PAGES PROLETARIENNES

vendredi 30 mars 2012

QUI VA BAISER LA FRANCE?




(d’après L’Express : « Les gagnants et les perdants du sarkozysme »)

UN CONSTAT : LA PAUVRETE

Loin de reculer, la pauvreté progresse en France: elle concerne aujourd'hui plus de 11 millions de personnes. C'est ce que révèle le rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes) publié jeudi, qui dresse un tableau inquiétant en compilant une vingtaine d'indicateurs datant de 2009, dernière année disponible. Le point avec Didier Gelot, secrétaire général de l'Onpes.
Quelles sont les grandes tendances du rapport?
Didier Gelot: Premier constat, le taux de pauvreté en France augmente depuis 2004. Alors qu'il était de 12,6%, il s'élevait à 13,5% de la population en 2009, soit 8,2 millions de personnes pauvres, vivant avec moins de 954 euros par mois. Quant aux personnes en situation de grande pauvreté, c'est-à-dire en dessous du seuil de 640 euros mensuels, elles sont au nombre de deux millions. Sans compter les personnes touchées par des "privations matérielles sévères de biens et de services" ou une "très faible intensité de travail". Ce qui représente au total plus de 11 millions de personnes. En tout, 700.000 personnes cumulent ces trois indicateurs.
La pauvreté s'accentue chez les familles monoparentales, soit deux à trois fois plus que l'ensemble de la population, chez les enfants où le taux est de 18% et chez les jeunes de 18 à 24 ans. Et la pauvreté est encore plus présente en zones urbaines sensibles (ZUS), où le taux de pauvreté s'établit à 32%. Et près d'un jeune sur deux de moins de 25 ans habitant en zone urbaine sensible est pauvre. Deuxièmement, on ne parle pas assez de la pauvreté en milieu rural. Moins de personnes sont touchées qu'en zone sensible, mais le taux de pauvreté est supérieur qu'en zone urbaine. En 2008, il était de 14,4%. Il s'agit principalement de néo-ruraux et de paysans paupérisés.
Enfin, on peut gagner sa vie, avoir un travail et vivre en dessous du seuil de 954 euros par mois. C'est un phénomène qui s'accentue, il touche aujourd'hui 7% de la population. C'est particulièrement le cas pour les femmes seules avec enfant. De plus en plus de professions ne vous permettent pas de franchir le seuil de pauvreté, c'est notamment le cas dans le secteur du service à la personne, dans la restauration, l'agriculture.
Comment peut-on expliquer cette augmentation de la pauvreté ?
On observe qu'il y a eu un tournant dans les années 2000. Pourtant, c'était avant la crise, mais depuis dix ans le travail est de plus en plus précarisant, grisant. Certains sont exclus du marché du travail et la crise a accentué ces phénomènes déjà présents. Elle n'a pas tout fait, mais elle les a rendus de plus en plus aigus. Sur le marché du travail, le CDI (contrat à durée indéterminé) a laissé place à des contrats courts, des temps partiels.
Par ailleurs, le nombre et la fréquence des missions intérimaires se réduisent, tandis que la sous-traitance se développe y compris pour les postes qualifiés de l'industrie. Il faut avant tout une vraie politique de l'emploi.
Quelle est la situation de la France par rapport aux autres pays européens ?
La France fait partie des pays où le taux de pauvreté demeure un des plus modérés. Si l'on compare avec des pays voisins comme l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, le système de protection sociale de la France a permis de diviser par deux le nombre de pauvres. Aujourd'hui, sans aides sociales, le taux de pauvres serait de 20%. L'effet a été net sur la réduction du taux de pauvreté, reste le niveau des minima sociaux. Par exemple, le RSA (revenu de solidarité active) se situe aux alentours de 450 euros par mois, en dessous du seuil de pauvreté. Or le pouvoir d'achat s'est dégradé depuis les années 2000. Les minima sociaux sont n'étaient que peu revalorisés ces dernières années. Le conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion prône une revalorisation de ces minima sociaux de 25%.

L'abandon des jeunes générations

La France a mal à sa jeunesse. Comment le dire autrement ? En Europe, ce sont en effet les jeunes Français qui sont les plus pessimistes. Que ce soit en termes de revenu, de patrimoine, d'emploi, de taux d'effort financier pour se loger ou de précarité, les inégalités générationnelles n'ont cessé de se creuser depuis au moins une décennie. La crise économique récente n'a fait qu'accentuer le fossé entre les seniors et leurs petits-enfants.
Certes, les statistiques sont parfois contradictoires. Entre mai 2007 et janvier 2012, le nombre de chômeurs de plus de 50 ans inscrits à Pôle emploi a bondi de près de 60 %, contre une hausse de 28 % pour les moins de 25 ans. Un résultat cependant trompeur. D'abord, parce que le taux de chômage des jeunes (22,4 % au dernier trimestre 2011) est trois fois et demie plus élevé que celui des plus de 50 ans. Ensuite, parce qu'il a grimpé de 4 points sur la période, contre une hausse de 1,5 point pour celui des plus de 50 ans. Surtout, les difficultés d'insertion des jeunes sur le marché du travail se sont encore accrues avec le développement de poches de travail quasi gratuit : stages, piges, free-lance... Résultat : près de 20 % des jeunes vivent aujourd'hui avec moins de 60 % du revenu médian, alors que le taux de pauvreté des retraités est désormais inférieur à celui de la moyenne de la population. La flambée immobilière des dernières années a encore accru les écarts patrimoniaux : les jeunes ont aujourd'hui peu d'espoirs d'accéder à la propriété sans un endettement maximal.
S'ajoute enfin la réforme des retraites. "En décidant de siphonner les 34 milliards d'euros du Fonds de réserve des retraites pour assurer le bouclage financier à court terme du système, le gouvernement a pris aux actifs de demain pour donner aux retraités d'aujourd'hui", dénonce Olivier Ferrand, le président de Terra Nova. Gare à la guerre générationnelle (n’importe quoi…).

