PAGES PROLETARIENNES

samedi 3 avril 2010


mercredi 31 mars 2010




HISTOIRE DES TERRORISMES



EN RUSSIE





« VEUVES NOIRES

CONTRE FSB »





LE TERRORISME EST UN AGENT DOUBLE ET TROUBLE


Le terrorisme est un sujet à tiroirs. Sujet à risques ? Certes. Si vous vous hasardez à vous demander qui a commis les attentats, au lieu de « à qui profite le crime ? », non seulement vous vous engagez sur la voie minée de la théorie du complot (qui n’est qu’un conte de fée pour les braves gens) mais vous vous faites complices des terroristes (tchétchènes) déjà identifiés et houspillés par l’Etat russe, comme me l’a reproché un post anonyme sur Libé. Si vous persistez à soupçonner la police secrète d’Etat d’avoir les mains tâchées de sang vous êtes indubitablement un complice des terroristes actuels et à venir. L’Etat bourgeois ne peut pas être terroriste. Il a les mains blanches parce qu’il défend ses concitoyens, l’intérêt national et les grandes fortunes. Avec ce nouveau massacre de prolétaires innocents, très étrange et très symbolique à la station de métro Loubianka (l’ancien centre de torture du KGB) , Poutine a juré de «curer les égouts des terroristes», dans un propos qui n’est pas sans rappeler le très imagé «nous irons les buter jusque dans les chiottes», qu’il avait prononcé après les attentats contre deux HLM de la banlieue de Moscou, en septembre 1999. Ce carnage - une manipulation macabre, selon des anciens du FSB (ex-KGB) - avait servi de prétexte au lancement de la deuxième guerre de Tchétchénie, et avait permis à Poutine de se faire élire président et de faire régner depuis une terreur sans nom dans les républiques irrédentistes. Les luttes sordides de l’ombre ne mettent pas en présence la seule toute puissance machiavélique des services secrets russes (le FSB) qui seraient eux-mêmes les promoteurs d’attentats destinés à réguler la politique intérieure dictatoriale de l’oligarchie. Des luttes d’influences entre clans nationalistes peuvent tout aussi bien choisir l’attentat, dans le dos du FSB, pour prendre le leadership dans les négociations secrètes avec l’Etat russe ; depuis dix ans, l’armée russe a délégué ses pouvoirs à des milices semi-mafieuses comme celles de Ramzan Kadyrov, qui règne en maître absolu sur une Tchétchénie qui compose avec l’islamisme, mais doit faire face à des rivaux. Au lieu de s’éteindre, le conflit s’est étendu aux républiques voisines, en Ingouchie comme au Daguestan. Un Jean-Marc le Bouguereau défend une thèse voisine du complot « auto-organisé » par le clan Poutine pour mieux coller l’échec à Medvedev, à la veille de son prochain départ. Mais pour une partie de l’oligarchie russe, derrière le pantin Medvedev, la politique caucasienne de Poutine est un échec.


1. LA SOLIDARITE OCCIDENTALE INDEFECTIBLE

Ce qui frappe, dans les protestations des autres Etats bourgeois, c’est le soutien plein et entier apporté au régime criminel russe par les principaux Etats occidentaux et accessoirement comme on le verra par des blogueurs masqués. Depuis New York, assis sur les genoux d’Obama, le fervent soutien US Sarkozy a appelé à une solidarité internationale face au terrorisme, pour faire oublier sa débâcle électorale interne certes, mais surtout pour justifier l’envoie de pioupious supplémentaires en Afghanistan aux côtés du grand gendarme pillard de la planète. En novembre 2009, un autre va-t-en guerre ex-mao pro-US acharné, un certain André Glucksmann, avait pourtant mis en garde Sarkozy, tentant de l’empêcher de vendre à la Russie du navire de guerre le « Mistral » ; peine perdue. Le philosophe de gouvernement américanophile s’était permis une telle démarche sachant que la question divise les plus hautes autorités gaulliennes de la République. A.G. se souvenait mélancoliquement que Nicolas Sarkozy n'avait pas de mots assez durs contre Poutine et son régime, qu'il avait dénoncé les crimes en Tchétchénie et la realpolitik façon Chirac. Il oubliait la raison d’Etat, ce grand naïf, quand « notre » aéronautique industrie est avide de ce genre de marché extérieur, qui n’a point d’odeur comme l’euro. « A bas le terrorisme qui est notre ennemi à tous » ont donc crié toutes ces bonnes âmes de dirigeants capitalistes ! Non pas, c’est vous les différents chefs d’Etat et bourgeoisies repues qui êtes notre ennemi (coalisé) contre nous tous les millions et millions de prolétaires exploités et gavés de belles paroles pacifiques.


