PAGES PROLETARIENNES

vendredi 18 juin 2010

A SARKOZY LA BOURGEOISIE RECONNAISSANTE



Adonc le 17juin (*)DUPONT et DUPOND étaient invités sur le plateau d’info de France 2. On aurait dit deux personnages des Deschiens (la série comique de la fin des années 1990 mettant en scène des pauvres mecs lambda qui rivalisaient dans la lucarne en propos de comptoir de bistrot). Les deux histrions étaient le Thibault (CGT)et le Chérèque (CFDT). Déroulé des borborygmes des chiens du gouvernement :
Thibault : « le gouvernement ne nous a pas forcément entendu en 2009 »….
Chérèque : « le gouvernement fait payer 85% des salariés… il faut l’union des syndicats pour combattre cette réforme…. Le 24 juin…
Le chien de journaliste : il y a donc des désaccords entre vous et le gouvernement ?
Chérèque : Oui bien sûr, un point de désaccord sur le passage de 60 à 62 ans.
Thibault : C’est un recul social sans précédent, le gouvernement sent brusquement que des choses sont possibles…il n’a pas fait sa réunion le 13 juillet… hé hé ! Nous à la CGT on va expliquer la portée dramatique de ces mesures auprès des salariés qui vont devoir se rapprocher de leurs responsables syndicaux
Chérèque : la réforme n’aura pas d’effet au-delà de 2020, 50% des déficits est dû à la crise
Thibault : le gouvernement a attendu la coupe du monde pour annoncer la couleur… il rabaisse le droit des salariés
La loi sera adopté le 13 juillet en conseil des ministres aboie le journaliste Pujadas.
Fin de séquence télévisée.
Je n’ai rien inventé. J’ai pris note des commentaires limités des deux Deschiens pendant que le ministre de la réforme E.Woerth passait sur la Une (la Une c’est pour les ministres, la Deux pour les larbins syndicaux) ; Woerth est mal depuis, il a « touché » du pognon de la plus riche dame de France, qui n’en distribue pas qu’à son photographe ; et Sarko a-t-il obtenu un pécule lui aussi ? Bel exemple d’équanimité dans la crise : c’est dur pour tous : ministres, salaires diminués de moitié, ouvriers aussi, retraités aussi. Il y en aura pour tout le monde (des privations) a déclaré le Président qui sait fort bien exagérer et noyer le poisson. Car, enfin il fallait du courage pour la faire passer cette réforme de la retraite. On y a mis les formes. On a laissé supposer qu’on sauterait allègrement à 65, voire à 67 annuités pour au final rassurer le bon prolétariat : deux ans de rab seulement ! Mieux les natifs de 1950 seront les derniers à partir à 60 ans, quelle chance ! Pour l’instant chacun prendra quatre mois de rallonge passé 60 ans (à partir de 1956). Allons allons, 62 ans c’est pas 67, ni 70 comme (parait-il) dans certains pays… ET puis c’est dans l’intérêt national. Il fallait du courage au Président pour prendre une telle décision… Même les dégonflés de la gauche caviar au pouvoir y zavaient pas osé ! Mieux s’ils reviennent et succèdent à Sarkozy, ils pourront lui dire merci, en lui faisant porter le chapeau et en pleurnichant qu’y pourront pas revenir en arrière. C’est comme çà, pauvre France en Crise ! Toute la nation est appelée au sacrifice : les chômeurs pour rester encore plus longtemps chômeurs, les ouvriers pour laisser filer le 13e mois, les patrons pour se passer de leurs exonérations de charge ( quitte à bloquer les salaires, ce qui est bien normal de leur part), les ministres pour ne plus doubler officiellement leurs revenus… Le président et les footballeurs n’ont pas encore annoncé s’ils allaient réduire leur train de vie. Mais on attend avec impatience l’annonce de leur sacrifice aux côtés de l’ensemble des prolétaires qui s’inclinent avec émotion devant le courage du gouvernement d’avoir agi à temps pour « sauver nos retraites » !
Les petits vieux qui vont défiler le 24 juin derrière Dupont et Dupond de la syndicratie, peuvent bien être un million, ils seront bien incapables de faire montre de la même détermination et du courage insolent de nos gouvernants. De toute manière les vieux n’ont jamais fait de révolution. Ils chevrotent et votent. Sarkozy vient de démontrer que, comme tous ses prédécesseurs, il vaut mieux sauver les vieux que proposer un avenir aux jeunes.
PS : Ces vieux renards de bonzes syndicaux avaient insisté pour être invités le 18 juin, date anniversaire d’un certain appel national-gaulliste ; Sarkozy leur a fait les gros yeux car la fête gaulliste il se l’était réservé à London pour mettre ses petits souliers vernis dans les empreintes du grand Charles. Culotté le zèbre car De Gaulle s’est retourné dans sa tombe quand la bande sarkotraître a rallié l’OTAN ! Toute la journée du 18, çà n’a pas arrêté sur les ondes, le grand De Gaulle, le génial général, l’hommage ému de N.Sarkozy au plus grand homme d’Etat français, celui qui a reconstruit la nation sur des bases modernes et industrielles… On en pleurait de reconnaissance pour le banni de Colombey, que la même bourgeoisie financière qui a désigné et auto-élu Sarko, avait envoyé sur les roses en 1969, comme un vieux chien malade. Bon, De Gaulle reste un personnage de haute taille de l’historiographie bourgeoise, personnellement il fût honnête et payait de ses deniers ses repas au restaurant, mais c’est en cela qu’il reste le plus grand coupable et complice : il couvrait comme il couvre encore toutes les pourritures qui nous régentent. Franchement un « grand homme » ! Quelle blague ! Mettez plutôt Lénine sur le parvis, là vous avez un homme exceptionnel ! Pas ce petit calotin et cabotin maurrassien de Charlot bourgeois !
Résultat des courses, par sa stature de grand branleur du verbe et son nouveau métier d’avocat imberbe, D. de Villepin, autre cabotin sans armure et sans armée, entre en scène le 19. Sarkozy n’a-t-il pas eu plus de chance de rallier les derniers grognards gaullistes en coinçant l’agenda le 18 ? Les historiens dans le futur s’interrogeront longuement sur cette avanie des dates, mais ils retiendront surtout le grand drame qui a frappé la nation française le 17 : après l’effondrement du « communisme » l’effondrement des espoirs de toute une nation dans le footbalisme. Il paraît que De Gaulle aurait été un grand joueur… de cartes. On déplore qu’il soit mort d’ailleurs en tentant une « réussite ». Comme l’équipe de France, pas de chance !