Les smicards, grands oubliés

En théorie, la création du revenu de solidarité active (RSA) par Martin Hirsch, en 2009, devait profiter aussi bien aux RMistes qu'aux smicards. Les premiers sont assurés d'être toujours gagnants financièrement à la reprise d'un emploi, même à temps partiel. Avec un smic à mi-temps, un allocataire touchera ainsi son salaire, 550 euros, plus 266 euros au titre du RSA activité, qui est la vraie nouveauté de la réforme. "Avec un total de 816 euros, le gain par rapport au seul RSA est de 342 euros, contre 76 euros auparavant", calcule Yannick L'Horty, économiste de l'emploi. Par ricochet, le RSA activité bénéficie aussi à tous les travailleurs pauvres, passés ou non par la case minima sociaux. Pour reprendre le même exemple, un salarié au smic à mi-temps devrait aussi gagner 816 euros, même s'il n'a jamais été inactif. Mais 68 % des bénéficiaires potentiels du RSA activité ne le réclament pas. Un taux que les chercheurs s'expliquent mal. Méconnaissance ? Peur de la stigmatisation ? Lourdeur des démarches ? Toujours est-il que les smicards dans cette situation sont de fait perdants. D'autant que, depuis 2007, le gouvernement a toujours refusé de donner un coup de pouce au smic, se contentant d'appliquer la revalorisation minimale légale.

SALARIES DU PRIVE ET DU PUBLIC TOUS VICTIMES

Le public au régime sec
Début 2012, la France comptait presque 35 % de demandeurs d'emploi de plus qu'en mai 2007. Bien sûr, la crise économique qui s'est déclenchée dans les premiers mois de l'ère Sarkozy a laissé des traces, pénalisant en priorité les jeunes arrivants sur le marché du travail et les seniors des entreprises en restructuration. De fait, les effectifs du secteur privé ont fondu de près de 1,6 % durant le quinquennat, et la montée du chômage a pesé sur les négociations salariales.
Salaire mensuel par tête
Depuis 2006, les gains de pouvoir d'achat ont été plus forts dans le privé que chez les fonctionnaires. Cependant, la cure d'austérité a été plus sévère dans la fonction publique - non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux, pressions sur les salaires, gel du point d'indice de rémunération en 2010 et 2011 -, même si le gouvernement a tenté de mettre en place un système de rémunération à la performance. Entre 2007 et 2011, le salaire mensuel nominal par tête a progressé de 7,8 % dans la fonction publique, alors qu'il a crû de 9,4 % dans les secteurs marchands non agricoles. En tenant compte de l'inflation, les gains de pouvoir d'achat des fonctionnaires ont donc été plus faibles que ceux des salariés du privé.
Les trous du cul patronaux grands bénéficiaires
La différence de traitement entre l'élite et le gros de la troupe s'accroît. Entre 2003 et 2010, les patrons du CAC 40 ont vu leurs émoluments s'envoler de 35%, quand la masse salariale ramenée à chacun de leurs employés progressait de 13%. Cas extrême au sein du groupe industriel Air liquide : sur la même période, le président Benoît Potier obtient une rallonge de 61%, contre 6% pour la masse salariale (par personne). Plus globalement, d'après les dernières statistiques (fin 2009), le revenu du décile le mieux loti (les 10% le mieux payés) s'élève à 3,4 fois celui du décile le plus pauvre (les 10% le moins bien payés). Ce "ratio d'inégalité" s'établissait à 3,2 en 2005. Consolation pour le président : la fracture salariale s'accroît presque partout en Europe, et dans des proportions équivalentes.

APERCU D’UN DECOUPAGE « SCIENTIFIQUE » DE LA France ELECTORALE (nettoyée de ses classes sociales) d’après le Nobs et Le Monde (« Pourquoi Hollande reste-t-il si flegmatique ?)

