PAGES PROLETARIENNES

vendredi 19 juillet 2013

LES TARES DU BOLCHEVISME (SUITE)




PEUT-ON DISCUTER AVEC UN TROTSKIEN GENETIQUE ? 

Curieux débat que vous pouvez suivre « en direct », à la minute près sur le site Matière et Révolution, sous la rubrique « La contribution de Jean-Louis Roche », ce qui est apparemment me faire trop d’honneur et, sous la flatterie ponctuelle, me faire passer pour un des derniers mohicans de l’extrémisme (infantile dixit Lénine) dit ultra-gauche puis maximaliste, politique qui, qualifiée de « diamétrale » par R. Paris exclurait tout compromis dans le combat pour renverser le pouvoir bourgeois, sous-entendu toute alliance ou lutte commune avec les partis démocratiques bourgeois et les syndicats. R.Paris procède constamment avec un double langage, un double raisonnement, un coupage de cheveux en quatre qu’il nomme dialectique ou philosophie, selon l’orientation de son clavier. Ainsi je découvre sur son site une série de commentaires de rectifications (précisions) que je n’ai jamais reçus dans ma boite e-mail dans le déroulé du soit disant débat. Pas plus d’ailleurs que d’autres intervenants que R.Paris lui-même se succédant à lui-même par une série de rectifications repoussant tout développement de ma part au rang de contribution superfétatoire, comme il est de coutume dans les partis staliniens comme LO. Robert Paris avec la méthode du petit-prof-qui-a-toujours-raison semble s’adresser d’ailleurs à son propre petit public avec de multiples entorses à la vérité historique, des à peu près lamentables, une logorrhée qui se mord la queue, dont la quintessence philosophique est le « oui-mais » trotskien, qui permet de faire avaler les plus galantes turpitudes réformistes et syndicalistes. Il ne répond jamais directement à mes observations, en particulier du dernier mail du message blog précédent. Il ne discute pas, il professe. Il ne discute pas il radote bolchevik modeste pour dénoncer derechef trotkien « l’incompétence maximaliste ». Et voici qu’il va « cadrer longuement le débat avant même d’avancer mes réponses personnelles » et « tenter de répondre sur le fond », et surtout planter le décor et pas le trancher »  (toujours la même fausse modestie et politique fuyante). La pensée et son expression reflètent un cerveau modelé par le trotskysme made in LO : rien que dans cette page blog on trouve une dizaine de fois l’expression « dirigeants », exsudant une problématique très léniniste. La diamétralité invoquée est une variante du oui-mais inculquée par la secte. R.Paris ne sait même pas jongler avec les mots ni les concepts ce qui donne un énoncé assez simpliste qui débouche sur toutes les vieilleries idéologiques de la gauche et de l’extrême gauche bourgeoises : antifascisme ringard, action syndicale unie, généralisation foutoir, utilisation du parlement et permutation des militants de partis divers même bourgeois (fadaises plus visibles sur ses tracts de boite).

Je vous livre un échantillon de sa façon de procéder avant commentaires: UN ECHANTILLON DE POLITIQUE FUYANTE

·  La contribution de Jean-Louis Roche 16 juillet 13:53, par RP
« C’est la critique de la révolution russe in vivo et post festum qui nous arme aujourd’hui. » dis-tu. Certes ! Et critique veut dire aussi l’interprétation[1].
Mais cela signifie aussi les révolutions allemandes, italienne, hongroise, finlandaise, en fait la révolution en Europe. Là aussi la critique des politiques menées par les extrêmes gauches révolutionnaires. Et leur majorité sont des maximalistes de diverses sortes.
Sur ce plan tu écris : « La bourgeoisie a été plus forte que nous, le cours de l’histoire n’a pas accouché de la révolution mondiale, les masses sont restées majoritairement soumises et réformistes. »
Non ! Il y a eu une révolution internationale et elle a été battue non seulement à cause de ses assassins réformistes mais de ses incompétences révolutionnaires. Et les leçons ne sont pas tirée : la meilleur preuve est ta phrase.
La révolution allemande a été trahie et assassinée consciemment par la social-démocratie certes, mais aussi affaiblie par les incompétences spartacistes et communistes dues aux erreurs maximalistes. Voir aussi le KAPD de 1921.
·  La contribution de Jean-Louis Roche 16 juillet 14:18, par RP
Une précision : tu contestes que Bordiga était aux manettes dans la révolution italienne et tu dis que c’étaient les syndicaux ou sociaux démocrates de droite. Je parlais des directions du courant révolutionnaire et pas contre-révolutionnaire bien évidemment[2]. Cela signifie qu’en Italie, personne ne défendait le point de vue du type de Lénine et Trotsky.
