PAGES PROLETARIENNES

lundi 20 mai 2013

SCANDALE A UNE KERMESSE TROTSKIENNE




 LA FETE ANTI-POLITIQUE DE LUTTE OUVRIERE (ou comment cibler sur le patronat pour ménager le gouvernement de la gauche bourgeoise)

Dans l’immédiat après 68, la fête de Lutte Ouvrière fût un réel espace de débats et de confrontation entre tous les groupes gauchistes, embryons de cercles révolutionnaires et individus en recherche d’une cohérence révolutionnaire pour préparer la révolution. C’était une réelle soupape d’expression des minorités politiques à vocation révolutionnaire hors parlement et interdites d’expression dans les canaux dominants. Pourtant en une dizaine d’années, la porte s’est refermée progressivement à la fois du fait du reflux de la lutte de classes et d’une fossilisation du groupe trotskien en secte institutionnelle. L’appât de la manne électorale bourgeoise et la lutte des places syndicales ont accéléré le processus d’embourgeoisement d’un groupe d’étudiants et de professeurs, pour partie formés à l’école du stalinisme, ou en tout cas en compétition avec ce mammouth en voie de liquéfaction historique. L’expulsion des petits groupes de la Gauche communiste (CCI puis PCI) a correspondu à la nécessité des bureaucrates anonymes de LO de gommer les aspérités confondantes de leur histoire et à effacer leurs compromissions électorales avec la gauche de la bourgeoisie.

La secte, génératrice d’un dévouement hors du commun par ses sectateurs, a ainsi pu prospérer avec des techniques de marketing dignes de la secte Moon, créant de toute pièce une passionaria populiste, Arlette Laguiller, longtemps sponsorisée par les médias comme une pure révolutionnaire « fidèle à ses idées », comme mon voisin est fidèle à l’entretien de sa haie. Ce groupe économiste bourgeois, de type lénino-stalinien a fini par être intronisé, malgré ses simplismes confondant, comme la figuration d’une extrême-gauche présentable, pas dangereuse et facile à tourner en ridicule avec le refrain « travailleurs, travailleuses », comme si le fait de travailler ou d’être un travailleur était une référence intégrable sans dommage et référentielle dans le paysage audiovisuel et consensuel.
Je n’avais plus mis mes pieds dans le parc du château de Presles depuis des décennies. C’est donc plus par curiosité que par volonté d’y faire entendre une voix discordante dans une version appauvrie et villageoise de la fête traditionnelle du parti stalinien, que j’avais acquis mon ticket d’entrée. Je découvre une mixture d'Eurodisney, de  fête de l'Huma et de ducasse provinciale.
Le dévouement militant bénévole a fait des miracles. Fini les stands avec CRS en carton à dégommer avec des pavés de chiffon et les amusements bricolés de foire champêtre. Toiles de tente et baraquements semblent avoir été peaufinés par des professionnels. L’organisation est millimétrée. On peut se restaurer à peu près partout pour pas cher avec un service zélé, serviable à souhait. Les frites sont saines et les merguez bien cuites ; et les rentrées financières à point en conséquence, sans oublier l’importante rentrée d’argent, même en bons d’échange made in LO, à la librairie du trust « Les bons caractères ». Les WC sont régulièrement entretenus. L’endroit est à ravir pour les enfants avec des jeux ludiques intelligents, quoiqu’un vulgaire manège trône près de l’aire d’arrivée des bus,  transport gratuit, qui permet aux habitants de la région parisienne de s’y rendre sans les inconvénients des embouteillages, et, par des navettes fréquentes, rend les lieux plus accessibles que le château de Versailles à une population qui s’ennuie à Paris lors des Pentecôtes généralement pluvieuses et aussi tristes que la religion.

