PAGES PROLETARIENNES

vendredi 22 février 2008

VOTEZ ! VOUS ENRICHIREZ UN BOURGEOIS !

(huit raisons pour ne pas aller cautionner une féodalité municipale)

D’abord quelques chiffres d’illustration de la manne étatique pour les divers commis de l'Etat,

ces parasites de la vie sociale :

REVENUS DES FEODAUX DOMIN ANTS

Après un rattrage salarial pour une meilleure "justice sociale" le DICTATEUR EN EXERCICE a désormais un salaire équivalent à celui de son second:

20 100 € le salaire du sous-fifre François Fillon :
- plus qu'un PDG d'une entreprise de plus de 100 salariés (17.800 €)
- moins qu'un animateur TV vedette (60.000 €)

13 300 le salaire d'un ministre :
-
plus qu'un PDG d'une entreprise de 50 à 100 salariés (8.900 €)
-
moins qu'un notaire (15 600 €) ou qu'un chirurgien (14.200 €)

5 257 une indemnité parlementaire :
- plus qu'un pilote d'avion débutant (4.250 €)
- moins qu'un chirurgien dentiste (6.170 €)
- autant qu'un moniteur de ski en saison (5250 €)

5227 € le salaire d’un maire de ville de + de 100.000 hab.

3244 Jusqu’à 20.000 hab.

2200 € le salaire d’un conseiller général

Pour les maires de villages, la récompense est dérisoire, mais normale, ils n’ont rien à foutre, c’est l’instituteur ou la secrétaire de mairie qui fait le boulot.

Cumuls et avantages en nature

Le prolétariat n'est pas jaloux car il n'a pas besoin de manger quatre fois par jour un dessert ni de prendre l'avion gratis. Ce qui est indécent c'est le gouffre entre la misère sociale et cette minorité qui n'a pas besoin de posséder autant. Au-delà de la jouissance de despotes et des chiffres bruts de leurs rémunérations, les laquais de l'Etat bénéficient de nombreux avantages financiers et matériels : transport gratuit, indemnités de frais de mission qui peuvent doubler le salaire, logements de fonction dans des hôtels particuliers parisiens pour les ministres, prêts immobiliers. Un député-maire ou un ministre-conseiller général peut même cumuler des avantages liés à ses différents mandats.

La politique

REPUBLICAINE

une

"profession" typiqueMENT¨

PARASITAIRE

Si en politique officielle, la comparaison prolétariat/caste bourgeoise est si délicate, c'est avant tout en raison du statut atypique des élus : avec l'avènement des régimes parlementaires basé sur la fiction d’un Suffrage universel pourri par l’argent et les médias, la représentation locale ou nationale a cessé d'être le privilège d'une aristocratie rentière. Les bourgeois avocats, toubibs, ingénieurs, entrepreneurs, journalistes en fin de carrière ou « fils de » sont les nouveaux bénéficiaires "civiques" des privilèges électoraux. Mais comment subvenir à ses besoins, si l'on se ramasse une gamelle électorale ? Pour éviter aux divers commis du pouvoir d'être confrontés à une hypothétique prolétarisation et les prémunir contre la corruption, un régime d'indemnités, des aides matérielles, et une "allocation d'aide au retour à l'emploi" ont donc été progressivement codifiés par le Parlement, mesure qui est elle-même une manière de corruption.

En réaction aux régulières révélations sur les subventions occultes, contre la culture des "fonds secrets", et les réminiscences d'un faste monarchique, la démocratie bourgeoise a prétendu élaborer un "statut" de l'homme public guidé par des exigences de transparence et d'équité. Le récent scandale des indemnités d’Assedic versées au député-maire d’Aulnay-sous-Bois, Gérard Gaudron a révélé qu’il ne peut exister avec cette profession atypique ni transparence ni équité. Les abus sont la seule règle.

Depuis son élection en juin 2007, comme l’a révélé le Canard Enchaîné, ce député-maire cumulait chaque mois ses indemnités de maire (4094 euros), de parlementaire (6952 euros) et, en prime dérisoire la paye de Monsieur tout le monde en France (ce gagne-petit) 1500 euros par mois, allocation de retour à l’emploi pour un double atypique, versés par la mafia des ASSEDIC si pingre et si hautaine avec le chômeur lambda. Au total 12500 euros, le zigoto local rivalisait ainsi avec les payes des ministres.