Une enquête Ipsos/Logica Business Consulting réalisée avec le concours du géographe Christophe Giulluy pour le Nouvel Observateur n’est pas étrangère au flegme qu’affiche actuellement François Hollande. Bousculé par la double offensive de Nicolas Sarkozy qui le dépasse désormais au premier tour dans les enquêtes d’opinion de cinq instituts sur huit, fragilisé par la montée de Jean- Luc Mélenchon (13 à 14% des intentions de vote) , le candidat socialiste a décidé pour le moment de ne rien changer à sa campagne. (…)
Si l’enquête Ipsos dit vrai, il a de quoi. Elle montre en effet que François Hollande  bénéficie d’une assise électorale très large alors que celle de son rival apparaît beaucoup plus rétrécie qu’en 2007. Combinant des indicateurs socio-économiques, démographiques mais aussi géographiques l’étude permet de distinguer quatre territoires géographiques et électoraux : la France métropolitaine aisée (25% de la population) qui est celle des grandes métropoles; la France périphérique intégrée (11%) qui regroupe les communes périurbaines ou rurales socialement intégrées ou aisées ; la France métropolitaine fragilisée (16%) qui s’apparente aux banlieues populaires ; La France périphérique fragilisée (48%) qui rassemble des communes périurbaines ou rurales fragiles ou populaires.
Le candidat socialiste a la particularité d’afficher un niveau d’intentions de vote homogène  ( entre 28 et 28,5%) dans trois catégories : la France métropolitaine aisée , la France  périphérique fragilisée et la France métropolitaine fragilisée . Il est plus faible dans la France périphérique intégrée» (25,5%) qui reste dominée par la droite et l’extrême droite . Mais au second tour, il l’emporterait dans les quatre France avec un score record de 56,5% dans la France périphérique défavorisée mais pas  négligeable dans la France métropolitaine aisée ( 54,5%) .  En 2007,  Ségolène Royal  n'était majoritaire que dans les banlieues. La situation de Nicolas Sarkozy apparait  beaucoup plus fragile. Le candidat UMP avait emporté le match de 2007 en agglomérant trois France : la France aisée ou protégée, dans laquelle il dominait largement, la France des banlieues où il talonnait Ségolène Royal, la France périphérique fragile où il dépassait la candidate socialiste ainsi que le leader du Front national . Aujourd’hui , il ne l’emporte plus que dans deux catégories : la France métropolitaine aisée et les zones périphériques intégrées,, mais avec une avance moindre qu’en 2007. En revanche il a complétement perdu son qualificatif de "candidat du peuple". Il recule fortement dans les banlieues populaires des grandes agglomérations où le Front national est à son plus haut niveau ( 19%) et surtout dans la France périphérique fragile qui représente le principal vivier électoral ( 48% ) .  Avec 25,5% des intentions de vote, il est pris en tenaille entre François Hollande ( 28,5% ) et le Front national (16%) lequel subit également la concurrence de Jean Luc Melenchon ( 14%).
« Cette France qui a cru à Nicolas Sarkozy en 2007 est en 2012, particulièrement sévère avec lui : c’est là que son bilan est le plus massivement jugé négativement, » indique Brice Teinturier , directeur général délégué d’IPSOS .
Le niveau de défiance atteint le record de 80% en matière de croissance et d’emploi qui sont les domaines dans lesquels se concentrent aujourd’hui les attentes les plus fortes. A trois semaines du premier tour , cette France périphérique fragile apparaît tout à fait stratégique car c’est elle qui concentre l’électorat le plus nombreux, le plus indécis et le plus susceptible de s'abstenir.


Les classes moyennes ont disparu (selon le géographe Christophe Guilluy. Interview dans leNobs).

 De l’autre côté, une France périphérique sur la défensive. Celle des nouvelles classes populaires...

Elle  représente  60% de la population. Dans la France périphérique, je mets à la fois des  espaces périurbains pavillonnaires, des zones rurales, des villages, des villes de mono-industries et même des centres urbains plus importants comme Perpignan. À l’écart du développement métropolitain, ces territoires représentent la France des fragilités sociales : celles des revenus, des statuts et du chômage. Regardez la carte des plans sociaux actuels : ce n’est pas celle des banlieues, pas celle non plus des grands centres urbains, mais bien celle de cette périphérie. Celle des petits salaires à 1.000 euros mensuels, voire 700 euros lorsqu’on étudie un département comme la Mayenne où le temps partiel est quasiment la norme. Une France bien moins dotée aussi en associations solidaires, au point que c’est dans ces territoires que la sous-utilisation du  RSA est la plus flagrante.

Vous insistez sur l’éloignement des pôles d’excellence scolaires et universitaires.

C’est le revers de la sympathique boboisation des centres des grandes villes, qui n’est rien d’autre qu’une appropriation du parc de logements populaires et des filières de la réussite par les catégories supérieures. Une lutte foncière des classes implacable. Du coup, les cursus éducatifs les plus performants sont de plus en plus excentrés et difficiles d’accès pour les enfants de la France périphérique. Et ils observent en silence que le recrutement prioritaire à Science Po concerne les étudiants des Zones urbaines sensibles. Jamais eux.

La désaffection des classes populaires pour les partis traditionnels ne relève donc ni d’une saute d’humeur ni d’un égarement…

Elles ont 20 ans d’expérience. 20 ans, elles ont cru pouvoir se faire entendre et à chaque fois elles ont été déçues. Or, leurs positions, tant sur l’immigration que sur la mondialisation, ne sont ni volatiles ni à simple vocation provocatrices comme on a pu le  croire après leur ralliement à Sarkozy en 2007. Il y aura toujours à leurs yeux deux  marqueurs décisifs aux prochaines présidentielles : la question sociale et la question identitaire.

Sur l’identitaire, on voit mal la gauche singer les thèses du Front national !

Bien entendu ! Mais il faudra bien affronter le sujet, si délicat soit-il, parce que l’entrée dans une société multiculturelle n’est pas qu’une simple péripétie. Surtout en France, qui prônait  et pratiquait jusqu’aux années 1970 l’égalitarisme républicain et l’assimilation des nouveaux arrivants. Que l’autre ne devienne plus "moi" mais ait à vocation à rester "autre", à développer ses valeurs et une identité plus ou moins communautariste, c’est une mutation anthropologique gigantesque. La gestion des différences culturelles, de l’islam et des prières de rue, ou encore du droit des femmes, ne peut être retoquée au  seul prétexte que des xénophobes l’exploitent. D’autant que c’est toute la société qui gère déjà cette coexistence par ses choix résidentiels ou les parcours scolaires de ses enfants. 

Mais c’est chacun selon ses moyens. Dans votre "Atlas des fractures sociales", vous rappelez qu’un parent enseignant sur cinq réussit à contourner la carte scolaire. Pour les ménages ouvriers ou d’agriculteurs, c’est un ménage sur… 20 qui y parvient. 