Une autre rectification. Tu écris sur « la position girondine et militariste de Trotsky concernant l’invasion de la Pologne en 1920 » alors que Trotsky était virullement et publiquement contre l’intervention militaire en Pologne contre les dirigeants révolutionnaires polonais...[3]
· 16 juillet 14:30, par RP
Une autre précision ! Lénine et Trotsky étaient loin de vouloir que les communistes des autres pays imitent simplement la politique des révolutionnaires russes[4]. C’est les Zinoviev, Kamenev et autres dirigeants de l’Internationale Communiste qui le défendaient et Lénine a même écrit contre cela et fait des interventions au congrès contre la résolution adoptée sur la politique des partis communistes, dictée par Zinoviev. Zinviev jouait ainsi d’autant plus au bon élève qu’il était contre la stratégie de Lénine quand elle s’était posée en Russie, notamment en octobre 1917…
·  16 juillet 14:34, par Robert Paris
Encore une précision : je n’estime nullement que Lénine et Trotsky ne se sont jamais trompés. Les dieux ne sont pas mes copains ni les interprètes des dieux. Lénine s’est complètement trompé sur le caractère de la révolution russe jusqu’en 1917 et Trotsky sur le parti et très probablement également Trotsky n’a pas entièrement préparé les révolutionnaires au tournant à prendre sur la nature de la Russie avec la venue de la guerre mondiale, notamment lors de l’accord Staline-Hitler. Il n’y a pas de révolutionnaires qui ne commettent pas d’erreurs. Ce n’est pas là mon problème[5].

·  17 juillet 20:18, par Robert Paris
Cher Jean-Louis,
Je continue à te répondre mais, bien sûr, en même temps j’écris pour nos lecteurs qui sont moins au fait de cette question que toi qui l’a étudiée et sur laquelle tu as écrit. Tu m’excuseras donc de rappeler des questions évidentes pour toi mais que bien des militants, selon moi, ignorent souvent. Et aussi de cadrer longuement le débat avant même d’avancer mes réponses personnelles.
Je vais tenter de répondre sur le fond de la question et ce n’est ni rapportable de manière brève, ni de manière simpliste. L’opposition entre point de vue léniniste-trotskyste[6] et point de vue des gauches communistes ou maximalistes encore appelées communisme de gauche ou gauchistes ne permet pas les simplifications sommaires, à moins de ne rien vouloir en comprendre. Il n’y a pas d’un côté des révolutionnaires et de l’autre des contre-révolutionnaires, d’un côté des dirigeants politiques responsables du mouvement prolétarien révolutionnaire et de l’autre des incapables et des irresponsables qui ne jouaient aucun rôle. Les uns comme les autres se réclament généralement de la révolution russe et de la construction d’un courant communiste mondial séparé du courant socialiste réformiste et des directions syndicales. Les uns comme les autres sont pour le pouvoir au soviet. Les questions qu’ils débattent ne sont pas des questions de coupage de cheveux en quatre en vue de se diviser inutilement. Ce sont des véritables questions fondamentales pour la révolution et pour la lutte prolétarienne. Ce sont des véritables questions fondamentales sur la manière d’organiser l’avant-garde militante et de concevoir ses liens avec les masses prolétariennes. Il n’y a pas de moyen de trancher simplement ces questions de manière définitive et ultimatiste, pas d’autre moyen que de les étudier et de se les reposer à chaque fois.
Ces divergences portent sur de multiples points qui sont de fond et pas seulement stratégiques ou tactiques, sur la conception même de la révolution, du communisme, du prolétariat révolutionnaire, du parti et je n’ai même pas encore tout cité. Ce n’est donc pas un débat à balayer d’un revers de main en prétendant qu’il est définitivement tranché.
Encore moins est-il facile de prétendre que la prise du pouvoir d’Octobre 1917 donnerait nécessairement raison aux bolcheviks puisque d’autres révolutions n’y sont pas parvenues. Même si cela était possible, cela ne prouverait même pas que ce ne seraient pas les conditions particulières de la Russie qui seraient en cause.
Enfin, on ne peut non plus balayer dédaigneusement les gauches communistes en prétendant que ce sont des petits groupes car, à l’époque, ce n’était nullement le cas[7].
Le débat a atteint son stade de crise en 1919-1921 et, à cette époque, Lénine et Trotsky reconnaissent être minoritaires face aux gauches communistes aussi bien dans l’Internationale Communiste ou troisième internationale qu’ils ont eux-mêmes initiée que dans la direction du parti bolchevik lui-même et de l’Etat russe.
Et, à cette époque, on n’est même pas encore dans la période de déclin de la révolution en Europe qui se profilera en 1923-1924. Lénine n’est pas encore disparu et le stalinisme n’est pas encore triomphant.
Ce premier texte vise donc seulement à planter le décor du débat et pas à le trancher.
Je vais d’abord souligner quelques difficultés inhérentes à la question posée. Tout d’abord parce qu’elle se repose dans quatre situations très différentes : avant la révolution d’Octobre, suite à la révolution d’Octobre, dans la phase de retraite de la révolution d’Octobre et enfin dans l’époque stalinienne.