L’expression politique est par contre soigneusement cadenassée. Vous pouvez déambuler de la place Karl Marx à l’espace Engels en vous sachant protégé par nombre de gardes rouges avec brassard. Aucun de ces jeunes du 9-3 venus bâfrer et picoler ne s’aviserait à faire le mariole ; Valls pourrait y trouver inspiration pour sa police de proximité. Outre la messe traditionnelle de la nouvelle cheftaine Nathalie Arthaud[1], qui fait cesser toutes les activités en milieu du dimanche après-midi, les forums sont majoritairement consacrés à des exposés de scientifiques et de romanciers, sommités et mandarins sensés apporter le savoir au bon peuple méprisé par des médias infantilisants[2].
LO renoue avec sa vocation de république des professeurs staliniens, tout comme ses militants de base sont sensés apporter la conscience syndicale de l’extérieur de TF1. Or ce savoir n’est pas plus intéressant ni formateur que les meilleures émissions de Arte ou de FR3. C’est du remplissage pour occulter le refus des véritables discussions politiques. Le symbole le plus patent de la fossilisation stalinienne de LO est sans conteste la « cité politique », réduite à un mouchoir où s’entassent une poignée de stands de groupuscules politiques sans intérêt (CNT, NPA, Tendance bolchevique, Mouvement communiste, etc.). Une tribune leur est réservée grande comme une aire de leurs chiottes. Cette cité politique sent tellement le renfermé qu’elle reste à l’écart de la plupart des visiteurs, et couverte par le bruit des orchestres de musette qui jouent de leurs flonflons sans égard pour les éventuels disputailleurs.
Une seule « attraction » pouvait solliciter quelque intérêt, sous le chapiteau « Karl Marx » : « Automobile : les travailleurs confrontés à l’offensive patronale. Débat animé par des militants de Lutte Ouvrière du secteur automobile ».
Nous nous y sommes rendus et assis. Debout et assis on pût décompter rapidement près de 600 personnes face à une tribune composée de représentants syndicalistes de Renault, de PSA, un syndicaliste américain du groupe frère Spark, etc. La vedette à qui devait échoir le discours final était bien entendu le chouchou actuel des médias Jean-Pierre Mercier, leader des 130 derniers grévistes, d’Aulnay qui focalisait les regards du public avec sa crinière blanche (vue à la TV).
Les discours se succédèrent avec pour contenu la description des vilenies patronales, les péripéties des cahiers de revendication de chaque entreprise, ponctuées du fameux « y a de l’argent » et il faut être persuadé qu’on peut faire plier ou reculer le patronat. Des conditions précises du déroulement des quelques conflits salariaux et des trahisons syndicales il ne fût point question. Une telle présentation du « savoir syndicaliste » (savoir-faire de clan et surtout savoir taire) était de nature à encourager non un véritable débat politique sur la lutte de classe réelle mais à « poser des questions ». Ce qui était insufflé au final par le président de  tribune, vieux machin mis en vedette dans le film d’entreprise consacré à la famille Peugeot.
Le dernier discoureur, Jean-Pierre Mercier soi-même, joua d’abord la modestie et une volonté d’être synthétique pour ne pas allonger la sauce. Ce fût un hymne à la longue maturation des infiltrés de LO chez Peugeot, forgés au combat syndicaliste depuis 2003, 2007, etc. Car, les grèves ne tombant pas du ciel, elles nécessitent la formation continue d’élites militantes qui, se renforçant, se multipliant, finissent par donner corps à la volonté gréviste et à faire comprendre qu’on peut lutter « tous ensemble ». "Nous avons formés des générations de militants indispensables pour apprendre aux ouvriers à s’organiser, nos anciens ici présents peuvent en témoigner. Tout au long de la grève des rencontres ont été organisées avec  les autres entreprises en lutte. Quant à la fin de la grève à Aulnay, elle constitue une victoire. Un comité de lutte a été constitué, d’ailleurs[3], ouvert à tous les grévistes, syndiqués ou non". "Nous avons fonctionné de façon à ce que ce ne soit plus les délégués qui dirigent et prennent les décisions. Les sanctionnés sont réintégrés. Les grévistes percevront 20.000 euros. Et en plus, il a été décidé que la fin n’était qu’une « suspension », pour bien faire comprendre au patronat  et au gouvernement que la lutte continue. Cerise sur le gâteau de la victoire : « nous reprendrons le travail mardi en expliquant aux non-grévistes que nous avons fait grève pour eux ».
Ce discours, en plus d’être une apologie du rôle d’organisateurs patentés des militants de LO en bleu de chauffe, n’était qu’une litanie de mensonges. Par omission d’abord, en passant sous silence les tractations et reniements des divers clans syndicaux, en se passant d’expliquer  les raisons de la persistance d’une grève par une minorité des ouvriers, et les enjeux de la période de la crise capitaliste. La dernière phrase de l’orateur vedette fût un modèle de déclaration lamentable et médiocre de tout syndicaliste de base avec brassard CGT ou SUD : « nous avons obtenu peu mais c’est déjà beaucoup ». Une telle vilenie fût accueillie par une salve d’applaudissement de têtes chenues, très certainement anciens encartés du PCF et retraités divers séduits lors des campagnes électorales de la secte.
Personne d’autre que moi ne se précipitant pour prendre le micro, je n’ai pas hésité. Et il paraît que je fus brutal :
« On se croirait à un congrès de la CGT il y a 40 ans ! Tous autant que vous êtes vous n’avez cessé de remplir votre temps de parole pour nous expliquer que les patrons sont des salauds et pour nous faire part des démarches pour protester contre les déficiences de la clim ! Rien sur le déroulement de la lutte et ses obstacles. Vous réduisez le combat  à un spectacle dont l’ensemble des prolétaires restent les spectateurs…C’est comme le blog de LO, apolitique ! Il ne faut surtout pas parler de politique. La grève est un échec et une humiliation…  et la dernière intervention de Mercier est particulièrement honteuse… »
La salle s’est évidemment mise à me siffler, et les « qu’est-ce que tu proposes ? » ou « quelle politique veux-tu ? ». Je demandai à ce qu’on me rendre le micro pour expliquer la politique que je soutiens. Le président de séance y coupa court : « tu as assez parlé, la démocratie c’est de laisser la parole aux autres ». Une fonctionnaire de Lo se dressa aussitôt pour me faire la leçon : « Nous sommes intéressés à savoir ce qui se passe dans les entreprises. Ces témoignages que tu méprises sont importants dans la lutte contre le patronat. Il faut saluer cette lutte qui est exemplaire pour toute la classe ouvrière ».