2. UN RAPPEL GENANT POUR LE FSB ET POUTINE :

Les journalistes qui écrivent sur ce nouveau drame dont sont victimes des prolétaires russes n’ont pas oublié un certain article de 1999, mais chacun n’y fait que de pâles allusions, tant la consigne gouvernementale est désormais de couvrir d’éloges et d’amitiés un aussi respectable partenaire commercial, bien que cela déplaise à l’empire US. Lorsque ledit article posant une « action terroriste direct » du FSB est évoqué dans les commentaires des articles, il est immédiatement contré par les commis voyageurs dudit FSB (définition plus bas) en France. En France vous pouvez vous moquer des services secrets, dénoncer des bavures policières sans être inquiété, vous êtres contré parfois dans les post des journaux de droite (Figaro-ci, Le Parisien-là, 20 minutes…) mais jamais dans les journaux de gauche pour qui tout ce qui est contre le gouvernement signifie un futur électeur potentiel. Avec les sectes et les services secrets russes, il ne faut rien laisser passer. Ainsi dans les post, en vue d’éradiquer les soupçons sur la manière dont le régime russe se sert grassement des attentats – excepté les neuneus hors sujet – vous pouvez lire des « corrections » par les amis du FSB en France (vieux stals indécrottables et espions rétribués) : vous êtes dénoncés comme complice des terroristes et le massacre de Beslan n’a eu lieu que parce qu’il y avait des « troupes inexpérimentées » (si nous n’avions pas pleuré de rage face à ce massacre terrible il y aurait de quoi ricaner de mépris). A lire l’ensemble des post, qui reflètent bien plus cette opinion muette de la population en général que les sondages qui sont truqués à mort, on peut être rassuré. Outre les moqueries sur la pantalonnade anti-terroriste vertueuse du président français à New York, la plupart des post révèlent que : 1. le discours anti-terroriste est un encouragement à l’envoi de soldats sur les territoires occupés où l’Etat US a besoin de supplétifs (sauf en Palestine où l’armée juive peut massacrer en toute impunité), 2. quoiqu’une minorité pense vraiment que le FSB russe téléguide les meurtres de civils, la plupart des blogueurs ne blaguent pas mais ont parfaitement compris que les attentats sanguinolents servent complètement le renforcement de la dictature terroriste d’Etat russe. En titre de mon propre post, j’avais écrit « la bourgeoisie unie ne sera jamais vaincue » (en référence au slogan creux de la gauche chilienne) pour montrer l’unanimité de façade des gouvernants avec leur commun slogan de guerre « anti-terroriste », mais pour sous-entendre que la plus grande partie de la classe ouvrière développée, si elle est effarée par ces méthodes, ne se range aucunement derrière cette mystification gouvernementale planétaire.


3. UN VIEIL ARTICLE TROUBLANT D’UN JOURNAL BOURGEOIS

(concernant un Etat capitaliste pas encore bon client de la bourgeoisie française)

L’article du Monde du 17-11-2002 par Sophie Shihab : « Qui a commis les attentats de 1999 en Russie ? » démontre le manque de coordination et la grossièreté des manipulations des services secrets russes (ils ont fait honte aux polices secrètes du monde entier) :

« A la fin de l’été 1999, la Russie est secouée par une série de bombes meurtrières. Moscou désigne les coupables : les Tchétchènes. L’enquête du « Monde » révèle des accusations et des indices accablants pour le Kremlin. En août 1999, un millier de combattants tchétchènes et daghestanais, menés par le chef de guerre Chamil Bassaev et son associé saoudien Khattab, envahissent le Daghestan, petite république du Caucase voisine de la Tchétchénie et, comme elle, membre de la Fédération de Russie. Bassaev affirme vouloir venir en aide à des islamistes locaux prêts à l’insurrection. L’armée russe repousse les envahisseurs et quelques villages sont, au passage, réduits en poussière. Mais, surtout, la Russie se déclare « attaquée par le terrorisme international »– un danger dont le Kremlin n’a cessé d’agiter la menace ces dernières années, sans jamais réussir à en convaincre l’Occident. A Moscou, un Boris Eltsine aux abois en profite pour changer de premier ministre, pour la deuxième fois en deux mois. Au falot Viktor Stépachine succède un inconnu, Vladimir Poutine, officiellement présenté le 9 août 1999 comme le dauphin du président.« Cet homme, c’est la solution finale du problème tchétchène », annonce Boris Eltsine en le présentant à la télévision. Formule de mauvais augure à laquelle, hormis les Tchétchènes, personne ne prête attention. Ce moment constitue pourtant un tournant dans l’histoire russe récente, et la situation va prendre un tour nettement plus dramatique. Lorsque, le 24 septembre, Vladimir Poutine jure de « buter [les terroristes] jusque dans les chiottes » -ce coup-ci il a oublié de nettoyer les toilettes des femmes - et renvoie les bombardiers en Tchétchénie, une série d’attentats vient d’ébranler la Russie. En moins de trois semaines, du 31 août au 17 septembre, de terribles explosions ont secoué successivement un centre commercial proche du Kremlin, une petite ville du Daghestan et, surtout, deux immeubles densément habités dans des quartiers populaires de Moscou, puis un autre immeuble dans une ville du Sud, Volgodonsk. Plus de 300 morts, des milliers de blessés. Le pays est plongé dans l’horreur, traumatisé. Les autorités russes montrent aussitôt les coupables du doigt : les Tchétchènes.

Que s’est-il passé pendant l’été 1999? Cet épisode fondateur du nouveau régime russe et point de départ de la deuxième guerre de Tchétchénie recèle tant de mystères et de contradictions que la question n’en finit pas de se poser : et si cette série d’attentats n’était qu’une machination ? La rumeur, à l’époque, ne tarde pas à désigner le suspect numéro un : Boris Abramovitch Berezovski, « BAB », éminence grise du Kremlin, un des pionniers du « capitalisme » post-soviétique qui apparaît de plus en plus à l’époque comme l’un des grands maîtres du chaos russe. Ses liens avec les Tchétchènes les plus radicaux, et notamment avec Chamil Bassaev, sont connus. On le soupçonne d’avoir provoqué la plupart des enlèvements d’étrangers dans le nord du Caucase dont il se posait ensuite en libérateur, devant les écrans de ses chaînes de télévision. En septembre 1999, l’un de ses proches, jeune affairiste français, contacte Le Monde en Russie. Au téléphone, il a perdu sa belle assurance et lâche son ami : « Boris annonce d’autres attentats. Il est devenu fou. C’est fini, je n’ai plus rien à faire avec lui. Il doit penser que c’est en déchaînant le chaos qu’il pourra installer son homme fort au pouvoir. Et saisir au passage de nouveaux morceaux du gâteau russe, y compris la Caspienne. C’est pour ça qu’il a organisé l’invasion du Daghestan par les Tchétchènes. Bassaev a reçu 30 millions de dollars pour ça, et des armes. » Dans la presse russe, des articles renforcent cette thèse. Les projets d’invasion du chef de guerre Chamil Bassaev, qui se voyait déjà en « émir » d’un Etat islamique de Tchétchénie et du Daghestan libérés du joug russe, étaient connus dans toute la région. Pourtant, les unités militaires russes ont été retirées de la frontière du Daghestan juste avant que les boeviki (combattants) y entrent, puis les ont laissés sortir. Le quotidien d’opposition proche du maire de Moscou, Iouri Loujkov, Moskovski Komsomolets, publie, après les attentats une série d’extraits d’écoutes téléphoniques de Boris Berezovski conversant avec ses amis tchétchènes, proches de Bassaev. Ces derniers s’y plaignent de ne pas avoir reçu tout l’argent promis, ou de l’apparition d’avions qui bombardent les boeviki au Daghestan, « ce qui n’était pas prévu dans les accords ». Pour tout démenti, Berezovski se borne à qualifier ces enregistrements de « compilations malhonnêtes d’écoutes faites à des moments différents ». Mais selon le directeur du journal, l’agent du FSB (héritier du KGB) qui les a livrés a ensuite été assassiné.