Le coeur du contentieux est là. Dès lors que vous disposez des moyens financiers ou relationnels pour ériger des frontières invisibles, la difficulté est maîtrisée. Le bobo réussit ainsi parfaitement à instaurer un protectionnisme culturel non dit en se payant le luxe d’un discours enthousiaste sur la société ouverte. Mais lorsqu’on ne dispose pas de ces outils, et c’est le plus souvent le cas pour les classes populaires, on se retourne alors vers un Etat fort pour le faire à sa place. 



mercredi 28 mars 2012

Front De GAUCHE = FOUTAGE DE GUEULE



(Le programme creux du Front de Gauche en tant que machine à perdre)

Dans l’hypothèse de son accession au pouvoir, le PS ne peut gouverner seul, et la crise a déshabillé la faction écologiste bourgeoise au profit d’un revival des thèmes staliniens autour du bateleur du cartel des gauches (PCF + un parti petit et artificiel, le Front de Gauche). Les sondages indiquent tout de même les tendances d’une opinion savamment conditionnée et cadenassée. Malgré tant d’agressivité, d’injures et de mauvaise foi sur tous les plans la droite bourgeoise n’a pas réussi à détrôner de la tête du peloton le champion de la gauche caviar et yaourt. Ni l’affaire DSK, ni le souvenir du bling-bling et de ses coquetteries de président des riches, ni les aboiements du chien de garde Copé, ni le très curieux épisode du terrorisme jihadiste à Toulouse, n’ont suffi à entamer la bonne cote du maillot jaune Hollande ni à faire baisser cette détestation du blaireau de l’Elysée. Quant une tactique est mauvaise de l’extérieur ne faut-il pas miser sur une autre, de l’intérieur… Sans oublier, ce qui n'est là pas du tout hypothèse, que le bateleur de foire populiste gauche ringarde, sert en même temps (voire surtout) de rabatteur d'abstentionnistes...qui fantasment "les virer tous" sans faire l'effort d'une révolution prolétarienne...
Le plus drôle dans les envolées du pitre, élevé au biberon trotskien, est sa découverte des richesses de la mer (belle référence aux pillards professionnels de la mer, le patronat maritime, un des pires exploiteurs des hommes... et de la mer). Les abstentionnistes considèrent que TOUS ces politiciens nous roulent dans la farine, Mélancon roule les vieux stals dans ... l'eau de mer et espère bien rouler "un maximum" des abstentionnistes les moins conscients. Et ils en redemandent, le ricard risque d'être salé...
L’envolée sondagière (relative et exagérée) du cas Mélenchon, décrété en troisième position, devançant l’horrible Marine Le Pen, reléguant la candidate écologiste au niveau des gagnepetits de l’extrême-gauche enfouie sous ses radotages, enchante tous les pépés éternellement syndiqués au stalinisme et fait battre la chamade au cœur des appareils municipaux où les professionnels des défilés espèrent une augmentation de salaire.
Cette embellie du F de G avec son porte-parole tête à claques n’est pas une fabrication de la presse (quoiqu’elle l’encourage) mais bien le reflet de l’impact des questions primordiales sur le public salarié – ceci dit péjorativement – chômage et crise. Le parti bourgeois écolo en est la principale victime et c’est tant mieux, mais quid d’une nouvelle « gauche plurielle » avec un cartel de partis néo-staliniens au programme imbitable pour tout gestionnaire sérieux de l’Etat français ? Hollande refuse de discuter avec Mélanchon, et ce dernier ne veut pas du programme (mal ficelé) du PS. Hollande veut bien du pouvoir présidentiel sans les inconvénients de la gauche solitaire, Mélanchon et ses complices se fichent de l’étape présidentielle mais rêvent d’un plus grand nombre de députés en villégiature parlementaire.
Henri Guaino, prince consort de l’Elysée (et qui ne veut pas en sortir) se répand en louange sur Mélenchon l’arsouille. Et si l’Elysée blaireau avait enfin compris qu’il ne sert à rien de s’égosiller contre Hollande et de laisser Mélanchon achever le travail… comme Marchais en 1977 ?
Trajectoire d’un hargneux :
Dans le portrait que lui consacre Libération en 2000, Mélenchon affirme que "la politique est devenue toute sa vie, qu'il n'a aucun hobby et que ses modèles sont Saint-Just et Mitterrand", et oublie de rappeler que ses deux idoles précédentes furent Trotsky et Lambert.  Au PS, Jean-Luc Mélenchon occupait une place relativement marginale comme chez les trotskiens lambertistes.  Il fût de toutes les aventures de la gauche du parti, avec le courant "Gauche socialiste" et Julien Dray, puis avec Henri Emmanuelli. Il refuse un poste de secrétaire d'Etat au Logement dans le gouvernement Jospin en 1997 (pas assez honorable pour lui) et finit par obtenir un maroquin de délégué à l'Enseignement professionnel en 2000 ; il s’avère être un « promu » très reconnaissant à son employeur Jospin et très discipliné.  Il est très triste au soir de la chute de Jospin. Son plan de carrière est donc interrompu, aussi lorgne-t-il vers d’autres partis.  Il rame dans les meetings avec Marie-George Buffet (madame 2%), José Bové, Olivier Besancenot, et découvre, selon Julien Dray, « une nouvelle famille chez qui il est applaudi, alors que la sienne ne l'aime plus ». Elu député européen en 2009, il s'ennuie au Parlement de Strasbourg mais a envie de copier le parti stalinien allemand recyclé Die Linke. Il lui faut ensuite faire parler de lui, en bien comme en mal. Il est grossier avec les journalistes qui le lui rendent bien. Il se fend d’un petit livre pas bien épais «  Qu'ils s'en aillent tous » pas cher et au titre démagogique pour un enfant de la balle formé au trotsko-stalinisme. 
Il attend patiemment que les clans d’extrême gauche se suicident comme à leur habitude (défense du voile au NPA + retrait de Besancenot), et se permet de mépriser ces gagnepetits pour ravir chez les journalistes la palme de « représentant de l’extrême gauche », avec des arguments qui sentent fort le pervers narcissique, assez comparable au blaireau de l’Elysée :"Je ne veux pas jouer dans le petit bain de l'extrême-gauche...  mon but est de démontrer que le vote utile, c'est nous". Utile pour le conseiller du blaireau, Guaino qui se répand en flatteries obséquieuses pour « l’intelligent Mélanchon », hommage du baudet à l’âne du PCF.