Le jeune délégué Samir, un des sanctionnés, qui était à la réunion de Lille, se dressa à son tour :
« On le connait celui-là, il est venu nous voir à Lille, il dit n’importe quoi et on ne l’a jamais vu à Aulnay ».
Un autre me crie :
-          T’es de quelle organisation ?
-          Aucune.
-          Alors dégage !
Un autre encore :
-          On ne sait pas d’où il est !
Je crie : je suis un marseillais de Paris ( ce qui est vrai).
La tribune donne aussitôt ensuite la parole à un délégué espagnol qui commence à discourir longuement en espagnol, suivi d’une traduction qui n’en finit pas, alors que je reste l’objet des regards courroucés de la salle. Je hurle qu’ils cherchent à éviter les vraies leçons de la lutte. Un maigrichon avec brassard se penche vers moi menaçant, mais je l’écarte d’un geste de la main. Et la traduction dure, dure. Fin des bans. Je me lève et m’éloigne, jugeant inutile de cautionner cette assemblée de neuneus.
Un des spectateurs, Gaétan, s’approche de moi en souriant :
-          A quoi bon ? La discussion est impossible dans l’enceinte de LO. Tu n’aurais pas dû intervenir seul. Il faut être au moins à deux face à une telle réunion de gens irréfléchis. Seul …ils ont tout loisir de te faire passer pour un fou. C’est le problème de tous les groupements, ils se contentent du peu des discours…Et on est tellement habitué au sabotage des syndicats, et puis LO fait pareil...
Christian qui s’est joint à nous abonde dans son sens. Ils n’ont tous deux, jeunes, aucune expérience militante et ne font pas la différence entre les groupes. Nous continuerons à discuter longuement, fraternellement autour d’un bac à frites. Je reconnais qu’en général je considère que, face à ce type d’assemblée, il faut « cogner » (verbalement, d’abord et discuter ensuite. Je déplore d’être une sorte de dernier des Mohicans car il n’y a plus aucun groupe révolutionnaire pour faire face aux mafias trotskystes, et que c’est bien dommage, mais que les idées proches de la vérité font et feront leur chemin. Gaétan et Christian ne croient pas une révolution possible et même que c’est dans la nature de l’homme d’être crédule et amnésique. Ce que je ne pense pas.
Deux heures plus tard, alors que nous continuions notre discussion près d’une baraque à café, une jeune femme s’approche de moi et demande à me causer « par rapport à tout à l’heure ».
Je me rends totalement disponible à ses questions et remarques.
-          Vous avez été dur tout à l’heure. Ils ont quand même le mérite d’avoir fait grève par les temps qui courent où domine la passivité. Pourquoi avez-vous parlé de « spectacle » alors que les médias ont organisé le black-out sur la grève ?
-          Oui je maintiens l’idée de spectacle. Il n’est pas vrai qu’il y a eu black-out, on a vu plusieurs interviews et articles consacrés à Mercier. Je ne crois pas qu’ils ont agi pour étendre la lutte. La visite à d’autres entreprises était purement formelle et soigneusement organisée par les appareils. Qu’est-ce qu’on a à foutre qu’ils se soient rendus au congrès du parti gouvernemental ! çà change quoi ? Qu’ils aient fait des quêtes ! Ont-ils seulement appelés les autres travailleurs à se mettre en lutte avec eux ? On était réduit nous derrière l’écran de notre télé au niveau de simples spectateurs.
-          Mais ces délégués ce sont aussi des ouvriers ! Et les sanctions ont été levées…
-          Séguy, Marchais étaient aussi des ouvriers ! La sanction de quelques uns fait partie du scénario patronat-syndicat au début des grèves ; moi-même j’ai été sanctionné plusieurs fois au cours de grèves dites sauvages, et la levée des sanctions contre moi était finalement présentée comme une victoire des syndicats… Ces syndicalistes sont autant d’arrivistes qui veulent monter dans l’appareil.  Le délégué américain ne s’est-il pas vanté de s’être présenté pour être président du syndicat de l’automobile américain, et n’a recueilli qu’un piètre score.  Mais le principal problème est que ces gens-là sont engoncés dans l’esprit syndicaliste corporatif. A Lille ils m’ont raconté que les bagnoles Peugeot étaient vendables, et que les patrons mentaient… comme s’il n’y avait pas une réelle crise de surproduction qui pose le problème plus large d’une réorganisation de la société pas d’une sauvegarde des emplois de plus en plus limités ou du maintien à tout prix de la « boite »!
