PAGES PROLETARIENNES

samedi 22 août 2009

18ème congrès du CCI:

Distraction pour les petits

dans la maison des oufs

Vous souvenez-vous des 17 précédents congrès du CCI et combien ils ont marqué d’une pierre blanche chaque étape de la lutte pour l’émancipation de l’humanité ? Non ! Moi non plus.

Un congrès du CCI c’est comme un enterrement de première classe. La messe est dite par le patriarche qui distribue les hosties aux plus méritants. On y célèbre l’orgasme militant dans la plus vieille organisation maximaliste du monde. Pour durer si longtemps, the « old one » a dû virer par paquet les principaux fondateurs, mais après ce nettoyage javellisé traîne une casserole indélébile avec le site « bulletin communiste » qui décrit la maladie paranoïaque de « l’organe souverain » de 1996 à 2001, où tout le monde finit par accuser chacun d’être un flic infiltré, où un couple diabolique génère la névrose et la psychose. Ce site de ladite « fraction interne », du genre autiste (et ont-ils encore un espion caché dans le CCI ?) se battait encore la veille de son expulsion pour assurer « qu’on pouvait débattre dans le CCI » (cf. le nommé RL). Identifiant ladite Monique Avril comme policière, celle-ci n’avait plus pour seule défense que d’accuser Jonas d’être policier (« c’est toi qui l’a dit, c’est toi qui l’est »). Voyez le niveau ! Ce cercle d’ex-CCI prétend être désormais le seul centre de regroupement des révolutionnaires non atteints par la maladie mentale de la plus vieille secte du monde. En maintenant la série des racontars, de petites manœuvres et d’histoires de fesses (délires réels de cette bande de ouf, je le confirme) ce site fait le même sale boulot destructeur que le CCI. Laisser en permanence ce ramassis de ragots aboutit à décrédibiliser toute activité révolutionnaire. Bien qu’il ait été normal et éducatif que cela ait été publié, trop c’est trop. Cela me rappelle ce paysan dans mon village qui, pour se venger du refus d’un vacancier de lui laisser bâtir sa grange en mitoyenneté, lui gare en face sa benne à fumier odoriférante en permanence même lorsque les habitants de la maison changent.

Décadence et décomposition du CCI

Jamais une organisation minoritaire maximaliste n’a donc autant senti le fumier en France depuis la guerre. S’il y a encore quelques têtes lucides et pas criminelles là-dedans, à leur place, je proposerais la dissolution pour construire quelque chose de plus clean, pas parfait cela n’existe pas (contrairement à ce que proclame la secte). L’auto-célébration du 18ème congrès sur le cadavre des militants disparus, croire que la secte s’étend alors que, comme le club Méd elle n’a qu’un ou deux correspondants par pays à chaque session. En réalité, le CCI et sa FECCI expriment la même décomposition d’une pensée et activité révolutionnaire en échec à la fin du XXème siècle (cf. Mon histoire du maximalisme, et conclusions, à paraître). Les sections éloignées de l’astre hexagonal décadent ne comptent que les mêmes deux ou trois fondateurs et, depuis jolie lurette, les sections dites « grosses » (bien que fortement amaigries) ne recrutent plus rien. Sauf, les enfants de militants. Nous y voilà. Rien de plus emmerdant qu’une ambiance de congrès qui sermonne et ronronne contre moulins à vent. Aussi, les quelques « vieilles marionnettes » qui restent ont voulu distraire les petits en invitant un scientifique. En effet, comme les petits ne sont pas du niveau politique paranoïaque et risquaient de se sentir étrangers aux monologues successifs des bureaucrates de l’OC (à la moelle) on leur invita un scientifique pour qu’ils puissent poser des questions. Mignons les petits ont pu poser toutes les questions qu’ils voulaient, comme à l’école, comme à la fête de LO : « Pour célébrer à notre façon “l’année Darwin” et manifester le développement au sein de notre organisation de l’intérêt pour les questions scientifiques, nous avons demandé à un chercheur spécialisé dans la question de l’évolution du langage (auteur notamment d’un ouvrage intitulé Aux origines du langage) de faire une présentation devant le congrès de ses travaux, lesquels sont basés, évidemment, sur l’approche darwinienne. Les réflexions originales de Jean-Louis Dessalles sur le langage, le rôle de celui-ci dans le développement des liens sociaux et de la solidarité dans l’espèce humaine ont un lien avec les réflexions et discussions qui se sont menées, et qui se poursuivent, dans notre organisation à propos de l’éthique et de la culture du débat. La présentation de ce chercheur a été suivie d’un débat que nous avons été obligés de limiter dans le temps du fait des contraintes de l’ordre du jour, mais qui aurait pu se poursuivre pendant des heures tant les questions abordées ont passionné la plupart des participants au congrès ». C’est sûr qu’il a fallu freiner les petits qui s’emmerdèrent moins à questionner le chercheur qu’à écouter les pamoisons doctorales en chaire et en OC des « vieux ». On apprend en même temps la proximité du chercheur et du CCI sur « le langage », l’éthique et cet extraordinaire objet du désir nommé – scoop unique produit made in secte néo-stalinienne – « la culture du débat ». Voyez-vous, comme tout débat est forcément anti-organisationnel et anti-marxiste, la secte se penche sur cette étrange « culture du débat » comme un autre chercheur se penche sur une fourmilière : comment est-ce possible qu’une partie de l’espèce humaine, « hors de l’organisation de classe » débatte ? Bouillon de culture répondent les « vieux » aux « jeunes ».