Le plus scandaleux n’est pas là pourtant où l’indique le journal satirique, mais dans le fait que si « les députés ne peuvent en aucun cas bénéficier des allocations de chômage (leur salaire est assez élevé comme cela) les maires et élus locaux peuvent eux cumuler !


La profession « atypique » est donc TYPIQUEMENT PARASITAIRE ! Les élus bourgeois n’ont donc rien à envier aux privilèges exorbitants des nobles et curés de jadis.Un certain Jean-Jacques Karman, maire adjoint d’Aubervilliers – dont le site se réclame de l’orthodoxie léniniste - qui se présente sans rire comme le « représentant de la gauche communiste au comité dirigeant du PCF » cumule 5000 euros mensuel d’élu avec celle d’allocataire des Assedic ; il le justifie comme nécessité de « cotiser à la sécu »… pour la renflouer au profit des travailleurs ? Votez « communiste » pour ma gueule !

Les élections municipales, décrites par les médias comme les plus proches du peuple et du prolétariat sont cependant les plus féodales par le trucage organisé qui prévaut à leur mise en place. On va donc lister ici les huit raisons fondamentales pour les BOYCOTTER :On se moque bien de nous en ce moment, le gratuit "20 minutes" envoie chaque jour sur le blog de ses lecteurs le message suivant: "les municipales dont vous êtes les héros"!

1) TRICHERIE ELECTORALE. Il s’agit d’une élection indirecte. On affiche la tronche de l’ancien élu et des prétendants, mais c’est sur une liste que le votard est prié de placer un papier dans l’urne. Ce n’est donc pas le peuple ni le prolétariat qui assure l’élection DIRECTE du maire. Il est choisi par ses pairs les conseillers municipaux dès le lendemain de l’élection, ces pairs sont eux-mêmes assujettis aux divers partis politiques bourgeois qui ont déjà décidé qui serait maire en conciliabules séparés composés de gens non choisis par la population. Il est assuré que le maire est élu avec au moins 50% des voix des conseillers. Or, soit la décision était déjà imposée par le parti afférent, soit comme dans mon bled, l’ancien maire, rejeté par les électeurs, s’est inscrit en fin de liste et remonte en haut de la liste au moment de la décision en conclave municipal et reprend le leadership.

2) LES JEUX SONT FAITS AVANT LES ELECTIONS. Il suffit d’écouter les gazettistes à la radio ou à la télé. La répartition électorale permet sans sondage même de savoir qui va être reconduit ou éliminé. Il est de plus haut comique d’apprendre que le sort de Paris se joue en son seul 12e arrondissement – le Paris petit-bourgeois restant au PS – mais où la bataille se mène pour l’électorat juif, comme l’avait révélé la fois précédente Libération avec le fils Klarsfeld (de là à penser que la shoah en CM2 ait été une manœuvre pour faire basculer le 12e… personne n’y a pensé). Le népotisme est la règle, on peut être maire de père en fils. Le fils Sarkozy, bon à rien avec sa capacité en droit, et qui pensait tenter les planches sur le théâtre, s’est rabattu sur un poste quasiment acquis de conseiller général en attendant mieux ; la comédie de la politique atypique est plus rentable de nos jours qu’une place aléatoire de saltimbanque.

3) ELUS DE LA CLASSE BOURGEOISE. Les chiffres sont là, du petit village où le gros fermier fait la pluie et le beau temps aux grandes cités, la plupart des élus sont des bourgeois, chirurgiens, avocats, patrons, etc.

4) LE MAIRE EST LE PRINCIPAL PDG DE LA COMMUNE. Investi par les pouvoirs parallèles de la classe bourgeoise, et de ses ralliés petits bourgeois, le maire est le patron d’une solide PME, contrôle les salaires de ouvriers, licencie si bon lui semble. On imagine mal pourtant des ouvriers élisant leur patron pour continuer à les exploiter. En participant à cette comédie néo-féodale, c’est pourtant ce que font les travailleurs qui s’abaissent à se déplacer le jour de l’élection en croyant faire un « devoir civique ». Si des ouvriers de la commune sont en grève, le maire, principal chef de la police, peut les réprimer.