Il faut se rendre compte que, si la révolution russe et la vague révolutionnaire en Europe à laquelle elle appartient sont très largement débattues, le débat a en fait commencé bien avant, par exemple entre Rosa Luxembourg et Lénine. La plupart des dirigeants des gauches ne sont pas plus des jeunots sans expérience que les dirigeants russes.
Bien sûr, aucun n’a l’auréole que donne la victoire d’Octobre mais certains ont dirigé des soviets, des gouvernements révolutionnaires, des combats révolutionnaires.
Si Lénine et Trotsky jugent sévèrement les positions des « gauches », jamais ils ne remettent en cause leur convictions révolutionnaires, prolétariennes et communistes et, pour l’essentiel, les gauches font de même. C’est donc bel et bien un débat interne au courant communiste international.
D’autre part, ce débat est aussi interne aux bolcheviks. Il y a des bolcheviks de courants gauches.
D’une manière générale, le débat porte sur la manière de lutter contre l’opportunisme qui a caractérisé l’essentiel des directions des anciennes organisations prolétariennes politiques et syndicales et qui a mené à la grande trahison de la révolution suite à la capitulation de ces directions durant la première guerre mondiale, ces directions trompeuses rejoignant leur bourgeoisie nationale dans cette boucherie mondiale. Partout le réformisme a eu le même sort.
C’est les appréciations sur les causes de cette trahison de l’opportunisme et sur les conséquences dans les politiques à mener pour les révolutionnaires qui sont les points principaux de divergence même s’il y a souvent divergence sur un fond bien plus important : un fond portant sur l’interprétation du mouvement communiste révolutionnaire lui-même, sur la spontanéité révolutionnaire, sur la conscience communiste, sur le mode d’organisation révolutionnaire et même, et nous y viendront, sur la dialectique révolutionnaire.
Ce n’est jamais un combat de coupage de cheveux en quatre, car ces militants sont tous engagés dans des révolutions où ils risquent leur vie avec leurs camarades de parti, et que les questions qu’ils posent ont des conséquences très concrètes et très importantes pour l’avenir de la révolution.
Ce n’est pas non plus un combat de chefs qui se disputeraient la direction pour des raisons de personne, par égocentrisme ou par ambition. Rappelons par exemple que Bordiga critiquera durement Trotsky, et inversement, mais Bordiga défendra Trotsky devant l’Internationale Communiste stalinisée et s’en fera exclure pour se motif, exigeant même que Trotsky soit nommé à nouveau à sa direction ! Trotsky combattra les thèses de Bordiga mais souhaitera toujours se retrouver dans un même parti avec lui !
Rien de comparable donc avec les attitudes des groupes actuels qui se méprisent inutilement souvent sans débattre vraiment des questions dont les militants de l’époque débattaient eux vraiment.
Il ne s’agit dans ce qui précède d’idéaliser la lutte de tendances qui a toujours un caractère difficile, polémique, et qui mène à des affrontements entre des appareils. Mais il s’agit de réaliser que ces militants s’estimaient et comptaient souvent les uns sur les autres, même si leur chemin allait parfois les conduire à se condamner politiquement et à s’exclure mutuellement à tort ou à raison.
Bien des militants d’aujourd’hui ont un peu facilement tranché le débat puisqu’ils ne l’ont jamais mené, ni même connu et étudié. Et c’est d’autant plus regrettable que ce débat reste indispensable aux révolutionnaires car il se repose et se reposera dans toute révolution.
Ce n’est pas un débat conjoncturel, dépassé par les événements, ni purement théorique, ni définitivement tranché par l’Histoire.
Il convient de remarquer aussi que les militants léninistes, trotskystes et gauches sont tous pour combattre l’opportunisme, le réformisme, les trahisons social-démocrates et syndicales mais ils ne font pas de la même manière et chacun estime même que la politique de l’autre courant fait la part belle aux réformistes. Ils sont tous pour la révolution prolétarienne et soviétique en Europe mais ils ne la voient pas de la même manière et cela a des conséquences cruciales sur les politiques menées.
Toujours pour souligner la difficulté de rapporter correctement le débat qui s’est déroulé, je vais d’abord lister quelques unes des questions déterminantes sur lesquelles ce débat a porté :
- le dépassement de la démocratie bourgeoise en période de révolution (et notamment la participation ou non des communistes aux élections bourgeoises)
- le dépassement des organisations syndicales par le développement des comités révolutionnaire (et notamment la participation ou non communistes aux organisations syndicales)
- le rôle de la spontanéité révolutionnaire du prolétariat et le rôle de la direction politique du parti communiste révolutionnaire (soviets ou parti ?)