Le CCI montre aussi une étonnante ouverture à l’extérieur, gangrené pourtant par le capitalisme, c’est la première fois qu’il accepte de reconnaître qu’un individu (plutôt bourgeois cultivé, mais n’en dites rien) intellectuel (individualiste ?) « enrichit la réflexion au sein de notre organisation ». Elle en avait donc tant besoin, tant c’est sec et navrant à l’intérieur ? Attention à la « pénétration de l’idéologie bourgeoise » sous le masque d’un darwinien, camarades intoxiqués ! C’est aussi la première fois qu’un groupe stalinien remercie deux fois un invité, une première fois pour sa présence et une deuxième pour ses réponses. L’intellectuel Dessalles pourra toujours témoigner qu’on lui a souri et serré (pas menotté) la main dans la secte, qu’on l’a pas traité de flic. Mais lui a-t-on laissé prendre des notes avant de répondre aux questions ?

« Nous tenons ici à remercier Jean-Louis Dessalles qui, bien que ne partageant pas nos idées politiques, a accepté de façon très cordiale de consacrer une partie de son temps pour enrichir la réflexion au sein de notre organisation. Nous tenons à saluer aussi le caractère très chaleureux et convivial des réponses qu’il a apportées aux questions et objections des militants du CCI ».

Le CCI se cherche toujours une colonne vertébrale après avoir perdu toute sa moelle épinière dans les exclusions hystériques successives ; la recherche perpétuelle du CCI pour masquer l’oligarchie du couple dominant consiste à promettre toujours la centralisation la plus pasteurisée. Les petits n’ont eu qu’à poser des questions à la « vieille garde » puis à écouter les leçons, moins joyeusement qu’avec l’intello invité, et les fesses serrées : « C’est d’ailleurs en vue de surmonter ces difficultés que le congrès avait également mis à son ordre du jour la discussion d’un texte plus général concernant la question de la centralisation. Cette discussion, si elle a été utile pour réaffirmer et préciser les conceptions communistes sur cette question auprès de la “vieille garde” de notre organisation, s’est révélée particulièrement importante pour les nouveaux camarades et les nouvelles sections qui ont récemment intégré le CCI ».

Personne n’ira vérifier quand le CCI ment à plein dentier. Il y a trente années, les étudiants fondateurs étaient plutôt adeptes de Netchaïev, faire des enfants était un empêchement à l’engagement militant total. De nos jours, le CCI pèse sur le budget de la SS avec ses familles nombreuses, qui ravissent les quelques pépés à la retraite : « … un des traits significatifs du XVIIIe congrès du CCI était la présence, que tous les “anciens” ont constatée avec une certaine surprise, d’un nombre élevé de “nouvelles têtes” parmi lesquelles la jeune génération était particulièrement représentée ».

La jeunesse a imprégné d’enthousiasme les travaux du congrès

Gare à la bourgeoisie, atlas, atlas, les enfants du CCI sont là : « Cette présence importante de jeunes participants au congrès a été un facteur important du dynamisme et de l’enthousiasme qui a imprégné ses travaux. Contrairement aux médias bourgeois, le CCI ne cultive pas le “jeunisme” mais l’arrivée d’une nouvelle génération de militants au sein de notre organisation est de la plus haute importance pour la perspective de la révolution prolétarienne. D’une part, comme pour les icebergs, elle constitue la “pointe émergée” d’un processus de prise de conscience en profondeur au sein de la classe ouvrière mondiale. D’autre part, elle crée les conditions d’une relève des forces communistes. Même si les “vieux” militants du CCI conservent toute leur conviction et leur engagement, c’est à cette nouvelle génération qu’il appartiendra d’apporter une contribution décisive aux futurs combats révolutionnaires du prolétariat ».