Mélanchon ne présente aucun intérêt comme personnage, et ne devrait pas supplanter le FN en terme de proportionnalité électorale, sur un seul point qui disqualifie tout son bla-bla d’arpète ; comme pour les gauchistes angéliques l’immigration n’est pas un problème, ce qui est se moquer franchement et des prolétaires et des immigrés, comme on l’analysera par après ; et la leçon de moralisme antiraciste donnée au FN, a autant d’effet qu’un cataplasme sur une jambe de bois.
LE PROGRAMME RADICALEMENT UTOPISTE DU FDG :
Utopiste n’est pas forcément un qualificatif infâmant. Pour le marxisme et le mouvement ouvrier, nous devons beaucoup aux utopistes du début du XIXème siècle. Les révolutionnaires maximalistes sont toujours, au bout du compte, qualifiés d’utopistes avec leur programme communiste de renversement de l’Etat capitaliste partout, au sens d’impossible et imaginaire. Or la vraie utopie est bien ce discours électoral d’estrade qui promet de raser gratis en dessaisissant la bourgeoisie de son pouvoir financier sans coup férir, du jamais vu et argument démodé de toute l’histoire du pacifisme impuissant. Utopique réformiste donc, qui relève du domaine des idées en soi, mais enfin du chant électoral sirupeux. Et ce mensonge réformiste n’abuse que les gogos qui veulent bien y souscrire.
Le programme du PDG n’a rien à voir avec le programme révolutionnaire communiste, mais frappe d’emblée par une foule de ressemblances avec un programme vieillot, chauvin et hexagonal du début des années 1970. Comparons immédiatement donc avec l’ancien programme commun de la gauche bourgeoise en 1972. On retrouve le même bla-bla à peu de choses près :
  • « Vivre mieux, changer la vie » : Réduction du temps de travail (retour à une durée du travail effective de 40 heures (le PDG renchérit avec les 35 heures), augmentation des salaires, généralisation de la sécurité sociale, aide au logement ;
  • Nationalisation (avec indemnisation) de grands secteurs industriels, régulation des marchés, « démocratie » dans l'entreprise ;
  • Décentralisation, « démocratisation » des institutions, garanties dans le domaine des libertés individuelles (fin des gardes à vue)
  • Lutte contre le chômage (objectif affiché de tout gouvernement de droite comme de gauche)
  • « Politique de paix » avec l'abandon de la force de frappe nucléaire, la réduction du service militaire à 6 mois, et la dissolution de l'OTAN et du pacte de Varsovie sources de tensions internationales. (mais cette fois sans le paternel Brejnev)
  • Remaniement de l'Éducation nationale (éternel…)
  • Etc.
Alors que ces projets « unionistes » (augmentation des salaires, réduction du temps de travail,...) supposaient un besoin de financement majeur, les méthodes de financement n'avaient pas été très explicitées (comme celles du fumeux programme du F de G de Mélanchon ne le sont en rien que… piquer aux riches dans un esprit jacobin yaourt sucré) ; et la catastrophe fût là en 1984. Signée par le PS, le PC et le Mouvement des Radicaux de gauche en 1972, cette union marquait le retour d’une gauche présentable (remaquillée après l’oubli de la responsabilité de la SFIO  dans la guerre d’Algérie). Cette union de politiciens permit au vieux routier charmeur de la IVème, Mitterrand d'être le candidat unique de la gauche en 1974 et à cette association de gagner une majorité de municipalités aux élections de mars 1977, sans toutefois lui permettre d’accéder au nirvana élyséen.
Cependant, les résultats décevants du PCF aux législatives partielles (et sous la pression de l’URSS) amènent celui-ci à conditionner le maintien de sa participation à une radicalisation du programme. Cela provoque la rupture avec un PS déjà très divisé sur la question du programme commun (le PS, comme la SFIO, a toujours souhaité régner avec des centristes). Malgré un rabibochage des trois partis entre les deux tours des législatives de 1978, les voteurs moutons font le « bon choix » (cf. discours du président Giscard d’Estaing) et la droite garde la majorité à l’Assemblée nationale. Pour la première fois le PS obtient un score supérieur à celui du PCF, ce qui été interprété par la suite comme une validation à moyen terme de la stratégie florentine (quoique toujours empirique et heurtée) de Mitterrand le petit.
La mise en place du Programme commun à partir de l'élection accidentelle de Mitterrand en mai 1981 a mené à une perte de confiance et à une fuite importante de capitaux. Face à cette crise française majeure, Mitterrand revient sur les changements opérés dans le domaine économique ; Pierre Bérégovoy, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget du gouvernement  Fabius, privatise certains secteurs. Les marchés financiers sont partiellement dérégulés. La plupart des entreprises nationalisées entre 1981 et 1984 sont privatisées sous le gouvernement Jacques Chirac entre 1986 et 1988. Ce projet, du point de vue économique, aura marqué l'histoire de la France de par son échec et sera une des causes de la faiblesse de la gauche au cours des années suivantes. Le « tournant de la rigueur » de 1983-1984 confirme qu’à chaque fois qu’elle se retrouve au pouvoir l’oligarchie de gauche finit par gouverner comme la droite pour le maintien de la bourgeoisie. L’Etat de Mitterrand en 1984 se rend compte que les nationalisations ne sont pas une solution face à la crise économique et fait marche arrière vers la fuite en avant ultra-libéraliste.
Le PCF avait perdu un quart de son électorat au premier tour de l'élection présidentielle de 1981 et tombe de 20% à 15% des suffrages. En juin 1984, il passe en-dessous du FN aux élections européennes et tombe à 10%. En 1988,  Lajoinie, candidat du PCF plafonne à 6% des suffrages. Quant au PS, il remplace le PCF comme pôle principal de la gauche en France, pour la première fois depuis 1945. Le PCF ne cessera pas ensuite de décliner, passant même sous le score du NPA avec Besancenot, jusqu’à la plongée de la mère Buffet, confirmant que le PCF intra-muros n’avait plus une tronche présentable pour remonter la pente (et la mélanconisation n’est qu’un trompe l’œil pour cette  faction bourgeoise moribonde).