- le rôle des conditions objectives de la révolution (crise de la domination bourgeoise et situation révolutionnaire pour les opprimés) et la possibilité de forcer ces conditions par des minorités des prolétaires ou même par des armées révolutionnaires (thèse de la guerre révolutionnaire, tendances putschistes)
- le rôle de la stratégie et de la tactique du prolétariat : toujours offensif ou pouvant accepter des reculs momentanés et des compromis (et lesquels ?) : tout compromis et tout recul est-il opportuniste ? La révolution peut-elle accepter des retraites provisoires, des ententes avec des ennemis dans le seul but de tenir une position défensive en attendant une nouvelle offensive ?
- le rôle au sein de la révolution prolétarienne des objectifs démocratiques bourgeois (revendications paysannes, des nationalités opprimées et des revendications politiques démocratiques)
- le lien entre l’Internationale et la Russie se pose aussi du fait que la révolution en Russie étant la seule à avoir triomphé, l’Internationale est largement dominée par les bolcheviks, à tort ou à raison…
- la politique économique et sociale à mener dans les pays gagnés par la révolution : réalisation des tâches bourgeoises par le prolétariat ou seulement des tâches communistes. Rappelons que personne, ni léninistes, ni trotskystes, ni gauches n’imaginent même pas un objectif scandaleux et ridicule comme le « socialisme dans un seul pays » de Staline.
Cette discussion nécessite l’étude de la politique bolchevik en Russie mais aussi dans les autres pays d’Europe touchés par la révolution et aussi l’étude des thèses mais aussi de la pratique politique des gauches en Russie et en Europe.
C’est vaste et même trop vaste pour un simple texte mais il est inévitable d’aborder ensemble toutes ces questions car elles sont reliées entre elles dans les conceptions de chacun des dirigeants ou des courants.
Il est donc difficile de rapporter ce débat de manière simplifiée sans tricher.
Même le débat avec les opportunistes n’est pas nécessairement aussi simple que d’opposer en parole révolutionnaires et contre-révolutionnaires car on peut passer, y compris par erreur, de l’un à l’autre. Des militants et dirigeants du parti socialiste indépendant d’Allemagne, par exemple, sont plusieurs fois passés d’un côté à l’autre. En Russie, Boukharine est passé du courant gauche à la droite…
Le débat sur le gauchisme n’est pas simple parce que chacun peut être doublé sur sa gauche par un autre courant. Par exemple, des gauches par des putschistes, des anarchistes, etc… On est toujours le gauchiste de quelqu’un et l’opportuniste de quelqu’un. Il faut donc en débattre sérieusement et avec arguments développés ou renoncer à rien y comprendre.
La suite va venir à condition de ne pas s’impatienter...
·  18 juillet 10:48, par Robert Paris
Je poursuis donc la discussion...[8]
Et dans toutes les questions qui étaient posées, la manière de raisonner (la philosophie) est déterminante. En effet, tout dépend si on veut définir des conceptions d’oppositions diamétrales ou dialectiques. Donnons des exemples de positions diamétrales. Ou on est pour des compromis ou on est contre tout compromis. Ou on est toujours pour militer dans les syndicats on n’est jamais pour y militer. Ou on est pour participer aux élections bourgeoises ou on n’y participe jamais. Ou on considère que la démocratie bourgeoise est dépassée ou on considère qu’elle ne l’est pas. Ou la révolution est bourgeoise ou elle est prolétarienne. Une révolution communiste ne se donne que des tâches communistes. Une révolution qui se donne aussi des tâches bourgeoises est bourgeoise et non communiste ni prolétarienne. Etc, etc…
Ce type de position diamétrale supprime toute possibilité de stratégie du prolétariat, toute démarche en vue de conquérir les masses au cours de la lutte et au travers de prises de position partant d’un certain niveau de conscience et de lutte, pour aller plus loin. Elle exclut toute alliance avec tout groupe qui n’est pas intégralement communiste révolutionnaire. Elle exclut non seulement les programmes de transition, les tentatives de stratégie d’unité pour enlever les masses aux appareils réformistes. Elle exclut l’utilisation des instruments de la démocratie bourgeoise. Elle exclut que le prolétariat se serve des contradictions au sein de la bourgeoisie, par exemple entre la grande et la petite, entre la bourgeoisie et des peuples opprimés. Elle exclut l’utilisation de la question nationale comme une question explosive permettant au prolétariat de prendre la tête de couches opprimées. Elle exclut aussi que l’Etat ouvrier, momentanément isolé, mène une politique sociale et économique en vue de tenir la position afin d’attendre la maturation révolutionnaire du reste du prolétariat.
Dans les positions en ou/ou, on ne dispose que de deux couleurs dans la palette : ou la situation est révolutionnaire ou elle ne l’est pas, ou la révolution est prolétarienne et communiste ou elle ne l’est pas, ou un parti est intégralement communiste révolutionnaire ou il est contre-révolutionnaire, etc…
Le maximalisme a ainsi voulu s’opposer diamétralement à l’opportunisme. Est-ce la meilleure manière de le combattre ?
