la formation est plus élevée, dans les circonscriptions où la proportion d'étrangers est plus forte. Aux yeux des Allemands, n'avoir commis ni crime ni délit est considéré comme le critère le plus important d'acceptation, la religion n'est pas un critère fondamental.
 
 
Identité nationale et pays d'origine
Quand on demande aux enquêtés s'ils se sentent plutôt Allemands ou plutôt de leur pays d'origine, la nationalité d'origine domine même si ce phénomène s'estompe. En 1995, 59 % des Espagnols se sentaient "totalement Espagnols" et 56 % des Turcs "totalement Turcs". Chez les ressortissants de l'ex-Yougoslavie, cette identification était la plus faible. D'une façon générale, l'identification à l'Allemagne est assez faible : environ deux tiers des Turcs interrogés et la moitié des Italiens déclaraient qu'ils se sentaient "peu" ou "pas du tout" Allemands. Un parcours réussi au sein du système scolaire allemand renforce l'identification à l'Allemagne au contraire d'une scolarité effectuée à l'étranger.
Le sentiment d'une distance culturelle domine, de même que celui de n'avoir plus véritablement de patrie. Seul un quart des étrangers déclare ne "jamais" éprouver ce sentiment. En 1994, tous étrangers confondus, entre 20 % et 24 % des personnes déclaraient éprouver ce sentiment "très fréquemment" ou "fréquemment". Par rapport à 1988, cette proportion ne régresse que parmi les Turcs.
Intégration sociale
90 % des étrangers ont des contacts avec des Allemands. En 1980, 5 % des Allemands avaient des contacts avec des étrangers dans le cadre familial et 19 % en 1996, ces chiffres passent de 23 % à 46 % sur le lieu de travail et de 12 % à 37 % dans le cadre du voisinage. En 1996, la moitié des Allemands comptait au moins un étranger parmi leurs relations amicales. Ces chiffres sont plus modestes à l'Est.
Depuis les années soixante, de plus en plus d'Allemands épousent des conjoints étrangers (7,7 % des mariages en 1996). En 1960, c'était plus souvent les femmes allemandes, en 1996, plus souvent les hommes allemands. Dans la tranche 18-44 ans, 11 % des Allemands de l'Ouest vivaient - mariés ou non - avec un(e) partenaire étranger(e). Parmi ceux qui ont la nationalité allemande depuis la naissance, ils étaient plus de 7 % au sein de la même classe d'âge.
L'attitude des Allemands varie en fonction du type d'étranger ou d'immigré. Les réserves les plus fréquentes concernent les demandes d'asile et, dans une moindre mesure, les Turcs. Elles sont nettement moindres à l'encontre des Italiens.
Le Code de la nationalité
Le Code de la nationalité, est entré en vigueur le 1er janvier 2000.
Les enfants nés en Allemagne de parents étrangers ont la nationalité allemande à la naissance. Entre dix-huit et vingt-trois ans, ils doivent choisir la nationalité allemande ou celle de leurs parents. Les enfants qui, lors de l'entrée en vigueur du code, étaient âgés de moins de dix ans ont droit à une naturalisation similaire.
Les étrangers peuvent demander leur naturalisation après huit ans de séjour légal en Allemagne au lieu de quinze. Ils doivent fidélité à la Constitution, avoir une connaissance suffisante de l'allemand, être capables d'assurer leur subsistance, ne pas avoir de casier judiciaire. Ils doivent éviter le cumul des nationalités et en principe renoncer à leur nationalité première. Mais des exceptions permettent de la conserver : personnes âgées, persécutés politiques. S'il est impossible d'un point de vue juridique, d'abandonner la nationalité ou si cet abandon s'accompagne de modalités humiliantes ou d'inconvénients, notamment de nature économique ou patrimoniale, les personnes peuvent la conserver.
Les enfants nés à l'étranger d'un parent allemand après le 31 décembre 1999 acquièrent la nationalité allemande en cas de risque d'apatridie ou si le parent allemand fait enregistrer la naissance dans un délai d'un an auprès de la représentation allemande.
Les Allemands qui ont perdu leur nationalité en acquérant sur demande une nationalité étrangère peuvent la réintégrer plus facilement s'ils s'installent en Allemagne. Ceux qui conservent leur domicile à l'étranger peuvent aussi la réintégrer après avis de la représentation allemande à l'étranger. Des étrangers peuvent eux aussi devenir allemands à l'étranger s'ils ont des liens particuliers avec l'Allemagne.