En signant le Programme commun, le PCF n’avait pas visé à accéder au gouvernement en période de crise. Il voulait demeurer le roi de l’opposition ; en bloquant 20% des suffrages depuis 1945, le parti stalinien garantissait le maintien de la droite au pouvoir au pouvoir moyennant un contrôle sur la classe ouvrière avec détournements de biens publics au profit de son appareil syndical et de ses féodalités municipales. Dès après 1968 (première atteinte à la domination du PC en milieu ouvrier), les élections locales montrent que le PS l'emporte sur le parti stalinien et la rupture de 1977 ne fait que renforcer le basculement du centre-gauche vers le PS ; les voix perdues à partir de cette date ne seront jamais rattrapées, et elles ne sont pas à mettre sur le prétendu déclin de la classe ouvrière ; et elles permirent au grand dam de Marchais et de Brejnev, d’installer le PS au centre du pouvoir, avec quatre strapontins du Colonel Fabien.
L’HUMAIN D’ABORD
Le programme du PDG Mélanchon se ridiculise d’emblée en prétendant proposer un capitalisme à visage humain, tout comme son alter ego PN Sarko avait prétendu humaniser ce même système. L’introduction fait appel aux meilleurs sentiments anti-capitalistes. Qui peut nier cette horrible domination, et ce besoin irrépressible que nous, spectateurs invariablement impuissants, d’ « affronter la finance », d’en finir avec « la suprématie des marchés ».
Mais n’est-il pas dérangeant, dès l’introduction, cet appel (déjà vu) : « il faut reprendre le pouvoir » ! Qui donc ? Certes en votant pour Mélanchon l’électeur syndiqué « prend le pouvoir » à travers lui comme on s’en doute, mais est-ce lui qui le « reprend », l’a-t-il jamais détenu ? Non puisque le pouvoir était celui de la gauche caviar puis jospinesque ! Ce sont les mêmes qui veulent revenir, quoique leur PDG bouffi semble refuser avec ostentation tout maroquin étatique.
Le programme du FDG est déjà dégonflé dans ses bases par une actualité amère, car il s’appuie sur des fumigènes évaporés en vue d’une 6ème République virtuelle et consensuelle : « déjà… des révolutions se développent en Amérique du Sud, dans les pays arabes… » ; mauvaise pioche : le petit caïd souteneur de Kadhafi, Chavez n’en a plus pour longtemps, et le jasmin est fané et ensanglanté dans le croissant arabe.
En fin d’introduction le programme du FDG ne se révèle au fond, indépendamment des marchandises utopiques qu’il va étaler par après, que comme un acte de bravoure électorale en faveur des vieux pachydermes du PC, des recyclés du trotskisme et des éjectés du PS, en résumé à se « soumettre » au cycle électoral présidentiel et législatif de l’année en cours.
PROGRAMME CHAUVIN
La patte du maréchal Staline n’est pas loin, le fameux « l’homme, ce capital humain », lorsque l’on s’avance dans le premier chapitrage qui définit ce qu’est la « richesse d’un pays », la capacité des hommes « à s’associer librement »… dans les entreprises nationalisées avec PDG syndicaux traditionnels. L’enflure stalinienne néo-française qui a toujours fétichisé depuis les années 1930 la « révolution française », pour minorer la révolution « des russes », ressort de la naphtaline pour indiquer que le résultat des navrantes élections françaises vont changer le monde : « ces forces créatrices qui refondront notre pays et aideront demain à changer le monde ». Oui électeurs des basses classes, debout pour « réinventer la gauche », qui aimerait tant être réinventée mais reste invendable ! Oui, vous, électeurs pue la sueur, vous aurez le droit de vous pointer aux « ateliers législatifs » du nouveau pouvoir « populaire » et mélanchonien, et d’assister aux débats entre Monsieur de Montebourg et d’obscurs caciques du parti stalinien, quand Hollande et ses laquais seront enfermés à Fresnes…
Le second chapitre tonitrue en faveur de la justice sociale enfin trouvée grâce aux urnes jacobino-staliniennes : « Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale » ! Babeuf en est tout retourné dans sa tombe, avec le FDG et son PDG Mélanchon, finie la peur du lendemain !
Et d’égrener les mesures « maximalistes » où, par le miracle du saint esprit s’exercera « le pouvoir de la société sur les banques » (parce que nos révolutionnaires de soap opera veulent garder les banques ; une hérésie stirnérienne nous dit Marx dans son e-mail) :
-          Les 35 heures retrouvées (comme la Madeleine de Proust)
-          La timbale salariale à 60 ans
-          Salaire MAXIMUM pour les petites entreprises (Robespierre dors-tu content ?)
-          SMIC à 1700 euros (même chose que les gauchistes immédiatistes)
-          Remboursement à 100% des dépenses de santé (qui dit mieux ?)
-          Blocage des loyers (ouais tous ensemble tous ensembleu…)
-          CDD « encadré » avec le retour de l’autorisation administrative de licenciement (à laquelle personne ne croit plus et qui n’empêcha point les licenciements massifs chez le théoricien Mitterrand…)
-          Interdiction des licenciements boursiers (très bien mais sera-t-il possible de transformer les CRS en « garde rouge » ?)
-          Interdiction des expulsions locatives (même question que la précédente)
-          Réquisition des logements vacants (a-t-on pensé à désarmer les propriétaires en possession d’une partie des deux millions de fusils à pompe répandu en Gaule depuis leur interdiction ?)
-          Accession sociale à la propriété, « encourager diverses autres formes de propriété » (jadis, en référence au socialisme, la gauche ouvrière ne s’est jamais soucié de développer la propriété privée, serait-ce une erreur des camarades du PDG ?)
-          Taxation des revenus financiers des entreprises (très bien mais qui va accueillir ces pauvres patrons boat-people qui vont s’évader du territoire stalinokarchérisé vers des cieux fiscaux plus magnanimes ?)