Mais l’opposition diamétrale, si elle sert à définir quelques positions de principe de base (ou Etat ouvrier ou Etat bourgeois, ou parti ouvrier ou parti bourgeois, ou programme communiste ou programme bourgeois), elle est trompeuse dans les situations révolutionnaires où, de manière rapide un facteur se change en son contraire. Par exemple, les syndicats allemands pactisent avec toutes les forces bourgeoises, y compris Etat-Major et fascistes des corps francs, dans la révolution ouvrière de 1918-1919. Et, immédiatement après, ce sont les syndicats qui organisent la riposte ouvrière au coup d’Etat d’extrême-droite de Kapp. Celui qui en est resté à l’idée qu’il n’y a que la contre-révolution à attendre des syndicats ne peut que se tromper de politique et rester en dehors des événements dans lesquels la classe ouvrière va pourtant intervenir. D’ailleurs, l’opposition diamétrale amènera à considérer que le régime des sociaux-démocrates contre-révolutionnaires est de même nature que le régime de Kapp et des généraux d’extrême-droite car tous deux défendent le même ordre bourgeois.
Le maximalisme a tendance à défendre des positions pures. Cela n’a rien de choquant quand on sait à quel point le syndicalisme et la social-démocratie ont perverti les positions ouvrières mais cela peut amener à perdre la boussole dans des situations de changements rapides qui nécessitent d’adapter rapidement la stratégie de la minorité révolutionnaire pour faire face aux expériences que vivent les masses.
Par exemple, des modes d’organisation ou de lutte peuvent changer de caractère en cours de route. Des comités ouvriers qui restent réformistes peuvent devenir révolutionnaires ou des comités révolutionnaires au moment de la poussée des masses peuvent devenir des instruments de la contre-révolution.
Bien entendu, il serait caricatural de prétendre que les maximalistes seraient tous antidialectiques et les bolcheviks tous dialecticiens. Tel n’est pas notre propos. Ainsi, nous avons rapporté sur notre site les idées de Karl Korsch, un des dirigeants des gauches allemandes, qui défendait la philosophie dialectique. Reste à discuter s’il l’appliquait en politique ou s’il affirmait seulement abstraitement lui être favorable.
Considérer qu’il y a une dialectique de la révolution, c’est concevoir que, dans ce type de situations, un facteur peut se changer en son inverse. Par exemple, l’aspiration nationale des Parisiens de 1871 devient la conscience communiste internationaliste de la Commune de Paris. L’aspiration à la démocratie bourgeoise du peuple russe se transforme en construction de la démocratie prolétarienne. On a vu comment, en 1920, les syndicats réformistes allemands, principal facteur de démobilisation des travailleurs dans la révolution de 1918-1919, devient le seul centre de mobilisation prolétarienne face au putsch militaire d’extrême droite de Kapp.
Au cours de la révolution russe, les soviets ont connu des phases révolutionnaires et aussi contre-révolutionnaires.
Le parti révolutionnaire est lui aussi un facteur à appréhender de manière dialectique.
Le meilleur des partis pour se changer en organe conservateur. Cela s’est produit plusieurs fois en ce qui concerne le parti bolchevique, notamment après la révolution de février et jusqu’en avril 1917. Cela a également été le cas après la mort de Lénine.
Considérer le parti uniquement comme révolutionnaire, c’est renoncer à comprendre que la réalité est bien plus contradictoire.
En ce qui concerne ses dirigeants, il en va de même.
Lénine et Trotsky n’ont pas été des dirigeants éclairés du prolétariat de manière permanente et constante. Ils ont commis des erreurs politiques ou organisationnelles majeures sans pour autant devenir ni opportunistes, ni réformistes, ni des bureaucrates du type de ceux de la période stalinienne.
Ce serait un contre-sens de considérer comme un but en soi la politique (dite de retraite) que ces deux dirigeants mènent en Russie quand la révolution y est isolée. La signature du traité de Brest-Litovsk avec l’impérialisme allemand, la NEP, le capitalisme d’Etat et la politique de front unique sont considérés comme des trahisons de la politique révolutionnaire par les gauches communistes mais il semble que tout recul tactique soit considéré de même par eux…
Bien avant cette politique de recul tactique, la divergence de fond existait sur la nature même de la révolution en Russie et même en Europe.
Les thèses d’avril 1917 de Lénine reprenaient les thèses de « révolution permanente » de Trotsky que les gauches récusent d’une manière générale.
L’idée même qu’une révolution prolétarienne doive réaliser des tâches historiques que la bourgeoisie n’a pas été capable de réaliser leur paraît une idée non seulement complètement farfelue mais dangereusement fausse : ou la révolution est prolétarienne ou elle est bourgeoise. Ce n’est pas au prolétariat de réaliser les tâches de la révolution bourgeoise pour les gauches. C’est une divergence fondamentale et, à mon sens comme je l’ai dit plus haut, elle découle de toute une philosophie non dialectique.
La dialectique examine les situations non pas en cherchant ce qui est positif et en l’opposant diamétralement à ce qui est négatif mais, dans le sens inverse, cherche dans chaque système quel interaction des contraires est en œuvre.