Plus étonnant, le 12 octobre 1999 c’est au tour d’un quotidien appartenant à BAB lui-même, Nezavissimaïa Gazeta, d’écrire, sous la plume de son rédacteur en chef Vitali Tretiakov, un homme très informé et proche de Berezovski : « Il est absolument évident que les Tchétchènes ont été incités à entrer au Daghestan pour obtenir un prétexte légal au début de la phase active de la lutte contre les terroristes réunis en Tchétchénie. Il est clair que c’était une opération des services secrets (à ne pas confondre avec la destruction des immeubles) sanctionnée politiquement au plus haut niveau. » Les lecteurs avertis de Vitali Tretiakov voient là un double message : d’accord, les preuves existent que BAB a joué un jeu trouble avec les terroristes, mais c’était pour le plus grand bien de l’oligarchie menacée et avec la bénédiction du « sommet » (le sommet, à ce moment-là, c’est la cellule de crise de l’opération « Héritier », qui agit au nom du président Eltsine reclus à l’hôpital ; elle est composée de BAB, du chef de l’administration présidentielle, Alexandre Volochine, de la fille du président, Tatiana, et de son futur mari, Valentin Ioumachev). Deuxième partie du message : n’allez surtout pas croire que ceux-là laisseront percer un jour leur implication dans l’organisation des attentats. La précision, donnée entre parenthèses, est devenue indispensable. Car, entre-temps, il y a eu l’affaire de Ryazan. Celle qui a popularisé, plus encore que tout le reste, la thèse de la culpabilité du Kremlin et de ses services secrets. Le 22 septembre au soir, un habitant de cette ville du cœur de la Russie aperçoit trois personnes transportant des sacs d’une voiture dans une cave. Il donne l’alerte, les agents du FSB local et la police arrivent, constatent que les sacs ressemblent à de l’explosif et sont reliés à un détonateur. L’immeuble est évacué dans la panique et le contenu des sacs analysé sur place : il se révèle être de l’hexogène, l’explosif utilisé dans les attentats précédents contre les immeubles. Le FSB local ouvre une enquête pour terrorisme, tout le monde se félicite de la vigilance du public et des autorités, à commencer par M. Poutine. Le surlendemain, coup de théâtre : le chef du FSB russe, Nikolaï Patrouchev, annonce que toute l’affaire n’était qu’un « exercice » de ses services pour tester l’état de préparation du pays, que les sacs contenaient du sucre et que le détonateur était un leurre.

Personne n’y croit. Car le revirement a suivi l’annonce de l’arrestation d’un couple d’agents du FSB – ceux qui ont posé l’explosif. Des journalistes recueillent des témoignages de responsables locaux, qui s’en tiennent à leur première version : il s’agissait bien d’explosifs, et ni les chefs locaux du FSB et de la police ni même le gouverneur de la région n’avaient été informés d’un quelconque « exercice ». Un soldat d’une base militaire voisine affirme qu’il a eu à garder, dans un local interdit d’accès, des « sacs de sucre » dont le contenu, des granulés jaunâtres, ne sucrait rien du tout. Mais Ryazan passe presque aussitôt au second plan. Le 24 septembre, les dirigeants russes, M. Poutine en tête, tiennent un discours extrêmement belliqueux sur la Tchétchénie. Ils annoncent que les auteurs des attentats de septembre sont connus, mais qu’ils ont malheureusement réussi à s’enfuir vers la Tchétchénie. Une dizaine de noms sont publiés, dont aucun n’est tchétchène, même si cinq sont des Karatchaïs, originaires d’une autre république du nord du Caucase. Curieusement, notre homme d’affaires français proche de Berezovski avait évoqué une alternative envisagée au cas où l’invasion du Daghestan se révélerait impossible : celle d’envoyer les Tchétchènes « libérer » la république de Karatchaevo-Tcherkessie, où des wahhabis étaient très actifs et où BAB se fera, à l’automne, élire député à la Douma. Les « sacs de sucre » étaient d’ailleurs marqués comme provenant de cette république, où, pourtant, aucune sucrerie n’existe.