-          Qu’est-ce que vous auriez proposé à leur place ? Vous vous seriez opposé à la grève ?
-          Je ne dis pas çà. Je suis bien conscient que l’extension n’est pas possible à tout moment, et qu’on doit en rabattre parfois. D’abord, lorsque la grève est devenue ultra-minoritaire, j’aurais proposé de l’arrêter. Il est ridicule de prétendre étendre si seulement une minorité de l’entreprise persiste à croire gagner dans ces conditions.  Alors il existe d’autres formes, telle que les comités de lutte pour maintenir l’unité et solidarité du temps de la grève ; je les soupçonne d’avoir repris in extremis cette forme que j’avais évoquée à Lille. En lot de consolation pour masquer encore leurs embrouilles.
-          Oui mais cette minorité était déterminée à continuer… Et on veut tous la même chose au fond...
-          C’est classique, une partie des syndicats les laissent tomber, et puis un autre, CGT ou SUD, accompagne les jusqu’auboutistes pour les aider eux aussi à mordre la poussière…  un peu plus tard. Et cette fois-ci de façon scandaleuse. Mercier a confirmé cette saloperie, que je prenais pour une manip de la presse, les grévistes recevront 20.000 euros de plus que les non-grévistes. Message : les prochaines fois vous gagnerez aussi 20.000 euros grâce à la CGT ! La lutte « qui paye » pour une minorité de grévistes devient ainsi dans l’échec un espoir de le renouveler perpétuellement sans poser les enjeux de société, et en faisant passer cet échec pour une victoire. Non on ne veut pas tous la même chose. L’esprit syndicaliste, qui voudrait se faire passer pour révolutionnaire et communiste est un verbe radical creux. Il sert à éloigner toujours plus la volonté révolutionnaire. Déjà en 68 après le sabotage de la grève massive, des ouvriers déchiraient leurs cartes syndicales en protestant : « avec les syndicats c’est jamais le moment ».  Et on a vu clairement l’attitude de faux-cul du jeune syndicaliste de base vu à Lille – qui me serinait qu’il n’avait rien à foutre de la hiérarchie et de la direction de la CGT – qui consiste à se mettre finalement au service des pires menteurs de l’appareil face au public.
-          Ils disent qu’ils ont tenu des assemblées délibératives où les délégués ne prenaient pas la décision. Ils ne pouvaient pas faire autrement en ce moment.
-          Je n’en sais rien, je n’y étais pas, mais je les ai vu faire à Lille, à quatre ils ont dirigé l’assemblée comme ils le voulaient, dans leur cadre corporatif-commercial. Une assemblée peut-être manipulée par des sous-marins d’une organisation. Je suis bien d’accord avec vous qu’en l’état actuel de la situation sociale confuse l’esprit d’autonomie ouvrière n’existait pas pour éjecter tous ces menteurs, mais  l’action glorifiée a été une supercherie, et c’est la politique incessante de disque rayé de LO depuis 40 ans. Moi je milite pour que les prolétaires de toutes les entreprises ne soient pas « tous ensemble » comme boites de conserve à la queue leu le comme en 1995, mais se  mixtent , se mélangent dans un  combat commun pour s’assembler  à un niveau politique supérieur  non de simple solidarité de classe mais pour une politique de rupture avec le système afin de constituer des Conseils de pouvoir pour gérer autrement la  société. En tout cas, je vous remercie mademoiselle d’avoir fait l’effort de venir me demander des explications.
Nous nous sommes serrés la main, ainsi que celle de son compagnon qui se fichait de toute discussion politique et gérait l’intendance après avoir été chercher un bac à frites qu’il me proposa de partager.