Les Allemands, qui acquièrent une nationalité étrangère, peuvent conserver leur nationalité pour des raisons publiques et privées, notamment s'ils entretiennent des liens continus avec l'Allemagne, liens de familles ou de biens.
Les naturalisations "de plein droit" ont augmenté, elles concernent les Aussiedler étrangers ou personnes résidant en Allemagne depuis longtemps. Jusque-là ces naturalisations se faisaient "sur dossier" et étaient peu nombreuses. Leur nombre a plus que doublé entre 1989 et 1993, année où elles atteignaient 44 950. Suite à la modification de la loi sur les étrangers, le nombre de ces naturalisations "sur dossier" a diminué à partir de 1994 alors que les naturalisations de "plein droit" continuaient d'augmenter.
Parmi les naturalisés en 2001, 39,2 % ont bénéficié de la nouvelle loi qui donne la possibilité de naturalisation après huit ans de présence ainsi qu'aux époux et aux enfants mineurs. 33,4 % ont été naturalisés sur la base de l'ancienne loi qui prévoyait cette possibilité au bout de quinze ans. 20 200 étaient nés en Allemagne.
Le nombre des naturalisations a diminué de 8,9 % en 2003 par rapport à 2002. La Turquie avec 56 244 naturalisés fournit le plus grand groupe.
En 2000, les naturalisés d'origine turque étaient les plus nombreux (82 800 soit 44 %), venaient ensuite les naturalisés d'origine iranienne (14 400) et yougoslave (9 800).
Dans une enquête faite à Berlin en juin 2001, dans la population turque et d'origine turque, 15,9 % se déclaraient Allemands d'origine turque et plus de 8,9 % binationaux. Si cet échantillon était représentatif, cela signifierait qu'une personne d'origine turque sur quatre aurait pris la nationalité allemande.
Cette nouvelle situation doit conduire désormais à prendre conscience que "immigrés" et "étrangers" ne se recouvrent pas exactement. Ces naturalisations témoignent d'une intégration croissante même si, dans les statistiques, ces personnes sont les moins bien intégrées.
Naturalisation en Allemagne de 1996 à 2003
  1994     1995   1996     1997    1998     1999      2000     2001      2002      2003
65 709 71 981 86 365 82 913 106 790 143 257 186 700 178 100 154 500 140 700     (Source : Statistisches Bundesamt)
Paul Oriol


Le nombre d'étrangers naturalisés en France était en hausse après les années Sarkozy de durcissement des conditions pour acquérir la nationalité française. Manuel Valls veut doubler le nombre de naturalisés. La France serait alors dans la moyenne européenne, mais resterait loin du Royaume-Uni, pays où l'intégration par la naturalisation est la plus développée.



[1] Je devais être encore membre de cette organisation lorsqu’a germé cette croyance et je n’y ai tout d’abord pas particulièrement attaché d’importance… Pourquoi pas la nommer à la façon d’Attali : « classe de nomades », ou « classe de sans papiers » , etc.
[2] Je suis il est vrai un déserteur impie. Seul le foldingue de Monteipdon a voulu régler ses comptes avec moi en me taxant de suivre la voie de P.Guillaume et tutti quanti vers le FN dans une brochure spéciale à mon encontre qui nous a fait beaucoup rire. Une fois le rire inextinguible éteint, je ne pouvais que constater que  les vieux pépères de l’ultra-gauchisme n’étaient déjà au fond, en philosophie primaire, que des surenchérisseurs du… gauchisme, sur le fond avec les mêmes bases « multiculturalistes » et fort peu marxistes malgré les citations ad nauseum.
[3] L’immigré fataliste et sa religion policière, ed du pavé sept 2012.
[4] J’ai écrit  en 1998 dans un des tout premiers numéros de « Présence marxiste »  de R.C. un article pour la commémoration des 150 ans du Manifeste où j’expliquais comment le stalinisme l’avait déformé.
[5] Extrait de l’excellente compilation du Manifeste et de ses successives introductions in ed. Science marxiste 1999.
[6] Ce phénomène importé du tiers-monde était déjà décrit par Marx dans le capital, cf. p.320 de mon livre, et préfigure bien la prolifération des petits commerces « communautaristes » ou ce type d’immigrés essaie de s’en tirer par le profit commercial, c'est-à-dire le vol classique et l’escroquerie, et perpétue la mentalité casanière et réac du petit boutiquier français.