Parallèlement, les détails connus de l’enquête sur les attentats de Moscou révèlent des pressions pour en masquer les résultats. Par exemple, la maîtresse du principal suspect, le Karatchaï Atchimez Gotchiyaev, celui qui aurait loué les locaux où ont été entreposés les explosifs, a été arrêtée puis libérée la nuit même, « sans raisons connues », note le quotidien Kommersant. Bien connu des autorités, Gotchiyaev a été condamné par deux fois à des peines de prison et deux fois relâché prématurément. La version officielle sur les attentats varie sur un point important : le FSB annonce d’abord que l’explosif utilisé dans tous les cas est de l’hexogène. Le nom devient si commun que le premier écrivain russe à consacrer un livre à ce sujet l’intitule Monsieur Hexogène. Or, très vite, l’explosif devient officiellement du « salpêtre ammoniacal mêlé à de la poudre d’aluminium ». Explication : l’hexogène n’est produit, à grand coût, qu’à usage militaire et par les militaires. De source diplomatique, on apprend aussi que les dirigeants russes ont décliné toutes les offres de coopération des experts étrangers arrivés en toute hâte à Moscou, notamment des Américains et des Français. A cela s’ajoute la célérité tout à fait inhabituelle en Russie avec laquelle sont déblayés les débris des immeubles, alors que les Américains, l’année précédente, ont mis deux mois à examiner morceau par morceau les gravats de leurs ambassades au Kenya et en Tanzanie, trouvant ainsi de précieux indices. Quatre mois plus tard, le 31 décembre 2000, Boris Eltsine démissionne. En mars 2000, Vladimir Poutine est élu président haut la main. L’opération « Héritier » a réussi. On n’a plus jamais reparlé des « sacs de sucre », ni des personnes qui les avaient posés à Ryazan. L’enquête du FSB local a été illégalement fermée. Les députés de la Douma n’ont jamais pu réunir les voix nécessaires pour ouvrir une simple enquête parlementaire, ni en janvier 2000, ni au printemps 2002. Les Tchétchènes n’ont jamais cessé de nier leur culpabilité dans les attentats de 1999. Si ce n’est eux, qui donc, parmi les Russes, pourrait être derrière ? Boris Eltsine, semi-grabataire ? Vladimir Poutine, qui a toujours couvert les malversations de ses chefs ? Un chef suprême et inconnu, collectif ou non, de la mafia russe ? Ou bien Berezovski qui, dès 1997, assurait que l’élection présidentielle « se jouerait autour de la question tchétchène » ?

Le président tchétchène Aslan Maskhadov a très vite affirmé au Monde que les attentats ont été organisés par le Kremlin pour déclencher une guerre électorale. Venant de lui, l’accusation n’a guère de portée. Mais le maire de Moscou, Iouri Loujkov, le présentateur vedette de NTV, Evgueni Kisselev, ou le financier américain George Soros accusent Berezovski, en termes plus voilés. Et, plus explicitement, Vladimir Jirinovski, certains communistes ou l’ex-candidat à la présidence Alexandre Lebed accusent « le Kremlin ».

FIN novembre 1999, l’ami français de BAB fournit une nouvelle interprétation : « Boris [Berezovski] n’y est pour rien. C’est le FSB qui a tout organisé. Pas un groupe isolé au sein du FSB, mais le FSB comme organisation. Il y a des preuves. » Autrement dit, Berezovski aurait, dèsce moment-là, décidé d’accuser le chef du FSB qui, à l’époque où les attentats étaient en préparation, était Vladimir Poutine ou son successeur, Patrouchev, agissant sous son autorité. En décembre, BAB se déclare en faveur de négociations avec les Tchétchènes les plus radicaux et accuse Poutine de « manquer de vision stratégique ». Clairement, l’initiative lui a échappé. D’autres sources moscovites confient au Monde que le scénario de BAB a été détourné par les généraux partisans de la guerre jusqu’au bout et de jeunes oligarques qui se sont émancipés de lui. En conflit ouvert avec le président depuis l’été 2000, Berezovski, qui a choisi l’exil en France, puis en Grande-Bretagne, n’a toujours pas produit la moindre des preuves dont il menace Poutine. Sa conférence de presse à Londres, en mars 2002, convoquée à grand bruit, n’apporte rien de nouveau. Trois ans après, les zones d’ombre des attentats de 1999 restent entières, et les interrogations sur la prise d’otages de Moscou n’ont fait qu’accroître le doute, mais le FSB demeure bien un Etat dans l’Etat, et n’a rien à envier à la plupart des polices secrètes des grandes puissances (CIA, Mossad, DST, etc.). Officiellement le FSB a de beaux atours, il est présumé responsable de la sécurité intérieure de la Russie, du contre-espionnage, et de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et le trafic de drogue. En réalité sa première tâche est l'élimination des dissidences internes, maintenant la population sous une terreur permanente, et « provoquant » ou « influençant les évènements politiques importants », à l'identique des manoeuvres passées du KGB. Contrairement aux pays occidentaux, le FSB rassemble des fonctions et pouvoirs qui sont ailleurs disséminés entre des services distincts. Le FSB commande également un contingent des troupes armées (troupes intérieures, spetsnaz) et un important réseau d'informateurs civils. Le nombre d'employés du FSB, comme son budget, demeurent un secret d'État, mais il a été rapporté une augmentation de presque 40% du budget en 2006. En 1992, le nombre d'employés liés à l'ex-KGB a été estimé à 500 000. Enfin, la majorité des hauts responsables politiques russes seraient liés au FSB ; Olga Krychtanovskaïa, a estimé que 78% des 1016 principaux responsables politiques russes ont travaillé précédemment dans une organisation affiliée au KGB ou au FSB. Même en écartant des analyses trop spéculatives, l'influence du FSB sur l'élite politique russe est indéniable. L'importance des services de sécurité dans l'appareil politique russe est soulignée également par Jacques Baud, qui explique que les services secrets russes drainent traditionnellement une élite de personnes susceptibles d'ambitions politiques[]. Cette mainmise d'une organisation sur l'élite du pays est comparable à celle du parti-Etat stalinien de naguère. Les ex-agents des services de sécurité demeurent « au-dessus des lois », car ces « réservistes actifs » restent rémunérés et protégés par le sommet de l’Etat.