Le pouvoir du mélanchonisme appliqué, outre sa virtualité dérisoire, ne serait qu’un partage dudit pouvoir entre vieux politiciens du stalinisme nécrosé et syndicalistes girouettes de tous les pouvoirs. Qu’on pense à ce que serait une renationalisation d’EDF avec les bonzes nucléocrates CGT directement aux commandes, faisant la nique aux éoliennes des braves bobos écologistes… une crise explosive potentielle entre bobos et mégalos syndicaux… et exit la gauche plurielle à peine esquissée.
Quelques ajouts servent à faire croire à des points de rencontre (capitalistes) avec la gauche bobards du PS - si on laisse de côté un gadget romanesque repiqué à un roman de science-fiction stalinienne (le IPH : indicateur synthétique de progrès humain ; l’homme ce capital précieux sera mesuré à l’aune d’un concept typique de l’époque de l’homme de marbre) –
-          Développer le potentiel industriel de la France (il n’est pas précisé comment, par la ré-introduction du travail à la chaîne ?)
-          « nous abolirons les pôles de compétitivité » (alors ce n’était point la peine de prétendre à une réindustrialisation !)
-          Finie l’exonération des cotisations sociales (les gros patrons seront partis et le schefs syndicaux surveilleront les casseurs et casseuses de pierre)
-          Création d’emploi dans l’agriculture (même pour produire bio, et faire des concessions à la bobologie verte) personne ne voudra retourner à la campagne aliénée (cf. regardez la fuite des paysans chinois)
Enfin sur l’immigration le programme du FDG se présente comme l’antithèse de celui du FN, et est apte à séduire les angéliques gauchistes et tous les irresponsables qui clament que l’immigration n’est pas un problème. Parenthèse : ce genre de laxisme pour des gens qui aspirent à « gouverner » est une confortable position qui n’engage à rien et sert de vertu « internationaliste » à bon compte. Comme pour les femmes battues, la critique de la Poll Tax ou les défilés altermondialistes ou gauchistes en faveur de la régularisation de tous les sans-papiers du monde, la protestation d’intention n’est que parole de prétoire, parole de faux-cul. Les femmes restent toujours battues dans ce système, les ouvriers licenciés et les sans-papiers humiliés aux portes des préfectures.
Pour le FDG et son PDG, l’immigration n’étant pas un problème (uniquement un os à ronger lancé par les méchants sarkoziens et les fachos du FN) il suffit de régulariser tous ceux qui le demandent. De même l’Etat mélanchonien se veut neutre concernant toutes les communautés religieuses et… politiques (le FN ne sera-t-il pas interdit ?)… les centres de rétention seront fermés (rentrera en France qui veut…), le port du voile sera donc rétabli, et comme sous la gauche jospinienne, on pourra constituer des petites mosquées en entreprise… par tolérance envers des immigrés que l’on spolie en haut lieu, bien qu’ils servent à musulmaniser de plus en plus le décor des banlieues ouvrières. L’antiracisme vire àl’anti-discrimination qui se mue en total respect pour la religion de la soumission qui sert alors à diviser les prolétaires aussi bien, et parfois mieux, que les différentes syndicraties et oligarchies de partis.
L’immigration n’est ni un problème local ni national, ni de droite ni de gauche… Elle est devenue un des problèmes insolubles dans cette société. Pour assurer sa crédibilité, le candidat Hollande a d’ailleurs mis un bémol à l’absence de contrôle des immigrés en général, face aux cris inconscients « humanitaristes » des gauchistes angéliques et des hargneux mélenchoniens. La question est certainement plus en milieu ouvrier réfléchi « qui les fait venir » ; et je me fiche à ce point de vue qu'un ouvrier vote Mélanchon ou Le Pen. Des deux côtés de la Manche, le patronat du bâtiment est avide de ce flux de main d'oeuvre mais il compte sur le filtrage drastique des Etats policiers pour poser ses conditions: aucune garantie sociale. Le traitement de l'immigration est devenu opaque et complexe et ne peut être résolu par le simpliste et gentil slogan "régulariser tous les sans-papiers", et leur attribuer les mêmes droits (bafoués déjà) qu’aux autochtones. L’idéologie d’Etat antiraciste se sert des immigrants déversés par la misère du monde pour enfermer le prolétariat dans des réactions de "défense nationale", de protection de "nos emplois". Celui qui affirme qu'il n'y a pas de problème de flux migratoire est un fourrier du FN, laquelle clique se repait du constat « d’envahissement » (qui n’est pas faux, mais prend tout son sens si l’on constate plutôt « l’incapacité du capitalisme décadent à absorber toutes les forces productives ; problème qui ne peut être réglé ni dans un seul pays ni sans détruire les Etats capitalistes). En ce moment dans le pays qui a été l’objet de tous les fantasmes émeutiers, en Grèce, sur la place principale d'Athènes, il y a foule de pakistanais et de petits dealers... L'Etat grec laisse faire pour détourner la colère sur  "l'envahissement" et plus seulement sur les banques. L'Etat turc laisse passe les migrants pour faire chier l'Europe... et un tel étalage sert parfaitement à diviser la classe ouvrière et à marginaliser les gauchistes qui exigent la régularisation de tous les « envahisseurs », autant de gagné pour l’équivalent du FN en Grèce.