Si les quelques « vieux » bureaucrates du CCI se prennent à rêver que leurs progénitures vont pouvoir berner et cornaquer les jeunes générations de prolétaires, ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Les enfants des petits bourgeois du CCI comme ceux de LO ont les mêmes travers que les pères : ce sectarisme impénitent et cette volonté d’écraser toute objection du contradicteur hors la maison-mère (si bien nommée). Le CCI : une secte délirante étrangère au prolétariat et à ses courants multiples, et qui prétend parler en son nom.

Non merci ! Déjà vu !

lundi 17 août 2009

LE CAPITALISME MANQUE D’EAU

DANS SES RESERVES IDEOLOGIQUES

En plein été, après un hiver et un printemps marqués par les affres de la crise systémique, la bourgeoisie nous rechante « tout va très bien madame la marquise ». La croissance ? La reprise est fragile à Paris et à Berlin. Pour l’Europe, experts et chefs d’entreprise se confortent coude à coude en vue d’une sortie de crise « lente ». Oubliées les prévarications, malversations et autres bonus bancaire pharaoniques ! Laissées à la marge les guerres sanglantes ininterrompues en Afghanistan, dans le Caucase, au Moyen Orient ! Place à cette affreuse pénurie d’eau qui menace notre existence sur terre plus que le capitalisme !

Le discours écologique du capitalisme, qui a fait une percée sarkozienne remarquée en France, qui permet d’honorer de bons salaires à ses démarcheurs Bové et Cohn Bendit, qui permet au gouvernement de taxer toujours plus « pour sauver la planète », se préoccupe de notre « survie » dans un monde pollué… non par le profit, mais la surpopulation. L’idéologie fasciste malthusienne refait surface sur les eaux boueuses de la pollution idéologique oligarchique. Le Monde, ce putride porte-voix de la classe dominante nous angoisse :

« L’Inde puise dans ses réserves d’eau souterraines à un rythme inquiétant (en six ans, les nappes ont perdu 109 milliards de mètres cubes dans trois Etats ». Affreux ! Pire que la grippe aviaire et la H1N1 (ex porcine) pour laquelle not’gouvernement invoque le « chacun pour soi » à la rentrée. En Inde, ajoute l’immonde : « le spectre de guerres de l’eau se profile » ; une photo est jointe exhibant des malheureux, femmes et enfants, agitant des bidons vides. Après la guerre prévue pour manque de femmes dans la zone asiatique, voilà qu’un plumitif anonyme de l’immonde bourgeoisie nous menace d’une « guerre de l’eau ». Comment peut se dérouler une guerre de l’eau ? Des émeutes avec des bidons ? Des biberons arrachés aux nouveau-nés par de barbares adultes faméliques ? L’article en termine par la surexploitation des nappes phréatiques par l’agriculture et l’industrie, donc par le Capital et conclut sans garde-fou ni expliquer ce que cela signifie : « l’Inde souffrira en 2050 d’un déficit de 320 milliards de mètres cubes d’eau par an ». Oh si c’est par an, c’est pas grave !

L’article complémentaire le plus drôle de nos écologistes capitalistes est celui consacré à la Hollande : « Les Pays-Bas veulent contenir la mer pour un siècle ». Ces crétins de journalistes bourgeois nous collent donc deux articles, l’un sur la pénurie d’eau dans un pays à forte concentration humaine et l’autre pour un petit pays riche menacé par l’eau… salée. Aussi cynique que l’article précédent, celui-ci ne se soucie pas plus des humains qui crèvent de faim ou de soif, mais des contraintes financières que requiert le renforcement des digues. On se soucie non des risques d’élimination de près de 9 millions de personne dans une catastrophe pire que celle de février 1953 (2000 morts, 40.000 habitations détruites), mais du « revenu potentiellement menacé (qui) s’élève à 1800 milliards d’euros » !

Pénurie d’eau ? Sur une planète où l’eau occupe la plus grande surface et menace de submerger de larges bandes de terres côtières, la bourgeoisie n’a pas froid aux yeux. Elle nous vend l’eau de plus en plus cher, à quand la mise à prix de l’air qu’on respire ?

Les sources se tarissent du fait des abus de l’industrialisation agricole et urbaine. Et alors ?

Au lieu de dépenser pour tant d’aéros et de bombes, la bourgeoisie n’a qu’à se racheter en développant de façon urgentissime des usines de désalinisation. Cela coût cher paraît-il ? Et alors ? Faudra-t-il attendre d’avoir renversé la bourgeoisie et interdit le profit par privation du boire et du manger pour que l’eau de la mer dissolve l’ignoble tache capitaliste ?