Ainsi, c’est la montée de la contre-révolution qui lance la révolution et inversement. Les deux sont inséparables et sans cesse en rétroaction.
Sans la révolution soviétique pas de putsch de Kornilov mais aussi sans le putsch de Kornilov pas de révolution d’octobre. Sans la montée de la révolution espagnole pas de putsch de Franco mais sans le putsch de Franco, pas de développement révolutionnaire d’Espagne.
Si on considère que Kérensky égale Kornilov, que le gouvernement républicain espagnol égale Franco, on a une position juste de base en termes de classe (ces gouvernements défendent exactement le même ordre social) et une politique fausse au sein des masses car c’est en luttant contre la contre-révolution que se prépare la révolution prolétarienne. Voilà le genre de raisonnements que récusent les gauches.
·  18 juillet 13:53, par Robert Paris
Pour lire Lucien Laugier (9), cliquer ici 

LE DRAME DES MILITANTS TROTSKIENS HAS BEEN

Pendant 26 ans à LO, R.Paris n’a pas eu le droit d’écrire une seule ligne. A charge de revanche, Google nous offre à chacun un blog où nous épancher. Ce peut-être un moyen de correspondre plus largement ou d’informer un cercle d’amis, un moyen pour se sentir moins seul, voire un moyen pour recruter pou tout apprenti gourou. Je ne me suis jamais fait trop d’illusions sur ce « médium » moi-même. Outil ambigu, diamétral dirait R.Paris, il correspond au triomphe de l’individualisme en même temps qu’il est un outil intéressant d’expression qui  économise les timbres. Les blogs, de support personnel au départ, sont de plus en plus bouffés par la propagande publicitaire, n'importe quelle réclame vient se nicher sur un mot surligné à notre insu. C'est la nature totalitaire mercantile du Capital qui reprend toujours le dessus.
Mon blog est généralement répertorié à côté des sites « Gauche communiste », et je m’en flatte. Matière et mémoire peut être aisément répertorié dans les sites « gauchistes décomposés » ou en tout cas dans les aires propices à la confusion idéologique pour gogos. R.Paris assure que « nous voulons tous la même révolution » (gauchistes + maximalistes), mais que nous différons sur les moyens. C’était la rengaine de LO en 1968. Rien n’est plus faux. Il existe mille conceptions différentes de ce que chacun envisage comme révolution sous couvert de la « société communiste de l’avenir ». Mais il existe UNE DIFFERENCE insurmontable qui départage révolutionnaires et révolutionnaires de pacotille : c’est celle qui consiste à dire qu’on ne peut plus REPETER LE PASSE. On ne refera ni la Commune de Paris ni Octobre 1917. Une autre différence concerne l’histoire des échecs révolutionnaires, on ne peut pas TRAFIQUER LE PASSE, à la manière de R.Paris qui, de façon statique, à la manière anarchiste, imagine une permanence et simultanéité de la révolution et de la contre-révolution. Il mélange tout à la manière des révisionnistes, Kornilov et Franco, etc. C’est un survol en deltaplane trotskien des moments et conditions de la révolution, qui aboutit à défendre des fronts uniques bourgeois ultérieurs nullement générateurs de révolution prolétarienne ni capables d’empêcher le retour de la Guerre mondiale.
Le gauchisme, et sa partie trotskienne en particulier, est un formidable destructeur de conscience politique. L’exemple en est encore ce simili débat, que j’avais intitulé, unilatéralement « Débat sur les tares du bolchevisme », non pas pour une confrontation entre vieux machins trotskiens et l’aire dispersée et filandreuse du maximalisme, mais pour cadrer le débat vers la nécessité d’une autre façon d’envisager la révolution, en soulignant les faiblesses de l’expérience russe – non encore toutes listées (sur la soit disant guerre révolutionnaire, le rôle du parti, quel Etat ? etc.) – et pas ce cadre flou néo-léniniste proposé par R.Paris : « …des véritables questions fondamentales pour la révolution et pour la lutte prolétarienne… sur la manière d’organiser l’avant-garde militante et de concevoir ses liens avec les masses prolétariennes ». R.Paris tente de réduire le débat sur une autre société au débat étriqué de 1921 bolcheviks/ultra-gauches infantiles, mais retoqué bisbilles entre sectes gauchistes, en éliminant au passage non simplement le courant dit ultra-gauche, opposé aux dérives des Lénine et Trotsky, mais pour mieux éliminer les vraies questions de fond qui n’ont pas leur solution dans Octobre 17, dont le « cadre » est posé par Marx face aux anarchistes : période de transition contre les imbécilités de la communisation immédiate, rapport des prolétaires et du parti, Etat et parti, Etat et Conseils ouvriers. Toutes ces questions ont été ébauchées de 1917 à 1923, mais restent irrésolues. Ce sont ces questions qui nous intéressent pas « la manière d’organiser l’avant-garde militante » (appel du pied de R.Paris aux quelques recrues qui fréquentent son fragile cercle hétéroclite et voiture balai de LO).