NB: La brochure deLO "la lutte des travailleurs de PSA" comporte des subtilités intenables en public mais qui servent d'article de foi aux sectateurs jusqu'à plus ample déformé: "La conscience des rapports de force a poussé les grévistes de PSA Aulnay à s'adresser le plus possible aux travailleurs (...) pour les informer, pour gagner leur solidarité dans la perspective, inaboutie (sic) de les entraîner à étendre le mouvement. Il faut dire que, depuis plusieurs décennies, les trahisons politiques de la gauche au pouvoir ont largement contribué à démoraliser la classe ouvrière" (pas le soutien électoral trotskyste à chaque fois à cette même gauche bourgeois?). (...) " Si cette lutte a pris cette forme, a su utiliser toutes les possibilités offertes c'est aussi parce que des communistes révolutionnaires militaient depuis suffisamment longtemps dans l'usine pour gagner du crédit (sic) auprès des travailleurs et être en situation de proposer une politique acceptée et adoptée par des centaines de travailleurs".(supp au n°2338 de LO)



[1] Vu ladite Arthaud, au milieu de la place Karl Marx, interviewée par une télévision et entourée de quelques spectateurs. Elle n’a pas le visage lisse et grimé des plateaux télé, mais avec un phrasé vindicatif, elle apparaît toute ridée et moche, avec un laid rictus au coin de la bouche, un jean sale et flottant, et sans féminité. Finalement Arlette était jolie à côté. Quand elle a fini d’éructer face à la caméra, elle se précipite comme un vulgaire député, pour serrer des paluches  aux spectateurs environnants qui n’en demandaient pas tant. Minable.
[2] Un bon point, concédons-le, la librairie. La secte populiste et électoraliste ayant besoin d’un vernis « marxiste », fait publier  par son trust « Les bons caractères » des ouvrages rares – L’histoire de la SD allemande par Mehring – et réimprime en fac-similé des ouvrages de Panaït Istrati, et des éditions Rieder, devenus introuvables, des années 1920. J’ai cassé ma tirelire pour les acquérir. Il me faut signaler aussi un spectacle touchant, ces jeunes très  filles et jeunes hommes qui feuillettent avec émotion nos classiques du marxisme, Marx, Engels, Trotsky, Lénine, mais aussi Kronstadt, Istrati, des  histoires de la révolution russe, etc. et se rendent à la caisse pour les acheter... si tant est qu'ils soient capables plus tard de développer un esprit critique face à la secte commerçante et à sa légende "Barta 1939" dont la pauvreté politique et le soutien à l'URSS impérialiste en guerre sert de vademecum aléatoire  à ce groupe économiste bourgeois !
[3] Jusqu’à ce jour personne n’avait entendu parler de ce comité de lutte fantôme ! Or c’était la principale proposition que j’avais faite aux délégués de PSA à Lille quinze jours avant, ainsi que la création d’un site neutre répercutant toutes les infos… Il faut croire que les délégués « basistes » avaient fait remonter la proposition en quatrième vitesse !