[7] Gestion novatrice de la société moderne qui a connu ainsi sa période fordiste d’économie de guerre, de révolution informatique, etc. Les politiques d’Etat même chez les stalinistes, s’appuient depuis plus d’un siècle sur cette fameuse « moyennisation de la société », qui exclut les vraies, et toujours les mêmes couches paupérisées, immigrés en tête. DE là à considérer que seuls les immigrés seraient les principales victimes, il n’y a qu’un pas que franchissent les têtes creuses, l’ensemble des classes ouvrières « nationales » sont aussi et toujours la « classe la plus exploitée » (sous le paravent bourgeois de la culture et de l’antiracisme).
[8] Ils ne cachent même pas cette stupide analogie, digne d’une soirée arrosée au Porto : « De même que jadis, une partie de la noblesse se rangea du côté de la bourgeoisie, de nos jours, une partie de la bourgeoisie fait cause commune avec le prolétariat, notamment cette partie des idéologues bourgeois parvenue à l’intelligence théorique du mouvement historique dans son ensemble ». Marx et Engels batifolaient sur eux-mêmes et une poignée d’intellos de l’époque, quelques théoriciens qui se trompèrent plus souvent qu’ils ne servirent de guides. Lénine a reconnu face aux saillies de Rosa Luxemburg, qu’il avait « tordu la barre » ; il a souvent par la suite passé son temps à tancer vertement les intellectuels piqués de socialisme à son époque et leurs perpétuelles « oscillations ». De nos jours il n’y a plus ce clivage, le prolétariat peut s’enorgueillir de compter des cultivés de haut niveau en son sein face à une caste limitée et omniprésente dans les médias des « intellectuels de gouvernement » bourreurs de crâne grassement rétribués.
[9] Il conclut son article par une citation du vieil Engels un peu gâteux – qui prétexte une « une dimension hautement morale » (du socialisme) – alors qu’il n’est question que de lutte à mort contre en particulier la morale « ce préjugé bourgeois » (cit du Manifeste dans le corps du texte ci-dessus). Lénine se voulait aussi très moraliste et cela a donné… le léninisme étroit et son échec.
[10] Malgré les imprécisions du Manifeste ici relevées, il reste un document étincelant de réflexion  inachevée – écrit pourtant au début du jeune capitalisme - sur nos deux siècles contemporains, fourmillant d’annotations anticipatrices : « L’ouvrier moderne, au contraire loin de s’élever avec le progrès de l’industrie, descend toujours plus bas, au-dessous même des conditions de sa propre classe. Le travailleur devient un pauvre, et le paupérisme s’accroit plus rapidement encore que la population et la richesse ». Donc encore une fois ce ne sont pas des pans entiers de la bourgeoisie qui tombent dans le prolétariat mais des pans entiers du prolétariat qui tombent dans la misère, sans qu’il en sorte la révolution. Et que penser de l’affirmation « Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux » ? C’est la faute aux ouvriers ou au pouvoir du Capital de les mystifier et de distribuer les miettes ? C’est la faute aux immigrés qui veulent travailler ou aux français qui votent FN, ou à ma grand-mère ? L’union antiraciste français-immigrés permettra-t-elle la venue inespérée d’une révolution morale ?
[11] Par exemple,  cet édile d’origine maghrébine chargé ministériel de la « diversité » fervent supporter du candidat Hollande, qui a été discrètement écarté parce que ce monsieur exigeait des deux flics de haute sécurité qui lui servaient de taxi, de lui déposer chaque matin des viennoiseries sur le siège arrière. Révélé par Charlie Hebdo ce fait divers vient-il pas à point confirmer que les immigrés « intégrés », promus ministre comme Rachida Dati s’en mettent plein le s poches ? Et mille autre faits divers semblables, sans oublier la petite bureaucrate maghrébine qui se la pète au guichet de Pôle emploi ou le barbu intégriste en attirail complet qui vient de vous faire une queue de poisson au volant de son 4X4, n’entrainent pas la peur ni la haine mais un dégoût d’une vie quotidienne vécue comme « étrangère » ou anormale, renforçant le sentiment de solitude et à des milliers de kilomètres d’une « solidarité de classe » entre « gens d’en bas ».
[12] Phénomène  révélateur de la paupérisation absolue et du lâchage des nations : nombreux sont les expatriés qui détruisent leurs maigres papiers « d’identité inutile », ou se déplacent « en famille » comme je l’ai déjà dit ailleurs à la recherche d’un monde moins pire!
[13] Lire mon Précis de communisation.