Lorsqu’il liste ses questions, R.Paris reste dans l’ornière trotskienne, il ne part pas du rôle historique attendu du prolétariat, de ses besoins. Il part de la politique abstraite, le dépassement des élections, des « organisations syndicales », de la « direction politique du parti », des compromis, des revendications paysannes, etc. La réponse à ces questions résiderait dans une nouvelle étude de la « politique bolchevik » et « aussi des thèses mais aussi de la pratique politique des gauches en Russie et en Europe ». Bof, tout cela a déjà été fait. Il existe de bons livres d’historiens. Peut-être R.Paris veut-il faire réaliser des exposés à la Mutualité, façon Cercle Léon T., niveau cours moyen deux ? En ressassant la nécessité de l’imitation du valeureux exemple bolchevique ?
Nos trotskiens désenchantés sont perdus et ne peuvent que ramer avec des vieilleries hors des réalités du monde actuel et d’une lutte de classe qui pose des besoins pour l’humanité à la fois plus urgents, plus complexes et plus nécessaires que jamais. Ce n’est qu’en partant de ces besoins que l’expérience échouée du passé peut servir de référent et/ou de repoussoir. Je préfère une révolution qui a échouée (cf. en Allemagne) qu’une révolution qui a réussi (cf. en Russie). Les leçons des échecs de l’une ne peuvent aucunement trouver leur solution en se référant à l’autre, qui n’a que très peu réussi au demeurant. Le simplisme trotskien pour expliquer l’échec en Allemagne 18-23 – l’absence du parti « dirigeant » - est une vieillerie platonique, qui demeure une constante chez R.Paris et qu’il nomme « erreurs des maximalistes ». Son raisonnement politique reste pollué par les simplismes du trotskysme. Sans connaître la véritable histoire du courant maximaliste comme je le lui ai dit au début, il ne fait que ressasser les billevesées de l’opportunisme léniniste sur la présumée rigidité du maximalisme ; il se félicite que Rosa ait été « demi-maximaliste », c'est-à-dire qu’elle n’ait pas été vraiment contre les syndicats ni pour l’insurrection prématurée. Mais on touche là aux limites des qualificatifs. Nombre de politiques maximalistes ne furent point pour la « révolution à tout prix » ou n’importe comment. Le trotskien léniniste guette toujours l’anarchiste… maximaliste au coin de la rue pour lui asséner un coup du buste léninien. 
Sa théorie fumeuse de l'accouplement perpétuel révolution et contre-révolution est une improvisation stupide de ce qu'il imagine être la danse prolétariat/bourgeoisie: " la montée de la contre-révolution qui lance la révolution et inversement. Les deux sont inséparables et sans cesse en rétroaction". On entre ici dans le domaine de l'improvisation intellectuelle sur des moments différents de l'histoire. La révolution se produit contre une classe dominante affaiblie ou qui a dévoilé injustices et contradictions insurmontables. La contre-révolution n'existe pas avant la révolution. Les conditions de la montée révolutionnaire ne sont pas les mêmes que son reflux. On ne peut pas assimiler les bandes armées de Kornilov et celles de Mussolini et Hitler. Face à la tentative de putsch de Kornilov, si des alliances sont nouées avec la bourgeoisie démocratique c'est parce que le prolétariat et ses partis révolutionnaires sont en position dominante. Le recours aux bandes armées contre-révolutionnaires des deux dictateurs fascistes n'est possible pour la bourgeoisie qu'une fois le prolétariat vaincu politiquement et partiellement défait par les exactions militaires. R.Paris mélange tout avec cette théorisation simpliste et linéaire, le putsch de Kornilov comme celui de Franco et celui d'Hitler,et sans nous définir ce qu'est la contre-révolution ni quand elle a lieu, ni quand elle s'impose. La contre-révolution ce n'est pas simplement des bandes armées ni le fascisme ou le stalinisme.
En réalité, sous couvert de « concession dialectique », le Robert Paris-en-bouteille nous livre la plus belle description de la compromission politique et de l’appartenance, avec ses critères binaires de philo de CM1, du gauchisme décati au concert politique bourgeois traditionnel et anti-révolutionnaire (ah cette fleur de rhétorique politicarde trotskienne élimée "enlever les masses aux appareils réformistes"!) :
« Ce type de position diamétrale supprime toute possibilité de stratégie du prolétariat, toute démarche en vue de conquérir les masses au cours de la lutte et au travers de prises de position partant d’un certain niveau de conscience et de lutte, pour aller plus loin. Elle exclut toute alliance avec tout groupe qui n’est pas intégralement communiste révolutionnaire. Elle exclut non seulement les programmes de transition, les tentatives de stratégie d’unité pour enlever les masses aux appareils réformistes. Elle exclut l’utilisation des instruments de la démocratie bourgeoise. Elle exclut que le prolétariat se serve des contradictions au sein de la bourgeoisie, par exemple entre la grande et la petite, entre la bourgeoisie et des peuples opprimés. Elle exclut l’utilisation de la question nationale comme une question explosive permettant au prolétariat de prendre la tête de couches opprimées. Elle exclut aussi que l’Etat ouvrier, momentanément isolé, mène une politique sociale et économique en vue de tenir la position afin d’attendre la maturation révolutionnaire du reste du prolétariat.