4. LE GROUPE MAXIMALISTE REVOLUTION INTERNATIONALE (cci) PUBLIAIT EN 2004 L'ARTICLE INTLLIGENT SUIVANT: "LE PROLETARIAT EST LA PRINCIPALE VICTIME DU TERRORISME".

« Comme en 1999 (300 morts dans des destructions d'immeubles en banlieue ouvrière), le terrorisme vient frapper des innocents, dans la population civile et notamment au sein de la classe ouvrière qui emprunte ces moyens de transport pour se rendre au travail. Déjà chair à canon dans les conflits militaires, c'est principalement les ouvriers qui sont assassinés, mutilés, traumatisés par ces actes terroristes. Mais le plus terrible, c'est qu'en plus, la bourgeoisie utilise ce climat de terreur pour détruire l'unité de classe du prolétariat et instiller le poison du nationalisme. La propagande du Kremlin désigne à la vindicte populaire la population tchétchène comme responsable des attentats et organise une brutale chasse au faciès caucasien, cherchant à masquer ainsi sa responsabilité première dans ces actes terroristes. Comme en 1999 ou lors de la prise d'otages du théâtre de Moscou en novembre 2002, l'Etat russe organise sur fond d'élections présidentielles truquées, une ambiance propice aux agressions racistes et à la xénophobie en désignant de façon abjecte comme bouc émissaire, la communauté caucasienne. Avec des slogans haineux comme "Il faut virer tous les basanés de Russie !" ou "Il faut ratisser Moscou comme elle l'a été par les services spéciaux avant les Jeux olympiques de 1980", la bourgeoisie russe justifie la mise sur pied d'un flicage et d'un quadrillage en règle de tout le pays et c'est une partie de la classe ouvrière qui est directement victime de cette répression. La presse signale que de nombreux caucasiens sont victimes de passages à tabac, d'agressions physiques, voire de lynchages. Face à cette ambiance délétère et nauséabonde, il est nécessaire de dénoncer les vrais coupables de cette terreur terroriste et policière. L'horreur terroriste est le produit direct des tensions guerrières entre les milices sanguinaires tchétchènes de Maskhadov et Bassaev et la barbarie guerrière de l'Etat russe en Tchétchénie. Comme nous l'avons souvent défendu dans notre presse[1], le terrorisme au cours des années 1980 est devenu une arme de la guerre impérialiste, au sens où ce sont les Etats eux-mêmes qui prennent en charge et utilisent le terrorisme comme arme de la guerre entre Etats. Les grandes puissances n'hésitent pas à utiliser le terrorisme et à manipuler les opinions publiques pour justifier leurs interventions militaires comme on l'a vu en Afghanistan avec les Etats-Unis, suite aux attentats du 11 septembre ou pour la Russie avec la Tchétchénie en 1999. Récemment, les médias[1] ont révélé que les attentats à Moscou en 1999 avaient été perpétrés avec des explosifs fabriqués par des militaires et que Poutine le chef du FSB (ex-KGB) à l'époque, en était probablement le commanditaire. Ces attentats avaient permis de justifier la seconde guerre russe contre les milices tchétchènes, qui fut un véritable bain de sang pour la population. Aujourd'hui, cette nouvelle vague d'attentats signifie que l'Etat impérialiste russe s'enlise dans le conflit tchétchène et que la relative paix de ces derniers mois vole en éclats. (…) que ces attentats aient été commandités par Maskhadov le chef des indépendantistes tchétchènes, comme l'assène Poutine, ou par les services secrets de Moscou pour susciter l'union nationale en vue d'une accentuation de la pression militaire en Tchétchénie, voire par d'autres, ils révèlent une fois de plus que le terrorisme est un moyen de pression sordide dans les règlements de compte entre fractions bourgeoises rivales. Après 4 ans de guerre en Tchétchénie, la situation est catastrophique. Outre les milliers de morts dans les deux camps, la population tchétchène est coincée entre les exactions de l'armée russe et le terrorisme exercé à son encontre par les bandes tchétchènes sans scrupule qui s'entretuent pour le contrôle de territoires et trafics en tous genres. Avec la bénédiction des grandes démocraties occidentales, Poutine a organisé un simulacre de référendum par lequel la Tchétchénie renonce à l'indépendance et demeure au sein de la fédération de Russie, avec à sa tête un président fantoche et corrompu, Kadyrov, à la botte de Moscou. Coûte que coûte, Moscou veut empêcher l'éclatement de la Fédération russe et de leur côté, les bandes tchétchènes négocient leur part de territoire et de zone d'influence. Cet antagonisme irrémédiable ne peut que conduire à une accentuation de la barbarie et du chaos en Tchétchénie et dans le Nord du Caucase. (…) Contre la terreur policière, le terrorisme bourgeois et la guerre impérialiste, le prolétariat doit résister et réaffirmer son identité de classe. Contre les divisions raciales, l'esprit de pogrom entretenus par la classe bourgeoise, le prolétariat doit réaffirmer son unité et sa solidarité de classe pour faire reculer la barbarie capitaliste ! ».

Reculer ? Certainement pas, la barbarie avance et se renouvelle sans cesse, mais l’article analysait clairement la complexité du terrorisme et de son utilisation dont nous ne savons jamais les vrais dessous de table.