5) LE MAIRE EST LE PETIT RAPPORTEUR DE L’ETAT BOURGEOIS. Petit commis local de l’Etat, le maire maintient les inégalités à son niveau par la hiérarchie des salaires dans son domaine réservé et son soutien aux patrons (ristournes fiscales pour ceux qui montent leur entreprise sur la commune) et assurent leurs profits sur le dos des salariés. Ce fonctionnaire « atypique » a donc les mêmes fonctions que n’importe quel bureaucrate d’Union soviétique de naguère pourtant encore fustigée dans ses discours pré-électoraux, au nom du « moins d’Etat »…

6) LE MAIRE EST LE PRINCIPAL AGENT IMMOBILIER DE LA COMMUNE. Sans parler des inévitables dessous de table dont il bénéficie pour toute construction qui dépend de ses désidératas, ce caïd de la spéculation imobilière laisse les prolétaires mal logés. L’attribution des HLM se fait la plupart du temps par « piston », droit de cuissage ou au prorata des petits partis bourgeois et syndicats locaux concurrents.

7) L’ELECTEUR DOIT LA FERMER. Le votard n’a plus que ses yeux pour pleurer, il n’a aucun pouvoir de peser sur les décisions ou orientations du potentat local. Le parti qui a « gagné » la mairie lui fait honte en plus s’il n’a pas été voter et le rend responsable de son inanité comme « citoyen », ou s’il a été voter, de voter mieux la prochaine fois.

8) POUR LE PROLETARIAT LA POLITIQUE N’EST PAS UN METIER. On a longtemps cru que les élus de la Commune révolutionnaire de 1871 avaient eu un salaire d’ouvrier moyen, ce ne fût hélas pas le cas ; et les bolchéviks eux-mêmes finirent par bénéficier de prébendes de ministres d’Etat. Tout reste à faire pour l’avenir. La révolution communiste qui a pour but d’abolir la propriété privée, l’exploitation, a aussi pour objectif la suppression de la politique, donc aussi la suppression de toute rémunération pour les fonctions politiques. Dans la révolution les politiques ne sont plus rémunérés comme tels, mais ils peuvent temporairement conserver leur ancien salaire de leur ancienne activité sociale.

La révolution sépare l’activité politique de toute rémunération de fonction, parce que celle-ci n’est plus une fonction d’Etat mais une délégation formelle et contrôlée en permanence par les conseils ouvriers. Le mouvement communiste n’invente rien sur ce sujet puisqu’avant l’avènement de Périclès, en Grèce, la fonction politique n’était pas rémunérée (ce que je démontre dans mon prochain livre) (*).

On se fiche ici des grosses fortunes, et il ne nous vient pas à l'idée comme les navrants gauchistes légalistes de demander une meilleure répartition de l'argent. Là n'est pas le problème. La question est d'abolir l'Etat bourgeois tôt ou tard et de mettre en prison ses mercenaires encore impavides en confisquant leurs biens accumulés sur le dos du prolétariat, et au profit des oeuvres sociales ou des orphelinats.

JLR

(*) "Dans quel 'Etat' est la révolution?" était promis à édition au plus tard au mois de mars, mais les éditeurs sont des rigolos sans parole, éditeurs en carafe (comme ce pauvre Lastelle et ses éditions fantômes.... la nuit... où toutes ses pages sont blanches et ses projets en l'air), éditeurs fauchés, éditeurs académiques, éditeurs lâches, éditeurs aux basques du pouvoir, etc.

POST-VOITUM ANIMAL TRISTE : «Si on sauve Metaleurop, c'est que partout il y a de l'espoir.» a déclaré dans le Pas-de-Calais le prince Sarkozy
«Metaleurop doit devenir un exemple de réindustrialisation et de dépollution», a-t-il ajouté
Interpellé par le député PS Albert Facon, Nicolas Sarkozy a accepté d'envisager des mesures de solidarité envers les anciens salariés qui ne parviennent pas à retrouver un emploi ni prétendre à la retraite. Le prince « a accepté d’envisager »… Mais les attaques de la bourgeoisie redoublent derrière le chant de son rossignol, qui croit racheter sa luxure publique pour sa défaite municipale annoncée en posant pour la photo devant des prolétaires humiliés et démoralisés. Et qui vont être rejoint dans les charrettes de la noblesse industrielle par les prolétaires de Michelin alors que les profits de cette boite restent faramineux.

Question : les prolétaires des usines frappées par un chômage qui devient massif dans les pays « riches », ont-ils envie d’aller voter ?