Après l’avenir radieux promis en France à tout demandeur immigré, ce qui suit à un arrière-goût chevènementiste de restriction des « sauvageons ». La proposition subséquente est bidonnante : augmentation des effectifs de la police ! Pour quoi faire alors qu’elle n’aura plus rien à faire dans le monde de la liberté de s’associer, où tout licenciement sera interdit, où n’importe quel gus du monde pourra trouver le loger, le couvert et le cul de la crémière.
Résumé de la « démocratie participative » mélanchonienne :
-          Rétablissement de la proportionnelle et droit de vote aux immigrés, ainsi comme lors des « révolutions » fanées du croissant arabe, une foultitude de partis bourgeois pourront concourir sans rien changer au système de domination politico-financier, voire d'élire untel imam ou untel collectionneur de timbres ;
-          En entreprises l’oligarchie syndicale fera la pluie et le beau temps, interdisant la parole autant aux ouvriers qu’aux patrons (en souvenir de l’Etat bureaucratique prolétarien de l’autre côté du rideau de fer, les commissaires syndicaux étant tout de même plus compétents que les femmes de ménage)
-          Les voitures les plus récentes à des prix accessibles aux seuls grands bobos disposent d’une sixième vitesse, pourquoi les salariés de la France navrante ne disposeraient-ils pas d’une 6ème République ? Une assemblée constituante permettra aux professionnels des divers militantismes bourgeois d’occuper la scène et de jouer aux Etats généraux girondins et robespierristes, peut-être modifieront-ils le calendrier et remplaceront-ils le premier mai par le culte de l’être suprême avec moustache reconstituée?
-          Des forums citoyens permettront aux intellectuels staliniens et gauchistes de briller au-dessus de la foule des salariés plus intéressés par l’option sports moscoutaires.
Mieux que l’exemple fumeux et évanoui de la Grèce en colère, les fiers partisans du FDG assurent que la France mélanchonisée redeviendra le phare du monde, après sa note dégradée par les agences de notation et la rotation perverse du blaireau précédent : « Notre désobéissance fera tâche d’huile » ; un, deux, trois, France vaincra ! Victoire au FDG ! Tout le pouvoir au FDG! Ouverture totale de l’espace Schengen ! Troupes françaises hors d’Afghanistan ! (Hollande l’a déjà promis)
Annulation de la dette des pays pauvres ! Bravo mais Sarko l’a déjà promis.
Une politique de paix !  Bravo, mais Brejnev finançait aussi tous les mouvements pacifistes, et chacun sait que le pacifisme est la continuation de la guerre par d’autres moyens.
Création d’un observatoire des inégalités à l’école. En effet il pourra « observer ».
Conclusion sobre : « le monde est fou », oui mais à cause de quoi et de qui ?
Du capitalisme ? de la bourgeoisie financière ? Même pas, tenez-vous bien, à cause : « du dépérissement de la démocratie… de l’absentéisme de masse ». Voilà bien au final un programme qui se révèle totalement PN, vu que la folie du monde est dûe aux victimes parce qu’elles ne … participent pas assez aux mystifications politiques des exploiteurs dominants. Le « peuple » doit se mettre en ordre de marche derrière le FDG et son PDG.

En tout cas, c’est mal barré. Le FDG ne mérite pas plus les suffrages des prolétaires conscients que le FN. Deux partis artificiels créés par la bourgeoisie. Le deuxième a longtemps servi à maintenir la droite en opposition. Le premier vise nettement à maintenir la gauche en opposition. Et les mélenchoneries ne permettront pas au FDG de se maintenir en troisième place au vu de ses largesses d'estrade concernant l’immigration et de son absence de légitimité de classe ; cartel bourgeois pluriel ce gang ne s’adresse pas en soi aux prolétaires mais à la multitude des électeurs, c'est-à-dire aux pois chiches. Le FDG aura gagné son pari partager le vote protestataire avec le FN, en le retirant complètement au PS.
Qui a dit que les partis secondaires ne servaient à rien dans la démocratie figurative ?