5. LA SAINTE ALLIANCE ANTI-TERRORISTE MONDIALE


MARS 2010 : Une piste étrangère évoquée (ENCORE…)

PUIS DES « BETES SAUVAGES »

Au moins 39 personnes sont mortes dans le double attentat suicide lundi matin dans le métro de Moscou. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier de ce type depuis 2004. Il a été attribué par les autorités à deux femmes kamikazes liées à des groupes rebelles du Caucase russe, bien qu'une piste étrangère ne soit pas exclue a-t-on appris mardi 30 mars. « Nous tous savons très bien que des terroristes clandestins sont très actifs à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan. Nous savons que plusieurs attentats y sont préparés, pour être perpétrés non seulement en Afghanistan, mais aussi dans d'autres pays. Parfois, ces itinéraires vont jusqu'au Caucase » russe, a indiqué Sergueï Lavrov. Les dirigeants russes ont vivement réagi après ces attaques, à l'instar de Vladimir Poutine, qui a écourté un voyage en Sibérie, promettant que les "terroristes" seraient "anéantis". Le président Dmitri Medvedev a condamné dans les mêmes termes ces actes commis selon lui par des "bêtes sauvages". "Je n'ai pas le moindre doute : nous les retrouverons et ils seront tous anéantis", a déclaré Dmitri Medvedev dans la soirée dans la station de métro Loubianka, après avoir déposé une gerbe de roses rouges sur les lieux du drame. "Nous faisons face au même ennemi" ont fermement déclaré tous les principaux dirigeants condamnant le double attentat. La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a qualifié le terrorisme d'"ennemi commun". « Que l'on soit dans le métro de Moscou, le métro de Londres, un train à Madrid ou un immeuble de bureaux à New York, nous faisons face au même ennemi », a affirmé la ministre bourgeoise qui ne prend jamais le métro. Des fragments des corps de deux femmes considérées comme responsables des explosions ont été retrouvés, selon le comité d'enquête du parquet russe. Elles portaient des ceintures d'explosifs. Le directeur du FSB Alexandre Bortnikov a mis en cause la mouvance rebelle de l'instable Caucase du Nord, ensanglanté depuis les années 90 par les deux guerres en Tchétchénie. "Selon la version préliminaire, les attentats ont été commis par des groupes terroristes liés à la région du Caucase du Nord", a-t-il déclaré.
Néanmoins, aucun groupe n'a encore revendiqué ces attentats qui interviennent alors que les forces russes ont multiplié ces derniers mois les opérations contre les rebelles du Caucase, tuant notamment en mars deux de leurs leaders. Le maire de Moscou, Iouri Loujkov, a décrété mardi journée de deuil dans la capitale. Moscou a été frappée plusieurs fois depuis les années 90 par des explosions mortelles mais le dernier attentat d'ampleur dans le métro remonte au 6 février 2004. Il avait fait 41 morts et 250 blessés.



6. CONSEQUENCES DE LA PROPAGANDE BOURGEOISE ANTI-TERRORISTE : la reproduction des agressions racistes et xénophobes comme en 2004.


Les attentats de lundi ont fait 39 morts et 83 blessés. Les attentats ont exacerbé la xénophobie dans la capitale russe. Lundi, la jeune Narguiza, 17 ans, d'origine arménienne, a été rouée de coups par des Moscovites déchaînés. "Elle a été tabassée dans la rue, ses cheveux arrachés, son visage défiguré, ses vêtements déchirés", selon Galina Kojevnikova, de l'ONG Sova, qui recense les violations des droits de l'Homme en Russie. La jeune fille a été prise pour une musulmane en raison de sa peau mate. La radio Echo de Moscou témoigne également de l'agression de deux femmes voilées dans le métro. Plusieurs hommes et femmes les ont tirées hors du wagon. Personne n'a appelé la police et les autres passagers se sont contentés de regarder. Ces incidents pourraient rester des événements isolés, à moins que les autorités et les médias ne décident d'attiser l'hystérie contre les immigrés. "De mon point de vue, le vrai danger est que de tels incidents soient utilisés par les politiciens", déclare Leokadia Drobijena, directrice du Centre des relations interethniques à l'Académie russe des sciences. A quoi aboutissent donc les attentats terroristes, quelle qu’en soit l’origine ou les commandiatires ?

« Quand il y a eu des attaques terroristes dans le passé, les immigrés ont été les premiers à souffrir », rappelle Ousmon Baratov, membre de la communauté ouzbèke de la capitale.
Selon le Bureau de Moscou des droits de l'Homme, rien qu'entre janvier et mi-mars, 31 attaques xénophobes ont été enregistrées, faisant 10 morts et 28 blessés. Les « veuves noires » de mars 2010 se voulaient-elles l’incarnation de la vengeance des mères endeuillées de Beslan ?


7. Flash-back de la terreur. Beslan septembre 2004

Le 1er septembre, 32 hommes et femmes en armes pénètrent dans l’école de Beslan (Ossétie du Nord, Fédération de Russie) au cours de la cérémonie du « jour de la connaissance ». Ils rassemblent 1300 otages, élèves, parents d’élèves et personnels, dans le gymnase de l’établissement, qu’ils piégent avec quantité d’explosifs. Les forces de sécurité encerclent l’école, tandis que le docteur Leonid Roshal (qui avait déjà été le négociateur lors de la crise des otages du théâtre de Moscou) vient parlementer. Cependant, les preneurs d’otages n’expriment aucune revendication, refusent de donner à manger et à boire aux otages, et en abattent 20 chaque fois que l’un d’entre eux est blessé par les forces de sécurité.