Dans les positions en ou/ou, on ne dispose que de deux couleurs dans la palette : ou la situation est révolutionnaire ou elle ne l’est pas, ou la révolution est prolétarienne et communiste ou elle ne l’est pas, ou un parti est intégralement communiste révolutionnaire ou il est contre-révolutionnaire, etc… ».
Au-delà de ce bricolage théorique, resucée de la confrontation léninisme/gauchisme infantile, les véritables questions posées par le maximalisme - concernant la transition au communisme, la place du prolétariat détruite par le parti bolchevique, la nécessité de combattre la démocratie bourgeoise pour établir une véritable démocratie qui inaugure la fin du politique, quel Etat transitoire ?, la démarcation définitive avec les organismes passés à la bourgeoisie est-elle soluble dans des retrouvailles avec les anciens partis bourgeois, échéances de l’abolition du salariat et des hiérarchies, etc – sont ignorées. On reste dans le monde froid des « bureaux politiques » et de leurs « directions ». On discute mais de « stratégies », pas de principes prolétariens. On joue au philosophe lémurien-léninien. On peut passer d’un parti à un autre comme on cueille des fleurs ou des navets. C’est le drame de tous ceux qui sont restés trop longtemps dans le giron des trotskismes. Ils ont tout désappris et ne savent plus penser. Ils prétendent encore « faire la leçon », enseigner des rudiments même avariés et enrobés de superlatifs "réalistes" léniniens. Quand bien même ils ne peuvent même plus discuter, dégager questions principales des secondaires, soupeser vraiment l’argument opposé. Alors ils escamotent en radotant comme tous les militants des partis officiels encore en service. Ils ne peuvent pas remettre les bases doctrinales militancières de toute une vie. Le débat n’est plus alors que le monologue du petit prof qui se parle à lui-même. Ses élèves ont déserté sa classe. Il reste seul sur son estrade, un peu hébété, mais rassuré par sa propre voix.





[1] R.Paris pense que je consens à causer avec lui au niveau de l’interprétation mais oublie de mentionner ce que je lui réponds : « En tout cas aujourd'hui nous ne pouvons plus rester dans l'interprétation mais aligner les constats: l'expérience russe a pesé plus négativement en Allemagne que les faiblesses du KAPD ».

[2] C’est le genre de réponse politicarde et de mauvaise foi typique du sectaire de base LO, façon « parle à mon cul, j’ai mal à ma tête ».
[3] Rien n’est moins sûr concernant le chef de guerre bolchevique, qui savait si bien se solidariser avec l’appareil d’Etat une fois les manettes actionnées par Lénine ; il est sûr par contre qu’il a été parmi les premiers à dénoncer les actions criminelles « des membres de l’armée rouge plus arriérés (qui) avaient arrachés le cœur des prisonniers polonais » (p.169 de mon livre contre le mythe de la guerre révolutionnaire).
[4] C’est vrai et faux en même temps, ils souhaitaient à la fois une insurrection à la Palais d’Hiver mais comme cela apparut de plus en plus comme une vue de l’esprit, ils appuyèrent les vieilles ficelles politiques social-démocrates et syndicalistes.
[5] Si c’est son problème puisqu’ils chargent systématiquement ceux qu’il appelle les « dirigeants maximalistes » d’incompétence comparée à la… compétence bolchevique en matière d’accommodement et reniements des principes, ce qu’il nomme dialectique anti-diamétrale !
[6] C’est clair notre dialecticien d’une philosophie de l’à peu près dévoile ici d’où viennent sa « position » et ses éternuements dialectiques-toc.
[7] Concession numérique de pure forme et qui ne coûte rien au défenseur néo-trotskien des accommodements (dits stratégie) en tout genre avec la démocratie bourgeoise et son syndicalisme, vu que tout est réversible : un parti peut être bon aujourd’hui mais mauvais demain, idem pour un syndicat.
[8] Il poursuit tout seul, ne me laissant pas le temps de répondre au galimatias précédent.
[9] C’est malhonnête, il ne fait pas le renvoi demandé à l’autre texte de Laugier que j’évoquais : L’IRRUPTION DE LA DISCUSSION SUR LA REVOLUTION ALLEMANDE, qui est trop confondant pour sa mixture de théorie gauchiste philosopharde de comptoir de bistrot – il est d’ailleurs complètement nul en philo – et dont il esquive l’analyse géniale du stalinisme (et du trotskisme) comme nouvelle forme du réformisme « nationalisé ».