Aucune négociation possible ? C’est ce qu’a déclaré le FSB. Plus de 365 morts, dont 189 enfants, près de 700 blessés. Le drame de la prise d’otages de la petite ville de Beslan (Ossétie du Nord) où 1300 personnes ont été prises en otage dans une école par des Tchétchènes, reste dans les mémoires. Malgré le long calvaire des mères endeuillées, est-il impossible encore de démêler l’imbroglio politique autour du dénouement de ce carnage ? Pour décrypter ces trois journées de chaos il reste les témoignages des otages, militaires, hommes politiques. Et surtout sur des membres de l’association des mères de Beslan et d’une journaliste indépendante, Elena Milachina. Tous deux pointent du doigt, preuves à l’appui, la politique du Kremlin pendant la crise, qui a instrumentalisé cette prise d’otages au profit de sa politique de terreur en Tchétchénie, où 200.000 personnes ont déjà péri après dix ans de conflit. Ces éléments filtraient dans une émission de télé à une époque où Medvedev ne faisait pas encore faire ses achats aéronautiques en France. Entre désinformation, mensonges et illusion sur les négociations effectivement menées avec les preneurs d’otages, rien n’arrêtera Vladimir Poutine, seul maître des opérations. Son gouvernement organisera l’assaut dans le plus grand secret, manipulant l’opinion sur les circonstances réelles de l’intervention. Un gouvernement prêt à sacrifier jeunes et enfants au nom de la raison d’Etat. Le monde entier suivra la crise au rythme des déclarations du Kremlin, en parfaite contradiction avec la situation dans le gymnase, où des centaines de personnes sont privées d’eau et de nourriture pendant trois jours. Seuls otages finalement libérés, quelques nourrissons, à l’agonie. Une scène atroce montre une mère remettant son bébé pour qu’il puisse s’enfuir. Si elle l’accompagne, elle n’a pas d’autre choix que de laisser ses deux enfants à l’intérieur. Elle choisit de rester. Puis périra, avec ses deux filles. Les terroristes, bardés d’explosifs, avaient prévenu. Au moindre assaut, ils mettent à feu le gymnase. Mais c’est finalement sur ordre du FSB – services secrets russes - que le gymnase explosera, avec des lance-roquettes tirées depuis les immeubles voisins. Une intervention filmée, prise en photos par les habitants de cette petite ville d’Ossétie du Nord. Mais qui ne figurera pas au dossier de la commission d’enquête ou lorsque l’unique terroriste rescapé sera jugé. Après trois années, le Kremlin continue de cacher la vérité sur le drame de Beslan à son opinion publique. Si l’on se reporte à la version du trouble Thierry Meyssan, qui se place du côté de la dictature de Poutine, cela donne ceci : « Cette action fut revendiquée par Chamil Bassaïev, un chef de guerre tchétchène. Étrangement, la presse occidentale, loin d’exprimer la moindre compassion pour les Russes, s’acharna contre le président Poutine, accusé d’être responsable du carnage à la fois parce qu’il entretiendrait une atroce guerre coloniale en Tchétchénie et parce qu’il aurait ordonné un assaut aveugle. Certains auteurs allèrent plus loin en accusant Vladimir Poutine d’avoir délibérément provoqué le bain de sang pour justifier de nouvelles mesures autoritaires .De son côté, le Kremlin répondit en affirmant que la prise d’otages serait sans lien avec le conflit tchétchène, lequel serait en voie de normalisation, mais montrerait que la Russie serait devenue une cible du terrorisme international. Cette version fut bientôt modifiée, des experts russes laissant entendre que l’opération aurait en réalité été commanditée par les services britanniques pour affaiblir le pays ». Ainsi autant Meyssan fût capable de délirer sur le complot du 11 septembre, en bon pervers narcissique qui nie la vérité des images, autant il se place du côté des monarchies arabes et surtout en défense de Poutine. Lui et son réseau Voltaire sont des pitres d’interprétation complotiste mais au profit d’un camp impérialiste, ce qui ne signifie pas qu’ils ne glissent pas des parcelles de vérité. Au fond le drame de Beylan ne peut pas être mis sur le seul dos de l’impulsif et cynique Poutine mais aussi sur les forces occultes qui ont manipulées une poignée de tueurs et de tueuses, probablement drogués à mort et endoctrinés à forte dose de jus’auboutisme (il suffit de recruter dans les familles dont des membres ont été torturés, violés ou assassinés par les forces d’occupation russe).

8. LES VEUVES NOIRES A L’AFFICHE :

Un article de Jim Jarrassé fournit une explication bien simple, sans en développer l’aspect symbolique qui a forcément été pensé au plus haut niveau pour compléter l’hydre Bin Laden :

- les barbus ont des femmes, voilées en principe , et l’Occident les accuse d’opprimer ces femmes par une tenue aussi ridicule que la longue barbe qui sert à se moucher, donc poussons au premier plan des femmes voilées mais armées, faisons-leur poser des bombes, elles revaloriseront ainsi, et mondialement, l’image du terrorisme modernisé ; il ne faut pas oublier que les premiers attentats terroristes palestiniens au tout début des 70 avaient choisi les aéroports pour s’offrir une « publicité » mondiale assurée.

- Et quel symbole que des veuves d’enfants viennent ainsi les venger contre des populations civiles présumées complices ! Autant le barbu apache apparaissait comme un criminel insensible, voire un vulgaire tueur de type nazi, autant la « veuve noire » peut apparaître humaine, n’est-ce pas, puisqu’on lui a tué son enfant en Tchétchénie, à Beslan, etc.

Le journaliste fait fi de cette étrange programmation et nous livre de l’événementiel: « C'était en octobre 2002, à Moscou. Des images de femmes portant des voiles islamiques et des ceintures bourrées d'explosifs tournent en boucle sur toutes les télévisions russes pendant la spectaculaire prise d'otages au théâtre de la Doubrovka. Après l'assaut, le bilan est lourd : 169 morts dont 19 femmes du commando terroriste. La Russie découvre dans la douleur le phénomène femmes kamikazes tchétchènes qui sont bien vite surnommées «veuves noires». A l'origine d'attentats suicide en Tchétchenie dès 1999 - date de l'entrée des troupes russes dans cette république rebelle du Caucase -, elles ont refait parler d'elles à plusieurs reprises: l'attentat au cours d'un festival rock à Moscou en juillet 2003 (15 morts) et la double catastrophe aérienne le 24 août 2003 (90 morts) ont ainsi été causées par des femmes. Inactives pendant plusieurs années à Moscou, les «veuves noires» semblent aujourd'hui de retour. Elles sont en tous cas soupçonnées par les autorités russes d'avoir commis le double attentat de lundi. La tête et des parties du corps d'une des terroristes kamikazes présumées ont été découvertes dans la station de métro de Park Koultoury. «C'était une jeune femme de 18-20 ans, au visage typique du Caucase et aux yeux marrons», a indiqué une source au sein des forces de l'ordre. Très peu de spécialistes se sont penchés sur le parcours de ces femmes et les raisons qui les poussent à se sacrifier. «Nous ne pouvons émettre que des hypothèses», admet Amandine Regamey, chercheuse associée au Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen de l'EHESS. La première d'entre elles : la vengeance de femmes qui ont perdu un mari, un père ou un frère au combat. «En Tchétchénie, toutes les familles et toutes les femmes ont été touchées pas la guerre», explique Amandine Regamey. «Et cela continue encore aujourd'hui car Ramzan Kadyrov (le président tchétchène, ndlr) poursuit une politique très répressive vis-à-vis des combattants islamistes et les opérations anti-terroristes menées par la Russie touchent encore des civils.»

L’explication du veuvage à vocation criminelle, pris en main par des femmes elles-mêmes, ne tenant pas trop la route – ce n’est pas la nature historique et génétique des femmes de tuer pour tuer ou même de tuer d’autres enfants que les leurs – notre bon journaliste pipole imagine l’usage de la moquette et la pression musulmaniaque :

« Une pression morale qui entretient le profond malaise des femmes tchétchènes. «Beaucoup sont désespérées et très influençables», assure Amandine Regamey. A tel point que certaines trouvent refuge au sein des mouvements islamistes, plus par dépit que par idéalisme. Dans une enquête intitulée «Les fiancées d'Allah» publiée en 2003, une journaliste russe, Ioulia Iouzik, affirmait que seule une «veuve noire» sur dix était mue par un idéal. Les neufs autres, souvent sous l'emprise de psychotropes, seraient manipulées. Du côté des organisations terroristes, l'instrumentalisation de ces femmes est un bon moyen d'agir efficacement : moins suspectes que les hommes, les «veuves noires» se font moins facilement repérer lors d'une tentative d'attentat. Une fois engagées, les femmes tchétchènes se retrouvent dans une impasse. Si elles décident de quitter le mouvement, elles sont considérées comme infidèles et risquent la mort. Difficile aussi de se rendre aux autorités russes. En 2003, une kamikaze qui s'apprêtait à commettre un attentat dans un café de Moscou a tout avoué aux forces de l'ordre et a donné des renseignements sur le groupe auquel elle appartenait. Elle a été condamnée par la justice russe à 20 ans de prison ». Ce conte à dormir debout qui ne dit qu’une faible partie des raisons du succès de l’embrigadement féminin, se sert d’un aspect secondaire au profit du terrorisme d’Etat russe mais qui est le nouveau diable, la figuration de toutes les perversions antisociales pour toute la bourgeoisie mondiale : la femme voilée. Il ne faut pas oublier que la presse française a consigne par DST et consorts de mettre en veilleuse toute nouvelle critique frontale de ce nouveau bon client d’ours russe. Rien n’est indiqué sur les origines de la mise en scène, l’accord des producteurs russes et la désignation de la population tchétchène comme figurante complice des acteurs poseurs de bombes. Personne n’est coupable et tout le monde est coupable.

L’Etat bourgeois étale toute son omnipotence et sa morgue.

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CHRONOLOGIE DES TERRORISMES EN RUSSIE

Le double attentat suicide qui a frappé le métro de Moscou ce lundi est le plus meurtrier de ce type depuis 2004. Rappel des principaux attentats en Russie depuis 1999, excluant ceux impliquant les forces russes dans le conflit du Caucase.

2009
Le 27 novembre, un attentat provoque le déraillement du train de passagers Nevsky Express reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, faisant 28 morts.

2004
Le 6 février, un attentat à l'explosif fait 41 morts dans le métro de Moscou. Il est revendiqué par un groupe tchétchène inconnu Gazotan Murdash.

Le 24 août, deux femmes-kamikazes portant des ceintures d'explosifs embarquent en soudoyant les services de sécurité aéroportuaires, à bord de deux avions qu'elles font exploser en vol, au sud de Moscou et dans le sud-ouest du pays. Bilan: 90 morts.

Du 1er au 3 septembre, plus de 1.000 personnes sont prises en otages dans une école de Beslan en Ossétie du Nord par un commando pro-tchétchène. Plus de 330 morts après un assaut des forces russes.

2003
Le 5 juillet, un double attentat suicide à Moscou, perpétré par des femmes kamikazes et attribué aux rebelles indépendantistes, fait 15 morts outre les deux kamikazes et une cinquantaine de blessés lors d'un concert de rock.

Le 5 décembre, un attentat suicide, revendiqué par le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev, contre un train dans le sud-ouest de la Russie, fait 46 morts.

2002
Du 23 au 26 octobre, un commando tchétchène lourdement armé, et muni de fortes quantités d'explosifs, parvient à s'infiltrer dans Moscou et à y prendre en otages plus de 800 personnes au théâtre de la Doubrovka. L'assaut des forces russes fait 130 morts, la quasi-totalité asphyxiés par le gaz utilisé dans l'opération.

1999
Le 13 septembre, 118 personnes sont tuées dans un attentat à la bombe dans un immeuble du sud-est de Moscou. Cinq attentats du 31 août au 16 septembre en Russie feront 293 morts.





En photo : Une «veuve noire» lors de la prise d'otage du théâtre Doubrovka, à Moscou, en octobre 2002. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS et le sigle du FSB.

















[1] L’article du Monde ci-dessus reproduit en fait, pour l’essentiel des « révélations », mais avec le risque d’eêtre taxé de « révisionniste » comme tous les articles qui ont émis des doutes sur la « surprise » des attentats contre les twins à New York en sept 2001.